© 2013 Meredith J. Sprunger
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Quiz Maxien n°16 Les questions | Le Lien Urantien — Numéro 65 — Hiver 2013 — Table des matières | La Puissance de l'Amour |
L’amour détermine la qualité et l’efficacité de la vie spirituelle. C’est l’attitude spirituelle qui agit en maître en tant que catalyseur synergétique et intègre toutes les qualités spirituelles de la personnalité humaine. L’amour augmente et unifie le pouvoir de l’âme, il est notre démarche la plus proche d’une attitude ressemblant à celle de Dieu. Il est la suprême réalité de l’univers, le guide le plus utile à la perception de la vérité et la relation la plus importante parmi et entre les personnalités.
Sur le niveau matériel l’amour paraît être une méthode naïve et peu réaliste pour poursuivre des objectifs politiques ou pour établir une justice sociale. Manifestement, la force brute et le pouvoir matériel déterminent les événements sur le niveau physique d’existence. Pour cette raison, les individus et les sociétés spirituellement immatures doivent être régulés et contrôlés par le pouvoir physique. Mais, à mesure que la civilisation se développe, ceux qui ont la vision et le courage de sacrifier les privilèges et même la vie dans des actes d’amour pour la vérité et la justice, déplacent lentement l’orientation du pouvoir parmi les peuples et les nations.
Par la médiation de l’influence mentale la réalité spirituelle devient dominante sur le pouvoir physique. De cette manière, l’amour, le pouvoir spirituel cardinal, triomphe dans la vie individuelle et planétaire. Exactement comme le principe de préservation de l’énergie gouverne le continuum physique, la loi de préservation de la bonté domine la réalité spirituelle. Un acte d’amour et de bonté n’est jamais totalement perdu. Á cause de la suprématie de la réalité spirituelle, nos décisions et nos actions sont puissantes et efficaces proportionnellement à la motivation de la bonté, de la vérité et de l’amour.
La colère est un indice et une mesure d’un manque de contrôle et d’orientation spirituelle de notre comportement. Habituellement, les gens ne désirent pas être mauvais ; et lorsqu’ils font de mauvaises choses, ils pensent qu’ils sont justifiés dans leurs actions. Notre première réaction aux remarques ou aux actions de la colère devrait être de nous demander, où et pourquoi cette personne fait du mal ? Si nous faisons un effort pour déterminer les motifs profonds, il est plus facile de comprendre et d’aimer. Lorsque nous contemplons d’autres personnes en tant qu’enfants du Père Universel, et les aimons en tant que personnes, nous pouvons leur pardonner même si nous sommes en désaccord avec leur comportement.
Néanmoins, le pardon ne libère pas la personne de ses responsabilités concernant ses actions. Dans un monde imparfait, l’amour est à la fois une reconnaissance inconditionnelle de l’individu et une réponse sage et méthodique au comportement de l’individu. La miséricorde et la justice doivent toutes deux être considérées. L’amour robuste n’est pas simple, mais toujours il guérit et aide. La réponse la plus aimante à un comportement mauvais et antisocial est l’action qui possède la plus grande probabilité de stimuler la croissance personnelle et spirituelle chez l’individu, ainsi que la bonté dans la société. L’Esprit de Vérité nous guide toujours vers des expressions d’amour de plus en plus sages et efficaces. La réalisation de l’amour doit être redéfinie sur des niveaux successifs de croissance spirituelle à mesure que notre connaissance matérielle et notre perception de la vérité s’améliorent.
Les effets du levain de l’amour sont surprenants et en même temps sont des révélations paradoxales. Lorsque des personnes savent qu’elles sont aimées, des choses que nous ne pouvions prévoir ou croire surviennent. L’amour est l’atmosphère dans laquelle les fruits de l’esprit s’épanouissent ; il nous délivre de la nécessité de nous défendre et du vernis protecteur de l’affectation. L’Esprit Intérieur de Dieu ne demande qu’à nous éloigner de la vénération primitive née de la peur, vers l’expérience spirituelle mature de l’amour. La grandeur humaine consiste en une vie empreinte et dominée par l’amour ainsi que motivée par un désir de vivre la vérité de la volonté de Dieu. Une telle personne affrontera l’injustice par une action positive, fera face aux menaces de la violence par la patience et l’amour et s’efforcera de vaincre le mal par le bien.
La foi, le courage et l’amour sont les émotions dominantes de la psychologie spirituelle se réalisant eux-mêmes. La foi est une attitude spirituelle dynamique soutenant la vie. La croyance est une position intellectuelle statique et dépourvue de pouvoir spirituel. La foi apporte une assurance spirituelle et nous libère de la peur, de l’anxiété et des conflits paralysants. Le courage est une confiance en l’univers et d’affirmation de soi qui se rapporte à toute croissance et à tout savoir. L’amour englobe toute attitude spirituelle agissant comme catalyseur synergique pour la concrétisation des émotions ainsi que les motivations de la personnalité humaine. C’est notre approche la plus ressemblante d’un comportement semblable à celui de Dieu et la force spirituelle la plus puissante dans l’univers. La psychologie spirituelle vit dans ces stimulants des émotions de la croissance spirituelle.
