« La vertu est belle », etc. — Cette histoire, racontée par le Maître à Jetavana, concerne un brahmane qui mit sa réputation à l’épreuve. Les circonstances qui en ont résulté, ainsi que l’histoire elle-même, sont relatées dans le récit de la naissance de Silavīmaṁsa, dans le Premier Livre. Ici, comme précédemment.
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Lorsque Brahmadatta était roi de Bénarès, son chapelain résolut de mettre à l’épreuve sa propre réputation de vertu et, deux jours plus tard, il détourna une pièce du comptoir du trésorier. Le troisième jour, ils le traînèrent devant le roi et l’accusèrent de vol. En chemin, il remarqua des charmeurs de serpents exécutant une danse du serpent. Le roi lui demanda pourquoi il avait fait une telle chose. Le brahmane répondit : « Pour mettre à l’épreuve ma réputation de vertu » et continua sa route.
« La vertu est belle, c’est ce que pensent les gens. »
La vertu est considérée comme suprême dans le monde entier.
Voici ce serpent mortel qu’ils ne tuent pas,
« Car il est bon », disent-ils.
[430] « Ici, je proclame que la vertu est bénie
Et le plus beau du monde : dont tu possèdes
On dit que celui qui est vertueux à jamais
Le chemin de la perfection à parcourir.
« Pour ses proches, il brille parmi ses amis ;
Et lorsque son union avec le corps prend fin,
Celui qui a voulu pratiquer la vertu
Au ciel on naît de nouveau.
Après avoir ainsi exposé la beauté de la vertu en trois stances et leur avoir parlé, le Bodhisatta poursuivit : « Grand roi, ma famille vous a donné beaucoup, les biens de mon père, ceux de ma mère, et ce que j’ai acquis personnellement : c’est sans fin. Mais j’ai pris ces pièces du trésor pour en juger par moi-même. Je vois maintenant combien la naissance et la lignée, le sang et la famille sont sans valeur en ce monde, et combien la vertu est la meilleure. J’embrasserai la vie religieuse ; permettez-moi de le faire ! » Après de nombreuses supplications, le roi finit par consentir. Il quitta le monde et se retira dans l’Himalaya, où il embrassa la vie religieuse et cultiva les Facultés et les Acquis jusqu’à son arrivée dans le monde de Brahma.
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Lorsque le Maître eut terminé ce discours, il identifia la Naissance : « À cette époque, le chapelain brahmane qui mettait à l’épreuve sa réputation de vertu était moi-même. »
[^225] : 292 : 2 Comparez les numéros 86, 290, 305, 330, 362.