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RAVAN CONDAMNÉ.
SECTION XIII.
Après cela, Rishya-shringa dit de nouveau au roi : « Je vais accomplir un autre sacrifice pour t’assurer un fils. » Alors, le fils de Vibhanduka, aux passions maîtrisées, recherchant le bonheur du roi, procéda au sacrifice pour l’accomplissement de ses vœux. C’est ici que s’étaient réunis auparavant les dieux, les Gandharvas, les Siddhas et les sages, afin de recevoir leurs parts respectives. Brahma, le souverain des dieux, ainsi que Sthanoo et Narayana, chef des êtres et les quatre soutiens de l’univers, et les divines mères de tous les êtres célestes, s’étaient également réunis. À l’Ushwa-medha, le grand sacrifice du monarque magnanime, se rendit également Indra, le glorieux, entouré des Muroots. Rishya-shringi implora alors les dieux assemblés pour leur part du sacrifice (en disant) : « Ce roi dévot Dusha-rutha, qui, par désir d’une descendance, se confiant en toi, a accompli des austérités sacrées et t’a offert le sacrifice appelé Ushwa-medha, s’apprête à accomplir un autre sacrifice pour obtenir des fils. À celui qui désire ainsi une descendance, veuillez accorder cette bénédiction : je vous implore tous les mains jointes. Puisse-t-il avoir quatre fils, renommés dans l’univers. » Les dieux répondirent au fils du sage qui implorait les mains jointes : « Qu’il en soit ainsi : toi, ô brahmane, tu seras à jamais considéré par nous, tel le roi l’est d’une manière particulière. Le seigneur des hommes, par ce sacrifice, obtiendra le grand objet de ses désirs. » Ayant ainsi parlé, les dieux, précédés d’Indra, disparurent.
Français Ils tous, ayant alors vu ce (sacrifice) accompli par le grand sage selon l’ordonnance, se rendirent auprès de Prajapati, le seigneur de l’humanité, et, les mains jointes, s’adressèrent à Bráhma, le dispensateur de bénédictions : « Ô Brháma, le Rakshases nommé Ravana, à qui une bénédiction a été accordée par toi, par orgueil nous trouble tous, nous les dieux, et même les grands sages, qui pratiquons perpétuellement des austérités sacrées. Nous, ô glorieux, concernant la promesse autrefois accordée par ta bonté qu’il serait invulnérable aux dieux, les Danuvas et les Yukshas avons supporté (sic) toute (son oppression) ; ce seigneur des Rakshases afflige donc l’univers ; et, enflé par cette promesse, il vexe injustement les sages divins, les Yukshas, les Gandhavras, les Usooras et les hommes : là où Ravana demeure, le soleil perd sa force, les vents, par peur de lui, ne soufflent pas, le feu cesse de brûler ; l’océan ondulant, le voyant, cesse de remuer ses vagues. Vishruvna, affligé par son pouvoir, a abandonné Lanka et s’est enfui. Ô divin, sauve-nous de Ravana, qui remplit le monde de bruit et de tumulte. Ô dispensateur des choses désirées, daigne trouver un moyen de le détruire.
Bruhma, ainsi informé par les dévas, répondit, après réflexion : « Oh ! J’ai trouvé la méthode pour tuer ce tyran outrancier. » À sa requête : « Puissé-je être invulnérable aux sages divins, aux Gandharvas, aux Yakshas, aux Rakshasas [ p. 510 ] et aux serpents », je répondis : « Qu’il en soit ainsi. » Ce Raksh_u_s, par mépris, ne dit rien concernant l’homme ; c’est pourquoi ce méchant sera détruit par l’homme. Les dieux, précédés de Sh_u_kr_a_, entendirent ces paroles de Br_u_hm_á_ et furent remplis de joie.
À ce moment, V_i_shn_oo_ le glorieux, le seigneur du monde, vêtu de jaune, orné d’ornements d’or brillant, chevauchant Vin_u_tey_a_, tel le soleil sur un nuage, arriva, sa conque, son disque et sa massue à la main. Adoré par les excellents célestes et accueilli par Br_u_hm_a_, il s’approcha et se tint devant lui. Tous les dieux s’adressèrent alors à V_i_shn_oo_ : « Ô M_u_dh_oo_-s_oo_d_u_na, tu es capable d’abolir la détresse des affligés. Nous t’en supplions, sois notre sanctuaire, ô U_chy_oo_ta. » V_i_shn_oo_ répondit : « Dis, que dois-je faire ? » Les célestes, entendant ces paroles, ajoutèrent encore. Le vertueux, celui qui encourage l’excellence, l’éminent par la vérité, le fidèle observateur de ses vœux, étant sans enfant, accomplit un U_shwamedh_a afin d’obtenir une descendance. Pour le bien de l’univers, nous te supplions, ô V_i_shn_oo_, de devenir son fils. Te divisant en quatre parties, dans le ventre de ses trois épouses égales à H_u_r_i_, Shree et Keertee, assume la filiation du roi D_u_sha-r_u_th_a_, le seigneur d’U_yodhya, éminent par la connaissance du devoir, généreux et illustre, comme les grands sages. Devenu ainsi homme, ô V_i_shn_oo, conquiers Rav_u_n_a_, la terreur de l’univers, invulnérable aux dieux. Cet ignorant Raksh_u_s Rav_u_n_a_, par l’exercice de son pouvoir, afflige les dieux, les G_u_ndhurv_a_s, les S_i_ddh_a_s et les plus excellents sages ; ces sages, les G_u_ndh_u_rv_a_s et les U_ps_a_r_a_s, s’amusant dans la forêt N_u_nd_u_n_a ont été détruits par ce furieux. Nous, avec les sages, sommes venus à toi pour chercher sa destruction. Les S_i_ddh_a_s, les G_u_ndh_u_rv_a_s et les Y_a_ksh_a_s se tournent vers toi, tu es notre seul refuge ; Ô Deva_, afflige les ennemis, regarde le monde des hommes et détruis l’ennemi des dieux.
Vishn_oo_, le souverain des dieux, le chef des célestes, adoré de tous les êtres, étant ainsi supplié, répondit à tous les dieux assemblés (debout) devant Br_u_hm_a_ : « Abandonnez la peur ; la paix soit avec vous ; pour votre bien, ayant tué Rav_u_n_a_ le cruel, l’actif destructeur, la cause de la peur des sages divins, avec toute sa postérité, ses courtisans et conseillers, et ses parents, et amis, protégeant la terre, je resterai incarné parmi les hommes pendant l’espace de onze mille ans. »
Ayant fait cette promesse aux dieux, le divin Vishnoo, ardent dans l’œuvre, chercha un lieu de naissance parmi les hommes. Se divisant en quatre parties, lui dont les yeux ressemblent au lotus et au p_u_las_a_, aux yeux en pétales de lotus, choisit pour père D_u_sha-r_a_th_a_, le souverain des hommes. Les sages divins, avec les G_u_ndh_u_rv_a_s, les R_oo_dr_a_s et les (différentes sortes) U_psar_a_s, dans les plus belles mélodies, louèrent le destructeur de M_u_dh_oo, (disant) « Déracinez Rav_u_n_a_, à l’énergie ardente, le dévastateur, l’ennemi d’_I_ndra gonflé d’orgueil. » Détruisez celui qui cause les lamentations universelles, l’irritant des saints ascètes, le terrible, la terreur des dévots T_u_p_u_swees. Après avoir détruit Rav_u_n_a, terriblement puissant, qui cause les pleurs universels, ainsi que son armée et ses amis, dissipant toute tristesse, retournez au ciel, lieu pur de toute souillure et de tout péché, et protégé par le souverain des puissances célestes.
Jusqu’à présent, la section contenant le plan pour la mort de Rav_u_n_a_.
CAREY ET MARSHMAN.
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CHAPITRE XIV.
RATIO NECANDI RAVANAE EXCOGITATA.
Prudens ille, volume sacrorum gnarus, responsum quod dederat aliquamdiu meditatus, mente ad se revocata regem deuno est effatus : Parabo tibi aliud sacrum, genitale, prolis masculae adipiscendae gratia, cum carminibus in ATHARVANIS exordio expressis rite peragendum. Tum coepit modestus Vibhândaci filius, regis commodis intentus, parare sacrum, quo eius desiderium expleret. Lam’antea* eo convenerant, ut suam quisque portionem acciperent, Di cum fidicinum coelestium choris, Beatique cum Sapientibus ; Brachman Superûm regnator, Sthânus nee non augustus Nârâyanus, Indrasque alraus, coram visendus Ventorum cohorte circumdatus, in magno isto sacrificio equino regis magnanimi. Ibidem vates ille deos, qui portiones suas accipiendi gratia advenerant, apprecatus, En!* inquit, hicce—ex Dasarathus filiorum desiderio castimoniis adstrictus, fidei plenus, vestrum numen adoravit sacrificio equino. Nunc iterum accingit se ad aliud sacrum peragendum : quamobrem aequum est, ut filios cupienti vos faveatis. Ille ego, qui manus supplices tendo, vos universos pro eo apprecor : nascantur ei filii quatuor, faina per triplicem mundum clari. Divi supplicem vatis filium invicem affari : Fiat quod petis ! Tu nobis, virsancte, imprimis es venerandus, nec minus rex ille ; compos fiet voti sui egregii hominum princeps. Ita locuti Dî Indra duce, ex oculis evanuerunt.
Superi vero, légitime in concilio congregati. BRACHMANEM mundi createem son verbis obligatoire : Tuo munere auctus, ô Brachman ! gigas nomine Râvanas, prae superbia nos omnes vexat, pariterque Sapientes castimoniis gaudentes. A te propitio olim ex voto ei hoc munus concessum fuit, ut ne a diis, Danuidis, Geniisve necari posset. Non, oraculum tuum reveriti, facinora eius qualiacunque toleramus. At ille gigantum tyrannus ternos mundos gravibus iniuriis vexat Deos, Sapientes, Genios, Fidicines coelestes, Titanes, mortales denique, exsuperat ille aegre cohibendus, tuoque munere demens. Non ibi calet sol, neque Ventus prae timore spirat, nec flagrat ignis, ubi Râvanas versatur. Ipse océanus, vagis fluctibus redimitus, isto viso stat immotus ; eiectus fuit e sede sua Cuvêrus, huius robore vexatus. Ergo ingens nobis periculum imminet ab hoc gigante visu horribili ; tuum est, alme Parens! auxilium parare, quo hic deleatur. Ita admonitus ille a diis universis, paulisper meditatus, Ehem!* inquit, hancce inveni rationem nefarium istum necandi. Petierat est un moi, mais un Gandharvis, un Geniis, un Divis, Danuibus Gigantibusque necari non posset et me annuente voto suo potitus est. Prae mépristu vero monstrum illud homines non commémoravit : ideo ab homine est necandus : nullum aliud exstat leti genre, quod ei sit £atale. Postquam audiverant gratum hunc sermonem BRACHMANIS ore prolatum, Di cum duce suo Indra summopere gaudio erecti sunt. Eodem temporis momento Vishnus, istuc accessit, splendore insignis, concham, discum et clavum manibus gestans, croceo vestitu, mundi dominus, vulturis Vinateii dorso, sicuti sol nimbo, vectus, armillas ex auro candente gerens, salutatus a Superûm primoribus. Quem laudibus celebratum reverenter Dî universi oblige. Tu animantium afflictorum es vindex, Madhûs interfector ! quamobrem nos afflicti te apprecamur. Sis praesidio nobis numine tuo inconcusso. Dites, inquiétez Vishnus, quid pro vobis facere [ p. 512 ] pour moi. Audito eius sermone, Di hunc in modum défendeur : Rex quidam, nomine Dasarathus, austeris castimoniis sese castigavit, litavit sacrificio equino, prolis cupidus et prole carens. Nostro hortatu tu, Vishnus, conditionem natorum eius subeas : ex tribus eius uxoribus, Pudicitiae, Venustatis et Famae similibus, nasci velis, temetipsum quadrifariam Dividens. Ibi tu in humanam naturam conversus Râvanam, gravissimam mundi pestem, diis insuperabilem, ô Vishnus ! proelio caede. Gigas ille vecteurs Râvanas Deos cum Fidicinum choris, Beatos et Sapientes praestantisslmos vexat, audacia superbens. Etenim ab hoc furioso Sapientes Fidicines et nymphae, ludentes in Nandano viridario, sunt proculcati. Tu es nostrum omnium summa salus, divin bellator ! Ut deorum hostes extinguas, ad sortem humanam animum converte. Augustus ille Nârâyanus, diis hunc in modum coram hortantibus, eosdem apto hoc sermone compellavit : Quare, quaeso,hac in renegocium vestrum a me potissimum, corporea specie palam facto, est peragendum * ? *aut unde tantus vobis terror fuit iniectus ? Son verbis a Vishnû interrogati Dî talia proferre : Terreur nobis instat, ô Vishnus ! un directeur de Râvana mundi ; a quo nos vindicare, corpore humano assumpto, tuum est. Nemo alius coelicoiarum praeter te hunc scelestum enecare potis est. Nimirum ille, O hostium domitor ! per diuturnum tempus sese excruciaverat severissima abstinentia, qua magnus hicce rerum Parens propitius ipsi redditus est, Itaque almus votorum sponsor olim ei concessit securitatem ab ommibus animantibus. hominibus tamen exceptis. Hinc ilium, voti compotem, non aliunde quam ab homine necis perículum urget : tu ergo, humanitate assumpta eum intertice. Sic monitus Vishnus, Superûm princeps, quem mundus univerans adorat, magnum Parentem oeterosque deos, in concilio congregatos, recti auctores, affatur : Mittite timorem ; Bene Bobís Eveniat! Vestrae salutis gratia, postquam praelio necavero Râvanam cum filiis nepotibusque, cum amicis, ministris, cognatis socusque, crudelem istum aegre cohibendum, qui divinis Sapientibus terrorem *incutit, per decem millia annorum decies centenis additis, commorabor in mortalium sedibus, orbem terrarum imperio se régénère. Tum divini sapientes et Fidicines conjuncti cum Rudris nympha, rumque choris celebravere Madhûs interfectorem hymnis, quales sedem aetheriam décent.
“Râvanam ilium insolentem, acri impetu actum, superbia elatum, Superûm hostem, tumultus cientem, bonorum piorumque pestem, humanitate assumpta pessumdare tuum est.”
SCHLEGEL.
CAPITOLE XIV.
IL MEZZO STABILITO PER UCCIDERE RÁVANO.
Ma Riscyasringo soggiunse poscia al re: T’appresterò io un autre rito santissimo, génital, où tu conseguisca le prole que tu bramí. Et à ce moment-là, le temps de la vie de Vibhândaco, celui-ci étant la prospérité du feu, pose la main au sacré rituel pour concrétiser l’effet de son désir. Il était d’abord, pour rendre hommage à sa part, qui a convenu du grand sacrifice du grand sacrifice de l’Asvamedha, de Devi avec Gandharvi, des Siddhi et Muni, du Brahma Signor dei Sari, de Sthânu et de l’Augusto Nârâyana, des quatre gardiens de l’univers et du monde de l’Iddn, et Yacsi insieme cogli Dei, e il sovrano, venerando Indra, visible, circondato [ p. 513 ] de la schiera dei Maruti. Quivi così parlelò Riscyasr’ingo agli Dei venusi a partecipare del sacrifizio: Celui-ci est Dasaratha, qui, par désir de progéniture, s’est assujetti à l’austérité, et le test de la foi a été fait, O eccelsi, sacrifié avec un Asvamedha. Ora egli, sollecito d’aver figli, si dispone ad adempiere un nuovo rito; vogliate essere favorevole a lui che sospira progenie. voilà aussi à vous supplici le mani, et vous avez tout pour lui implorer : nascano a lui quattro figli degni d’être célébré pour trois lundis. Risposero gli Dei al supplichevole tigliuolo del Risci: Sia fatto ciò che chiedi; a te ed al re parimente si debbe da noi, O Brahmano, sommo pregio; peut-être il re pour ce sacré rito son suo suppremo desiderio. C’est ce que disent les Numi précédant Indra.
Vous avez également compris les obligations du grand risque, venues au cospet de Brahma facilitant le monde, signor de la créature, parce qu’elles parlaient avec révérence à lui dator di grazie: Ô Brahma, un Racsáso pour le nom de Ravano, qui tu as la plus grande longueur de ta faveur, est pour superbia infesto a noi tutti e ai grandi Saggi pénitenti. Un di, O Nume, Augusto, tu as la propriété de lui accorder la faveur, qui est bramava, de ne pas pouvoir être l’ucciso dei Dei, dai Dânavi nè dai Yacsi: noi venerando i tuoi oracoli, ogni cosa supportiamo da costui. Alors le signor dei Racsasi a infesté avec perpétuation le monde, les Devi, les Risci, les Yacsi et les Gandharvi, les Asuri et les hommes : ils ont tous opprimé indépendamment l’inorgoglito pour ton don. Colà dove si trova Râvano, più non isfavilla per timore il sole, più non spira il vento, più non fiammeggia il fuoco: l’océano stesso cui fan corona i vaste flutti, veggendo costui, tutto si turba e si commuove. Stretto dalla forza di costui e ridotto allo strremo dovette Vaisravano abandonnare Lancâ. Da questo Râvano, terror del mondo, tu ne proteggi, O almo Nume: degna, O dator d’ogni bene, trovar modo ad estirpar costui. En fait, c’est à cause de la conscience de Devi, alors qu’il médite, que je réponds à Brahma : Orsù ! Il stabilise le mode d’onde qui perturbe cet incident. Ainsi, à mon avis, et j’ai des concessions, je ne peux pas être le maître de Devi, de Risci, de Gandharvi, de Yacsi, de Racsasi et de Serpenti ; ma per disprezzo ne fece menzione degli uomini quel Racso: or bene, sarà quell’ empio ucciso da un uomo. J’ai publié la fausse parole offerte par Brahma, furono per ogni parte liete gli Iddii collor duce Indra. Dans ce mezzo qui sopravvenne raggiante d’immensa luce il venerando Visnu, pensato da Brahma nell’immortel sua mente, siccome atto ad estirpar colui; Allora Brahma colla schiera de’ Celesti così parle a Visnu: Tu sei il conforto delle gente opprimer, O distruttor di Madhu: noi quindi a te supplichiamo afflitti: sia tu nostro sostegno, O Aciuto. Dite, loro rispose Visnu, quale cosa io debba far per voi ; Et dei, j’apprends cette parole, parce que je suis: Un re pour le nom de Dasaratha, giusto, virtuoso, veridico et pio, n’a pas de progéniture et la désira: et je s’impose durissime pénitenze, et ora ha sacrificato con un Asvamedha: tu, pour notre consiglio, O Visnu, consenti a divenir suo figlio: fatte di te quattro parti, ti manifesta, O invocato dalle genti, nel seno delle quattro sue consorti, pareil à la venue Dea. Alors qu’ils sont sortis de ceux qui nous présentent, l’auguste Nârâyana loro prend cette opportune parole : Quale opra s’ha da me, fatto visible nel mondo, a compiere per voi, O Devi ? e d’onde en voi côte terreur ? Intese le parole di Visnu, così risposero gli Dei: ll nostro terrore, O Visnu, nasce d’un Racsaso per nome Ravano, spavento dell’universo. Vestendo umano corpo, tu debhi estterminar costui. Nessuno fra i Celesti, fuorchè tu solo,è valevole ad uccidere quell’ iniquo. Egli, O domator de’ tuoi nemici, sostenne per longo tempo acerbissime [ p. 514 ] macérations : pour être en mesure de lui contenter l’août comme le Génitore : à un accord de la sécurité de tous les objets, eccettutine gli nomini. Pour cela, il n’a pas le droit à une offre d’une autre partie, car l’homme, parce qu’il assume la nature humaine, vous coûtera de l’argent. C’est ainsi que tous les gens de Racsasi sont fous de la force qui fonde le don de soi, du travail de Devi et de Gaudharvi, de Risci, de Muni et des mortels. Egli, sûr de la mort pour la faveur de l’ottenu, est le turbot du sacrifice, l’ennemi et l’héritier du Brahmi, le divorateur des hommes, la peste du monde. Da lui furono assaliti re coi loro portait des éléphants ; d’autres percossi et fugati se dispersent pour chaque colombe. Da lui furono divorati Risci ed Apsarase: il insomma oltracotato continuamente et quasiment pour ischerzo tutti travaglia i sette mondi. Il s’avère donc que le terrible des ennemis est la stabilité de la mort pour le travail d’une personne ; j’ai un cadeau génial pour tous les hommes. Tu, ô suprême de Numi, dei, umanandoti, estirpare questo tremendo, superbe Ravano, oltracotato, a noi nemico, terrore e flagello dei penitenti.
GORRESIO.
XIV.
De nouveau Rishyaçringa tint ce langage au Monarque : « Je vais célébrer un autre sacrifice, afin que le ciel accorde à tes vœux les enfants que tu souhaites. » Cela dit, cherchant le bonheur du roi et pour l’accomplissement de son désir, le fils puissant de Vibhándaka se mit à célébrer ce nouveau sacrifice.
