LIVRE XXXI. PAN SANG OU RÈGLES POUR SE PRÉCIPIER AUX RITES DE DEUIL[1].
1. Selon les règles de la hâte pour assister aux rites de deuil, lorsqu’on apprenait que les rites de deuil pour un parent avaient lieu, on se lamentait en répondant au messager et laissait libre cours à sa tristesse. Après avoir demandé tous les détails, on se lamentait à nouveau, avec un élan de chagrin similaire, et on prenait immédiatement des dispositions pour se rendre sur place. Il y allait 100 lî par jour, sans voyager de nuit.
2. Ce n’est que lorsque les rites étaient ceux d’un père ou d’une mère qu’il voyageait tant qu’il pouvait encore voir les étoiles, et se reposait lorsqu’il les revoyait[2]. S’il lui était impossible de partir (immédiatement)[3], il revêtait l’habit de deuil et partait (dès qu’il le pouvait). Lorsqu’il avait traversé l’État (où il se trouvait) et atteint sa frontière, il s’arrêtait et gémissait, donnant libre cours à sa tristesse. Il évitait de gémir sur la place du marché et à proximité de la cour. Il regardait vers la frontière de son propre État lorsqu’il gémissait.
3. Arrivé à la maison, il franchit la porte à gauche (traversa la cour) et monta dans le hall par les marches à l’ouest. Il s’agenouilla à l’est du cercueil, le visage tourné vers l’ouest, et gémit, laissant libre cours à sa douleur. Il noua alors ses cheveux, dévoila ses bras et descendit du hall, se dirigeant vers sa place sur le cercueil, où il gémit vers l’ouest. Après avoir terminé son saut, il se couvrit les bras et mit sa ceinture de toile de sac dans le couloir à l’est ; et après avoir relevé les extrémités de sa ceinture, il retourna à sa place. Il salua les visiteurs, sauta avec eux et les escorta (jusqu’à la porte), puis retourna à sa place. Lorsque d’autres visiteurs arrivèrent, il les salua, sauta avec eux et les escorta ; tout cela de la même manière.
4. (Après cela), tous les principaux endeuillés[1:1], accompagnés de leurs cousins, sortirent par la porte, s’arrêtant là pour pleurer. La porte fut alors fermée, et le directeur leur dit de se rendre au hangar funéraire[4].
5. Lors de la lamentation suivante, le lendemain, ils attachèrent leurs cheveux, découvrirent leurs bras et sautèrent. Lors de la troisième lamentation, le lendemain, ils attachèrent de nouveau leurs cheveux, découvrirent leurs bras et sautèrent. Durant ces trois jours, la finition des vêtements de deuil, les saluts et l’accompagnement des visiteurs se déroulèrent comme lors de la première lamentation.
6. Si celui qui s’est dépêché d’assister aux rites n’était pas le pleureur qui présidait à l’occasion[1:2], alors ce pleureur qui présidait, à sa place, s’inclinait devant les visiteurs et les escortait.
7. Lorsqu’on se rendait aux rites, même s’ils étaient moins importants que ceux d’une mère ou d’un père, et qu’ils exigeaient le port d’un sac, aux bords réguliers ou effilochés, on franchissait la porte de gauche et on se tenait au milieu de la cour, le visage tourné vers le nord, se lamentant et laissant libre cours à sa tristesse. On mettait le bandeau et la ceinture de sac dans le couloir à l’est, puis on se rendait à sa place, les bras découverts. Puis on se lamentait avec le pleureur qui présidait et on sautait. Pour les lamentations du deuxième et du troisième jour, on portait le bandeau et les bras découverts. S’il y avait des visiteurs, le pleureur qui présidait les saluait à leur arrivée et les escortait.
Les maris et les femmes (de la famille) l’attendaient aux lieux de lamentations chaque matin et chaque soir, sans faire aucun changement.
8. Lorsqu’on se précipite pour les rites de deuil d’une mère, on se lamente, le visage tourné vers l’ouest, laissant libre cours à sa douleur. Puis, on attache ses cheveux, on découvre ses bras, on descend de la salle et on se dirige vers son poste à l’est, où, le visage tourné vers l’ouest, on se lamente et on saute. Après cela, on se couvre les bras et on met la ceinture et l’écharpe dans le couloir à l’est. On s’incline devant les visiteurs et on les escorte (jusqu’à la porte) comme s’il s’était précipité pour les rites de son père. Le lendemain, lors des lamentations, on ne se lamente pas.
9. Lorsqu’une épouse[1:3] se précipitait aux rites de deuil, elle montait dans la salle par les marches latérales à l’est et s’agenouillait à l’est du cercueil, le visage tourné vers l’ouest. Là, elle gémissait, donnant libre cours à sa douleur. Après avoir mis la ceinture inférieure à l’est[4:1], elle se rendait à la station (de lamentations) et là, sautait en alternance avec la personne qui présidait le deuil.
