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Comment Vivre Avec l'Esprit Ouvert | Le Lien Urantien — Numéro 76 — Décembre 2016 — Table des matières |
by Philip G. Calabrese
Nous publions la seconde présentation donnée lors du Symposium Scientifique 2016 de Chicago. Philip G. Calabrese éclaire d’un jour tout à fait nouveau, le concept de « Libre arbitre ».
(Traduction: Jean Royer)
Qu’est-ce que « le libre arbitre »? L’existence d’une quelconque quantité de « libre arbitre » peut-elle être prouvée? Un « libre arbitre personnel » peut-il coexister avec un univers d’énergie mécaniste de pure causalité antécédente? Que se passe-t-il dans le cerveau et dans le système neurologique quand quelqu’un fait un choix? Enfin, si le libre arbitre existe dans le cosmos, alors quelles sont certaines implications de son existence?
Au cours des décennies récentes, avec l’arrivée des méthodes non invasives telles que l’imagerie par résonance magnétique (IRM) certaines de ces questions ont été scrutées de beaucoup plus près par les neuroscientifiques qui sont maintenant capables d’observer les activités du cerveau vivant pendant que les agents font un choix. De nombreuses expériences nouvelles et bien documentées ont été faites et des idées explorées. [1]
Un des concepts du « libre arbitre » repose sur « quelqu’un aurait-il pu faire autrement » [2] Une notion beaucoup plus forte du « libre arbitre » requiert que le mental ait « une autonomie absolue » c’est-à-dire choisisse d’une manière qui ne soit aucunement déterminée par quoi que ce soit qui ait eu lieu précédemment dans le cerveau ou qui lui soit extérieur.
Bien que certaines décisions humaines fatales puissent entrer dans la seconde catégorie (telles qu’accepter ou non la vie éternelle) une décision très contrainte, n’ayant que deux options possibles, pourrait encore être complètement libre. Marcher d’abord vers le nord d’un pâté de maison puis vers l’ouest ou bien marcher d’abord vers l’ouest puis vers le nord est une décision du libre arbitre selon le critère du « aurait pu faire autrement » même si une autonomie absolue de contrainte n’est pas présente. Pourtant dépendant sur la fantaisie, il semble que je pouvais librement choisir l’un ou l’autre des itinéraires.
Par contraste avec la notion de libre arbitre dans le cosmos il y a la notion selon laquelle l’univers est entièrement déterministe, que ses réactions énergétiques sont reproductibles et prédictibles, que la physique et la chimie racontent toute l’histoire de ce qui adviendra dans le futur.
À cet égard, il est bon de se rappeler la première loi de la conservation de la matière et de l’énergie telle que formulée dans sa forme la plus simple mais toujours valide par I. Newton: « Tout objet dans un état de mouvement uniforme tend à demeurer dans cet état de mouvement à moins qu’une force extérieure ne lui soit appliquée. » Cette loi, plus deux autres lois axiomatiques suffirent au $XVIIe siècle pour décrire et prédire la mécanique du système solaire!
Les trois lois de Newton prédisaient si bien les mouvements des corps célestes que le fameux mathématicien du XVIIIe et XIXe siècles P. La place a pu dire: « si un mental suffisamment puissant connaissait toutes les lois de la nature et l’emplacement de chaque particule de l’univers, il pourrait prédire avec exactitude n’importe quel évènement futur. » [3]
Dans cette vision mécaniste du cosmos, la causalité d’énergie antécédente détermine tous les évènements futurs. Une balle qui rebondit doit continuer de rebondir selon les lois de la physique.
En résumé, l’argument contre « le libre arbitre » est quelque chose comme ce qui suit:
Observez une suite de dominos qui tombent ou une balle qui rebondit. Ils démontrent comment des relations d’énergie antécédentes sont la cause d’un évènement futur complètement prédictible. La physique et la chimie sont fondées sur le caractère répètable de telles expériences.
Ensuite, tout évènement fini du cosmos a des antécédents traçables de causes finies. Il n’y a pas d’effets actuels sans causes d’énergie physique antécédentes.
Donc, puisque l’état du cerveau a des causes d’énergie antérieures, cette personne n’a pas de « libre arbitre » ni de « choix » en ce qui concerne ses actes présents ou futurs. Elle est déterminée par les relations d’énergie qui existent dans le cerveau.
De plus, il n’y a pas de preuve scientifique du libre arbitre. Croire au libre arbitre, c’est croire en quelque chose pour lequel il n’y a pas de preuve scientifique.
Le déterminisme physique imagine que la partie stable et uniforme du cosmos est le tout du cosmos. L’énergie matière en mouvement dans l’espace se conserve. Les effets physiques ont des causes physiques. Les causes physiques peuvent être retracées selon les lois de l’énergie. Par conséquent, les choix de proximité (effectivement faits) sont impossibles. Un tel choix serait supposément un effet physique sans cause physique.
