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Le Livre d'Urantia au Burkina Faso | Le Lien Urantien — Numéro 76 — Décembre 2016 — Table des matières | Comment Vivre Avec l'Esprit Ouvert |
Robert Mondange
Depuis que j’ai quitté l’Armée de l’Air, il y a de nombreuses années, je me suis rendu à titre personnel, pour des actions humanitaires en Côte d’Ivoire, dans un village qui s’appelle Assikoi et qui est situé à 120 km d’Abidjan près de la ville d’Adzopé, rendu célèbre par Raoul Follereau. En 1995, il y avait quatre religions implantées: des catholiques, des méthodistes, des baptistes, des musulmans et bien sûr quelques religions typiquement africaines, qui d’ailleurs se mélangent parfois avec les autres religions.
Quand, j’ai découvert le village, en 1995, pour l’installation d’une bibliothèque, les jeunes m’ont demandé des Bibles que je n’avais pas, j’ai réussi à leur en envoyer mais avec l’accord de l’Imam, j’ai envoyé aussi des Corans. Je lis le livre d’Urantia depuis de très nombreuses années, années où il existait seulement sous forme de fascicules. J’ai fait partie de l’équipe de Guy Antequera que vous devez connaitre. D’ailleurs, je suis toujours en contact avec lui. Pour en revenir à mes expériences d’autres religions se sont implantées souvent des évangélistes. J’aurai bien évidemment voulu parler de notre Livre, mais c’est très difficile.
Dans le village qui est essentiellement agricole, il y a 3 écoles primaires, un collège, un dispensaire et le village a été érigé en sous-préfecture. Pour que Le livre d’Urantia soit accepté et même pour qu’il ne soit pas rejeté la tâche est énorme. Il y a d’une part les religions en place qui vont s’y opposer, d’autre part il y a des illettrés, des gens dont le niveau de connaissance ne leur offre pas les moyens d’appréhender tous les concepts du Livre, quelques érudits qui ont soit leur religion, soit qui contestent tous les fondements religieux. Reste quelques jeunes, bien souvent revenus au village avec un BAC en poche, qui pourraient peut-être s’intéresser au Livre, à condition d’arriver à « vaincre » leur implication dans les autres religions.
Je ne connais pas de solution miracle pour implanter le Livre. Il faudrait être sur place, chose que je ne peux plus faire et avec de la patience et beaucoup de temps, nous pourrions aboutir à quelque chose. Ou alors, essayer de cibler quelques personnes au village, leur envoyer quelques livres, mais il y a le cout de l’envoi, le problème de la douane. Alors, peut-être que si ces personnes lisaient le livre, si ces personnes correspondaient avec un lecteur français, il serait possible d’aboutir. Mais, là aussi, il y a le problème de l’accès à Internet.
Pour la ville, je ne connais pas très bien, à Abidjan par exemple, le problème est très délicat. Il y a de très nombreuses religions implantées, avec presque une église dans chaque quartier, tout au moins dans les quartiers populaires. Il sera très difficile de faire connaitre notre Livre.
Un petit complément d’information. En Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire et plus précisément dans la zone que je connais, les religions chrétiennes évangéliques se sont développées parce que dans les cultes, il y avait beaucoup de chants et de danses. Dans le culte catholique, les fidèles vont apporter leurs offrandes à l’autel en chantant et en dansant. Cela est très compréhensible parce que dans les villages et même dans certains quartiers des grandes villes, quartiers essentiellement populaires le culte du dimanche est en fait la seule « distraction » que peuvent « s’offrir » les gens. De ce fait, ils allient foi et « distraction ». Une fois le culte terminé, souvent assez long, les gens rentrent chez eux. C’est dur à dire, mais c’est la vérité.
Mais, si nous voulons faire connaitre le Livre, il faut tenir compte de ce fait. Autre chose, en Côte d’Ivoire, il y a énormément de langues locales. C’est d’ailleurs, ce qui explique la longueur des cultes, ils sont dits en français, puis dans la langue locale. Dans la région que je connais c’est le Hatier. Il existe même une tradition de la Bible en langue locale et ce n’est pas le seul endroit en Côte d’Ivoire. Il y a des traductions bibliques dans des dialectes nigérians. Donc, il faut intégrer tous ces paramètres, si nous voulons diffuser le Livre. Sans compter sur l’illettrisme, l’animisme et la sorcellerie. Toutefois, l’animisme n’est pas un obstacle majeur ».
Je rajoute que beaucoup de gens ne connaissent pas Internet que beaucoup n’y ont même pas accès. Il faut donc trouver une autre solution.
Fraternellement.
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