[ p. 87 ]
1. Ainsi ai-je entendu dire qu’à une certaine occasion, le Bienheureux résidait à Vesali, dans le Mahavana, dans la salle de la Pagode.
Le Bienheureux, s’étant revêtu de sa robe de la matinée, prit son bol à aumônes et sa tunique et entra à Vesali pour demander l’aumône. De retour de sa tournée et après avoir terminé son repas, il appela le vénérable Ananda et lui dit : « Prends, Ananda, ta natte, je passerai la chaleur du jour au sanctuaire de Câpâla. »
« Qu’il en soit ainsi, Sire », dit le vénérable Ananda en signe d’assentiment au Bienheureux, et prenant le tapis, il suivit le Bienheureux pas à pas.
Et le Béni du Ciel se rendit là où se trouvait le sanctuaire de Câpâla, et s’approchant, il s’assit sur le siège désigné, et tout en étant ainsi assis, il appela le vénérable Ananda à lui et dit : « Délice, Ananda, est le sanctuaire de Gotamaka, délice est le sanctuaire de Sattamba, délice est le sanctuaire de Bahuputta, délice est le sanctuaire de Sarandada, délice est le sanctuaire de Câpâla ! Quiconque, Ananda, a habité, agrandi, utilisé comme véhicule, objectivé, pris comme fondement, amalgamé et s’est efforcé le plus complètement avec les constituants du pouvoir magique, s’il le souhaite, est capable de rester en ce monde un Kalpa,[1] ou le reste d’un p. 88 Kalpa. Le Parfait, Ananda, a habité, élargi, utilisé comme véhicule, objectivé, pris comme fondation, amalgamé et s’est efforcé le plus complètement avec les constituants du pouvoir magique, et s’il le souhaite, peut rester dans ce monde un Kalpa, ou le reste d’un Kalpa.
Et le vénérable Ananda, ne parvenant pas à saisir le sens du signe palpable fait et de l’allusion claire donnée par le Bienheureux, ne supplia pas le Bienheureux et ne dit pas : « Qu’il plaise au Bienheureux de rester dans ce monde un Kalpa, qu’il plaise à l’Heureux de rester un Kalpa pour le bien-être de beaucoup, pour le bonheur de beaucoup, par compassion pour les gens, pour le bénéfice, l’avantage, le plaisir des hommes et des dieux - tant le cœur d’Ananda était possédé par le Malin. »
Une seconde fois, le Béni du Ciel appela le vénérable Ananda et dit etc. (répétition comme ci-dessus. Trad..].
Une troisième fois etc. [répétition comme ci-dessus Trad..]
Et le Béni du Ciel appela le vénérable Ananda et dit : « Va maintenant, Ananda, et fais ce que tu veux. »
« Qu’il en soit ainsi, Sire », dit le vénérable Ananda en signe d’assentiment au Bienheureux et, se levant de son siège, il salua le Bienheureux, et, faisant le tour en gardant son côté droit contre lui, il alla s’asseoir, non loin de là, au pied d’un arbre.
Français Et peu après le départ du vénérable Ananda, Mâra, le Malin, vint là où se trouvait le Bienheureux, et s’approchant, il se tint respectueusement à l’écart et tandis qu’il se tenait ainsi, Mâra le Malin dit au Bienheureux : « Passe maintenant, Exalté, que le Bienheureux meure maintenant : il est maintenant temps pour l’Exalté de passer de l’existence, car l’Exalté a prononcé ces paroles : p. 89 ‘Je ne passerai pas de l’existence, toi le Malin, jusqu’à ce que j’aie gagné des moines comme disciples, qui sont sages et disciplinés, bien formés, sûrs de la Doctrine, érudits, versés dans la Loi, experts dans les doctrines supérieures et inférieures, corrects dans leur conduite, exercés dans les devoirs mineurs, pour proclamer, enseigner, faire connaître, élucider, analyser et rendre clair ce qu’ils ont appris de leur Maître, pour réfuter et démolir par leur connaissance toute diffamation de la doctrine, et pour répandre au loin la vérité miraculeuse’. Maintenant, Sire, l’Exalté a gagné des moines comme disciples, sages et disciplinés, etc. [comme ci-dessus. Trad..] : Disparais maintenant, Exalté, de l’existence ; que le Bienheureux meure maintenant ; le temps est venu pour l’Exalté de disparaître. Et l’Exalté a de plus prononcé ces paroles : « Je ne disparaîtrai pas, ô Méchant, avant d’avoir gagné des nonnes comme disciples. [répétition comme ci-dessus. Trad..].
