© 2004 Seppo Kanerva
© 2004 Association Urantia d'Espagne
Seppo Kanerva
Helsinki, Finlande
Conférence internationale de l’AIU, Dourdan, France, 4 août 2002
La personnalité est l’un des mystères non résolus de l’univers (LU 5:6.2, Le Livre d’Urantia 5, p. 6_2). Ainsi, si nous parvenions à résoudre ce « mystère de l’univers » en une vingtaine de minutes, nous assisterions à un miracle d’une ampleur qui bouleverserait l’univers, et pas seulement la Terre. N’ayez crainte ! Rien d’une telle ampleur ne se produira. Au contraire, ce que vous allez entendre est la compréhension d’une personne perplexe qui a étudié la question et imploré, à la manière d’un « de profundis, je vous l’affirme, Domine », qu’une sagesse surhumaine guide son esprit tandis qu’elle tente de comprendre la question et de partager sa compréhension avec vous.
Avant d’aborder la question de la personnalité, je dois expliquer ce que j’entends par « personnalité ». La personnalité est cette qualité ou cet aspect de l’être humain ou suprahumain qui garantit que vous resterez toujours vous-même (LU 16:8.4). Selon les lois de l’évolution, tout ce qui reste de vous est sujet à d’innombrables changements, sujet à la croissance ou au déclin, au progrès ou à la régression, mais votre personnalité demeure la même, inaltérée (LU 0:5.11, LU 112:0.9, LU 130:4.6; LU 140:4.7). Vous serez toujours vous-même, pour l’éternité. (LU 0:5.11, LU 13:0.5, LU 16:8.4, LU 112:0.1, LU 112:0.8, LU 112:5.20, LU 140:4.7)
Pour comprendre les enseignements révélés sur la personnalité, il est utile de distinguer ce qu’est la personnalité de ceux qui en ont une. Dans la révélation, ce même mot a au moins ces deux significations. Pourtant, il est souvent extrêmement difficile, voire impossible, de déterminer dans quel sens il est utilisé.
La personnalité n’est ni un corps, ni un mental, ni un esprit ; elle n’est même pas l’âme (LU 0:6.8). La personnalité est une valeur (LU 5:6.3). La personnalité est une qualité (LU 5:6.3). Ce n’est pas une entité ; elle n’a pas d’identité ; c’est plutôt un don qualitatif, un aspect. Être une personnalité signifie être connecté au circuit de personnalité du Père. Et une entité créée est personnelle ou non ; contrairement à l’âme, la personnalité n’est pas une acquisition ou un accomplissement graduel (LU 5:6.3, LU 30:1.113).
Arrêtez-vous et réfléchissez à ce que cela signifie lorsque, pour l’éternité, vous serez toujours vous-même ; que vous ressentirez toujours que ceci ici est moi. Le Père Universel est la seule source de personnalité et le seul dispensateur ( LU 5:6.3, LU 6:5.3, LU 7:7.4), et puisque ses dons sont impérissables et éternels, nous pouvons en déduire que la personnalité est une garantie de votre existence éternelle, si vous le désirez. La personnalité est un don potentiellement éternel (LU 112:1.1). C’est un don unique et choisi que le Père Universel, dans son amour insondable, offre à chacun de nous. Notre Père vous aime, vous aime infiniment. Il vous aime tellement que sa volonté est de devenir vous, votre personnalité ; sa volonté est de fusionner, de devenir – sous la forme du Moniteur de Mystère prépersonnel, un autre don accordé avec amour – une partie inséparable de vous, de ne faire qu’un avec vous. Telle est la volonté du Père. Il vous suffit de le réaliser.
Mais le Père n’est pas un intrus ; il ne s’impose pas à vous ; il ne vous impose pas son amour. Il respecte toujours votre volonté. Si vous choisissez de ne pas être éternel, si vous choisissez de ne pas être vous-même, de ne pas laisser le Père être une partie inséparable de vous, si vous choisissez de rejeter l’amour du Père, votre volonté sera faite. Votre volonté est absolue concernant ce choix. Chacun de nous aura l’occasion de faire ce choix crucial, et nous devons le faire en exerçant notre libre arbitre, notre liberté de choix – un don supplémentaire offert gratuitement par le Père (LU 54:2.2, LU 542:4.1).
