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Une Étude du Maître Univers — Postface | Table des Matières | Appendice II. Le paradis et le maitre univers |
Nous avons tendance à considérer l’univers comme “une affaire qui marche”, comme quelque chose qui est là depuis longtemps et qui y restera encore longtemps. C’est une façon tout à fait légitime de considérer l’univers, car c’est une création durable. Au centre, il y a l’Ile stationnaire et l’univers de perfection éternelle. Nous vivons sur le bord extérieur de l’un des superunivers qui l’encerclent et dont l’évolution lente pointe vers la perfection. Plus loin, au-delà de nous, dans les régions de l’espace extérieur, se trouvent les nouveaux univers des âges futurs, ces grandes créations physiques qui sont en cours d’organisation en vue du déroulement des âges futurs. Encore plus loin, dans les régions éloignées de l’espace extérieur, la création physique commence à s’amenuiser jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, si ce n’est la quiétude de l’espace vide au fin fond de la création maîtresse.
Le maître univers est là depuis longtemps et restera là pour toute l’éternité future, mais il n’a pas toujours été aussi grand que maintenant. Si nous pouvions retourner dans le passé, il rétrécirait ; il y en aurait moins. Et plus nous retournerions dans le passé, moins il y aurait de matière physique - d’étoiles et de nébuleuses - dans les régions de l’espace extérieur. Finalement, nous pourrions retourner si loin dans le passé que nous découvririons qu’il n’y avait rien du tout dans l’espace extérieur, rien en dehors des sept superunivers, sauf l’espace vide.
À ce moment lointain du passé, même les superunivers seraient " éclaircis". Il y aurait alors moins d’étoiles que maintenant… Nous pensons au passé des superunivers d’il y a longtemps, celui d’avant le commencement de toute activité dans l’espace extérieur. Et nous pourrions penser à un temps encore plus ancien du passé.
Si nous continuions à conceptualiser notre voyage en arrière dans le temps, les superunivers continueraient de s’éclaircir, continueraient de rétrécir. Nous pourrions finalement penser à un moment du passé où il y avait comparativement peu d’étoiles et peu de nébuleuses dans les superunivers, où il y avait surtout de l’espace vide. Et, assez proche de ce moment, mais dans un passé éloigné, il n’y aurait rien au niveau d’espace des superunivers qui, comme les niveaux d’espace extérieurs de cette époque, serait vide de toute création matérielle.
Jusquelà, nous avons voyagé conceptuellement dans le passé jusqu’à un temps qui précède le commencement du présent âge de l’univers. Nous sommes retournés à un moment que les fascicules décrivent comme étant «proche de l’éternité» , et comme «l’aurore du temps» LU 23:1.3 Sommes-nous retournés en un temps passé qui précède tout le maitre univers? La réponse est “Non”, mais nous sommes remontés jusqu’au cœur éternel du maitre univers. Nous sommes retournés jusqu’à un moment du temps où il n’y avait que de l’espace vide dans les régions extérieures à l’univers central. (Seulement, à cette époque-là , on ne l’aurait pas appelé l’univers “central”, on l’aurait appelé simplement “l’univers”.) Et, à partir de là, aussi loin que nous puissions essayer de retourner conceptuellement, les choses seraient toujours les mêmes, rien ne changerait: il y aurait toujours le Paradis au centre, et Havona autour. Aussi loin que nous remontions dans le temps, ceci demeurerait inchangé; ceci est le cœur éternel , sans commencement, du maitre univers. Ceci est le système éternel Paradis-Havona , et il n’a pas d’origine dans le temps.
