© 2024 Olga López
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En tant que lecteurs attachés aux enseignements du livre, nous souhaitons un guide qui nous aide à inculquer aux enfants les enseignements de la cinquième révélation. Malheureusement, les enfants ne viennent pas avec un manuel d’instructions ; nous devons donc faire de notre mieux lorsque nous donnons naissance à une nouvelle vie.
Bien qu’il n’existe aucun document spécifique sur ce sujet, le livre contient ici et là de nombreuses perles de sagesse qui peuvent nous servir et nous inspirer. En voici quelques exemples :
Lorsque des enfants ont leurs idéaux, ne les leur enlevez pas ; laissez-les grandir. Pendant que vous apprenez à penser en hommes, vous devriez aussi apprendre à prier comme des enfants. LU 48:6.32 gras ajouté
Donnez à tout enfant qui se développe une chance de faire sa propre expérience religieuse ; ne lui imposez pas une expérience adulte toute faite. Rappelez-vous que le passage, année après année, par les classes successives d’un régime d’instruction établi ne signifie pas nécessairement qu’il y ait progrès intellectuel, et encore bien moins croissance spirituelle. Élargissement du vocabulaire ne veut pas dire développement du caractère… LU 100:1.3 gras ajouté
Les enfants ne sont impressionnés d’une manière permanente que par le loyalisme de leurs compagnons adultes ; les préceptes et même l’exemple n’ont pas d’influence durable. Les personnes loyales sont des personnes en cours de croissance, et la croissance est une réalité impressionnante et inspirante. Vivez loyalement aujourd’hui — croissez — et demain prendra soin de lui-même. La manière la plus rapide pour un têtard de devenir une grenouille est de vivre loyalement chaque instant comme un têtard. LU 100:1.4 gras ajouté
Mais à cette occasion, je voudrais m’arrêter sur l’exemple que Jésus nous a donné en tant que père et frère de sa famille terrestre, ainsi que sur les enseignements qu’il a offerts concernant l’éducation des enfants et la façon dont il les considérait.
Déjà à l’âge de 11 ans, Jésus fut contraint d’assumer les responsabilités du fils aîné, un ou deux ans plus tôt que ce qui était normal dans la culture juive de l’époque, après la naissance de son frère Juda.
À partir de la maladie de sa mère — juste avant ses onze ans — il fut contraint d’assumer les responsabilités de fils ainé, et de le faire un an ou deux avant le moment où cette charge aurait normalement dû retomber sur ses épaules. LU 124:3.4
La relation qu’il entretenait avec ses frères est très bien exprimée dans ce paragraphe, qui se réfère à l’époque où Jésus avait 12 ans : il s’entendait bien ou très bien avec tout le monde, à l’exception de Joseph et surtout de Juda :
À partir de ce moment, il réussit mieux à s’entendre avec ses frères et sœurs. Il était de plus en plus plein de tact, toujours compatissant et attentif à leur bienêtre et à leur bonheur, et il entretint de bons rapports avec eux jusqu’au début de son ministère public. Pour être plus explicite, il s’entendit le mieux du monde avec Jacques et Miriam et les deux plus jeunes enfants (pas encore nés en cet an 6) Amos et Ruth, et toujours assez bien avec Marthe. Les difficultés qu’il rencontra à la maison provinrent de points de friction avec Joseph et Jude, particulièrement avec ce dernier. LU 124:4.3
En tant que fils aîné, Jésus a apporté des ajustements dans sa famille, toujours avec respect et avec l’intention d’améliorer la vie de famille :
Avec le temps, Jésus contribua grandement à modifier leurs pratiques religieuses telles que prières familiales et autres coutumes. LU 124:4.8
Au fil du temps, Jésus a beaucoup fait pour libéraliser et modifier les enseignements et les pratiques de la famille concernant l’observance du sabbat et de nombreux autres aspects de la religion. LU 127:4.9
Bien qu’il n’ait pas toujours été d’accord avec ses parents et les coutumes de l’époque, Jésus a toujours maintenu une attitude de respect et d’obéissance envers ses parents.
