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Dans cette vallée, le ciel de l’attraction s’élève, le soleil du désir qui illumine le monde se lève et le feu de l’amour s’enflamme.
Et quand le feu de l’amour s’enflammera, la moisson de la raison sera entièrement consumée.
À ce moment-là, le voyageur est inconscient, à la fois de lui-même et de tout ce qui n’est pas lui-même.
Il ne connaît ni la connaissance ni l’ignorance, ni le doute ni la certitude ; il ne reconnaît ni l’aube de la guidance ni la veille de l’erreur.
Il évite à la fois l’infidélité et la foi.
Ainsi, Attar (l’un des grands et inspirés chefs soufis, poètes et philosophes du Moyen-Âge de l’Islam) dit : « Laissez l’infidélité à l’infidèle et la foi au fidèle ; une seule particule de douleur, dans votre amour, suffit au cœur d’Attar. »
Le destrier de cette vallée est la douleur.
Sans douleur, ce voyage ne sera jamais accompli.
A ce stade, l’amant n’a d’autre pensée que celle du Bien-Aimé et ne cherche d’autre refuge que celle du Désiré. A chaque instant, il donne gratuitement cent vies sur le chemin du Bien-Aimé et, à chaque pas, il en jette mille aux pieds de l’Ami.
« Ô mon frère ! ce n’est qu’en entrant dans l’Égypte de l’Esprit que tu parviendras au Joseph de la beauté de l’Ami ; ce n’est qu’en abandonnant, comme Jacob, ton œil extérieur que tu ouvriras ton œil intérieur ; et ce n’est qu’en étant enflammé du feu de l’amour que tu t’associeras à l’Ami de l’extase.
Un amoureux n’a peur de rien, et aucune perte ne peut lui faire de mal.
Tu le verras se rafraîchir dans le feu, et tu le trouveras sec même dans la mer.
L’amour n’accepte aucune existence, ni ne désire aucune vie ; il trouve la vie dans la mort, et la gloire dans la honte.
Il faut beaucoup d’esprit pour se rendre digne de l’ardeur de l’amour, et il faut bien des têtes pour être dignes du nœud coulant de l’Ami. Bienheureux est le cou qui tombe dans son nœud coulant, et heureuse est la tête qui tombe sur la poussière du chemin de son amour.
Sois étranger à toi-même, afin que tu puisses trouver ton chemin vers l’Incomparable.
Abandonne la terre mortelle, pour pouvoir résider dans le Nid Divin.
Rien n’est nécessaire jusqu’à ce que tu puisses allumer le feu de l’existence et devenir acceptable sur le [ p. 59 ] chemin de l’amour. « L’amour n’accepte pas une âme vivante (aux choses matérielles) ; un faucon ne s’attaque pas à une souris morte. »
À chaque instant, l’Amour consume un monde; et dans quelque pays qu’il hisse sa bannière, il le rend désolé.
L’existence n’a pas d’être dans son royaume, et les hommes de raison n’ont aucun point d’appui dans son domaine.
La baleine d’amour engloutit les érudits en raison et détruit les prudents en connaissance. Elle boit les « sept mers » ; et pourtant la soif de son cœur n’est pas étanchée et elle dit toujours : « Y en a-t-il encore ? »
Il devient étranger à lui-même et fuit tout ce qui est dans le monde. . . .
Par conséquent, les voiles de l’ego satanique doivent nécessairement être consumés par le feu de l’amour ; afin que l’esprit puisse devenir propre et purifié pour comprendre les degrés du Seigneur du « mais pour toi ». » [Ici, le lecteur doit être renvoyé à la note du traducteur : « Mais pour toi » — une tradition, relatant les paroles de Dieu au Prophète (Mahomet), « Mais pour toi, je n’aurais pas créé les sphères ! » (traditionnel).] « Allume un feu d’amour et consume toutes les possessions (ou le Soi) ; puis lève ton pied et entre dans la montagne des amoureux. » [Ici, notre traducteur nous informe que Bahá’u’lláh cite l’une de ses propres odes.]
« Si, avec l’aide du Créateur, l’amant est libéré en toute sécurité des griffes du faucon [ p. 60 ] de l’Amour, il arrivera alors au royaume de la Vallée de la Connaissance Divine.
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