Là auparavant, étaient venus déjà recevoir une part de l’offrande les Dieux, accompagnés de Gaudharvas, et les Siddhas avec les Mounis divins, Brahma, le monarque des Souras, l’immuable S’iva, et l’auguste Náráyana, et les quatre gardiens vigilants du monde, et les mères des Immortels, et tous les Dieux, escortés des Yakshas, et le maître éminent du ciel, Indra, qui se manifestait aux yeux, environné par l’essaim des Maroutes. Alors ce jeune anachorète avait fourni tous les Dieux, que le désir d’une part dans l’offrande avait conduit à l’açwamédha, cette grande cérémonie de ce roi magnanime; et, dans ce moment, l’époux de S’ántá les conjurait ainsi pour la seconde fois : « Cet homme en prières, c’est le roi Daçaratha, qui est privé de fils. Il est rempli d’une foi vive; il s’est infligé de pénibles austérités; il vous a déjà servi, divinités augustes, le sacrifice d’un açwa-médha, et maintenant il s’étudie encore à vous plaire avec ce nouveau sacrifice dans l’espérance que vous lui donnerez les fils, où tendent ses désirs. Versez donc sur lui votre bienveillance et daignez sourire à son voeu pour des fils. C’est pour lui que moi ici, les mains jointes, je vous adresse à tous mes supplications : envoyez-lui quatre fils, qui soient vantés dans les trois mondes !
« Oui ! répondirent les Dieux au fils suppliant du rishi; tu mérites que nous t’écoutions avec faveur, toi, brahme saint, et même, en premier lieu, ce roi. Comme récompense de ces différents sacrifices, le monarque obtendra cet objet le plus cher de ses désirs.
Ayant aussi parlé et vu que le grand saint avait mis fin suivant les rites à son pieux sacrifice, les Dieux, Indra à leur tête, s’évanouissent dans le vide des airs et se rendre vers l’architecte des mondes, le souverain des créatures, le donateur des biens, vers Brahma enfin, auquel tous, les mains jointes, ils adressent les paroles suivantes : « O Brahma, un rakshasa, nommé Råvana, tourne au [ p. 515 ] mal les grâces, qu’il a reçu de toi. Dans son orgueil, il nous opprime tous ; il opprime avec nous les grands anachorètes, qui se font un bonheur des macérations : car jadis, ayant su te plaire, ô Bhagavat, il a reçu de toi ce don incomparable. » Oui, as-tu dit, exauçant le voeu du mauvais Génie ; Dieu. Yaksha ou Démon ne pourra jamais causer ta mort ! Et nous, par qui ta parole est respectée, nous avons tout soutenu de ce roi des rakshasas, qui écrase de sa tyrannie les trois mondes, ou il promène l’injure impunément. Enorgueilli de ce don victorieux, il opprime l’indignation les Dieux, les rishis, les Yakshas, les Gandharvas, les Asouras et les enfants de Manon. Là ou se tient Râvana, la peur empèche le soleil d’échauffer, le vent craint de souffler, et le feu n’ose flamboyer. A son aspect, la guirlande même des grands flots tremble au sein de la mer. Aceablé par sa vigueur indomptable, Kouvéra a fait lui a cédé Lanká. Suave-nous donc, ô toi, qui repose dans le bonheur absolu ; sauve-nous de Râvana, le fléau des mondes. Daigne, ô toi, qui souris aux vœux du suppliant, daigne imaginer un expédient pour ôter la vie à ce cruel Démon. Les Dieux ayant ainsi énoncé leurs maux à Brahma, il réfléchit un instant et leur tint ce langage : « Bien, voici que j’ai découvert un moyen pour tuer ce Génie scélérat. Que ni les Dieux, at-il dit, ni les rishis, ni les Gandharvas ni les Yakshas, ni les rakshasas, ni les Nágas même ne puissent me donner la mort ! Soit lui ai-je répondu. Mais, par dédain pour la force humaine, les hommes n’ont pas été compris dans sa demande. C’est donc par la main d’un homme, qu’il faut immoler ce méchant. Ainsi tombée de la bouche du créateur, cette parole salutaire satisfait pleinement le roi des habitants du ciel et tous les Dieux avec lui. Lá, dans ce même instant, survint le fortuné Visnou, revêtu d’une splendeur infinie ; car c’était a lui, que Brahma avait pensé dans son âme pour la mort du tyran. Celui-ci donc avec l’essaim des Immortels adresse à Vishnou ces paroles : « Meurtrier de Madhou, comrae tu aimes á tirer de l’affliction les êtres malheureux, nous te supplions, nous qui sommes plongés dans la tristesse, Divinité auguste, sois notre asile ! « Dites ! répétez Vishnou; que dois-je faire? " Ayant oui les paroles de l’ineffable, tous les Dieux répondent :« Il est un roi nommé Daçaratha ; il a embrassé une très-durée pénitence; il a célébré même le sacrifice d’un açwa-medha, parce qu’il n’a point de fils et qu’il veut en obtenir du ciel. Il est inébranlable dans sa piéte, il est vanté pour ses vertus ; la justice est son caractère, la vérité est sa parole. Acquiesce donc à notre demande, ô toi, Vishnou, et consens à naître comme son fils. Divisé en quatre portions de toi-même daigne, ô toi qui foules aux pieds tes ennemis, daigne t’incarner dans le sein de ses trois épouses, belles comme la déesse de la beauté. Náráyana, le maître, non, perceptible aux sens, mais qui alors s’était rendu visible, Náráyana répondit cette parole salutaire aux Dieux, qui i invitaient à cet héroïque avátara. Quelle a choisi, une fois revêtu de cette incarnation, faudra-t-il encore que je ferai pour vous, et de quelle part vient la terreur, qui vous trouble ainsi ? A ces mots du grand Vishnou : « C’est le démon Rávana, reprirent les Dieux ; c’est lui, Vishnou, cette désolation des mondes, qui nous inspire un tel effroi. Enveloppe-toi d’un corps, humain, et qu’il te plaise arrâcher du monde cette bénissante épine; car nul autre que toi parmi les habitants du ciel n’est capable d’immoler ce pécheur. Sache que longtemps il s’est imposé la plus austère pénitence, et que par elle il s’est rendu agréable au suprême ayeul de toutes les créatures. Aussi le distributeur ineffable des grâces lui at-il accordé ce don insigne d’être invulnérable à tous les êtres, l’ [ p. 516 ] homme seul excepté. Puisque, doué ainsi de cette faveur, la mort terrible et s*ûre ne peut venir à lui de nulle autre part que de l’homme, va, dompteur puissant de tes ennemis, va dans la condition humaine, et tue-le. Car ce don, auquel on ne peut résister, élévant au plus haut point l’ivresse de sa force, le vil rakshasa, tourmente les Dieux, les rishis, les Gandharvas, les hommes sanctifiés par la pénitence ; et, quoique, destructeur des sacrifices, lacérateur des Saintes Ecritures, ennemi des brahmes, dévorateur des hommes, cette faveur incomparable sauve de la mort Rávana le triste fléau des mondes. Il ose attaquer les rois, que défendant les chars de guerre, que remparent les éléphants : d’autres blessés et mis en fuite, sont dissipés ça et là devant lui. Il a dévoré des saints, il a dévoré même une foule d’apsaras. Sans cesse, dans son délire, il s’amuse à tourmenter les sept mondes. Comme on vient de nous apprendre qu’ il n’a point daigné parler d’eux ce jour, que lui fut donné cette faveur, dont il abuse, entre dans un corps humain, ô toi, qui peux briser tes ennemis, et jeter sans vie à tes pieds, roi puissant des treize Dieux, ce Rávana superbe, d’une force épouvantable, d’un orgueil immense, l’ennemi de tous les ascètes, ce ver,qui les ronge, cette cause de leurs gémissements.
Ici, dans le premier tome du saint Râmâyana, Finit le quatorzième chapitre, nommé : UN EXPÉDIENT POUR TUER RÁVANA.
HIPPOLYTE FAUCHE.
UTTARAKANDA.
Le Rámáyan s’achève, d’une manière épique et complète, par le retour triomphal de Ráma et de sa reine sauvée à Ayodhyá, ainsi que par sa consécration et son couronnement dans la capitale de ses ancêtres. Même si le récit n’était pas complet, la conclusion du dernier Chant du sixième Livre, manifestement l’œuvre d’une main plus tardive que celle de Válmíki, qui évoque le règne glorieux et heureux de Ráma et promet des bénédictions à ceux qui lisent et écoutent le Rámáyan, suffirait à démontrer que, lorsque ces vers furent ajoutés, le poème était considéré comme achevé. L’Uttarakánda, ou Dernier Livre, n’est qu’un appendice ou un supplément et ne relate que les événements antérieurs et postérieurs à ceux décrits dans le poème original. Cependant, les érudits indiens, guidés par un profond respect de la tradition, attribuent unanimement ce Dernier Livre à Válmíki et le considèrent comme une partie du Ráamáyan.
Monsieur Gorresio a publié une excellente traduction de l’Uttarakánda, en prose italienne, d’après la recension courante au Bengale ; [1] et M. Muir a résumé une partie du livre dans l’Appendice à la Quatrième Partie de ses Textes Sanskrits (1862). J’emprunte librement à ces érudits dans les pages qui suivent et je les remercie chaleureusement de m’avoir épargné un travail fastidieux.
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Après le retour de Ráma à Ayodhyá et sa prise de possession du trône, les rishis [saints] se rassemblèrent pour le saluer, et Ágastya, en réponse à ses questions, raconta de nombreux détails concernant ses anciens ennemis. Durant le Krita Yuga (ou Âge d’Or), l’austère et pieux brahmane rishi Pulastya, fils de Brahmá, agacé par la visite de diverses demoiselles, proclama que toute femme qu’il reverrait près de son ermitage deviendrait enceinte. La fille du royal rishi Trinavindu, qui arriva un jour dans le voisinage de Pulastya, n’en avait pas entendu parler, et sa grossesse en résulta (Sect. 2, vv. 14 et suiv.). De retour chez elle, son père, constatant son état, la prit chez Pulastya, qui l’accepta comme épouse, et elle donna naissance à un fils qui reçut le nom de Vis’ravas. Ce fils était, comme son père, un sage austère et religieux. Il épousa la fille du muni Bharadvája, qui lui donna un fils à qui Brahmá donna le nom de Vais’ravan — Kuvera (Sect. 3, vv. I et suiv.). Il pratiqua des austérités pendant des millénaires, obtenant alors de Brahmá comme grâce qu’il serait l’un des gardiens du monde (avec Indra, Varuna et Yáma) et le dieu des richesses. Il consulta ensuite son père Vis’ravas au sujet d’une demeure et, sur sa suggestion, prit possession de la ville de Lanká, autrefois construite par Vis’vakarman pour les Ráxasas, mais abandonnée par eux par crainte de Vishnu, et alors inoccupée. Ráma (Sect. 4) se dit alors surpris d’apprendre que Lanká avait autrefois appartenu aux Ráxasas, car il avait toujours compris qu’ils étaient les descendants de Pulastya, et il apprend maintenant qu’ils avaient également une autre origine. Il demande donc qui était leur ancêtre et quelle faute ils avaient commise pour être chassés par Vishnu. Àgastya répond que lorsque Brahmá créa les eaux, il forma certains êtres, dont certains reçurent le nom de Ráxasas, pour les garder. Les premiers rois Ráxasa furent Heti et Praheti. Heti épousa une sœur de Kála (le Temps). Elle lui donna un fils, Vidyutkes’a, qui à son tour prit pour femme Lankatankatá, la fille de Sandhyá (V. 21). Elle lui donna un fils, Sukes’a, qu’elle abandonna, mais il fut aperçu par S’iva alors qu’il passait avec sa femme Párvatí, qui rendit l’enfant aussi vieux que sa mère, et immortel, et lui donna une cité céleste. Sukes’a épousa une Gandharví appelée Devavatí qui lui donna trois fils, Mályavat, Sumáli et Máli. Ces fils pratiquaient d’intenses austérités, lorsque Brahmá apparut et leur conféra l’invincibilité et une longue vie. Ils harcelèrent alors les dieux. Vis’vakarman leur donna une cité, Lanká, sur la montagne Trikúta, au bord de l’océan Austral, qu’il fit construire sur ordre d’Indra… Les trois Ráxasas, Mályavat et ses deux frères, commencèrent alors à opprimer les dieux, les rishis, etc. ; qui (Sect. 6, v.1 et suiv.)) en conséquence, ils recourent à l’aide de Mahádeva, qui, considérant son protégé Sukes’a, le père de Mályavat, dit qu’il ne peut tuer les Ráxasas. mais conseille aux suppliants [^1054] Rávana épouse (Sect. 12,) Mandodarí, la belle fille de l’Asur Maya dont le nom est apparu plusieurs fois dans le Rámáyan comme celui d’un artiste d’un talent merveilleux. Elle donne naissance à un fils, Meghanáda ou le Nuage Rugissant, qui fut plus tard nommé Indrajit en raison de sa victoire sur le souverain des cieux. La conquête de Kuvera et l’acquisition du char magique automoteur qui a rendu de nombreux services dans le Rámáyan, font l’objet des sections XIII, XIV et XV. La jolie histoire de Vedavatí est relatée dans la dix-septième section : Rávana, au cours de sa progression à travers le monde, arrive dans la forêt de l’Himalaya, où il aperçoit une demoiselle d’une beauté éclatante, mais vêtue d’un costume d’ascète, dont il tombe immédiatement amoureux. Il lui dit qu’une vie aussi austère ne convient ni à sa jeunesse ni à ses charmes, et lui demande qui elle est et pourquoi elle mène une existence ascétique. Elle répond qu’elle s’appelle Vedavatí et qu’elle est la fille éloquente du fils de Vrihaspati, le rishi Kus’adhvája, née de lui durant son étude constante des Védas. Les dieux, les gandharvas, etc., dit-elle, souhaitaient qu’elle choisisse un époux, mais son père ne la donna à personne d’autre qu’à Vishnu, le seigneur du monde, qu’il désirait pour gendre. Vedavati poursuit ensuite : « Afin de satisfaire le désir de mon père concernant Náráyana, je l’ai épousé de tout mon cœur. Ayant pris cet engagement, je pratique une grande austérité. Náráyana, et nul autre que lui, Purushottama, est mon époux. Désireux de l’obtenir, j’ai recours à cette observance sévère. » La passion de Rávana n’est nullement diminuée par cette explication. Il insiste sur le fait que seuls les vieillards devraient chercher à se distinguer en accumulant des mérites par l’austérité. Il prie pour que celle qui est si jeune et si belle devienne son épouse et se vante d’être supérieur à Vishnu. Elle rétorque que personne d’autre que lui ne mépriserait ainsi cette divinité. À cette réponse, il lui touche les cheveux du bout du doigt. Furieuse, elle se coupe aussitôt les cheveux et lui dit que, puisqu’il l’a ainsi insultée, elle ne peut continuer à vivre et qu’elle entrera dans le feu sous ses yeux. Elle poursuit : « Puisque j’ai été insultée dans la forêt par toi, au cœur pervers, je renaîtrai pour ta destruction. Car un homme aux désirs mauvais ne peut être tué par une femme ; et le mérite de mon austérité serait perdu si je lançais une malédiction contre toi. Mais si j’ai accompli, donné ou sacrifié quoi que ce soit, puissé-je naître fille vertueuse, non issue du sein maternel, d’un homme juste. » Ayant ainsi parlé, elle entra dans le feu ardent.Alors une pluie de fleurs célestes tomba (de toutes parts du ciel). C’est elle, seigneur, qui, ayant été Védavatí à l’âge Krita, est née (à l’âge Treta) comme fille du roi des Janakas, et (est devenue) ton épouse [de Ráma] ; car tu es l’éternel Vishnu. L’ennemie semblable à une montagne, qui avait été [virtuellement] détruite auparavant par sa colère, a maintenant été tuée par elle ayant recours à ton énergie surhumaine. » À ce propos, le commentateur remarque : « Par cela, il est signifié que Sítá fut la principale cause de la mort de Rávana ; mais la fonction de le détruire est attribuée à Ráma. » À propos des mots « tu es Vishnu », dans le verset précédent, le même commentateur remarque : « Par cela, il est clairement affirmé que Sítá était Laxmí. Voici ce que dit Parás’ara : « Dans la vie du dieu en tant que Ráma, elle est devenue Sítá, et dans sa naissance en tant que Krishna [elle est devenue] Rukminí. » [2]
Dans la section suivante (XVIII.) « Rávana est décrit comme interrompant violemment un sacrifice accompli par le roi Marutta, et les dieux rassemblés, terrorisés, prennent différentes formes pour s’échapper ; Indra devient un paon, Yama un corbeau, Kuvera un lézard et Varuna un cygne ; et chaque divinité accorde une faveur à l’animal qu’il a choisi. La queue du paon rappelle les mille yeux d’Indra ; la couleur du cygne devient blanche, comme l’écume de l’océan (Varuna étant son seigneur) ; le lézard prend une couleur dorée ; et le corbeau ne doit jamais mourir, sauf s’il est tué de mort violente, et les morts doivent profiter des oblations funéraires après avoir été dévorés par les corbeaux. » [3]
Rávan attaque alors Arjuna ou Kárttavírya, le puissant roi de Máhishmati, sur les rives de la Narmadá. Il est vaincu, capturé et emprisonné par Arjuna. Grâce à l’intercession de Pulastya (Sect. XXII), il est libéré de ses liens. Il se rend ensuite à Kishkindhá où il conclut une alliance avec Báli, le roi des Vánars : « Nous aurons tout en commun », dit Rávan, « dames, fils, cités et royaumes, nourriture, vêtements et tous les plaisirs. » Son exploit suivant est l’invasion du royaume des esprits défunts et sa terrible bataille contre le souverain Yama. Le poète, dans sa description de ces régions, avec son fleuve détesté aux flots de sang, ses lamentations terribles, ses cris pour une goutte d’eau, son ver dévorant, toutes les tortures du coupable et les plaisirs quelque peu fades du juste, rappelle les scènes du monde souterrain si vivement décrites par Homère, Virgile et Dante. Yama est vaincu (Sect. XXVI) par le géant, non pas tant par sa puissance supérieure que parce qu’à la demande de Brahma, Yama s’abstient de frapper de son arme mortelle l’ennemi Rákshas à qui ce Dieu avait autrefois fait la promesse de le préserver. Dans la vingt-septième section, Rávan pénètre « sous terre, à Pátála, le trésor des eaux habité par des essaims de serpents et de Daityas, et bien défendu par Varun ». Il soumet Bhogavati, la cité gouvernée par Vásuki, et soumet les Nágas ou serpents. Il pénètre jusqu’au siège impérial de Varun. Le Dieu lui-même est absent, mais ses fils surgissent et combattent l’envahisseur. Le géant est victorieux et s’en va triomphant. La vingt-huitième section relate une terrible bataille entre Rávan et Mándhátá, roi d’Ayodhya, ancêtre distingué de Ráma. Des armes surnaturelles sont employées des deux côtés et l’issue du conflit est longtemps incertaine. Mais Mándhátá se prépare enfin à utiliser l’arme puissante « acquise par de sévères austérités grâce à la grâce et à la faveur de Rudra ». Le géant aurait inévitablement été tué. Mais deux éminents Munis, Pulastya et Gálava, contemplèrent le combat grâce au pouvoir conféré par la contemplation et, avec des paroles d’exhortation, séparèrent le roi Mándhátá du souverain des Rákshases. Rávan (Sect. XXXII.) rentre enfin chez lui, emportant dans son char Pushpak les filles vierges des rois, des Rishis, des Daityas et des Gandharvas qu’il a capturées sur son chemin. La trente-sixième section décrit une bataille avec Indra. Au cours de laquelle Meghanáda, fils victorieux du géant, fait prisonnier le Roi des Dieux, le lie par son art magique et l’emmène (Sect. XXVII.) en triomphe à Lanká. Brahmá intercède (Sect. XXXVIII.) et Indrajit libère son prisonnier, obtenant en retour la bénédiction qu’un sacrifice au Seigneur du Feu le rendra toujours invincible lors de la bataille à venir. Dans les sections XXXIX et XL, « nous avons une légende racontée à Ráma par le sage Agastya pour expliquer la force prodigieuse du singe Hanumat, telle qu’elle a été décrite dans le Rámáyana.Français Rama se demande naturellement (comme [ p. 521 ] peut-être de nombreux lecteurs du Rámáyana l’ont fait depuis) pourquoi un singe d’une puissance et d’une prouesse aussi merveilleuses n’a pas facilement vaincu Báli et assuré le trône à son ami Sugríva. Agastya répond qu’Hanumat était à cette époque sous la malédiction d’un Rishi, et par conséquent n’était pas conscient de sa propre puissance. [4] L’histoire entière du merveilleux Vánar est ici racontée en détail, mais rien d’autre d’important n’est ajouté au récit déjà donné dans le Rámáyana. Les Rishis ou saints (Sect. XL.) retournent alors à leurs sièges célestes, et les Vánars, les Rákshases et les ours également (Sect. XLIII.) prennent leur départ. Le char Pushpak est restitué à son propriétaire d’origine Kuvera, comme cela a déjà été relaté dans le Rámáyan.
