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Le mot du président Novembre 2023 | Réflectivité — Número 373 — Novembre 2023 — Table des matières | Choses qui ont besoin d'être dites ! |
Marc Belleau
Montréal
Le parlement des religions du monde est un événement qui regroupe des adeptes de différentes religions dans un effort pour soutenir le discours interconfessionnel. La première édition eut lieu à Chicago en 1893 et regroupait des représentants des religions orientales, asiatiques et occidentales. Il faudra attendre 100 ans pour revoir un tel rassemblement, soit en 1993, à Chicago, afin de souligner le 100 e anniversaire de l’événement. Par la suite, plusieurs éditions se sont succédé, soit en 1999 en Afrique du Sud, 2004 à Barcelone, 2009 à Melbourne en Australie, 2015 à Salt Lake City aux États-Unis, 2018 à Toronto pour finalement faire un retour à Chicago en 2023. En réfléchissant au fait que la ville de Chicago est l’instigateur d’un événement si avantgardiste, je ne peux m’empêcher de penser qu’une des raisons pour lesquelles la 5e révélation a pris naissance dans cette ville est peut-être sa prédisposition au dialogue interreligieux et à une certaine ouverture d’esprit.
L’événement se tenait du 14 au 18 août dernier et avait pour thème : la défense de la liberté de religion et des droits humains (A Call to Conscience : Defending Freedom & Human Rights). Voici d’ailleurs une courte vidéo de 3 minutes qui vous donnera une idée de l’événement :
C’était la première fois que j’assistais à un tel rassemblement. J’avais un peu entendu parler du Parlement des religions mais je ne savais pas trop à quoi m’attendre lorsque je suis arrivé en ce lundi matin 14 août 2023 , le premier jour de ce grand et magnifique événement. La cérémonie d’ouverture a commencé par une parade de différents groupes religieux qui remontaient l’allée centrale de l’immense salle de congrès pour se rendre sur la scène, habillés de leurs vêtements, accessoires rituels à la main. Tout était très colorés et bruyant. Des rythmes percussifs des tambours chinois, nous passions soudainement aux mélodies des cornemuses écossaises, le tout se juxtaposant en d’étranges amalgames. Je me sentais assez loin du calme serein des moines bouddhistes qui correspond beaucoup plus à ma nature spirituelle. Mais je dois dire que j’ai adoré cette expression vivante de ferveur, cette explosion spontanée de joie spirituelle. J’étais très ému en pensant que tous ces gens, issus de différentes confessionnalités, étaient venus célébrer Dieu dans la paix et le respect, alors qu’à l’autre bout du monde la guerre, avec son lot d’atrocités, faisait rage. Une idée s’imposa alors à mon esprit ; lors de notre ascension, nous côtoierons des êtres venant d’autres planètes, ayant vécus dans des cultures complètement différentes de celles d’Urantia et je me suis dit, qu’en ce moment, à Chicago, me tenant là, ébahi devant cette scène, je goûtais peut-être un peu à ce qui nous attend sur les mondes des maisons: un seul et unique Dieu, mais une multitude d’expression de l’amour et de la dévotion rendu à notre créateur.
J’ai fait une autre prise de conscience en vivant exclusivement, pendant 4 jours, avec des gens qui s’intéressent à Dieu et qui sont passionné par lui. C’est le sentiment de faire partie de la communauté des croyants. Les gens me saluaient et me souriaient spontanément, sachant que j’étais là pour les mêmes raisons qu’eux. C’était rafraichissant de vivre ce simple contact avec de purs étrangers ; essayez de faire la même chose dans le métro de Montréal à l’heure de pointe. Aussi, dans ce genre d’événement, les gens parlent spontanément de Dieu et ça, c’était vraiment agréable. Je me suis rendu compte que dans mon quotidien, dans les différents milieux que je côtoie, il est très difficile de parler de Dieu. Beaucoup de gens craignent d’aborder les sujets la révolution tranquille, dans le Québec des années 60 a vraiment atteint son objectif : construire une société entièrement laïque. Bien que la laïcité ait permis la séparation de l’état et de la religion, ce qui est une bonne chose, il est malheureux qu’elle ait eu l’effet pervers de sortir Dieu de l’espace publique. Aujourd’hui, peu de gens osent parler de leur foi publiquement.
