© 2010 Joël Goldsmith
© 2010 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
La Présence de Dieu | Le Lien Urantien — Numéro 50 — Printemps 2010 — Table des matières | La double nature |
Pratiquons chaque jour la présence de Dieu et laissons ensuite à Dieu le soin de sceller notre méditation.
« Où fuirais-je loin de Ta présence? Et ceux de ma maison où fuiraient-ils loin de Ta présence? Ta présence remplit tout l’espace. Ton royaume existe dans les profondeurs de leur conscience, et en ce royaume, mon Dieu, est Ta demeure. En chaque être avec lequel je vis, Tu as fait Ta demeure ; l’esprit de chacun d’eux est Ton temple; et Tu es présent en cet instant précis en Ta demeure ». L’esprit de Dieu est le souffle même de chacun d’eux, leur vie même, leur intelligence même. Dieu les enveloppe tout entier, car Dieu est en eux, comme eux sont en Dieu.
Dans la présence de Dieu est la plénitude de vie. Comme chaque personne en ma maison est toujours en présence de Dieu, chacune d’elles est pareillement en présence de la plénitude de vie. Le lieu sur lequel se tiennent les membres de ma famille est une terre sainte. Chacun d’eux est un avec le Père, pour toujours un avec Lui. Et à aucun moment il ne peut se perdre, que ce soit à son lieu de travail ou à la maison. Dieu marche avec lui ; Dieu et lui se confondent. Dieu dialogue avec lui, à Son propre niveau d’être.
En donnant notre amour pour nos enfants, n’espérons pas d’eux qu’ils s’en montrent reconnaissants. Remplissons notre rôle de parents. Adoptons une attitude similaire en toute relation humaine. La discorde naît lorsque nous attendons quelque chose de l’être que nous prétendons aimer. Ne violons pas la loi spirituelle de l’amour. Tout droit, toute récompense dans la vie ont leur origine en Dieu. Il ne faut pas attendre qu’ils vous soient donnés par l’homme. Lorsque nous accomplissons une tâche, nous devons avoir le sentiment que c’est un privilège, une joie, sans en attendre une récompense ou une reconnaissance. Faisons notre travail parce qu’il doit être fait ; l’unique manière d’y trouver de la plénitude est de l’effectuer au mieux de nos capacités. La récompense, la compensation, ainsi que l’harmonie de vie, nous sont donnés par Dieu, non par l’homme. La gratitude est l’un des attributs majeurs de l’amour. Son manque prouve la privation de l’amour, autrement dit de Dieu.
Sur notre lieu de travail, travaillons en oubliant complètement notre patron, et même toute notion de salaire ; faisons au mieux de nos capacités. La récompense pourra venir d’ailleurs. Idem dans notre sphère privée, confions-nous en Dieu, sachant que c’est Lui qui reconnaîtra notre travail et qui nous récompensera. N’attendons rien d’aucun être humain.
L’amour se définit en tant que sentiment librement consenti, c’est-à-dire en l’absence de tout désir, de toute attente d’être payé en retour. L’amour, c’est donner de soi-même de façon inconditionnelle, en toute liberté. Car l’amour de Dieu se déverse d’instant en instant, sans la moindre attente de réciprocité.
L’amour divin, spirituel, se caractérise par le don constant, fait sans aucune arrière-pensée. En agissant toujours l’un envers l’autre avec le sentiment qu’il existe une Présence et une Puissance invisible qui a connaissance de tous nos actes comme de toutes nos pensées, c’ est vers Elle que nous nous tournerons en toutes circonstances et non pas l’un vers l’autre. L’un des principes essentiels de la vie spirituelle est en fait celui-ci : à aucun moment nous ne faisons quoi que ce soit l’un pour l’autre. Nous ne faisons pas le bien avec l’intention de faire le bien. Nous le faisons avec l’idée de parfaire notre relation avec Dieu.