Jusqu’à ce que j’aie gagné des adeptes masculins, etc. d°. d°.
Jusqu’à ce que j’aie gagné des adeptes féminines, etc. d°. d°.’
L’Exalté a d’ailleurs dit : « Je ne quitterai pas l’existence, ô Méchant, tant que la « vie sainte » ne sera pas couronnée de succès, prospère, répandue dans toutes les couches de l’humanité et pleinement manifestée aux dieux et aux hommes. » Or, Sire, la « vie sainte » dont parle l’Exalté est couronnée de succès, prospère, répandue dans toutes les couches de l’humanité et pleinement manifestée aux dieux et aux hommes. Quitte maintenant l’existence, Exalté, que l’Heureux meure maintenant, le temps est venu pour l’Exalté d’entrer dans le Nirvana.
Après avoir prononcé ces paroles, le Bienheureux dit à Mâra, le Malin : « Ne t’inquiète pas, toi le Méchant ; bientôt le Parfait disparaîtra ; dans trois mois, le Parfait entrera dans le Nirvana. »
Et le Bienheureux, là, dans le sanctuaire de Câpâla, attentif et conscient, renonça au terme naturel de la vie, et lorsque le Bienheureux renonça au terme naturel de la vie, la terre trembla, et un tonnerre, chargé d’horreur et terrible, éclata du ciel.
Et le Bienheureux, à ce propos, à cette occasion, prononça cette parole solennelle :
« Le Sage a renoncé à sa vie, à la cause de la vie, longue et courte.
Avec un calme et une joie intérieure, il brisa, comme une cotte de mailles, la cause de sa propre vie.[1:1]
2. Ainsi ai-je entendu dire qu’à une certaine occasion, le Bienheureux résidait à Savatthi, dans le monastère oriental, sous le pavillon de Migaramâta.
Or, à ce moment-là, le Bienheureux, s’étant levé au soir de ses communions solitaires, était assis dehors, sous le portique.
Et le roi Pasenadi Kosala se rendit là où se trouvait le Bienheureux et s’approcha, salua le Bienheureux et s’assit respectueusement à l’écart.
Or, à ce moment-là, sept ascètes aux cheveux longs et emmêlés, sept Niganthas,[2] sept Acelas,[2:1] sept ne portant qu’un seul vêtement, et sept moines errants aux ongles et aux cheveux trop longs, portant avec eux divers accessoires monastiques, passaient non loin du Bienheureux.
Et lorsque le roi Pasenadi Kosala vit ces sept p. 91 ascètes, etc. [comme ci-dessus. Trad..] passer près du Bienheureux, il se leva de son siège et, plaçant sa robe supérieure sur une seule épaule (laissant l’autre nue), il s’agenouilla, le genou droit à terre et, joignant les mains, proclama trois fois son nom aux ascètes : « Je suis, révérends messieurs, le roi Pasenadi Kosala. »
Peu après le départ des ascètes, le roi Pasenadi Kosala se rendit là où se trouvait le Bienheureux et s’approchant, il salua le Bienheureux et s’assit à l’écart. Pendant qu’il était ainsi assis, le roi Pasenadi Kosala dit au Bienheureux : « Ces ascètes, Sire, sont-ils parmi ceux qui sont considérés dans ce monde comme des saints, ou comme étant entrés sur le chemin qui mène à la sainteté ? »
« Il est difficile pour toi, Grand Roi, dans la joie d’une vie de maître, entouré de tes fils, usant de la poudre de santal de Bénarès, portant des guirlandes parfumées et possédant de l’or et de l’argent, de savoir si ces ascètes sont des saints ou s’ils sont sur le chemin de la sainteté. Ce n’est qu’en vivant longtemps avec eux, Grand Roi, que l’on peut s’assurer de leurs vertus, ce qui exige beaucoup de réflexion, de sagesse et de savoir. Ce n’est qu’en les fréquentant longtemps dans leur mode de vie, Grand Roi, que l’on peut s’assurer de leur intégrité, ce qui exige [comme ci-dessus.]. etc. Ce n’est qu’en les fréquentant longtemps, Grand Roi, dans leurs difficultés que l’on peut s’assurer de leur persévérance, ce qui exige etc. [comme ci-dessus.].
