© 1999 Philippe D'Amore
© 1999 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Comme tous les lecteurs du livre d’Urantia, je tente sans prétention de me rapprocher de mon ajusteur de pensée, de rentrer en contact avec lui, pour cela j’ai ma méthode, je ne sais pas si j’y parviens mais je veux y croire.
Je le cherche à travers l’amour, car l’amour sanctifie la vie, il nous laisse entrevoir ce qu’est le sacré. Il nous met sur un promontoire pour considérer le monde et les autres d’un regard céleste, c’est aussi l’opportunité d’un profond éveil spirituel. Ainsi lorsqu’on aime. toutes les frontières habituelles tombent, se dissolvent, et soudain nous ne nous sentons plus seul dans l’univers.
L’amour est notre porte d’entrée dans le divin.
La distinction entre l’humain et le spirituel est faite par les êtres humains eux-mêmes, mais en fait, il n’y a aucune séparation, ils sont imbriqués l’un dans l’autre, nous ne sommes pas des êtres humains ayant une expérience spirituelle, nous sommes des êtres humains ayant une expérience humaine.
Les vrais moments, ou plutôt les moments vrais devrai-je dire, que nous pouvons avoir avec notre ajusteur, ayant un caractère sacré, se produisent lorsque nous éprouvons le sentiment de faire partie d’un ensemble, avec nousmêmes, notre environnement, une autre personne. Tout au long de la journée repérer les moments sacrés et les miracles quotidiens ; le gros câlin que vient de vous faire votre enfant sans raison particulière, la beauté d’une fleur qui retient votre attention, le vol d’un oiseau dans le ciel bleu, un livre, un message que nous avions besoin d’entendre, un air de chanson, bref un hommage à chaque jour qui passe.
Ce que je cherche à faire avec mon ajusteur, si tant est que j’y parvienne, c’est d’avoir la pleine conscience des choses qui transforment les taches ordinaires en expérience extraordinaire, soyons à l’écoute de notre ajusteur, de notre guide intérieur, laissons-nous guider par notre voix intérieure. Imaginons-nous être connectés à une source puissante de sagesse et de vérité, demandons lui de nous envoyer des messages qu’il nous est nécessaire d’entendre.
Soyons très attentifs à tout ce qui nous monte à l’esprit, et pourquoi ne pas noter par écrit ce que nous « entendons ». Laissons le parler, ne nous arrêtons pas pour analyser et comprendre ce qui nous est venu à l’esprit. Attendre que ce soit fini pour nous attarder sur ce qui nous a été « envoyé » ; et nous serions stupéfaits de la sagesse que nous aura insufflé notre ajusteur
Il faut pouvoir entrer en soi, ce qui permet d’en sortir d’une manière bien plus forte, rentrer dans le silence.
Le pouvoir du silence réside en sa vacuité, le silence est un espace réceptif. Il crée un vide sacré, une ouverture par laquelle on est apte à recevoir la vérité, la révélation, la force, par le silence on transcende les mots et on entre en contact avec un monde où les mots sont inutiles. On transcende la forme et on entre en contact avec ce qui est sans forme. On s’emplit d’un savoir apaisant. Le silence n’est pas la même chose que la prière, la prière est une manière de diriger nos émotions, nos sensations et nos pensées, de se concentrer sur elles et de les projeter vers une source.
Le silence, c’est d’écouter, recevoir, être. Par la prière on cherche à atteindre la source et à entrer en communication avec elle. Le silence nous permet d’entendre la source de l’intérieur de nous-mêmes, de ne faire qu’un avec elle.
La prière est orientée vers l’extérieur, tandis que par le silence nous sommes « le receveur ».
Je crois que Dieu, l’intelligence cosmique, l’énergie suprême existe pour être priée, appelée, remerciée, ou appréciée. Mais je crois que la communication avec notre ajusteur de pensée fonctionne comme un poste de radio émetteur, on peut aussi bien recevoir des messages qu’en envoyer nous-mêmes. Si nous ne nous sentons pas en contact aussi étroit que nous le voudrions avec notre ajusteur, et que pourtant nous avons prié aussi fort que nous l’avons pu, peut-être que nous devrions prier un peu moins et écouter un peu plus.
Peut-être que Dieu a essaye` de rentrer en contact avec nous mais que l’assiduité de nos prières l’en a empêché’ !
« J’ai cherché’ Dieu, et finalement, je n’ai rien trouvé d’autre que moi-même. Je me suis cherché, et je n’ai rien trouvé hormis Dieu. » Dicton soufi
A lire : l’ordre du silence de Gurdjieff à Melchizedek de Robert Pages Edition Robert Lafont
Philippe D’Amore