Face à la misère du monde, la première chose à faire est d’arrêter de détester et de craindre ce que le monde désigne par le mal. Le deuxième principe capable de faire disparaître les problèmes du monde est l’amour, celui qui cherche à exprimer sa propre intégrité.
Ayons pour seul souci de nous accomplir dans notre art d’être nous-mêmes et d’exprimer le meilleur de nous-mêmes. Lorsque nous laissons l’amour et la gratitude de Dieu se répandre en nous, sans nous soucier des bienfaits qui nous seront donnés en retour, alors, et alors seulement, nous commencerons à comprendre ce qu’est réellement l’amour, ciment de l’harmonie dans les affaires, dans les foyers et dans le gouvernement des nations.
Il est vain de chercher une raison pour aimer. L’amour est étranger aux raisons, quelles qu’elles soient. Si nous avons besoin d’une raison pour aimer, c’est que notre amour n’est pas véritable. Les relations humaines doivent être entièrement basées sur l’amour, mais un amour qui se déverse librement.
Ce que Dieu possède, Il le destine à l’ensemble de Ses enfants. Mais en Lui demandant d’avoir part à Son bien nous devons veiller à formuler notre demande d’une manière qui ne soit pas égoïste. Demandons à Dieu d’avoir part à Sa gloire en vertu de Son esprit universel de don. Abandonnons-nous à Son amour et soumettons-nous à Sa volonté. Dieu nous accorde une multitude de dons ; II nous les donne par Son amour pour nous, qui est sans prix ; tout cela manifeste Sa gloire, la rend visible sur la terre, comme elle l’est dans le ciel. Nos foyers doivent être un temple de Dieu, un lieu où chacun dit : « Père, c’est ici Ta demeure. Ici Tu es chez Toi. Que cette maison soit pleine de ta présence, jusque dans ses moindres recoins. Que Ton amour y règne en maître. Que mon esprit soit exempt des émotions humaines, des pensées et des actes négatifs ; fais de ma personne Ton instrument, que par elle Ta présence pénètre librement dans cette maison. »
Dieu attend que nous témoignions amour, patience, bonté, justice, esprit de coopération et générosité aussi bien dans notre foyer que partout ailleurs. Nous devons aimer chaque être humain comme nous-mêmes. C’est ainsi que notre conscience gagne en transparence et que Dieu peut y pénétrer à volonté pour bénir la multitude.
Ma conscience est tout entière soumise à l’amour. Il n’y a pas en elle la moindre trace de désir personnel, de gain ou de gloire. Ma conscience est désormais transparente. Par elle, Dieu peut se répandre librement dans ce monde. Dieu n’étant soumis à aucune limite d’espace et de temps, Il n’est pas astreint à demeurer à l’intérieur de moi. C’est pourquoi la présence réalisée de Dieu se répand à l’extérieur de moi jusqu’aux confins de l’univers.
Je suis l’instrument de Dieu, un instrument entièrement transparent permettant à Dieu de bénir l’humanité dans son ensemble — absolument quiconque, qu’il soit mon ami ou mon ennemi. Je ne condamne pas le pécheur ; je ne cherche pas la vengeance. Je cherche seulement à pardonner. Du fait de ma conscience d’amour, Dieu peut entrer dans ma maison, mes affaires, et de là se répandre dans mon pays, ainsi que dans l’univers tout entier.
Si je suis en ce monde, ce n’est pas pour acquérir quelque chose ou pour atteindre quelque but, mais pour me faire l’instrument de Dieu et pour rendre témoignage à Sa présence. Si je suis né sur la terre, c’est pour une seule raison qui est que Dieu, par moi, puisse S’y manifester. Je suis né pour révéler la gloire de Dieu, non pas pour ma gloire personnelle, pour assurer ma réputation ou ma richesse. Je suis né afin que Dieu soit glorifié à travers l’amour qu’Il me porte et dont je témoigne dans le monde.