Dans la vie, il n’y a aucun substitut à l’expérience; rien ne peut remplacer une relation de première main avec la réalité. Bien que les paramètres des potentiels humains soient en grande partie déterminés par l’héritage biologique, le niveau et la qualité des réalisations concrètes sont déterminés par notre réaction aux vicissitudes de la vie. L’expérience est le continuum de la réalité de l’existence mortelle. Nous sommes confrontés ici avec les déterminants de la destinée. Bien que nous soyons immergés dans les contraintes physiques de la vie, notre conscience des réalités spirituelles est le formateur le plus marquant dans l’aventure mortelle. Dieu est la plus grande de toutes les expériences humaines. Nous sommes les enfants du Père Universel qui a décrété que notre croissance spirituelle serait le produit du partenariat divin-humain. Par notre perception de la vérité, de la beauté, de la bonté et par notre volonté-décision, nous participons à la cocréation de nous-mêmes. L’expérience est le cocon cosmique de la réalisation de l’âme.
Nous pouvons beaucoup apprendre de l’histoire et de l’expérience des autres; néanmoins, le maître enseignant est l’expérience personnelle. Nous apprenons en nous impliquant dans les réalités physiques, mentales et spirituelles. La connaissance et la sagesse de première main sont acquises par interaction avec notre environnement, nos compagnons humains et Dieu. Nous croissons en vivant et en agissant. Le dynamisme de la croissance est la loi de l’expérience. Lorsque l’apathie est surmontée dans n’importe quel domaine d’érudition ou de développement, la croissance s’accroît grâce aux réalisations passées, et la croissance continuelle est de plus en plus spontanée. Alors que nous luttons pour surmonter nos tendances égoïstes, nous sommes de plus en plus concernés par le bien-être des autres et nous éprouvons une forte envie de les aimer. Cette gravité de comportement s’applique à toutes les formes d’expériences, y compris notre décadence. Alors que la détérioration morale s’installe en conformité avec la motivation du mal et du péché, il est de plus en plus facile de continuer cette chute d’autodestruction.
On ne devrait pas confondre les relations vivantes de la réalité avec l’intellectualisation, l’imagination et le fantasme. L’expérience authentique est une implication dans la réalité physique et spirituelle. C’est une association de première main avec les aspects concrets du monde matériel et une relation personnelle noétique avec les valeurs de la réalité spirituelle. Lorsque l’activité mentale perd le contact avec ces associations de la réalité, elle peut facilement être pervertie, par des déformations et des illusions. Ceux dont les vies sont gouvernées par les faits et la vérité, doivent toujours faire la distinction entre l’actuel et le théorique, entre l’action et le rêve, entre la réalité et l’illusion. Vivre est tout à fait différent que de philosopher à propos de la vie. La foi qui est établie dans la réalité spirituelle, peut être distinguée du fantasme qui est le produit de l’imagination cognitive, car la foi stimule l’action et la croissance ; alors que le fantasme est un mécanisme psychologique de fuite qui nous conduit à vivre dans un monde de rêve. Vivre dans le présent est une orientation vers le réel ; s’appesantir sur le passé ou rêvasser sur de futures anticipations, bien que quelques fois utiles et rafraîchissantes, est une invitation à s’évader de la réalité.
La préservation de la vérité et la croissance spirituelle sont liées à l’intensité et à la fréquence de l’expérience. Les expériences successives sont une voie sûre pour l’assimilation de la connaissance et une préparation idéale à la recognition de la vérité. Alors que le stress et l’implication dans les crises favorisent la perspicacité, la croissance est plus féconde dans l’atmosphère d’assistance de l’amour et de la liberté. La croissance spirituelle ne peut être imposée ou contrainte ; elle doit venir du plus profond de nous-mêmes. Lorsque nous avons faim de vérité, de justice ou de relations aimantes, nous nous ouvrons aux potentiels de la croissance spirituelle.
La religion prend ses origines et est fondée sur les valeurs personnelles de l’expérience. Elle est la réaction totale de l’individu, intégrée dans les comportements rituels et son style de vie ainsi que dans sa compréhension des valeurs ultimes. Les ramifications sociales de l’expérience religieuse et l’institutionnalisation de la religion sont des manifestations de second ordre de l’expérience personnelle. Lorsqu’une population entière est stimulée par une relation de première main avec Dieu, cette société est irrésistiblement créative. La religion authentique inspire l’action ; la foi vivante doit faire quelque chose lorsqu’il s’agit d’impératifs spirituels. Dans une société où la grande majorité des gens vit avec une religion de seconde main, l’aide sociale publique stagne et se détériore progressivement.