(Cependant, les scientifiques pensaient aussi que la masse était conservée jusqu’à ce que A . Einstein arrive et montre que la masse (m) pouvait être perdue ou gagnée en se changeant en énergie ( E ) selon la fameuse formule E = mc2. Ainsi, la conservation de la masse fut remplacée par la « conservation de la masse totale et de l’énergie ». Soudain, voir une nouvelle masse apparaitre n’était plus « un effet physique sans cause physique ».)
La question n’est pas combien de libre arbitre nous avons pour changer ce qui autrement serait le futur cours des évènements. La question est de savoir si nous avons de quelconques actions présentement indéterminées.
Monroe et B. Malle [4] donnent plusieurs bons exemples de telles expressions d’incroyance dans le libre arbitre y compris celui-ci [5] qui résume bien le problème: « Le jargon du libre arbitre dans le langage quotidien… nécessite que nous acceptions des poches d’indéterminisme dans une vision du monde conçue à part cela comme déterministe.
Veuillez noter que la « vision mondiale conçue de manière déterministe » ici assumée ignore l’existence de ces « poches d’indéterminisme » du cosmos appelées « êtres vivants »! Les êtres vivants ne sont pas individuellement complètement prédictibles quand on leur donne la liberté de fonctionner! Ironiquement, ces « êtres vivants » non mentionnés incluent ceux qui précisément ont conçu de tels concepts déterministes du cosmos. Ces gens croient qu’euxmêmes et nous, ne sommes rien d’autre que des machines compliquées. Ils essaient aussi de commettre un suicide moral en disant que ni eux ni quiconque « n’auraient jamais pu faire autrement ». Les croyants dans l’omniscience de Dieu ont quelques fois inconsciemment été des compagnons de route dans cette notion déterministe du cosmos en proclamant que puisque Dieu connait le futur, le futur est déjà déterminé.
Dans de tels concepts erronés du cosmos vivant, il n’y a pas de place pour le libre arbitre. Tout est déjà déterminé avant le temps par la situation énergétique passée ou par l’omniscience de Dieu.
Cependant, dans un univers « d’êtres vivants » qui agissent au bénéfice du « moi » et « d’autres moi », le monde déterministe est simplement le champs d’action des choix.
Reconnaitre l’existence du libre arbitre est fondamental pour comprendre la vie humaine, l’état du monde et la responsabilité individuelle des actions extérieures.
Selon les prémisses que l’on entretient, prouver l’existence du « libre arbitre » est difficile ou impossible. Donc, les questions reliées de près au « libre arbitre » ont été examinées avec soin par les neurologues dans un effort soutenu pour en apprendre plus sur le processus de décision et ce qu’il inclut, remettant la question principale de son existence à plus tard.
A. Gopnik et T. Kushnir montrent des preuves [6] que des enfants de moins de 2 ans comprennent « les actions dirigées par un but », « les méthodes alternatives », et ils reconnaissent que « certaines actions reflètent des préférences individuelles et des désirs subjectifs ». Bien qu’un enfant individuellement doive croitre et développer (évoluer ?) une capacité de faire des choix plus vastes et plus significatifs, néanmoins, même un tout petit enfant fait preuve d’un certain degré de préférence personnelle. Que les humains primitifs aient eu à évoluer pour réclamer le sens du « libre arbitre » semble plausible, mais même les animaux semblent saisir les éléments des choix. Ce qui suggère que la « croyance au libre arbitre » est innée.
Les décisions des singes et d’autres animaux forment certainement une base de compréhension de la physiologie et de la psychologie de la prise de décision plus complexe faite par les humains. [7] Un animal peut connaitre la signification d’un mouvement et réagir selon l’instinct et une « compréhension » non physique. C’est ce qui a aussi lieu dans le choix humain.
De nombreuses expériences scientifiques et communes indiquent que les effets physiques peuvent être rendus manifestes (et mesurés) en étant fondées simplement sur ce qu’un agent a été conduit à croire comme vrai. Ainsi que l’expriment Baumeister, Clark et Luguri: La signification est essentiellement une connexion non physique…
Donc, une manière pratique de penser le libre arbitre est l’usage délibéré et intentionnel de la signification pour guider l’action… Vous êtes supposés faire quelque chose ou ne pas le faire, en vous fondant sur ce que cela signifie. [8]
Alors que chaque effet fini a une cause finie, on a vérifié expérimentalement que l’état énergétique du cerveau d’une personne peut, jusqu’à un certain point, être affecté indépendamment par la conscience subjective de cette personne, par ce que cette personne croit ou est conduite à croire. [9] Ainsi, certains effets physiques ont des causes non physiques. L’effet placébo bien connu chez les humains est une réponse physique à une « croyance » non physique.
Il y a même un effet mesurable sur le comportement [10] de simplement " croire que l’on dispose du libre arbitre ». Ceux qui croient qu’ils en disposent prennent en considération plus de possibilités quand ils doivent choisir. Et réduire la croyance des gens dans leur libre arbitre (par manipulation) accroit la probabilité de tricherie dans le comportement.