Le concept du maitre univers tout entier est éternel ; il vit à jamais dans le mental de ses Maitres Architectes. Ces êtres sont superfinis, ce sont les “bleus” du plan général de Dieu pour la totalité de la maitresse création. LU 31:9.1
La réalité du maitre univers plonge ses racines dans l’éternité passée, dans l’existence sans commencement de Havona. LU 8:1.9 Sa première expression était la perfection de Havona dans le premier âge de l’univers. LU 14:0.1 L’expression suivante est dans le deuxième âge de l’univers (le présent âge) dans lequel les univers imparfaits du temps entrent en relation avec le parfait univers central d’éternité pour former le grand univers de perfection évolutionnaire croissante. LU 0:1.8; LU 0:2.16 Son expression finale concerne les univers extérieurs présentement inhabités et leur relation future avec le grand univers. Ces créations physiques de l’espace extérieur en cours de mobilisation ne sont ni habitées ni organisées ; elles encerclent le grand univers présentement habité et organisé. LU 0:1.8; LU 0:2.18; Appendice III § 3, Un inventaire des six niveaux d’espace)
Dans cet appendice, nous avons l’intention d’examiner les antécédents du maitre univers. Nous proposons de commencer cet examen dans le passé au moment où il n’y avait rien, si ce n’est de l’espace vide en dehors de Havona. C’est Havona dans le premier âge de l’univers. Si nous pouvions par la pensée revenir à l’aube du temps, alors, nous pourrions essayer de remonter encore plus loin, avant le temps même, dans l’éternité passée. Nous pourrions essayer de visualiser les conditions qui prévalaient “avant” Havona. De telles idées concernant “l’avant Havona” ne seraient pas des réalités factuelles, mais elles pourraient cependant être des concepts valables. Les fascicules trouvent utile le concept d’un temps avant l’existence de Havona, un «temps» qui précèderait l’existence de l’Esprit Infini. LU 8:1.4, LU 8:1.10 Les fascicules parlent de ce concept d’un tel moment hypothétique comme étant «l’aurore de l’éternité.» LU 31:9.3
Si nous restons au niveau de la réalité factuelle, aussi loin que nous essayions de remonter dans le temps par la pensée, le noyau interne du maitre univers l’univers central et divin - est toujours là; il est éternel. LU 14:0.1 Cette création modèle de perfection divine est tout aussi éternelle que l’Esprit Infini, la troisième Personne de la Déité. LU 8:1.8
Quand nous parlons de Havona au premier âge de l’univers, qu’entendonsnous exactement par ce concept ? Ce concept de l’univers central diffère radicalement de l’histoire qui nous est rapportée dans les fascicules. Les fascicules décrivent Havona dans l’âge présent, le deuxième âge de l’univers, et il s’est passé beaucoup de choses dans Havona pendant cet âge. Essayons d’examiner la création centrale telle qu’elle existait autrefois, au premier âge de l’univers. Nous pourrions tout d’abord considérer la structure physique de l’univers central, puis nous examinerions les activités de personnalité dans cet Havona du premier âge. (Voir aussi, Appendice VI § 3. Paradoxes dans le statut de Havona.)
La meilleure description de la structure physique de l’univers central est donnée dans les fascicules à la page 152, paragraphes 3 à 11 LU 14:1.1. On nous donne un tableau de Havona qui a été simplifié sous la forme de trois unités majeures: les satellites du Paradis, les circuits de Havona et les corps de gravité obscurs. Comment décrirons-nous ces créations physiques au premier âge de l’univers ?
La construction matérielle de ces satellites paradisiaques n’est semblable à aucune autre dans toute la création. LU 13:0.2 Les sept mondes du Fils sont de nature physique identique, mais chacun des 14 autres est unique (ibid). Ceci signifie qu’il y a 15 sortes de matérialisations qui nous sont complètement inconnues.
Tel est le tableau présenté par Havona au premier âge. Pour autant que nous le sachions, le deuxième âge de l’univers n’a produit qu’un seul changement de nature physique dans Havona; dans le deuxième âge, la supervision de pouvoir de l’univers central a été intégrée à la supervision de pouvoir des superunivers LU 29:1.3 ceci a nécessité le stationnement de certains centres de pouvoir sur les mondes de l’Esprit (p.321, 2) et sur les circuits de Havona; Si l’on compare le Havona physique «d’hier» avec le Havona physique «d’aujourd’hui», il semble n’y avoir que très peu de changements ; mais, si l’on compare de la même manière les activités des personnalités, il y a beaucoup de changements.