[Jésus] n’éluda jamais la responsabilité de faire chaque jour les ajustements nécessaires entre ces domaines de fidélité à ses convictions personnelles et de devoirs envers sa propre famille. Il eut ainsi la satisfaction de fondre de plus en plus harmonieusement ses convictions personnelles et ses obligations familiales en un magistral concept de solidarité collective basé sur la loyauté, l’équité, la tolérance et l’amour. LU 124:4.9
Il y a eu un événement décisif dans la transformation de Jésus, de fils aîné à chef de famille : la mort dans un accident de son père terrestre, Joseph :
… Ainsi fut permise sur Urantia la succession naturelle d’évènements qui forcèrent ce jeune homme de la destinée à assumer de si bonne heure des responsabilités fort lourdes, mais hautement pédagogiques et disciplinaires. Il devenait chef d’une famille humaine ; il devenait le père de ses propres frères et sœurs ; il aurait à soutenir et à protéger sa mère comme gardien du foyer paternel, le seul qu’il dût connaitre pendant son séjour sur ce monde. LU 126:2.2 gras ajouté
En élevant cette famille, Jésus passa par une expérience plus étendue et plus prolongée que celle qui fut accordée à Joseph son père. Il se montra à la hauteur du modèle qu’il établit plus tard pour lui-même : devenir un sage, patient, compréhensif et efficace éducateur et frère ainé d’une famille — sa famille — si soudainement éprouvée par la douleur de cette perte inattendue. LU 124:5.6 gras ajouté
En tant que Fils Créateur, il était interdit à Jésus d’avoir ses propres enfants lors de son don mortel. Le fait de devoir prendre soin de sa famille terrestre était donc la circonstance parfaite pour faire l’expérience de la paternité.
Malgré l’importance de sa mission d’effusion, le bien-être de sa famille a toujours été primordial. Il n’a commencé sa vie publique qu’après que son frère Jacques soit devenu chef de famille et que ses frères et sœurs aînés aient commencé à se marier. Il a même emmené ses frères à Jérusalem pour la Pâque, malgré la précarité économique. Jésus n’a jamais fait preuve de favoritisme envers sa famille. LU 128:1.15
Bien que jeune, il était un vrai père pour sa famille. Il passait chacune de ses heures libres avec ses jeunes frères et sœurs, et ceux-ci l’aimaient sincèrement LU 127:1.8 gras ajouté
Concernant la dynamique et le fonctionnement de la famille de Jésus, je voudrais souligner ces aspects :
Au début de cette année-là [12 apr. J.-C.], Jésus avait complètement gagné sa mère à ses méthodes d’éducation pour les enfants — l’injonction positive de bien faire au lieu de l’ancienne méthode juive interdisant de mal faire. Chez lui et durant sa carrière d’enseignement public, Jésus se servit invariablement de la forme positive d’exhortation. Toujours et partout, il disait : « Vous ferez ceci, vous devriez faire cela. » Jamais il n’employait le mode négatif d’enseignement dérivé des anciens tabous. Il s’abstenait de donner de l’importance au mal en l’interdisant, tandis qu’il prônait le bien en ordonnant de l’accomplir. Dans ce foyer, le moment de la prière était l’occasion de discuter de tout ce qui concernait le bienêtre de la famille. LU 127:4.2 gras ajouté
Jésus commença à discipliner sagement ses frères et sœurs à un âge si tendre qu’il n’eut jamais besoin de les punir beaucoup pour assurer leur prompte et sincère obéissance. La seule exception était Jude envers qui, en différentes circonstances, Jésus jugea nécessaire de prendre des sanctions pour ses infractions aux règles de la maison. En trois occasions où il estima opportun de punir Jude pour avoir délibérément violé les règles de conduite de la famille et l’avoir avoué, son châtiment fut fixé par une décision unanime des enfants les plus âgés, et approuvé par Jude lui-même avant de lui être infligé. LU 127:4.3 (1401.3) gras ajouté
Alors que Jésus était très méthodique et systématique en tout ce qu’il faisait, il y avait aussi, dans toutes ses décisions administratives, une reposante souplesse d’interprétation et une adaptation individuelle qui impressionnait grandement tous les enfants par l’esprit de justice qui animait leur frère-père. Il ne châtiait jamais arbitrairement ses frères et sœurs. Son impartialité constante et sa considération personnelle rendirent Jésus très cher à toute sa famille. LU 127:4.4 gras ajouté