« Au nom du Père que le silence soit. En vertu de mon amour pour Dieu et pour mon prochain, que l’amour se répande abondamment dans ma conscience, qu’il soit source de bénédiction, de pardon, d’élévation et d’affranchissement pour l’humanité entière — autant pour mes amis que pour mes ennemis -, que tous soient libérés de l’envie, de la convoitise, de la haine, de la peur et du doute. Que l’amour de Dieu les touche en leur conscience et qu’Il les sensibilise en leur âme. »
Nous devenons des instruments transparents lorsque nous consacrons nos vies à aimer Dieu et à aimer notre prochain comme nous-mêmes. Ce dévouement de notre conscience doit être préparé et exercé quotidiennement.
Notre conscience doit être transparente, afin que par cette transparence l’amour se répande dans le monde et que Dieu règne sur la terre comme Il règne déjà dans le ciel. Toute conscience qui se dévoue à l’amour de Dieu et à l’amour du prochain devient une fenêtre ouverte par laquelle la lumière de la vérité, de l’amour et de la vie se répand dans ce monde, en dissipant à mesure les ténèbres qui y règnent et établit le règne de Dieu.
Pour que la lumière de l’amour puisse pénétrer dans ce monde, nous devons d’abord y mettre 1 a présence même de Dieu. Nous devons ouvrir à Dieu la fenêtre de notre conscience et la rendre transparente. Car si l’amour de Dieu ne pénètre pas en notre conscience c’est parce qu’elle est opaque, poussiéreuse comme peut l’être une fenêtre, souillée par des impuretés que l’on peut regrouper sous un seul vocable : l’ego, qui voit tout en termes de possession.
Lorsque nous sommes pris dans cette tâche consistant à purifier notre conscience, nous nous apercevons que ce qui nous préoccupe de plus en plus c’est la réalisation de l’amour, la réalisation du pardon, de la louange, de la gloire et de la gratitude. Que chacun de nous reconnaisse le devoir de rendre témoignage à la présence de Dieu; que chacun de nous pratique la présence de Dieu dès son lever et ensuite aille vaquer à ses occupations au mieux de ses aptitudes. Si nous pratiquons la présence de Dieu avec régularité, nous nous apercevrons très vite que d’autres tâches viennent s’additionner à nos tâches habituelles et que c’est elles qui nous valent les compensations, la reconnaissance d’autrui et la récompense. Elles nous seront données simplement par surcroît. Soyons donc préoccupés d’accomplir le travail qu’on attend de nous sans tarder, avec libéralité et générosité.
Que chaque jour nous remplissions les tâches qui sont devant nous, et ne regardons pas à la nature des tâches, si elles sont humbles ou prestigieuses. Après avoir humblement et efficacement exécuté les tâches ordinaires il nous en sera confié d’autres de nature plus spirituelle. Mais il importe que nous veillions à avoir en notre conscience une abondance d’amour, de pardon de gratitude, de louange, de loyauté, de dévouement et cela non seulement dans nos rapports avec Dieu mais aussi dans nos rapports avec autrui.
Nous devons faire œuvre de guérison et de purification, jusqu’au jour où notre conscience sera entièrement nettoyée des opacités de l’ego et où, étant devenus transparents, l’amour de Dieu pourra se répandre sur terre en abondance. Toute tâche spirituelle a ainsi son début et sa fin en nous-mêmes.
UBne vie harmonieuse passe par la délivrance des émotions négatives telles que le jugement, la peur, la colère, la frustration et des relations de co-dépendance où chacun cherche à changer les autres plutôt que de se changer soi-même.
Reconnaissons que nous pouvons choisir comment nous percevoir nous-mêmes, comment percevoir les autres et le monde qui nous entoure. Choisir de vivre la paix ou le conflit, l’amour ou la peur, l’union ou la solitude.
