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La Joie | Le Lien Urantien — Numéro 21 — Printemps 2002 — Table des matières | Coup d'œil sur l'organisation générale du Maître Univers et théorie de la totalité par les chercheurs d'Uversa |
Page LU 39:4.11 « On ne saurait beaucoup prendre sans rien donner. A mesure que vous vous élevez sur l’échelle de la personnalité, vous apprenez d’abord à être loyal, ensuite à aimer, ensuite à être filial, et alors vous pouvez être libre »
1— d’abord à être loyal. La loyauté est le fruit d’une appréciation intelligente de la fraternité humaine. Mais être loyal envers ses frères passe d’abord par une phase de loyauté envers soi-même. La loyauté n’est pas concevable sans la sincérité et la droiture. Ces deux caractéristiques personnelles sont les premiers échelons à gravir dans notre quête de « Liberté ».
Réclamer sa liberté à cors et à cris n’a pas de sens. On peut y trouver tout au plus une certaine indépendance morbide qui isole du fraternel, du social ou du conjugal renforçant nos peurs, notre orgueil et notre solitude.
Rechercher la liberté sans sincérité et sans droiture est un leurre intellectuel qui a l’échec pour salaire. Lucifer le rebelle tomba du ciel par orgueil, car il osa proclamer sa liberté personnelle, il aurait voulu être reconnu pour dieu et être adoré.
Au niveau humain, réclamer sa liberté, c’est faire un acte infantile, c’est ignorer ce que le mot « liberté » veut dire, c’est avoir un besoin de reconnaissance souvent immérité, un désir de respect incompris satisfaisant l’ego. En fait, c’est s’isoler des autres par aliénation. C’est partir de très haut pour tomber bien bas.
Oui, vraiment, réclamer sa liberté n’est qu’un leurre car la vraie liberté est au fond de nous. Aussi petite soit-elle, elle cherche déjà à grandir. C’est une source suintant goutte à goutte qui ne demande qu’à jaillir. Elle se moque des prisons et des entraves. Elle nous guérit des peurs et des contraintes. C’est avant tout un sentier ouvert à l’autre, une petite flamme qui vacille dans nos cœurs. Elle peut tout donner sans rien prendre, mais celui qui la recueille en lui, reçoit tout!
A travers la relation personnelle entretenue entre l’être humain et l’étincelle divine habitant son mental se trouve la « Vraie Liberté ». Cette relation ne peut déboucher que sur l’amour, car Dieu est « Amour ». Nous ne pouvons exercer efficacement notre libre-arbitre que dans la mesure où nos choix sont libres, dépourvus d’idées fausses et de peurs. Toute relation entre personnalités humaines ou divines ne peut se faire qu’avec sincérité, droiture, fidélité, loyauté, confiance et courage. C’est pourquoi il nous est dit:
Les clefs du royaume des cieux sont la sincérité, plus de sincérité et encore plus de sincérité. Tous les hommes possèdent ces clefs. Les hommes s’en servent — élèvent leur statut spirituel — par des décisions, plus de décisions et encore plus de décisions. (LU 39:4.14)
2— ensuite à aimer. Qui suis-je pour parler d’amour? Moi si petit par ma condition humaine et animale !..Mais si grand par l’amour qui se consume en moi et qui se développe à l’infini! L’amour est mon but, ma destinée, car seul l’amour peut rendre éternel. Je suis sur terre pour apprendre à aimer.
Paul, critiqué dans ses propos sur les femmes, avait tout compris de l’amour. « La femme est la gloire de l’homme » a-t-il dit, mais aussi « l’amour supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout » ou bien « l’amour ne passe jamais » ou encore « si je n’ai pas l’amour je ne suis rien ».
