XXXVI. Shanî ou la longue robe en une seule pièce | Page de titre | XXXVIII. Zû Hsing (Hang) ou la conduite du lettré |
LIVRE XXXVII. THÂU HÛ OU LE JEU DU PITCH-POT[1].
1. Selon les règles du Pitch-pot, l’hôte porte les flèches dans ses deux mains jointes ; le surintendant du tir à l’arc porte de la même manière le support[2] sur lequel les marques ont été placées ; et un serviteur tient dans sa main le pot.
2. L’hôte supplie (l’un des invités) : « J’ai ici ces flèches tordues[3] et ce pot à l’ouverture tordue[3:1] ; mais nous vous prions de vous en amuser. » L’invité dit : « J’ai partagé, Monsieur, votre excellente boisson et vos admirables mets ; permettez-moi de décliner cette nouvelle proposition pour mon plaisir. » L’hôte réplique : « Ce n’est pas la peine que vous refusiez ces pauvres flèches et ce pot ; laissez-moi vous prier instamment d’y goûter. » L’invité réitère son refus en disant : « J’ai partagé (votre divertissement), et vous voudriez que je m’amuse encore davantage ; j’ose refuser fermement. » L’hôte réitère sa requête dans les mêmes termes, puis l’invité dit : « J’ai fermement décliné ce que vous demandez, mais vous ne me permettrez pas de refuser ; j’ose vous obéir respectueusement. »
L’invité s’incline alors deux fois et signifie qu’il recevra (les flèches). L’hôte se retourne en disant : « Laissez-moi m’écarter du chemin » ; puis, arrivé en haut des marches à l’est, il s’incline devant l’invité et lui donne les flèches. L’invité se retourne et dit : « Laissez-moi m’écarter du chemin[1:1] ».
3. Après s’être incliné et avoir reçu les flèches, l’hôte s’avance jusqu’à l’espace entre les deux piliers. Il se retire ensuite et retourne à son poste, faisant signe à son invité de se rendre à sa natte pour lancer ses flèches.
4. Le surintendant du tir à l’arc s’avance et mesure la distance entre le pot (et les tapis), qui doit être d’une longueur de deux flèches et demie. Il retourne ensuite à son poste, installe le support pour le décompte et, le visage tourné vers l’est, prend huit jetons et se lève. Il demande à l’invité de lancer, en disant : « Quand la flèche entre directement, elle est comptée comme entrée. Si vous lancez une seconde flèche (sans attendre que votre adversaire lance), elle n’est pas comptée. » Le vainqueur donne une coupe à boire au vaincu ; et une fois les coupes de décision distribuées, le surintendant demande qu’on lui installe ce qu’il appelle « un cheval ». S’il en place un, puis un deuxième, puis un troisième, il le prie de féliciter le lanceur pour le nombre de ses chevaux. Il demande à l’hôte de lancer de la même manière et avec les mêmes mots.
5. Il ordonne aux joueurs de cithare de jouer « La Tête de Renard », avec le même intervalle entre (chaque répétition de l’air), et le directeur de la musique répond : « Oui. »
6. Lorsque le surintendant annonce à chacun, à gauche et à droite, que les flèches sont épuisées, il les invite à relancer. Lorsqu’une flèche entre, il s’agenouille et pose un jeton. Les partenaires de l’invité sont à droite, ceux de l’hôte à gauche.
7. Une fois le lancer terminé, il prend les jetons et dit : « Ils ont fini de lancer, à gauche et à droite ; permettez-moi de prendre les numéros. » Il prend ensuite les numéros deux par deux et laisse les jetons simples. Après cela, il prend les jetons simples et annonce : « Tel camp a l’avantage de tant de doubles, ou en indiquant le nombre de simples. » S’ils sont à égalité, il dit : « Gauche et droite sont à égalité. »
8. Il ordonne alors que les coupes soient remplies, en disant : « Faites circuler la coupe ! » L’échanson (du côté victorieux) répond : « Oui. » Ceux qui doivent boire s’agenouillent tous, lèvent leurs coupes des deux mains et disent : « Nous recevons ce que vous nous donnez à boire. » Les vainqueurs s’agenouillent également et disent : « Nous vous prions respectueusement de nous rafraîchir. »
9. Une fois cette coupe distribuée, conformément à la règle, le surintendant demande la permission de présenter les chevaux (du camp victorieux). Chaque cheval représente un certain nombre de jetons. Celui qui n’a qu’un seul cheval le donne à celui qui en a deux, pour le féliciter (de sa supériorité). L’usage pour féliciter (le plus victorieux) est de dire : « Vos trois chevaux sont tous là ; permettez-moi de vous féliciter pour leur nombre. » Les invités et l’hôte expriment leur accord. La coupe traditionnelle circule et le surintendant demande la permission de retirer les chevaux.