Ce n’est qu’en conversant avec eux, Grand Roi, pendant longtemps que l’on peut s’assurer de leur sagesse, et cela exige beaucoup de réflexion, de pensée, de sagesse et de connaissance.
« Merveilleuses, Sire, merveilleuses sont les paroles si bien prononcées par le Bienheureux : « C’est dur, etc. [comme ci-dessus]. »
[ p. 92 ]
Il y a, Sire, certains de mes gens qui sillonnent le pays, qu’on pourrait comparer à des brigands, car ils reçoivent des aumônes sans avoir renoncé au monde. Lorsqu’ils seront entrés dans le « chemin », je ferai de même.[1:2] Pour l’instant, Sire, ces gens n’ont pas encore enlevé le tas de poussière (du désir) et circulent, oints d’huile, la tête et la barbe tondues, vêtus de blanc, possédés et dotés des « cinq plaisirs des sens ».
Et le Bienheureux, à ce propos, à cette occasion, prononça cette parole solennelle :
« Si un homme ne s’efforce pas en toute occasion, s’il n’existe pas pour un autre,
Ne pas vivre pour le bien des autres,
En vérité, il ne vit pas une vie sainte"[2:2].
3. Ainsi ai-je entendu. En une certaine occasion, le Bienheureux demeurait à Savatthi, dans le Jetavana, le jardin d’Anâthapindika.
Or, à ce moment-là, le Bienheureux était assis, regardant en arrière les diverses conditions mauvaises et méchantes qu’il avait abandonnées, et contemplant les nombreuses bonnes conditions accomplies.
Et le Bienheureux, repensant aux diverses conditions mauvaises et perverses qu’il avait abandonnées et contemplant les nombreuses bonnes conditions accomplies, à cette occasion, prononça cette parole solennelle :
« Ce qui était n’est plus ; ce qui n’était pas autrefois est maintenant ;
Cela n’a pas été, cela ne sera pas, ce n’est pas maintenant.
[ p. 93 ]
4. Ainsi ai-je entendu dire qu’un jour le Bienheureux résidait à Savatthi, dans le Jetavana, le jardin d’Anâthapindika.
Or, à cette époque, un grand nombre de Samanas, de Brahmanas et de moines errants de diverses sectes hérétiques, ayant des opinions variées, sceptiques sur de nombreux points, ayant des aspirations très diverses et recourant à ce qui se rapporte à diverses hérésies, entrèrent à Savatthi pour demander l’aumône.
Certains de ces Samanas et Brahmanas soutenaient que le monde est éternel et soutenaient que cette opinion était vraie et que toutes les autres étaient fausses.
Certains ont dit : le monde n’est pas éternel.
Certains ont dit : le monde est fini.
Certains ont dit : le monde est infini.
Certains ont dit : l’âme et le corps sont identiques.
Certains ont dit : l’âme et le corps ne sont pas identiques.
Certains ont dit : le Parfait continue d’exister après la mort.
Certains ont dit : Le Parfait ne continue pas d’exister après la mort.
Certains ont dit : Le Parfait existe et n’existe pas après la mort.
Certains ont dit : Le Parfait n’existe pas et n’existe pas après la mort.
Chacun de ces points de vue était vrai et tous les autres étaient faux.
Ces moines querelleurs, pugnaces et chicaneurs se blessaient les uns les autres avec des mots tranchants (littéralement des javelots de bouche) déclamant : « telle est la vérité, telle n’est pas la vérité : la vérité n’est pas telle, telle est la vérité. »
Et un certain nombre de Bhikkhus, s’habillant dans la matinée et prenant leurs bols d’aumônes et leurs tuniques, entrèrent à Savatthi pour l’aumône et lorsqu’ils furent revenus de leurs tournées et eurent terminé leur repas, ils allèrent là où se trouvait le Béni du Ciel et s’approchant, ils saluèrent le Béni du Ciel et s’assirent à l’écart, et tout en étant ainsi assis, ils dirent au Béni du Ciel : « Tout à l’heure, Sire, un grand nombre de Samanas et de Brahmanas et de moines errants tenant diverses hérésies sont entrés à Savatthi pour l’aumône, et ils se disputent entre eux, disant : « Ceci est la vérité, telle n’est pas la vérité, etc. [comme ci-dessus. Trad..] »
Ces moines hérétiques, ô bhikkhus, sont aveugles, sans yeux ; ils ne savent ni ce qui est bien, ni ce qui est mal, ni ce qui est vrai, ni ce qui est faux. Ces moines, ne percevant ni ce qui est bien, ni ce qui est mal, ni ce qui est vrai, ni ce qui est faux, se livrent à des disputes, disant : « Telle est la vérité, telle n’est pas la vérité », etc.
