III. Sur la révérence envers le corps du Seigneur et sur la pureté de l'autel | Page de titre | Deuxième Règle des Frères Mineurs |
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L’histoire ancienne de la législation séraphique, à savoir les Règles des Frères Mineurs, des Pauvres Dames et des Frères et Sœurs de Pénitence, est d’une complexité inouïe, comme le savent trop bien ceux qui s’y connaissent un tant soit peu en la matière. En ce qui concerne la Règle des Frères Mineurs, qui nous intéresse plus particulièrement, saint François semble, dans l’ensemble, l’avoir rédigée deux fois. Nous disposons du témoignage formel de saint Bonaventure et d’autres autorités dignes de foi à cet effet. Il suffit de dire que, la troisième année après avoir traversé la grande crise spirituelle que nous appelons la conversion, « le serviteur du Christ, voyant le nombre de ses frères augmenter progressivement, écrivit pour lui-même et pour eux une forme de vie en termes simples, posant comme fondement inamovible l’observance du saint Évangile et ajoutant quelques autres éléments qui semblaient nécessaires à l’uniformité de la vie. » [^141] C’est cette « forme de vie », connue sous le nom de première Règle, qu’Innocent III approuva de vive voix, le 23 avril 1209. [1] Quelque quatorze ans plus tard, alors que l’Ordre s’était considérablement développé, [ p. 26 ] François « désirant abréger la Règle transmise, dans laquelle les paroles de l’Évangile étaient dispersées de manière quelque peu diffuse… fit rédiger une Règle… Et cette Règle… il la confia à la garde de son Vicaire, qui, après quelques jours, déclara l’avoir perdue par négligence. Une fois de plus, le saint homme… réécrivit la Règle comme à l’origine… et par le pape Honorius elle obtint sa confirmation » [^143] le 29 novembre 1223. Telle est, dans ses plus brefs termes, la genèse de la première et de la deuxième Règle écrites par saint François pour les Frères Mineurs.
À ces deux Règles, le professeur Karl Müller [^144] et M. Paul Sabatier [^145] voudraient bien en ajouter une troisième, écrite, selon eux, en 1221. Leur opinion, cependant, semble reposer sur une idée fausse, car la Règle qu’ils décrivent comme datant de 1221, n’est pas nouvelle, mais la même qu’Innocent III a approuvée, non pas certes dans sa forme originale, qui ne nous est pas parvenue, [2] mais plutôt dans la forme qu’elle avait prise au cours de douze années, à la suite de nombreux changements et ajouts [3].
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Les premiers auteurs de la Règle, tels Hugo de Digne [4] et Angelo Clareno [5], présentent toujours dans leurs œuvres la Règle dont nous parlons ici comme la première et l’originale. De plus, aucun écrivain du XIIIe siècle ne mentionne une troisième règle ; ils ne parlent que des modifications et ajouts que la première Règle a subis entre 1209 et 1223 [6].
Français Par exemple, Jordan a Giano nous dit que saint François a choisi frère César de Spire, un profond étudiant de l’Écriture et un ami dévoué, pour l’aider à mettre cette Règle en forme, [7] et Jacques de Vitry, écrivant vers 1217, raconte que les frères « se réunissent une fois par an… et ensuite, avec l’aide d’hommes de bien, adoptent et promulguent des institutions saintes approuvées par le pape. » [^152] L’une de ces institutions nous a été rapportée par Thomas de Celano dans sa Seconde Vie. Il semble qu’« à cause d’une commotion générale dans un certain chapitre, saint François fit écrire ces mots : « Que les frères prennent garde de ne pas paraître sombres et tristes comme des hypocrites, mais qu’ils soient joviaux et joyeux, montrant qu’ils se réjouissent dans le Seigneur, et convenablement courtois » [8] mots que l’on retrouve au septième chapitre de la première Règle. [9] Honorius III, le 22 septembre 1220, émit un décret interdisant aux frères de quitter l’Ordre après avoir fait profession, ou de s’aventurer « au-delà des limites de l’obéissance », et cette ordonnance fut ajoutée au deuxième chapitre de la Règle. [10]
Toutes les règles permanentes et puissantes croissent, comme l’a justement remarqué un auteur récent [11], et c’est ainsi que [ p. 29 ] la première Règle des Frères Mineurs a reçu des ajouts constants sous forme de constitutions édictées lors des Chapitres tenus à la Portioncule après 1212 ou autrement – il est nécessaire d’insister sur ce point [^157] – pendant les quatorze années de son application. Il n’est donc pas difficile de comprendre pourquoi les textes que nous avons de cette Règle ne concordent pas toujours, puisque ces changements et ajouts ne sont pas parvenus à la connaissance de tous par le même canal. Par exemple, dans le dixième chapitre, qui traite des « frères malades », nous avons deux lectures différentes : celle suivie dans la présente traduction est celle que l’on trouve dans la majorité des codex ; [12] l’autre, qui a été incorporé par Celano dans sa Seconde Vie, [^159] a été utilisé par Hugo de Digne dans son exposé de la Règle. [13] De même, dans le douzième chapitre, qui prescrit que les frères doivent éviter la compagnie des femmes, nous trouvons l’ajout suivant dans l’exposé d’Angelo Clareno [14] et le Speculum Vitae B. Francisci : [15] « Que personne ne se promène seul avec elles ou ne mange dans la même assiette qu’elles à table », mots que l’on ne trouve pas dans la forme la plus courante de la Règle.
Il reste à dire un mot sur la relation de cette première Règle avec la seconde, définitive, approuvée en 1223. En traitant de la différence entre ces deux Règles, M. Sabatier commet une erreur encore plus étrange. Elles n’avaient que peu de points communs, affirme-t-il, si ce n’est le nom, la seconde étant l’antithèse même de la première, qui seule était véritablement franciscaine. [^163] À vrai dire [ p. 30 ], cette affirmation est moins conforme à la réalité qu’aux théories et aux préjugés de l’auteur français. Si l’on peut dire que la première et la seconde Règle écrites par saint François pour les Frères Mineurs diffèrent, la différence réside en ceci que la seconde Règle est plus courte, plus précise et plus ordonnée ; [16] mais qu’essentiellement et en substance, elle est clairement et véritablement la même que la première Règle. En effet, le texte même de la seconde Règle existe déjà en grande partie dans la première, comme le constatera quiconque compare les deux sans parti pris. Cet accord est si vrai entre les deux Règles qu’elles sont souvent considérées comme une seule et même Règle. Ainsi, le pape Honorius III lui-même, dans sa bulle de 1223 confirmant la seconde Règle, ne fait aucune distinction entre les deux. « Nous confirmons », dit-il, « la Règle de votre Ordre approuvée par le pape Innocent, notre prédécesseur, d’heureuse mémoire. » [^165] Et frère Élie, dans une lettre adressée aux frères « habitant près de Valenciennes », les exhorte à observer purement, inviolablement, sans relâche la « sainte Règle approuvée par le pape Innocent et confirmée par le pape Honorius ». [^166] C’est donc à juste titre que Hugo de Digne (« spirituals homo ultra modum ») décrit la différence entre les deux Règles dans son Exposition, [17] [ p. 31 ] lorsqu’il dit : « Certaines choses ont été omises par la suite, par souci de concision, de la Règle approuvée par le pape Innocent avant qu’elle ne soit confirmée par la bulle du pape Honorius. » [^168]
Pour le reste, l’affirmation de M. Sabatier selon laquelle les frères « spirituels » du début du XIVe siècle n’auraient pas songé à utiliser la première Règle [^169] est difficilement admissible. Pour la réfuter, il suffit de citer Angelo Clareno, le chef des frères « spirituels », qui mentionne si souvent la première Règle dans son exposé et dont les citations prouvent que, dans le premier quart du XIVe siècle, on ne se souvenait d’aucune autre Règle, même chez les rigoristes. En un mot, « l’opposition que l’éminent critique français voudrait opposer aux deux Règles n’existe pas, et le chapitre XV de sa Vie de saint François n’est pas du tout conforme à l’histoire ». Telle est l’affirmation des éditeurs Quaracchi. Sa véracité sera mieux démontrée par l’examen du texte des deux Règles, qui suit :
Que saint François a fait et que le pape Innocent III a confirmé sans bulle. [18]
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen. Telle est la vie que frère François a demandé que le Seigneur Pape Innocent lui accorde et confirme. Et il l’a accordée et confirmée à lui-même, ainsi qu’à ses frères présents et futurs.
