© 2013 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Les Sept Réalités Fondamentales VIII | Le Lien Urantien — Numéro 65 — Hiver 2013 — Table des matières | La Vie |
Parce qu’un homme a vécu comme si Dieu était la partie invisible de lui-même, nous avons la fête de Noël. Parce qu’un être a cru si totalement à la Puissance Cosmique en lui, nous célébrons l’Incarnation Divine.
La grande erreur du Christianisme n’a pas été un manque de sincérité dans son désir de suivre son Grand Maître, mais plutôt dans une conception erronée de son message. Ce serait tout à l’avantage de ceux qui croient à l’enseignement de Jésus, de chercher à pénétrer plus profondément sa signification.
Voilà un être qui, sans arrogance aucune et libre de tout égoïsme, a cru à la Divine Incarnation en lui et en tous les hommes. Il a cru que l’auto-connaissance Divine agissait comme intuition au cœur de sa propre conscience d’être. Si Jésus avait pris cela comme une simple théorie, sa vie n’aurait jamais enflammé l’imagination des hommes. C’est parce qu’ll a fait preuve de ce qu’ll croyait que nous célébrons Sa naissance, que nous prenons Sa vie comme un modèle pour l’Humanité entière.
Jésus concevait l’Univers comme Être Infini et Loi immuable. Dieu, en tant qu’Esprit Infini, était pour Lui une Divine Présence, chaleureuse, colorée, sensible, la Présence avec Laquelle II était en communion constante. Il a révélé que chaque homme est une incarnation de Dieu; que chaque homme est un chenal pour le Divin et que chaque être peut devenir une expression de la beauté, de la sagesse et de la puissance de l’Esprit.
Il est dit que Jésus croissait en sagesse devant Dieu et devant les hommes. A mesure qu’ll prenait conscience de l’Esprit en Lui, Dieu — pour autant que cela soit possible-devenait véritablement homme. La nature divine s’était ainsi révélée à Lui sous forme d’amour, de compassion, de générosité et de pardon. Des rapports étroits avec l’Esprit inspiraient Sa vie et Lui donnaient conscience de la Puissance Divine. En conséquence, Il parlait comme jamais aucun homme n’a parlé, ni avant Lui, ni depuis, proclamant : « les paroles que je vous ai dites sont Esprit de vie ».
Ses plus grandes œuvres étaient accomplies immédiatement après des périodes de sereine communion. Nous pouvons L’imaginer communiant dans la solitude avec l’Infini « qui peuple les lieux de Sa Présence ». Nous pouvons L’imaginer sentant la Divine Présence, vivante et consciente. Nous pouvons L’imaginer unissant si profondément Sa nature humaine au Divin que, peu à peu, l’humain avec son sentiment de séparation et d’isolement, s’abandonnait au Divin, à un sentiment d’universalité et d’inclusion.
Supposons que la paix infinie, la paix Divine, nous entoure véritablement. Mais nos oreilles sont si pleines de confusion, nos yeux si obscurcis par les larmes, et nos pensées si pleines de discorde, que nous ne voyons ni entendons, ni ne sentons cette paix. Pouvons-nous nous imaginer nous soustrayant à la confusion assez longtemps pour écouter cette paix ? Ce que nous ne faisons qu’en imagination, Jésus l’a fait en réalité.
La présence Divine n’était pas une théorie, pas une chose à espérer, mais une chose bien réelle, et réalisée.
Á la suite de ces périodes de communion avec l’Esprit, Il retournait sur les chemins de l’activité humaine, manifestant un pouvoir qui a confondu l’imagination du monde et qui nous a conduits à croire qu’ll possédait un secret que les autres ne pouvaient connaître. Pourtant nous l’entendons proclamer que ce qu’ll faisait, les autres pouvaient le faire aussi, s’ils voulaient bien croire. Naturellement, nous nous posons cette question : « Croire en quoi » ? Croire en la Présence et en la Puissance divines. La Présence en tant qu’amour et don, la Puissance en tant que Loi et accomplissement.
Devant le temple de Salomon se trouvaient deux colonnes : « celle de droite appelée Jachin, celle de gauche appelée Boaz ». L’une représentait la pensée, le sentiment, la volition, et l’autre représentait la loi et l’ordre. A elles deux, elles représentaient la Personne Infinie et le Principe Infini. Avant de pouvoir entrer dans le temple, il fallait passer entre ces colonnes. C’est-à-dire, il fallait arriver à comprendre que l’Univers est une combinaison de personnel et d’impersonnel.
Passant entre ces deux colonnes, il fallait voir l’Univers comme la Personne Divine, comme quelque chose de chaleureux, de coloré, plein d’amour et de beauté, et en même temps comme la loi et l’ordre. L’Univers est à la fois spontané et mécanique. Spontané en sa pensée, mécanique en son fonctionnement. C’était à cela que Jésus faisait allusion quand il disait: « Étroite est la porte, resserré le chemin ». Il est impossible d’entrer dans le temple sans d’abord réaliser la Présence et observer la Loi.
