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J’ai parcouru un certain nombre de blogs et autres forums sur Internet traitant du Livre d’Urantia. Il est remarquable de voir combien peu de gens comprennent ce qu’ils lisent. La plupart se contentent d’y voir ce qu’ils veulent (ou peuvent) y trouver. Je me suis alors rappelé que les apôtres de Jésus ne comprenaient pas la moitié de ce qu’il disait, mais il est vrai que, s’adressant à eux, il parlait en fait à tout un univers. Et je songeais : si ces êtres proches ne le comprenaient pas, que dire des simples disciples ? Il semble bien que cela ne troublait pas Jésus outre mesure et qu’il ait pensé que la foi était suffisante.
Pour en revenir aux lecteurs de notre temps, il en existe plusieurs catégories, les hostiles et les amicaux, les hostiles se subdivisent en sceptiques et en fondamentalistes, ces derniers venant des milieux chrétiens pour qui l’histoire s’est achevée avec le Nouveau Testament ; mais il faudra compter avec d’autres fondamentalistes dans les temps à venir. Quant aux sceptiques, ils se disent soit athées soit scientifiques et ils se contentent le plus souvent de répéter que la science du Livre d’Urantia est dépassée, sans voir que leur propre notion de science l’est encore d’avantage. On trouve, par exemple, presque partout, que le livre dit que l’homme a 48 chromosomes alors que l’on sait depuis 1956 qu’il en possède 46. Or, si le mot chromosome est connu des révélateurs, on le trouve une fois seulement, et, pour l’homme, l’expression liée à 48 est non pas chromosomes mais ‘déterminateurs de caractéristiques’ (trait determiners), ce qui est exact pour les cellules sexuelles en raison de la présence des chromosomes X et Y, bien qu’aucune cellule ne comporte normalement ce nombre. Voir l’étude d’Halvorson dans UbtheNews, malheureusement uniquement en anglais.
Mais il y a aussi les lecteurs convaincus qui ont survolé tel ou tel passage et ne tiennent aucun compte de tous les autres. Or, on nous dit que la « connaissance partielle est potentiellement mauvaise » tout en affirmant par ailleurs qu’ « aucune révélation ne peut être complète avant d’atteindre le Père Éternel »
Ainsi, sur un forum américain, un lecteur propose de situer les mondes architecturaux dans l’univers, mais il n’a pas lu (ou pas compris!) ce qui était dit des distances ou du nombre d’étoiles du système ou encore qu’Andromède était inhabitée, si bien qu’il situe Salvington dans le nuage d’Andromède à plus de deux millions d’années-lumières et Jérusem près de l’étoile Alnitak dans Orion. Or, cette étoile est à plus de 800 années-lumière de nous alors que le diamètre de Satania fait moins de 100 années-lumière. Vous n’êtes pas obligé de me croire sur parole, mais vous pouvez consulter l’étude de Frederick L.Beckner Étoiles, galaxies superunivers et le Livre d’Urantia dans une version bilingue de Claude Flibotte à : www.urantia-quebec.ca/activites/urantiaqc 179.pdf
D’autres, enthousiastes, n’hésitent pas à faire leur propre cuisine avec les ingrédients piochés dans le livre, telle cette dame qui a fait un résumé des quatre parties du livre en portugais et qui mélange les Ajusteurs de Pensée avec les Moniteurs de Mystère pour en faire des Moniteurs de Pensée (Monitor do Pensamento au lieu de Ajustador do Pensamento ou Monitor Misterioso).
Il me semble qu’̉il y a suffisamment de difficultés dans la complexité * de ce livre pour qu’il soit inutile d’y ajouter notre propre incompétence.
* Complexe ne signifie pas compliqué mais devrait éviter aussi la confusion avec simple.
Le Livre d’Urantia n’est ni un livre simple ni un livre compliqué, mais c’est un livre complexe.
Jean Royer
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