Frère François, et quiconque sera à la tête de cette religion, promet obéissance et révérence à Notre-Seigneur le Pape Innocent et à ses successeurs. Et les autres frères seront tenus d’obéir à frère François et à ses successeurs. [19]
1.—Que les Frères doivent vivre dans l’obéissance, sans propriété et dans la chasteté.
Français La règle et la vie de ces frères sont les suivantes : vivre dans l’obéissance et la chasteté, sans propriété, et suivre la doctrine et les traces de notre Seigneur Jésus-Christ, qui dit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens et suis-moi. » [20] Et : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. » [21] [ p. 33 ] de même : « Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » [22] « Et quiconque aura quitté père ou mère, frères ou sœurs, ou femme, ou enfants ou terres, à cause de moi, recevra le centuple et possédera la vie éternelle. » [23]
2.—De la réception et de l’habillement des frères.
Si quelqu’un, désireux d’embrasser ce genre de vie par inspiration divine, vient trouver nos frères, qu’ils l’accueillent avec bienveillance. Et s’il est fermement résolu à entreprendre notre vie, que les frères prennent grand soin de ne pas se mêler de ses affaires temporelles, mais qu’ils le présentent au plus tôt à leur ministre. Que le ministre l’accueille avec bienveillance, l’encourage et lui explique avec soin la teneur de notre vie. Cela fait, s’il le veut et le peut, en toute sécurité de conscience et sans obstacle, qu’il vende tous ses biens et s’efforce de les distribuer aux pauvres. Mais les frères et leurs ministres se garderont bien de s’immiscer dans ses affaires, et ne recevront aucune somme d’argent, ni eux-mêmes ni par personne agissant comme intermédiaire ; si toutefois ils sont dans le besoin, les frères pourront accepter d’autres choses nécessaires au corps, à l’exception de l’argent, en raison de leur nécessité, comme les autres pauvres. Et lorsqu’il [the [ p. 34 ] candidat] sera revenu, que le ministre lui accorde l’habit de probation pour un an ; c’est-à-dire deux tuniques sans capuchon et cordon, des culottes et un chaperon [24] descendant jusqu’à la ceinture. L’année de probation étant terminée, qu’il soit reçu à l’obéissance. Ensuite, il ne lui sera pas permis de passer à un autre Ordre, ni de « s’égarer au-delà de l’obéissance », selon le commandement du Seigneur Pape. [^177] Car, selon l’Évangile, « nul homme mettant la main à la charrue et regardant en arrière n’est propre au royaume de Dieu ». [25] Si, cependant, quelqu’un se présente qui ne peut facilement donner ses biens, mais a la volonté spirituelle d’y renoncer, cela suffira. Nul ne sera reçu contrairement à la forme et à l’institution de la sainte Église.
Quant aux autres frères qui ont promis l’obéissance, ils pourront avoir une tunique avec capuchon et une autre sans capuchon, si nécessaire, ainsi qu’un cordon et des caleçons. Que tous les frères soient vêtus de vêtements ordinaires, et qu’ils les raccommodent avec du sac et d’autres pièces, avec la bénédiction de Dieu, car le Seigneur dit dans l’Évangile : Ceux qui portent des vêtements somptueux et vivent dans le luxe, et ceux qui sont vêtus de vêtements précieux, sont dans les maisons des rois. [26] Et même s’ils sont appelés hypocrites, qu’ils ne cessent pas de faire le bien ; qu’ils ne désirent pas de riches vêtements dans ce monde, afin de posséder un vêtement dans le royaume des cieux.
Le Seigneur dit : « Cette sorte de démon ne peut sortir que par le jeûne et la prière » ; [27] et encore : « Quand vous jeûnez, ne soyez pas tristes comme les hypocrites. » [28] C’est pourquoi tous les frères, clercs ou laïcs, diront l’Office divin, les louanges et les prières qu’ils doivent dire. Les clercs diront l’Office, et le diront pour les vivants et les morts, selon la coutume des clercs ; mais pour compenser le défaut et la négligence des frères, ils diront chaque jour Miserere mei, avec le Pater noster ; pour les frères défunts, ils diront De profundis, avec le Pater noster. Et ils ne pourront avoir que les livres nécessaires à l’accomplissement de leur Office ; et les frères convers qui savent lire le Psautier pourront aussi en avoir un ; mais les autres qui ne savent pas lire ne pourront pas avoir de livre. Les frères convers diront cependant : Credo in Deum et vingt-quatre Paternoster avec Gloria Patri pour les Matines, mais cinq pour les Laudes ; sept Paternoster pour les Prime, Tierce, Sexte et Nones pour chacune ; douze pour les Vêpres ; et sept Paternoster pour les Complies avec Gloria Patri ; pour les défunts, sept Paternoster avec Requiem aeternam ; et pour les défauts et négligences des frères, trois Paternoster chaque jour.
Tous les frères jeûneront également depuis la Toussaint jusqu’à la Nativité de Notre-Seigneur, et depuis l’Épiphanie, date à laquelle Notre-Seigneur Jésus-Christ commença à jeûner, jusqu’à Pâques. Mais en dehors de ces jours, ils ne seront pas tenus de jeûner selon cette vie, sauf le vendredi. Ils pourront manger de tous les aliments qui leur seront présentés, selon l’Évangile. [29]
4.—Des Ministres et des autres Frères : comment ils seront rangés.
Au nom du Seigneur, que tous les frères nommés ministres et serviteurs des autres frères placent leurs frères dans les provinces ou lieux où ils se trouvent, et qu’ils les visitent souvent, les avertissent et les consolent spirituellement. Et que tous mes autres frères bénis leur obéissent diligemment dans les choses qui visent au salut de l’âme et ne sont pas contraires à notre vie. Qu’ils observent entre eux ce que dit le Seigneur : « Tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le-leur aussi » [30] et « ce que vous ne voulez pas qu’il vous soit fait, ne le faites pas aux autres » [31]. Et que les ministres et serviteurs se souviennent que le Seigneur dit : Je ne suis pas venu « pour être servi, mais pour servir » [32] et que c’est à eux que le soin des âmes de leurs frères est confié, dont, si l’un d’eux venait à disparaître [p. 37]]par leurs fautes et leur mauvais exemple, ils devront rendre compte devant le Seigneur Jésus-Christ au jour du jugement.
Prenez donc soin de vos âmes et de celles de vos frères, car « c’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant ». [33] Si toutefois l’un des ministres ordonne à l’un des frères quelque chose de contraire à notre vie ou à son âme, le frère n’est pas tenu de lui obéir, car ce n’est pas une obéissance qui commet une faute ou un péché. Néanmoins, que tous les frères qui sont soumis aux ministres et aux serviteurs examinent raisonnablement et attentivement les actions de ces derniers. Et s’ils voient l’un d’eux marcher selon la chair et non selon l’esprit, selon la bonne voie de notre vie, après la troisième admonestation, s’il ne veut pas s’amender, qu’il soit dénoncé au ministre et au serviteur de toute la fraternité au chapitre de la Pentecôte, malgré tout obstacle qui pourrait se dresser sur son chemin. Si toutefois parmi les frères, où qu’ils soient, il s’en trouve un qui désire vivre selon la chair et non selon l’esprit, que les frères avec lesquels il est réuni l’exhortent, l’instruisent et le corrigent avec humilité et diligence. Et si, après la troisième exhortation, il ne s’améliore pas, qu’ils l’envoient au plus tôt, ou qu’ils le signalent, à son ministre et serviteur, et que ce ministre et serviteur fassent de lui ce qui leur semblera le plus opportun devant Dieu.