Jacques et Simon grandirent, essayant d’imiter Jésus en calmant, par la persuasion et la non-résistance, leurs camarades belliqueux et parfois coléreux. Ils y parvinrent assez bien, mais, alors que Joseph et Jude acceptaient de tels enseignements à la maison, ils se hâtaient de se défendre quand ils étaient attaqués par leurs camarades ; Jude en particulier violait l’esprit de ces enseignements. Mais la non-résistance n’était pas une règle de la famille. La violation des enseignements personnels ne comportait aucune sanction. LU 127:4.5
En général, tous les enfants, et surtout les filles, consultaient Jésus à propos de leurs chagrins d’enfants et se confiaient à lui comme à un tendre père. LU 127:4.6
Les filles des familles juives recevaient généralement peu d’éducation, mais Jésus soutenait (et leur mère était d’accord) que les filles devaient aller à l’école comme les garçons. L’école de la synagogue ne les acceptant pas, la seule solution était de leur créer une école à domicile. LU 127:1.5 gras ajouté
… Cette décision [que son frère Simon travaille comme maçon, et non comme charpentier] était le résultat de plusieurs entretiens familiaux, on estima inopportun que tous les garçons deviennent charpentiers. On pensait que, s’ils adoptaient des métiers différents, ils seraient en mesure d’accepter des contrats pour construire entièrement des édifices. LU 128:2.2
Nous tous, parents, savons combien l’adolescence de nos enfants peut être difficile, tant pour eux que pour nous. Jésus n’était pas étranger à ce problème :
Ce fut une des années durant lesquelles les frères et sœurs de Jésus affrontèrent les épreuves et tribulations propres aux problèmes et aux réadaptations de l’adolescence. Jésus avait maintenant des frères et sœurs d’âge échelonné entre sept et dix-huit ans, et avait fort à faire pour les aider à s’adapter aux nouveaux éveils de leur vie intellectuelle et émotionnelle. Il dut ainsi s’attaquer aux problèmes de l’adolescence à mesure qu’ils se présentaient dans la vie de ses jeunes frères et sœurs. LU 128:2.1 gras ajouté
En plus des circonstances auxquelles toute famille doit faire face, la famille de Jésus a dû faire face à des situations vraiment difficiles et douloureuses :
Le samedi après-midi 3 décembre de cette année, la mort frappa, pour la seconde fois, la famille de Nazareth. Amos, leur petit frère, mourut d’une fièvre maligne après une semaine de maladie. Ayant traversé cette période douloureuse avec son fils premier-né comme seul soutien, Marie reconnut finalement et pleinement que Jésus était le véritable chef de la famille ; et il était vraiment un chef de valeur. LU 127:3.13, gras ajouté
[Paroles de Jésus à sa mère] : « Mère Marie, le chagrin ne nous aidera pas ; nous faisons tous de notre mieux, et le sourire de maman pourrait même nous inciter à faire encore mieux. Jour après jour, nous sommes fortifiés dans ces tâches par notre espoir d’avoir devant nous des jours meilleurs. » Son solide et pratique optimisme était vraiment contagieux ; tous les enfants vivaient dans une ambiance où l’on escomptait des choses et des temps meilleurs. Et ce courage plein d’espoir contribua puissamment à développer chez eux de nobles et puissants caractères, malgré leur pauvreté déprimante. » LU 127:3.14 gras ajouté
Jésus a également fait référence à l’éducation des enfants au cours de son ministère public, et il a toujours eu une attitude aimante envers eux qui nous inspire à les approcher avec une appréciation de la valeur des premières étapes du développement d’un être humain :
Jésus a dit beaucoup de choses qui ont aidé Jean [Marc] à mieux comprendre ses parents et les autres membres de sa famille. LU 177:2.1 (1921.5)
Tu es le fruit d’un foyer où les parents se portent mutuellement une sincère affection, de sorte que tu n’as pas été choyé à l’excès au point d’exalter pernicieusement ton concept de ta propre importance. Ta personnalité n’a pas non plus été déformée par des manœuvres où l’amour est absent, faites par des parents opposés l’un à l’autre, cherchant à gagner ta confiance et ta fidélité. Tu as joui d’un amour parental qui assure une louable confiance en soi et entretient un sentiment normal de sécurité. Mais tu as eu également la chance que tes parents soient doués de sagesse autant que d’amour. C’est la sagesse qui les a conduits à renoncer à la plupart des complaisances et des superfluités que la fortune peut procurer, tandis qu’ils t’envoyaient à l’école de la synagogue avec tes compagnons de jeux du voisinage, et ils t’ont aussi encouragé à apprendre comment vivre en ce monde en te permettant une expérience originale … Les parents intelligents comme les vôtres veillent à ce que leurs enfants n’aient pas à blesser l’amour ou à briser la loyauté pour développer leur indépendance et profiter d’une liberté passionnante lorsqu’ils atteignent votre âge. LU 177:2.2 gras ajouté
