© 2009 Max Masotti
© 2009 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Suivant le dico,le bonheurestunétatde parfaitesatisfactionintérieure. Définirle bonheur n’estpassimple.S’agit-ilde « petitsbonheurs »auquotidienoud’unétatd’espritdurable?
Et moi, je crois que le vrai bonheur se trouve dans notre manière de vivre. Je crois que le vrai bonheur repose sur notre amour propre, sur l’amour des gens qu’on aime vraiment. Je crois que le vrai bonheur est fondé sur notre manière de voir la vie, sur notre manière d’être capable d’approcher un problème en sachant qu’il n’est pas seulement mauvais mais qu’il y a quelque chose à en apprendre. Cela fait partie de notre expérience. Je crois aussi que le bonheur est fondé sur la croyance, sur ce que nous croyons, sur le but que nous donnons à la vie, à notre vie, sur notre aptitude à rechercher Dieu, sur notre foi.
Socrate disait : « On ne peut mieux vivre qu’en cherchant à devenir meilleur, ni plus agréablement qu’en ayant la pleine conscience de notre amélioration ». « Mon âme ! Quand seras-tu donc bonne et simple, sans mélange et sans fard? Quand seras-tu pleinement satisfaite de ton état? Quand trouveras-tu ton plaisir dans toutes les choses qui t’arrivent? Quand seras-tu persuadée que tu as tout en toi ? »
Le bonheur est un état de satisfaction complète et de plénitude, il est le passage d’une perfection moindre à une perfection supérieure, un état où la puissance d’agir de mon corps est augmenté et le bonheur devient statique tout comme la béatitude ou l’adoration qui sont félicité et bonheur suprême.
Le bonheur est un accord : ce plein repos qu’est le bonheur suppose un accord et une harmonie : une unité entre les valeurs de l’homme et l’ordre du monde et des lois divines. Pour qu’il y ait bonheur, ne faut-il pas, en effet, que s’opère une rencontre entre les choix et les valeurs de l’être humain, d’une part, et l’ordre universel, d’autre part ett cette harmonie le transcende et l’englobe tout entier. Le sage qui contemple l’Éternel dans une vie de loisir incarne véritablement l’homme heureux.
Ce qui est propre à l’homme, c’est donc la vie de l’esprit, puisque l’esprit constitue essentiellement l’homme. Une telle vie est également parfaitement heureuse. Le sage épicurien définit le bonheur comme équilibre de l’âme et calme de l’esprit.
Aristote se prononça pour la recherche d’un bien suprême menant à la vertu : «" Le bonheur est le souverain bien ». Il consiste pour chaque être humain, à remplir la fonction naturelle qui lui est propre. Selon lui, la fonction propre à l’homme, la finalité qui lui procurera le bonheur est, la raison, l’activité de l’intellect. Cet accomplissement s’accompagne de plaisir, car le plaisir naît de la perfection de l’activité.
Le bonheur est donc un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré de l’esprit et du corps, d’où la souffrance, l’inquiétude et le trouble sont absents. Aristote voit nettement le bonheur dans la fin de la vie. Dans l’Éthique à Nicomaque, il pose la question: « Quel est le souverain bien de notre activité ? C’est le bonheur ».
Sénèque disait : « Peu d’hommes savent atteindre le bonheur ; les hommes savent surtout faire leur propre malheur ». Dans la Rome décadente, le bonheur est mesuré par la quantité des objets consommés.
Pour Pétrone, dans son roman Satyricon, c’est le propre de l’esclave affranchi d’étaler sa richesse comme signe bien visible de son bonheur.
Pour Pascal, le bonheur est un état stable, durable. Or, Pascal observe que les hommes sont incapables de rester en repos. Alors, le bonheur est-il un idéal inaccessible ? Existe-il des critères du bonheur?
Franz Kafka disait : « Théoriquement, il n’est qu’une possibilité parfaite de bonheur : croire à l’indestructible en soi sans y aspirer ».
En quoi consiste le bonheur ? Avant tout rester libre et maître de ses opinions, de ses pensées ; quelles que soient les circonstances. L’essentiel n’est-il pas de conserver sa liberté, sur le trône comme dans les chaînes ? Le sage trouve en toutes situations l’ataraxie, la paix de l’âme, l’indifférence de l’esprit.
Epictète disait: « Tu espères que tu seras heureux dès que tu auras obtenu ce que tu désires. Tu te trompes. Tu ne seras pas plus tôt en possession, que tu auras mêmes inquiétudes, mêmes chagrins, mêmes dégoûts, mêmes craintes, mêmes désirs. Le bonheur ne consiste point à acquérir et à jouir, mais à ne pas désirer. Car il consiste à être libre ». Le sage maître de soi, accepte l’ordre divin, l’étincelle divine présente dans tout ce qui existe.
L’ataraxie, c’est l’état d’âme devenue étrangère aux désordres de la passion et insensible à la douleur.
L’eudémonisme, du grec eudaimon = heureux, système de morale ayant pour but le bonheur de l’homme ; terme qui se retrouve dans les philosophes de l’antiquité qui ont très tôt considéré que le bonheur est la fin ultime de la philosophie ; la recherche de la vérité et de la sagesse est surtout un moyen pour approcher le bonheur. Il désigne l’ensemble des doctrines qui, refusant de séparer le bonheur et la vertu, font du bonheur le Souverain Bien et de sa recherche la fin de l’action morale.
Le bonheur, le lieu heureux, l’espace où la conscience est heureuse. C’est un état de conscience. Ce qui est désigné par le mot bonheur est en réalité un état d’être, un état paisible d’équilibre, un état de fait de contentement, de plénitude apaisée d’une conscience de soi qui, cessant d’être tiraillée au dehors, est rassemblée en elle-même. Pourquoi croyons-nous que le bonheur tombe du ciel comme une gratification ? Parce qu’il peut en réalité jaillir du cœur à tout instant.
Le bonheur, c’est la joie d’exister pleine et entière, la joie d’être ici et maintenant sans distance ni dérobade. Il parait que l’homme le plus heureux du monde est le moine bouddhiste Mathieu Ricard, bras droit du Dalaï-Lama. J’ai seulement parcouru son livre « Plaidoyer pour le bonheur », maisj’envie sa béatitude, sa véritable plénitude spirituelle.
Le bonheur n’est pas une destination, il est une trajectoire. Il n’en faut que si peu pour être heureux. Il suffit juste d’apprécier chaque petit moment et de le sacrer comme l’un des meilleurs moments de sa vie. Si le bonheur est l’accord entre nos désirs et l’ordre du monde, alors mieux vaut modifier nos désirs. (Descartes)
Voir le LU 103:5.5 — LU 111:4.7 — LU 131:3.7 — LU 136:6.10 — LU 140:4.10 — LU 140:5.6 — LU 159:3.10 — LU 159:3.12 — LU 171:7.9
Max Masotti