Et que tous les frères, ministres et serviteurs, ainsi que les autres, prennent garde de ne pas se troubler ni de s’irriter à cause de la faute ou du mauvais exemple d’autrui, car le diable désire corrompre plusieurs par le péché d’un seul ; mais qu’ils aident spirituellement celui qui a péché, du mieux qu’ils peuvent ; car ce n’est pas celui qui est en bonne santé qui a besoin de médecin, mais celui qui est malade. [34]
De même, que tous les frères n’aient pas pouvoir et autorité, surtout entre eux, car, comme le dit le Seigneur dans l’Évangile : « Les chefs des nations les dominent, et les plus grands les dominent. » [35] Il n’en sera pas ainsi parmi les frères, mais celui qui veut être le plus grand parmi eux, qu’il soit leur ministre et leur serviteur, [36] et celui qui est le plus grand parmi eux, qu’il soit comme le plus jeune, [37] et celui qui est le premier, qu’il soit comme le dernier. Qu’aucun frère ne fasse de mal ni ne dise du mal à un autre ; qu’ils se servent plutôt et s’obéissent volontiers les uns aux autres dans un esprit de charité : et c’est là la véritable et sainte obéissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Et que tous les frères, toutes les fois qu’ils se sont éloignés des commandements de Dieu et se sont éloignés de l’obéissance, sachent que, comme le dit le prophète, [38] [ p. 39 ]] Ils sont maudits pour leur obéissance tant qu’ils persistent consciemment dans un tel péché. Et s’ils persévèrent dans les commandements du Seigneur, qu’ils ont promis par le saint Évangile et par leur vie, qu’ils sachent qu’ils demeurent dans la véritable obéissance et qu’ils sont bénis de Dieu.
6.—Du recours des Frères à leurs Ministres et qu’aucun Frère ne peut être appelé Prieur.
Que les frères, où qu’ils se trouvent, s’ils ne peuvent observer notre vie, aient recours au plus tôt à leur ministre, en le lui faisant savoir. Mais le ministre s’efforcera de pourvoir à leurs besoins comme il souhaiterait être traité lui-même s’il était dans le même cas. Et que personne ne soit appelé Prieur, mais que tous soient appelés Frères Mineurs. Et que chacun lave les pieds de l’autre.
7.—De la manière de servir et de travailler.
Que les frères, dans quelque lieu où ils se trouvent parmi d’autres pour servir ou travailler, ne soient ni chambellans, ni cellériers, ni surveillants dans les maisons de ceux qu’ils servent, et qu’ils n’acceptent aucun emploi qui puisse causer du scandale ou nuire à leur âme, [39] mais qu’ils soient inférieurs et soumis à tous ceux qui sont dans la même maison.
Et que les frères qui savent travailler, travaillent et s’exercent à cet art qu’ils peuvent comprendre, si cela n’est pas contraire au salut de leur âme, et qu’ils peuvent l’exercer convenablement. Car le prophète dit : « Car tu mangeras le travail de tes mains ; tu es béni, et tout ira bien pour toi » ; [40] et l’Apôtre : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. » [41] Et que chacun demeure dans l’art ou l’emploi auquel il a été appelé. [42] Et pour leur travail, ils peuvent recevoir tout ce qui est nécessaire, sauf de l’argent. Et s’ils sont dans le besoin, qu’ils recherchent l’aumône comme les autres frères. Et ils peuvent avoir les outils et les instruments nécessaires à leur travail. Que tous les frères s’appliquent avec diligence aux bonnes œuvres, car il est écrit : « Sois toujours occupé à quelque bonne œuvre, afin que le diable te trouve occupé » ; [^196] et encore : « L’oisiveté est l’ennemie de l’âme. » [^197] C’est pourquoi les serviteurs de Dieu doivent toujours persévérer dans la prière ou dans quelque autre bonne œuvre.
Que les frères veillent à ne jamais s’approprier une place, où qu’ils soient, que ce soit dans des ermitages ou ailleurs, ni à la préserver contre autrui. Que quiconque viendra à eux, ami ou ennemi, voleur ou brigand, qu’ils l’accueillent avec bienveillance. Où qu’ils soient et en quelque lieu qu’ils se trouvent, qu’ils se respectent et s’honorent mutuellement, sans murmures, avec ferveur et zèle. [43] Qu’ils veillent à ne pas paraître tristes et lugubres comme les hypocrites, mais qu’ils se montrent joyeux et satisfaits du Seigneur, joyeux et convenablement courtois. [44]
8.—Que les Frères ne doivent pas recevoir d’argent.
Le Seigneur commande dans l’Évangile : « Prenez garde, méfiez-vous de toute malice et de toute avarice, et gardez-vous des soucis de ce monde et des soucis de la vie. » [45] C’est pourquoi aucun des frères, où qu’il soit et où qu’il aille, ne porte ou ne reçoive d’argent ou de monnaie de quelque manière que ce soit, ni ne le fasse recevoir, que ce soit pour des vêtements, des livres, ou comme prix de travail, ou pour quelque raison que ce soit, si ce n’est en raison de la nécessité manifeste des frères malades. Car nous ne devons pas avoir plus d’usage et d’estime pour l’argent et la monnaie que pour les pierres. Et le diable cherche à aveugler ceux qui les désirent ou les apprécient plus que les pierres. Prenons donc garde de perdre le royaume des cieux pour une si petite chose, après avoir tout quitté. Et si par hasard nous trouvons de l’argent en quelque lieu que ce soit, ne le considérons pas plus que la poussière que nous foulons aux pieds, [46] car c’est « vanité des vanités, et tout est vanité ». [47] Et si par hasard, ce que Dieu [ p. 42 ] interdit, il arrive qu’un frère collecte ou possède de l’argent ou des pièces, sauf pour les besoins des malades, que tous les frères le tiennent pour un faux frère, un voleur, un brigand et un détenteur de bourse, à moins qu’il ne se repente sincèrement. Et que les frères ne reçoivent ni ne fassent recevoir d’argent pour l’aumône [48], ni n’en recherchent ni ne le fassent rechercher, ni de l’argent pour d’autres maisons ou lieux ; et qu’ils n’accompagnent personne qui cherche de l’argent ou des pièces pour de tels lieux. Mais les frères peuvent accomplir tous les autres services qui ne sont pas contraires à notre vie, avec la bénédiction de Dieu. Les frères peuvent cependant, pour les besoins manifestes des lépreux, demander l’aumône pour eux. Mais qu’ils se méfient beaucoup de l’argent. Mais que tous les frères aussi prennent bien garde de ne pas rechercher dans le monde un quelconque gain honteux.
9.—De demander l’aumône.
Que tous les frères s’efforcent de suivre l’humilité et la pauvreté de notre Seigneur Jésus-Christ, et qu’ils se souviennent que nous ne devons rien avoir d’autre au monde, si ce n’est, comme le dit l’Apôtre : « Ayant de quoi manger et nous couvrir, nous nous en contentons. » Et ils doivent se réjouir lorsqu’ils s’entretiennent avec des personnes humbles et méprisées, avec les pauvres et les faibles, avec les infirmes et les lépreux, et avec ceux qui mendient dans les rues. Et quand cela est nécessaire, qu’ils aillent demander l’aumône. Et qu’ils n’en aient pas honte, mais qu’ils se souviennent plutôt que notre Seigneur Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant et tout-puissant, a posé son visage « comme un roc dur », [49] et n’a pas eu honte, et qu’il était pauvre et étranger, et qu’il vivait d’aumônes, lui-même, la Sainte Vierge et ses disciples. Et quand les hommes les traitent avec mépris et refusent de leur faire l’aumône, qu’ils en rendent grâces à Dieu, car pour ces outrages, ils recevront un grand honneur devant le tribunal de notre Seigneur Jésus-Christ. Et qu’ils sachent que les injures ne seront pas imputées à ceux qui les subissent, mais à ceux qui les offrent. Or, l’aumône est un héritage et un droit dû aux pauvres, acquis par notre Seigneur Jésus-Christ. Les frères qui s’efforcent de la rechercher recevront une grande récompense, et ils procureront une récompense à ceux qui donnent. Car tout ce que les hommes laissent dans ce monde périra, mais pour la charité et les aumônes qu’ils auront faites, ils recevront une récompense de Dieu.
Que chacun fasse connaître clairement ses besoins à un autre, afin qu’il puisse trouver et recevoir ce qui lui est nécessaire. Que chacun aime et nourrisse son frère comme une mère aime et nourrit son fils, dans la mesure où Dieu lui en fait grâce. Et « Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas ; et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange. » [50] Et chaque fois qu’une nécessité se présente, il est permis à tous les frères, où qu’ils soient, de manger de toute nourriture que les hommes peuvent manger, comme le dit notre Seigneur de David, qui « mangea les pains de proposition, dont la consommation n’était permise qu’aux prêtres ». [51] Et qu’ils se souviennent de ce que dit le Seigneur : « Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s’appesantissent par les excès du manger et du boire, et par les soucis de la vie, et qu’ils ne vous surprennent soudainement. Car il viendra comme un piège sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. » [52] Et de même, en temps de nécessité manifeste, que tous les frères agissent dans leurs besoins, selon que notre Seigneur leur en fera grâce, car la nécessité n’a pas de loi.