Havona, au premier âge, a dû être un univers complètement existentiel ; il ne pouvait rien contenir de nature expérientielle (actuelle). Pour autant que nous puissions le déterminer, les Sept Maitres Esprits furent les premières personnalisations de la déité expérientielle. LU 10:2.7 Ceci signifie que les Sept Maitres Esprits n’étaient pas présents au premier âge de Havona ; et, s’ils n’étaient pas présents, il n’y avait pas non plus la foule des créateurs et créatures dont l’origine est subséquente à l’origine des Maitres Esprits. En gardant cela en mémoire, explorons les activités probables qui ont pu caractériser Havona au premier âge de l’univers:
Quand on examine Havona au premier âge, nous voyons une perfection existentielle sans défaut, et il est improbable qu’il y ait pu y avoir une progression évolutionnaire quelconque de la part des natifs de Havona. LU 14:4.14; LU 19:6.4 Il semble probable qu’une croissance de nature évolutionnaire n’ait pu apparaitre sur Havona que longtemps après le commencement du deuxième âge, et peutêtre même pas avant l’arrivée effective de Grandfanda. Au premier âge, il n’y avait pas sur Havona la double progression des ascendeurs du superunivers et des descendeurs du Paradis. Cette double procession fut inaugurée par un évènement qui eut lieu quelque temps après le commencement du deuxième âge, à savoir l’arrivée de Grandfanda, le premier ascendeur mortel à atteindre la création centrale. LU 24:6.5; LU 26:5.1
De nombreuses personnalités, maintenant actives sur Havona, n’étaient pas présentes au premier âge. Parmi celles-ci, on notera: les Guides de Diplômés LU 24:7.5, les servites de Havona LU 25:1.2, les supernaphins secondaires LU 26:2.4, et les supernaphins tertiaires LU 26:2.7. En fait, presque tous les types d’êtres, dont on nous a fait part, étaient absents des sept circuits de Havona au premier âge, à l’exception des Éternels des Jours et des natifs de Havona. Au premier âge de l’univers, l’univers central manquait de ces choses et de ces êtres qui y ont été depuis lors introduits du fait qu’il est devenu une création nucléaire par rapport aux sept superunivers (cytoplasmiques). Havona, au premier âge, n’avait pas de relations externes parce qu’il n’y avait rien d’externe, sauf l’espace vide ; il n’avait de relations qu’avec lui-même ou vers l’intérieur, vers le Paradis.
Nous avons considéré d’une façon assez détaillée les activités qui ont eu lieu au premier âge de Havona. Existait-il autre chose ? Faisons l’inventaire de tout ce qui a une existence effective dans le premier âge de l’univers:
Toutes ces réalités sont éternelles ! Les Déités du Paradis et la Trinité, les trois Absolus, l’Ile du Paradis et ses citoyens ainsi que Havona avec ses natifs – tous ces êtres, ces entités et ces créations sont existentiels, et constituent l’inventaire de l’originel – le noyau éternel du maitre univers et de la réalité totale. Si nous devions essayer, par la pensée, de revenir plus loin encore en arrière, nous nous éloignerions de la réalité factuelle. Néanmoins, il serait encore possible d’entretenir des concepts valables au sujet de ces choses et de ces êtres qui sont conceptuellement (sinon factuellement) antécédents aux existences éternelles du premier âge de l’univers.
