« Il y a un homme », etc. — Le Maître raconta cette histoire à Jetavana, à propos du roi du Kosala. Un subordonné très utile intriguait au sein du harem. Bien qu’il connaisse le coupable, le roi encaissa l’affront, car l’individu était utile, et en fit part au Maître. Le Maître dit : « D’autres rois, autrefois, ont agi de même » et, à sa demande, raconta l’histoire suivante.
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Il était une fois, alors que Brahmadatta était roi de Bénarès, un homme de sa cour fut impliqué dans une intrigue au sein du harem du roi, et un serviteur de ce courtisan fit de même dans sa maison. L’homme ne put supporter une telle offense. Il conduisit donc l’autre homme devant le roi, en disant : « Monseigneur, j’ai un serviteur qui fait toutes sortes de travaux, et il m’a fait cocu : que dois-je faire de lui ? » Et, posant cette question, il prononça le premier verset suivant.
« Il y a dans ma maison un homme, un serviteur zélé aussi ;
Il a trahi ma confiance, ô roi ! Dis-moi, que dois-je faire ?
[ p. 146 ]
En entendant cela, le roi prononça le deuxième verset :
« Moi aussi, j’ai un serviteur zélé ; et il se tient ici, en effet !
Les hommes de bien, je pense, sont assez rares de nos jours : la patience est donc ma règle.
Le courtisan comprit que ces paroles du roi le visaient et, désormais, il n’osa plus commettre d’injustice dans la maison du roi. Le serviteur, apprenant que l’affaire avait été rapportée au roi, n’osa plus commettre cette action.
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Ce discours terminé, le Maître identifia la Naissance : « J’étais le roi de Bénarès. » Et le courtisan apprit à cette occasion que le roi avait parlé de lui au Maître et qu’il n’avait plus jamais refait une telle chose.