10.—Des Frères malades.
Si l’un des frères tombe malade, où qu’il soit, que les autres ne le quittent pas, à moins qu’un des frères, ou plusieurs s’il le faut, ne soient désignés pour le servir comme ils souhaiteraient l’être eux-mêmes ; mais en cas d’urgence, ils peuvent le confier à quelqu’un qui prendra soin de lui dans son infirmité. Et je demande au frère malade de rendre grâces au Créateur pour toutes choses et de désirer être comme Dieu le veut, malade ou bien portant ; car tous ceux que le Seigneur a prédestinés à la vie éternelle [53] sont châtiés par la verge des afflictions et des infirmités, et par l’esprit de componction ; comme le dit le Seigneur : « Je reprends et je châtie ceux que j’aime. » [54] Mais s’il est inquiet et en colère, soit contre Dieu, soit contre les frères, ou s’il demande avec empressement des remèdes, désirant trop délivrer son corps qui va bientôt mourir, qui est un ennemi de l’âme, cela lui vient du mal et il est charnel, et ne semble pas être des frères, parce qu’il aime son corps plus que son âme. [^211]
11.—Que les Frères ne doivent pas parler ni se rabaisser, mais doivent s’aimer les uns les autres.
Et que tous les frères prennent garde de calomnier qui que ce soit, ni de se quereller en paroles ; [55] qu’ils s’efforcent de garder le silence autant que Dieu leur en donne la grâce. Qu’ils ne se disputent pas non plus entre eux ni avec les autres, mais qu’ils soient prêts à répondre avec humilité, en disant : « Nous sommes des serviteurs inutiles. » [56] Et qu’ils ne se mettent pas en colère, car « quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges. Et quiconque dira à son frère : Raca ! mérite d’être puni par le conseil. Et quiconque dira : Insensé ! mérite d’être puni par le feu de l’enfer. » [57] Et qu’ils s’aiment les uns les autres, comme le dit le Seigneur : « Voici mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. [58] Et qu’ils montrent leur amour par les œuvres [59] qu’ils font les uns pour les autres, selon que dit l’Apôtre : « N’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actes et en vérité. » [60] Qu’ils « ne médisent de personne », [61] ni ne murmurent, ni ne dénigrent les autres, car il est écrit : « Les chuchoteurs et les médisants sont odieux à Dieu. » [62] Et qu’ils soient « doux, montrant toute douceur envers tous les hommes ». [63] Qu’ils ne jugent pas et ne condamnent pas, et, comme le dit le Seigneur, qu’ils ne prêtent pas attention aux moindres péchés des autres, mais qu’ils racontent plutôt les leurs dans l’amertume de leur âme. [64] Et qu’ils « s’efforcent d’entrer par la porte étroite », [65] car le Seigneur dit : « Qu’étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui le trouvent ! » [66]
12.—D’éviter les regards disgracieux et la compagnie des femmes.
Que tous les frères, où qu’ils soient et où qu’ils aillent, évitent soigneusement les regards inconvenants et la compagnie des femmes, et que personne ne s’entretienne seul avec eux. [67] Que les prêtres leur parlent honnêtement, leur donnant pénitence ou conseil spirituel. Et qu’aucune femme, quelle qu’elle soit, ne soit reçue [ p. 47 ] à l’obéissance par un frère, [68] mais qu’un conseil spirituel lui étant donné, elle fasse pénitence où elle veut. Soyons tous vigilants et tenons tous nos membres dans la soumission, car le Seigneur dit : « Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » [69]
Si un frère, à l’instigation du diable, commet la fornication, qu’il soit privé de l’habit de l’Ordre qu’il a perdu par sa vile iniquité, qu’il le renonce complètement et qu’il soit complètement exclu de notre religion. Puis, qu’il fasse pénitence pour ses péchés.
14.—Comment les Frères doivent parcourir le monde.
Quand les frères voyagent à travers le monde, qu’ils n’emportent rien en chemin, ni sac, ni bourse, ni pain, ni argent, ni bâton. Dans quelque maison qu’ils entrent, qu’ils disent d’abord : « Paix à cette maison ! » et, restant dans la même maison, qu’ils mangent et boivent ce qu’ils ont. [70] Qu’ils ne résistent pas au méchant ; [71] mais si quelqu’un les frappe sur la joue, qu’ils lui présentent l’autre ; et si quelqu’un leur enlève leur vêtement, qu’ils ne lui refusent pas non plus la tunique. Qu’ils donnent à quiconque leur demande, et si quelqu’un leur enlève leurs biens, qu’ils ne les redemandent plus. [72]
15.—Que les Frères ne puissent ni garder des bêtes ni monter à cheval.
J’enjoins à tous les frères, clercs et laïcs, lorsqu’ils voyagent à travers le monde ou séjournent, de ne posséder en aucune façon, ni avec eux, ni avec d’autres, ni de quelque autre manière, aucune bête de somme. Il ne leur est pas permis de monter à cheval, sauf en cas d’infirmité ou de grande nécessité.
Le Seigneur dit : « Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme des serpents et simples comme des colombes. » [73] C’est pourquoi, quiconque parmi les frères désire, par inspiration divine, aller parmi les Sarrasins et autres infidèles, qu’il y aille avec la permission de son ministre et serviteur. Mais que le ministre leur donne la permission et ne la leur refuse pas, s’il les juge aptes à être envoyés ; il sera tenu de rendre compte au Seigneur s’il agit indiscrètement, en ceci ou en d’autres choses. Les frères, cependant, qui y vont, peuvent se conduire spirituellement de deux manières parmi eux. La première est de ne pas se disputer ni se quereller ; mais qu’ils soient « soumis [ p. 49 ] à toute créature humaine pour l’amour de Dieu », [74] tout en se déclarant chrétiens. L’autre façon est que lorsqu’ils voient que cela plaît à Dieu, ils annoncent la Parole de Dieu, afin qu’ils croient en Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, le Créateur de tous, notre Seigneur le Rédempteur et Sauveur le Fils, et qu’ils soient baptisés et deviennent chrétiens, car, « si un homme ne naît de nouveau d’eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » [75]
Ils peuvent leur dire ces choses et d’autres qui plaisent à Dieu, car le Seigneur dit dans l’Évangile : « Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux » [76] ; et « celui qui aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa majesté et celle de son Père et des saints anges » [77].
Et que tous les frères, où qu’ils soient, se souviennent qu’ils se sont donnés et ont abandonné leur corps à notre Seigneur Jésus-Christ ; et que par amour pour lui ils doivent s’exposer aux ennemis visibles et invisibles, car le Seigneur dit : « Quiconque perdra sa vie à cause de moi la sauvera » [^235] dans la vie éternelle. « Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, car le royaume des cieux est à eux. » [78] « S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. » [79] Mais s’ils vous persécutent dans une ville, fuyez dans une autre. [80] « Heureux serez-vous lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous tout ce qui est mal, à cause de moi. » [81] « Réjouissez-vous en ce jour-là et soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans le ciel. » [82] « Je vous le dis, mes amis, ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent plus rien faire. » [83] « Prenez garde à ne pas être troublés. » [84] « Par votre patience, vous posséderez vos âmes. » [85] « Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. » [86]
17.—Des prédicateurs.
