© 2004 René Felix
© 2004 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Là où la métaphysique échoue totalement | Le Lien Urantien — Numéro 32 — Hiver 2004 — Table des matières | Absence |
Qu’est-ce qui fait tenir les couples… ?
L’AMOUR ? — peut-être.
L’HABITUDE ? — possible.
Le SEXE ?- pourquoi pas.
La TENDRESSE, la COMPLICITE ? -A coup sûr.
L’INTERET ?- Cela arrive et ce n’est pas toujours sordide.
Ce n’est pas seulement Cupidon qui fait rouler côte à côte garçons et filles sur l’autoroute de la conjugalité.
Longue vie aux couples homogènes ; c’est à dire à ceux dont les deux partenaires partagent les mêmes origines géographiques, la même religion, la même éducation, la même culture…
Ces couples-là sont mieux armés pour faire face à l’effritement des années. Les liens créés par une religion, une culture, des goûts communs, viendront prendre la relève de la passion que l’opinion générale affiche éternelle…laissant planer un parfum de conformisme grisâtre.
Un couple heureux…est un mystère !..mais, un mystère accessible. Le véritable accord est secret et invisible ; il n’exclue pas la « bagarre ». Un couple, ça vit, ça griffe, ce n’est pas un refuge de béatitudes au cœur d’un environnement agressif ! Un couple, ça se réconcilie !
Quant à notre mystère (celui de mon épouse et de moi-même), né pendant la période trouble du dernier conflit mondial, il a été enrobé de réalités à surmonter et d’évènements, source d’exemples qui s’estompent. Un passé bien connu des anciens qui, conjugué au présent, peut semer quelques graines pour l’avenir.
En effet, en évoquant nos rencontres entre amis et relations, beaucoup de jouvenceaux nous jugent à partir de notre âge et ne voient rien d’autre, dans nos réunions de partage de nos souvenirs, que le plaisir gustatif d’une table bien garnie.
Certes, cette face n’est pas absente de nos rencontres. Mais, nos jeunes modernes découvriraient bien vite en y regardant de plus près, que si notre regard se tourne vers le passé, il ne se prive pas néanmoins de se pencher vers l’avenir. Car, c’est à partir d’une claire et objective connaissance du passé, que peut se dessiner une saine orientation.
L’expérience acquise par chacun dans son domaine professionnel et familial, actualisée au besoin, est susceptible d’engendrer des dispositions originales et pleinement salutaires pour une jeunesse qui paraît bien souvent avoir besoin de connaître quelques contraintes enrichissantes, calquées sur celles que nous avons eues à vivre durant notre propre jeunesse.
Et c’est là, en quelque sorte, nous les octogénaires du siècle endurcis à l’épreuve et fidèles, notre façon de planter quelques graines d’Espérance.
C’est là aussi un de nos charmes actuels. Mais, en toute modestie, le charme au temps de notre jeunesse était de faire semblant d’ignorer que nous étions « charmants ».
Continuons dans nos réunions, de laisser nos souvenirs réciproques s’épanouir irrésistiblement, car ce que nous avons obtenu, c’est tout autant par le cœur que par l’esprit. C’est la persévérance réalisée chaque jour qui nous a permis de rester fidèles à nos engagements.
D’une manière générale, souhaitons que l’exemple ou l’apostolat désintéressé que nous avons eu l’occasion d’exercer autour de nous, ne reste pas sans résultat.
Nous ne pouvons pas prévoir les fruits des graines semées ; au jour marqué par Dieu, nous les verrons mûrir en espérant que dans une paix que nous aurons enfin recouvrée, nos jeunes en récoltent plus tard une belle moisson.
Si la graine ne meurt…bien que semée en bonne terre de France… enlisée dans le matérialisme, les polémiques stériles, le profit par tous les moyens au détriment de l’avenir de notre planète…embourbée dans l’incompétence qui gère…ou victime de quelques politiciens plus préoccupés par la pérennité de leur carrière que de l’intérêt de la France et des français…rien ne pousse… ou ne va de l’avant. En démocratie, le peuple n’a que les dirigeants qu’il mérite.
Quand la terre, l’eau et l’air seront pollués, l’homme comprendra que l’argent ne se mange pas.
Mais ayons confiance, l’espoir fait vivre! « Un jardinier me dit un jour cette parole ingénue et profonde: Si Job avait planté des fleurs sur son tas de fumier, il aurait eu les fleurs les plus belles du monde. » Edmond Rostand
Ce bref coup d’æil dans le rétroviseur vu au goût du jour, concernant beaucoup d’entre nous, est sensé suggérer ce que l’on a été ou exposer ce que l’on peut être dans une vie… et sa conclusion sociale, un peu amère, est teintée d’espérance.
Ne négligeons pas le conseil de la chanson de François Valéry: « Aimons nous vivants. N’attendons pas que la mort nous trouve du talent. »
Puissions-nous, grands-parents et arrières grands-parents de tous les âges et de tous les temps, être les acteurs de la continuité, les relayeurs qui donnent un sens à la vie, la vie qui continue, la vie si fragile et si puissante. La vie en promesse et en devenir prend alors dimension d’éternité…de cette éternité que nous avons commencée il y a ou 80 ans.
Le diamant, emblème de ce jour est luiaussi éternel !
Si le mystère plane sur ce qui a scellé nos soixante ans de vie commune, ponctués de chagrins et illuminés de grandes joies, ce mystère n’existerait pas sans la présence d’un respect réciproque: nul être au monde n’a le droit de s’imposer à un autre.
Un seul espoir reflète l’esprit actuel imprimé par le cours de notre existence : celui de quitter ce monde, le plus tard possible, face aux visages souriants bien aimés. C’est un fait, les anciens ne sont pas convaincants. Peut-être, mais nous avons le physique de l’emploi pour vieillir en beauté, en gardant l’espérance, en pensant aux siens, en attendant d’autres printemps en toute sérénité.
C’est là une façon de voir l’avenir à travers l’empreinte d’un passé.
René Felix
Là où la métaphysique échoue totalement | Le Lien Urantien — Numéro 32 — Hiver 2004 — Table des matières | Absence |