Le temple est le symbole de l’homme. « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple du Dieu vivant » ? Dans ce temple, dans le Saint des Saints repose l’Arche d’Alliance qui contient le Livre de la Vie et de la Loi, sur lequel est écrit le nom de l’Être Divin : JE SUIS. Jésus est passé entre les colonnes de la Vie et de la Loi. Il les a trouvées inclinées par l’amour et unies par la raison ; Il est entré dans le Saint des Saints et II a ouvert le Livre de la Vie. Il a lu le nom de l’Être Divin et II a compris sa signification. Par conséquent, II a proclamé hardiment : JE SUIS LUI! C’est- à-dire, Je suis Celui que l’on attendait… Je suis l’incarnation de Dieu… Je suis La Présence Divine en l’homme.
Quand Jésus disait : « Nul ne vient au Père que par moi », Il parlait de l’union de l’âme avec Dieu. Quand II disait : « Je suis le bon berger et mon troupeau connaît ma voix", Il parlait de quelque chose que tous les génies spirituels ont su, que celui qui entre dans le temple de la perception reconnaît la Présence Divine, entend la Voix. Cette Voix parle par l’intuition, qui est une conscience spirituelle que possèdent tous les hommes.
Jésus a montré la voie de la Vérité et de la Vie: « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie ». — « Le sang de l’Agneau » signifie la Vie de l’Esprit. Le sacrifice offert sur l’autel de la foi symbolise la transmutation par le feu de l’esprit, de l’humain en Divin.
Quand nous étudions le sens profond de cet enseignement, nous découvrons que le vrai sacrifice n’est pas un abandon de la personnalité, mais une fusion de la personnalité avec l’Infini. Le véritable abandon, c’est consentir à renoncer à ce qui contredit la Vie de l’Esprit, à abandonner la haine et 'antagonisme, la résistance et le ressentiment, la peur et le doute, l’incertitude et la confusion. Ceci doit se produire si nous voulons que l’Esprit s’incarne profondément en nous. Chaque homme est forcé de faire ce sacrifice avant de pouvoir entrer dans le temple de son être. Il ne lui est pas permis de passer entre les colonnes qui représentent la Personne et le Principe avant qu’il ne les unisse d’abord par son amour et par sa foi. Nous ne pourrions pas nous attendre à introduire la discorde dans l’harmonie, ni la haine dans le Royaume de Dieu.
Pouvons-nous blâmer le Divin s’ll refuse de chanter avec nous notre hymne de haine ? L’humanité comprend maintenant la signification d’une des colonnes qui se dressent à l’entrée du temple : celle qui représente la loi ; les secrets de la nature, la puissance dynamique libérée par la bombe atomique, le progrès de la connaissance technique, de l’énergie non tempérée par la raison. Nous devons maintenant apprendre la signification de l’autre colonne ; celle qui représente l’Amour. La puissance sans restriction amène le chaos. La puissance placée sous le contrôle de de la motivation spirituelle est le cosmos. L’une est l’enfer, l’autre le Ciel.
Nous sommes devenus des technicalisés, nous sommes modernisés, industrialisés, commercialisés et au cours des quelques dernières décades, nous avons été "psychologisés ». Mais qui peut dire que nous somme civilisés ? Nous ne serons jamais civilisés avant d’être spiritualisés.
Ainsi donc, nous marquons un temps. Dieu veuille qu’en cette période de Noël, nous ayons le courage de faire face à la question; que nous ayons la vigueur morale et la conviction spirituelle de lui faire face franchement et sincèrement ; qu’après notre longue nuit, une nouvelle aurore se lève. Puisse une voix crier dans notre désert : « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez les sentiers ». Puisse la voix du Grand Berger résonner à nouveau dans le monde! Ce n’est que dans l’Amour Universel que se trouve la Sécurité Universelle. Puissent nos arbres de Noël cette année être illuminés de cet amour. Puisse-t-il scintiller sur les branches de notre Arbre de Vie. Puissions-nous arriver à comprendre qu’il y a un DIEU, un BERGER, un AGNEAU.
La VERITE a toujours été et sera toujours.
L’AMOUR transcende toutes les souffrances qui habitent et rompent tous les êtres qui, à force de vouloir paraître, ont oublié la sublime thérapie naturelle qu’est l’AMOUR. Plus nous aimerons, moins nous souffrirons.
La SAGESSE se vit dans la manière dont nous accomplissons notre Karma, suite logique de nos actes et de nos pensées. Tout ce que nous faisons a des répercussions dans tout l’Univers et résonne peut-être au-delà puisque tout est relié. La première démarche vers la CONNAISSANCE de soi passe par la reconnaissance psychologique de ce que nous sommes et par le courage d’aborder l’analyse paradoxale des situations.
La Terre n’a pas de peine que le Ciel ne puisse consoler.
Ernest Holmes
Les Sept Réalités Fondamentales VIII | Le Lien Urantien — Numéro 65 — Hiver 2013 — Table des matières | La Vie |