« L’amour, Jean, est la réalité suprême de l’univers quand il est donné par des êtres infiniment sages, mais il présente un caractère dangereux et souvent semi-égoïste tel qu’il est manifesté dans l’expérience de parents mortels. Quand tu seras marié et que tu auras tes propres enfants à élever, assure-toi que ton amour est conseillé par la sagesse et guidé par l’intelligence. LU 177:2.3 gras ajouté
Tu possèdes un caractère fort et bien équilibré, parce que tu as grandi dans un foyer où prévalait l’amour et où régnait la sagesse. Une telle formation de l’enfance produit un type de fidélité m’assurant que tu poursuivras la voie dans laquelle tu t’es engagé… LU 177:2.4 gras ajouté
Pendant plus d’une heure, Jésus et Jean continuèrent cette discussion de la vie au foyer. Le Maitre poursuivit en expliquant à Jean qu’un enfant dépend complètement de ses parents et de l’atmosphère du foyer pour la formation de ses premiers concepts sur toute chose, intellectuelle, sociale, morale et même spirituelle, puisque la famille représente pour le jeune enfant tout ce qu’il peut savoir pour commencer des relations humaines ou divines. L’enfant doit tirer des soins de sa mère ses premières impressions sur l’univers ; il dépend entièrement de son père terrestre pour ses premières idées sur le Père céleste. La vie mentale et sentimentale du jeune âge, conditionnée par les relations sociales et spirituelles du foyer, détermine si la vie ultérieure de l’enfant sera heureuse ou malheureuse, facile ou difficile. Toute la vie ultérieure d’un être humain est immensément influencée par tout ce qui se passe pendant les premières années de l’existence. LU 177:2.5 gras ajouté
Après tout ce qui précède, ces citations illustrent très bien quelles pourraient être les conclusions finales sur la manière d’éduquer les enfants dans la famille, conformément à la religion de Jésus et à l’exemple qu’il a donné avec sa famille terrestre :
Nous croyons sincèrement que l’enseignement de l’évangile de Jésus, fondé comme il l’est sur la relation entre enfant et père, ne pourra guère être accepté dans le monde entier avant l’époque où la vie familiale des peuples civilisés modernes comportera plus d’amour et plus de sagesse. Bien que les parents du vingtième siècle possèdent des connaissances très étendues et davantage de vérité pour améliorer leur foyer et ennoblir la vie familiale, il n’en reste pas moins vrai que, pour élever des garçons et des filles, très peu de foyers modernes peuvent rivaliser avec le foyer de Jésus en Galilée et celui de Jean Marc en Judée ; toutefois, l’acceptation de l’évangile de Jésus produira une amélioration immédiate de la vie familiale. Une vie d’amour dans un sage foyer et une dévotion fidèle à la vraie religion exercent l’une sur l’autre une profonde influence. Cette vie de foyer rehausse la religion, et la religion authentique glorifie toujours le foyer. LU 177:2.6 gras ajouté
Il est vrai que bien des influences étiolantes fâcheuses et d’autres caractéristiques restrictives des anciens foyers juifs ont été pratiquement éliminées dans beaucoup de foyers modernes mieux organisés. En vérité, on y trouve plus d’indépendance spontanée et beaucoup plus de liberté personnelle, mais cette liberté n’est ni réfrénée par l’amour, ni motivée par la fidélité, ni dirigée par l’intelligente discipline de la sagesse. Tant que nous apprenons à l’enfant à prier « Notre Père qui es aux cieux », tous les pères terrestres porteront l’immense responsabilité de vivre et d’ordonner leur foyer de telle sorte que le mot père soit dignement enchâssé dans le mental et le cœur de tous les enfants qui grandissent. LU 177:2.7 gras ajouté
Tout cela devrait nous amener à nous poser ces questions, que je suis sûr que beaucoup d’entre vous se sont déjà posées :
En tant que chaîne de valeurs, la famille est une institution fondamentale de la société. Prenons-en soin !