Contact et relation avec Dieu le Père. La personnalité est conférée à un individu par le Père (LU 0:5.5) entre la naissance et l’octroi du Moniteur de Mystère (Changeur de Pensée) ; ainsi la personnalité est un don du Père Universel, qui est la personnalité originelle elle-même (LU 0:5.4, LU 0:5.11, LU 5:0.2, LU 6:5.3, LU 7:7.4, LU 21:2.6, LU 33:2.2). La personnalité est un circuit par lequel le Père et une entité personnelle sont en contact direct (LU 40:5.3) ; une personnalité réagit au circuit de personnalité du Père (LU 5:0.2, LU 12:3.1, LU 16:8.19). Le circuit de personnalité du Père fonctionne également comme un canal d’adoration des créatures vers Dieu (LU 5:3.2 ; LU 16:8.18-19). La personnalité est capable d’une coordination quasi illimitée avec la Déité (LU 0:5.2, LU 16:8.19). La réalité même de la personnalité, son existence même, est proportionnelle à sa relation avec la divinité (LU 54:1.4). La personnalité peut consacrer son libre arbitre à l’accomplissement de la volonté du Père, et c’est le don le plus précieux, le seul et unique présent qu’un mortel puisse faire à Dieu (LU 1:1.2, LU 112:0.10).
Caractéristiques et attributs inhérents à la personnalité. La personnalité peut être décrite comme l’élément unificateur de toutes les composantes physiques, mentales et spirituelles d’une entité ou d’une individualité, qu’elle soit humaine ou céleste ; finie, absonite ou absolue (LU 0:5.11, LU 12:6.5, LU 16:8.2; LU 56:4.2).
Chaque personnalité est unique ; il n’y a pas de doublons, aucune personnalité n’est identique (LU 16:8.3, LU 103:1.1, LU 112:0.12). Puisque chaque personnalité est distincte de toute autre, la personnalité, en tant que phénomène, doit être sujette à une diversification illimitée (LU 0:5.2).
La caractéristique la plus remarquable de la personnalité est qu’elle ne change pas (LU 0:6.8, LU 112:0.15). La personnalité est immuable face au changement (LU 112:0.9). Vous resterez toujours vous-même. Et ce, malgré le fait que nous observions tous des changements en nous-mêmes et chez les autres. Notre corps change, notre esprit change, nos opinions changent, nos attitudes changent, notre caractère change ; la compréhension augmente, la réponse aux directives spirituelles change, et la condition même de l’existence de l’âme est la croissance de l’âme. Mais au milieu de tous ces changements, de toute cette croissance, la personnalité reste inchangée. La personnalité, immuable en elle-même, possède donc la remarquable caractéristique de pouvoir coexister avec des changements illimités tout en conservant à jamais son identité (LU 130:4.6, LU 112:5.20). La vie humaine est un changement constant des facteurs de vie, unifié par la stabilité de la personnalité immuable (LU 112:5.20).
La personnalité est ce qui survit, dépositaire de l’identité de l’âme. Elle a un potentiel d’éternité (LU 112:1.1). Mais si une créature dotée du libre arbitre choisissait de ne pas survivre, la personnalité impérissable correspondante serait alors absorbée par l’âme supérieure de la création et deviendrait partie intégrante du Suprême (LU 2:3.4, LU 117:4.2).
Seule une personnalité peut être consciente d’elle-même (LU 16:8.5). Seule une personnalité est intellectuellement consciente de sa réalité, et une caractéristique concomitante de la conscience de soi est la capacité de reconnaître non seulement mon existence, mais aussi celle d’autres personnalités. Cela signifie qu’une personnalité a une expérience personnelle et individuelle du cosmos et de ses réalités ; qu’elle est capable de voir sa place et son identité dans le vaste domaine des personnalités cosmiques (LU 16:8.6). La conscience de soi de la personnalité humaine est caractérisée par un libre arbitre relatif (LU 16:8.7).
