© 1991 John Hyde
© 1991 ANZURA, Australie et Nouvelle-Zélande Urantia Association
Par John Hyde, l’Institut des affaires publiques
Pour une raison quelconque, même l’Église a largement abandonné le jeu de la « moralité », adoptant le langage et les valeurs des sciences sociales plutôt que ceux de l’éthique. Et aucun autre corps de penseurs et d’enseignants n’a comblé cette lacune.
Il y a eu une dérive vers le nihilisme – un scepticisme à l’égard des principes moraux. Cela a contribué à nos malheurs sociaux (y compris économiques) actuels.
Les conseils que les gens reçoivent ont tendance à provenir des gouvernements, qui sont peu adaptés à l’enseignement moral et se concentrent sur des aspects juridiques qui ne font pas de distinction entre les bons et les mauvais comportements personnels. En effet, loin d’être mis au défi d’accepter la responsabilité personnelle, on nous propose une litanie d’excuses pour nos propres échecs et des opportunités pour en éviter les conséquences. Des mots qui, je l’admets, défient toute définition précise, tels que honneur, vérité, courage, charité et justice, sont devenus dépassés.
N’en déplaise aux régulateurs, le droit ne peut se substituer à la moralité. En effet, dans une société qui tente de remplacer plutôt que de renforcer son cadre moral par un cadre juridique, cela est irréalisable. Un comportement juste implique bien plus que la légalité.
La vérité et la confiance sont des motivations morales que, malgré tous leurs efforts, la loi ne peut pas pleinement résumer. Pourtant, dans un contexte de confusion morale, les gens se tournent vers la lettre de la loi : si une action est licite, il n’y a rien de mal à ce qu’ils disent. Eh bien, ce n’est pas nécessairement le cas !
À l’instar des administrateurs et des investisseurs, les cabinets, les oppositions et le public n’ont pas été contraints de réfléchir rigoureusement aux bons et aux mauvais comportements. Par conséquent, la conscience des hommes politiques n’est pas aussi tendre qu’elle devrait l’être, les oppositions ne formulent pas de critiques morales solides et le public, lui-même mal équipé, n’a aucun choix moral évident.
Il s’agit néanmoins d’un fil conducteur non codifié qui traverse la société et qui lie les chefs d’entreprise, les cabinets et nous tous. Malgré l’étrange dilemme, contrairement à la loi, elle est largement reconnue et c’est elle, et non la réglementation, qui constitue le véritable ciment social. Il n’est pas nécessaire de prétendre être plus saint que soi pour le défendre.