© 1996 Michael Hanian
© 1996 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Réunion des traducteurs du Livre d’URANTIA organisée par la Fondation URANTIA à PARIS en Avril 1996 | Le Lien Urantien — Numéro 2 — Automne 1996 — Table des matières |
Discours prononcé par Michael Hanian à la conférence de Nashville 1996
Chers amis, J’ai l’honneur de présenter un des thèmes de cette conférence, mais tout d’abord, j’aimerais vous faire mes excuses: le discours n’est pas vraiment mon point fort. J’espère que cette confession franche sera reçue avec sympathie et pitié. Après tout, une confession sincère adoucit la punition.
En parlant de la consécration, nous allons aborder plusieurs sujets qui sont liés. Nous commencerons par la comparaison entre la consécration et la curiosité intellectuelle; ensuite nous discuterons des mystères de la consécration ; puis nous parlerons d’un autre sujet — le rapport entre la consécration et la volonté; ensuite nous allons évoquer, très brièvement, une interaction entre la consécration et l’intégration; nous continuerons en essayant de définir la consécration comme la focalisation de la volonté, après cela nous tenterons de voir s’il existe un lien entre la consécration et la confiance et vérifier si nous pouvons avoir de l’aide pour établir cette confiance.
1. L’homme est un être curieux. À un moment ou un autre, nous sommes curieux de tout et de n’importe quoi — depuis ce qui fait fonctionner une montre, jusqu’à ce qui nous fait fonctionner. La curiosité est à la fois satisfaisante et dangereuse: alors qu’il est parfaitement acceptable qu’un enfant puisse démonter quelque chose qui fait tictac (du moment où ce n’est pas votre chronographe suisse), il est moins souhaitable de permettre au même enfant de démonter sa petite soeur.
Avec toutes ses compensations et tous ses dangers, c’est par la curiosité — notre projecteur congénital — que nous trouvons des choses et que nous les découvrons.
Découvrir des choses est une méthode primitive pour faire référence à la connaissance. Tout d’abord, nous sommes curieux d’apprendre, et pour être capable d’extraire le savoir, on apprend à lire. Nous commençons par des contes de fée et progressons à la philosophie; nous débutons par des bandes dessinés et terminons par des volumes de 700 pages. Ou, si nous sommes chanceux, par le livre de 2196 pages.
Consécration : le dictionnaire de l’Académie Française nous indique que ce mot, apparu au XIIe siècle, est emprunté au latin consecratio qui veut dire : « action de consacrer aux dieux » Dans le Livre d’URANTIA nous lisons page. « Elle (la volonté humaine) peut faire un don à Dieu — la consécration du libre arbitre à faire la volonté de Dieu. » LU 112:0.10
Nous comptons être parmi ces chanceux qui ont découvert ce livre de 2196 pages, le Liure d’URANTIA. Nous l’avons trouvé par notre curiosité. Mais la curiosité en elle-même n’est pas suffisante: elle nous a amené au livre, mais elle n’aurait pas pu nous y retenir. En fait, la curiosité est ce petit diable agité qui nous dit toujours: d’accord, vous en avez assez, maintenant il est temps de passer à autre chose. Et nous l’écoutons - comme nous faisons dans la plupart des cas. Mais pas cette fois-ci.
Pourquoi ? Qu’est ce qui nous a fait ignorer ce petit diable impatient, qui est notre curiosité ? Dans ce cas particulier, qu’est-ce qui nous a fait répondre à ses incitations d’une façon perplexe: attend une seconde… il y a quelque chose là ! Je pense qu’il faut passer un peu de temps avec lui.
petit diable impatient, qui est notre curiosité ? Dans ce cas particulier, qu’est-ce qui nous a fait répondre à ses incitations d’une façon perplexe: attend une seconde… il y a quelque chose là ! Je pense qu’il faut passer un peu de temps avec lui.