L’histoire de Ráma et Sitá se poursuit, et nous abordons un sujet plus humain. L’hiver est passé et le printemps est arrivé, et Ráma et Sitá sont assis ensemble à l’ombre des arbres As’oka, heureux comme Indra et S’achí lorsqu’ils boivent au Paradis le nectar des Dieux. « Dis-moi, ma bien-aimée », dit Ráma, « car tu seras bientôt mère, as-tu un souhait à exaucer ? » Et Sitá sourit et répond : « J’aspire, ô fils de Raghu, à visiter les ermitages purs et saints des rives du Gange et à vénérer les pieds des saints qui y accomplissent leurs austérités rigoureuses et se nourrissent de racines et de baies. « Voici mon principal désir : rester dans le bosquet des ermites, ne serait-ce que pour un seul jour. » Et Ráma dit : « Que cette pensée ne te trouble pas : tu iras au bosquet des ascètes. » Mais les langues calomnieuses se sont multipliées à Ayodhyá, et Sitá n’a pas été épargnée. Ráma apprend que le peuple se lamente de sa folie aveugle d’avoir repris dans son sein l’épouse si longtemps captive du palais de Rávan. Ráma connaît bien sa pureté immaculée en pensées, en paroles et en actes, et son amour parfait pour lui ; mais il ne peut supporter les moqueries et la honte et décide d’abandonner son épouse qui ne se doute de rien. Il ordonne à Lakshman, triste mais toujours obéissant, de la conduire à l’ermitage qu’elle souhaite visiter et de l’y laisser, car il ne la reverra plus jamais. Ils arrivent à l’ermitage, et Lakshman lui raconte tout. Elle tombe évanouie sur le sol et, lorsqu’elle reprend connaissance, verse quelques larmes naturelles et se lamente sur son sort cruel et immérité. Mais elle décide de vivre pour Ráma et son fils à naître, et elle envoie par Lakshman un message empreint de dignité à son mari qui l’a abandonnée : « Je ne m’afflige pas pour moi-même », dit-elle, « car j’ai été abandonnée à cause des paroles du peuple, et non à cause d’un quelconque mal que j’aurais commis. Le mari est le Dieu de la femme, le mari est son seigneur et son guide ; et elle doit faire ce qui lui semble bon, même au prix de sa vie. »
Sitá est reçue avec honneur par le saint Válmiki lui-même, et les saintes femmes de l’ermitage sont chargées de la recevoir et de la servir. Dans cette paisible retraite, elle donne naissance à deux garçons qui reçoivent les noms de Kus’a et Lava. Ils sont élevés avec soin et apprennent par Válmiki lui-même à réciter le Rámáyan. Les années passent et Ráma décide enfin de célébrer l’As’vamedha, ou Sacrifice du Destrier. Válmiki, accompagné de ses deux jeunes élèves, assiste à la cérémonie, et les princes inconnus récitent devant le père ravi le poème relatant ses exploits. Ráma s’enquiert de leur histoire et les reconnaît comme ses fils. Sitá est invitée à revenir et à affirmer solennellement son innocence devant la grande assemblée.
« Mais le cœur de Sitá était trop plein ; cette seconde épreuve était au-delà de ses forces, même pour elle, et le poète s’éleva au-dessus du niveau ordinaire des femmes hindoues [ p. 522 ] lorsqu’il osa peindre sa pureté consciente comme rebelle : « Voyant tous les spectateurs, et vêtue de vêtements rouges, Sítá joignant les mains et baissant le visage, parla ainsi d’une voix étranglée par les larmes : « Comme moi, même en esprit, je n’ai jamais pensé à personne d’autre que Ráma, ainsi puisse Mádhaví, la déesse de la Terre, m’accorder une cachette. » Alors que Sítá faisait ce serment, voilà qu’une merveille apparut. Soudain, fendant la terre, un trône divin d’une beauté merveilleuse s’éleva, porté par des dragons resplendissants sur leurs têtes. Assise dessus, la déesse de la Terre, soulevant Sitá de son bras, lui dit : « Bienvenue ! » et la plaça à ses côtés. Et tandis que la reine, assise sur le trône, descendait lentement aux Enfers, une pluie continue de fleurs tomba du ciel sur sa tête.
Les deux grandes épopées hindoues se terminent ainsi dans la déception et le chagrin. Dans le Mahábhárata, les cinq frères victorieux abandonnent le trône durement conquis pour mourir un à un lors d’un pèlerinage désespéré vers l’Himalaya ; de même, Rama ne retrouve sa femme, après tous ses efforts, que pour la perdre. Il en va de même dans le cycle homérique ultérieur : les héros de l’Iliade périssent de mort tragique. Et même Ulysse, après son retour à Ithaque, repart pour la Thesprotie et finit par succomber aux mains de son propre fils. Mais en Inde comme en Grèce, ce n’est qu’une réflexion secondaire d’une époque consciente, qui s’est ajoutée ultérieurement pour assombrir la vivacité et la gaieté de l’âge héroïque.
La fin de la carrière terrestre de Ráma est ainsi relatée dans les sections 116 et suivantes de l’Uttarakánda. Le Temps, sous la forme d’un ascète, se présente à la porte de son palais et demande, en tant que messager du grand rishi (Brahmá), à voir Ráma. Il est admis et reçu avec honneur, mais répond, lorsqu’on lui demande ce qu’il a à communiquer, que son message doit être délivré en privé et que quiconque assiste à l’entretien doit perdre la vie. Ráma informe Laxmana de tout cela et lui demande de rester dehors. Le Temps dit alors à Ráma qu’il a été envoyé par Brahmá, pour dire que lorsque lui (Ráma, c’est-à-dire Vishnu), après avoir détruit les mondes, dormait sur l’océan, il l’avait formé (Brahmá) à partir du lotus jaillissant de son nombril et lui avait confié l’œuvre de la création ; qu’il (Brahmá) avait alors supplié Ráma d’assumer la fonction de Préservateur, et que ce dernier était en conséquence devenu Vishnu, étant né comme le fils d’Aditi, et avait décidé de délivrer l’humanité en détruisant Rávana, et de vivre sur terre dix mille et dix cents ans ; cette période, ajoute le Temps, était maintenant sur le point d’expirer, et Ráma pouvait soit à son gré prolonger son séjour sur terre, soit monter au ciel et régner sur les dieux, Ráma répond qu’il était né pour le bien des trois mondes, et qu’il retournerait maintenant à l’endroit d’où il était venu, car c’était sa fonction d’accomplir les desseins des dieux. Pendant qu’ils parlent, l’irritable rishi Durvásas arrive et insiste pour voir Ráma immédiatement, sous la menace, en cas de refus, de maudire Ráma et toute sa famille.
Laxmana, préférant sauver son parent, bien que sachant que sa propre mort résulterait de l’interruption de l’entrevue de Ráma avec le Temps, entre au palais et rapporte le message du rishi à Ráma. Ráma sort, et lorsque Durvásas a obtenu la nourriture qu’il désirait et est parti, Ráma réfléchit avec une grande détresse aux paroles du Temps, qui exigent la mort de Laxmana. Laxmana exhorte cependant Ráma à ne pas s’affliger, mais à l’abandonner et à ne pas rompre sa propre promesse. Les conseillers approuvant ce conseil, Ráma abandonne Laxmana, qui se rend à la rivière Sarayú, supprime tous ses sens et est transporté physiquement au ciel par Indra. Les dieux se réjouissent de l’arrivée de la quatrième partie de Vishnu. Ráma décide alors d’installer Bharata comme successeur, de se retirer dans la forêt et de suivre Laxmana. Bharata refuse cependant la succession et décide d’accompagner son frère. Les sujets de Ráma sont remplis de chagrin et disent qu’ils le suivront partout où il ira. Des messagers sont envoyés à S’atrughna, l’autre frère, et il décide également d’accompagner Ráma ; celui-ci quitte enfin sa capitale en procession avec tout le cérémonial approprié au « grand départ », silencieux, indifférent aux objets extérieurs, sans joie, avec S’rí à sa droite, la déesse Terre à sa gauche, l’Énergie devant, accompagné de toutes ses armes sous forme humaine, des Védas sous forme de Brahmanes, de la Gáyatri, de l’Omkára, du Vashatkára, des rishis, de ses femmes, esclaves, eunuques et serviteurs. Bharata, sa famille et S’atrughna le suivent, accompagnés de brahmanes portant le feu sacré, de toute la population du pays, et même d’animaux, etc., etc. Ráma, accompagné de tous ces serviteurs, arrive sur les rives du Sarayú. Brahmá, accompagné de tous les dieux et d’innombrables chars célestes, apparaît alors, et le ciel tout entier resplendit de la splendeur divine. Des brises pures et parfumées soufflent, une pluie de fleurs tombe. Ráma entre dans les eaux du Sarayú ; et Brahmá fait entendre une voix céleste : « Approche, Vishnu ; Rághava, tu es heureusement arrivé, avec tes frères divins. Entre dans ton propre corps, tel Vishnu ou l’éther éternel. Car tu es la demeure des mondes : nul ne te comprend, toi l’inconcevable et l’impérissable, sauf Máyá aux grands yeux, ton épouse primordiale. » En entendant ces mots, Rama entre dans la gloire de Vishnu avec son corps et ses disciples. Il demande alors à Brahma de trouver une demeure pour les personnes qui l’ont accompagné par dévotion à sa personne, et Brahma leur attribue une résidence céleste en conséquence. [5]
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NOTES SUPPLÉMENTAIRES
REINE FORTUNE.
Une curieuse fête est célébrée en l’honneur de cette divinité (Lakshmí) le cinquième jour lunaire de la moitié claire du mois de Mâgha (février), lorsqu’elle est identifiée à Saraswatí, l’épouse de Brahmá et la déesse de l’érudition. Dans son traité sur les fêtes, une grande autorité moderne, Raghunandana, mentionne, en se fondant sur un ouvrage appelé Samvatsara-sandipa, que Lakshmí doit être vénérée dans la matinée de ce jour avec des fleurs, des parfums, du riz et de l’eau ; qu’il faut rendre l’honneur qui lui est dû à l’encrier et au roseau, et qu’il ne faut pas écrire. Wilson, dans son essai sur les fêtes religieuses des hindous (ouvrages, vol. II, p. 188 et suivantes). Il ajoute que le matin du 2 février, on rassemble tous les stylos, encriers et livres, s’ils ne sont pas trop nombreux et volumineux. Les stylos ou les roseaux sont nettoyés, les encriers récurés et les livres enveloppés dans du tissu neuf. Ils sont disposés sur une estrade ou un drap, et recouverts de fleurs et de jeunes pousses d’orge. Seules les fleurs blanches sont offertes. Après avoir accompli les rites nécessaires, tous les membres de la famille se rassemblent et se prosternent ; les livres, les stylos et l’encre sont mis en congé ; et si une urgence nécessite une communication écrite le jour dédié à la divinité de l’érudition, elle est faite à la craie ou au fusain sur un tableau noir ou blanc.
Encyclopédie de Chambers. Lakshmí.
INDRE.
Le Jupiter hindou, ou Jupiter Tonans, chef des divinités secondaires. Il préside au swarga ou paradis, et est plus particulièrement le dieu de l’atmosphère et des vents. Il est également régent du quart est du ciel. En tant que chef des divinités, il est appelé Devapati, Devadeva, Surapati, etc. ; en tant que seigneur de l’atmosphère ; Divaspati : en tant que seigneur des huit Vasus ou demi-dieux, du Feu, etc. ; Vásava : en tant que fragmentateur des villes ; Purandara, Puranda : en tant que seigneur des cent sacrifices (l’accomplissement de cent As’vamedhas élevant le sacrificateur au rang d’Indra) ; S’atakratu, S’atamakha ; en tant que possédant mille yeux, Sahasráksha ; en tant qu’époux de S’achí, S’achípati. Sa femme s’appelle S’achí, Indrání, Sakrání, Maghoni, Indras’akti, Pulomajá. et Paulomi. Son fils est Jayanta. Son jardin d’agrément ou élysée est Nandana ; sa ville, Amaravati ; son palais, Vaijayanta ; son cheval, Uchchaihs’ravas, son éléphant, Airávata ; son conducteur de char, Mátali.
Dictionnaire anglais-sanskrit du professeur M. William. Indra.
VISHNU.
Deuxième personne de la triade hindoue, et la plus célèbre et populaire de toutes les divinités indiennes. Personnification du pouvoir protecteur, il s’est incarné sous neuf formes différentes pour préserver l’humanité dans diverses situations d’urgence. Avant la création de l’univers, et après son annihilation temporaire, il est censé dormir sur les eaux, flottant sur le serpent Sesha, puis identifié à Náráyana. Brahmá, le créateur, est légendaire et surgit alors d’un lotus qui pousse sur son nombril, alors qu’il dormait… Ses dix avatars ou incarnations sont :
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I. Le Matsya, ou poisson. Dans cet avatar, Vishnu descendit sous la forme d’un poisson pour sauver le pieux roi Satyavrata, qui, avec les sept Rishis et leurs épouses, s’était réfugié dans l’arche pour échapper au déluge qui détruisit alors la terre. 2. Le Kúrma, ou tortue. Dans cet avatar, il descendit sous la forme d’une tortue afin de redonner à l’homme une partie du confort perdu lors du déluge. À cette fin, il se posta au fond de l’océan et laissa la pointe de la grande montagne Mandara être placée sur son dos, ce qui lui servit d’axe solide sur lequel les dieux et les démons, avec le serpent Vásuki enroulé autour de la montagne en guise de corde, barattaient les eaux pour récupérer l’amrita, ou nectar, et quatorze autres choses sacrées. 3. Le Varáha, ou sanglier. Français Il descendit sous la forme d’un sanglier pour sauver la terre du pouvoir d’un démon appelé Hiranyáksha « aux yeux d’or ». Ce démon s’était emparé de la terre et l’avait emportée avec lui dans les profondeurs de l’océan. Vishnu plongea dans l’abîme et, après une lutte de mille ans, tua le monstre. 4. Le Narasinha, ou Homme-lion. Sous cette forme monstrueuse d’une créature mi-homme, mi-lion, Vishnu délivra la terre de la tyrannie d’un démon insolent appelé Hiranyakas’ipu. 5. Vámana, ou Nain. Cet avatar eut lieu au deuxième âge des Hindous ou Tretáyug, les quatre précédents étant censés avoir eu lieu au premier ou Satyayug ; le but de cet avatar était de tromper Balí et de le priver de la domination des trois mondes. Prenant la forme d’un nain misérable, il apparut devant le roi et demanda, en guise de grâce, autant de terre qu’il pouvait en parcourir trois pas. Cela lui fut accordé ; et Vishnu s’étendit aussitôt jusqu’à remplir le monde, privant Balí du ciel et de la terre en deux pas, mais, en contrepartie de quelque mérite, laissa Pátála sous son empire. 6. Parasuráma. 7. Rámchandra. 8. Krishna, ou selon certains Balaráma. 9. Bouddha. Dans cet avatar, Vishnu descendit sous la forme d’un sage afin d’apporter une réforme à la religion des brahmanes, et notamment de les libérer de leur propension aux sacrifices d’animaux. Nombre d’hindous n’admettent pas qu’il s’agisse d’une incarnation de leur dieu favori. 10. Kalki, ou Cheval Blanc. Ceci est encore à venir. Vishnu monté sur un cheval blanc, avec un cimeterre dégainé, flamboyant comme une comète, mettra fin, selon la prophétie, à cet âge présent, à savoir le quatrième ou Kaliyug, en détruisant le monde, puis en rénovant la création par un âge de pureté.
DICTIONNAIRE DE WILLIAMS. Vishnu.
S’IVA.
Célèbre dieu hindou, destructeur de la création, il est donc le plus redoutable de la triade hindoue. Il personnifie également la reproduction, la philosophie hindoue excluant l’idée d’une annihilation totale sans régénération ultérieure. C’est pourquoi il est parfois confondu avec Brahma, le créateur ou la première personne de la triade. Il est le dieu particulier des tantrikas, ou adeptes des livres appelés Tantras. Ses adorateurs sont appelés S’aivas et, bien que moins nombreux que les Vaishnavas, ils élèvent leur dieu au plus haut rang céleste et réunissent en lui nombre des attributs propres aux autres divinités. Selon eux, S’iva est le Temps, la Justice, le Feu, l’Eau, le Soleil, le Destructeur et le Créateur. Présidant à la génération, son type est le Linga, ou Phallus, à l’origine probablement de l’emblème phallique d’Égypte et de Grèce. Dieu de la génération et de la justice, caractère qu’il partage avec le dieu Yama, il est représenté chevauchant un taureau blanc. Sa propre couleur, ainsi que celle du taureau, est généralement blanche, se référant probablement à la pureté immaculée de la Justice,
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Sa gorge est bleu foncé ; ses cheveux d’un rouge vif, épais et emmêlés, sont rassemblés au-dessus de sa tête comme ceux d’un ascète. On le voit parfois avec deux mains, parfois avec quatre, huit ou dix, et cinq visages. Il a trois yeux, dont un au centre du front, pointant vers le haut et vers le bas. Ceux-ci seraient le reflet de sa vision des trois divisions du temps : passé, présent et futur. Il tient un trident à la main pour symboliser, selon certains, sa relation à l’eau, ou, selon d’autres, pour montrer que les trois grands attributs de Créateur, Destructeur et Régénérateur sont réunis en lui. Ses reins sont enveloppés d’une peau de tigre. Dans son personnage du Temps, il préside non seulement à son extinction, mais aussi à sa régulation astronomique. Un croissant ou une demi-lune sur son front indique la mesure du temps par les phases de la lune ; Un serpent forme l’un de ses colliers pour indiquer la mesure du temps en années, et un second collier de crânes humains marque le passage et la révolution des âges, ainsi que l’extinction et la succession des générations de l’humanité. Il est souvent représenté entièrement recouvert de serpents, emblèmes de l’immortalité. Ils sont attachés dans ses cheveux, autour de son cou, de ses poignets, de sa taille, de ses bras et de ses jambes ; ils lui servent d’anneaux aux doigts et de boucles d’oreilles, et sont ses compagnons constants. Shiva possède plus d’un millier de noms, longuement détaillés dans le soixante-neuvième chapitre du Shiva Purana. — DICTIONNAIRE DE WILLIAMS, Shiva.
APSARASES.
À l’origine, ces divinités semblent avoir été des personnifications des vapeurs attirées par le soleil et qui se transforment en brume ou en nuages : leur caractère peut être ainsi interprété dans les quelques hymnes du Rigveda où il en est fait mention. À une période ultérieure, lorsque le Gandharva du Rigveda, qui y personnifie particulièrement le Feu du Soleil, s’est étendu au Feu de la Foudre, aux rayons de la lune et à d’autres attributs de la vie élémentaire du ciel ainsi qu’aux actes pieux s’y rapportant, les Apsarasas deviennent des divinités qui représentent des phénomènes ou des objets à la fois d’ordre physique et éthique étroitement associés à cette vie ; ainsi, dans le Yajurveda, les Rayons du Soleil sont appelés les Apsarasas associés au Gandharva qui est le Soleil ; Français Les plantes sont appelées les Apsarasas liées au Feu de Gandharva : les constellations sont les Apsarasas de la Lune de Gandharva : les eaux sont les Apsarasas du Vent de Gandharva, etc. etc… Dans la dernière époque mythologique, lorsque les Gandharvas ont sauvé de leur nature élémentaire juste assez pour être musiciens dans le paradis d’Indra, les Apsarasas apparaissent parmi d’autres divinités subordonnées qui partagent la vie joyeuse du ciel d’Indra, comme les épouses des Gandharvas, mais plus particulièrement comme des épouses d’une sorte licencieuse, et elles sont donc promises aussi, comme une récompense aux héros tombés au combat lorsqu’ils sont reçus dans le paradis d’Indra ; et tandis que, dans le Rigveda, ils aident Soma à déverser ses flots, ils descendent dans la littérature épique sur terre simplement pour ébranler la vertu des Sages pénitents et pour les priver du pouvoir qu’ils auraient autrement acquis grâce à des austérités ininterrompues. — GOLDSTÜCKER’S Sanskrit Dictionary.
L’INCARNATION DE VISHN’U EN TANT QUE RÁMA.
