© 2013 Meredith J. Sprunger
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Quiz Maxien n°15 Les questions | Le Lien Urantien — Numéro 64 — Automne 2013 — Table des matières | La Réalité de la Personnalité II |
La volonté humaine est le déterminant clé de la destinée mortelle. Bien que la volition finie soit limitée, notre volonté a suffisamment de liberté pour s’identifier avec les valeurs et former l’orientation de notre mental et de notre croissance. En raison de l’autolimitation de Dieu, son Esprit Intérieur est toujours soumis à notre volonté. Nous avons l’opportunité de nous identifier avec la réalité et de survivre à notre expérience mortelle ou de nous dissocier de la vérité, de la beauté et de la bonté et de terminer notre existence. Lorsque nous nous consacrons à suivre la volonté de Dieu, nous sommes lancés sur la route du salut.
Un tel choix n’est pas une capitulation de la volonté, mais une reconnaissance de la réalité. C’est une édification, une expansion et une glorification de la volonté par notre perception la plus élevée de la vérité. C’est une consécration de la volonté que de s’identifier avec l’Esprit Intérieur de Dieu. La croissance spirituelle implique une identification progressive avec Dieu. Le but de la destinée mortelle est l’harmonisation complète et finale de notre volonté avec la volonté de Dieu. Á ce moment de parfaite harmonie il y a une fusion, un engagement et une union permanente des liens entre l’humain et le divin.
Notre volonté décide des motivations des conditions spécifiques de notre être et ces idéaux répétés façonnent notre croissance et nos réalisations. Chaque décision ouvre de nouvelles possibilités dans l’expérience humaine et une capacité inédite de la croissance. Le caractère n’est pas seulement fondé par des décisions critiques, mais par le nombre, la fréquence et la persistance des décisions résultant d’attitudes et de comportement constructifs et constants. Nos vies ne sont pas tellement dirigées par nos croyances théoriques ou théologiques mais plutôt par nos résolutions de jugement, nos décisions et notre foi inébranlable.
Nos décisions tièdes ne sont pas vraiment des décisions; elles ne sont que des vœux pieux. Une telle attitude partiale envers la vérité, la justice ou la vertu est inefficace pour actualiser la croissance spirituelle personnelle. Seules des décisions sincères et une consécration décisive peuvent servir de catalyseur pour maîtriser les limitations de la nature humaine et développer les potentiels de la personnalité dans la réalité du pouvoir spirituel.
La vie est un processus de réalisation de nous-mêmes. Actuellement, la chose importante n’est pas là où nous sommes maintenant, mais la direction que nous prenons et vers laquelle nos efforts nous poussent. Nous ne pouvons échapper à la responsabilité de l’autodétermination. Suivre la ligne de moindre résistance ou manquer de prendre des décisions qui peuvent changer la vie est en soi-même une décision latente, une abrogation de la responsabilité. Nous avons tous un cadre dans lequel nous pouvons exercer notre libre choix. L’Esprit Intérieur et les forces spirituelles de l’univers nous conduiront et nous montreront la voie lorsque nous prêtons attention à leurs conseils mais ils ne nous contraignent jamais pour prendre une décision. Il nous est permis de suivre la direction de nos penchants ou de notre choix.
L’orientation de la croissance de la personnalité et de la réalisation humaine est nettement placée dans les pouvoirs potentiels de la volonté de l’individu. La grande aventure de l’existence mortelle est le transit de l’expérience centrée dans l’héritage animal du mental matériel et celle de vivre par les dynamiques spirituelles de la clairvoyance du superconscient et la paix et la joie intérieure de la conscience de l’âme. Cette transformation est provoquée par la force créative et la constance inébranlable des décisions que prend notre personnalité qui affirme essentiellement: « C’est ma volonté que ta volonté soit faite ». Notre mental a la capacité de transmuer les valeurs de l’esprit en significations d’intelligence ; et notre volonté possède le pouvoir de réaliser, de concrétiser ces valeurs-significations en réalités de la vie. L’orientation et le contrôle de notre mental prennent leurs racines dans la discipline de soi et de la croissance spirituelle. La maîtrise du mental est une des réalisations humaines les plus importantes. Par la volonté de nos décisions nous acceptons ou rejetons et réorientons les pensées qui nous viennent et ainsi influençons la conscience et la qualité ultime de notre mental. La nature de notre conscience et de nos pensées, détermine ce que nous devenons, notre qualité d’être.