Qu’aucun frère ne prêche contrairement à la forme et à l’institution de la sainte Église romaine, à moins que son ministre ne le lui ait accordé. Mais le ministre veillera à ne pas accorder cette permission indiscrètement à qui que ce soit. Néanmoins, tous les frères prêcheront par leurs œuvres. Et qu’aucun ministre ou prédicateur ne s’approprie le ministère des frères ou la fonction de prédication, mais qu’il abandonne sa fonction sans aucune contradiction, à quelque heure qu’elle lui soit ordonnée. C’est pourquoi je supplie, dans la charité que Dieu est [87] tous [ p. 51 ] mes frères, prédicateurs, priants ou ouvriers, clercs et laïcs, qu’ils s’efforcent de s’humilier en toutes choses et de ne pas se glorifier, ni se réjouir, ni s’exalter intérieurement à cause de bonnes paroles et de bonnes œuvres, ni même d’aucun bien que Dieu peut parfois dire ou faire et opérer en eux ou par eux, selon ce que dit le Seigneur : « Mais ne vous réjouissez pas cependant, de ce que les esprits vous sont soumis. » [88] Et sachons avec certitude que rien ne nous appartient que les vices et les péchés. Et nous devons plutôt nous réjouir lorsque nous « tombons dans diverses tentations », [89] et lorsque nous supportons quelques afflictions ou tristesses de l’âme ou du corps dans ce monde pour l’amour de la vie éternelle. Évitons donc tous, frères, tout orgueil et toute vaine gloire. Gardons-nous de la sagesse de ce monde et de la prudence de la chair ; car l’esprit du monde désire et se soucie beaucoup des paroles, mais peu des œuvres ; Français et il ne recherche pas la religion et la sainteté intérieure de l’esprit, mais souhaite et désire une religion et une sainteté apparaissant du dehors aux hommes. Et ce sont ceux dont le Seigneur dit : « Amen, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. » [90] Mais l’esprit du Seigneur veut que la chair soit mortifiée et méprisée, et qu’elle soit considérée comme vile, abjecte et méprisable ; et il étudie l’humilité et la patience, la pure simplicité et la véritable paix de l’esprit, et désire toujours par-dessus tout la crainte divine et la sagesse divine, et l’amour divin du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
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Et rapportons tout bien au Seigneur Dieu, Très-Haut et Suprême ; reconnaissons que tout bien lui appartient, et rendons grâces pour tout à Celui de qui tout bien procède. Et que Lui, le Très-Haut et Suprême, seul Vrai Dieu, ait, et que lui soient rendus et reçoive, tous les honneurs et révérences, toutes les louanges et bénédictions, tous les remerciements et toute gloire, à Lui à qui appartient tout bien, Lui seul est bon. [91] Et lorsque nous voyons ou entendons dire du mal ou blasphémer Dieu, bénissons, remercions et louons le Seigneur qui est béni éternellement. Amen.
18.—Comment les ministres doivent se réunir.
Chaque ministre peut se réunir chaque année avec ses frères, où bon lui semble, le jour de la fête de saint Michel Archange, pour traiter des choses qui concernent Dieu. Tous les ministres qui se trouvent au-delà des mers et des montagnes se réuniront une fois tous les trois ans, et les autres ministres une fois par an, au chapitre du dimanche de Pentecôte, en l’église Sainte-Marie de la Portioncule, sauf décision contraire du ministre et serviteur de toute la confrérie.
19.—Que tous les Frères doivent vivre catholiquement.
Que tous les frères soient catholiques et vivent et parlent catholiquement. Mais si quelqu’un s’écarte de la foi et de la vie catholiques, en paroles ou en actes, et ne veut pas s’amender, qu’il soit définitivement exclu de notre fraternité. Et tenons tous les clercs et religieux pour nos maîtres en ce qui concerne le salut des âmes, s’ils ne s’écartent pas de notre religion, et respectons leur office, leur ordre et leur administration dans le Seigneur.
Que mes bienheureux frères, clercs et laïcs, confessent leurs péchés aux prêtres de notre religion. Et s’ils ne peuvent le faire, qu’ils se confessent à d’autres prêtres discrets et catholiques, sachant fermement et espérant que, quels que soient les prêtres catholiques, ils recevront pénitence et absolution, ils seront sans aucun doute absous de ces péchés s’ils prennent soin d’observer humblement et fidèlement la pénitence qui leur est prescrite. S’ils ne peuvent avoir de prêtre, qu’ils se confessent à leur frère, comme le dit l’apôtre Jacques : « Confessez vos péchés les uns aux autres » [92] ; mais qu’ils ne manquent pas pour autant de recourir aux prêtres, car à eux seuls a été donné le pouvoir de lier et de délier. Et ainsi, contrits et après s’être confessés, qu’ils reçoivent le Corps et le Sang de notre Seigneur Jésus-Christ avec une grande humilité et vénération, se souvenant [ p. 54 ]] ce que le Seigneur Lui-même dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » [93] et « Faites ceci en mémoire de moi » [94]
Et cette exhortation et cette louange, ou une autre semblable, que tous mes frères peuvent annoncer avec la bénédiction de Dieu, quand cela leur plaît, parmi tous ceux qu’ils sont : Craignez et honorez, louez et bénissez Dieu, rendez grâces [95] et adorez le Seigneur Dieu Tout-Puissant dans la Trinité et l’Unité, Père, Fils et Saint-Esprit, le Créateur de toutes choses. « Faites pénitence », [96] produisez des fruits dignes de pénitence, [97] car sachez que nous devons bientôt mourir. « Donnez et il vous sera donné » [98] ; « Pardonnez, et vous serez pardonnés. » [99] Et si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs péchés, le Seigneur ne vous pardonnera pas les vôtres. [100] Confessez tous vos péchés. [101] Heureux ceux qui mourront dans la pénitence, car ils seront dans le royaume des cieux. Malheur à ceux qui ne meurent pas dans la pénitence ; car ils seront les enfants du diable, dont ils commettent les œuvres, [102] et ils iront dans le feu éternel. Gardez-vous de tout mal, abstenez-vous de tout mal, et persévérez dans le bien jusqu’à la fin.
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22.—De l’Admonition des Frères.
Français Soyons tous, frères, attentifs à ce que dit le Seigneur : « Aimez vos ennemis et faites du bien à ceux qui vous haïssent. » [103] Car notre Seigneur Jésus, dont nous devons suivre les traces, [104] a appelé son traître ami, [105] et s’est offert volontairement à ses crucifiés. C’est pourquoi tous ceux qui nous infligent injustement tribulations et angoisses, hontes et injures, douleurs et tourments, martyre et mort, sont nos amis que nous devons beaucoup aimer, car nous gagnons la vie éternelle par ce qu’ils nous font souffrir. Et haïssons notre corps avec ses vices et ses péchés, car en vivant charnellement, il veut nous priver de l’amour de notre Seigneur Jésus-Christ et de la vie éternelle, et se perdre avec tout le reste en enfer ; car par notre propre faute nous sommes corrompus, misérables et opposés au bien, mais prompts et désireux du mal ; car, comme le dit le Seigneur dans l’Évangile : du cœur des hommes sortent et viennent les mauvaises pensées, les adultères, les fornications, les meurtres, les vols, la cupidité, la méchanceté, la tromperie, la lascivité, le mauvais œil, les faux témoignages, les blasphèmes, la folie. [106] Tous ces maux viennent du dedans, du cœur de l’homme, et ce sont eux qui souillent l’homme.
Mais maintenant, après avoir renoncé au monde, nous n’avons plus rien d’autre à faire que d’être soucieux, de suivre la volonté de Dieu et de lui plaire. [ p. 56 ] Prenons bien garde de ne pas être le bord du chemin, ni le terrain pierreux ou épineux, selon ce que dit le Seigneur dans l’Évangile : La semence, c’est la parole de Dieu. Ce qui est tombé le long du chemin et qui a été foulé aux pieds, ce sont ceux qui entendent la parole et ne comprennent pas ; alors le diable vient, et enlève ce qui a été semé dans leur cœur, et enlève la parole de leur cœur, de peur qu’en croyant ils ne soient sauvés. Mais ce qui est tombé sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu’ils entendent la parole, la reçoivent aussitôt avec joie ; Mais lorsque surviennent tribulations et persécutions à cause de la Parole, ils sont aussitôt scandalisés. Ces choses n’ont pas de racines en elles-mêmes, mais sont temporaires : leur foi est temporaire, puis, au moment de la tentation, elles tombent. Ce qui tombe parmi les épines, ce sont ceux qui entendent la Parole de Dieu. Or, la sollicitude, les soucis du monde, l’illusion des richesses et la convoitise des autres choses, étouffent la Parole et la rendent infructueuse. Mais ce qui est semé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la Parole avec un cœur bon et vertueux, la comprennent, la gardent et portent du fruit avec persévérance.