« Ici est décrit l’un des avatars, descentes ou manifestations de Vishn’u sous une forme visible. Le mot avatar signifie littéralement descente. L’avatar dont il est question ici, celui dans lequel, selon les traditions indiennes, Vishn’u est descendu [ p. 527 ] et est apparu sur terre sous la forme corporelle de Ráma, le héros du Rámáyana, est le septième de la série des avatars indiens. On a beaucoup parlé de ces avatars, et par manque de connaissance des idées et des doctrines de l’Inde, ils ont été comparés au sublime dogme de l’Incarnation chrétienne. C’est l’une des erreurs les plus grossières que l’ignorance des idées et des croyances d’un peuple ait pu engendrer. » Entre les avatars de l’Inde et l’Incarnation chrétienne, la différence est si immense qu’il est impossible de trouver une analogie raisonnable qui puisse les rapprocher. L’idée des avatars est intimement liée à celle de la Trimúrti ; le lien qui unit ces deux idées est une notion essentielle commune aux deux, la notion de Vishnu. Qu’est-ce que la Trimúrti ? J’ai déjà dit qu’elle est composée de trois dieux : Brahma (masculin), Vishnu, le dieu des avatars, et Siva. Ces trois dieux, qui, réduits à leur expression primitive et la plus simple, ne sont que trois personnifications cosmogoniques, trois puissances ou forces de la nature, ces dieux, dis-je, se trouvent ici, selon les doctrines indiennes, entièrement extérieurs au véritable Dieu de l’Inde, ou Brahma au neutre. Brahma est seul, immuable au sein de la création : tout émane de lui, il comprend tout, mais il reste étranger à tout : il est l’Être et la négation des êtres. Brahma n’est jamais adoré ; l’Être indéterminé n’est jamais invoqué ; il est inaccessible aux prières comme aux actions de l’homme ; l’humanité, comme la nature, lui est étrangère. Extérieurement à Brahma s’élève la Trimurti, c’est-à-dire Brahma (masculin), le pouvoir créateur, Vishnu, le pouvoir conservateur, et Shiva, le pouvoir destructeur : la théogonie commence ici en même temps que la cosmogonie. Les trois divinités de la Trimurti gouvernent les phénomènes de l’univers et influencent toute la nature. Le véritable Dieu de l’Inde est par lui-même sans pouvoir ; un pouvoir réellement efficace n’est attribué qu’à trois divinités qui existent extérieurement à lui. Brahma, Vishnu et Siva, dotés de qualités en partie contradictoires et d’attributs mutuellement exclusifs, n’ont d’autre accord ni d’autre harmonie que celle qui résulte de la puissance même des choses et qui se trouve extérieure à leurs propres pensées. Telle est la Trimurti indienne. Quelle immense différence entre cette Triade et la merveilleuse Trinité du christianisme ! Ici, il n’y a qu’un seul Dieu, qui a tout créé, pourvoit à tous, gouverne tout. Il existe en trois Personnes égales entre elles et intimement unies en une seule substance infinie et éternelle.Le Père représente la pensée éternelle et la puissance créatrice, le Fils l’amour infini, le Saint-Esprit la sanctification universelle. Ce Dieu un et trinitaire achève par sa toute-puissance la grande œuvre de la création qui, une fois sortie de ses mains, se déroule selon les lois qu’il lui a données, gouvernée avec un ordre certain par son infinie providence.
L’immense différence entre la Trimurti de l’Inde et la Trinité chrétienne se retrouve entre les avatars de Vishnu et l’Incarnation du Christ. L’avatar s’est manifesté de manière totalement extérieure à l’Être considéré en Inde comme le véritable Dieu. La manifestation d’une divinité essentiellement cosmogonique n’a accompli, pour la plupart, que des prodiges matériels et cosmogoniques. Tantôt elle prend la forme de la tortue gigantesque qui empêche le mont Mandar de sombrer dans l’océan ; tantôt celle du poisson qui relève le Véda perdu du fond de la mer et sauve l’humanité des eaux. Lorsque ces avatars ne sont pas cosmogoniques, ils consistent en une protection accordée aux hommes ou aux dieux, protection qui n’est ni universelle ni permanente. La manière même dont l’avatár s’opère correspond à sa nature matérielle, par exemple le vase mystérieux et la liqueur magique au moyen desquels l’avatár dont il est question ici se produit. Quelles sont les formes que Vishn’u prend dans ses descentes ? Ce sont les formes simples de la vie ; il devient une tortue, un sanglier, un poisson, mais il n’est pas obligé de prendre la forme de l’intelligence et de la liberté, c’est-à-dire la forme de l’homme. Dans l’avatár de Vishn’u se découvre l’empreinte des idées panthéistes qui ont toujours plus ou moins prévalu en Inde. L’avatár produit-il un résultat permanent et définitif dans le monde ? En aucun cas. Il se renouvelle à chaque catastrophe, qu’elle soit naturelle ou humaine, et ses effets ne sont que transitoires. En résumé, l’avatár indien s’opère extérieurement au vrai Dieu de l’Inde, à Brahma ; il n’a qu’une mission cosmogonique ou historique qui n’est ni durable ni décisive ; elle s’accomplit au moyen d’étranges prodiges et de transformations magiques ; elle peut prendre pêle-mêle toutes les formes de vie ; elle peut se répéter indéfiniment. Maintenant, comparons toute cette idée indienne tirée de la tradition primitive à l’Incarnation du Christ et l’on verra qu’il y a entre les deux une différence irréconciliable. Selon les doctrines du christianisme, le Verbe éternel, l’Amour infini, le Fils de Dieu et son égal, a pris un corps humain et, en naissant comme homme, a accompli par son acte divin le grand miracle de la rédemption spirituelle de l’homme. Sa venue avait pour seul but de ramener à lui l’humanité errante et perdue ; cette œuvre étant accomplie, et l’union divine des hommes avec Dieu étant rétablie, la rédemption est complète et demeure éternelle.
L’étude superficielle de l’Inde a produit au siècle dernier de nombreuses idées erronées, de nombreux parallèles imaginaires et faux entre le christianisme et la religion brahmanique. Une connaissance plus approfondie de la civilisation et de la religion indiennes, ainsi que des études philologiques élargies et guidées par des principes plus sûrs, ont dissipé une à une toutes ces erreurs. Les attributs du Dieu chrétien, qui, par une de ces erreurs intellectuelles que Vico attribue à la vanité des savants, avaient été transférés à Vishnu, ont été, par une philosophie mieux inspirée, récupérés pour le christianisme, et le résultat des deux religions, l’une immobile et impuissante, l’autre se diffusant avec toute sa force et son énergie inhérentes, a montré en outre qu’il existe une différence, une véritable opposition, entre les deux principes. — GORRESIO.
KUS’A ET LAVA, Page 10.
Comme l’histoire du bannissement de Sítá et de la naissance ultérieure dans l’ermitage de Válmíki de Kus’a et Lava, les rhapsodes du Rámáyan, est intimement liée au récit dans les chants d’introduction de la composition du poème par Válmíki, je serai, je l’espère, pardonné de l’extraire de ma traduction approximative du Raghuvan’s’a de Kálidása, dont seules des parties ont été proposées au public.
« Puis, de jour en jour, l’espoir du mari grandissait,
Regardant avec amour l’ œil lting de Sítá :
Avec une attention anxieuse, il vit sa joue pâle,
Et lui demanda affectueusement de lui exprimer tous ses souhaits.
« Je voudrais bien revoir une fois de plus », s’écria la dame,
« Les bosquets sacrés qui s’élèvent du côté du Gange,
[ p. 529 ]
Là où l’herbe sacrée est toujours fraîche et verte,
Et on voit du bétail se nourrir du riz :
Là où je m’étais autrefois égaré, je me reposerais un moment.
Liés par une douce amitié à chaque servante ermite.
Et Rama sourit à sa femme et jura :
Avec de nombreux et tendres serments, d’exaucer sa prière.
Il arriva par hasard, un soir, d’un siège élevé
Il vit Ayodhyá étendue devant ses pieds :
Il regarda avec fierté la route royale
Bordées de boutiques gaies, leurs magasins scintillants qui montraient,
Il regarda les vagues argentées de Sarjú, qui portaient
Les barques légères volent avec la voile et la rame ;
Il vit les jardins près de la ville qui se trouvaient,
Rempli de citoyens heureux et de garçons en train de jouer.
Alors le sein du monarque se gonfla de joie,
Et son cœur triompha à cette heureuse vue.
Il se tourna vers Bhadra, debout à ses côtés :
Sur les nouvelles secrètes desquelles le roi comptait.
Et lui a demandé de dire ce que les gens disaient et pensaient
De tous les exploits que son bras avait accomplis.
L’espion resta silencieux, mais, lorsqu’on l’interrogea, il continua.
Ainsi parla, obéissant à la volonté de son maître :
« Pour tous tes actes accomplis en paix et au combat
Le peuple te loue. Roi, sauf un :
Ils blâment ce seul acte de toute ta vie,
‘Que ta dame ravie soit la bienvenue à la maison.’
Comme le fer cédant au coup du fer.
Sank Ráma, frappé par ces mots de malheur.
Sa poitrine, où l’amour et la peur de l’empire se disputaient,
Se balançait, comme un balancement rapide, d’un côté à l’autre.
Doit-il mépriser cette rumeur qui ternit sa vie,
Ou la bannir, sa chère et sans tache épouse ?
Mais le devoir rigide ne laissait aucun choix entre
Son honneur mis en péril et sa reine chérie.
Appelés à ses côtés, ses frères pleuraient pour retrouver
Les marques d’angoisse sur son visage altéré.
Il n’est plus aussi brillant et glorieux qu’autrefois.
Il s’adressa ainsi à eux lorsque l’histoire fut racontée :
« Hélas ! mes frères, que ma vie soit effacée
La renommée de ceux que le Soleil lui-même a engendrés :
Comme du nuage laborieux la pluie poussée
Laisse une tache sur la face polie du miroir.
Comme un éléphant qui déteste le pieu
Et il n’a pas le pouvoir de briser la chaîne solide,
Je ne peux pas supporter ce cri de tous côtés,
Cela se répand comme de l’huile sur la marée montante.
Je quitte la fille du roi de Videha,
Et la belle fleur jaillira bientôt d’elle,
[ p. 530 ]
Comme autrefois, obéissant aux ordres de mon père,
J’ai quitté l’empire de la terre entourée de mer.
Ma reine est bonne et sans tache ; mais le blâme
C’est dur à supporter, la moquerie et la honte.
Les hommes blâment la Lune pure pour le rayon obscurci.
Quand l’ombre noire enlève la lumière
Et, ô mes frères, si vous désirez voir
Que Ráma vive longtemps, libéré de ce reproche,
Ne laissez pas votre pitié vous forcer à contrôler
Le ferme et triste objectif de son âme immuable.
Ainsi parla Rama. Les frères affligés
Sa ferme résolution, sans un mot de réponse ;
Car aucun d’entre eux n’osait élever la voix,
Cette volonté de questionner : — et ils ne pouvaient pas louer.
« Frère bien-aimé », s’écria ainsi le monarque
À son cher Lakshman, qu’il appela à l’écart.
Lakshman, qui ne connaissait aucune volonté, sauvera seul sa vie
Dont les actes héroïques étaient connus dans le monde entier :
« Ma reine m’a dit qu’elle avait envie de vagabonder
Sous l’ombre du bosquet de Saint Válmíki :
Maintenant, monte sur ton char, pars, ma dame ourse ;
Dis-lui tout et laisse-la là-bas dans la forêt.
La voiture fut amenée, la gentille dame sourit,
Alors que la bonne nouvelle séduisait son cœur confiant.
Elle monta en selle : Sumantra tenait les rênes ;
Et les coursiers bondirent à travers les plaines.
Elle vit des champs verts dans toute leur beauté habillés,
Et remercia son mari dans son cœur aimant.
Hélas ! reine trompée ! elle ne savait pas grand-chose
Combien avait changé celui qu’elle croyait si fidèle ;
Comment elle adorait quelqu’un comme l’Arbre Céleste
Cela pourrait, dans un instant, être si mortel.
Son œil droit palpitait, signe de mauvais augure, pour dire
La perte sans fin de celui qu’elle aimait tant,
Et au cœur attristé de la dame révélé
Le malheur que Lakshman, dans son amour, cachait.
La fleur de son doux visage pâlit, comme s’estompait
Les fleurs de lotus, — consternées par ce signe.
« Oh ! que ce présage, » — était sa prière silencieuse, —
« Je ne porte aucun chagrin à Rama ni à ses frères »
Quand Lakshman, fidèle à son frère, se leva
Prêt à la laisser dans le bois lointain,
Le Gange sacré, qui coule au passage,
Elle leva toutes ses mains comme des vagues pour lui demander de rester.
Enfin, avec des sanglots et des larmes brûlantes qui roulaient
Sur son visage triste, il répéta l’ordre du roi ;
Comme lorsqu’un nuage monstrueux, à l’heure du mal,
[ p. 531 ]
Il pleut de son ventre en travail une pluie pierreuse.
Elle entendit, elle s’évanouit, elle tomba à terre,
Elle tomba sur ce sein d’où elle jaillit pour naître.
Comme lorsque la tempête dans sa fureur vole,
La plante grimpante se trouve prostrée dans la poussière,
Alors, frappée de terreur, elle s’affaissa sur le sol,
Et tous ses joyaux, comme des fleurs, étaient éparpillés tout autour.
Mais la Terre, sa mère, fermait son sein de pierre.
Et, remplie de doutes, elle refusa le repos à sa fille.
Elle ne penserait pas que le chef de la race de Raghu
Ainsi sa chère épouse innocente serait déshonorée.
Étourdie et inconsciente, la dame resta longtemps allongée,
Et elle ne ressentait aucun chagrin, ses sens étaient tous égarés.
Mais le doux Lakshman, avec les soins d’un frère,
Elle a retrouvé ses sens, et avec eux, le désespoir.
Mais ni ses torts, ni sa honte, ni son chagrin ne pouvaient l’atteindre.
Un mot de colère contre son seigneur le Roi :
Elle rejetait la faute sur elle-même.
Pour les larmes et les soupirs qui ne s’arrêteraient pas encore.
Pour apaiser son angoisse, Lakshman s’efforça doucement ;
Il montra le chemin vers le bosquet de Sainte Válmíki ;
Et implora son pardon pour la part de mal
Il a travaillé, obéissant à la volonté de son frère.
« Oh, longue et heureuse vie, cher frère, vis !
« Je dois louer », s’écria-t-elle, « et non pardonner.
Faire sa volonté devrait être ta plus noble louange ;
Comme Vishn’u, Indra obéit toujours à sa volonté.
Reviens, cher frère : sur chaque dame royale
Accordez une bénédiction au nom de la pauvre Sítá,
Et leur demande, dans leur amour, d’avoir pitié
Sur sa progéniture, pour l’amour du père.
Et dis mon message à l’oreille du monarque,
Les derniers mots que je lui dirai, ceux qu’il entendra :
« Dis, était-ce digne de ta noble race
Ta reine innocente peut-elle ainsi être déshonorée à la légère ?
Pour que des histoires vaines repoussent ta fidèle épouse,
De quelle vérité constante le feu chercheur avait-il éprouvé ?
Ou puis-je espérer que ton âme a refusé de consentir,
Et si ta voix n’avait pas décrété mon bannissement ?
Espérons qu’aucun souci ne puisse changer, qu’aucun amour ne puisse rester
Le coup de foudre qui m’est tombé dessus aujourd’hui ?
Que les péchés commis dans la vie ont fui
As-tu amené ce mal sur ma tête coupable ?
Ne pense pas que j’apprécie désormais ma vie de veuve,
Sans valeur pour celle qui fut autrefois la femme de Rama.
Je vis seulement parce que j’espère voir
Le cher bébé qui te ressemblera.
Et alors ma tâche de pénitence sera accomplie,
[ p. 532 ]
Les yeux levés vers le soleil brûlant ;
Ainsi la vie à venir restaurera
Mon cher mari, pour ne plus jamais être perdu.
Et Lakshman jura de dire chaque mot,
Puis il se tourna pour partir et fit ses adieux à la reine.
Seule avec tous ses malheurs, ses cris pitoyables
Rose comme un agneau abattu qui se débat et meurt.
Le révérend sage qui de sa demeure est venu
Pour que l’herbe et le bois sacrés alimentent la flamme,
J’entendis ses cris stridents qui déchiraient le bois résonnant,
Et, suivant rapidement, la personne en deuil se tenait à côté.
Devant le sage, la dame s’inclina profondément,
Elle sécha ses pauvres yeux et s’efforça de calmer son chagrin.
Avec des bénédictions sur ses espoirs, l’homme irréprochable
Dans des tons argentés, son discours apaisant commença :
« Tu es, ô Reine, la première de toutes les épouses fidèles ;
Et puis-je ne pas pleurer tes chagrins maintenant ?
Repose-toi dans ce bosquet sacré, et n’aie pas peur
Où même le cerf timide vit en sécurité.
Ici ta progéniture verra la lumière en toute sécurité,
Et participez à chaque rite sacré.
Ici, près des demeures des ermites, tu te reposeras
Tes membres dans la vague destructrice du péché de Tonse,
Et sur ses îles, par la prière et l’adoration, gagnez
Douce paix de l’esprit et repos des soucis et de la douleur.
Chaque jeune ermite avec sa douce voix douce,
Apaisera ton malheur et réjouira ton cœur.
Ton giron sera rempli de fruits et de fleurs précoces,
Et nous offrir le grain qui pousse à volonté.
Et ici, avec un travail léger, ta tâche sera
Pour arroser soigneusement chaque arbre tendre,
Et apprenez combien la joie d’une mère qui allaite est douce
Avant que ton cher garçon repose sur ton sein.
Cette nuit-là même, la bannie Sitá porta
Deux enfants royaux, divinement beaux.
Le saint Válmíki, avec la joie d’un ami,
Il a honoré la progéniture de Sítá de chaque rite sacré.
Kus’a et Lava — tels étaient les noms qu’ils portaient —
J’ai appris, dès mon enfance, toute la tradition des Védas ;
Et puis le barde, leurs âmes de ménestrel à former,
Il leur a appris à chanter sa propre chanson immortelle.
Et les actes de Rama, ses garçons les chantaient si doucement,
Que la poitrine de Sítá oublia sa douleur la plus amère.
[ p. 533 ]
Alors les enfants de Sitá, sur l’ordre du saint,
Ils ont chanté le Rámáyan, errant à travers le pays.
Comment le glorieux poème pourrait-il ne pas gagner
Chaque cœur, chaque oreille qui a écouté la tension !
Si douce était la voix de chaque ménestrel qui chantait les louanges
De Ráma immortel dans les chants de Válmíki.
Ráma lui-même au milieu de la foule émerveillée
Remarquait leurs belles formes et aimait le noble chant,
Tandis que les nobles se tenaient autour d’eux, immobiles et en pleurs,
Comme, par un matin sans vent, un bois couvert de rosée.
Tout le peuple regardait les deux ménestrels,
Ils ont loué leur belle apparence et se sont émerveillés tandis qu’ils les louaient ;
Car chaque œil au milieu de la foule pouvait suivre
L’image même de Ráma dans chaque visage jeune.
Alors le roi lui-même prit la parole et leur ordonna de dire
Qui était leur maître, à qui appartenait le merveilleux.
Dès que Válmíki, puissant saint, vit,
Il baissa la tête avec une crainte respectueuse.
« Ce sont tes enfants », s’écria le saint, « rappelle-toi
Ta propre chère Sítá, pure et vraie en tout.
« Ô saint père », répondit le roi,
‘La fidèle dame près du feu fut éprouvée ;
Mais les arts du démon immonde sont trop réussis
Cela a suscité de légers soupçons dans le cœur de mon peuple.
Accorde que leurs cœurs ne doutent plus de sa foi,
Et ainsi ma Sítá et ses fils se rétablissent.’
Chants XIV, XV de Raghuvan
PARAS’URÁMA, PAGE 87.
Il débarrassa la terre de la caste des Kshatriyas trois fois sept fois et remplit de leur sang les cinq grands lacs de Samanta, d’où il offrit des libations à la race de Bhrigu. Offrant un sacrifice solennel au Roi des Dieux, Paras’uráma présenta la terre aux prêtres. Après l’avoir donnée à Kas’vapa, le héros aux prouesses incommensurables se retira sur la montagne Mahendra, où il réside toujours ; ainsi naquit l’inimitié entre lui et la race des Kshatriyas, et ainsi la terre entière fut conquise par Paras’uráma. La destruction des Kshatriyas par Paras’uráma avait été provoquée par leur cruauté. Éclats d’un atelier allemand, vol. II, p. 334.
La scène où il apparaît est probablement interpolée pour l’inciter à déclarer que Ráma est Vishnu. « M. von Schlegel m’a souvent fait remarquer », dit Lassen, « que, sans nuire à la cohérence de l’histoire, on pourrait omettre tous les chapitres [du Rámáyan] où Ráma est considéré comme une incarnation de Vishn’u. En fait, là où l’incarnation de Vishn’u sous la forme des quatre fils de Das’aratha est décrite, le grand sacrifice est déjà terminé, et tous les prêtres sont rémunérés à la fin, lorsque commence le nouveau sacrifice où les dieux apparaissent, puis se retirent, et proposent d’abord l’incarnation à Vishnu.
[ p. 534 ]
Si cela avait été une circonstance originale de l’histoire, les dieux auraient certainement délibéré sur la question plus tôt, et la célébration du sacrifice aurait continué sans interruption. LASSEN, Indische Alterthumskunde, Vol. I. p.489.
YAMA, PAGE 68.
Fils de Vivasvat = Jima fils de Vivanghvat, le Jamahid des Perses ultérieurs.
DESTIN PAGE 68.
« L’idée du destin était différente en Inde de celle qui prévalait en Grèce. En Grèce, le destin était une puissance mystérieuse et inexorable qui gouvernait les hommes et les événements, et à laquelle il était impossible d’échapper. En Inde, le destin était plutôt la conséquence inévitable d’actions accomplies lors de naissances antérieures à l’état d’existence présent, et était donc lié à la doctrine de la métempsycose. Un malheur était la plupart du temps une punition, une expiation d’anciennes fautes non encore entièrement effacées. » GORRESIO.
VIS’VÁMITRA. PAGE 76.