Aucune personnalité, cependant, n’est prédestinée à agir d’une certaine manière ou à prendre des décisions prédéterminées, même si l’être humain est soumis et conditionné par des énergies fondamentales, tant dans sa constitution physique et biologique que dans son mécanisme de contrôle électrochimique (LU 16:8.15). Les êtres personnels ne sont jamais des automates programmés pour agir d’une manière particulière. Cela est dû au fait que la personnalité conférée par le Père est dotée de l’attribut du libre arbitre, de la liberté de choix (LU 5:6.8, LU 16:8.5-6, LU 54:2.3, LU 54:3.1, LU 66:8.6, LU 112:3.7, LU 118:7.7). La personnalité ne se manifeste jamais sans la volonté humaine (LU 112:3.7). La liberté de choix et le libre arbitre doivent être compris comme impliquant un examen sincère des avantages et des inconvénients de toute action ou de tout acte à entreprendre, et non comme le simple désir d’une personne ou sa réaction à un stimulus physiologique. Cependant, les choix humains sont influencés par la constitution physique, l’hérédité et les pulsions biologiques, les caractéristiques animales, etc. Et les nombreuses agences spirituelles conçues pour nous assister dans notre croissance spirituelle font de leur mieux pour nous persuader, par leurs efforts inaperçus et discrets, de choisir sagement. Ainsi, le libre arbitre humain n’est que relativement libre. Pourtant, il existe un domaine particulier où la volonté humaine est absolue : la création ou l’inhibition de la création de ce soi éternel et survivant qui est le sien par choix dépend de la volonté humaine. Aucun autre être, force, créateur ou agence dans tout le vaste univers des univers ne peut interférer à quelque degré que ce soit avec la souveraineté absolue du libre arbitre mortel tel qu’il opère dans le domaine du choix, tel qu’il se rapporte à la destinée éternelle de la personnalité mortelle qui choisit.
Puisque le libre arbitre implique une séparation potentielle et réelle entre la volonté humaine et la volonté divine, il est donc la source et l’origine du mal et du péché (LU 54:3.1). C’est pourquoi beaucoup souhaiteraient que Dieu ne nous ait pas dotés, nous les humains, du libre arbitre même relatif dont nous jouissons actuellement, mais qu’il ait plutôt choisi de nous forcer à faire sa volonté. S’il l’avait fait, cela aurait constitué une garantie absolue contre tout mal. De telles idées ne sont pas rares, même si elles vont à l’encontre de la volonté du Père. Sa volonté est que les personnalités humaines, de leur plein gré, désirent être semblables à Dieu et cherchent à faire sa volonté. Dieu refuse de forcer l’homme à penser ou à agir contrairement aux choix qu’il a lui-même faits dans l’exercice de son libre arbitre (LU 66:8.6). Pour que l’homme soit véritablement libre, il doit inévitablement jouir de la liberté de faire le mal et de rejeter la volonté du Père. Dans ces circonstances, une personnalité en évolution doit également avoir le choix entre la confusion, la perturbation et l’autodestruction. La possibilité d’une autodestruction cosmique est inévitable si la personnalité en évolution veut être véritablement libre dans l’exercice de sa volonté finie (LU 118:7.7). La volonté de Dieu est que les humains participent librement et personnellement à la longue lutte évolutive, d’abord pour améliorer progressivement leurs conditions de vie, progresser pas à pas et finalement atteindre les âges de lumière et de vie (LU 54:2.3). Il faut cependant se rappeler que le mental matériel est le lieu où les personnalités humaines vivent, sont conscientes d’elles-mêmes, prennent leurs décisions, choisissent ou rejettent Dieu, deviennent éternelles ou sont détruites (LU 111:1.3). La personnalité elle-même n’est pas une entité, elle n’a pas d’identité ; la personnalité n’est pas la composante du moi humain qui prend les décisions ; cette composante est le mental. Or, le mental est l’une des composantes que la personnalité unifie. Il existe aussi dans l’univers des mentals dépourvus de libre arbitre, des mentals incapables de faire des choix libres. Par conséquent, le mental ne sera doté de la prérogative du libre arbitre que s’il a reçu la personnalité.
Chaque fois qu’une personnalité humaine prend des décisions impliquant des considérations morales ou des choix spirituels, s’efforçant de trouver la vérité et de saisir des significations universelles ; chaque fois qu’elle se demande s’il faut agir avec amour désintéressé, servir ses semblables, être loyal envers son groupe, coopérer avec les autres, faire la volonté du Père, l’adorer, poursuivre les valeurs divines, dans tous ces cas, la personnalité exerce un libre arbitre relatif (LU 16:8.7-LU 16:9.4). Nombre de ces cas peuvent être définis comme des situations exigeant un choix moral : un choix entre le bien et le mal ; ou un choix éthique entre une conduite égoïste ou altruiste qui affectera d’autres personnalités.