Ce que l’on croit peut entrainer des actions extérieures différentes de celles qui résultent d’une autre croyance. Cela a été mesuré. « La signification, les symboles et les croyances sont de puissantes causes d’actions non physiques.
Un autre aspect essentiel de la prise de décision est le « moi » qui, chez les humains, est même conscient de sa propre conscience. Comme le rapporte J. Ismael [11], Descartes arguait du dualisme mental-matière en se fondant sur le « moi » ou le « mental » comme n’ayant pas de parties et étant donc non matériels. [N.D.T.: mind a été traduit par mental mais chez Descartes, si le terme employé est « mens », il désigne surtout l’âme. Pour un lecteur du Livre d’Urantia le terme d’âme serait malvenu. Tant pis pour Descartes!]
De plus, le mental a la capacité d’unifier les cellules vivantes individuelles, les parties d’un corps vivant ou même différents animaux et humains individuels en un tout intégré. Cette propriété se trouve chez les colonies d’abeilles, de fourmis et de termites, dans les bancs de poissons et les vols d’oiseaux. Un comité ou une assemblée de gens peuvent « parler d’une voix ». [12]
Le mental qui souscrit à un univers complètement déterministe (en admettant peut-être un quantum mineur d’indéterminisme mécanique) n’a aucune tolérance pour des influences non matérielles en provenance de l’extérieur du système déterministe matière-énergie, le traitant de « dualisme ». Cela serait une supposition « métaphysique » et donc inacceptable comme idée scientifique. Certaines personnes examinent même comment et en quoi le déterminisme pourrait être compatible avec le libre arbitre et la responsabilité morale. [13]
Dans un sens limité, c’est vrai, car une décision effective inclut nécessairement un certain degré de déterminisme, à savoir les effets actuels de la décision elle-même. Si je décide de jeter une pierre sur la fenêtre de mon voisin, le résultat sera déterminé par mon libre arbitre.
Je n’avais plus le choix de libre arbitre après que la pierre eut quitté ma main signifie tout simplement que la pierre cassant la fenêtre était le résultat nécessaire et déterminé de mon libre arbitre qui voulait casser cette fenêtre avec cette pierre. Il y a un temps après lequel un choix a déjà été fait et le déterminisme prend en charge la suite.
Le déterminisme coexiste avec le choix. Les agents vivants ne font qu’utiliser les aspects déterministes de l’univers quand ils prennent des décisions.
Une autre observation des neurosciences est que des décisions complexes peuvent impliquer des affirmations parallèles en temps réel de solutions alternatives possibles avec de possibles « annulations de dernière minute » de tentatives de décisions. Avec peu de difficultés l’on peut imaginer des circonstances dans lesquelles une décision initiale est rejetée, par exemple en raison d’inhibitions. Il y a donc un aspect hiérarchique du mental qui veut rejeter des choix antérieurs.
Par conséquent, les préparations inconscientes du cerveau humain dans la période précédant une décision ne devraient pas être prises comme preuve d’un manque de libre arbitre concernant cette action. Ces préparations peuvent être refusées, démontrant par là que ce sont des tentatives. Elles anticipent simplement un choix subséquent à faire, mais ne déterminent pas le choix.
Un homme qui va à la cuisine chaque fois que son estomac gronde de faim est capable de résister aux préparations faites par son estomac en vue d’un autre repas. (Pour sûr, un homme quelque part, a effectivement fait cela et ainsi les préparations neurales anticipant sur quelques décisions ne déterminent pas complètement les actions qui vont suivre. Le libre arbitre vit!)
Si nous postulons que les agents sont capables « d’appliquer une force extérieure » au domaine de l’énergie-matière, il n’y aurait pas de contradiction avec les lois de la physique, juste le besoin pour les scientifiques de reconnaitre que le mécanisme matériel n’est pas sans interface avec un domaine mental-esprit auquel les humains ont accès pour exercer un certain degré de libre arbitre.
Pour les savants, ce serait admettre qu’existe un domaine d’énergie jusque-là non reconnu, quelque chose qui s’apparente aux conjectures actuelles de la dimension cachée d’où le « Big Bang » est supposé avoir fait irruption dans l’existence de l’espace-temps tel que nous le connaissons, ou, mieux encore, comme l’énergie du « point zéro du vide », énergie de « l’espace vide » d’où les particules « virtuelles » se condensent dans l’espace et peuvent être réabsorbées dans un domaine d’énergie plus élevée.
Considérez aussi le phénomène d’un état physique formé par l’interface entre une surface d’eau et une atmosphère au-dessus avec de l’eau évaporée. Il y a un aller et retour constant de molécules d’eau qui quittent la surface de l’eau (qui disparaissent) et qui entrent dans l’atmosphère (par évaporation) et aussi « l’émergence » (par condensation) de molécules d’eau jusque-là invisibles, en provenance de l’air, dans la surface visible de l’eau.