Il y a des degrés dans les relations de source entre les réalité s éternelles, qui sont paradoxales lorsqu’on les voit dans notre perspective temporelle. Nous sommes tentés de dire: «si ces réalités éternelles étaient venues à l’existence dans le temps, alors ce qui est Source doit être plus vieux que ce qui en est Dérivé». Si nous pouvions envisager le concept d’un âge Zéro – un âge précédant le premier âge de l’univers– nous aurions alors une perspective à partir de laquelle nous pourrions essayer d’analyser certaines de ces relations. (Le concept d’un âge Zéro est celui d’un état de fait précédant l’existence de l’Esprit, de Havona et de la Trinité). En faisant une comparaison entre ce qui est Source et ce qui est Dérivé, nous trouvons trois degrés dans les relations de source entre les réalités éternelles:
Cette ligne de raisonnement commence avec le concept de «éternel», qui serait l’équivalent du premier âge. Elle introduit alors le concept de «plus éternel», qui serait comparable à l’âge Zéro. Nous avons alors le concept de «le plus éternel», qui équivaudrait à l’idée d’un «concept pré-Zéro». Et, si nous pouvons imaginer un «concept pré-Zéro», peutêtre pouvons-nous imaginer au moins un pas de plus en arrière de cette idée, peutêtre pouvons-nous atteindre le concept de «l’avant pré-Zéro». Examinons maintenant le concept de l’hypothétique âge Zéro pour retourner alors dans l’éternité passée aussi loin que l’imagination nous entrainera.
Nous pourrions essayer d’améliorer notre concept de l’âge Zéro en le nommant autrement, soit «le premier âge antéunivers». Tandis que nous entrons dans cet âge hypothétique, nous laissons la réalité factuelle derrière nous, mais nous ne nous séparons pas du concept valable. Comme nous faisons l’inventaire du contenu de l’âge Zéro, nous devrions d’abord noter l’absence de la Trinité du Paradis, de l’Esprit Infini et de l’univers central. Le concept de l’âge Zéro est pré-Esprit, donc pré-Havona ; et, sans l’Esprit, il n’y a pas de Trinité. Dans l’âge Zéro, nous trouvons les réalité s suivantes:
Ceci, donc, est l’inventaire des réalité s absolues dans l’âge Zéro. Cependant, pouvons-nous être sûrs qu’aucune réalité subabsolue n’est actuellement présente dans cet âge ? C’est discutable. Considérons l’âge Zéro d’un peu plus près:
Nous pourrions penser au concept pré-Zéro comme au «deuxième âge anté-univers». Dans ce concept, nous nous éloignons un peu plus de la réalité factuelle. Néanmoins, faisons encore l’inventaire de qui est en existence ; mais nous devrions d’abord prendre note de l’absence du Fils Éternel et de l’Ile du Paradis. Dans le concept pré-Zéro, nous trouvons les réalité s suivantes:
C’est par le dépouillement de cette Personnalité Absolue (qui devient le Fils Éternel) LU 10:1.4 et par l’union avec le Fils dans la trinitisation de l’Esprit LU 8:0.3, que le Principe Volitif de la Déité, l’existence de «la possibilité de volonté autonome» LU 105:1.5, devient le Père Universel; et, dans la Trinité du Paradis, il échappe à sa diffusion dans la Déité totale. LU 0:3.23 Et, en soustrayant la Trinité de la Déité totale, il reste alors un reliquat infini sous la forme d’Absolu de Déité (et d’Absolu Universel) pour tous les âges futurs.
Nous devrions nous souvenir que ce concept pré-Zéro n’est pas une réalité factuelle. LU 10:3.4 Même le concept de l’âge Zéro, examiné précédemment, n’est pas une réalité factuelle ; mais tous deux sont des instruments utiles de pensée et, comme tels, tous deux sont des concepts valables. Même une projection plus avancée de notre pensée quant à «l’avant pré-Zéro» pourrait encore être valable en tant que concept.
