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Il n’existe pas de système infaillible et « clé en main » pour réussir ses projets. Pour pallier cette carence, voici quelques principes présentés sous la forme d’une recette de cuisine pour réussir ses projets (en général) et son projet de vie (en particulier).
« La foi est la ferme conviction de ce que l’on espère, une démonstration des choses que l’on ne voit pas encore ». Il est presque impossible de commencer un projet sans une certaine dose d’espérance. Précisons qu’il ne s’agit aucunement d’une foi aveugle, bien au contraire. Il existe une forme de croyance laïque qui consiste à considérer un projet valide s’il est raisonnablement possible et réalisable dans un temps déterminé. La foi en une transcendance ou une spiritualité peut être aidante, bien entendu, mais, dans ce domaine, l’objet de la foi est secondaire. L’essentiel consiste dans la mise en mouvement des énergies indispensables pour « démarrer » le projet. Le sens de ce projet reposera sur son aspect éthique…
Nous pensons « qu’il est nécessaire d’espérer pour entreprendre et de réussir pour persévérer. L’espérance contre toute espérance », est l’expression d’une forme de foi, et « l l’énergie du désespoir » n’est rien d’autre que l’énergie de l’espoir porté au plus haut degré. C’est-à-dire l’énergie du « vouloir-vivre ».
Croire en son projet est donc le premier ingrédient de la recette qui peut nous conduire à la réussite. Il en est de la conviction comme du sel : il n’est pas besoin d’en mettre des quantités pour en sentir le goût et les effets.
La volonté vient conforter la conviction, car il est courant de croire à un projet et ne pas vouloir s’y engager. Il existe plusieurs niveaux à la volonté : de la volonté organique qui recherche les moyens de subsistance, à la volonté héroïque en passant par la volonté réfléchie. Une volonté bien constituée se définit comme « La volonté humaine se construit par l’énergie d’une pensée se manifestant dans le temps par un acte en vue d’une fin ».
Tout ce qui demande usage d’énergie, déplacement de matière et réflexion à un prix. Dans le cas d’un projet, sa réussite est liée à l’acceptation du prix à payer. Le prix se calcule parfois en argent, souvent en énergie et toujours en temps consacré à la réalisation de ce projet. Espérer un résultat sans prix à payer c’est postuler un effet sans cause.
L’éthique est fondée sur une démarche intérieure qui interroge la visée des valeurs humaines dans leurs relations entre soi-même et ce qui est autre. Elle se construit par une réflexion confrontant les discours et les comportements. L’éthique est une prise de risque en direction du bien et du juste. Son intention s’exprime dans la pensée, la parole et l’action. Construire un projet sur les fondements de l’éthique est un signe de perfection morale.
Le partenariat permet de disposer des ressources qui nous font défaut, en particulier pour mener à bien un projet. Le partenariat est une démarche de nature coopérative. Il se fonde sur un concept éthique et non simplement utilitariste des relations humaines. Il se construit lorsque plusieurs personnes créent des relations pour partager une idée opportune. Ces acteurs, différents, complémentaires et libres, impliquent leur bonne volonté dans l’action afin d’atteindre un objectif compatible en usant de moyens adaptés.
« La volonté humaine se construit par l’énergie d’une pensée se manifestant dans le temps par un acte libre en vue d’une fin ». Ses cinq dimensions — la pensée, — le temps, — l’acte, — la liberté, — une fin — doivent être présents dans leurs indicateurs pour que la volonté soit considérée comme pleine, entière et opératoire.
L’ÉTHIQUE est une démarche volontaire et perfectible. Elle s’inscrit dans la durée selon: une pensée juste, une parole juste, une action juste. Elle intègre le mystère ultime de l’être participant à la vie. Elle est fondée sur une démarche intérieure qui interroge la visée des valeurs humaines dans leurs relations entre soi-même, les autres et les choses. Elle se construit par une réflexion confrontant les discours et les comportements. C’est une prise de risque en direction du bien et du juste. Son intention s’exprime dans la pensée, la parole et l’action selon les principes fondamentaux de : justice, liberté, autonomie, non-malfaisance, bienfaisance, universalité, communication, cohérence et transcendance.
Le principe de justice : il comprend des aspects théoriques et pratiques dans les domaines matériels et intellectuels. Il consiste à considérer l’autre comme nous voudrions être considérés nous-mêmes. À traiter ce prochain en fonction de ses potentialités (et non à travers un acte isolé). À être juste dans l’évaluation de ses contraintes et besoins par rapport à ceux des autres.
Le principe de liberté : il s’applique formellement dans les domaines personnels et publics: La reconnaissance de l’autre dans son droit à être libre (de penser, de faire, d’évoluer à son rythme…) La non-interférence sur la personne, sauf cas légitime ou urgent, (respect de la vie privée, du passé). Dans l’octroi des moyens de ces libertés (pour autant que cela nous appartienne).
Le principe d’autonomie : il respecte la volonté de toute personne qui recherche pacifiquement le bien général. Dans sa faculté de penser et faire des choix volontaires en priorisant ses propres objectifs. Dans son pouvoir de s’exprimer souverainement sans crainte de conséquences dommageables. Dans sa capacité de poser des actes indépendants et cohérents avec ses propres volontés.
Le principe de non malfaisance : il rejoint les différentes formes du « principe de précaution ». Il se fonde sur le désir de prévenir tout ce qui est considéré comme un danger ou violence (pour soi et l’autre.) Il veille à écarter ce qui est présumé faux, mauvais et possible générateur ultérieur de souffrance. Il s’attache à ne pas nuire, ne pas détruire et ne pas ajouter inutilement du mal au mal.
Le principe de bienfaisance : c’est le devoir de bien faire qui tend à l’universalité, il interroge ce qui est pensé, dit et fait : est-ce bienfaisant pour l’individu et la société (à court et long terme) ? Ce qui est entrepris engendre-t-il, a priori, un effet favorable avec des moyens adaptés ? L’action (projetée ou en cours) apporte-t-elle plus de bien que de mal (pour soi et les autres)?
Le principe d’universalité : il concerne tout être humain, sans aucune restriction. Les valeurs, les discours et les comportements sont applicables à tous et à chacun. Il pose que toute distinction fondée sur la race, la religion, le sexe, la culture, la fortune, etc. n’est pas éthique. Il interroge tout acte dans ses conséquences : « Et si tout le monde faisait pareil ? »
Le principe de communication avec les autres : Il s’agit d’une communication adaptée et de « bonne foi ». C’est la coopération dans une communication véridique avec l’autre et tous les humains. C’est la qualité altruiste de la communication avec les prochains (elle vise l’intérêt général). Cette relation est vraie, sincère, empreinte de compassion et non pas seulement utilitaire.
Le principe de cohérence : Il concerne la relation entre les moyens utilisés et les finalités. Il affirme que la fin ne justifie jamais les moyens, au contraire: Il considère que les fins existent en germe dans les moyens employés. La cohérence cherche à transformer les contradictions irréductibles de la vie en tensions gérables.
Le principe de transcendance : Il donne à l’éthique une ouverture des valeurs vers l’infini et l’indicible. Il fait le pari que l’être humain ne se réduit pas aux seuls phénomènes qu’il exprime. Cette transcendance s’inscrit dans le quotidien, mais elle dépasse le « ici et maintenant »…
Selon Jean-Armand Hourtal, Docteur en Sciences Humaines Diplômé d’éthique de la médecine
Jean-Armand Hourtal
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