Français Et pour cela, frères, comme le dit le Seigneur, « laissons les morts enterrer leurs morts ». [107] Et soyons bien sur nos gardes contre la malice et la ruse de Satan, qui désire que l’homme ne donne pas son cœur et son esprit au Seigneur Dieu, et qui, errant çà et là, cherche à séduire le cœur de l’homme sous prétexte de quelque récompense ou avantage, pour étouffer les paroles et les préceptes du Seigneur dans la mémoire, et qui veut aveugler le cœur de l’homme par des affaires et des soucis mondains, et y demeurer, comme le dit le Seigneur : « Lorsqu’un esprit impur est sorti d’un homme, il va par des lieux arides cherchant du repos, et n’en trouve pas ; alors il dit : ‘Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti.’ Et en arrivant, il la trouve vide, balayée et ornée. Alors il s’en va, et prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui, qui entrent et s’y établissent ; et la dernière condition de cet homme est pire que la première. [108] C’est pourquoi, frères, veillons tous beaucoup, de peur que, sous prétexte de récompense, de travail ou d’aide, nous ne perdions ou ne séparions notre esprit et notre cœur du Seigneur. Mais je supplie tous les frères, ministres et autres, dans la charité qu’est Dieu, [109] de surmonter tous les obstacles et de mettre de côté tout souci et toute sollicitude, de s’efforcer du mieux qu’ils peuvent de servir, d’aimer et d’honorer le Seigneur Dieu avec un cœur et un esprit purs, qu’il recherche par-dessus tout. Français Et faisons toujours en nous un tabernacle et une demeure pour Celui qui est le Seigneur Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, qui dit : « Veillez donc, priant en tout temps, afin que vous soyez jugés dignes d’échapper » à tous les maux « à venir, [ p. 58 ] et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. » [110] Et lorsque vous vous levez pour prier, [111] dites : « Notre Père qui es aux cieux. » Et adorons-le d’un cœur pur, car « nous devons toujours prier et ne point nous décourager », [112] car le Père recherche de tels adorateurs. « Dieu est Esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité. » [113] Et recourons à Lui comme au « Pasteur et Évêque de nos âmes », [114] qui dit ; « Je suis le Bon Berger », qui nourris mes brebis, « et je donne ma vie pour mon troupeau. » [115] Mais vous êtes tous frères. « Et n’appelez personne votre père sur la terre, car un seul est votre Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car un seul est votre maître, celui qui est aux cieux, le Christ. » [116] « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. » [117] « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » [118] « Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps. » [119] « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. » [120] « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » [121]
Retenons donc fermement les paroles, la vie, la doctrine et le saint Évangile de Celui qui a daigné demander à son Père de nous manifester son nom, en disant : Père, j’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés, parce que je leur ai donné les paroles que tu m’as données ; ils les ont reçues, et ont connu en vérité que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. Je prie pour eux, je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi et tout ce qui m’appartient est à toi. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés, afin qu’ils soient un comme nous. Je dis ces choses dans le monde, afin qu’ils aient en eux-mêmes une joie parfaite. Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi aussi je ne suis pas du monde. Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. Sanctifie-les par la vérité. Ta parole est vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux, je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient sanctifiés par la vérité. Je ne prie pas seulement pour eux, mais aussi pour ceux qui, par leur parole, croiront en moi, afin qu’ils soient unis, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Je leur ai fait connaître ton nom, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que je sois en eux. Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ta gloire dans ton royaume. [122]
23.—Prière, louange et action de grâce. [^282]
Dieu tout-puissant, très saint, très haut et suprême, Père saint et juste, Seigneur Roi du ciel et de la terre, nous te rendons grâces pour toi-même, de ce que, par ta sainte volonté et par ton Fils unique, tu as créé toutes choses spirituelles et corporelles dans le Saint-Esprit, et tu nous as placés, faits à ton image et ressemblance, dans le paradis, d’où nous sommes tombés par notre faute. Et nous te rendons grâces de ce que, comme par ton Fils tu nous as créés, de même par le véritable et saint amour dont tu nous as aimés, tu l’as fait naître, vrai Dieu et vrai homme, de la glorieuse et toujours Vierge, la très bienheureuse sainte Marie, et tu as voulu qu’il nous rachète, nous captifs, par sa croix, son sang et sa mort. Et nous te rendons grâce parce que ton Fils lui-même doit revenir dans la gloire de sa majesté pour mettre les méchants qui n’ont pas fait pénitence pour leurs péchés et ne t’ont pas connu dans le feu éternel, et pour dire à tous ceux qui t’ont connu, adoré et servi dans la pénitence : « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, possédez le royaume préparé pour vous dès le commencement du monde. » [123]
[ p. 61 ]
Et puisque nous tous, misérables et pécheurs, ne sommes pas dignes de te nommer, nous te supplions humblement que notre Seigneur Jésus-Christ, ton Fils bien-aimé, en qui tu as mis toute ton affection, [124] avec le Saint-Esprit, le Paraclet, te rende grâces comme il te plaît et à eux, pour tous ; il te suffit toujours pour tous, par qui tu as tant fait pour nous. Alléluia. Et nous prions instamment la Mère glorieuse, la très sainte Marie toujours vierge, les bienheureux Michel, Gabriel, Raphaël, et tous les chœurs des bienheureux esprits, séraphins, chérubins et trônes, dominations, principautés et puissances, vertus, anges et archanges, les bienheureux Jean-Baptiste, Jean l’Évangéliste, Pierre, Paul, les bienheureux patriarches et prophètes, innocents, apôtres, évangélistes, disciples, martyrs, confesseurs, vierges, les bienheureux Élie et Énoch, et tous les saints qui ont été, qui sont et qui seront, pour ton amour, afin qu’ils puissent, comme il te plaît, rendre grâces pour ces choses au Dieu très-haut, vrai, éternel et vivant, avec ton Fils très cher, notre Seigneur Jésus-Christ, et le Saint-Esprit, le Paraclet, pour les siècles des siècles. Amen. Alléluia.
Et nous tous, frères mineurs, serviteurs inutiles, nous supplions et supplions humblement tous ceux qui, dans la sainte Église catholique et apostolique, désirent servir Dieu, et tous les ordres ecclésiastiques, prêtres, diacres, sous-diacres, acolytes, exorcistes, lecteurs, portiers et tous les clercs ; tous les religieux [ p. 62 ]] et femmes, tous les garçons et les enfants, pauvres et nécessiteux, rois et princes, ouvriers, laboureurs, serviteurs et maîtres, toutes les vierges, continents et personnes mariées, laïcs, hommes et femmes, tous les nourrissons, les adolescents, les jeunes gens et les vieillards, bien portants et malades, tous les petits et les grands, et tous les peuples, clans, tribus et langues, toutes les nations et tous les hommes de toute la terre, qui sont et qui seront, afin que nous persévérions dans la vraie foi et dans la pénitence, car autrement personne ne peut être sauvé. Aimons tous de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de toute notre force et de toute notre force, de toute notre intelligence et de toutes nos facultés, [125] de toute notre force et de toute notre affection, de tout notre cœur, de tous nos désirs et de toutes nos volontés, le Seigneur Dieu, qui a donné et nous donne à tous, tout le corps, toute l’âme et toute la vie ; qui nous a créés et rachetés, et qui par sa seule miséricorde nous sauvera ; qui nous a fait et nous fait tout bien, misérables et malheureux, vils, impurs, ingrats et méchants.
Français Ne désirons donc rien d’autre, ne souhaitons rien d’autre, et ne laissons rien nous plaire et nous réjouir, si ce n’est notre Créateur et Rédempteur et Sauveur, le seul vrai Dieu, qui est plein de bien, tout bien, tout bien, le vrai et souverain bien, qui seul est bon, [126] miséricordieux et bon, doux et doux, qui seul est saint, juste, vrai et droit, qui seul est bienveillant, pur et net, de qui, par qui et en qui vient toute miséricorde, [ p. 63 ] toute grâce, toute gloire de tous les pénitents et des justes, et de tous les bienheureux qui se réjouissent dans le ciel. Que rien donc ne nous empêche, que rien ne nous sépare, que rien ne s’interpose entre nous. Croyons tous, partout, en tout lieu, à toute heure et en tout temps, chaque jour et continuellement, véritablement et humblement, et gardons dans nos cœurs, et aimons, honorons, adorons, servons, louons et bénissons, glorifions et exaltons, magnifions et rendons grâces au Très-Haut et Suprême Dieu Éternel, dans la Trinité et l’Unité, au Père, au Fils et au Saint-Esprit, au Créateur de tous, au Sauveur de tous ceux qui croient et espèrent en Lui, et qui L’aiment, qui, sans commencement ni fin, est immuable, invisible, infaillible, ineffable, incompréhensible, insondable, béni, digne de louanges, glorieux, exalté, sublime, très-haut, doux, aimable, aimable, et toujours entièrement désirable par-dessus tout pour les siècles des siècles.