Nous pouvons au moins avancer d’un pas dans l’exploration du «passé historique» de l’éternité passée ; nous pouvons faire l’effort de visualiser un concept qui est «Avant le pré-Zéro», un hypothétique «troisième âge anté-univers». Les fascicules nous fournissent un tel point de départ ; ils le mentionnent en tant que «moment statique hypothétique de l’éternité» LU 105:1.5. Nous rencontrons ici un concept qui présente un état de fait précédant la séparation du déifié et du non-déifié. Mais, même dans ce concept premier, les fascicules ne valident pas le monisme – «la doctrine selon laquelle il n’y a qu’une sorte de substance ou de réalité ultime» (Webster). Les fascicules ne valident pas le concept d’uniformité absolue au commencement de toutes choses. Les fascicules insistent sur le fait que ce concept de réalité postéternelle doit inclure le potentiel (la possibilité d’expression) de volonté autonome LU 0:3.22; LU 105:1.2 and LU 105:2.1.
Avant le pré-Zéro, nous envisageons un concept primaire pré-potentiel – un concept de ce qui existe avant même que les potentiels soient apparus. Ceci doit être le premier niveau de la fonction de la Déité totale – le niveau statique LU 0:1.4. C’est le «moment tranquille», le moment dans lequel la déité «est contenue en soi et existe en soi» (ibid.). La présence de la possibilité de volonté autonome, à ce moment éternellement éloigné, est prouvée par le fait que les potentiels furent séparés et se développèrent en dehors de la condition statique, et par le fait additionnel que ces potentiels se sont depuis lors actualisés par les techniques associatives, créatives et évolutionnaires.
Mais cette condition statique est plus qu’un concept valable. Cette condition statique est aussi une réalité factuelle. La Déité totale continue encore à fonctionner sur le niveau statique. L’existence continue du niveau statique de la réalité totale est soulignée dans les fascicules par la discussion sur L’Infinité LU 105:2.2 et par la discussion sur l’Un Universel de l’Infinité LU 105:2.11. Donc, à la conclusion de notre analyse de l’éternité passée, nous rencontrons plus qu’un concept valable, nous rencontrons une réalité factuelle: l’éternelpassé est aussi l’éternel-présent, et l’éternel-présent est aussi l’éternel-futur.
Dans notre exploration sur les antécédents du maitre univers, nous avons suivi la séquence conventionnelle des évènements présentée plusieurs fois dans les fascicules LU 105:2.3; LU 105:2.3. Dans cette narration, le Pré-Père émerge de l’Absolu laissant comme reliquat l’Absolu Non Qualifié et il unifie alors la présence émergée de la Déité totale (l’Absolu Qualifié) avec le Non-Qualifié par l’action de l’Absolu universel. Le Pré-Père donne alors l’expression duelle du Paradis et du Fils Éternel ; et, en tant que Père, il se joint maintenant au Fils pour trinitiser l’Esprit ; il s’unit avec le Fils et l’Esprit en tant que Trinité ; et il remplace sa précédente présence dans la Déité totale par la présence de la Trinité du Paradis.
Cette séquence d’évènements commence avec les Absolus de Potentialité–Absolu de Déité (Qualifié), Absolu Universel et Absolu Non Qualifié – et elle conduit à l’apparition des Absolus d’Actualité – le Fils, le Paradis et l’Esprit. Mais cette séquence pourrait être inversée. Si nous faisons appel à deux autres sources dans les fascicules LU 0:11.1; LU 0:12.1, il est possible de raconter l’histoire entière à l’envers –sauf que Dieu reste en tant que Première Cause dans les deux narrations. En tant qu’illustration de l’inversion de séquence dans les relations d’éternité, il sera profitable de narrer cette histoire au point de vue opposé.
Une autre histoire des origines. Cette narration commence par un examen de l’inévitabilité de la Trinité du Paradis LU 0:12.1. On croit que la Trinité était inévitable dès lors que le Père Universel choisit de s’exprimer lui-même en deux phases originelles – personnelle et non personnelle – et qu’il choisit alors de faire coordonner ces deux actualités actualisées par le mental. Cette séquence d’évènements commence avec Dieu en tant que réalité originelle et elle présente alors le Fils Éternel et l’Ile du Paradis – réalité personnelle et non personnelle — comme apparaissant dans la deuxième phase. Ailleurs (LU 11:9.3, on nous dit que l’expression du moi spirituel du Père dans le Fils Éternel est complétée par la révélation de son moi non personnel dans l’Ile éternelle.