Les gouttes d’eau se condensant sur une vitre froide apparaissent mystérieusement comme si elles provenaient de quelque monde « extérieur » dépourvu d’eau et violaient le principe de conservation de l’énergie si toutes choses, dans le monde aquatique sont supposées avoir une cause en provenance du monde aquatique. Quelque chose de semblable pourrait se passer entre un « domaine d’énergie spirituelle » et le « domaine d’énergie matérielle ».
Ce cadre fournit une manière pour quelque libre arbitre d’opérer sur un univers de lois physiques et la recherche citée fournit quelques preuves empiriques de l’existence d’un libre arbitre au-delà de l’expérience intérieure subjective.
Une preuve philosophique (non scientifique) de l’existence du « libre arbitre » est fondée sur l’existence du péché dans le cosmos fini. Faire quelque chose que l’on sait être moralement mauvais serait impossible s’il n’y avait pas de libre arbitre. Cependant, cet argument présuppose que le péché, faire volontairement quelque chose de mauvais que « l’on aurait pu faire autrement », est une expérience réelle.
Néanmoins, le phénomène du regret ou de la culpabilité pour un choix passé est une preuve subjective du libre arbitre. Ce sentiment est très différent de celui de n’avoir aucun contrôle sur des évènements qui conduisent au même résultat. C’est précisément le pauvre choix qui rend coupable qui manque dans la situation de noncontrôle.
Les sentiments de culpabilité ou de regret sont des expériences humaines communes qui n’ont guère besoin d’être prouvées. Leurs existences peuvent être prises comme axiomatiques puisqu’elles sont expérimentées universellement et saisies intuitivement. Cependant, la preuve est philosophique et basée sur l’expérience subjective de la culpabilité ou du regret et non pas une preuve strictement scientifique (ou objective).
Ce n’est pas tout ce qui est vrai qui peut être prouvé comme vrai avec une preuve scientifique. Tout comme il était nécessaire en géométrie plane d’inclure le 5e postulat d’Euclide au lieu d’essayer de le prouver à partir des quatre premiers postulats, il est aussi nécessaire d’inclure un postulat ou « axiome de choix dans le cosmos » pour obtenir un concept philosophiquement adéquat du cosmos vivant. Bien que probablement non prouvable scientifiquement, un certain degré de choix personnel fait partie de l’expérience personnelle de chacun. Il ne devrait pas y avoir besoin de preuve. C’est une «évidence ».
Toute la connaissance est fondée sur des axiomes non prouvés. Donc, les prétentions scientifiques contre les croyances non prouvées de la religion c’est « l’hôpital qui se moque de la charité ». Alors que la religion devrait toujours vouloir accepter les révélations de la vraie science, la science devrait tolérer les croyances religieuses fondées sur les valeurs et les sentiments de justice et de bien — réalités qui ne peuvent être exprimées en termes scientifiques et sont vraiment hors du champ de la science.
Toute théorie scientifique a des axiomes ou des prémisses non prouvés (et souvent implicites) qui sont les bases de départ « intuitives » d’implications déductives. La géométrie plane commence par des « lignes » des « arcs » et des « points » qui ne sont pas définis sauf par des exemples de lignes, arcs et points dans un ou plusieurs contextes. Alors, on peut dire que les axiomes (les postulats) de la géométrie plane tels que « deux points distincts sont sur une ligne et une seule » s’entendent « Ligne » est pris comme « une donnée » comprise par l’expérience directe du lecteur.
De même, la physique et la chimie ont des mots non définis et des hypothèses non prouvées telles que « matière », « mouvement » et « vie » qui sont des mots compris par intuition. Autrement, en quels mots plus fondamentaux ces termes pourraient-ils être définis? Quels que soient ces concepts les plus basiques, ils deviennent les mots non définis et les axiomes d’une nouvelle théorie (compréhension).
Le mental fini doit tout simplement avoir un point de départ non défini techniquement mais saisi intuitivement pour qu’ait lieu une déduction mathématique.
En raison des expériences communes, de nombreux mots n’ont pas besoin d’être « définis » pour la communication. Il n’est pas besoin de définir le mot « pomme »; il suffit de montrer une pomme et de dire les sons de « pomme » [p m] pour établir l’association nécessaire du mot (le son) « pomme » avec l’expérience personnelle de la nature d’une pomme.
C’est une expérience commune que de pouvoir choisir et changer le futur. La neuroscience contemporaine trouve difficile d’expliquer d’où viendrait l’énergie avec laquelle on pourrait librement modifier l’état énergétique du cerveau. Mais cela n’est pas une raison pour présumer que « le libre arbitre » est impossible dans le monde physique. Nous sommes plus que le monde physique, notre mental a le pouvoir de choisir une partie de ce qui sera. Nous pourrions l’appeler « puissance de penser ». Puisque cette idée de « libre arbitre » est si intuitivement saisie par les gens ordinaires et même par les scientifiques les plus mécanistes, pourquoi faudrait-il « prouver » son existence ? Ceux qui imprudemment (et avec impudence) nient son existence devraient démontrer son inexistence en se fondant sur autre chose que l’incohérence de leur interprétation mécaniste de la vie dans le cosmos. La seule raison pour mettre en question le libre arbitre est le fait qu’il se heurte avec la vision d’un cosmos complètement déterminé, vision qui a récemment gagné en crédit en dépit de ses implications destructives de la dignité humaine personnelle, de la liberté, et de la conscience morale et spirituelle.