Autrefois, ô bhikkhus, il y avait un roi dans cette ville de Savatthi. Et le roi, ô bhikkhus, appela un homme et lui dit : « Allez, rassemblez tous les aveugles-nés de Savatthi et amenez-les ici. »
« Qu’il en soit ainsi, Seigneur », dit cet homme en signe d’assentiment au roi. Il se rendit à Savatthi et il amena tous les hommes nés aveugles à Savatthi là où se trouvait le roi. S’approchant, il dit au roi : « Seigneur, tous les hommes aveugles de naissance à Savatthi sont présents. »
« Je vous en prie, amenez un éléphant devant eux. »
« Qu’il en soit ainsi, Seigneur », dit cet homme en signe d’assentiment au roi, et il amena un éléphant en présence des aveugles et dit : « Ceci, ô aveugles, est un éléphant. »
Il présenta à quelques aveugles la tête de l’éléphant, en disant : « Tel est, ô aveugles, l’éléphant. »
A certains, il présenta le corps en disant : « Tel est un éléphant. »
[ p. 95 ]
À certains, il présenta les pieds en disant : « Tel est un éléphant. »
À certains, il présenta le dos en disant : « Tel est un éléphant. »
À certains, il présenta la queue en disant : « Tel est un éléphant. »
À certains, il présenta la touffe velue de la queue en disant : « Tel est un éléphant. »
Le montreur, ô Bhikkhus, ayant présenté l’éléphant à ces aveugles, se rendit là où se trouvait le roi et s’approchant, dit au roi : « L’éléphant, Seigneur, a été amené devant les aveugles, faites maintenant ce qui vous semble bon. »
Et le roi alla là où se trouvaient les aveugles, et s’approchant d’eux, il leur dit : « Savez-vous maintenant à quoi ressemble un éléphant ? »
« Assurément, Seigneur : nous savons maintenant à quoi ressemble un éléphant. »
« Dites-moi donc, ô aveugles, à quoi ressemble un éléphant. »
Et ces aveugles, ô Bhikkhus, qui avaient touché la tête de l’éléphant, dirent : « Un éléphant, Monsieur, est comme une grande jarre ronde.
Ceux qui avaient touché ses oreilles disaient : « C’est comme un panier à vanner. »
Ceux qui avaient touché ses défenses disaient : « C’est comme un soc de charrue. »
Ceux qui avaient touché son tronc disaient : « C’est comme une charrue. »
Ceux qui avaient touché son corps disaient : « C’est comme un grenier.
Ceux qui avaient touché ses pieds disaient : « C’est comme une colonne. »
Ceux qui avaient touché son dos disaient : « C’est comme un mortier. »
Ceux qui avaient touché sa queue disaient : « C’est comme un pilon. »
Ceux qui avaient touché la touffe de sa queue disaient : « C’est comme un balai. »
Et ils se battaient tous entre eux à coups de poing, en déclarant : « Tel est un éléphant, tel n’est pas un éléphant, un éléphant n’est pas comme cela, il est comme cela. »
Et le roi, ô Bhikkhus, était très heureux.
De la même manière, ô Bhikkhus, ces gens hérétiques, aveugles et sans discernement, se disputent entre eux en disant : « Cette doctrine est vraie, toutes les autres sont fausses ».
Et le Bienheureux, à ce propos, à cette occasion, prononça cette parole solennelle :
« Il est bien connu que certains Samanas et Brahmanas,
Qui s’attachent aux méthodes d’analyse,
Et ne percevant qu’un seul côté d’une affaire,
« Ne soyez pas d’accord les uns avec les autres. »
5. Ainsi ai-je entendu. En une certaine occasion, le Bienheureux demeurait à Savatthi, dans le Jetavana, le jardin d’Anâthapindika.
Or, à cette époque, un grand nombre de moines errants, Samanas et Brahmanas, appartenant à diverses sectes hérétiques, ayant des opinions variées, sceptiques sur de nombreux points, avec des aspirations diverses et ayant recours à ce qui se rapporte à diverses hérésies, entrèrent à Savatthi pour demander l’aumône.
Ces Samanas et Brahmanas avaient des opinions diverses, telles que :
Le soi et le monde sont éternels.
