[431] « Un vaurien a fait une fois », etc. — Le Maître raconta cette histoire à Jetavana, à propos d’un neveu d’Anāthapiṇḍika. Cet homme avait dilapidé un héritage de quarante crores d’or. Il rendit alors visite à son oncle, qui lui en donna mille et lui ordonna de faire du commerce. L’homme dilapida cet argent, puis revint ; et une fois de plus, il en reçut cinq cents. Ayant dilapidé cet argent comme les autres, son oncle lui donna deux vêtements grossiers ; et lorsqu’il les eut usés jusqu’au bout et s’y fut appliqué une fois de plus, son oncle le fit prendre par le cou et le fit jeter dehors. L’homme, impuissant, tomba contre un mur et mourut. Ils le traînèrent dehors et le jetèrent là. Anāthapiṇḍika alla raconter au Bouddha ce qui était arrivé à son neveu. Le Maître dit : « Comment peux-tu espérer satisfaire l’homme que j’ai longtemps manqué de satisfaire, même en lui offrant la Coupe des Vœux ? » Et, à sa demande, il se mit à lui raconter une histoire ancienne.
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Il était une fois, alors que Brahmadatta régnait à Bénarès, le Bodhisatta naquit, fils d’un riche marchand ; après la mort de son père, il prit sa place. Dans sa maison était enterré un trésor de quatre cents millions. Il avait un fils unique. Le Bodhisatta fit l’aumône et fit le bien jusqu’à sa mort, puis il revint à la vie sous la forme de Sakka, roi des dieux. Son fils construisit un pavillon en travers de la route et s’assit avec de nombreux amis pour boire. Il paya mille pièces à des coureurs et des gobelets, des chanteurs et des danseurs, et passa son temps à boire, à se livrer à la gourmandise et à la débauche ; il errait, ne demandant que des chants, de la musique et des danses, dévoué à ses compagnons de bienfaisance, plongé dans la paresse. Ainsi, en peu de temps, il dilapida tout son trésor de quatre cents millions, [432] tous ses biens, ses marchandises et ses meubles, et devint si pauvre et misérable qu’il dut se déplacer vêtu de haillons.
Sakka, en méditant, prit conscience de sa pauvreté. Submergé par l’amour pour son fils, il lui offrit une Coupe à Vœux, avec ces mots : « Fils, prends garde de ne pas briser cette coupe. Tant que tu la garderas, ta richesse ne s’épuisera jamais. Alors prends-en bien soin ! » Puis il retourna au ciel.
Après cela, l’homme ne fit que boire. Un jour, ivre, il lança la coupe en l’air et la rattrapa en tombant. Mais une fois, il la manqua. Elle s’écrasa à terre et se brisa ! Il redevint pauvre et alla errer en haillons, mendiant, une écuelle à la main, jusqu’à ce qu’il finisse par s’allonger contre un mur et y meure.
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Lorsque le Maître eut terminé ce récit, il continua :
« Un bon à rien a fait une fois un Bowl acquis,
Un bol qui lui a donné tout ce que son cœur désirait.
Et de ce bol tant qu’il en prenait soin,
Ses fortunes étaient toutes bonnes.
« Quand, fier et ivre, dans une heure d’insouciance,
Il a brisé le bol qui lui donnait tout ce pouvoir,
Nu, pauvre fou ! En haillons et en lambeaux, il
Tomba dans une grande misère. p. 295
« Pas autrement celui qui doit une si grande fortune,
Mais dans la jouissance de celui-ci, aucune mesure ne connaît,
Est brûlé aussitôt, tout comme le coquin — pauvre âme ! —
Cela a cassé son bol à souhaits.
Répétant ces strophes dans sa parfaite sagesse, il identifia la Naissance : « À cette époque, le neveu d’Anāthapiṇḍika était le coquin qui brisa la Coupe de la Chance, mais moi-même j’étais Sakka. »