J’ai été surpris de constater la variété d’individus qui s’intéressent à la 5 e révélation ; je ne m’attendais pas à ça. J’ai vu des gens issus de différents milieux s’arrêter au kiosque de la Fondation. J’ai rencontré une femme chapelain qui voulait avoir plus d’information sur Le Livre d’Urantia. Des personnes incarcérées lui demandaient des informations sur certains sujets du livre pour lesquelles il lui était impossible de répondre. Elle est repartie avec un livre et les coordonnées du comité PIRT. Un moine bouddhiste est venu se renseigner sur les enseignements de cette 5e révélation ; lui aussi s’est procuré le livre. Un professeur d’une école publique est venu pour avoir plus d’information sur le livre afin de le présenter dans ses cours de religion et ça, c’est vraiment une bonne nouvelle de voir que de jeunes esprits vont être mis en contact avec Le Livre d’Urantia. Ce qui m’a surtout frappé de tous ces gens, c’est leur enthou- siasme face à cette nouvelle vision de Dieu. Ce ne sont que quelques exemples, mais pour moi, il est clair qu’une grande variété d’individu s’intéresse au livre et cela me prouve, hors de tout doute, que cette révélation est réellement à la portée de tous.
Le thème choisi, La défense de la liberté d’expression religieuse face à la montée de l’autoritarisme de certains gouvernements était d’actualité, mais il a donné une saveur très politique à tout l’événement. Il a été question, entre-autre, de l’oppression de groupes comme les Ouïgours et les agriculteurs du Punjab qui étaient là pour revendiquer leurs droits. La liberté d’expression et le respect des différentes confessionnalités est capitale pour notre société et, sans aucun doute, il faut protéger ces acquis. C’est le terreau dans lequel la 5e révélation a pu s’implanter et dans lequel elle continuera à croître et se développer.
Au-delà de mes premières impressions, la participation comme bénévole au kiosque de la Fondation Urantia était l’objectif premier de ce voyage. Cela m’a permis d’accomplir deux choses importantes, la première : réfléchir sur la manière de présenter Le Livre d’Urantia (ce à quoi je ne m’étais jamais attardé sérieusement) et la seconde, observer d’autres bénévoles plus expérimentés faire la promotion du livre et de ses enseignements.
Il m’a semblé important de me préparer pour le travail que je devais accomplir pour le kiosque de la Fondation. J’ai dû réfléchir à une manière de présenter le livre avec laquelle je me sentais à l’aise. Il n’était pas question de réinventer la roue alors, après consultation des différents site web officiels du mouvement, j’en suis venu à la conclusion qu’il est préférable, lors d’une première approche, en face d’une personne qui ne connaît pas le livre, de parler de son contenu. De quoi le livre parle-t-il ? De notre relation avec Dieu, de nos humbles origines, de notre lumineuse destinée, de l’organisation et de la structure de l’univers, de l’histoire spirituelle de notre planète et de la vie incarnée de Jésus comme être divin mais surtout humain. Par la suite et selon l’intérêt et la curiosité de l’interlocuteur, les questions soulevées permettent de présenter le livre de manière plus personnelle et détaillée. Je crois aussi qu’il faut être préparé à répondre à des questions difficiles comme celle concernant les auteurs du livre; il faut être à l’aise avec cette idée et ne pas craindre la réaction des gens. La préparation est réellement importante, et personnellement je ne crois pas à l’improvisation.
Lorsqu’on m’a demandé de représenter l’Association Urantia du Québec au kiosque de la Fondation Urantia, j’y ai vu l’opportunité de rencontrer des lecteurs qui ont un savoirfaire certain dans la promotion du Livre d’Urantia et de ses enseignements ; j’en ai donc profité pour regarder le travail de ces passionnés du grand livre bleu. J’aimerais vous partager une de mes conclusions.