En apportant à nos pensées une discipline constante et répétée, en les harmonisant avec nos concepts les plus élevés de vérité, beauté et bonté, nous conditionnons et façonnons finalement nos sentiments par un changement graduel ou par une transformation instantanée de clairvoyance spirituelle. La maturité émotive est une condition d’accord ou un préalable à la croissance spirituelle. Par conséquent, des changements significatifs ne peuvent être réalisés par la simple force de la volonté. La croissance demande toujours des fondements de temps et de réalité. Avant que nous puissions dominer et rediriger les instincts et les motivations de notre nature animale inférieure nous devons, par les techniques de la volonté et de direction mentale, construire une appréciation et un intérêt solides pour aimer ces valeurs spirituelles qui soutiennent le comportement supérieur et idéaliste le plus élevé que nous désirons.
Le plaisir est une bonne et légitime expérience humaine, mais il n’est pas une fin en soi. Il est fait pour accompagner et renforcer des activités orientées de la réalité. Mais l’autosatisfaction peut facilement être dénaturée en des buts égocentriques. La recherche du plaisir indiscipliné détruit à la fois l’individu et la société. Nous devons orienter nos énergies et maîtriser notre sensualité. Le désir le plus profond de notre moi authentique ne peut être satisfait par des plaisirs physiques. Un contrôle de soi déterminé et intelligent est le maître activateur de la vertu humaine, il se réalise par les directives de la volonté et la maîtrise du mental.
La volonté est l’aspect du mental qui permet à notre conscience subjective d’aspirer à ressembler à Dieu. Lorsque nous nous efforçons d’harmoniser notre volonté avec la volonté du Père Universel, nous sommes psychologiquement dans le royaume céleste. Le plus important, c’est la motivation. Lorsque notre motivation n’est pas pure, des rationalisations subtiles nous guident subrepticement sur la voie du mensonge et du mal. La moralité de n’importe quelle décision ou action est déterminée par sa motivation. Notre comportement est éthique lorsque notre intention est d’être loyal à la vérité la plus élevée que nous connaissons, la volonté de Dieu comme nous la comprenons. Les fautes que nous commettons sont alors des erreurs du mental, pas celles du cœur.
Tandis que nous croissons spirituellement, les plaisirs de la vérité, de la beauté et du service deviennent prépondérants dans nos vies. La réalité spirituelle guide et façonne notre personnalité totale par la médiation du mental. La maîtrise du mental est un processus lent mais sûr lorsque nous nous consacrons à suivre les directives de l’Esprit Intérieur. Par la dominance spirituelle cognitive notre mental est intégré et équilibré. En faisant l’expérience du pouvoir intérieur de guérison de la foi, toutes nos activités deviennent plus efficaces. Nos relations sont caractérisées par la loyauté et la responsabilité. La consécration de notre volonté et la transformation du mental font évoluer l’âme. Ceux qui sont ainsi nés de l’esprit sont indomptables ; ils sont mis au défi par les difficultés, stimulés par l’inconnu et vivifiés par l’opposition.
Les principaux déterminants, les gouvernails de la psychologie spirituelle, sont les décisions de la volonté et la maîtrise du mental. Nous ne pouvons échapper à la responsabilité de l’autodétermination. Les décisions de notre volonté déterminent nos buts et nos intentions; le contrôle et la maîtrise de notre mental façonnent les ressources et le pouvoir disponibles pour la réalisation de nos objectifs. Les fondements spirituels doivent être construits avant que nos envies, nos instincts et nos émotions puissent être orientés et que des réalisations spécifiques soient rendues possibles. Des efforts réalisés sans convictions ne servent à rien ; seules les décisions pratiquées sans réserve et une consécration décisive peuvent mobiliser les ressources spirituelles pour la croissance de l’âme. Un tel caractère né de l’esprit est maître de la scène matérielle.
La pensée et les émotions sont étroitement liées. Les émotions peuvent dominer la pensée et la réflexion peut contrôler les émotions. Par le processus de la maîtrise du mental nous déterminons aussi les émotions primaires qui colorent et stimulent notre conscience. Les émotions négatives telles que la peur, l’anxiété et le doute sont habituellement associés avec les besoins déficients, et les émotions positives telles que l’optimisme, la joie et l’amour ont tendance à accompagner les besoins créatifs ainsi que ceux qui se réalisent. Toutes nos émotions ont une place dans nos luttes pour survivre et croître, mais les aspects les plus constructifs de la vie sont promus par les émotions positives. L’Esprit Intérieur favorise la domination des émotions qui s’auto réalisent, dont les plus importants sont la foi, le courage et l’amour.
La foi
La foi est la base de l’activité cognitive-affective qui réalise la croissance spirituelle. Elle va au-delà de la connaissance empirique, cependant, elle est enracinée dans la réalité expérientielle personnelle. La foi est spirituelle, créative et dynamique. Elle est l’essence de l’imagination créative spiritualisée et intentionnelle. La nature de la croyance est intellectuelle, statique, exclusive et confinée. La foi évolue et libère ; la croyance a tendance à fixer et à asservir. La croyance peut être renfermée dans des mots, des déclarations et des dogmes. La foi transcende les concepts et les définitions ; elle est expérimentée et vécue. La foi doit être personnelle, elle prend son origine de l’intérieur. La croyance n’est qu’une acceptation intellectuelle de certains concepts théologiques culturels qui habituellement sont conservés comme possessions de la collectivité.