Nous sommes ce que nous croyons et nos perceptions présentes sont influencées par le passé au point de nous rendre incapables de voir les événements qui se produisent dans l’instant présent sans distorsions et limitations.
En choisissant délibérément de vivre dans le moment présent nous nous libérons des préoccupations concernant le passé ou le futur. Être libre signifie aussi ne pas être confiné dans une réalité qui semble limitée par nos sensations physiques ou par l’apparence des choses. L’attaque fait naître la peur et la culpabilité au point de perpétuer le problème, autant pour nous que pour les autres. Percevons au travers du sentiment de peur qu’est l’attaque, un appel à l’aide et une demande d’amour.
Notre choix devient alors important si nous voulons faire l’expérience de la paix. Il devient pour nous une chance d’exprimer l’amour. Nous accédons à la paix de l’esprit quand nous ne voulons plus changer les autres, mais que nous les acceptons simplement tels qu’ils sont. L’acceptation vraie est toujours sans attente.
La pratique du pardon passe aussi par l’abandon du passé. C’est un merveilleux moyen de corriger nos erreurs de perception. Par ce processus d’oubli sélectif nous devenons libres d’aborder le présent sans nous encombrer de nos fausses perceptions réactivées du passé. Grâce au pardon véritable, nous pouvons mettre fin au retour incessant de notre culpabilité et nous considérer, nous-mêmes et les autres, avec amour. Le pardon nous délivre des pensées qui semblent nous séparer les uns des autres. La guérison devient alors la pensée de l’unité. L’écoute de la voix intérieure, notre intuition nous y aide et devient notre seul guide vers la plénitude. Nous nous libérons en libérant les autres de la prison de nos perceptions déformées et illusoires et nous les rejoignons dans l’unité de l’amour.
Nous avons tout ce dont nous avons besoin dans l’instant présent et l’essence de notre être ne peut être que l’»amour ». Le désir d’obtenir nous conduit vers le conflit et les expressions d’hostilité envers nous-mêmes et les autres. Nos relations tentent généralement à négocier de l’amour conditionnel. A l’inverse, la motivation de donner apporte un sentiment de paix intérieure et de joie qui transcende le temps. Donner, c’est répandre son amour sans condition, sans attente et sans limite. Nous trouvons la paix de l’esprit lorsque nous mettons toute notre attention dans le don et ne désirons ni obtenir quelque chose d’une autre personne ni la changer.
Pour faciliter cette reconversion, reprogrammons notre mental car bien souvent, nos pensées, nos dires et nos actions sont dénués d’amour. Or, il est essentiel que nos communications avec les autres apportent un sentiment d’union et que nous accordions ce que nous pensons avec ce que nous disons et faisons.
Une autre méthode pour reprogrammer le mental consiste à reconnaître l’impact des mots que nous utilisons. L’usage de certains mots entretient dans notre mental le pouvoir d’un passé coupable et d’un futur effrayant. En conséquence, nos sentiments de conflit ne peuvent qu’être renforcés.
Faisons l’expérience de l’union, de l’amour et de la paix. La guérison survient lorsque nous apprenons à pardonner au monde et à tous ceux qui s’y trouvent, et à voir de ce fait chacun, y compris nous-mêmes, comme innocent.
Chaque instant de notre vie peut être vu comme une occasion pour un nouvel éveil, pour une renaissance, libérée de l’intrusion sans intérêt des souvenirs du passé, d’attentes concernant le futur. C’est dans la liberté de l’instant présent que nous pouvons laisser s’épanouir notre nature aimante.
En choisissant régulièrement l’amour au lieu de la peur, nous pouvons faire l’expérience d’une transformation personnelle qui transcende les limites de nos sens physiques. Nous reconnaissons alors l’amour qui nous unit réellement tous.
Joël Goldsmith
La Présence de Dieu | Le Lien Urantien — Numéro 50 — Printemps 2010 — Table des matières | La double nature |