Au nom du Seigneur, je supplie tous les frères d’apprendre la teneur et le sens des choses écrites dans cette vie pour le salut de nos âmes, et de les rappeler fréquemment à leur mémoire. Et je prie Dieu que le Tout-Puissant, Trois en Un, bénisse tous ceux qui enseignent, apprennent, retiennent, se souviennent et accomplissent ces choses aussi souvent qu’ils répètent et mettent en pratique ce qui y est écrit pour notre salut. Et je les supplie tous, en leur baisant les pieds, d’aimer profondément, de conserver et de chérir ces choses. Et de la part de Dieu Tout-Puissant et du Seigneur Pape, et par obéissance, moi, frère François, je commande et j’enjoint strictement [ p. 64 ] que personne ne retranche quoi que ce soit aux choses écrites dans cette vie, ni n’y ajoute quoi que ce soit, et que les frères n’aient pas d’autre règle.
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, maintenant et toujours, aux siècles des siècles. Amen.
III. Sur la révérence envers le corps du Seigneur et sur la pureté de l'autel | Page de titre | Deuxième Règle des Frères Mineurs |
[^141] : 25 : 1 Voir Bonav. Jambe. Maj., III, 8. Voir aussi 1 Cel. 1, 5, et la Vita S. Francisci, par Julien de Spires, cap. iv.
[^143] : 26 : 1 Voir Bonav. Jambe. Maj., IV, 11.
[^144] : 26 : 2 Müller : Anfänge des Minoriten-Orders und der Bussbrüderschaften (Fribourg, 1885), p. 4, suiv.
[^145] : 26:3 Sabatier : Vie de S. François d’Assise (Paris, 1894), p. 288, suiv.
[^152] : 28 : 2 Voir Speculum Perfectionis (éd. Sabatier), Annexe, p. 300 ; aussi Les Nouveaux mémoires de l’Académie de Bruxelles, t. XXIII, p. 29-33. Jacques de Vitry mourut cardinal évêque de Frascati en 1244, laissant un certain nombre d’écrits dans lesquels saint François figure en bonne place.
[^157] : 29 : 1 Voir Van Ortroy, SJ, Annal. Bolland., t. XXIV, fascicule. III, 1905, p. 413.
[^159] : 29 : 3 Voir 2 Cel., 3, 110.
[^163] : 29:7 « Celle de 1210 et celle qui fut certifiée par le pape le p. 30 29 novembre 1223, écrit-il, n’avait guère de commun que le nom. . . . « Celle de 1210 seule est vraiment franciscaine. Celle de 1223 est propriétaire de l’œuvre de l’Église. »—Vie de S. François, p. 289.
[^165] : 30 : 2 Voir Seraphicæ Legislationis Textus Originales (Quaracchi, 1897), p. 35.
[^166] : 30:3 Cette lettre, qui est datée « de la dixième année du pontificat du pape Honorius », se trouve dans l’Annalibus Hannoniæ Fr. Jacobi de Guisia, lib. XXI, chap. XVIII ; voir Monumenta Germaniæ Historica, Scriptores, t. XXX, PI, p. 294.
[^168] : 31 : 1 Voir Ehrle : « Controversen über die Anfänge des Minoritenordens » dans le Zeitschrift für Katholische Theologie, t. XI, p. 725, suiv.
[^169] : 31 : 2 « À partir de Bonaventure, écrit-il, la règle primitive tombe dans l’oubli. Les Franciscaines Spirituels du commencement du XIVe siècle ne songèrent pas à l’en tirer. Voir Spec. Perf. (éd. Sab.), p. ix.
[^177] : 34:2 Voir la bulle Cum secundum d’Honorius III, datée du 22 septembre 1220 (Bullarium Franciscanum, t. 1, p. 6.)
[^196] : 40 : 4 Saint Jérôme dit : « Semper facito aliquid boni operis, ut diabolus te inveniat occupatum ». Épis. 125 (alias 4), n. 11.
[^197] : 40 : 5 Saint Anselme dit : « Otiositas inimica est animae ». Épist. 49.
[^211] : 45:3 Voir 2 Cél. 3, 110 ; aussi Hugo le Digne, l.c., fol. 68 v. et Spec. Perf. (éd. Sabatier), chap. 42.
[^235] : 49 : 5 Marc 8 : 35 ; Luc 9 : 24.
[^282] : 60:2 Le Speculum Minorum condense ce chapitre.
25:2 Bien que M. Sabatier (Vie de S. François, p. 100), suivant Wadding (Annales ad an. 1210, n. 220 seq.), fixe cet événement à l’été 1210, il est beaucoup plus probable que l’approbation de la Règle ait eu lieu le 23 avril 1209, date donnée par les Bollandistes et le Bréviaire séraphique. Cette dernière date est non seulement plus conforme à l’ancienne tradition de l’Ordre (voir Anal. Franciscana, t. III, p. 713) mais ne comporte aucune difficulté historique (voir Appunti critici sulla cronologia della Vita di S. Francesco, par le Père Leo Patrem, OFM, dans l’Oriente Serafico, Assise, 1895, vol. vii, nn. 4-12). ↩︎
26:4 Il y a plus d’un siècle, en t768, le Père Suyskens démontrait que la longue Règle de vingt-trois chapitres n’aurait pas pu être présentée au Pape Innocent par saint François dans sa forme actuelle. (Voir Acta SS, t. ii, oct.) Tous s’accordent à dire que la première Règle dans sa forme originale était très courte et simple. ↩︎
26:5 Le professeur Müller avait donc raison de tenter de reconstituer la Règle dans sa forme originale à partir de cette version plus longue. Il a démontré de manière presque concluante que les premiers mots de cette Règle originale étaient : « Regula et vita istorum fratrum haec est. » (Voir Anfänge, pp. 14-25 ; 185-188.) Le professeur Boehmer a également tenté de la reconstituer à partir de divers écrits. Voir ses Analekten, p. 27. Voir aussi 2 Cel. 3, 110 ; Speculum Perfectionis (éd. Sabatier), c. 4, n. 42. ↩︎
27:1 Son exposé de la Règle se trouve dans les Monumenta Ordinis Minorum (Salamanque, 1511, tract. 11, fol. 46 v) et dans les Firmamenta (Paris, 1512, p. iv, fol. 34 v). Au chapitre 6 (Mon., fol. 67 v ; Firm., fol. 48 r) il dit : « Il l’énonce plus longuement dans la règle originale comme suit : ‘Quand il sera nécessaire, que les frères aillent demander l’aumône’ », etc. (voir ci-dessous, p. 43). Sur Hugo de Digne, voir Sbaralea, Supplementum, p. 360 ; aussi Salimbene, Chron. Parmensis, 1857, passim. ↩︎