Jusque là, tout ce que nous savons est que nous ressentons une attirance particulière pour un livre particulier. Je suis sûr qu’il existe beaucoup de réponses pour expliquer ce que nous ressentons et pour expliquer que cette attirance grandit chaque jour. Une des explications possible est liée au changement qualitatif dans le processus d’acquisition de l’information pendant la lecture du livre. Pendant un certain temps, une multitude de faits est tout ce que nous apercevons, mais peu à peu nous commençons à établir une connexion entre ces faits variés, et nous commençons à les observer par leurs liens; en d’autre mots ces faits prennent tout leur sens. (Bien sûr, cette approche « tabula rasa », ou table rase, est une façon très schématique d’observer les choses.
Nous ne partons jamais vraiment de zéro — nous pouvons toujours rapporter les nouveaux faits à quelque chose. J’ai utilisé cette exagération uniquement pour présenter cette idée d’une façon plus en relief.) Je suis súr que vous ¿tes nombreux à pouvoir donner d’autres explications logiques et nous pouvons les examiner en plus grand détail pendant nos groupes d’étude. En attendant, faisons la comparaison de cette nouvelle attirance pour la curiosité.
2. Mais d’abord, oublions l’image du petit diable — nous allons plutôt comparer la curiosité d’un enfant investigateur, qui s’intéresse à tout ce qui l’entoure. Et comme tout enfant, il est joyeux, joueur et surtout il est libre de toute obligation. Il ne veut jamais ralentir, se concentrer. Dans les conditions habituelles, chaque fois que nous essayons de nous concentere sur un sujet, la curiosité se met en sommeil.
Mais cette nouvelle attirance est différente. Plus nous nous concentrons, plus elle grandit; plus nous nous y plongeons, plus le sentiment devient agréable. A la fin, nous ne voulons plus faire surface! (Et bien, il le faut.)
C’est à ce moment là que nait la nouvelle étoile. Provoqué par notre curiosité, nourri de notre soif de la vérité, Sa Majesté la Consécration s’installe chez nous, et devient le moteur vers le chemin éternel. C’est uniquement par la consécration que l’action de la transformation peut se dérouler pour pouvoir comprendre un point particulier: ce que vous avez « vaguement regardé dans le miroir, vous le voyez maintenant face à face ».
C’est ainsi que peu à peu nous prenons conscience qu’il y a quelque chose dans ce live, qui nous attire — et que cette attirance n’est pas purement intellectuelle. La plupart d’entre nous ont fait sa connaissance et j’envie ceux qui ne sont pas encore passés par là. Mais comment? Qu’est-ce qui l’a rendu possible ? Par l’entremise de qui acquérons-nous un rapport spécial à ce livre? Et tout d’un coup, nous nous rendons compte que nous sommes face à face à un des plus grands mystères de la vie: la révélation de la vérité. Toutefois, nous savons bien que c’est un processus réciproque et, en tant que tel il nous demande la possession de quelques attitudes essentielles, dont la première est la consécration.
Le développement de la consécration est un processus graduel. Son aspect graduel dépend de beaucoup, beaucoup de choses. Parfois il faut des années pour devenir réellement ‘pris’ dans le livre et consacré pour en être expert. Et encore, nous connaissons tous des cas où l’écoulement du temps semblait être accéléré au maximum, ce qui a fait que la reconnaissance du Livre d’URANTIA a été apparemment instantanée. Cependant, laissez-moi vous souligner ce que je vois comme différence subtile mais essentielle entre un aperçu et une consécration : un aperçu instantané a tendance à nous déséquilibrer — la consécration rétablit l’équilibre ; l’aperçu est une exploration approfondie — la consécration permet la continuité de cette exploration. L’aperçu est plus révolutionnaire qu’ évolutionnaire — le dévouement est plus évolutionnaire que révolutionnaire. Voici un autre exemple extrême : l’aperçu sans une consécration graduelle peut mener au fanatisme.