10. Le nombre de pions varie selon l’endroit où ils s’agenouillent (lors du jeu). (Chaque tour comporte 4 flèches.) (Si le jeu se déroule dans) la chambre, il y en a 5 jeux ; si dans la salle, 7 ; si dans la cour, 9. Les pions mesurent une coudée 2 pouces de long. Le col du pot mesure 7 pouces de long ; son ventre, 5 ; et son ouverture, 2,5 pouces de diamètre. Il contient un bec et 5 pintes. Il est rempli de petits haricots pour empêcher les flèches de sauter. Il est éloigné des tapis des joueurs, à la longueur de 2,5 flèches. Les flèches sont faites de bois de mûrier ou de zizyphe, sans écorce.
11. À Lû, les jeunes (participant au jeu) étaient avertis en ces termes : « Ne soyez pas grossiers ; ne soyez pas hautains ; ne vous tenez pas mal à l’écart ; ne parlez pas de choses sans importance ; ceux qui se tiennent mal à l’écart ou qui parlent de choses sans importance sont passibles de la peine habituelle. » Une exhortation similaire à Hsieh était à cet effet : « Ne soyez pas grossiers ; ne soyez pas hautains ; ne vous tenez pas mal à l’écart ; ne parlez pas de choses sans importance. Ceux qui font l’une de ces choses doivent en payer le prix. »
12. Le surintendant du tir à l’arc, le surveillant de la cour et les officiers en casquette qui se tenaient à proximité appartenaient tous au groupe de l’invité. Les musiciens et les garçons qui servaient de domestiques appartenaient tous au groupe de l’hôte.
Demi-finales
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X | X | O | X |
O | X | O | O |
Batterie.
O | O | O | O |
X | X | X | X |
O | X | O |
Suit ensuite la représentation d’un jeu en Lû :-
Demi-finales
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O | O |
X | X |
X | O |
O | O |
Les tambours Lû.
O | X | X | O | O |
X | O | O | X | X |
X | X | O | X | O |
O | O | X | O | O |
Il y a ensuite une remarque selon laquelle dans les tambours Hsieh, les demi-marques étaient utilisées pour le jeu de pitch-pot, et toutes les marques pour le jeu de tir à l’arc ; et alors nous avons :
Demi-finales
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O | O |
O | X |
O | O |
X | X |
O | O |
Tambours Hsieh.
O | O | X | O | O |
X | O | X | X | |
O | O | O | O | |
O | O | X | O | |
X | X | O | O |
Demi-finales
O | O | O |
X | O | X |
O | O | O |
O | O | |
X | X |
Les tambours Lû.
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X | O |
O | X |
O | O |
O | |
X |
XXXVI. Shanî ou la longue robe en une seule pièce | Page de titre | XXXVIII. Zû Hsing (Hang) ou la conduite du lettré |
[^13] : Suit ce qui semble être une représentation du déroulement d’une partie au moyen de petits cercles et carrés. Les cercles (ici représentés par O) indiquent les coups sur un petit tambour appelé phî, et les carrés (ici représentés par X) les coups sur le grand tambour (kû) ; on peut supposer que ces coups correspondent à certains événements de la partie. Les marques de « tambour » sont suivies de ce qu’on appelle des « moitiés » ou semis. La représentation est la suivante :
De ce point jusqu’à la fin du paragraphe, il est très difficile de déduire du texte la séquence des échanges entre l’hôte et l’invité.
« Le pitch », disent les rédacteurs de Khien-lung, « a été convenu. » ↩︎ ↩︎
Il s’agissait d’un petit support ou plateau, avec la figure d’un cerf (ou d’un autre animal, selon le rang du groupe) sculptée dans du bois et posée dessus, avec un tube à côté dans lequel les décomptes devaient être placés. ↩︎
Ce ne sont là que les termes habituels de dépréciation dans lesquels un Chinois parle de ses propres choses. ↩︎ ↩︎