La personnalité est ainsi caractérisée par la moralité ; cette conscience qui implique que, lorsqu’une personne doit faire un choix et peser le pour et le contre d’un acte futur, elle choisit consciemment entre le bien et le mal, en tenant compte de l’effet que cet acte aura sur d’autres personnalités – humaines, cosmiques ou divines –, oubliant ou étant inconsciente de son propre plaisir ou intérêt. Un enfant, dépourvu de personnalité, ne peut agir qu’en fonction de son propre intérêt et de ce qui lui procure du plaisir.
Le Changeur de Pensée ne peut pénétrer l’esprit d’un enfant avant qu’il ait pris sa première décision morale, avant qu’il ait choisi entre le bien et le mal. Puisque la moralité n’est acquise qu’avec la personnalité, on peut conclure sans risque qu’un enfant doit être une entité personnelle à l’arrivée du Changeur de Pensée. Il convient de souligner que la capacité de faire un choix et d’exercer son libre arbitre n’implique pas nécessairement un choix ou une décision morale. Néanmoins, le libre arbitre est un attribut essentiel de la personnalité. On peut donc conclure qu’un enfant est doté de la personnalité et qu’il est un être personnel dès l’enregistrement de son premier acte de volonté.
Une autre caractéristique, peu évidente chez un jeune enfant, est la conscience de la causalité, la prise de conscience que tout ce qui se produit a une cause, que chaque action a une raison, et que cet événement ou cette action peut être ou redevenir la cause d’un autre effet. Cette capacité à reconnaître la causalité est une caractéristique inhérente à l’être humain ; elle n’apparaît qu’au fur et à mesure de la croissance de l’enfant. Mais ce n’est pas le cas du comportement causalement réactif. Un être humain ne devient automatiquement réactif à la reconnaissance de la causalité qu’avec l’octroi de sa personnalité (LU 16:8.15). Ainsi, seule une personne peut utiliser consciemment la causalité, le fait qu’un acte a son effet – parfois l’effet désiré, parfois un effet inattendu. Il y a ensuite un processus d’apprentissage pour identifier l’effet qui suit chaque acte.
La reconnaissance et l’utilisation de la causalité se limitent initialement à la causalité physique, celle qui touche aux domaines de la matière et de l’énergie. On apprend rapidement que les causes physiques ont systématiquement les mêmes effets physiques. Mais on réalise aussi très vite que son propre comportement est la cause de certains effets.
Très tôt, un enfant commence à tester ses limites et ses capacités, apprend à accomplir sa volonté et se comporte comme si l’univers entier n’existait que pour lui, afin de satisfaire ses moindres désirs et caprices. Après de nombreux essais et erreurs, et à la suite de nombreuses déceptions et désillusions, cet enfant commence à reconnaître qu’il est dans son intérêt de se comporter en tenant compte des autres, de leurs droits et de leurs désirs, de tenter de concilier sa volonté avec celle d’autrui. Il reconnaît l’existence du bien et du mal et finit par en déduire qu’il a l’obligation de se comporter moralement.
Mais une personnalité a la capacité d’aller plus loin. La personnalité est un don de Dieu, et elle s’accompagne de la capacité d’être conscient de Celui qui fait ce don. C’est une manifestation de la causalité. Tôt ou tard, une personnalité commence à ajuster sa conduite en fonction de sa conscience de l’existence de son Père, du fait que le Père est la raison de son existence, et de celle de ses compagnons humains, qui sont donc ses frères. Elle commence à déterminer sa conduite en accord avec ce qu’elle conçoit comme la volonté du Père. Elle réalise qu’aimer le Père est le moins qu’elle puisse faire. Elle réalise que servir ses semblables avec amour est le moins qu’elle puisse faire (LU 16:8.15-17).