La véritable expérience religieuse est dynamique et transformatrice. L’intellectualisation de la religion en credo, théologie et dogmes transforme la vérité spirituelle et la foi vivante en connaissance humaine statique avec toutes les déficiences et restrictions du niveau matériel de la réalité. C’est pourquoi les prophètes qui appellent les peuples à une nouvelle relation avec Dieu ont une croissance spirituelle avancée ; tandis que les théologiens qui intellectualisent la religion, accompagnés des prêtres qui symbolisent et ritualisent la foi, ont stoppé le développement religieux.
C’est pourquoi l’expérience religieuse devrait toujours supplanter et dominer la théologie ; car Dieu ne peut être connu que par les réalités de l’expérience et non en enseignant le mental. La théologie peut considérablement améliorer l’expérience de la foi lorsqu’elle est utilisée en tant qu’humble servante de la religion et non pas comme juge et autorité fière, zélée et orthodoxe. D’ailleurs, les symboles et les rituels matériels ne devraient pas être substitués à l’expérience vivante des réalités spirituelles du royaume de Dieu. Néanmoins, ils peuvent rendre ces relations avec Dieu plus réelles et faciliter l’adoration lorsqu’ils ne sont pas mis sur le même pied ou confondus avec ces réalités spirituelles.
La condition suprême de la religion consiste à faire l’expérience des valeurs spirituelles et non pas de penser à des concepts théologiques ou des théories philosophiques. Le talent intellectuel, quoique très utile pour résoudre des problèmes matériels et aider à la croissance spirituelle, est une vertu de seconde zone lorsque on la compare aux valeurs spirituelles. L’orgueil de l’intellectualisme aveugle fréquemment le monde académique jusqu’aux limites de l’éducation officielle. Une mère aimante peut donner à ses enfants le meilleur de ses soins de façon qu’ils puissent croître et se développer d’une manière idéale, et cependant rater complètement un examen en psychologie infantile. Par contre, la psychologue la plus savante pour enfants peut être un échec en tant que mère. La croissance spirituelle nous permet de garder en perspective les faits et les vérités.
L’objectif spirituel de la religion est la construction de l’âme, le salut. Ceci est accompli en instaurant une relation vivante, un partenariat avec Dieu. Dans sa nature verticale, le royaume de Dieu est une relation individuelle, aimante et personnelle avec Dieu ; dans sa nature horizontale, il est un service aimant envers nos compagnons êtres humains. Lorsque l’intention de la religion est déformée dans le service des institutions religieuses ou tout autre forme de totalitarisme religieux, l’humanisme et le socialisme religieux ont pris la place du royaume spirituel de Dieu.
La croissance spirituelle requiert une qualité spéciale d’expérience religieuse. Elle exige une persistance évolutionnaire. Les êtres humains commencent dans la vie en tant que bébés sans défense avec un héritage animal très loin des impératifs de la croissance spirituelle. Les difficultés, la douleur et la souffrance jouent par conséquent un rôle motivant significatif dans notre maturation, étant donné que nous ne parvenons pas à un développement optimal dans un environnement aisé. La croissance du caractère et de l’âme implique beaucoup d’aspects pour résoudre des problèmes difficiles. Non seulement les prises de décisions successives et un dur travail sont nécessaires en vue d’une réalisation, mais les rudes épisodes éducatifs de la frustration, du désappointement et de l’échec sont aussi des contributions indispensables au développement de l’intégrité et de la vigueur.
Ceux qui sont spirituellement matures ne sont pas contrariés ou découragés par une opposition contre leurs intentions et objectifs spirituels. De tels problèmes les mettent au défi d’accomplir de plus grands efforts et les incitent à développer dans la lutte, des stratégies plus efficaces. Le Suprême triomphe dans nos vies et dans l’univers par la progression évolutionnaire sans fin. La persévérance, plus de persévérance et la persévérance Suprême est la voie de la réalisation matérielle, personnelle et spirituelle.
La psychologie spirituelle est enracinée dans les relations personnelles avec la réalité ; il n’existe pas de substitut à l’expérience. L’expérience est le moyen et le catalyseur de toute réalisation humaine et le cocon cosmique de cette même réalisation de l’âme. Nous devons toujours faire la distinction entre la réalité de la vie et celle de philosopher à propos de la vie, faire la différence entre l’action et la théorie, faire plutôt que rêvasser. La croissance spirituelle requiert la persévérance évolutionnaire. Le caractère est le produit d’une rude lutte, de conflits douloureux, d’une détermination inflexible, d’une foi inébranlable et d’une action progressive.
(à suivre)
Meredith J. Sprunger
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