Un matin, en allant vers le centre McCormick où se tenait l’événement, le groupe des bénévoles de la Fondation Urantia a décidé de prendre un taxi, le centre des congrès étant à une heure en transport en commun de là où nous habitions. Le chauffeur était un jeune hispanophone très sympathique et enjoué qui s’est mis à nous parler de sa vie, de sa relation avec sa conjointe, de son désir de fonder une famille et des valeurs morales en général. Le responsable du kiosque de la fondation qui était avec nous, s’est mis à échanger avec lui sur certains enseignements du livre, sans nommer le livre. La discussion était vraiment intéressante et le chauffeur semblait très enthousiaste. À notre arrivée devant la porte d’entrée du centre des congrès, le responsable du kiosque a donné un pamphlet publicitaire du livre au jeune homme qui, après avoir été payé pour sa course, poursuivit sa route. En arrivant au kiosque, le responsable s’aperçoit qu’il a laissé sa gourde de café dans le taxi. Les choses en restent là, mais 30 minutes plus tard, le chauffeur de taxi revient et s’approche de la table du kiosque pour rapporter la gourde à son propriétaire. Cet homme aurait donc fait demi-tour et pris de son temps de travail pour rapporter une simple gourde qui n’a aucune valeur ! Il est resté 45 minutes à parler avec les bénévoles du kiosque et il est reparti avec un livre et un enthousiasme débordant. J’étais vraiment très impressionné de la tournure des choses. Le responsable du kiosque avait saisi l’occasion pour semer les graines de la révélation et cela avait porté des fruits. Mais ce n’est pas toujours le cas.
Un autre bénévole, en se promenant parmi les différents kiosques d’exposition, s’est arrêté pour parler du livre The Untold Story of Jesus à une femme pasteur (je crois qu’elle était de confessionnalité protestante). Il lui a donc parlé de ce magnifique livre qui raconte la vie humaine de Jésus et le lui a laissé pour qu’elle puisse le consulter. J’ai pensé qu’il était judicieux de présenter à cette femme chrétienne, un livre parlant de la vie du Maître. Après quelques heures, elle est revenue vers le kiosque de la Fondation et d’un air un peu pincé, nous a mentionné une erreur dans l’histoire de la rencontre de Jésus avec les disciples d’Emmaüs peu après sa résurrection. Selon elle, il ne s’agissait pas de 2 disciples comme le livre le spécifie, mais bien d’Emmaüs et de sa femme (ce fait n’a jamais été confirmé, soit dit en passant). Elle nous a donc remis le livre et s’en est allée sans plus de cérémonie. Sur la base d’une information non vérifiée, elle a simplement rejeté le livre.
Deux situations et deux résultats différents qui me ramènent à l’esprit cette parabole enseignée par Jésus, celle du semeur. Dans le premier cas, la semence est tombée dans la bonne terre et dans la seconde, la terre n’était pas propice pour les enseignements du Livre d’Urantia. Dans la propagation des enseignements, j’ai peutêtre tendance à me soucier du résultat et à me créer des attentes. Lorsque je sème, il ne m’appartient pas de savoir ce qu’il advient de cette semence. Cela appartient à Dieu et c’est lui qui la fera germer en temps opportuns. Trop souvent, je veux voir le résultat de mes efforts et cela m’empêche de saisir les opportunités de parler de la 5e révélation par crainte du résultat, par crainte d’avoir le sentiment d’échouer. Notre mission est de semer, alors, saisissons toutes les occasions pour propager les enseignements du Livre d’Urantia et semons sans nous préoccuper du reste.
En terminant, je dirais que cette expérience a été très enrichissante. Premièrement, la prise de conscience de l’importance de bien se préparer ; l’improvisation n’est possible que lorsque nous connaissons le sujet dont nous parlons. Il existe de l’information disponible sur le web ; rien ne sert de réinventer la roue, il est préférable de partir de ce qui existe déjà et de modifier ce qui n’est plus à jour. Deuxièmement, le contact avec d’autres lecteurs; rien ne peut battre l’expérience vécue. Des lecteurs partagent leurs expériences en écrivant des textes ou en enregistrant des séminaires sur le web. Troisièmement, apprendre à reconnaître les opportunités qui se présentent dans notre quotidien. Elles sont multiples, mais il faut ouvrir les yeux et les saisir ; dans le brouhaha de la vie, ce n’est pas toujours évident. Mais, pour moi, la plus belle réalisation fut de constater la variété d’individus intéressés par Le Livre d’Urantia. Je suis convaincu que cette révélation est universelle et accessible à tous les êtres humains peu importe leur origine et la nature de leur spiritualité, en autant qu’ils soient curieux et dotés d’une certaine ouverture d’esprit.
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