La croyance est transmuée au niveau spirituel de la foi lorsqu’elle devient la motivation de base de notre vie et détermine la façon dont nous vivons. La foi n’abandonne pas l’intelligence et la raison, ni ne craint l’examen critique. Elle est fondée sur nos faits les plus sûrs, nos significations les plus élevées et nos valeurs ultimes. Néanmoins, la foi ne dépend pas de la connaissance de ce monde, de la sagesse humaine ou de la sophistication de la culture sociale ; elle peut guider et soutenir le plus humble et le plus ignorant des êtres humains.
La foi a la qualité de l’assurance spirituelle. Elle nous délivre de la peur, de l’anxiété et des conflits paralysants. Ceux qui se sentent sûrs des ultimes ne sont pas intimidés par l’époque contemporaine. Si nous avons une foi vivante, nous ne sommes pas submergés par le désappointement, la défaite, l’injustice ou la souffrance. Nous discernons au-delà des limitations et des circonstances et savons que non seulement l’Esprit Intérieur de Dieu nous soutient quelle que soit la situation qui nous advienne, mais la directive créative du Père nous apportera des réactions et des expériences créatives et constructives surgissant des événements tragiques et terribles de l’existence mortelle. Ceux qui savent qu’ils sont les fils et les filles de Dieu ne permettent pas aux difficultés matérielles de barrer la route à la croissance de l’âme et au développement spirituel.
Le courage
Le courage est l’attitude audacieuse, ouverte et sociable de ceux qui sont prêts à faire appel aux potentiels de leurs ressources pour faire face aux problèmes et aux défis de la vie. C’est un don naturel du mental de la créature. Puisque toute croissance implique de la peine et de la souffrance, le courage est un élément et une condition élémentaire au développement et à l’étude. Les perceptions et les significations nouvelles ne deviennent claires qu’au milieu du stress et des conflits. Ceux qui n’ont pas le courage de se réaliser eux-mêmes, de réaliser leurs potentiels, resteront des nains émotifs, intellectuels et spirituels. L’aide spirituelle ne vient pas à ceux qui refusent d’activer les potentiels de leurs propres aptitudes. Nous ne croissons que lorsque nous surmontons l’indolence, les faux-fuyants, les efforts timides et la tendance à suivre la voie du moindre effort. Nos capacités et aptitudes sont magnifiées lorsque nous avons le courage d’aller jusqu’au bout de nos limites. Rien de ce qui a de la valeur et de ce qui est réellement réalisé n’est facile. Certains de nos plus grands échecs deviennent occasionnellement la source de nos plus grandes bénédictions expérientielles. La frustration, le stress et les tribulations sont les feux de l’expérience bien trempée qui forgent un caractère robuste.
Néanmoins, le courage peut être déformé en orgueil et égotisme lorsqu’il ne dépend pas de la foi, de la sagesse et de l’amour. Prudence est souvent mère de sûreté. Le développement est un processus évolutionnaire qui demande que de solides fondements expérientiels soient établis avant que de nouvelles et plus importantes responsabilités soient entreprises. Un solide sens de l’humour est un des meilleurs antidotes pour désamorcer nos illusions d’importance de soi et d’orgueil.
La forme de courage la plus élevée est spirituelle. Une telle détermination est née avec notre identification avec la Réalité Ultime. La confiance et l’estime de soi des enfants de Dieu sont des droits acquis à la naissance. Lorsque nous nous voyons en tant que fils ou filles du Créateur, nous réalisons que les forces de l’univers sont de notre côté. Alors que nous nous identifions aux valeurs ultimes de l’univers, nous sommes assurés que les actions inspirées par ces réalités spirituelles l’emporteront finalement.
Le courage est l’attitude personnelle-spirituelle qui affirme et proclame les faits et les valeurs par lesquelles nous vivons. Pratiquement, il établit la garantie et le rythme de notre croissance spirituelle et l’acquisition de notre caractère. Le courage nous permet de continuer en présence de la frustration et de l’échec, de vivre avec espoir et confiance face à ce qui semble être des problèmes humains insolubles et de réaliser que même lorsque les structures de la civilisation s’écroulent il existe une citadelle intérieure inattaquable de l’âme. Lorsqu’il est poussé au-delà des limites de nos propres ressources et capacités, le courage spirituellement éclairé nous dit que même si nous ne sommes pas capables de nous en sortir, il habite en nous quelqu’un qui peut et viendra à notre secours. Le courage est l’essence d’une vie spirituelle victorieuse.
(à suivre)
Meredith J. Sprunger
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