[98] « Merci au marié », etc. — Le Maître raconta cette histoire lors d’un séjour au parc Veḷuvana, à propos de mauvaises fréquentations. Les circonstances ont déjà été relatées dans le Mahilāmukha Jātaka [1]. De nouveau, comme précédemment, le Maître dit : « Autrefois, ce frère fréquentait de mauvaises fréquentations, tout comme il le fait maintenant. » Puis il raconta une vieille histoire.
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Il était une fois un roi nommé Sāma, le Noir, qui régnait à Bénarès. À cette époque, le Bodhisatta, issu d’une famille de courtisans, devint le conseiller temporel et spirituel du roi. Or, le roi possédait un cheval d’apparat nommé Paṇḍava, et un certain Giridanta, un boiteux, était son entraîneur. Le cheval le regardait marcher sans cesse devant, tenant le licol ; et, le sachant comme son entraîneur, il l’imitait et boitait à son tour.
Quelqu’un apprit au roi que le cheval boitait. Le roi envoya des chirurgiens. Ils examinèrent le cheval, mais le trouvèrent en parfaite santé ; ils firent donc un rapport. Le roi envoya alors le Bodhisatta. « Va, ami », dit-il, « et découvre tout cela. » Il découvrit bientôt que le cheval était boiteux parce qu’il se promenait avec un entraîneur boiteux. Il expliqua donc au roi ce qui se passait. « C’est un cas de mauvaise compagnie », dit-il, et il continua en répétant la première strophe :
« Grâce au marié, le pauvre Paṇḍava est dans un état lamentable :
Il ne montre plus ses anciennes manières, mais doit les imiter.
[ p. 68 ]
« Eh bien, mon ami », dit le roi, « que faire ? » « Trouve un bon palefrenier », répondit le Bodhisatta, « et le cheval sera aussi bon que jamais. » Puis il répéta la deuxième strophe : — [99]
« Trouvez un époux convenable et convenable, sur lequel vous pouvez compter,
Pour le brider et l’exercer, le cheval guérira vite ;
Son triste sort sera redressé ; il imite son ami.
Le roi obéit. Le cheval redevint aussi bon qu’avant. Le roi témoigna un grand honneur au Bodhisatta, se réjouissant qu’il connaisse même les coutumes des animaux.
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Le Maître, lorsque ce discours fut terminé, identifia la Naissance : « Devadatta était Giridanta en ces jours-là ; le Frère qui fréquente mal était le cheval ; et le sage conseiller était moi-même. »
67:1 N° 26. ↩︎