La relation entre personnalité et causalité comporte un autre aspect : la relative affranchissement des liens de causalité (LU 5:6.8). L’octroi de la personnalité à la créature confère une relative affranchissement de toute réaction servile à la causalité antérieure… Il existe une parenté de spontanéité divine dans toute personnalité (LU 5:6.9). Cela signifie que les personnalités peuvent exercer leur libre arbitre et, dans une certaine mesure, se libérer des chaînes d’une dépendance absolue à la causalité antérieure. Seul un être personnel peut, dans une certaine mesure, exploiter la causalité pour ses propres intérêts plutôt que d’en dépendre. Un être personnel n’a pas besoin d’agir ou de se comporter d’une manière où la causalité prédéterminerait ses actes ou son comportement. L’absence de causalité antérieure implique, par exemple, qu’une personnalité humaine est capable, dans une certaine mesure, de remettre en question, de modifier et d’ennoblir ses pulsions et besoins biologiques et matériels. Elle peut résister à ses pulsions animales qui la poussent à rechercher uniquement son propre bien et se montrer altruiste.
Être libérée des entraves de la causalité permet à une personnalité d’être créative (LU 5:6.4). Une personnalité ne crée pas seulement des choses matérielles, de l’art, des institutions, des organisations, des systèmes, des règles et des lois, ou encore de la philosophie, de la science, de la religion, etc., mais elle se crée aussi elle-même. Une personnalité détermine en grande partie qui elle est, ce qu’elle est et ce qu’elle sera (LU 5:6.6), qu’elle soit, en temps voulu, un finalitaire glorifié et parfait ou quelqu’un qui est caractérisé comme s’il n’avait jamais existé.
Tout ce qui précède peut contribuer à éclairer, sans toutefois apporter de réponse complète et définitive, la question souvent posée : à quel âge la personnalité est-elle conférée ? Un nouveau-né a-t-il une personnalité ? Ou peut-être même un embryon ou un fœtus ? L’avortement équivaut-il à tuer une personnalité humaine ? Nous savons que, contrairement à l’arrivée du Moniteur de Mystère, le moment exact où la personnalité est conférée n’a pas été révélé ; mais nous pouvons en déduire qu’elle doit survenir avant l’arrivée du Moniteur de Mystère. Mais dans combien de temps ? Une analyse des caractéristiques et des qualités de la personnalité, et le fait qu’un mental (et le mécanisme cérébral qui lui permet de fonctionner) doit être disponible avant que la personnalité puisse être conférée, pourraient apporter une solution au problème. Nous savons que la capacité d’acquérir une personnalité humaine est potentiellement contenue dans le don mental de l’être humain (LU 5:6.6). Mais une personnalité expérientielle ne peut être considérée comme une réalité active et fonctionnelle qu’après que le véhicule vital matériel de la créature mortelle a été touché par la divinité libératrice du Père Universel [LU 5:6.6]. Ce contact divin libérateur du Père n’est mentionné que dans cette courte phrase de révélation. J’ose supposer que ce « contact » signifie l’activation du potentiel mental de personnalité, l’effusion réelle de la personnalité. Il nous a également été révélé qu’il existe deux types d’archivistes : 1. Les directeurs du recensement tiennent un registre de toutes les créatures volitives. Ils enregistrent l’existence d’une créature douée de volonté au moment où la première action volontaire est accomplie (LU 24:2.7, LU 37:8.4), et que Salsatia, la directrice du recensement de Nébadon, travaille en étroite collaboration avec les archivistes de personnalité. 2. Les archivistes de personnalité archangéliques, qui s’occupent de tenir à jour les archives de chaque mortel du temps depuis le moment de la naissance à travers la carrière universelle jusqu’à ce que cet individu… quitte Salvington. [LU 37:3.7] Les directeurs du recensement font donc une entrée dans leurs archives au moment du premier acte volontaire d’un humain, mais on nous dit que les archivistes de personnalité font une entrée dans leurs archives au moment de la naissance d’un individu. La volonté étant une caractéristique inaliénable, la personnalité ne peut être conférée avant que le premier acte de volonté soit observé et enregistré. Je suppose que ce premier acte de volonté survient très peu de temps après la naissance, peut-être quelques années plus tard, mais pas à la naissance, et encore moins avant. Pour nous dire que les archivistes de la personnalité classent « dès la naissance »,Il ne doit s’agir que d’une approximation. Considérant que leurs archives couvrent l’intégralité de la carrière d’un humain dans l’univers local, les révélateurs pourraient considérer comme suffisamment précis le moment de la naissance comme le moment de la constitution de l’archive ; ou bien les archivistes pourraient considérer le premier jour du nouveau-né comme le moment de la personnalité, de sorte qu’ils commencent l’archive correspondante dès la naissance, même si l’enfant n’a pas encore acquis de personnalité. Si l’on se concentre sur les attributs de la personnalité énumérés ci-dessus – conscience de soi, exercice du libre arbitre, moralité et conscience de la causalité –, il est difficile de déterminer qu’une personne aussi jeune puisse manifester ou exprimer l’un d’entre eux. Il est donc prudent de conclure que la personnalité est encore absente à cette époque reculée.