Bien que d’origine royale, Vis’vámitra conquit, pour lui et sa famille, les privilèges d’un brahmane. Il devint brahmane et brisa ainsi toutes les règles de caste. Les brahmanes ne peuvent nier ce fait, car il constitue l’un des principaux sujets de leurs poèmes légendaires. Mais ils n’ont ménagé aucun effort pour représenter les efforts de Vis’vámitra, dans sa lutte pour la brahmanité, comme si surhumains que personne ne serait facilement tenté de suivre son exemple. Aucune mention n’est faite de ces monstrueuses pénitences dans le Véda, où la lutte entre Vis’vámitra, le chef des Kus’ikas ou Bharatas, et le brahmane Vas’ishtha, le chef des Tritsus en robe blanche, est présentée comme la lutte de deux rivaux pour la place de Purohita, ou grand prêtre et ministre à la cour du roi Sudás, fils de Pijavana. Éclats d’un atelier allemand, vol. II. p. 336.
DIEUX DE LA MAISON, PAGE 102.
Aucune maison n’est censée être dépourvue de sa divinité tutélaire, mais la notion attachée à ce personnage est aujourd’hui très loin d’être précise. La divinité objet du culte héréditaire et familial, le Kuladeváta, est toujours l’un des personnages principaux de la mythologie hindoue, au même titre que S’iva, Vishnu ou Durgá, mais le Grihadevatá porte rarement une appellation distincte. Au Bengale, le dieu domestique est parfois la pierre Sábagrám, parfois la plante tulasi, parfois un panier contenant un peu de riz, et parfois une jarre à eau – auxquels une brève adoration est adressée quotidiennement, le plus souvent par les femmes de la famille. De petites images de Lakshmi ou de Chandi remplissent parfois cette fonction, ou si un serpent apparaît, il est vénéré comme le gardien de la demeure. En général, cependant, autrefois, les divinités domestiques étaient considérées comme des esprits invisibles du mal, des fantômes et des gobelins qui rôdaient partout et s’appropriaient certains sites. Des offrandes leur étaient faites en plein air, en répandant un peu de riz accompagné d’une courte formule à la fin de chaque cérémonie pour les maintenir de bonne humeur.
Les dieux domestiques correspondent mieux aux genii locorum qu’aux lares ou aux pénates de l’antiquité. HH WILSON
[ p. 535 ]
PAGE 107.
_S’aivya, un roi auquel la terre obéissait,
Un jour, une promesse fut faite à un faucon.
Ce qui suit est une version libre de cette histoire très ancienne qui apparaît plus d’une fois dans le Mahábhárat :
LA COLOMBE SUPPLIEUSE.
Poursuivie par un faucon, une colombe est arrivée
Avec une aile usée et lasse,
Et elle prit position sur la main
Du puissant roi de Kás’í.
La monarque lissa ses plumes ébouriffées
Et la coucha sur son sein,
Et s’écria : « Aucune crainte ne te tourmentera ici,
Repose-toi, jolie née d’œuf, repose-toi !
Le royaume de la belle Kás’i est riche et vaste,
Avec de joyeuses récoltes dorées,
Mais tout ce qui est à moi, je le démissionnerai
Avant que je ne trahisse mon invité.
Mais haletant pour sa moitié gagnée gâchera
Le faucon était juste derrière.
Et avec un cri sauvage et un œil avide
Est venu en piqué avec le vent :
« Cet oiseau », s’écria-t-il, « ma récompense destinée,
Ce n’est pas à toi de protéger :
C’est mon droit et mon vol pénible
Par monts et par vaux et par champs.
La faim et la soif m’oppressent cruellement,
Et je suis épuisé par le travail.
Tu ne devrais pas rester un oiseau de proie
Qui réclame son butin légitime.
Ils disent que tu es un roi glorieux,
Et la justice est ton souci :
Alors règne justement dans ton domaine,
Ne volez pas le ciel aux oiseaux.
Alors le roi s’écria : « Une vache ou un cerf
Car tu saigneras aussitôt,
Ou laissez un bélier ou un agneau tendre
Soyez tués, pour être nourris.
Mon serment m’interdit de trahir
Mon petit invité deux fois né :
Voyez comme elle s’accroche avec des ailes tremblantes
Au sein de son protecteur.
« Pas de chair d’agneau », répondit le faucon,
'Pas de sang de cerf pour moi ;
Le faucon aime se nourrir de colombes
Et tel est le décret du Ciel.
Mais si l’affection pour la colombe
[ p. 536 ]
Ton cœur compatissant s’est ému,
Que ta propre chair rafraîchisse ma bouche,
Pesé contre l’oiseau.’
Il a arraché la chair de son côté,
Et je l’ai jeté dans la balance,
Alors que les cris des femmes frappaient le ciel
Avec de fortes lamentations et des gémissements.
Il a coupé la chair du côté et du bras,
De la poitrine, du dos et de la cuisse,
Mais toujours au-dessus de la petite colombe
La balance du monarque était haute.
Il encombra la balance de tas de chair,
Avec des tendons, du sang et de la peau,
Et quand il fut laissé seul, il s’enfuit
Il s’y jeta.
Alors des voix tonnèrent dans l’air ;
Le ciel devint noir comme la nuit ;
Et la fièvre prit la terre qui trembla
Pour voir ce spectacle merveilleux.
Les Dieux bénis, de toutes les sphères,
Conduit par Indra, il s’approcha :
Tandis que tambour, flûte, coquillage et luth
J’ai fait de la musique dans le ciel.
Ils ont fait pleuvoir des chapelets immortels,
Quelles mains enroulent la ficelle céleste,
Et doucement versé sur sa tête
Amrit pur, boisson divine.
Puis Dieu et Séraphin, Barde et Nymphe
Leurs voix célestes s’élevèrent,
Et une foule joyeuse avec danse et chant
Le glorieux monarque a été loué.
Ils l’ont mis sur une voiture dorée
Qui brillait de bien des pierres précieuses ;
Puis ils volèrent rapidement dans les airs,
Et ils le ramenèrent chez eux.
Ainsi, le seigneur de Kás’í, par un acte noble,
A gagné le paradis et une gloire immortelle :
Et quand les faibles cherchent protection
De toi, fais la même chose.
Scènes du Ramayan, etc.
PAGE 108.
Français Les cérémonies qui accompagnaient la consécration d’un roi (Abhisheka lit. Aspersion) sont entièrement décrites dans le Dictionnaire de Goldstücker, dont l’extrait suivant est tiré : « Le type de cérémonie d’inauguration tel qu’il était pratiqué à l’époque épique peut probablement être reconnu dans l’histoire de l’inauguration de Ráma, telle que racontée dans le Rámáyana, et dans celle de l’inauguration de Yudhishtira, telle que racontée dans le Mahábháratha. Aucune des deux cérémonies n’est décrite dans ces poèmes [ p. 537 ] avec tous les détails qui sont donnés du rite vaidik dans l’Aitareya-Bráhmanam ; mais l’allusion que Ráma fut inauguré par Vasishtha et les autres Bráhmanas de la même manière qu’Indra par les Vasus… et l’observation qui est faite dans certains passages qu’un certain rite de l’inauguration fut accompli « selon la règle sacrée »… admettent la conclusion que la cérémonie était censée avoir eu lieu conformément à l’injonction vaidik… Comme l’inauguration de Ráma était prévue et que les préparatifs nécessaires furent faits alors que son père Das’aratha était encore en vie, mais comme la cérémonie elle-même, à cause des intrigues de sa belle-mère Kaikeyí, n’eut pas lieu alors, mais quatorze ans plus tard, après la mort de Das’aratha, un compte rendu des cérémonies préparatoires est donné dans l’Ayodhyákánda (Livre II) ainsi que dans le Yuddha-Kánda (Livre VI) du Rámáyana, mais un compte rendu de la cérémonie complète Français dans ce dernier livre seulement. Selon l’Ayodhyákánda, la veille de l’investiture prévue, Ráma et son épouse Sítá observèrent un jeûne, et pendant la nuit, ils accomplirent ce rite préliminaire : Ráma, après avoir fait ses ablutions, s’approcha de l’idole de Náráyana, prit une coupe de beurre clarifié, comme le prescrit la loi religieuse, en fit une libation dans le feu allumé, et but le reste en souhaitant ce qui était agréable à son cœur. Puis, l’esprit fixé sur la divinité, il resta allongé, silencieux et posé, avec Sítá, sur un lit d’herbe Kus’a, qui était étendu devant l’autel de Vishnu, jusqu’à la dernière veille de la nuit, où il se réveilla et ordonna que le palais soit préparé pour la solennité. Au lever du jour, rappelé à l’heure par les voix des bardes, il accomplit la dévotion matinale habituelle et loua la divinité. Pendant ce temps, la ville d’Ayodhyá avait pris une apparence festive et les ustensiles d’inauguration avaient été disposés… des jarres d’eau en or, un siège de trône orné, un char recouvert d’une splendide peau de tigre, de l’eau prise au confluent du Gange et de la Jumna, ainsi que d’autres rivières sacrées, réservoirs, puits, lacs et de tous les océans, du miel, du caillé, du beurre clarifié, des céréales frites, de l’herbe Kus’a, des fleurs, du lait ; en plus, huit belles demoiselles et un splendide éléphant furieux, des jarres d’or et d’argent, remplies d’eau, couvertes de branches d’Udumbara et de diverses fleurs de lotus,« Outre une chourie blanche ornée de joyaux, un splendide parasol blanc, un taureau blanc, un cheval blanc, toutes sortes d’instruments de musique et de bardes… Dans le chapitre précédent… il est mentionné deux chouries blanches au lieu d’une, et toutes sortes de graines, de parfums et de bijoux, un cimeterre, un arc, une litière, un vase d’or et un feu ardent, et parmi les instruments vivants du spectacle, au lieu des bardes, des courtisanes voyantes, et outre les huit demoiselles, des professeurs de théologie, des Brâhmanes, des vaches et des espèces pures de bêtes sauvages et d’oiseaux, les chefs des villes et des campagnes et les citoyens avec leur suite. »
PAGE 109.
Ensuite, avec les chapelains royaux, ils
Chacun prit sa place *dans* un long rang.
Les chefs deux fois nés, avec une attention zélée,
J’ai préparé ce dont le rite aurait besoin.
« À propos de la fonction de Purohita (prêtre de maison). Les dieux ne mangent pas la nourriture offerte par un roi qui a un prêtre de maison (Purohita). Par conséquent, le roi, même sans avoir l’intention d’apporter un sacrifice, nommait un brahmane à la fonction de prêtre de maison. » HA*UG’S A*dureya Bráhmanam. Vol. II. p. 523. 35
[ p. 538 ]
PAGE 110.
Là, près de la porte, les Sáras criaient.
La grue de Sáras, ou grue indienne, est un oiseau magnifique, facile à domestiquer et qui s’impose rapidement comme le gardien de la maison et du jardin de son maître. Malheureusement, elle devient vite un oiseau dépendant gênant, voire dangereux, attaquant les étrangers avec son long bec et ses ailes puissantes, et combattant particulièrement la « petite infanterie » avec une férocité implacable.
PAGE 120.
Ma mère ou mon père le roi.
Toutes les épouses du roi son père sont considérées et évoquées par Ráma comme ses mères.
PAGE 125.
De telles bénédictions dont les dieux se sont réjouis
Déversé lorsque Vritra fut détruit.
La mythologie considère Vritra comme un démon ou Asur, l’ennemi implacable d’Indra, mais ce n’est pas l’idée primitive contenue dans le nom de Vritra. Dans les hymnes des Védas, Vritra apparaît comme l’épais nuage noir qu’Indra, le dieu du firmament, attaque et disperse d’un coup de foudre.
Dans cette catégorie d’hymnes du Rig-Véda que l’on peut considérer comme la plus ancienne partie de la poésie védique, le personnage d’Indra est celui d’un puissant souverain du firmament, et son principal exploit est de vaincre le démon Vritra, personnification symbolique du nuage qui obstrue la clarté du ciel et retient la pluie féconde de la terre. Dans ses combats contre Vritra, il est donc décrit comme « ouvrant les réceptacles des eaux », « fendant le nuage » avec sa « foudre tourbillonnante », « jetant les eaux sur la terre » et « rétablissant le soleil dans le ciel ». Il est par conséquent « le soutien du ciel, de la terre et du firmament », et le dieu « qui a engendré le soleil et l’aube. » CYCLOPÆDIA DE CHAMBERS, Indra.
« Tout au long de ces hymnes, deux images se détachent devant nous avec une netteté saisissante. D’un côté se trouve le dieu lumineux du ciel, aussi bienfaisant qu’irrésistible ; de l’autre, le démon de la nuit et des ténèbres, aussi faux et traître que malin… Ce dernier (comme son nom Vritra, de var, voiler, l’indique) est par excellence le voleur qui cache les nuages de pluie… Mais le mythe est encore trop ancien pour permettre les désignations précises qui nous sont présentées dans les conflits de Zeus avec Typhon et sa progéniture monstrueuse, d’Apollon avec le Python, de Bellérophon avec la Chimaïre, d’Oidipous avec le Sphinx, d’Hercule avec Cacus, de Sigurd avec le dragon Fafnir ; et ainsi non seulement Vritra est connu sous de nombreux noms, mais il est opposé tantôt par Indra, tantôt par Agni le dieu du feu, tantôt par Trita, Brihaspati, ou d’autres divinités ; ou plutôt ce sont tous des noms d’un seul et même dieu :
πολλών ὀνομάτων μορφὴ μία.
Mythologie des nations aryennes de Cox. Vol. II. p. 326.
[ p. 539 ]
PAGE 125.
Et cette herbe précieuse dont le pouvoir souverain
Préserve des heures sombres du malheur.
'Et pourtant c’est plus médicinal que ce Moly,
Qu’Hermès donna autrefois au sage Ulysse ;
Il l’appela Hémonie, et me la donna,
Et m’a ordonné de le garder comme étant d’usage souverain
'Contre tout enchantement, moisissure, souffle ou humidité,
Ou apparition de furies effrayantes. Comus.
Le Moly d’Homère, que Dierbach considère comme étant la Mandragore, est probablement une corruption de la racine sanskrite Múla.
PAGE 136.
La vérité est la vieille maxime : le Neem
Ne peut jamais distiller un ruisseau miellé.
Le margousier, surtout pendant les pluies, dégage une odeur forte et désagréable, rappelant celle de l’oignon. Ses feuilles constituent cependant un excellent cataplasme rafraîchissant, et l’extrait de margousier est un remède admirable contre les affections cutanées.
PAGE 152.
Qui est de la lignée Nisháda ?
Le récit suivant sur l’origine des Nishádas est tiré du Vishnu Purána de Wilson, Livre I, Chapitre 15. « Plus tard, les Munis virent une grande poussière s’élever, et ils dirent aux gens qui étaient là : « Qu’est-ce que cela ? » Et le peuple répondit : « Maintenant que le royaume est sans roi, les hommes malhonnêtes ont commencé à s’emparer des biens de leurs voisins. La grande poussière que vous voyez, excellent Munis, est soulevée par des bandes de brigands qui se hâtent de fondre sur leur proie. » Les sages, entendant cela, se consultèrent et frottèrent ensemble la cuisse du roi (Vena), qui n’avait pas laissé de descendance, pour engendrer un fils. De la cuisse ainsi frottée sortit un être de la couleur d’un pieu calciné, aux traits aplatis comme un nègre, et de stature naine. « Que dois-je faire ? » cria-t-il avec empressement aux Munis. « Asseyez-vous (nishída) », dirent-ils. Français Et de là son nom était Nisháda. Ses descendants, les habitants de la montagne Vindhyá, grand Muni, sont encore appelés Nishádas et sont caractérisés par les signes extérieurs de la dépravation. » Le professeur Wilson ajoute, dans sa note sur le passage : « Le Matsya dit qu’il y avait des races barbares ou parias nées, des Mlechchhas, aussi noirs que du collyre. Le Bhágavata décrit un individu de stature naine, avec des bras et des jambes courts, d’un teint noir comme un corbeau, avec un menton proéminent, un large nez plat, des yeux rouges et des cheveux fauves, dont les descendants étaient des montagnards et des forestiers. Le Padma (Bhúmi Khanda) a une description similaire ; ajoutant à la stature naine et au teint noir, une large bouche, de grandes oreilles et un ventre protubérant. Il décrit également sa postérité comme des Nishádas, des Kirátas, des Bhillas et autres barbares et Mlechchhas, vivant dans les bois et les montagnes. Ces passages visent, sans exagérer, l’apparence grossière des Gonds, Koles, Bhils et autres tribus sauvages, disséminées dans les forêts et les montagnes de l’Inde centrale, de Behar à Khandesh, et qui sont, sans doute, les prédécesseurs des occupants actuels des régions cultivées du pays. Ils sont toujours très noirs, mal formés et nains, et ont des visages d’un caractère très africain.
[ p. 540 ]
Manu donne une origine différente aux Nishádas : ils seraient issus d’un père brahmane et d’une mère súdra. Voir Muir’s Sanskrit Texts, vol. I, p. 481.
PAGE 157.
Sous l’ombre puissante d’un figuier,
Avec d’innombrables pousses pendantes exposées.
‘Il le conseilla ainsi, et tous deux partirent ensemble
Dans le bois le plus épais ; là bientôt ils choisirent
Le figuier : pas cette espèce réputée pour ses fruits,
Mais tel qu’à ce jour, connu des Indiens,
Au Malabar ou au Deccan, elle étend ses bras
Ramification si large et si longue que dans le sol
Les brindilles courbées prennent racine et les filles grandissent
À propos de l’arbre mère, une ombre en piliers
Des promenades hautes et en écho entre elles.’
Paradis perdu, Livre IX,
PAGE 161.
Maintenant, Lakshman, comme notre lit est fait,
Le sacrifice doit être dûment payé.
Les rites pratiqués en Inde à l’occasion de l’achèvement d’une maison sont représentés dans l’Europe moderne par la familière « pendaison de crémaillère ».
PAGE 169.
J’ai désiré de toute ma volonté sans loi
Un éléphant à tuer la nuit.
Il était interdit à un membre de la caste royale ou militaire de tuer un éléphant, sauf au combat.
Ta main n’a fait saigner aucun Brahman.
Le châtiment que le Code de Manu inflige au meurtrier d’un brahmane était d’être marqué au front de la marque d’un cadavre décapité et d’être banni de la société ; cette peine étant apparemment commuable en amende. Le poème est donc conforme au Code concernant la culpabilité particulière du meurtre de brahmanes ; mais en permettant à un ermite qui n’était pas un Divijâ (deux fois né) d’aller au ciel, le poème devance largement le Code. Le jeune homme du poème est autorisé à lire le Véda et à accumuler des mérites par ses actes pieux, ainsi que par ceux de son père ; alors que le Code exclusif réserve tous ces privilèges aux Divijâ, investis du cordon sacré. Mme SPEIR, Vie dans l’Inde ancienne, p. 107.
PAGE 174.
L’ÉLOGE DES ROIS.
« Comparez ce magnifique éloge des rois et du gouvernement royal avec ce que Samuel dit du roi et de son autorité : Et Samuel rapporta toutes les paroles de l’Éternel au peuple qui lui demandait un roi.
Et il dit : Voici la conduite du roi qui régnera sur vous : il prendra vos fils, et les emploiera pour ses chars et pour sa cavalerie ; et il y en aura qui courront devant ses chars.
[ p. 541 ]
Il lui établira des chefs de milliers et des chefs de cinquantaines, et les établira pour labourer ses terres, pour moissonner ses moissons, pour fabriquer ses instruments de guerre et les attelages de ses chars.
Et il prendra vos filles pour être pâtissières, cuisinières et boulangères.
Il prendra vos champs, vos vignes et vos oliviers, même les meilleurs, et les donnera à ses serviteurs.
Il prendra la dîme de vos récoltes et de vos vignes, et la donnera à ses intendants et à ses serviteurs.
Il prendra vos serviteurs, vos servantes, vos jeunes gens d’honneur et vos ânes, et les emploiera à ses travaux. Il prendra la dîme de vos brebis, et vous serez ses esclaves. Et vous crierez en ce jour-là à cause de votre roi que vous vous serez choisi. I. Samuel, VIII.
En Inde, le gouvernement royal était ancien et consacré par la tradition : de ce fait, le changer semblait désordonné et révolutionnaire ; en Judée, la théocratie était ancienne et consacrée par la tradition, et par conséquent l’innovation qui remplacerait un roi était représentée comme pleine de dangers.’ GORRESIO.
S’ÁLMALÍ PAGE 1:6.
Selon la recension du Bengale, S’álmalí semble avoir été un autre nom des Vipás’á. S’álmalí pourrait être une épithète signifiant riche en Bombax heptaphyllon. Le commentateur fait de ce mot une autre rivière.
LE RETOUR DE BHARATH, PAGE 178.