Celui ou celle qui a dit un jour « je t’aime » et plus tard « je ne t’aime plus » n’a eu qu’un concept erroné de l’amour, car l’amour n’est pas rétrograde, il ne demande qu’à grandir et n’est pas restrictif. Si l’amour reste au niveau de sa signification mentale, il n’a pas d’avenir. L’amour vrai, l’amour véritable est une valeur spirituelle. Il est destiné à participer au développement de l’âme, fille du mental et de la voix de Dieu. Il est la réalité spirituelle la plus pure. Il est une goutte d’eau de la mer de cristal. Seul l’amour est divin car il contient toute la vérité, la beauté et la bonté du monde.
L’amour n’a pas de limite, il est absolu. Il vient de Dieu l’absolu et retourne à Dieu l’absolu. L’amour est une boule de neige qui commence sa croissance sur terre et atteint sa plénitude au Paradis. Il donne à la chenille ses ailes de papillon.
Ce qu’on peut dire de l’amour, on peut le dire aussi de la liberté. L’amour est la porte de la liberté. Seul un mental débarrassé de ses peurs et gouverné par l’amour qui libère, est capable de choix décisifs et éternels. C’est l’amour qui sauve : « si je n’ai pas l’amour je ne suis rien ! ». L’amour commence avec soi, puis avec l’autre, puis devient social, puis devient fraternel et enfin paternel. Seul l’amour permet à notre libre arbitre d’être efficace dans ses décisions, dans sa manière de découvrir en soi la volonté divine et d’accepter de faire cette volonté. Donner notre amour à l’autre, sans peur et sans sacrifice, c’est faire ce que Dieu veut pour nous et pour l’autre. Aimer, c’est servir dans et avec le Suprême ! Aimer, c’est tout donner à l’autre avec bonheur !
3— ensuite à être filial. LU 115:0.1 « Avec Dieu le Père, la grande relation est la filiation ». La paternité de Dieu n’est pas réelle sans la filiation. Pour tenir son rôle de père, Dieu a besoin que nous soyons ses fils!
Nous sommes fils de Dieu par la foi. Comment ne pas être libre lorsqu’on est « fils de Dieu » et qu’on a remis sa destinée dans les mains d’un père bienveillant et tout puissant. « Que ta volonté soit faite » prend un sens nouveau; il s’agit de penser maintenant: « que ma volonté soit unifiée à la tienne » ou bien « que ma volonté soit de faire ta volonté ». Lorsqu’on est capable d’exprimer et de ressentir cela au fond de son âme avec sincérité, c’est qu’on a réalisé le choix suprême. Et, si notre mental nous fait défaut, car il n’est pas toujours clairvoyant avec justesse et justice, nous pouvons alors d’un commun accord avec le Père, se servir du mental de Jésus fils de l’homme. Notre libre arbitre ne nous importe plus car il est confié à la garde de celui qu’on aime déjà dans l’éternité. Il est dévolu à quelqu’un de plus grand qui nous attend et nous libère.
Se savoir fils de Dieu par la foi, c’est vivre dans la sécurité la plus totale. C’est savoir que rien de mal ne peut nous arriver et que les forces supra humaines et personnelles contribuent toutes à notre bonheur. Toutes nos peurs physiques ou mentales disparaissent et même la dernière peur qui peut rester après les autres: la peur de ne pas être capable d’aimer. C’est cela « être libre ».
Conclusion. Maintenant que la nuit s’est couchée sur la saint Valentin et que le jour éclaire ces quelques pages écrites, je me lève sous le poids de ma servitude à la chair pensant peut être comme le poète l’a écrit qu’il faut tenter de vivre. « L’air immense ouvre et referme mon livre, ». « Envolez-vous, pages toutes éblouies! ».
Je suis tenté aussi de croire qu’un chrétien averti et conscient de sa destinée universelle n’a pas le droit d’être triste,… Mais Jésus lui-même pleurait. Chaque fois qu’il pleura, ce fut par amour et à cause de l’amour.
Si cet hymne à la liberté est aussi un hymne à l’amour, qu’il pénètre vos cœurs comme une prière monte au Père et se pose sur vos joues comme le baiser d’un frère.
Jean-Claude Romeuf
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