Un examen superficiel du « libre arbitre » rend évident certains traits nécessaires à une discussion du phénomène. Parmi ces idées, il y a la notion d’agent par contraste avec pur mécanisme. Cette dernière est passive par inhérence, tandis que la première est active par inhérence, ayant la capacité d’apprendre et de s’adapter, elle inclut un sens du « moi », ce moi qui choisit pour son propre bien, qui a quelque espèce de « libre arbitre ».
Par conséquent, quelque espèce de mental, de moi conscient est nécessaire au concept de « libre arbitre ». De plus, il y a nécessairement un laps de temps associé au choix effectué » par libre arbitre dans un univers d’espace-temps.
Nous pouvons établir une liste des mots et concepts déjà rencontrés sans décider immédiatement quels sont ceux qui pourraient être définis en termes des autres et ceux qui pourraient être considérés comme synonymes. Il n’est pas nécessaire d’entrée que les axiomes soient logiquement indépendants, mais justes cohérents et qu’ils incluent les traits essentiels du « libre arbitre ».
La justification de « mots non définis » et « d’axiomes non prouvés » utilisés pour former la base d’une représentation mathématique de quelque domaine de la science ou de la philosophie se trouve dans la valeur fondamentale et naturelle des mots et axiomes choisis tels qu’ils sont appliqués à des exemples spécifiques variés. Par exemple, un « plan » théorique permet de localiser des points dans l’espace relativement à d’autres points. Il s’applique facilement à des murs verticaux ou à des murs de n’importe quelle orientation. Deux plans peuvent permettre la localisation d’une ligne d’intersection et ainsi de suite. Mais, bien qu’ils soient très utiles, la seule justification des termes non définis et des axiomes associés de la géométrie tridimensionnelle est leur représentation fidèle des idées de l’espace qui sont des expériences humaines communes alors que nous tentons tous de comprendre et de quantifier les relations d’espace simultanées.
En dépit de la tendance déterministe de la neuroscience actuelle, la recognition des faits de la psychologie humaine exige la recognition du « libre arbitre » en tant qu’expérience psychologique humaine… « Les gens ont un concept psychologique du « libre arbitre [14] qui n’est pas fondé sur une croyance métaphysique.
De nouveau, lors d’un vote en faveur de l’aspect pratique, Baumeister, Clark et Luguri disent: «… Nous inclinons à penser que l’inévitabilité déterministe est inutile comme base d’une théorie psychologique. Le projet psychologique d’explication de la pensée humaine, de l’émotion et particulièrement de l’action nécessite en pratique l’hypothèse que de multiples résultats futurs sont possibles. » [15]
C’est l’hypothèse d’un déterminisme absolu dans le cosmos qui doit être abandonnée. Elle n’appartient tout simplement pas à l’expérience personnelle de quiconque! Le déterminisme absolu est contraire aux expériences psychologiques humaines communes.
De nombreuses implications sont à tirer de l’existence du libre arbitre dans le cosmos. Beaucoup ont déjà été mentionnées.
L’existence apparente d’un certain degré de libre choix d’un mental individuel dans le cosmos, la capacité de modifier de façon indépendante le cours de la matière tel qu’autrement déterminé par la causalité antécédente, implique qu’il y a quelque chose d’autre d’associée au mental, qui ne soit pas réductible à la causalité mathématique de l’énergie-matière — quelque chose de mystérieux appelé « puissance de la volonté », une capacité que l’on associe au mental humain et, jusqu’à un certain point, à tout le vivant.
Les physiciens font constamment appel à des dimensions cachées et même à une dimension pour expliquer la genèse de tout l’espace-temps dans le prétendu Big Bang. Une « théorie du tout » suppose 11 dimensions physiques pour tenir compte de toutes les observations quantiques et relativistes. En prenant en considération de telles conjectures imaginatives, les physiciens ne devraient pas regarder d’un œil désapprobateur la notion d’une dimension d’énergie mentale individuelle qui ajoute quelque liberté du mental individuel au cosmos physique.
De nouveau, certaines personnes objecteront que chaque acte neural a une cause physique, et que rien de physique n’arrive sans une cause physique. Donc, le libre arbitre est une illusion. Cependant, si une nouvelle énergie est introduite dans le cosmos physique en provenance de l’extérieur, disons d’un domaine d’énergie différente, auquel se rattache le phénomène du mental humain, alors le libre arbitre est compatible avec les lois de la conservation d’énergie puisque de telles lois ont des exceptions telles qu’«à moins qu’une force extérieure ne s’y applique ». Ou , pour être positif, introduire une énergie additionnelle sur un système autrement clos altère ce système de manières différentes de celles dont il se serait comporté sans cette nouvelle énergie. Mais qu’est exactement le phénomène dont chaque jour chaque scientifique et chaque non scientifique font l’expérience sous la forme de « libre arbitre » — faire quelque chose volontairement!