10. Lorsqu’un homme, se précipitant pour les rites de deuil, n’arrivait pas alors que le cercueil contenant le corps était encore dans la maison, il se rendait d’abord à la tombe ; là, s’agenouillant, le visage tourné vers le nord, il gémissait, laissant libre cours à sa tristesse. Les principaux endeuillés l’attendaient (au pied de la tombe) et ont pris leurs positions : les hommes à gauche et les épouses à droite. Après avoir accompli le saut et exprimé pleinement sa tristesse, il attacha ses cheveux et se rendit à la position des principaux endeuillés, à l’est. Coiffé de son bandeau de toile de sac et de son écharpe aux extrémités relevées, il gémit et accomplit le saut. Il salua ensuite les visiteurs et retourna à son poste, accomplissant (à nouveau) le saut, après quoi le directeur annonça que l’affaire était terminée[2:1].
11. Il mit ensuite son bonnet et retourna à la maison. Il entra par la gauche de la porte et, le visage tourné vers le nord, gémit et laissa libre cours à sa tristesse. Il attacha ensuite ses cheveux, dénuda ses bras et s’engagea dans la cérémonie de saut. Se dirigeant vers son poste à l’est, il salua les visiteurs et s’engagea dans la cérémonie de saut. Lorsque les visiteurs sortirent, le chef du cortège funèbre les salua et les escorta. Lorsque d’autres visiteurs arrivèrent ensuite, il les salua, s’engagea dans la cérémonie de saut et les escorta de la même manière. Tous les principaux participants au deuil et leurs cousins sortirent par la porte, s’y lamentèrent et s’arrêtèrent lorsque les directeurs leur dirent de se rendre au hangar. Le lendemain, lors de la cérémonie de pleurs, il s’attacha les cheveux et s’engagea dans la cérémonie de saut. À la troisième cérémonie, il fit de même. Le troisième jour, il compléta sa tenue de deuil (comme il était requis). Après la cinquième plainte, le directeur annonça que l’affaire était terminée.
12. Les usages des rites pour une mère différaient de ceux des rites pour un père en ce qu’il n’y avait qu’une seule attache des cheveux. Ensuite, la ceinture était portée jusqu’à la fin de la cérémonie. Pour le reste, les usages étaient les mêmes que pour les rites pour un père.
13. Lors des rites pour les autres parents, après ceux pour la mère ou le père, le défunt qui n’arrivait pas pendant que le cercueil était à la maison se rendait d’abord à la tombe et, le visage tourné vers l’ouest, pleurait, laissant libre cours à sa tristesse. Il mettait ensuite la ceinture et l’écharpe de chanvre, et se rendait à sa place à l’est, où il pleurait avec le défunt présidant et effectuait le saut. Après cela, il se couvrait les bras ; et s’il y avait des visiteurs, le défunt présidant s’inclinait devant eux et les raccompagnait.
Si d’autres visiteurs arrivaient ensuite, il s’inclinait devant eux, comme dans le cas précédent, et le directeur annonçait que l’affaire était terminée.
Aussitôt après, il coiffa son bonnet et retourna à la maison. Entrant par la gauche de la porte, il gémit, le visage tourné vers le nord, laissant libre cours à sa tristesse. Il mit ensuite sa ceinture, dévoila ses bras et entreprit le saut. Se dirigeant ensuite vers la station à l’est, il salua les visiteurs et recommença le saut. Lorsque les visiteurs sortirent, le préposé au deuil les salua et les escorta.
Le lendemain, lors de la cérémonie, il porta la ceinture, dénuda ses bras et sauta. À la troisième cérémonie, il fit de même. Le troisième jour, il revêtit son habit de deuil ; et à la cinquième cérémonie, le directeur annonça que l’affaire était terminée.
Le lendemain, lors des lamentations, il attacha ses cheveux, dénuda ses bras et sauta. Lors des trois lamentations, il fit de même. Le troisième jour, il revêtit son habit de deuil, lamenta, s’inclina devant ses visiteurs et les escorta comme auparavant.
15. Si quelqu’un rentrait chez lui après avoir accompli les rites de deuil, il se rendait à la tombe, y gémissait et sautait. À l’est, il attachait ses cheveux, dévoilait ses bras, mettait le bandeau, s’inclinait devant les visiteurs et sautait à nouveau. Après les avoir escortés, il retournait à sa place et gémissait de nouveau, laissant libre cours à sa douleur. Il mettait ainsi fin à son deuil. À la maison, il ne gémissait pas. Le principal endeuillé, dans sa façon de le traiter, ne modifiait pas sa tenue ; et bien qu’il gémisse avec lui (à la tombe), il ne sautait pas.
16. Dans d’autres célébrations que celles du décès d’une mère ou d’un père, les usages (d’un tel pleureur) différaient de ceux ci-dessus, se trouvaient dans la ceinture pour la tête et la ceinture de chanvre.
