© 2002 Myriam Delcroix
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Il est dans l’instinct de l’homme de croire en Dieu.
C’est un appel intérieur. Depuis plus d’un siècle, depuis l’ère du matérialisme, de plus en plus de personnes se rebiffent contre l’idée d’un créateur universel. Ces personnes trouvent infantile l’idée d’un père invisible et rejettent ce qui depuis la nuit des temps fait partie de notre sentiment le plus profond.
Elles trouvent facile de se remettre à travers nos joies et nos peines entre les mains d’un Dieu en le priant ou en l’aimant.
Les personnes coupées de tout espoir de salut se retrouvent orphelines et méprisent ceux qui croient.
Personne ne peut cependant trouver la paix intérieure en ne croyant qu’en luimême et qu’au pouvoir du matérialisme. Ces personnes, peut-être inconsciemment, méprisent la force des autres et les critiquent.
En affirmant la faiblesse, la facilité des croyants, ont-ils réellement réfléchi?
Est-il si facile d’aimer Dieu et de vouloir lui ressembler?
Est-il plus facile de croire que d’être athée dans les comportements quotidiens?
Exemple que je connais:
Une personne athée ayant eu des problèmes avec ses voisins les plus proches s’aperçoit un jour que ceux-ci emploient une femme de ménage travaillant au noir et décide aussitôt, pour se venger, d’envoyer une lettre de dénonciation.
Une autre personne croyante et honnêtement spirituelle, dans la même situation, se haussera sur un niveau plus élevé, se dira que cette femme qui nettoie, faisant un travail peu gratifiant, est certainement dans le besoin et qu’en aucune façon elle ne doit payer les pots cassés dus à ces dissensions. La personne croyante se demandera: Dieu serait-il heureux si je la dénonçais et qu’ainsi ma vengeance envers les voisins serait accomplie?
Je ne peux pas, lui dira une petite voix en elle, et elle ne s’occupera plus de ces choses ne la concernant pas.
Laquelle de ces solutions est-elle celle de la facilité?
Est-ce de la facilité que de pardonner en essayant de comprendre et de taire son petit ego plutôt que de se laisser envahir par ses instincts belliqueux?
Est-ce la facilité lorsqu’on est sincèrement croyant de s’oublier pour aimer les autres?
Certains diront qu’il y a chez les incroyants autant de pardon et d’amour que chez les autres, je ne le pense pas.
L’homme est d’essence animale et combatif de nature.
Sans Dieu il se laisse aller à ses penchants individualistes.
Dans la société actuelle où Dieu n’a plus beaucoup de place, la violence n’a jamais été aussi présente car chacun se bat pour d’autres dieux bien tangibles qui sont les biens matériels.
Je pense que la vraie facilité est celle de ne rien se refuser, est celle de la loi du talion, œil pour oeil, dent pour dent…
Certains diront, « oui mais regardez toutes ces guerres de religions, tous ces extrémismes au nom de Dieu!»
Alors, je répondrai : « toutes ces guerres, toutes ces haines ne sont que politiques, sont affaires de matérialisme et Dieu n’est qu’un prétexte dans ces horreurs.
Un être épris de Dieu, quelle que soit sa religion, ne s’adonne pas à de telles pratiques qui sont celles de la vraie facilité.
Dieu est tolérance, amour, compréhension; tout ce qui est dogme, extrémisme, sacrifice est inventions infantiles des hommes immatures et plus soucieux de leur ego que de leurs frères de sang.
Qu’est-ce que la facilité? L’amour de soi-même à travers son ego ou l’amour de soi-même à travers l’amour des autres?
Être croyant, est-ce vraiment la voie de la facilité?
L’homme est d’abord foetus, ensuite bébé, devient enfant et plus tard adolescent avant d’être homme adulte.
L’homme est un microcosme c’est-àdire un reflet de l’univers.
A l’âge de l’état de bébé, l’homme sacrifiait des vierges sur différents autels abreuvés de sang.
A l’âge de l’enfance, il sacrifia partout des animaux pour se faire aimer de Dieu ou des dieux, suivant les pays et les civilisations.
Certaines parties du globe continuent encore ce genre de pratiques et sont donc encore à l’âge de l’infantilisme.
Les mondes occidentaux sont dans l’ère de l’adolescence et cette adolescence humaniste ressemble à celle des êtres humains.
Que fait l’être jeune? Il rejette le pouvoir parental, veut assumer son indépendance, croit tout savoir et méprise ses parents, les prend de haut et les compare à de parfaits imbéciles.
La terre, en ce moment, connaît les soubresauts de cette adolescence. Elle rejette Dieu son Père, magnifiée qu’elle est par sa suffisance qui est une transition menant vers la maturité.
Lorsque l’humanité, blessée par son impatience, ses demandes matérialistes et surtout dépourvue de ressources véridiquement spirituelles, se retrouvera sans foi ni loi, alors, grâce aux grands bouleversements qui mèneront le mental matérialiste vers le mental plus évolué spirituellement, elle se posera la question de savoir quel est le but cosmique de l’univers. Comme l’adolescent, après sa crise de croissance se demande que ferais-je de mon avenir, de même l’humanité se posera cette question et tentera de résoudre ses problèmes d’une façon plus sage.
Rejeter Dieu de notre vie est l’acte de tout enfant immature qui rejette son père parce que sûr et imbu de luimême, cet enfant ne peut admettre qu’il a un chemin à suivre.
De même l’humanité, imbue de ses connaissances scientifiques et matérialistes, pense que c’est faiblesse de reconnaître son père céleste.
Après de profondes transformations engendrées par ces négations passagères, l’enfant se retourne vers l’amour parental.
De même l’humanité, après les angoisses et les soubresauts tâchés de larmes et de sang, entrera dans une nouvelle ère.
Cette ère sera le prélude, si cette humanité le désire, de l’harmonie et de l’entente cordiale entre enfants et parents, c’est-à-dire: le retour de l’homme vers Dieu son Père.
Myriam Delcroix
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