[p. xvii]
Dans l’introduction (pp. xxxv et suiv.) de la première édition (1896), le traducteur écrit :
En présentant la traduction suivante au public anglophone, je dois dire que je ne me serais pas aventuré dans une telle entreprise si un érudit copte s’était chargé de cette tâche, ou si j’avais entendu dire qu’une telle tâche était envisagée. Dans un sujet d’une telle difficulté, toute possibilité d’erreur doit être éliminée, et il va de soi que la traduction d’une traduction ne peut être qu’une apologie d’une version de première main. Néanmoins, je ne suis pas sans prédécesseurs. Le manuscrit copte lui-même est avant tout une traduction, de sorte que même les érudits coptes doivent nous donner la version d’une traduction. Je suis également persuadé que la traduction française anonyme et très imparfaite (1856) figurant dans l’appendice du Dictionnaire des Apocryphes de Migne (vol. I) est tirée de la version latine de Schwartze (1851) et non du texte copte. C.W. King, dans The Gnostics and their Remains (2e éd., 1887), a également traduit plusieurs pages de la Pistis Sophia de Schwartze. Il y a trois ou quatre ans, M. Nutt, l’éditeur de King, a envoyé une annonce proposant la publication de l’intégralité de la traduction de King, [p. xviii], mais le projet a échoué. L’année dernière (1895), j’ai proposé de réviser cette traduction de King, mais j’ai été informé que le légataire littéraire du savant décédé estimait qu’il serait inéquitable pour sa mémoire de publier un manuscrit aussi incomplet.
En 1890, j’avais déjà traduit la version latine de Schwartze en anglais et publié les pages 1 à 252, avec commentaires, notes, etc., sous forme de magazine d’avril 1890 à avril 1891. Mais j’ai hésité à la proposer sous forme de livre, et je ne l’aurais pas fait sans la parution de la traduction française d’Amélineau en 1895. J’ai ensuite relu l’ensemble et vérifié la version d’Amélineau. J’ai été d’autant plus convaincu de me lancer dans cette entreprise que le récit, bien que traitant de sujets mystiques et donc obscurs, est en lui-même extrêmement simple, et que les erreurs ne peuvent donc pas s’y glisser aussi facilement que dans un ouvrage philosophique complexe. Je présente donc ma traduction avec la plus grande hésitation, mais je pense en même temps que le public anglais, dont l’intérêt pour le mysticisme et les sujets connexes ne cesse de croître, se contentera mieux d’une demi-miche de pain que de rien du tout.
Un quart de siècle s’est écoulé ; beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la recherche scientifique, permettant d’étudier avec plus de précision le courant général du gnosticisme, et un travail de qualité a été réalisé sur le sujet particulier des documents gnostiques coptes. Bien que la première édition de ce livre ait été rapidement épuisée et que de nombreuses demandes aient été formulées pour une seconde, j’avais jusqu’alors refusé d’accéder à cette demande, espérant encore qu’un érudit copte anglais se chargerait de l’affaire. En effet, à un moment donné, j’avais fortement espéré que cela se réaliserait. Peu avant la guerre, un ami, que j’avais intéressé par son travail, acheva une version de l’excellente Apocalypse sans titre du Codex Bruce, et devait ensuite tenter une traduction du PS. Mais des intérêts pressants et des activités d’une nature totalement différente, liés à la guerre et à ses conséquences, ont absorbé toute l’énergie de mon ami, et la version du PS a été définitivement abandonnée. Je n’ai pas non plus entendu parler d’un autre projet de traduction. Ceci étant, et comme l’utilité même d’une traduction de traduction est démontrée par la forte demande pour ce volume sur le marché de l’occasion, j’ai finalement décidé de renouveler l’expérience.
Néanmoins, une réimpression de la première édition n’était pas envisageable. L’introduction et la traduction nécessitaient une révision à la lumière de vingt-cinq années d’étude approfondie des travaux des spécialistes. À cette fin, l’admirable traduction allemande du PS par Carl Schmidt (1905) constitue une aide précieuse, sans parler de son long travail sur les documents connexes.
La traduction latine de Schwartze était bonne pour sa date (1851), et les spécialistes la citent encore aujourd’hui ; la traduction française d’Amélineau (1895) était quelque peu améliorée ; mais la version de Schmidt est incontestablement la meilleure. J’ai donc révisé ma traduction anglaise antérieure des deux premières [p. xx] en la comparant à celle, plus fine, de la seconde. Schmidt est extrêmement prudent du début à la fin, et non seulement j’ai adopté sa décision là où Schwartze et Amélineau divergent, mais je l’ai généralement préférée pour la cohérence de sa formulation. À mon humble avis, il faudra du temps avant que nous ayons une meilleure traduction que celle de ce spécialiste copte chevronné.
Mais la traduction a non seulement été entièrement révisée, mais aussi l’introduction entièrement réécrite et la bibliographie annotée corrigée et mise à jour. La deuxième édition est pratiquement un livre nouveau.
La pagination marginale de Schwartze-Petermann, qui est le système de référence habituel et qui, dans la première édition, figurait entre parenthèses dans le texte, est désormais indiquée sur le côté de la page. J’ai également adopté la division en chapitres de Schmidt pour faciliter la consultation générale, et j’ai numéroté les versets des Psaumes et des Odes de Salomon afin de faciliter la comparaison avec les Repentances et les Cantiques de Sophia. Il est bien entendu que la mise en paragraphes détaillée n’existe pas dans l’original, qui se déroule pour l’essentiel de manière monotone et sans interruption.
GRSM
KENSINGTON,
Juillet 1921.