Deux routes sont décrites d’Ayodhyá à Rájagriha ou Girivraja. Celle empruntée par les envoyés semble avoir été la plus courte, et on ne nous dit pas pourquoi Bharat retourna par une autre route. La capitale des Kekeyas se trouvait à l’ouest de la Vipás’á. Entre elle et la S’atadru s’étendait le pays des Bahikas. Sur le reste de la route, les deux recensions diffèrent. Selon celle du Bengale, suivent vers l’est la rivière Indamatí, puis la ville d’Ajakála appartenant aux Bodhi, puis la Bhulingá, puis la rivière S’aradandá. Selon l’autre, au lieu de la première rivière vient l’Ikshumatí… au lieu de la première ville Abhikála, au lieu de la seconde Kulingá, puis la seconde rivière. D’après la direction de l’itinéraire, les deux rivières mentionnées ci-dessus devaient être des affluents du S’atadrú… La route traversait ensuite la Yamnuná (Jumna), traversait le pays des Panchálas et atteignait le Gange à Hástinapura, où se trouvait le bac. De là, elle traversait la Rámagangá et ses affluents orientaux, puis la Gomati, puis, en direction du sud, longeait la Málini, au-delà de laquelle elle atteignait Ayodhyá*. Au cours du voyage de Bharat, les rivières suivantes sont traversées d’ouest en est : Kutikeshtiká, Uttániká, Kutiká, Kapívatí, Gomatí, selon Schlegel, et Hiranyairatí, Uttáriká, Kvtilá, Kapivati, Gomatí, selon Gorresio. Comme ces rivières se trouvent à l’est du Gange, la première doit être l’actuelle K*oh, un petit affluent du Rámagangá, que la route n’a pas pu franchir car elle s’incurve trop vers le nord. L’Uttániká ou Uttáriká doit être la Rámagangá, la Kutiká ou Kutilá son affluent oriental, le Kos’ilá, la Kapívatí l’affluent suivant qui, sur les cartes, porte des noms différents, Gurra ou en amont du Kailas, [ p. 542 ] plus bas Bhaigu. La Gomatí (Goomtee) conserve son ancien nom. La Máliní, mentionnée seulement dans le voyage des envoyés, devait être l’affluent occidental du Sarayú, aujourd’hui appelé Chuká. Indische Alterthumskunde de LASSEN, Vol. II. P. 524,
PAGE 183.
Quels mondes t’attendent, Reine, pour cela ?
La croyance indienne divisait l’univers en plusieurs mondes (lokáh). Les trois principaux étaient le ciel, la terre et l’enfer. Mais selon une autre division, il y en avait sept : Bhúrloka ou la terre, Bhuvarloka ou l’espace entre la terre et le soleil, le siège des Munis, des Siddhas, etc., Svarloka ou le ciel d’Indra entre le soleil et l’étoile polaire, et le septième Brahmaloka ou le monde de Brahma. Les esprits qui atteignaient le dernier étaient exemptés de la nouvelle naissance. GORRESIO.
PAGE 203.
Quand d’un million d’herbes jaillit un feu
De leur propre gloire lumineuse joue.
Cette mention de flammes brillantes émises par les herbes la nuit peut être comparée à la description par Lucain d’un phénomène similaire dans la forêt druidique près de Marseille (Pharsalia, III. 420.).
Non ardentis fulgere incendia silvae.
Sénèque, parlant de l’Argolide (Thyeste, acte IV), dit :
Tout seul
Micare flamma silva, et excelsae trabes
Ardent sine igni.
De même, le buisson d’Horeb (Exode II) s’enflamma, mais ne se consuma pas. L’explication indienne du phénomène est que le soleil, avant de se coucher, dépose ses rayons pour la nuit sur les plantes caduques. Voir Journal of R. As. S. Bengal, vol. II, p. 339.
PAGE 219.
Nous classons le bouddhiste au même rang que le voleur.
Schlegel dit dans sa préface : « Lubrico vestigio insistit V. Cl. *Heerenius*, prof. Gottingensis, dans le libro suo de commerciis veterum populorum (OPP. Vol. HIST. XII, pag. 129,) dum putat, ex mentione sectatorum Buddhae secundo libro Rameidos iniecta de tempore, quo totum carmen sit conditum, quicquam legitime concludi posse… Sunt versus spurii, reiecti a Bengalis in sola commentatorum recensione leguntur. Bouddhas quidem mille fere annis ante Christum natun visit: sed post multa demumsecula, odiointernecivo inter Brachmanos et Buddhae sectatores orto, his denique ex India pulsis, fingi potuit iniquissima criminatio, eos animi immortalitatem poenasque et premia in vita futura negare. Praeterea metrum, quo concinnati sunt hi versus, de quo metro mox disseram, recentiorem aetatem arguit…Poenitet me nunc mei consilii, quod non statim ab initio,…eiecerim cuncta disticha diversis a sloco vulgari metris composita. Metra sunt duo : pariter ambo constant quatuor hemistichiis inter se aequalibus, alterum undenarum syllabarum, alterum duodenarum, hunc in modum :
[ p. 543 ]
V-v- | — vv — | v-V
v — v — | — vv — | v — v V
Cuius generis versus in primo et secundo Rameidos libro nusquam nisi ad finem capitum apposita inveniuntur, et huic loco unice sunt acommodata, quasi peroratio, lyricis numeris assurgens, quo magis canorae cadant clausulae: sicut musici in concentibus extremis omnium vocum instrumentorumque ictu fortiore aures percellere amant. Igitur disticha illa non ante divisionem per capita illatam addi potuerunt : hanc autem grammaticis deberi argumento est ipse recensionum dissensus, manifesto inde ortus, quod singuli editores in ea constituantnda suo quisque iudicio usi sunt ; praeterquam quod non credibile est, poetam artis suae peritum narrationem continuam in membra tam minuta dissécuisse. Porro discolor est dictio: magniloquentia affectatur, sed nimis turgida illa atque effusa, nec sententiarum pondere satis suffulta. Denique nihil fere novi affertur : ampli ficantur prius dicta, rarius aliquid ex capite sequente anticipatur. Si quis annexes hosce legendo trasiliat, sentiet slocum ultimum cum primo capitis proximi apte coagmentatum, nec sine vi quadam inde avulsum. Eiusmodi versus exhibet utraque recensio, sed modo haec modo illa plures paucioresve numero, et lectio interdum magnopere variat.’
Le récit de l’exil de Ráma dans la jungle est l’une des parties les plus obscures du Rámáyana, car il est difficile d’y découvrir la moindre trace de la tradition originelle, ni la moindre illustration de la vie et des mœurs réelles, au-delà de la vie artificielle d’auto-mortification et d’abnégation que les sages brahmaniques d’autrefois auraient menée. Cependant, ce récit éclaire la signification du poème et le personnage que l’auteur brahmanique souhaitait représenter Ráma ; il mérite donc une considération plus approfondie que ne le laisserait supposer la nature du sujet.
Selon le Rámáyana, le héros Ráma passa plus de treize ans de son exil à errer parmi les différents établissements brahmaniques, apparemment disséminés dans le pays entre le Gange et la Godáveri ; ses pérégrinations s’étendirent de la colline de Chitra-kúta, dans le Bundelkund, jusqu’à la ville moderne de Nasik, à l’ouest de l’Inde, près de la source de la Godáveri, et à environ cent vingt kilomètres au nord-ouest de Bombay. L’apparition de ces ermitages brahmaniques dans le pays lointain, au sud du Raj de Kasala, semble appeler une enquête critique. Chaque ermitage aurait appartenu à un sage particulier, célèbre dans la tradition brahmanique. Mais la question de savoir si les sages cités étaient réellement contemporains de Ráma, ou s’ils ont pu prospérer à la même époque, est sujette à caution. Il est bien sûr impossible de fixer avec certitude la chronologie relative des différents sages qui auraient été visités par Ráma ; mais il semble néanmoins assez clair que certains appartenaient à une époque bien antérieure à celle de la composition du Rámáyana, et probablement à une époque antérieure à celle où Ráma existait en tant que personnage réel et vivant ; tandis qu’au moins un sage a pu exister uniquement à l’époque où le Rámáyana a été produit sous sa forme actuelle. Les principales preuves de ces inférences sont les suivantes. Un intervalle de plusieurs siècles semble s’être écoulé entre la composition du Rig-Veda et celle du Rámáyana : une conclusion [ p. 544 ] qui a été prouvée depuis longtemps par l’évidence du langage et est généralement acceptée par les érudits sanskrits. Mais trois des sages, réputés contemporains de Ráma, à savoir Vis’vámitra, Atri et Agastya, sont fréquemment mentionnés dans les hymnes du Rig-Veda ; tandis que Válmíki, le sage résidant à Chitra-kúta, aurait lui-même composé le Rámáyana. De même, le sage Atri, que Ráma visita immédiatement après son départ de Chitra-kúta, apparaît dans la liste généalogique conservée dans le Mahá Bhárata comme l’ancêtre de la Lune, et par conséquent comme le premier ancêtre de la race lunaire. Son petit-fils, Bouddha, aurait épousé Ilá, la fille d’Ikhs’váku, lui-même l’ancêtre lointain de la race solaire d’Ayodhyá, dont Ráma était séparé de plusieurs générations. Ces conclusions ne reposent peut-être pas sur des preuves absolues, car elles proviennent d’autorités peu fiables ; mais les difficultés chronologiques ont été pleinement appréhendées par les Pundits, et une tentative a été faite pour concilier toutes les contradictions en représentant les sages comme ayant vécu des milliers d’années, et comme étant souvent réapparus sur terre à des époques différentes, très éloignées les unes des autres.La science moderne refuse d’accepter de telles explications ; et par conséquent, il est impossible d’échapper à la conclusion que si Válmíki a composé le Rámáyana sous la forme sanskrite dans laquelle il a été préservé, il n’aurait pas pu prospérer à la même époque que les sages nommés dans le Rig-Veda.
PAGE 249.
Et l’enfant du roi Himálaya.
Umá, ou Párvatí, était la fille d’Himálaya et de Mená. Elle est l’héroïne du Kumára-Sambhava, ou Naissance du Dieu de la Guerre, de Kálidása.
PAGE 250.
Le puissant Kumbhakarna sommeille profondément
Dans les chaînes d’un sommeil sans fin.
Kumbhakarna, le gigantesque frère du titanesque Rávan, ainsi nommé d’après la taille de ses oreilles, qui pouvaient contenir un Kumbha, ou grande jarre d’eau, avait un tel appétit qu’il consommait six mois de provisions en une seule journée. Brahma, pour apaiser l’inquiétude du monde, qui commençait à craindre d’être dévoré, décréta que le géant dormirait six mois d’affilée et ne se réveillerait qu’un seul jour, durant lequel il pourrait consommer ses six mois de provisions sans empiéter indûment sur les capacités reproductives de la Terre. Scènes du Rámáyan, p. 153, 2e édition.
PAGE 257.
Comme S’iva quand sa colère pourrait
Le rite sacrificiel de Daksha est resté.
La version animée suivante de cette vieille histoire est de la plume de M. W. Waterfield :
Il s’agit d’un sujet favori de la sculpture hindoue, notamment dans les temples de Shiva, comme les grottes d’Éléphanta et d’Ellora. Il s’agit sans aucun doute d’une allégorie de la lutte entre les disciples de Shiva et les adorateurs des Éléments, qui observaient l’ancien rituel des Védas, où le nom de Shiva n’est jamais mentionné.
[ p. 545 ]
Daksha pour la dévotion
Ils ont fait un festin copieux :
Du lait, du caillé et du beurre,
Chair d’oiseau et de bête,
Riz, épices et miel,
Sucreries ghí et gur, [6]
Des cadeaux pour tous les brahmanes,
De la nourriture pour tous les pauvres.
Aux portes du Gange [7]
Daksha a tenu son festin ;
Il a appelé les dieux à lui,
Le plus grand comme le plus petit.
Tous les dieux étaient réunis
Tournez d’un commun accord ;
Tous les dieux sauf Umá,
Tous sauf le seigneur d’Umá.
Umá était assise avec Shiva
Sur la colline de Kailása :
Autour d’eux se tenaient les Rudras
Surveillant leur volonté.
Qui est celui-ci qui vient
Chantant au rythme de son luth ?
Tous les oiseaux du ciel
J’ai entendu sa musique, muet.
Autour de sa tête une guirlande
Riche de teintes était couronné :
Chaque odeur la plus douce
De ses fleurs respira.
C’est le Muni Nárad ;
« Parmi les dieux, il voyage,
Toujours faire des bêtises
Par les histoires qu’il raconte.
« Salut à la belle Umá !
Salut au seigneur d’Umá !
Pourquoi sont-ils absents
Pour la pension de son père ?
« Multiplia ses mérites
Ce serait vraiment trois fois,
Pourrait-il gagner votre faveur
Pour son sacrifice.
La valeur du cœur était Umá ;
Elle dit à son seigneur :
« Pourquoi, toi, le puissant,
Ne participez à aucun rite ?
« Je file tout droit vers Daksha
Quel spectacle à voir :
S’il est mon père,
Il doit t’accueillir.
Merveilleux était dans la gloire
Le rite sacré de Daksha ;
N’a jamais eu de création
J’ai vu un spectacle si courageux.
Les dieux et les nymphes trouvent des pères,
Sages, brahmanes, esprits,—
Chaque créature divergente
J’ai accompli ce rite des rites.
Rapidement, un tremblement de terre
Tombé sur tous de loin ;
Umá se tenait parmi eux
Sur sa voiture lion.
« Salut, dieux et sages,
Salut, mon père !
Le travail a une vertu merveilleuse,
Lorsque ces aides se combinent.
« La salle des invités ne s’est jamais réunie
Entreprise Goodlier :
Il semble que tout le monde soit le bienvenu.
Tous les dieux sauf moi.
Parla le Muni Daksha,
Sévère et froid son ton :
« Sois la bienvenue aussi, ma fille,
Puisque tu viens seul.
« Mais ton mari frénétique
Convient à un autre sanctuaire ;
Il n’est pas participant
De cette fête qui est la mienne.
« Celui qui marche dans les ténèbres
N’aime pas les œuvres de lumière :
Celui qui paît avec les démons
Évite chaque gentil lutin.
« Laissez-le errer nu.
Armes de sorcier maniés,—
Danse sa mesure frénétique
Autour du champ funéraire.
« Es-tu encore ravi
Avec la peau puante,
Corps couvert de cendres.
Des crânes attachés dans un collier ?
« Toi qui aimes ce monstre !
Toi qui plaides sa cause !
Connaître la lune et le Gange
Partagez ce cœur infidèle
« C’est en vain que tu rivalises
Avec les charmes de tes rivaux.
Ne sont pas des anneaux de serpents
Plus doux que tes bras ?
Des mots comme ceux-ci de Daksha
La fille de Daksha entendit :
Puis une passion soudaine
Toute sa poitrine s’agita.
Des yeux brillants de fureur.
Sans voix dans sa colère,
Elle a lancé sa tête la première
'Au milieu du feu sacré.
Puis une terreur tremblante
J’ai surmonté chacun d’eux,
Et leurs esprits furent troublés
Comme un soleil obscurci;
[ p. 546 ]
Et une vision cruelle,
Visage de flammes sinistres,
La colère d’Umá incarnée,
De l’autel est venu.
Des formes diaboliques par milliers
Commencé de son côté,
« Contre les sacrificateurs
Ils déployèrent toute leur force :
Jusqu’à ce que les saints ne servent à rien
Une force comme la leur pour rester,
Et les dieux distraits
Il s’est retourné et s’est enfui.
Les hymnes et les chants étaient réduits au silence,
Les prêtres étaient moqués et méprisés ;
Nourriture souillée et dispersée ;
Autels renversés.—
Ensuite, pour sauvegarder l’objet
Recherché à un tel prix,
Comme un cerf en apparence
A accéléré le sacrifice.
S’élevant vers les cieux,
Il s’est enfui dans le ciel ?
Mais les Rudras poursuivant
Il lui a arraché la tête.
Prosterné sur le trottoir
Daksha tomba consternée :
« Plus puissant, tu as conquis
Nous te demandons de l’aide.
« Que nos oblations ne soient pas
Tout sera vain;
Que notre dur labeur
Gain de pleine réalisation. »
Illuminez les autels brisés
Brilla avec la forme de Shiva ;
« Qu’il en soit ainsi ! » Sa bénédiction
A apaisé cette tempête frénétique.
Bientôt sa colère cesse,
Bien qu’il surgisse bientôt ;—
Mais la tête de cerf toujours
Des flammes dans le ciel.
Ballades indiennes et autres poèmes.
URVASÎ, PAGE 286.
La personnification d’Urvasî elle-même est aussi ténue que celle d’Eôs ou de Selênê. Son nom apparaît souvent dans le Véda comme un simple nom pour le matin, et au pluriel, il est utilisé pour désigner les aurores qui, en passant sur les hommes, les conduisent à la vieillesse et à la mort. Urvasî est l’éclatante lumière qui recouvre le ciel avant le lever du soleil, et n’est qu’une autre forme des nombreux êtres mythiques de la mythologie grecque dont les noms nous renvoient à la même idée ou à la même racine. De même que l’aube dans les hymnes védiques est appelée Urûkî, celle qui va au loin (Têlephassa, Têlephos), de même elle est aussi Uruasî, celle qui existe au loin ou qui s’étend au loin ; comme le sont Eurôpê, Euryanassa, Euryphassa et bien d’autres sœurs d’Athênê et d’Aphroditê. À ce titre, elle est la mère de Vasishtha, l’être lumineux, comme Oidipous est le fils d’Iokastê ; et bien que Vasishtha, comme Oidipous, soit devenu un barde ou un sage mortel, il est toujours le fils de Mitra et de Varuna, de la nuit et du jour. Son amant Purûravas est l’homologue du Polydeukês hellénique ; mais la continuation de son union avec lui dépend de la condition qu’elle ne le voie jamais dévêtu. Mais les Gandharvas, impatients de son long séjour parmi les mortels, décidèrent de la ramener dans leur lumineuse demeure ; et Purûravas fut ainsi amené, sans le savoir, à ignorer son avertissement. Une brebis avec deux agneaux était attachée à sa couche, et les Gandharvas en volèrent un ; Urvasî dit : « Ils enlèvent mon chéri, comme si je vivais dans un pays où il n’y a ni héros ni homme. » Ils volèrent le second, et elle réprimanda de nouveau son mari. Alors Purûravas regarda et dit : « Comment peut-il y avoir un pays sans héros ni hommes là où je suis ? » Et nu, il se leva ; Il pensa qu’il serait trop long d’enfiler sa robe. Alors les Gandharvas envoyèrent un éclair, et Urvasî vit son mari nu comme en plein jour. Puis elle disparut. « Je reviens », dit-elle, et elle s’en alla. « Alors il pleura son amour disparu dans un chagrin amer. » Sa promesse de revenir fut tenue, mais pour un instant seulement, au lac du Lotos, et Purûravas la supplia en vain de s’attarder plus longtemps. « Que vais-je faire de tes paroles ? » est la réponse d’Urvasî. « Je suis partie comme la première aube. Purûravas, rentrez chez vous. Je suis aussi difficile à attraper que les vents. » Son amant est au plus profond désespoir ; mais lorsqu’il s’étend pour mourir, le cœur d’Urvasî s’attendrit et elle l’invita à venir la retrouver la dernière nuit de l’année. Cette nuit-là seulement, il pourrait être avec elle ; mais un fils lui naîtrait. Ce jour-là, il monta aux sièges d’or, et là, Urvasî lui dit que les Gandharvas exauceraient son vœu et qu’il devait faire son choix. « Choisis pour moi », dit-il. Et elle répondit : « Dis-leur : Laissez-moi être l’un d’entre vous. »
Mythologie des nations aryennes de Cox. Vol. I, p. 397.
PAGE 324.
Le souverain de la race Vánar.
« Vánar est l’un des noms les plus fréquents utilisés dans le poème pour désigner les singes de l’armée de Ráma. Parmi les deux ou trois dérivations possibles du mot Vánar, l’une le déduit du sanskrit **} qui signifie bois, et Vánar signifierait donc un forestier, un habitant des bois. J’ai dit ailleurs que les singes, les Vánars, que Ráma mena à la conquête de Ceylan étaient de féroces tribus forestières qui occupaient les régions montagneuses du sud de l’Inde, où leurs descendants peuvent encore être aperçus. J’emploierai désormais pêle-mêle le mot Vánar pour désigner ces singes, ces féroces combattants de l’armée de Ráma. » GORRESIO.
PAGE 326.
Aucun changement de teinte, aucune pose de membre
A donné signe que quelque chose était faux en lui.
Concis, sans faille, doux et clair,
Sans un mot pour blesser l’oreille,
De la poitrine à la gorge, ni haut ni bas,
Ses accents étaient mesurés.
De manière quelque peu similaire dans The Squire’s Tale :
Il prononça son message d’une voix virile, selon la forme employée dans sa langue, sans vice de syllabe ni de lettre. Et pour que son récit paraisse meilleur, sa voix était conforme à ses paroles, car elle enseigne l’art de la parole à ceux qui la lisent.
PAGE 329.
L’ALLIANCE DE RÁMA AVEC SUGRÍVA.
L’interprétation littérale de cette partie du Rámáyana est profondément ancrée dans l’esprit de l’hindou. Il croit implicitement que Ráma est Vishnu, qui s’est incarné pour détruire le démon Rávana ; qu’il a permis que sa femme soit capturée par Rávana afin de délivrer les dieux et les brahmanes de l’oppression des Rákshasa ; et qu’il a finalement rassemblé une armée de singes, descendants des dieux, et les a menés contre la forteresse de Rávana à Lanka, délivrant ainsi le monde du tyran Rákshasa, tout en obtenant une ample vengeance pour ses propres torts.