Le soi et le monde sont à la fois finis et infinis.
Le soi et le monde ne sont ni finis ni infinis.
Le soi et le monde sont autoproduits.
Le soi et le monde sont à la fois autoproduits et produits par d’autres.
Le soi et le monde ne sont ni autoproduits ni produits par d’autres.
Le soi et le monde naissent sans cause.
Le soi et le monde, l’aisance et l’inconfort sont éternels.
Le soi et le monde, l’aisance et l’inconfort, ne sont pas éternels.
[ p. 97 ]
(Ce qui précède) sont à la fois finis et infinis.
(Ce qui précède) sont autoproduits.
(Ceux ci-dessus) sont produits par d’autres.
(Ceux ci-dessus) sont à la fois autoproduits et produits par d’autres.
(Ce qui précède) n’est ni autoproduit ni produit par d’autres, et n’est pas apparu sans cause.
Ils étaient donc en désaccord, chacun déclarant que « ce point de vue est vrai, tous les autres sont faux ».
Et un certain nombre de Bhikkhus etc. se rendirent là où se trouvait le Béni du Ciel et dirent : « Tout à l’heure, Sire, un certain nombre de Samanas et de Brahmanas etc. [comme auparavant. Trad..] disent : « cette opinion est vraie, toutes les autres sont fausses. »
« Ces moines errants, ô Bhikkhus, aveugles, sans vision, appartenant à diverses sectes hérétiques, ne perçoivent ni ce qui est bien ni ce qui est mal, ne savent ni ce qui est vrai ni ce qui est faux, et ne percevant ni ce qui est bien ni ce qui est mal et ne sachant ni ce qui est vrai ni ce qui est faux, ils se disputent entre eux, disant etc. [comme ci-dessus. Trad].
Et le Bienheureux, à ce propos, à cette occasion, prononça cette parole solennelle :
« Eh bien, il est connu que certains Samanas et Brahmanas,
Accrochez-vous à de telles vues, plongez-vous dedans,
Et n’atteignez pas le Nirvana.
6. Le même que ci-dessus mais avec la terminaison suivante.
Ces gens sont obsédés par les idées suivantes : « Je suis l’auteur », « Un autre l’est. » Ils ne comprennent pas (que ce sont deux hérésies). Ils n’y voient aucun mal. Celui qui perçoit le mal en eux ne nourrit pas ces idées : « Je suis l’auteur », « Un autre l’est. »
Ce peuple, livré à l’orgueil, obstiné dans l’orgueil, asservi à l’orgueil, bruyant dans ses propos hérétiques, ne passe pas au-delà de l’océan de la naissance et de la mort.
7. Ainsi ai-je entendu. En une certaine occasion, le Bienheureux demeurait à Savatthi, dans le Jetavana, le jardin d’Anâthapindika.
À ce moment-là, le vénérable Subhuti était assis non loin du Bienheureux, les jambes croisées, le corps droit, entré dans un état de transe sans pensée. Le Bienheureux vit le vénérable Subhuti assis non loin de là, les jambes croisées, le corps droit, entré dans un état de transe sans pensée.
Et le Bienheureux, à ce propos, à cette occasion, prononça cette parole solennelle :
« Celui par qui la mauvaise pensée est détruite,
Et chaque réflexion intérieure est bien considérée,
Lui, inconscient de la forme corporelle, dépassant « l’attachement »,
Surmonter les « quatre entraves » ne signifie pas renaître.
8. Ainsi ai-je entendu dire qu’un jour, le Bienheureux résidait à Râjagaha, dans la Bambouseraie, à Kalandikani-Vapa.
Or, à cette époque, il y avait deux hommes de Râjagaha profondément amoureux d’une certaine courtisane.
Ils se querellaient, argumentaient, se disputaient, s’attaquaient à coups de truelles, de mottes de terre, de bâtons et d’épées. Pour cette cause, ils étaient prêts à affronter la mort et les affres de la mort.