27:2 Son exposé de la Règle n’a jamais été publié, bien qu’une édition critique soit promise par le Père Van Ortroy, SJ (Voir Anal. Bolland., t. xxi, p. 441 seq.). En attendant, on peut le trouver à Saint-Isidore, à Rome, dans le codex 1/92 ; aux lib. du Vatican, dans le cod. Ottob. 522 (en partie seulement) et Ottob. 666, et aux lib. royales de Munich dans le cod. 23648. Dans cet exposé, Clareno dit (cod. Ottob. 666, fol. 50 v) : « Dans la Règle que le pape Innocent lui a concédée et approuvée… il était écrit ainsi : ‘Le Seigneur commande dans l’Évangile’ », etc. (voir ci-dessous, p. 41). Clareno mourut en 2337. Sur ses écrits, voir le Père Ehrle, SJ, dans les Archiv, vol. I (1885), pp. 509-69. ↩︎
27:3 Certes, la traditionnelle Légende des Trois Compagnons dit de saint François : « Il fit beaucoup de règles et les essaya, avant de faire celle qu’il laissa enfin aux frères. » (Voir Legenda III Sociorum, n. 35.) Mais à moins que ces mots ne soient compris comme se référant à différentes versions de la même Règle, ils ne font que soulever une nouvelle difficulté contre l’authenticité de cette Légende. ↩︎
28:1 « Et le bienheureux François, voyant que frère César était instruit dans les Écritures, lui confia la tâche d’embellir en langage évangélique la Règle qu’il avait lui-même rédigée en termes simples. » Chron. Fr. Jordani a Jano : Analecta Franc., t. I, page 6, n. 15. Frère Jordan note également « que, selon la première Règle, les frères jeûnaient le mercredi et le vendredi. » (L.c., p. 4, 0. II.) ↩︎
28:3 2 Cél., 3, 90. ↩︎
28:6 Canon Knox Little : Saint François d’Assise (1904), Annexe, p. 321. ↩︎
29:4 Voir Lun., fol. 68 v; Firm., fol. 49 r. ↩︎
29:5 Voir Cod. Ottob. 666, fol. 99 V. ↩︎
29:6 Voir Speculum, fol. 193 V. ↩︎
30:1 Voir Le Monnier : Histoire de saint François, p. 337. ↩︎
30:4 Voir Lun., fol. 46 V; Firm., fol. 34 v. ↩︎
31:3 Pour préparer le texte de Quaracchi, qui est celui que je traduis ici, les codex de Saint-Antoine et de Saint-Isidore, et p. 32 le codex florentin d’Ognissanti ont été utilisés, en plus des versions de cette Règle trouvées dans le Speculum, Minorum, Monumenta et Firmamenta (voir Introduction pour la description de ces codex et éditions). Les exposés de la Règle par Hugo de Digne et Angelo Clareno, déjà mentionnés, ont souvent été consultés, ainsi que les Conformités de Barthélemy de Pise. Le texte de la première Règle, donné en partie dans les Conformités, concorde souvent avec les manuscrits d’Ognissanti et de Saint-Isidore. ↩︎
32:1 Cette dernière phrase est omise dans Mon. et Firm., également par Wadding. ↩︎
32:2 Matthieu 19: 21. ↩︎
32:3 Matthieu 16: 24. ↩︎
33:1 Luc 14: 26. ↩︎
33:2 Voir Matthieu 19: 29. ↩︎
34:1 Du latin caparo. Voir Du Cange, Glossar. latin. ↩︎
34:3 Luc 9: 62. ↩︎
34:4 Voir Matthieu 11: 8; Luc 7: 25. ↩︎
35:1 Voir Marc 9: 28. ↩︎
35:2 Matthieu 6: 16. ↩︎
36:1 Voir Luc 10: 8. ↩︎
36:2 Matthieu 7: 22. ↩︎
36:3 Voir Tob. 4: 6. ↩︎
36:4 Matthieu 20: 28. ↩︎
37:1 Héb. 10: 31. ↩︎
38:1 Voir Matthieu 9: 12. ↩︎
38:2 Matthieu 20: 25. ↩︎
38:3 Voir Matthieu 23: 11. ↩︎
38:4 Voir Luc 22: 26. ↩︎
38:5 Voir Ps. 118: 21. ↩︎
39:1 Voir Marc 8: 36. ↩︎
40:1 Ps. 127: 2. ↩︎
40:2 II Thess. 3: 10. ↩︎
40:3 Voir 1 Cor. 7: 24. ↩︎
41:1 Voir 1 Pierre 4: 9. ↩︎
41:3 Voir Luc 12: 15 et 21: 34. ↩︎
41:4 Voir Leg. III. Soc., n. 35. ↩︎
41:5 Eccle. 1: 2. ↩︎
42:1 O., Is. et Pis. lisent « argent pour l’aumône » ; Clar. et Spec. lisent « aumônes d’argent » ; An., Mon. et Wadding lisent « argent ou aumônes ». ↩︎
43:1 Is. 50:7. ↩︎
44:1 Rom. 14: 3. ↩︎
44:2 Marc 2: 26. ↩︎
44:3 Luc 21: 34-35. ↩︎
45:1 Voir Actes 13: 48. ↩︎
45:2 Apoc. 3: 19. ↩︎
45:4 Voir II Tim. 2: 14. ↩︎
45:5 Luc 17: 10. ↩︎
45:6 Matthieu 5: 22. ↩︎
46:1 Jean 15: 12. ↩︎
46:2 Jacques 22: 18. ↩︎
46:3 1 Jean 3: 18. ↩︎
46:4 Tit. 3: 2. ↩︎
46:5 Rom. 1: 29-30. ↩︎
46:6 Tit. 3: 2. ↩︎
46:7 Is. 38: 15. ↩︎
46:8 Luc 13: 24. ↩︎
46:9 Matthieu 7: 14. ↩︎
47:1 Cette interdiction se réfère à un vœu d’obéissance fait par une femme à son directeur spirituel, comme le souligne le Père Van Ortroy. Voir Anal. Boll., t. xxiv, fasc. iv, p. 523. ↩︎
47:2 Matthieu 5: 28. ↩︎
47:3 Voir Luc 9: 3; 10: 4-8. ↩︎
47:4 Voir Matthieu 5: 39. ↩︎
48:1 Voir Luc 6: 29-30. ↩︎
48:2 Matthieu 10: 16. ↩︎
49:1 1 Pi. 2: 13. ↩︎
49:2 Jean 3: 5. ↩︎
49:3 Matthieu 10: 32. ↩︎
49:4 Luc 9: 26. ↩︎
50:1 Matthieu 5: 10. ↩︎
50:2 Jean 15: 20. ↩︎
50:3 Voir Matthieu 10: 23. ↩︎
50:4 Matthieu 5: 11-12. ↩︎
50:5 Luc 6: 23. ↩︎
50:6 Luc 12: 4. ↩︎
50:7 Matthieu 24: 6. ↩︎
50:8 Luc 21: 19. ↩︎
50:9 Matthieu 10: 22. ↩︎
50:10 Voir 1 Jean 4: 8. ↩︎
51:1 Luc 10: 20. ↩︎
51:2 Jacques 1: 2. ↩︎
51:3 Matthieu 6: 2. ↩︎
52:1 Voir Luc 18: 19. ↩︎
53:1 Jacques 5: 16. ↩︎
54:1 Jean 6: 55. ↩︎
54:2 Luc 22: 19. ↩︎
54:3 1 Thess. 5: 18. ↩︎
54:4 Matthieu 3: 2. ↩︎
54:5 Luc 3: 8. ↩︎
54:6 Luc 6: 38. ↩︎
54:7 Luc 6: 37. ↩︎
54:8 Voir Marc 11: 26. ↩︎
54:9 Voir Jacques 5: 16. ↩︎
54:10 Voir Jean 8: 44. ↩︎
55:1 Matthieu 5: 44. ↩︎
55:2 Voir 1 Pierre 2: 21. ↩︎
55:3 Voir Matthieu 26: 50. ↩︎
55:4 Voir Matthieu 15: 19 et Marc 7: 21-22. ↩︎
56:2 Matthieu 8: 22. ↩︎
57:1 Matt. 12: 43-45; voir Luc 11: 24-26. ↩︎
57:2 Voir 1 Jean 4: 16. ↩︎
58:1 Luc 21: 36. ↩︎
58:2 Voir Marc 11: 25. ↩︎
58:3 Luc 18: 1. ↩︎
58:4 Jean 4: 24. ↩︎
58:5 1 Pierre 2: 25. ↩︎
58:6 Voir Jean 20: 11 et 25. ↩︎
58:7 Voir Matthieu 23: 8-10. ↩︎
58:8 Jean 15: 7. ↩︎
58:9 Matthieu 18: 20. ↩︎
58:10 Matthieu 28:20. ↩︎
58:11 Jean 6: 64. ↩︎
58:12 Jean 14: 6. ↩︎
60:1 Voir Jean 17: 6-26. ↩︎
60:5 Matthieu 25: 34. ↩︎
61:1 Voir Matthieu 17: 5. ↩︎
62:1 Voir Deut. 6: 5; Marc 12: 30 et 33; Luc 10: 27. ↩︎
62:2 Voir Luc 18: 19. ↩︎