[ p. 548 ]
Un autre point mérite d’être examiné : la possibilité d’une alliance comme celle que Ráma aurait conclue avec les singes. Cette possibilité sera bien sûr niée par les critiques modernes, mais il est néanmoins intéressant de retracer les circonstances qui semblent avoir conduit à l’acceptation d’une croyance aussi extravagante par les Hindous, rêveurs et émerveillés. Le sud de l’Inde fourmille de singes à l’intelligence curieuse et aux capacités physiques rares. Leur formidable instinct d’organisation, leur attachement à des lieux précis, leurs voyages occasionnels en grand nombre à travers les montagnes et les rivières, leur obstination à revendiquer de prétendus droits et la caricature ridicule qu’ils affichent de tout ce qu’il y a d’animal et d’émotionnel chez l’homme, tout cela devrait naturellement laisser une profonde impression… En effet, les habitudes des singes méritent amplement d’être patiemment étudiées ; non pas lorsqu’ils apparaissent en captivité, où se développent de nombreux aspects révoltants de leur nature, mais lorsqu’ils apparaissent en liberté parmi les arbres de la forêt, dans les rues des villes animées ou dans l’enceinte des temples. Une telle étude ne manquerait pas de susciter des idées étranges ; et bien que l’Européen ne soit pas prêt à considérer les singes comme des animaux sacrés, il pourrait être amené à spéculer sur leur origine à la lumière de données qui sont actuellement inconnues du naturaliste dont les observations ont été dérivées de la ménagerie seule.
Quelle que soit la logique qui a conduit les Hindous à considérer le singe comme un être mi-humain mi-divin, il ne fait guère de doute que, dans le Rámáyana, les singes du sud de l’Inde ont été confondus avec ce que l’on pourrait appeler les aborigènes du pays. L’origine de cette confusion est facile à deviner. Peut-être les aborigènes du pays ont-ils été considérés comme une espèce supérieure de singes ; et, à ce jour, les traits des Marawars, que l’on suppose être les aborigènes de la partie sud du Carnatique, sont non seulement différents de ceux de leurs voisins, mais sont de nature à confirmer cette conjecture. De plus, il est probable que l’armée d’aborigènes était accompagnée de bandes isolées de singes animés par cette curiosité de pie et cet amour du pillage qui caractérisent la race des singes ; et cet incident a peut-être donné lieu à l’histoire selon laquelle l’armée était composée de singes. » WHEELER’S History of India. Vol. II. pp. 316 ff.
LA CHUTE DE BÁLI, PAGE 342.
Quant au récit, il semble bien faire référence à un événement réel survenu au sein des tribus aborigènes : la querelle entre un frère aîné et un frère cadet pour la possession d’un Ráj ; et l’alliance subséquente de Ráma avec le frère cadet. Il est assez remarquable que Ráma semble avoir formé une alliance avec le mauvais parti, car le droit de Báli était manifestement supérieur à celui de Sugríva ; et il est particulièrement remarquable que Ráma ait provoqué la mort de Báli par un acte contraire à toutes les lois d’un combat loyal. De plus, Ráma semble avoir tacitement approuvé le transfert de Tárá de Báli à Sugríva, ce qui était en contradiction directe avec le régime moderne, bien que conforme aux coutumes grossières d’une époque barbare ; et il est remarquable qu’aujourd’hui encore, le mariage des veuves et des femmes divorcées soit pratiqué par les Marawars, ou aborigènes du Carnatique méridional, contrairement aux préjugés profondément ancrés contre de telles unions chez les Hindous en général. Histoire de l’Inde de WHEELER, vol. II._ 324.
[ p. 549 ]
L’HÔTE VÁNAR, PAGE 370.
Les splendides Marutas forment l’armée d’Indras, les singes et les ours aux cheveux roux celle de Râmas ; et la nature mythique et solaire des singes et des ours du Râmâyanam se manifeste à plusieurs reprises. Le roi des singes est un dieu solaire. L’ancien roi s’appelait Bâlin et était le fils d’Indras. Son frère cadet Sugrívas, celui qui change de forme à volonté (Kâmarúpas), qui, aidé par Râmas, usurpa son trône, est dit être le propre enfant du soleil. Il est évident ici que l’antagonisme védique entre Indras et Vishnus est reproduit sous une forme zoologique et entièrement simiesque. L’ancien Zeus doit céder la place au nouveau, la lune au soleil, le soleil du soir au soleil du matin, le soleil de l’hiver à celui du printemps ; Le jeune fils trahit et renverse l’ancien… Râmas, qui tue traîtreusement le vieux roi des singes, Bâlin, est l’équivalent de Vishnus, qui précipite son prédécesseur Indras de son trône ; et Sugrívas, le nouveau roi des singes, ressemble à Indras lorsqu’il promet de retrouver Sítá ravie, de la même manière que Vishnus, dans une de ses incarnations, retrouve les Védas perdus. Et il y a d’autres indications dans le Râmâyanam de l’opposition entre Indras et les singes qui assistent Râmas. Le grand singe Hanumant, couleur d’or rougeâtre, a la mâchoire brisée, Indras l’ayant frappé de sa foudre et l’ayant fait tomber sur une montagne, parce que, encore enfant, il s’était jeté d’une montagne en l’air afin d’arrêter la course du soleil, dont les rayons n’avaient aucun effet sur lui. (Le nuage s’élève de la montagne et cache le soleil, qui ne peut de lui-même le disperser ; la tempête arrive et apporte des éclairs et des coups de foudre qui déchirent le nuage en morceaux.)
Toute la légende du singe Hanumant représente le soleil pénétrant dans les nuages ou les ténèbres, puis en ressortant. Son père serait tantôt le vent, tantôt l’éléphant des singes (Kapikunjaras), tantôt Kes’arin, le soleil aux longs cheveux, le soleil à la crinière, le soleil-lion (d’où son nom de Kes’arinak putrah). De ce point de vue, Hanumant semble être le frère de Sugrívas, lui-même descendant du soleil…
Tous les singes épiques du Râmâyanam sont décrits au vingtième chant du premier livre par des expressions très proches de celles employées dans les hymnes védiques aux Marutas : rapides comme le vent tempétueux, changeant de forme à volonté, faisant un bruit de nuages, résonnant comme le tonnerre, luttant, renversant les pics des montagnes, secouant les grands arbres déracinés, soulevant les eaux profondes, écrasant la terre de leurs bras, faisant tomber les nuages. Ainsi Bâlin sort de la caverne comme le soleil sort du nuage…
Mais la légende du singe Hanumant présente une autre curieuse ressemblance avec celle de Samson. Hanumant est ligoté par Indrajit, fils de Rávanas ; il pourrait facilement se libérer, mais il ne le souhaite pas. Rávanas, pour le couvrir de honte, ordonne qu’on lui brûle la queue, car c’est la partie la plus prisée des singes…
La queue d’Hanumant, qui met le feu à la cité des monstres, est probablement une personnification des rayons du soleil du matin ou du printemps, qui mettent le feu aux cieux de l’est et détruisent la demeure des monstres nocturnes ou hivernaux. DE GUBERNATIS, Mythologie zoologique, Vol. II. pp. 100 et suivantes.
[ p. 550 ]
« Les Jaitwas du Rajputana, une tribu politiquement considérée comme Rajputs, font néanmoins remonter leur descendance au dieu-singe Hanuman, et le confirment en alléguant que leurs princes en portent encore la preuve dans un prolongement de la colonne vertébrale en forme de queue ; une tradition qui a probablement une réelle signification ethnologique, désignant les Jaitwas comme étant de race non aryenne. » [8] TYLOR’S Primitive Culture, Vol. I. p. 341.
PAGE 372.
Les noms des peuples apparaissant dans les s’lokas suivants sont omis dans la traduction métrique :
« Allez chez les Brahmamálas, [9] les Videhas, [10] les Málavas, [11] les Kás’ikos’alas, [12] les Mágadnas, [13] les Pundras, [14] et les Angas, [15] et le pays des tisserands de soie, et le pays des mines d’argent, et les collines qui s’étendent dans la mer, et les villes et les hameaux qui sont autour du sommet du Mandar, et les Karnaprávaranas, [16] et les Oshthakarnakas, [17] et les Ghoralobamukhas, [18] et les [ p. 551 ] les rapides Ekapádakas [19] et les puissants et impérissables Mangeurs d’Hommes, et les Kirátas [20] aux touffes de cheveux raides, des hommes comme l’or et beaux à regarder : et les Mangeurs de Poisson Cru, et les Kirátas qui habitent dans les îles, et les féroces Hommes-Tigres [21] qui vivent au milieu des eaux.
PAGE 374.
« Allez chez les Vidarbhas [22] et les Rishtikas [23] et les Mahishikas, [24] et les Matsyas [25] et les Kalingas [26] et les Kausikas [27]… et les Andhras [28] et les Pundras [29] et les Cholas [30] et les Pandyas [31] et les Keralas. [32] « Allez chez les
[ p. 552 ]
Mlechchhas [33] et les Pulindas [34] et les S’úrasenas, [35] et les Prasthalas et les Bharatas et les Madrakas [36] et les Kámbojas [37] et les Yavanas [38] et les villes des S’akas [39] et les Varadas. [40]
KURUS DU NORD, PAGE 378.
Le professeur Lassen remarque dans le Zeitschrift für die Kunde des Morgenlandes, ii. 62 : « À l’extrémité la plus accessible de la terre apparaît Harivarsha avec les Kurus du nord. La région de Hari ou Vishnu appartient au système de géographie mythique ; mais le cas est différent avec les Uttara Kurus. Il y a là une base réelle de fait géographique ; dont la fable n’a fait qu’exploiter, sans la créer. Les Uttara Kurus étaient autrefois tout à fait indépendants du système mythique des dvípas, bien qu’ils y aient été inclus très tôt. » Le même auteur dit encore, p. 65 : « Que la conception des Uttara Kurus repose sur un pays réel et non sur une simple invention est prouvé (1) par la manière dont ils sont mentionnés dans les Védas ; (2) par l’existence d’Uttara Kuru dans les temps historiques en tant que pays réel ; et (3) par la manière dont la légende mentionne cette région comme le foyer de coutumes primitives. Pour commencer par ce dernier point, le Mahabharata parle ainsi du mode de vie plus libre que menaient les femmes au début du monde, Livre I, versets 4719-4722 : « Les femmes étaient autrefois libres et vagabondaient à leur guise, indépendantes. Bien que dans leur innocence juvénile, elles abandonnèrent leurs maris, elles ne commettaient aucun délit ; car telle était la règle aux temps anciens. Cette ancienne coutume est encore aujourd’hui la loi pour les créatures nées brutes, qui sont exemptes de luxure et colère. Cette coutume est soutenue par l’autorité et est observée par les grands rishia, et elle est toujours pratiquée parmi les Kurus du nord.
L’idée ici exprimée est celle de la persistance, dans une partie du monde, de cette béatitude originelle qui régnait à l’âge d’or. Pour donner une idée de l’heureuse condition des Kurus du sud, il est dit ailleurs, dans M.-Bh, i. 4346 : « Les Kurus du sud rivalisaient de bonheur avec les Kurus du nord et avec les divins rishis et bardes. »
Le professeur Lassen poursuit : « Ptolémée (VI, 16) connaît également Uttara Kuru. Il parle d’une montagne, d’un peuple et d’une ville appelée Ottorakorra. La plupart des auteurs anciens qui mentionnent ce nom ailleurs le tiennent de lui. Il s’agit d’une partie du pays qu’il appelle Serica ; selon lui, la ville se situe à douze degrés à l’ouest de la métropole de Sera, et la montagne s’étend de là loin vers l’est. Comme Ptolémée a mal situé toute l’Asie orientale au-delà du Gange, la position relative qu’il lui attribue nous guidera mieux que la position absolue, qui éloigne Ottorakorra si loin à l’est qu’une correction est inévitable. À mon avis, l’Ottorakorra de Ptolémée doit être recherchée à l’est de Kashgar. » Lassen pense également que Magasthène avait en vue les Uttara Kurus lorsqu’il faisait référence aux Hyperboréens, dont les auteurs indiens attribuaient une espérance de vie millénaire. Dans ses Antiquités indiennes (Ind. Alterthumskunde, i. 511, 512 et note), le même auteur conclut que, bien que les passages cités ci-dessus relatifs aux Uttara Kurus témoignent de la croyance en l’existence d’un pays réellement existant de ce nom dans l’extrême nord, les descriptions qui y sont données doivent être interprétées comme des représentations d’un paradis idéal, et non comme fondées sur des souvenirs de l’origine nordique des Kurus. Il est probable, pense-t-il, que de telles réminiscences existaient à l’origine et ont survécu à l’époque védique, bien qu’il n’en reste aucune trace à une époque ultérieure. Muia’s Santkrit Texts, vol. II, p. 336, 337.
PAGE 428.
Faites confiance à ces puissants Vanars.
Le passage correspondant de la recension du Bengale présente « ces sylvains sous forme de singes, vanaran kapirupinah ». « Il apparaît ici manifestement », dit Gorresio, « que ces armées de combattants que Rama conduisit au cœur de Lanka (Ceylan), royaume et siège de la race hamitique, et que le poème appelle singes, étaient en fait, comme je l’ai observé ailleurs, des habitants des régions montagneuses et méridionales de l’Inde, à l’aspect sauvage et assez semblables aux singes. Ils étaient peut-être les lointains ancêtres des races malaises. »
[ p. 554 ]
PAGE 481.
“N’es-tu pas celui qui tua autrefois
Les Dieux-Serpents, et prirent d’assaut leur forteresse.”
Tous ces exploits de Rávan sont détaillés dans l’Uttarakánda et résumés dans l’Appendice.
PAGE 434.
Dans la salle consacrée.
Le chef de famille brahmane doit entretenir trois feux sacrés : le Gárhapatya, l’Akavaniya et le Dakshina. Ces trois feux étaient utilisés lors de nombreuses solennités brahmaniques, par exemple lors des rites funéraires, où ils étaient disposés selon un ordre prescrit.
PAGE 436.
J’ai rencontré la belle Punjikasthalá.
« Je n’ai pas remarqué dans l’Uttara Kánda d’histoire concernant la fille de Varuna, mais le commentateur du texte (VI 60, 11) explique ainsi l’allusion à elle :
« La fille de Varuna était Punjikasthalí. À cause d’elle, une malédiction de Brahma, passible de la peine de mort, fut prononcée pour le viol des femmes. » MUIR, Textes sanskrits, partie IV. Annexe.
PAGE 452.
"Aucun honneur funèbre ne doit honorer
Le seigneur séparé de la race de Raghu ? »
Français : « Ici sont indiqués ces rites admirables et ces prières funéraires que le professeur Müller a décrits dans son excellent ouvrage, Die Todtenbestattung bei den Brahmanen, Sítá déplore que le corps de Ráma ne soit pas honoré par ces rites et ces prières, et que le prêtre brahmane, en déposant les cendres du tas au sein de la terre, ne prononce pas sur elles ces paroles solennelles et magnifiques : « Va vers la terre, ta mère, la terre ample, vaste et bénie… Et toi, ô Terre, ouvre-le et reçois-le comme un ami avec une douce salutation : enveloppe-le dans ton sein comme une mère enveloppe son enfant dans ses robes. » GORRESIO.
PAGE 462.
Chaque signe glorieux
Ce qui marque la future reine est à moi.
Nous lisons dans Josèphe que César était si bien versé en chiromancie que lorsqu’un jour un soi-disant fils d’Hérode eut audience chez lui, il détecta aussitôt l’imposteur, car sa main était dépourvue de toute marque de royauté.
PAGE 466.
Dans la danse sauvage de Gandharva au combat.
Le commentateur explique ici : « La bataille ressemblait à la danse des Gandharvas », conformément à la conception des Gandharvas de son époque. Ils étaient considérés comme des musiciens célestes animant le spectacle de leurs mélodies.
[ p. 555 ]
Le paradis d’Indra et les banquets des dieux. Mais les Gandharvas, avant de devenir des musiciens célestes dans la tradition populaire, étaient, au sens primitif et véritable de leur nom, des héros, des guerriers fougueux et ardents, disciples d’Indra, alliant caractère héroïque et divinité atmosphérique. Sous cet aspect, la danse des Gandharvas pourrait être très différente de ce que le commentateur veut dire, et pourrait signifier l’horrible danse de guerre.
L’expression homérique est similaire : « danser une danse de guerre devant Arès ».
PAGE 470.
Par les lèvres d’Anaranya d’autrefois.
« L’histoire d’Anaranya est racontée dans l’Uttara Kanda du Rámáyana… » Anaranya, descendant d’Ixváku et roi d’Ayodhyá, lorsqu’il est appelé à combattre Rávana ou à se reconnaître vaincu, préfère la première alternative ; mais son armée est vaincue, et lui-même est jeté de son char.
Lorsque Ravana triomphe de son ennemi prostré, ce dernier dit qu’il a été vaincu non par lui mais par le destin, et que Ravana n’est que l’instrument de sa chute ; et il prédit que Ravana sera un jour tué par son descendant Rama. Textes sanskrits, IV., Appendice.
PAGE 497.
« En ce qui concerne l’image magique de Sítá réalisée par Indrajit, nous pouvons observer que cette idée tout à fait orientale se retrouve également en Grèce dans l’Iliade d’Homère, où Apollon forme une image d’Énée pour sauver ce héros aimé des dieux : elle apparaît également dans l’Énéide de Virgile où Junon forme un Énée fictif pour sauver Turnus :
Tum dea nube cava tenuem sine viribus umbram
In faciem Aeneae (visu mirabile monstrum)
Dardaniis ornat telis; clipeumque jubasque
Divini assimulat capitis; c’est inania verba;
Dat sine mente sonum, gressusque effingit euntis.
(Aeneidos, lib X.)" GORRESIO.
PAGE 489.
« Prêtez mon char au fils de Raghu. »
« Analogue à ce passage du Rámáyana, où Indra envoie à Ráma son propre char, son propre cocher et ses propres armes, se trouve le passage de l’Énéide où Vénus descendant du ciel apporte des armes célestes à son fils Énée alors qu’il est sur le point d’entrer dans la bataille :
Chez Vénus aethereos inter dea candida nimbos
Dona fereus aderat;…
…
Arma sub adversa posuit radiantia quercu.
Ille, deae donis et tanto laetus honore,
Expleri nequit, atque oculos per singula volvit,
Miraturque, interque manus et brachia versat
Terribilem cristis galeam flammasque vomentem,
Fatiferumque ensem, loriam ex aere rigentcm.
(Aeneidos, lib. VIII)" GORRESIO.
[ p. 556 ]
PAGE 489.
Agastya est venu et a parlé doucement.
Le Muni ou saint Agastya, auteur de plusieurs hymnes védiques, était célébré dans la tradition indo-sanskrite pour avoir dirigé les premières colonies brahmaniques dans les régions méridionales de l’Inde ; et le Mahábhárata lui attribue le mérite d’avoir soumis ces pays, expulsé les Rákshases et assuré la sécurité des ascètes solitaires qui s’y étaient installés. C’est pourquoi Agastya était considéré dans l’ancienne légende comme le conquérant et le souverain du pays du sud. Cette tradition fait référence aux premières migrations effectuées par les Indiens sanskrits vers le sud de l’Inde. On attribue à Agastya de nombreux actes mvthiques merveilleux qui préfigurent et voilent des événements anciens ; certains d’entre eux sont évoqués ici et là dans le Rámáyana.
Ce qui suit est la traduction littérale du Chant, du texte et du commentaire, de l’édition de Calcutta :
Ayant trouvé Ráma épuisé par le combat et plongé dans ses pensées profondes, et Rávan debout devant lui prêt à engager le combat, le saint Agastya, venu voir la bataille, s’approcha de Ráma et lui parla ainsi : « Ô puissant Ráma, écoute le vieux mystère par lequel tu vaincras tous tes ennemis dans la bataille. Ayant répété quotidiennement l’Ádityahridaya (le réjouisseur de l’esprit du Soleil), la sainte prière qui détruit tous les ennemis (de celui qui la répète), donne la victoire, efface tous les péchés, les chagrins et la détresse, augmente la vie, et qui est la bénédiction de toutes les bénédictions, adore le soleil levant et splendide qui est respecté par les dieux et les démons, qui donne la lumière à tous les corps et qui est le riche seigneur de tous les mondes, (À la question de savoir pourquoi cette prière réclame une si grande révérence ; le sage répond) Puisque ce soleil [41] est plein de gloire et que tous les dieux résident en lui (il étant leur cause matérielle) et confère l’être et l’actif principe sur toutes les créatures par ses rayons; et puisqu’il protège toutes les divinités, les démons et les hommes par ses rayons.