Une autre question, peu fréquente, est la suivante : puisque la personnalité, l’esprit, le libre arbitre, les facteurs héréditaires tels que le corps, l’intellect, etc., sont tous des dons divins, sont-ils d’une qualité si médiocre qu’ils facilitent et permettent à une personne de commettre des erreurs, des fautes, des actes mauvais, le péché et l’iniquité ; de porter de mauvais jugements, de faire des choix et des décisions irréfléchis, et même de se détruire ? Si une personne est coupable de tout cela, n’est-ce pas à cause des dons défectueux et imparfaits qui lui ont été donnés ? Cette question a été partiellement répondue dans la discussion précédente. Il est vrai que les dons divins ne sont pas parfaits, car la volonté de Dieu est que nous soyons des êtres perfectionnants, et non des êtres parfaits. Pourquoi telle est la volonté du Père serait un autre sujet. Pour l’instant, il suffirait de dire que c’est un privilège incompréhensible et suprême d’être imparfait, d’être des êtres perfectionnants qui aspirent sans cesse à la divinité et à la perfection. On nous enseigne que Dieu a pourvu ses enfants de toute l’aide spirituelle et de tout le soutien dont nous avons besoin dans nos luttes futures, et qu’il nous suffit d’accepter cette aide, qui est pleinement et gratuitement à notre disposition. On nous enseigne également la miséricorde et la justice incommensurables du Père, du Fils et de l’Esprit. Ils savent exactement qui nous sommes et d’où nous venons ; ils n’attendent rien de excessif de nous ; ils savent que nos dons sont imparfaits. Nous ne sommes jamais jugés sur nos imperfections.
La personnalité s’efforce d’exercer un contrôle toujours plus grand sur elle-même et sur son environnement en perpétuel changement (LU 112:2.15). Le but des univers évolutionnaires est la subjugation de l’énergie-matière par le mental, la coordination du mental avec l’esprit, et tout cela grâce à la présence créatrice et unificatrice de la personnalité. Ainsi, par rapport à la personnalité, les systèmes physiques deviennent subordonnés ; les systèmes mentaux, coordonnés ; et les systèmes spirituels, directifs (LU 116:6.1). La personnalité est ainsi caractérisée par une qualité inhérente parfois appelée « l’évolution de la domination », c’est-à-dire la progression vers la domination de l’esprit, et cela s’accomplit par une réponse volontaire et libre aux directives et aux enseignements transmis par l’Ajusteur de Pensée. Le but de toute l’évolution cosmique est d’atteindre la domination et le contrôle spirituels sur la matière par la médiation du mental personnel (LU 113:6.7; LU 116:6.1). Dans cette évolution, la personnalité est conçue pour fonctionner comme unificatrice du mental et de l’esprit dans le contrôle de l’énergie et de la matière. L’évolution totale du grand univers tout entier repose sur l’unification, par la personnalité, du mental contrôlant l’énergie avec l’intellect spirituel coordonné, et sera révélée lors de la pleine apparition du pouvoir omnipotent du Suprême (LU 116:5.15).
Tout cela est également la préoccupation de la personnalité humaine, qui est de progresser vers le contrôle mental spirituel, et de contrôler et soumettre l’énergie et la matière par le mental dirigé par l’esprit (LU 112:2.15).
Et c’est ce que nous essayons de réaliser chaque jour, ici, maintenant et pour toujours.
REMERCIEMENT : Deux études ont grandement facilité la rédaction de cet essai : 1) Personnalité, Identité, Soi et Selfhood, un article de Jean Royer, 2001 ; et 2) Sielu – Ajatuksensuuntaajan ja persoonallisuuden yhteistyön tulos, un discours prononcé par Matti Tossavainen en décembre 2001, publié dans Heijaste 2/2002, le 31 mai 2002.