Jusqu’à présent, nous avons, dans notre histoire, traversé deux phases: dans la première, nous trouvons le concept de Dieu en tant qu’être solitaire ; dans la seconde phase, il a accompli une expression duelle et opposée de lui-même. Il s’est exprimé lui-même spirituellement et personnellement dans le Fils et il a exprimé son moi non spirituel et non personnel dans le Paradis. Il n’est pas étonnant qu’il soit impossible de faire la différence entre l’esprit du Fils et l’énergie du Paradis, si ce n’est en leur donnant des noms différents LU 42:2.19. Tous deux viennent de trop près de la Source de toute réalité pour être discernable d’une autre façon LU 56:1.5.
Au troisième stade du développement séquentiel des évènements, Dieu choisit de coordonner les réalités duelles du personnel et du non personnel par l’intermédiaire du mental LU 0:12.1; LU 56:1.6. Cela amène à l’existence le Dieu du Mental, l’Esprit Infini. Ce troisième stade, l’apparition de l’Esprit Infini et l’extériorisation de la Trinité du Paradis, conduit immédiatement au quatrième stade: l’apparition de Havona. Ici, nous avons une histoire des origines de la réalité qui commence avec les actualités et continue avec la pleine apparition de la Déité, du Paradis, de la Trinité et de Havona sans aucune considération (jusqu’à présent) des potentialités.
En revenant à la séquence suggérée dans les fascicules LU 0:11.1, nous trouvons ces évènements récapitulés comme suit: Dieu s’exprime conjointement avec le Fils, par le Dieu d’Action (l’Esprit Infini) dans la production de l’univers central. Et, ayant accompli cela, Dieu sépare alors «…sa présence dans Havona des potentiels d’infinité». A ce moment, à l’aurore du premier âge de l’univers, Dieu s’est exprimé lui-même (avec son Fils et par leur Esprit) dans Havona ; à l’extérieur de Havona, Dieu ne s’est pas encore exprimé lui-même.
Concernant sa présence à l’extérieur de Havona, Dieu continue à cacher son potentiel non spirituel (via le Paradis) dans la présence spatiale de l’Absolu Non Qualifié. Au même moment, il ensevelit son potentiel de divinité non révélé (via le Fils Éternel ?) dans l’Absolu de Déité. Il unifie alors ces deux Absolus dans et par l’Absolu Universel. Mais l’Absolu Universel est quelque chose de plus que l’Unificateur des Absolus de Déité et Non Qualifié: Dieu a aussi caché quelque chose de lui-même dans cet Absolu, car nous sommes instruits (ibid.) que «…l’Absolu Universel [est] l’unité-infinité non révélée du Père du Paradis».
(C’est la croyance personnelle de l’auteur que l’Infini LU 0:3.24 est cosmiquement caché et divinement dissimulé derrière la présence et la fonction de l’Absolu Universel ).
Ainsi, nous venons de raconter l’histoire du commencement de toutes choses à l’envers, et c’est encore plein de bon sens. Nous avons établi le fait que l’histoire de l’Origine de la réalité puisse être racontée en commençant par les Potentiels et en terminant par les Actuels, ou encore qu’elle puisse tout aussi bien être dite en commençant par les Actuels et en finissant par les Potentiels. Mais ceci ne pourrait guère être «une séquence temporelle» factuelle dans l’une ou l’autre de ces narrations, et c’est sans doute pourquoi l’histoire peut être racontée dans l’une ou l’autre séquence et avoir une signification. Cela peut être une «séquence conceptuelle», mais ce ne pourrait guère être une «séquence factuelle» dans l’histoire du déroulement des évènements dans l’éternité passée.