Comme pour tout événement dans le temps, le développement de la consécration se fait mieux apprécier rétrospectivement. Lorsque nous étudions ce qui nous a conduit à la reconnaissance du fait que ce livre reflète une vérité vivante — et que la manière dont il est présenté et son esprit unique impliquent la révélation — nous reconnaissons mieux la différence entre ce livre et beaucoup d’autres choses qui auparavant stimulaient notre intérêt, ceux-là appartenant aux débutants de la curiosité intellectuelle simple. Mais qu’importe notre application dans notre analyse des choses qui nous ont conduit au Livre d’URANTIA qu’importe la profondeur de notre compréhension de la nature et de l’essence de notre consécration, il semble que nous sommes incapable d’atteindre l’entre-deux — ce quelque chose, qui relie les bords de l’abîme entre la curiosité et la consécration. (Voilà un des sujets que jaimerais suggérer pour la discussion approfondie dans les groupes d’étude : la nature de ce « quelque chose » qui se situe entre la curiosité et la consécration.)
Ainsi, nous devons admettre que le grand mystère de la révélation de la vérité vivante a d’autres mystères peu importants et que peutêtre sommes-nous en train de résoudre l’insoluble. Peut-être, dans une partie perdue de Havona, existe-il une sphère sacrée de ‘Consécration-ville’ où tous les mystères pertinents seront résolus à notre arrivée lointaine dans l’avenir. Jusque là, tout ce que nous pouvons — et devrions — faire à cet égard est de faire une pause et de réfléchir, pour que nous puissions rechercher dans notre propre expérience des indices possibles au mystère du rapprochement spirituel dans le Livre d’URANTIA. Partager nos découvertes avec nos compagnons de lecture enrichit notre compréhension individuelle et collective du livre. D’ailleurs, partager nos épreuves passées au sein d’un groupe nous permet, disons, de le rejouer, le vivre de nouveau. (Voici une autre indication de ce que nous pouvons discuter tout à l’heure dans nos groupes.)
La consécration entraîne un nombre de conséquences, et une de celle-ci est une orientation différente de notre volonté. Par la consécration, la volonté devient un outil puissant pour atteindre de nouveaux buts et objectifs. Lorsque nous entamons le nouveau chemin, nous découvrons que ces deux choses — la consécration et la volonté — se marient bien dans le Livre d’URANTIA : le Maitre était suprêmement dévoué à l’accomplissement de la volonté du Père. Ce qui est pertinent ici c’est qu’il utilisait sa propre volonté comme un outil pour atteindre le but suprême. Je pense que ce serait une approche saine pour tout lecteur du Livre d’URANTIA — dès le début d’essayer d’incorporer une des plus importantes idées de l’évangile: « Non pas ma volonté, mais que ta volonté soit faite ». Le plus grand dévouement au livre c’est d’être dévoué à son message.
Où il y a une volonté, il y a une voie (la révélation divine). La volonté est un outil puissant, mais trop souvent la curiosité intellectuelle entraîne notre volonté simultanément dans des directions différentes et parfois opposées. Si nous tentions de définir la consécration, en conséquence, dans ce contexte, nous pourrions dire que la consécration est la focalisation de la volonté. A ce propos, penser à la curiosité en tant que quelque chose de négatif aurait, comme disent les politiciens, des effets contraires. La curiosité est très efficace et puissante — elle ne demande que de la discipline. Et la consécration fournit exactement le type de discipline qu’il faut pour notre curiosité. Une fois que nous sommes réellement consacrés au livre, déserrer les rênes ne présente plus de danger, car à partir de cet instant, la curiosité s’active à l’intérieur des limites établies par la consécration. Ce qui ne veut pas dire que nous n’avons plus besoin de notre volonté : elle continue de s’activer, mais à un niveau plus élevé et à d’autres buts, permettant de fournir ces choses qui sont essentielles à la continuité de notre effort dévoué.
