Brahman a dit :
Français La roue de la vie [^1773] continue de tourner ; une roue dont le rayon est l’entendement, dont le pôle [^1774] est l’esprit, dont les liens sont le groupe des sens, dont le bord extérieur [^1775] sont les cinq grands éléments, dont l’environnement est la maison [^1776] ; qui [ p. 356 ] abonde en vieillesse et en chagrin, qui se meut au milieu de la maladie et du malheur, qui tourne dans [^1777] l’espace et le temps ; dont le bruit est trouble et labeur, dont les rotations [1] (constituent) le jour et la nuit ; qui est entourée de froid et de chaleur dont le plaisir et la douleur sont les articulations, et la faim et la soif les clous qui y sont enfoncés, dont le soleil et l’ombre sont les ornières ; qui titube à l’ouverture ou à la fermeture d’une paupière, qui est enveloppé dans les eaux effrayantes de l’illusion, qui est toujours en rotation et vide de conscience [2], qui est mesuré par des mois et des demi-mois, est toujours changeant [3], qui se déplace à travers (tous) les mondes [4]; la boue [5] pour laquelle il y a pénitence et règlements, dont le moteur est la force de la qualité de la passion [6]; qui est illuminé [7] par le grand égoïsme, qui est soutenu par les qualités; les attaches dans lesquelles sont les vexations [8]; [ p. 357 ] qui tourne au milieu. de chagrin et de destruction [9], qui est plein d’actions et d’instruments d’action [10], qui est grand, et qui est étendu au moyen d’attachements [11], qui est rendu instable par l’avarice et le désir [12], qui est produit par l’ignorance de diverses (matières) [13] qui est accompagné de peur et d’illusion, et qui est la cause de l’illusion de tous les êtres, qui se dirige vers la joie et le plaisir [14], qui a le désir et la colère comme accessoires, qui est composé (des entités) commençant par le Mahat et finissant par les éléments grossiers [15], qui est incontrôlé, la source impérissable (de tout) [16], dont la vitesse est comme celle de l’esprit, et qui n’est (jamais) fatigué. Cette roue de la vie, associée aux paires d’opposés et dépourvue de conscience, le monde entier, ainsi que les immortels, devraient la rejeter, la réduire et la freiner [17]. Cet homme, parmi toutes les créatures, qui comprend toujours avec précision le mouvement et l’arrêt [18] de la roue de la vie, ne se laisse jamais tromper. (Ce) sage, libéré de toute impression [19], transcendant toutes les paires d’opposés et libéré de tous les péchés, atteint le but suprême. Le maître de maison, le brahmakârin, le forestier et aussi le mendiant [20], tous ces quatre ordres sont censés avoir pour base l’ordre du maître de maison. Quel que soit le système de règles [21] prescrit en ce monde,Il est bon de le suivre ; cela a été célébré depuis les temps anciens [22]. Celui qui a d’abord été raffiné par des cérémonies [23], et qui a dûment observé ses vœux, étant né dans une caste de (hautes) qualifications [24], et qui comprend les Védas, devrait revenir [25] (de la maison de son précepteur). Toujours dévoué à sa propre épouse, se comportant comme [26] des hommes de bien, avec ses sens contenus et plein de foi, il devrait accomplir les cinq sacrifices [27] en ce monde. Le sage qui mange ce qui reste après (les offrandes) aux divinités [28] et aux invités, qui est dévoué aux rites védiques, qui accomplit dûment les sacrifices et [ p. 359 ] dons selon ses moyens, qui ne se livre pas à des activités inconsidérées [29] avec ses mains ou ses pieds, qui ne se livre pas à des activités inconsidérées avec ses yeux, et qui ne se livre pas à des activités inconsidérées avec sa parole ou ses membres, à celui-là le (mot) bien s’applique. Il faut toujours avoir le fil sacré et un tissu