Qu’il y ait une telle possibilité d’introduire de l’énergie dans le cosmos physique est impliquée par le phénomène évident du libre arbitre dont les scientifiques et toutes les autres personnes ont fait l’expérience. Cette nouvelle énergie ne peut pas provenir seulement d’un domaine énergétique qui est sujet à un déterminisme complet, car alors il n’y aurait pas de liberté humaine pour changer le cours des évènements physiques autres que ceux déjà déterminés dans le système combiné.
Le libre arbitre implique un domaine d’expérience et d’énergie qui soit potentiel par contraste avec actuel, mais qui peut être rendu actuel par un choix de proximité. Il y a donc dans chaque moment temporel et pour chaque personne un ensemble de potentiels, dont certains sont en conflit avec les autres, qui peuvent être choisis par cette personne à ce moment-là. La nouvelle énergie pourrait être aussi faible qu’une capacité du mental à ouvrir alors une valve des domaines de l’énergie potentielle du présent-futur vers le domaine de l’énergie actuelle du passé-présent
De nouveau, si le libre arbitre existe — la capacité d’affectation immédiate du cours des évènements futurs — alors par implication, il doit y avoir une forme d’énergie peu reconnue disponible au mental humain afin de s’activer « à volonté » et par laquelle les évènements neuraux et les actions physiques ont lieu avec pour résultat des effets extérieurs. Le libre arbitre dans le cosmos implique aussi que tout évènement fini n’est pas déterminé par avance. Les choix actuels finis existent.
Cette énergie par laquelle le mental humain fait le choix immédiat d’ouvrir la valve de l’énergie potentielle vers l’énergie actuelle doit être une énergie non reconnue de pur mental. Cette option du mental d’ouvrir ou de fermer actuellement la « valve de décision » doit être une propriété innée du mental.
Peut-être qu’une meilleure description serait celle des divers circuits électriques que le mental peut soit fermer (rendre actuels) soit garder ouverts (potentiels). Établir des connexions neurales est quelque chose comme une question de choix alors que nous travaillons à l’accomplissement d’une tâche, ou que nous choisissons de ne pas travailler (ou de croitre) pour cette tâche. Avec de nouvelles connexions (des circuits neuronaux) arrivent de nouvelles possibilités d’action et des modèles de comportement.
Si l’univers est compréhensible, (les mouvements ont du sens pour le mental) alors la compréhension doit être une fondation préalable de l’univers parce que la compréhension transcende toujours ce qui est compris. « Je pense. Donc l’univers pense ». Je comprends, donc l’univers comprend. Je transcende la matière par le choix, donc l’univers transcende la matière par le choix.
Les idées-décisions sont les unités de base des activités du mental. Le mental comprend la signification (l’idée) d’un acte potentiel puis décide en se fondant sur sa valeur pour le mental individuel. Ces capacités du mental sont trop sophistiquées pour «émerger » de façon plausible du seul mécanisme. L’eau ne s’élève pas au-dessus de sa source. Il ne suffit pas que le déterminisme « pose la question » en disant que ces capacités ont «émergé » par pure évo- lution à partir de choses plus simples et que sinon elles n’existeraient pas maintenant.
On a démontré que le mental lui-même peut produire des effets physiques extérieurs (des actes) selon que le mental comprend correctement ou comprend de travers la signification de certains mouvements. Cela indique déjà que le mental a une manière d’affecter l’environnement déterministe.
De plus, le mental peut choisir des actions correspondant à un idéal spirituel de « bonté ».
« La volonté est la manifestation du mental humain qui permet à la conscience subjective de s’exprimer objectivement et de faire l’expérience du phénomène d’aspirer à être semblable à Dieu » [16].
La capacité des êtres humains de faire des choix moraux et de changer le cours de l’énergie matérielle de l’univers implique qu’il y a une connexion dans le phénomène du mental humain entre un domaine intérieur volitif (spirituel) de choix de l’action et le domaine matériel externe de la causalité mathématique antécédente.
Cette perception intérieure (spirituelle) des valeurs par laquelle un mental évalue la vertu (bonté, vérité et beauté) d’un choix (pour actualiser certains potentiels) est en contraste avec le monde extérieur mécaniste d’effets déterministes de tous les choix antérieurs de divers choisisseurs dans le cosmos éternel.
