Le destrier sur lequel voyager à travers cette vallée est Patience.
Dans ce voyage, le voyageur n’atteindra pas sa destination sans patience, et il n’atteindra pas son but. Il ne doit jamais se décourager.
S’il devait s’efforcer pendant cent mille ans et ne pas voir la beauté de l’Ami, il ne devrait pas être découragé.
Il est de la condition de ces serviteurs de purifier leurs cœurs qui sont la source du Trésor Divin de toute tache, de se détourner de l’imitation aveugle qui est une trace des ancêtres et des ancêtres ; et de fermer les portes de l’amitié et de l’inimitié avec tous les peuples de la terre.
Dans ce voyage, le chercheur atteint un tel stade qu’il trouve tous les êtres existants déconcertés à la recherche de l’Ami.
Il voit bien des Jacob errants à la recherche de Joseph. Il voit un monde d’amis qui courent à la recherche de l’Elu, et il trouve un univers d’amants qui marchent à la recherche de l’Aimé.
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A chaque instant, il perçoit une nouvelle chose, et à chaque heure, il est informé d’un mystère ; car il a élevé son cœur des deux mondes et a l’intention d’atteindre la Ka’aba (le but) du Bien-Aimé.
À chaque pas, l’assistance de l’Invisible l’entoure, et l’ardeur de sa recherche augmente.
Pour illustrer la minutie de la recherche requise pour atteindre la Première Vallée, une histoire est racontée, précédée de la déclaration suivante :
« La recherche doit être mesurée par l’acte du Majnoon de l’amour. »
« Majnoon », nous dit notre traducteur, signifie « fou », et c’était le nom sous lequel était connu un amant célèbre appartenant aux anciennes tribus nomades arabes. Son objet était Laila, la fille d’un prince arabe. Cette histoire est « le symbole de l’amour pur et humain à son plus haut degré, et a été le thème de nombreux poètes persans. Le poème de Nizami sur cette histoire d’amour est le chef-d’œuvre ».
« On raconte qu’un jour on vit Majnoun tamiser la poussière et verser des larmes. Ils lui dirent : « Que fais-tu ? » Il dit : « Je cherche Laila ! » Ils dirent : « Malheur à toi ! Laila est issue de l’esprit pur, et tu la cherches dans la terre ! » Il dit : « Je m’efforce de la chercher partout ; peut-être la trouverai-je quelque part ! »
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« Bien que chercher le Seigneur des Seigneurs dans la poussière soit méprisable pour le sage, c’est pourtant la preuve d’un effort et d’une recherche infinis. « Quiconque cherche avec diligence trouvera sûrement. »
Un chercheur sincère ne trouve rien d’autre que l’union avec le Désiré, et un amoureux n’a d’autre but que d’atteindre l’aimé.
Un chercheur ne peut obtenir cet esprit de recherche que par le sacrifice de tout ce qui existe ; c’est-à-dire qu’il doit annihiler tout ce qu’il a vu, entendu ou compris, avec « la négation “non”, afin d’atteindre la cité de l’Esprit, qui est la cité du “mais” ».
Notre traducteur nous rappelle ici que « Il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu » est la formule de la foi en l’Unité divine. « Il n’y a pas d’autre Dieu » est une négation et une négation, tandis que « si ce n’est Dieu » est une foi et une affirmation.
« Il nous faut faire un effort pour le chercher et goûter au miel de l’union avec Lui. Si nous buvons à cette coupe, nous oublierons le monde entier.
Dans ce voyage, le voyageur s’assoit sur chaque sol et habite chaque contrée, et cherche la beauté de l’Ami dans chaque visage.
Il cherche le Bien-Aimé dans chaque pays ; il se joint à chaque multitude… peut-être découvrira-t-il le mystère du Bien-Aimé [ p. 57 ] dans une tête, ou contemplera-t-il la beauté de l’Être Désiré dans un visage.
Si, grâce à l’aide de Dieu, il trouve, au cours de ce voyage, une trace de l’Ami Sans Trace… il entrera immédiatement dans la Vallée de l’Amour et sera fondu dans le feu de l’amour.