propre, être pur dans ses vœux et faire preuve de retenue, et toujours fréquenter les hommes de bien, faire des dons et maîtriser ses organes externes ; il faut réfréner sa luxure et sa faim [30], être bon, se comporter comme les bons, et tenir un bâton de bambou et une cruche remplie d’eau [31]. Il faut apprendre et enseigner, accomplir des sacrifices et officier lors des sacrifices d’autrui, et donner et recevoir des dons ; (ainsi) il faut adopter le mode de vie sextuple [32]. Sachez que trois de ces devoirs constituent les moyens de subsistance des Brâhmanes : l’enseignement, l’office des sacrifices et la réception de dons purs [33]. Quant aux trois autres devoirs restants, le don, l’étude et le sacrifice, ce sont des devoirs pieux [34]. En ce qui concerne ces trois devoirs, le sage qui comprend la piété, qui est modéré, bienveillant, doué de pardon et égal à toutes les créatures, devrait éviter l’insouciance [35].Il faut toujours avoir le fil sacré et un tissu propre, être pur dans ses vœux et faire preuve de retenue, fréquenter les hommes de bien, faire des dons et maîtriser ses organes externes ; il faut réfréner sa luxure et sa faim [30:1], être bon, se comporter comme les bons, et garder un bâton de bambou et un pot à eau remplis d’eau [31:1]. Il faut apprendre et enseigner, accomplir des sacrifices et officier lors des sacrifices d’autrui, et donner et recevoir des dons ; ainsi, il faut adopter le mode de vie sextuple [32:1]. Sachez que trois de ces devoirs sont les moyens de subsistance des brahmanes : enseigner et officier lors des sacrifices, et recevoir des dons purs [33:1]. Quant aux trois autres devoirs restants, le don, l’étude et le sacrifice, ce sont des devoirs pieux [34:1]. En ce qui concerne ces trois devoirs, le sage qui comprend la piété, qui est maître de lui-même, bienveillant, doué de pardon et égal à toutes les créatures, devrait éviter l’insouciance [35:1].Il faut toujours avoir le fil sacré et un tissu propre, être pur dans ses vœux et faire preuve de retenue, fréquenter les hommes de bien, faire des dons et maîtriser ses organes externes ; il faut réfréner sa luxure et sa faim [30:2], être bon, se comporter comme les bons, et garder un bâton de bambou et un pot à eau remplis d’eau [31:2]. Il faut apprendre et enseigner, accomplir des sacrifices et officier lors des sacrifices d’autrui, et donner et recevoir des dons ; ainsi, il faut adopter le mode de vie sextuple [32:2]. Sachez que trois de ces devoirs sont les moyens de subsistance des brahmanes : enseigner et officier lors des sacrifices, et recevoir des dons purs [33:2]. Quant aux trois autres devoirs restants, le don, l’étude et le sacrifice, ce sont des devoirs pieux [34:2]. En ce qui concerne ces trois devoirs, le sage qui comprend la piété, qui est maître de lui-même, bienveillant, doué de pardon et égal à toutes les créatures, devrait éviter l’insouciance [35:2].
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Le Brâhmane, chef de famille, qui a des vœux rigides, qui est ainsi dévoué, s’acquittant de tous ces devoirs autant qu’il est en son pouvoir, conquiert le ciel.
355:2 Tout cela est action, dont le fruit est périssable ; le fruit de la connaissance, au contraire, est éternel. ↩︎
355:3 Littéralement, le temps ; il semble cependant représenter les vicissitudes de la vie mondaine. Cf. Svetâsvatara, p. 283. Le corps est appelé « roue du temps » à la p. 53 supra, mais Arguna Misra y dit « c’est la roue qui provoque la rotation de la roue du temps ». ↩︎
355:4 La cause de ses grandes dimensions est Arguna Misra ; le pilier de soutien est Nîlakantha. Je préfère la première, et j’en déduis que la vie mondaine est coextensive aux opérations ou « imaginations » de l’esprit. ↩︎