Les effets mécanistes (les ombres) de ceux qui ont choisi auparavant limitent les actions possibles dont peuvent bénéficier ceux qui choisissent ensuite. Cependant, nous pouvons savoir par expérience que le premier Choisisseur a choisi de permettre les libres choix subséquents plutôt que de décider par avance de tout. Alors que les effets ont des causes, les causes premières ont des effets originaux, et Dieu, la Cause Première, a décidé dès l’origine d’inclure dans le cosmos évolutionnaire fini un libre arbitre dans le mental des êtres humains personnels, leur donnant ainsi une capacité unique.
Les théories mécanistes qui n’incluent pas le phénomène du choix n’ont pas d’application dans le cosmos vivant. Le mécanisme cosmique a un mental vivant. Un pur mécanisme ne pourrait jamais se poser la question: Suis-je seulement une machine?
Cette « possibilité de choix » doit aussi faire partie du cosmos originel (éternel) qui inclut le domaine déterministe du passé-présent qui s’ouvre immédiatement sur des domaines présent-futur alternés divers. Au commencement (ou sans commencement) il y avait le choix — le libre arbitre — sans quoi nous ne pourrions pas personnellement l’observer (en faire l’expérience) maintenant.
Si le choix existait au commencement, ou éternellement, alors il y avait des choisisseurs au commencement, ou mieux encore, des choisisseurs sans commencement.
Les réalités qui sont potentielles (présent-futur) ne peuvent être actualisées que pendant une certaine période de temps. Ce « temps de la décision » varie en durée suivant la situation, depuis un court intervalle de temps pour décider si l’on va observer le coucher du soleil ce soir ou sur une grande période de temps pour décider d’une carrière scientifique. Néanmoins, à un certain moment la période commence et à un autre moment la période de décision est passée et le potentiel ne peut plus devenir actuel.
Des physiciens comme A. Einstein ont admis que leurs modèles mathématiques de la physique ne peuvent pas distinguer entre un mouvement rétrograde ou antérograde dans le temps. Cela suggère que quelque chose manque dans ces modèles physiques, surtout si l’on considère avec quelle facilité les gens distinguent le passé et le futur.
S’il n’y a pas de libre arbitre, il n’y a alors pas de raison de blâmer quiconque pour ce qu’il fait puisqu’il n’a pas d’autre façon de faire ce qu’il fait. C’était l’opinion de F. Nietzsche qui disait que les gens avaient inventé « le libre arbitre » pour pouvoir blâmer d’autres personnes et les estimer dignes de punition pour leur mauvaise conduite. [17]
Il n’est pas non plus cohérent d’embrasser à la fois un déterminisme complet et le libre arbitre. Logiquement parlant, s’il y a du libre arbitre — la liberté de changer présentement le cours des évènements futurs, ne serait-ce que de manière la plus insignifiante — alors cela implique qu’il ne peut y avoir un déterminisme complet dans le cosmos.
Certaines personnes imaginent d’une certaine manière un déterminisme complet couplé à la responsabilité morale des actions mais il est clair que les deux ne sont pas compatibles. Un bébé ou un adulte, en tant qu’agents peuvent être tenus pour responsables directement du bris d’un plat mais pas coupables (pas responsables moralement d’un acte mauvais). La culpabilité nécessite de savoir qu’un acte n’est pas bon (ou pas acceptable socialement) et de l’accomplir cependant librement.
Ainsi, l’existence du « libre arbitre » conduit directement aux questions des standards de moralité et d’éthique. Sans libre arbitre il n’y a pas de moralité parce que personne « ne pouvait faire autrement » que ce qui s’est passé. Cela considère les agents comme étant de simples machines.
Dans n’importe quelle « théorie du tout » le domaine de la science (physique, chimie et mathématiques) doit être reconnu comme ayant des origines qui remontent éternellement aux lois absolues (déterministes) de l’énergie de la matière et du mental. C’est le domaine mathématique de la causalité antécédente. Il est mis en contraste avec le domaine volitif.
Bien que l’on puisse faire remonter tout évènement physique fini jusqu’à sa cause dans l’énergie Absolue, ce fait n’implique pas qu’il n’y ait que l’énergie matière dans le cosmos. Ce n’est pas la totalité du tout. La vision d’ensemble doit inclure les observateurs (le mental de chacun) tout autant que l’univers matériel qui est observé.
L’observateur de la matière possède la puissance de la volonté, ce qui signifie des choix quant à la matière. Contrairement à la matière qui doit se conduire de manière uniforme selon la loi physique, l’observateur peut décider et déterminer une partie de ce milieu matériel.
Quand on remonte à la cause de cette puissance de volonté, partielle chez les humains, alors, pour être cohérent, il faut que la source de la volonté et la source de l’énergie soient unifiées en Une Première Source vivante unique, personnalisée en tant que Dieu.
La science est une manière d’apprendre quelque chose du côté matériel de la Première Source — les décisions et les choix préalables d’énergie (les lois physiques) de Dieu. La religion est une manière de connaitre le Dieu spirituel luimême, le Donneur de Choix.