Et un grand nombre de Bhikkhus, s’habillant le matin et prenant leurs bols d’aumônes et leurs tuniques, entrèrent à Râjagaha pour faire l’aumône et lorsqu’ils eurent fait leur tournée p. 99 à Râjagaha et terminé leur repas, ils se rendirent là où se trouvait le Béni du Ciel, et s’approchant, ils saluèrent le Béni du Ciel et s’assirent à l’écart et tout en étant ainsi assis, ils lui dirent : « Tout à l’heure, Sire, deux hommes de Râjagaha, profondément amoureux et épris d’une certaine courtisane etc. [comme ci-dessus. Trad..]. »
Et le Bienheureux, à ce propos, à cette occasion, prononça cette parole solennelle :
« Certains tiennent pour vérité essentielle l’enseignement de celui qui inculque le trouble, selon lequel tout ce que l’on a atteint ou que l’on est en train d’atteindre est parsemé de mal. D’autres considèrent comme des aides la moralité, une vie vertueuse et la chasteté. Tel est l’idéal unique, le but de celui qui raisonne ainsi. »
Il existe un deuxième idéal : la luxure est inoffensive. Ces deux idéaux de vie – celui du désespoir du bien et celui du sensualiste – élargissent le royaume de la mort, ce qui, à son tour, favorise la spéculation. Certains, ne comprenant pas la véritable nature de ces idéaux, s’y accrochent, d’autres les dépassent. Ceux qui les perçoivent, n’y sont pas, ne pensent pas ainsi, leur révolution dépasse la perception – c’est-à-dire qu’ils ne gravitent pas dans le samsara, atteignent le nirvana en cette vie et ne sont pas sujets aux renaissances et aux re-morts.
9. Ainsi ai-je entendu. En une certaine occasion, le Bienheureux demeurait à Savatthi, dans le Jetavana, le jardin d’Anâthapindika.
Or, à ce moment-là, le Bienheureux était assis en plein air, la nuit était profondément sombre et les lampes à huile étaient allumées.
[ p. 100 ]
Et un certain nombre de mites tombant à plusieurs reprises dans ces lampes à huile, subirent désastre, ruine et destruction totale. Et le Béni du Ciel vit ces mites tomber à plusieurs reprises dans les lampes à huile, subissant désastre, ruine et destruction totale.
Et le Bienheureux, à ce propos, à cette occasion, prononça cette parole solennelle :
« Ils courent jusqu’à elle et au-delà,
Mais n’atteignez jamais l’essentiel.
Ils amplifient pour eux-mêmes des liens nouveaux et toujours nouveaux.
Alors que les papillons tombent dans la flamme,
Ainsi, certains sont attirés [par la doctrine]
Cela, dans le vu et l’entendu, [est l’essence].”
10. Ainsi ai-je entendu dire qu’un jour le Bienheureux résidait à Savatthi, dans le Jetavana, le jardin d’Anâthapindika.
Français Et le vénérable Ananda se rendit là où se trouvait le Béni du Ciel et, l’ayant salué, s’assit à l’écart, et tout en étant ainsi assis, le vénérable Ananda dit au Béni du Ciel : « Jusqu’à ce que, Sire, les Parfaits, les Saints, les Bouddhas Suprêmes soient nés dans le monde, les sectes hérétiques et les moines errants sont tenus en honneur, adorés, estimés et révérés, et sont les bénéficiaires des exigences des moines, telles que robes, aumônes, lieux de couchage et médicaments en cas de maladie, mais lorsque les Parfaits, les Saints, les Bouddhas Suprêmes apparaissent sur terre, ces sectes hérétiques et ces moines errants ne sont pas tenus en honneur, adorés, estimés et révérés et ne sont pas les bénéficiaires des exigences des moines, telles que robes, aumônes, lieux de couchage et médicaments en cas de maladie. Maintenant, Sire, le Béni du Ciel p. 101 et la Confrérie sont tenus en honneur, etc. et reçoivent etc. et des médicaments en cas de maladie.
« Il en est ainsi, Ananda ; jusqu’à ce que les Parfaits, les Saints, les Bouddhas Suprêmes, etc., les sectes hérétiques, etc., reçoivent les prérequis, etc. »
Et le Bienheureux, à ce propos, à cette occasion, prononça cette parole solennelle :
« La lumière du ver luisant est visible jusqu’au lever du soleil ;
Dans la splendeur du lever du soleil, sa lumière s’estompe et ne brille plus.
Il en est de même de la lumière des hérétiques.
Jusqu’à ce que les Bouddhas suprêmes apparaissent sur terre :
Ce n’est qu’à ce moment-là que les sages et les disciples reçoivent l’illumination.
Ceux qui ont des opinions hérétiques n’échappent pas au chagrin.
[1:3] : Un cycle du temps.
[1:4] : Vidéo « Le bouddhisme en traductions » de feu HO Warren.
[2:3] : Ascètes nus.