355:5 Ce qui est en dehors des éléments, les manifestations physiques de Prakriti, est au-delà du domaine de la vie mondaine. ↩︎
355:6 La possession d’un « chez-soi » équivaut à une habitation au cœur de la vie mondaine. D’où l’idée de « sans-abri » dans la Gîtâ, pp. 101-103. ↩︎
356:1 Cela signifie, je suppose, que la vie terrestre est conditionnée, pour ainsi dire, par l’espace et le temps. Voir p. 343 supra. ↩︎
356:2 C’est-à-dire la cause de la rotation, Nîlakantha. ↩︎
356:3 C’est-à-dire inintelligent. ↩︎
356:4 Prend tantôt la forme d’un homme, tantôt celle d’un animal, et tantôt celle d’une autre chose, Nîlakantha. Je pense cependant que le sens est qu’il n’est pas identique pour tous ; différentes personnes sont dans des états différents dans ce monde. ↩︎
356:5 Arguna Misra dit que cela signifie qu’il est la cause des mouvements dans tous les mondes. C’est le sens que j’extrais de ses paroles, qui ne sont pas tout à fait claires, lokânâm samkarane hetus. La traduction dans le texte suit Nîlakantha. ↩︎
356:6 C’est-à-dire, je présume, ce qui retarde les révolutions de la « roue ». Au lieu de « pénitence », la lecture de Nîlakanthaa est « la qualité des ténèbres ». ↩︎
356:7 Cf. Sânkhya-kârikâ, p. 13, et le commentaire de Vâkaspati à ce sujet. ↩︎
356:8 ‘Animé’, Nîlakantha. L’égoïsme est la cause du monde et de toute connaissance de celui-ci. Cf. Sânkhya-kârikâ, p. 24. ↩︎
356:9 Le texte ici n’est pas satisfaisant. Je suis Nîlakantha, qui dit : « vexations = celles qui naissent du fait de ne pas obtenir ce que l’on désire. » ↩︎
357:1 Tourne au milieu de, = vit de, est nourri par, Nîlakantha. ↩︎
357:2 C’est-à-dire les organes d’action, je présume. ↩︎
357:3 Plus on a d’attachements, plus on est lié à la vie mondaine, et plus cette vie devient complète. ↩︎
357:4 L’avarice est la convoitise de la richesse d’autrui alors qu’on possède la sienne ; le désir est le souhait de ce qu’on n’a pas. ↩︎
357:5 Nîlakantha lit ‘vikitra’, qu’il traduit par diversifié, comme étant composé des trois qualités, l’ignorance étant la même chose que Praknthti, ce qui est probablement un meilleur sens que celui que l’on peut obtenir à partir de la lecture d’Arguna Misra. ↩︎
357:6 Qui se meut par attachement aux plaisirs éternels, etc., Nîlakantha. Voir p. 300 supra. ↩︎
357:7 C’est-à-dire que le monde entier s’est développé à partir de Prakriti — une expression courante. ↩︎
357:8 C’est le sens forcé de Nîlakanthaa. Mais le texte ici est douteux. Le sens est peut-être « où la production et la dissolution se poursuivent sans contrôle ». ↩︎
357:9 Voir p. 344 note. Pour le dernier mot, la variante ici est sthâpayet, rendre stable ou arrêter. ↩︎
358:1 C’est-à-dire les causes de la révolution et de l’arrêt, Nîlakantha. ↩︎
358:2 Impressions d’actions antérieures, d’illusions, etc. Et voir p. 247 supra. ↩︎
358:3 C’est-à-dire le Samnyâsin. ↩︎
358:5 « Telle est la renommée éternelle », littéralement. ↩︎
358:6 C’est-à-dire sur qui les rites védiques ou Samskâras sont dûment accomplis. Voir Gîtâ, p. 122. ↩︎ ↩︎ ↩︎
358:7 C’est-à-dire l’une des trois castes supérieures. ↩︎ ↩︎ ↩︎
358:8 L’original est le terme technique désignant le retour d’un brahmakârin après avoir terminé ses études. Il décrit le « maître de maison ». ↩︎ ↩︎ ↩︎
358:9 C’est-à-dire suivre la règle de conduite sanctionnée par le bien. ↩︎ ↩︎ ↩︎
358:10 Vide Williams’ Dictionary, sv mahâyagña; Âsvalâyana Grihya III, 1, 3; Manu II, 69; IV, 21. ↩︎ ↩︎ ↩︎
358:11 Cf. Gîtâ, p. 62 ; un invité doit toujours être nourri, et à moins qu’il ne soit satisfait, l’hôte ne doit pas manger. Cf. Sânti Parvan (Moksha), chap. 192, st. 15 ; Manu III, 106 ; Âpastamba II, 3, 7, 3. ↩︎ ↩︎ ↩︎