Les lois morales se jouent dans le monde matériel et intellectuel, mais les faits de la science ne sont pas plus vrais que les lois morales du domaine spirituel (volitif) des personnes. « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse » et « faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fassent » et même « faites ce que vous imaginez que Dieu voudrait. »
La science et la religion ont bel et bien une compréhension différente de la réalité. Elles parlent du même univers des choses mais la religion ajoute les significations-valeurs à ces mêmes faits scientifiques. L’univers spirituel et moral ne peut pas plus être séparé de l’univers d’énergie matérielle que le mental matériel de l’être humain ne peut être séparé du corps de cet être humain.
En termes de concepts physiques primitifs, la science cherche à dire ce qui arrive et comment les choses arrivent. La religion cherche à dire le sens et la valeur de ces mêmes choses qui arrivent.
La méthode de la science est la logique et la mesure. La méthode de la religion est de choisir selon la règle d’or (ou si possible, l’amour divin) quand on fait des choix moraux.
Il n’y a donc pas de conflit entre science et religion. La science nous dit quoi et comment. La religion nous dit si c’est bien et peut-être comment faire mieux.
Le savant agnostique a raison de demander une cause physique pour tous les effets physiques: Il y a toujours un aspect énergétique à côté de l’aspect spirituel, tous sont unifiés en Un Absolu, la Première Source et Centre de la Réalité infinie dont la manifestation personnelle est connue comme Dieu, notre Père spirituel.
Le savant agnostique borgne commet une erreur quand il insiste en disant que le déterminisme est tout ce qu’il y a dans la Réalité infinie. Il pourrait utiliser son imagination pour reconnaitre la réalité spirituelle intellectuelle qui affecte la matière et qui, contrairement à la matière physique, a des choix. Ces choix viennent avec un sens de la responsabilité pour la valeur de l’effet dont ils sont la cause.
Comment Vivre Avec l'Esprit Ouvert | Le Lien Urantien — Numéro 76 — Décembre 2016 — Table des matières |
Surrounding Free Will (Autour du libre arbitre), édité par Alfred R. Mele, Oxford University Press, 2015, a 15 chapitres par 35 auteurs et traitant d’un large spectre de sujets connexes. ↩︎
The Origins and Development of Our Conception of Free Will,(Les origines et le développement de notre conception du libre arbitre) A. Gopnik et T. Kushnir, Ch. 2 p5 in [1] ↩︎
« Free Will Belief and Reality »,(La croyance au libre arbitre et la réalité) R. Baumeister, C. Clark & J. Luguri, Ch. 4 p49 in [1] ↩︎
« Free Will without Metaphysics », Ch. 3 p27 in [1] ↩︎
Voluntary action: Brains, minds and society ,(L’action volontaire : Cerveaux, mental et société) S. Maasen, W. Prinz, & G. Roth, Oxford Univ. Press, 20033 ↩︎
« The Origins and Development of Our Conception of Free Will » (Les origines et le développement de notre conception du libre arbitre) A. Gopnik & T. Kushnir, Ch. 2 p7 in [1] ↩︎
« Monkey Decision Making as a Model System for Human Decision Making » (La prise de décision chez le singe comme modèle de la prise de décision humaine) A. Roskies, Ch. 12 p 232 in [1] 4 ↩︎
« Free Will Belief and Reality » (Croyance au libre arbitre et réalité) R. Baumeister, C. Clark & J. Luguri, Ch. 4 p55 in [1] ↩︎
« Free Will Belief and Reality » (Croyance au libre arbitre et réalité) R. Baumeister, C. Clark & J. Luguri, Ch. 4 p61 in [1] ↩︎
Comme rapporté dans « Measuring and Manipulating Beliefs and Behaviors Associated with Free Will »'(Mesurer et manipuler les croyances et les comportements en association avec le libre arbitre) J. Schooler, T. Nadelhoffer, E. Nahmias & K. Vohs, Ch. 5 in [1] ↩︎
« On Being Someone » ( Être quelqu’un)J. Ismael Ch. 14 p275 in [1] ↩︎
« On Being Someone » J.( Être quelqu’un) Ismael Ch. 14 p 278 in [1] ↩︎
« Incompatibilism and ‘Bypassed’ Agency » ( Incompatibilité et Agence écartée) G. Björnsson, Ch. 6 in [1] 5 act. ↩︎
« Free Will without Metaphysics » (Le libre arbitre sans métaphysique) A. Monroe & B. Malle, Ch. 3 p35 in [1] ↩︎
« Free Will Belief and Reality » (La croyance au libre arbitre et la réalité) R. Baumeister, C. Clark & J. Luguri, Ch. 4 p 51 in [1] ↩︎
The Urantia Book, (Le Livre d’Urantia) Urantia Foundation, RR Donnelly & Sons, Chicago 1955, p. 1431. (LU 130:2.10) ↩︎
« Free Will Belief and Reality » (La croyance au libre arbitre et la ) réalité R. Baumeister, C. Clark & J. Luguri, Ch. 4 p65 in [1] ↩︎