[ p. 102 ]
[153] « Dépouillé de toutes les joies de la vie », etc. — Le Maître, alors qu’il résidait à Jetavana, raconta cette histoire concernant un conseiller coupable d’inconduite dans le harem du roi du Kosala. L’incident qui a donné naissance à cette histoire a déjà été raconté en détail. [1]
Là aussi, le Bodhisatta devint roi de Bénarès. Le conseiller malicieux fit appel au roi du Kosala et le poussa à s’emparer du royaume de Kāsi et à jeter le Bodhisatta en prison. Le roi de Bénarès se plongea dans une méditation extatique et s’assit en tailleur. Une chaleur intense s’empara du corps du roi pillard, qui s’approcha du roi de Bénarès et répéta la première strophe :
Dépouillé de toutes les joies de la vie,
Boucles d’oreilles bijoux, cheval et voiture,
Privé d’enfant et de femme aimante,
Rien ne semble gâcher ton plaisir.
[154] En l’entendant, le Bodhisatta récita ces vers :
Les plaisirs se hâtent bientôt de nous quitter,
Les plaisirs devront bientôt tous être abandonnés,
Le chagrin n’a pas le pouvoir de nous affliger,
La joie elle-même se transforme bientôt en malheur.
Lunes avec un orbe nouveau-né apparaissant
Croître un moment, décroître et mourir,
Les soleils avec leur chaleur réjouissent toute la nature,
Hâte-toi de te coucher dans ce ciel là-bas.
Je vois que le changement est la loi de ce monde,
Le chagrin ne me cause aucune douleur.
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Ainsi, le Grand Être exposa la Vérité au roi usurpateur, et, mettant sa conduite à l’épreuve, répéta ces strophes 1 :
Je déteste le profane sensuel et oisif,
Le faux ascète est un voyou confessé.
Un mauvais roi décidera d’une affaire non entendue ;
La colère du sage ne peut jamais être justifiée.
Le prince guerrier rend un verdict bien pesé,
La renommée du juste juge vivra à jamais.
[155] Le roi de Kosala ayant ainsi obtenu le pardon du Bodhisatta et lui ayant rendu son royaume, s’en alla dans son pays.
Le Maître, ayant terminé son discours, identifia ainsi la Naissance : « À cette époque, Ananda était le roi du Kosala, et j’étais moi-même le roi de Bénarès. »
102:1 Voir n° 282, Vol. ii. et n° 303 supra. ↩︎