17. Chaque fois qu’on organisait un deuil (hors de chez soi), si ce n’était pas à l’occasion du décès d’un parent, mais d’un parent de classes moins proches, on se rendait à la gare et pleurait, laissant libre cours à sa douleur. Après avoir mis le bandeau et la ceinture à l’est, on revenait à la gare, les bras nus et sautait. Puis, on couvrait ses bras, on s’inclinait devant les visiteurs, on retournait à la gare, on pleurait et on sautait. Après cela, on raccompagnait les invités et on revenait à la gare, lorsque le directeur lui dit de se rendre au hangar. Lorsque la cinquième lamentation fut terminée, le troisième jour, le président du deuil s’avança et raccompagna les visiteurs. Tous les principaux endeuillés et leurs cousins sortirent par la porte, pleurèrent et s’arrêtèrent là. Le directeur leur annonça que l’affaire était close. Il revêtit son habit de deuil et s’inclina devant les visiteurs[1:4].
18. Si la maison était loin du lieu qu’un endeuillé absent avait choisi (pour ses pleurs), ils avaient terminé tous leurs préparatifs vestimentaires avant de s’y rendre.
19. Celui qui se hâtait d’aller aux rites de deuil, s’il s’agissait d’un parent, gémissait en regardant vers le quartier (où ils avaient vécu) ; s’il s’agissait d’un parent pour qui un deuil de neuf mois était dû, il gémissait en voyant la porte de sa maison ; s’il s’agissait de quelqu’un pour qui un deuil de cinq mois était dû, il gémissait en arrivant à la porte ; s’il s’agissait de quelqu’un pour qui un deuil de seulement trois mois était dû, il gémissait en prenant sa place.
20. Pour un parent de son père (pour lequel il n’avait pas besoin de porter le deuil), un homme se lamentait dans le temple des ancêtres ; pour un parent de sa mère ou de sa femme, dans la chambre arrière du temple ; pour son maître, devant la porte du temple ; pour un ami, devant la porte de la chambre arrière ; pour une connaissance, en pleine campagne, après avoir dressé une tente pour l’occasion. Certains disent que les lamentations pour un parent de sa mère se faisaient dans le temple.
21. Dans tous les cas où une station était choisie, loin de la maison de deuil, pour accomplir les rites funéraires, aucune offrande n’était déposée (pour le défunt).
22. Pour le fils du Ciel, ils pleurèrent neuf jours ; pour un prince féodal, sept ; pour un haut ministre et un grand officier, cinq ; pour un autre officier, trois.
23. Un grand officier, en pleurant le souverain de son état, n’a pas osé s’incliner devant les visiteurs.
24. Les ministres des autres États, lorsqu’ils choisissaient une station (pour leurs lamentations), ne se permettaient pas de s’incliner devant les visiteurs.
25. Des officiers portant le même nom de famille qu’un prince féodal (mais qui servaient dans d’autres États) ont également aménagé un lieu pour le pleurer (à sa mort).
26. Dans tous les cas où l’on se faisait un endroit (à distance) pour pleurer, on ne dévoilait ses bras (qu’une seule) fois.
27. Pour présenter ses condoléances à une connaissance (après son enterrement), on se lamentait d’abord chez elle, puis on se rendait à la tombe, accompagnant dans les deux cas ses pleurs de sauts. On alternait ses sauts avec ceux du défunt, le visage tourné vers le nord.
28. Lors de tous les rites de deuil (dans une maison), si le père était vivant, il présidait le deuil ; s’il était décédé et que des frères vivaient ensemble dans la maison, chacun présidait le deuil d’un membre de sa famille. Si deux frères étaient apparentés au défunt pour lequel des rites étaient nécessaires, l’aîné présidait ces rites ; s’ils n’étaient pas apparentés, celui qui était le plus proche présidait.
29. Lorsqu’on apprenait de loin la mort d’un frère ou d’un cousin, mais que la nouvelle n’arrivait qu’après le temps nécessaire à son propre deuil[1:5], on mettait néanmoins le cercueil, dévoilait ses bras et sautait. Il saluait cependant ses visiteurs, la main gauche levée[4:2].
30. Le seul cas où l’on choisissait un lieu pour pleurer une personne dont le deuil n’était pas porté était le décès d’une belle-sœur, épouse d’un frère aîné. Pour une femme de la famille mariée, et pour laquelle le deuil n’était donc pas porté, on utilisait la ceinture de chanvre.
[1:6] : Une tante, une sœur ou une fille de la famille, qui était mariée et qui se précipitait vers la maison familiale depuis celle de son mari.
Le défunt n’aurait été que dans le degré de parenté auquel un deuil de cinq mois était attribué. ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎
Il est entendu que ce pleureur était le fils aîné et légitime du défunt. ↩︎ ↩︎
Étant limité par les devoirs de la commission dont il était chargé par le souverain. ↩︎
Je suppose que cela se passait dans le couloir à l’est. La règle voulait que les femmes s’habillent dans un appartement ; mais une distinction était faite entre celles qui résidaient dans la maison et celles qui y retournaient pour l’occasion. ↩︎ ↩︎ ↩︎