5. Dès que nous prenons conscience de notre consécration au Livre d’URANTIA, une chose intéressante se passe : commence alors une interaction inconsciente de la consécration et de l’intégration. L’intégration sera explorée par un autre interlocuteur ; de ce lien j’en relèverai uniquement le fait que ces deux choses sont inséparables: la consécration est une des conditions pour atteindre l’intégration, donc cette différenciation entre les deux est toute relative. En réalité, nous ne pouvons guère les extraire l’un ou l’autre de notre conscience et analyser l’une d’une façon pure, sans que l’autre réclame des droits légitimes.
6. Une autre implication intéressante est la confiance. Pour devenir consacré à un message il faut y croire, et pour y croire il faut se fier à sa source. Pour pouvoir gagner notre confiance, il faut qu’un livre de ce genre soit logiquement constant, philosophiquement solide et esthétiquement attirant. Le Livre d’URANTIA remplit tous ces critères, et bien d’autres.
Cependant, même ces aspects puissants n’expliquent pas forcément notre confiance dans le livre. Il y a quelque chose d’autre qui nous dit: ce truc est différent. En effet, dans une très grande mesure ce livre n’est pas de ce monde. Alors il doit y avoir quelque chose qui nous permet d’établir la confiance, et qui apparemment n’est pas de ce monde non plus. Et qu’est-ce que cela pourrait être ? L’esprit est la seule chose à laquelle on pense. Plus tard nous apprendrons que cet esprit nous habite et qu’il s’efforce constamment d’accorder notre esprit à ses directives. La consécration au message du Livre d’URANTIA est un signe manifeste que cet esprit interne a fait un succès incontestable. (Ici on empiète sur un domaine très personnel, donc je ne vais pas imposer ma propre interprétation de ce phénomène ; je pense que nous pouvons l’inclure dans nos discussions en groupe.)
7. Chacun de nous a ressenti une expérience similaire, bien que négative en caractère : l’expérience d’anticiper quelque chose d’une importance spirituelle et que, jour après jour, on néglige de trouver la bonne source. Il en est ainsi lorsque nous découvrons le Livre d’URANTIA, cette expérience devient positive, l’anticipation du passé et le progrès spirituel de l’avenir se rencontre dans le présent.
Laissez-moi répéter : une fois que nous plongeons dans le livre, on comprend qu’il diffère du reste des récits authentiques écrits. En fait, étant consacrés nous-mêmes au Livre d’URANTIA nous comprenons que nous aussi sommes devenu différents, car la transformation entière de notre personnalité commence avec la consécration.
Nous nous sommes intéressés, les 20 et quelques dernière minutes, à la consécration La consécration est le premier pas vers notre transformation interne. Nous avons essayé de résoudre quelques-uns de ses mystères, ne rencontrant que peu de succès à cet égard, si ce n’est aucun ; nous avons souligné plusieurs liens : entre la consécration et la curiosité, entre le dévouement et la volonté, entre la consécration et la confiance. Tout ce que j’ai à ajouter est que la consécration au Livre d’URANTIA est souhaitable — et inévitable à long terme — pour tout ceux qui s’intéressent sincèrement au message de la Cinquième Révélation d’Époque.
« La religion primitive était largement une conscience des valeurs matérielles, mais la civilisation élève les valeurs religieuses, car la vraie religion est la consécration de soi au service des valeurs significatives et suprêmes. À mesure que la religion évolue, l’éthique devient la philosophie de la morale, et la moralité devient la discipline de soi par les critères des significations supérieures et des valeurs suprêmes — des idéaux divins et spirituels. La religion devient ainsi une dévotion spontanée et touchante, l’expérience vivante de la fidélité de l’amour. » LU 92:7.5
Réunion des traducteurs du Livre d’URANTIA organisée par la Fondation URANTIA à PARIS en Avril 1996 | Le Lien Urantien — Numéro 2 — Automne 1996 — Table des matières |