Il est Brahmá, [42] Vishnu, [43] Siva, [44] Skanda, [45] Prajápati, [46] Mahendra, [47] Dhanada, [48] Kála, [49] Yama, [50] Soma, [51] Apàm Pati c’est-à-dire Le seigneur des eaux, Pitris, [52] Vasus, [53]
[ p. 557 ]
Sádhyas, [54] Asvins, [55] Maruts, [56] Manu, [57] Váyu, [58] Vahni, [59] Prajá, [60] Prána, [61] Ritukartá, [62] Prabhákara, [63] (Tu, [64] art) Aditya, [65] Savitá, [66] Súrya, [67] Khaga, [68] Púshan, [69] Gabhastimán, [70] Suvarnasadris’a, [71] Bhánu, [72] Hiranyaretas, [73] Divákara, [74] Haridas’va, [75] Sahasrárchish, [76] Saptasapti, [77] Marichimán, [78] Timironmathana, [79] Sambhu, [80] Twashtá, [81] Mártanda, [82] Ans’umán, [83] Hiranyagarbha, [84] Sis’ira, [85] Tapana, [86] Ahaskara, [87] Ravi, [88] Agnigarbha, [89] Aditiputra, [90] Sankha, [91] Sis’iranás’ana, [92] Vyomanatha, [93] Tamobhedí, [94] Rigyajussámapáraga, [95] Ghana-* [ p. 558 ] vríshti. [96] Apám-Mitra, [97] Vindhyavíthíplavangama, [98] A’tapí, [99] Mandalí, [100] Mrityu (mort), Pingala, [101] Sarvatápana, [102] Kavi, [103] Vis’va, [104] Mahátejas, [105] Rakta, [106] Sarvabhavodbhava. [107] Le Seigneur des étoiles, des planètes et des autres corps lumineux, Vis’vabhávana, [108] Tejasvinám-Tejasvi, [109] Dwádas’átman : [110] Je te salue, je te salue, toi qui es la montagne orientale. Je te salue, toi qui es la montagne occidentale. Je te salue, toi qui es le Seigneur de tous les corps lumineux. Je te salue, toi qui es le Seigneur des jours.
Je te salue respectueusement, toi qui es Jaya, [111] Jayabhadra, [112] Haryas’va, [113] Ô Toi qui possèdes mille rayons, je te salue à plusieurs reprises. Je te salue respectueusement et à plusieurs reprises, toi qui es A’ditya, je te salue à plusieurs reprises, toi qui es Ugra, [114] Víra, [115] et Sáranga. [116] Je te salue, toi qui ouvres les lotus (ou le lotus du cœur). Je te salue, toi qui es furieux. Je te salue, toi qui es le Seigneur de Brahma, S’iva et Vishnu. Je te salue, toi qui es le soleil, A’dityavarchas, [117] splendide, Sarvabhaksha, [118] et Raudravapush. [119]
Je te salue, toi qui détruis les ténèbres, le froid et les ennemis ; toi dont la forme est infinie, toi qui es le destructeur des ingrats ; toi qui es Deva ; [120] toi qui es le Seigneur des corps lumineux, et qui apparais comme l’or chauffé. Je te salue, toi qui es Hari, [121] Vis’vakarman, [122] le destructeur des ténèbres, et qui es splendide et Lokasákshin. [123] Là-haut, le soleil détruit le monde matériel tout entier et le crée aussi. Là-haut, le soleil sèche (toutes les choses terrestres), les détruit et fait pleuvoir de ses rayons. Il s’éveille lorsque nos sens sont endormis ; et réside en tous les êtres. Ton soleil est l’Agnihotra [124] et aussi le fruit obtenu par l’exécutant de l’Agnihotra. Il est identifié aux dieux, aux sacrifices et au fruit de ces sacrifices. Il est le Seigneur de tous les devoirs connus du monde. Si un homme, ô Rághava, dans les calamités, les misères, les forêts et les dangers, prie le soleil là-haut, il n’est jamais accablé par la détresse.
Adore-Le avec une attention particulière, le Dieu des dieux et le Seigneur du monde ; et récite ces versets trois fois, et tu seras victorieux dans la bataille. Ô brave, tu tueras Rávana à l’instant même.
Après ces paroles, Agastya s’en alla comme il était venu. Le glorieux Ráma, ayant entendu cela, fut délivré de toute tristesse. Rághava, dont les sens étaient sous contrôle, fut satisfait, mémorisa l’hymne, le récita face au soleil et en tira un grand plaisir. Le courageux Ráma, ayant bu trois gorgées d’eau et étant devenu pur, s’inclina et, voyant Rávana, fut ravi et médita sur le soleil.
PAGE 490.
Ses chevaux versaient leurs larmes brûlantes.
J’ai omis le chant d’où est tiré ce vers, car il décrit des signes et des présages similaires à ceux qui se sont produits dans les livres précédents. Mais les pleurs des chevaux sont nouveaux et trop homériques pour passer inaperçus. J’emprunte l’extrait suivant à De Quincey : « La vieille superstition homérique qui lie les chevaux par la plus grande sympathie, et même par la prescience, à leurs maîtres – cette superstition que Virgile a empruntée à Homère dans son bel épisode de Mezentins (Rhaebe diu, res si qua diu mortalibus ulla est, Viximus) – perdure encore intacte en Crète. Les chevaux prévoient le sort des cavaliers condamnés et expriment leur prescience en pleurant à la manière humaine. Les chevaux d’Achille pleurent dans l’Iliade XVII, en voyant Automédon, leur cher cavalier, prosterné. Compte tenu de ces capacités, il est singulier qu’en Crète, cet animal soit appelé de préférence το αλογου, la brute, ou créature irrationnelle. Mais le mot ἱππος a, par accident, disparu du grec moderne. Pour illustrer à la fois ce nom péjoratif et cette superstition ennoblissante, prenons la strophe suivante d’une ballade crétoise de 1825, écrite en grec moderne :
"Ωντεν εκαβαλλικευε,
Εκλαιε τ᾽ αλογο του.
Και τοτεσα το εγνωρισε
Πωσ ειναι ὁ θανατος του”
« Sur quoi il monta, et son cheval pleura ; et alors il vit clairement comment cela présageait sa mort. »
Sous la même vieille foi crétoise, Homère dans « Iliade » XVII. 437, dit :
“Δάκρυα δέ σφι
Θερμὰ κατὰ βλεφάρων χαμάδις ῥέε μυρομένοιῖν
Ἡνιόχοιο ποθῃ”.
« Des larmes, des larmes brûlantes, coulaient sur le sol des paupières des chevaux, affligés par le chagrin de la perte de leur cocher. »
DE QUINCEY. Homère et les Homérides.
[ p. 560 ]
PAGE 492.
LES FUNÉRAILLES DE RÁVAN.
« Lors des cérémonies funéraires en Inde, le feu était placé sur trois côtés du bûcher : la Dakshina au sud, la Gárhapatya à l’ouest et l’Áhavaníya à l’est. Les rites funéraires ne sont pas décrits en détail ici, et il est donc difficile de les élucider et de les expliquer. Le poème attribue les cérémonies funéraires des brahmanes aryens aux Rákshases, une race différente d’eux par son origine et sa religion, de la même manière qu’Homère introduit parfois à Troie les rites du culte grec. » GORRESIO.
M. Muir traduit la description des funérailles de l’édition de Calcutta comme suit : « Ils formèrent, selon les rites védiques, un bûcher funéraire composé de fagots de bois de santal, de bois de padmaka, d’herbe d’us’ira et de santal, recouvert d’une courtepointe en poils de cerf. Ils accomplirent ensuite une cérémonie obséquieuse sans pareille pour le prince Ráxasa, plaçant le sol sacrificiel au SE et le feu à l’endroit approprié. Ils jetèrent la louche remplie de lait caillé et de ghee sur l’épaule [125] du défunt ; il (?) plaça le char sur les pieds et le mortier entre les cuisses. Après avoir déposé tous les récipients en bois, le bois de chauffage supérieur et inférieur, et l’autre pilon, à leur place, ils partirent. » Les Ráxasas, ayant immolé une victime à leur prince selon la méthode prescrite dans les S’ástras et recommandée par de grands rishis, jetèrent au feu la couverture du roi, imprégnée de ghee. Puis, Vibhíshana inclus, le cœur affligé, ils ornèrent Rávana de parfums, de guirlandes et de divers vêtements, et l’arrosèrent de grains frits. Vibhíshana, après s’être baigné, et ayant, ses vêtements mouillés, répandu selon les règles des graines de tila mélangées à de l’herbe de darbha, et humidifiées d’eau, appliqua le feu au bûcher.
PAGE 496.
Ce qui suit est une traduction littérale du discours de Brahmá à Ráma selon l’édition, le texte et le commentaire de Calcutta :
« Ô Ráma, comment, étant le créateur de tout le monde, le meilleur de tous ceux qui ont une connaissance profonde des Upanishads et tout-puissant comme tu l’es, laisses-tu Sitá tomber dans le feu ? Comment ne te reconnais-tu pas comme le meilleur des dieux ? Tu es l’un des Vasus primordiaux, [126] et aussi leur seigneur et créateur. Tu es toi-même le seigneur et le premier créateur des trois mondes. Tu es le huitième (c’est-à-dire Mahádeva) des Rudras, [127] et aussi le cinquième [128] des Sádhyas. [129] (Le poète décrit Ráma comme étant fait des dieux suivants) Les As’vinikumáras (les médecins divins jumeaux des dieux) sont tes oreilles ; le soleil et la lune sont tes yeux ; et tu as été vu au commencement et à la fin de la création. Comment négliges-tu la fille de Videha (Janaka) comme un homme dont les actions sont dirigées par les impératifs de la nature ? » Ainsi s’adressèrent Indra, Brahmá et [ p. 561 ] les autres dieux, Ráma, le descendant de Raghu, seigneur du monde et le meilleur des vertueux, parla au chef des dieux. « Comme je me considère comme un homme du nom de Ráma et fils de Das’aratha, par conséquent, monsieur, s’il te plaît, dis-moi qui je suis et d’où je viens. » « Ô toi dont la puissance ne faiblit jamais », dit Brahmá à Kákutstha, le plus grand de ceux qui connaissent parfaitement Brahmá, « Tu es Náráyana, [130] tout-puissant, possédant la fortune et armé du disque. Tu es le sanglier [131] à une seule défense ; le conquérant de Tes ennemis passés et futurs. Tu es Brahmá, véritable et éternel, immuable. Tu es Vis’vaksena, [132] doté de quatre bras ; Tu es Hrishíkes’a, [133] dont l’arc est fait de corne ; Tu es Purusha, [134] le meilleur de tous les êtres ; Tu es celui qui n’est jamais vaincu par personne ; Tu es le détenteur de l’épée (nommé Nandaka). Tu es Vishnu (le pénétrant de tout) ; de couleur bleue : de grande puissance ; le commandant des armées ; et le seigneur des villages. Tu es la vérité. Tu es l’intelligence incarnée, le pardon, le contrôle des sens, la création et la destruction. Tu es Upendra [135] et Madhusúdana. [136] Tu es le créateur d’Indra, le souverain du monde entier, Padmanábha. [137] et le destructeur des ennemis au combat. Les divins Rishis t’appellent le refuge des réfugiés et celui qui donne refuge. Tu as mille cornes, [138] cent têtes. [139] Tu es respecté par les respectés ; et le seigneur et premier créateur des trois mondes. Tu es l’ancêtre et le refuge des Siddhas, [140] et des Sádhyas. [141] Toi de tous les sacrifices ; Vashfatkára, [142] Omkára. [143] Tu es au-delà de ceux qui sont au-delà de nos sens. Nul ne sait qui tu es ni qui connaît ton commencement et ta fin. Tu es visible dans tous les objets matériels, chez les Brahmanes, chez les vaches, et aussi dans tous les lieux, le ciel et les cours d’eau. Tu as mille pieds, cent têtes et mille yeux.Tu as porté les objets matériels et la terre avec les montagnes ; et au fond de l’océan tu as vu le grand serpent. Ô Ráma, tu as porté les trois mondes, les dieux, les Gandharvas, [144] et les démons. Je suis, ô Ráma, ton cœur ; la déesse de l’érudition est ta langue ; les dieux sont les poils de ton corps ; la fermeture de tes paupières s’appelle la nuit, et leur ouverture s’appelle le jour. Les Védas sont tes Sanskáras. [145] Rien ne peut exister sans toi. Le monde entier est ton corps ; la surface de la terre est ta stabilité.
[ p. 562 ]
Ô S’rívatsalakshana, le feu est ta colère, et la lune est ta faveur. Au temps de ton incarnation nommée Vámana, tu as imprégné les trois mondes de tes trois pas ; et Mahendra fut fait roi du paradis parce que tu as confiné le redoutable Bali. [146] Sitá (ton épouse) est Lakshmí ; et tu es le dieu Vishnu, [147] Krishna, [148] et Prajápati. Pour tuer Rávan, tu as pris la forme d’un homme ; c’est pourquoi, ô le meilleur des vertueux, tu as accompli cette tâche imposée par nous (les dieux). Ô Ráma, Rávana a été tué par toi : maintenant, joyeux (c’est-à-dire après avoir régné quelque temps sur le royaume d’Ayodhyá), va au paradis. Ô glorieux Ráma, ta puissance et ta valeur ne faiblissent jamais. Te rendre visite et te prier ne sont jamais vaines. Tes fidèles ne connaîtront jamais d’échec. Ceux qui obtiennent ta faveur, toi qui es le premier et le meilleur des hommes, obtiendront ce qu’ils désirent en ce monde comme dans l’autre. Ceux qui récitent cette prière, fondée sur les Védas (ou prononcée pour la première fois par les sages) et sur le récit ancien et divin de (Ráma), ne connaîtront jamais de défaite.
LA RENCONTRE, PAGE 503.
Le Bharat-Miláp, ou rencontre avec Bharat, est la scène finale de la représentation dramatique de la grande victoire et du retour triomphal de Ráma, qui a lieu chaque année en octobre dans de nombreuses villes du nord de l’Inde. Le Rám-Lalá, ou pièce de Ráma, comme on appelle ce grand drame, est joué en plein air et dure quinze jours consécutifs, avec une interruption d’un jour. À Bénarès, trois représentations quasi simultanées ont lieu : l’une assurée par Sa Majesté le Maharadjah de Bénarès, près de son palais de Ramnaggur, une autre par Sa Majesté le Maharadjah de Vizianagram, près du campement missionnaire de Sigra et en d’autres lieux de la ville, et une dernière par la haute bourgeoisie de la ville à Chowká Ghát, près du Collège. La scène, surtout le jour où les frères se rencontrent, est des plus intéressantes : le cortège d’éléphants avec leurs magnifiques howdahs d’argent et d’or et leurs cavaliers magnifiquement vêtus avec des bijoux inestimables scintillant dans leurs turbans, l’enthousiasme des milliers de spectateurs qui remplissent les rues et les places, les balcons et les toits des maisons, les fleurs qui pleuvent sur la voiture qui avance, la musique sauvage, les cris et la joie, font une impression qui n’est pas facile à oublier.
Toujours sur la tête, bien formé à la tradition
Par devoir, il portait les chaussures de Ráma.
Les chaussures de Rama sont ici considérées comme les emblèmes de la royauté ou de la possession. On peut comparer cela à la phrase hébraïque : « Je jetterai ma chaussure sur Édom. » On trouve un passage curieusement similaire dans le Chronicon Greenlandiæ Rhythmicon de Lyschander :
"Han sendte jusqu’à l’Irlande sin skiden skoe,
Og böd den Konge. Som der monne boe,
Han skulde dem hæderlig bære
Pan Juuledag i sin kongelig Pragt,
Og kjende han have sit Rige og Magt
Af Norges et Quernes Herre.”
[ p. 563 ]
Il a envoyé en Irlande ses chaussures sales,
Et ordonna au roi qui habitait là
De les porter avec honneur
Le jour de Noël, dans son état royal,
Et de reconnaître qu’il avait son royaume et sa puissance
Du Seigneur de Norvège et des Îles.
_Notes et questions, 30 mars 1872.
Je termine ces notes par un extrait, traduit par moi-même, de la préface de M. Gorreslo au dixième volume de son Rámáyan. Je profite de cette occasion pour exprimer à nouveau ma profonde gratitude envers cet éminent s’anskritiste auquel j’ai si souvent emprunté. Comme l’a observé M. Muir, la recension bengali, éditée avec brio par M. Gorresio, constitue un admirable commentaire sur le véritable Rámáyan de l’Inde du Nord. Je me réfère constamment à la traduction fidèle et élégante qui accompagne le texte pour m’aider et me confirmer en cas de difficulté.
« Vers l’extrémité sud et dans l’île de Lanká (Ceylan) existait sans doute une race noire et féroce, opposée aux Aryens et hostile à leur mode de culte : leurs ramifications s’étendaient à travers les îles de l’Archipel, et quelques traces d’eux subsistent à Java jusqu’à ce jour.
Les Indiens sanskrits, appliquant à cette race un nom exprimant la haine, qui apparaît dans les Védas comme le nom d’êtres hostiles, sauvages et détestés, l’appelèrent la race des Rákshas : c’est contre ces Rákshases que se dirige l’expédition de Ráma que célèbre le Rámáyan. Les Indiens sanskrits ont certainement altéré dans leurs traditions le caractère réel de cette race : ils lui ont attribué des qualités physiques et morales absentes de la nature humaine ; ils l’ont transformée en une race de géants ; ils l’ont représentée comme monstrueuse, hideuse, agressive, changeant de forme à volonté, sanguinaire et vorace, tout comme les Sémites représentaient les races qui leur étaient opposées comme impies, horribles et de taille monstrueuse. Mais malgré ces exagérations mythiques, dues en partie au génie des Aryens si enclins à tout magnifier sans mesure, le Rámáyan, au cours de son récit épique, a conservé et noté çà et là quelques traits et particularités de la race qui révèlent son véritable caractère. Il représente les Rákshases comme noirs de teint, et les compare à des nuages noirs et à des masses de collyre noir ; il leur attribue des cheveux crépus et bouclés et des lèvres épaisses, il les dépeint comme chargés de chaînes, de colliers et de ceintures d’or, et d’autres ornements éclatants que leur race a toujours aimés, et dont les races apparentées du Soudan se délectent encore. Il les décrit comme des adorateurs de la matière et de la force. Ils sont hostiles à la religion des Aryens dont ils perturbent et ruinent les rites et les sacrifices… Telle est la race Rákshas telle que représentée dans le Rámáyan ; et la guerre de l’Aryen Ráma constitue le sujet de l’épopée, un sujet certainement réel et historique quant à sa substance, mais grandement exagéré par le mythe ancien. Dans la tradition sanskrit-indienne, on trouve des traces d’une autre lutte des Aryens contre les races Rákshas, qui précéda la guerre de Ráma. Selon certaines légendes pauraniques, Kárttavírya, un descendant de la tribu royale des tha Yádavas, contemporain de Parasurama et légèrement antérieur à Ráma, attaqua Lanká et fit Rávan prisonnier. Cela montre bien combien est ancienne et profondément enracinée dans la race aryenne la pensée de cette guerre que célèbre le Rámáyan.
[ p. 564 ]
« Mais », dit un éminent indianiste [149] dont j’apprécie hautement l’érudition, « le Rámáyan est une épopée allégorique, et aucune valeur historique précise ne peut lui être attribuée. Sítá signifie le sillon tracé par la charrue, et sous cet aspect symbolique, il est déjà apparu honoré d’adoration dans les hymnes du Rig-Véda ; Ráma est le porteur de la charrue (cette affirmation est entièrement gratuite ; ces deux personnages allégoriques représentaient l’agriculture introduite dans les régions méridionales de l’Inde par la race des Kosalas dont Ráma était issu ; les Rákshases contre lesquels il fait la guerre sont des races de démons et de géants qui n’ont que peu ou rien d’humain en eux ; l’allégorie prédomine donc dans le poème, et il ne faut pas y rechercher la réalité exacte d’un événement historique. » Telle est l’opinion du professeur Weber. S’il entend dire que les fictions mythiques se mêlent aux événements réels,
Forsan à alcun vero suo arco percuote,
Comme le dit Dante, et je l’admets pleinement. L’imbrication du mythe et de la vérité historique appartient à l’essence, pour ainsi dire, de l’épopée primitive. Si Sítá est née, comme le prétend le Rámáyan, du sillon que le roi Janak a ouvert en labourant la terre, l’origine d’Hélène et d’Énée, telle que relatée par Homère et Virgile, n’est pas plus réelle. Et si les personnages du Rámáyan excèdent la nature humaine, et peut-être davantage que dans des épopées analogues, cela tient en partie à la nature du sujet et plus encore au génie oriental, amoureux des symboles. Pourtant, les personnages du Rámáyan, bien qu’ils excèdent plus ou moins les limites de la nature humaine, agissent néanmoins au cours du poème, parlent, ressentent, se réjouissent et s’affligent selon l’impulsion naturelle des passions humaines. Mais si en disant que le Rámáyan est une épopée allégorique, on entend que son sujet fondamental n’est rien d’autre qu’une allégorie, que la guerre de l’Aryen Ráma contre la race Rákshas est une allégorie, que la conquête de la région méridionale et de l’île de Lanká est une allégorie, je n’hésite pas à répondre qu’une telle présomption ne peut être admise et que la chose est à mon avis impossible. Le Père Paolíno da S. Bartolommeo, [150] avait déjà, avec d’autres opinions étranges de sa part sur les questions indiennes, émis une idée semblable, à savoir que l’exploit de Ráma qui est le sujet du Rámáyan était un symbole et représentait la course du soleil : ainsi il imaginait que Brahmá était la terre, Vishnu l’eau, et que ses avatárs étaient les bénédictions apportées par les eaux fertilisantes, etc. Mais de telles idées, nées à une époque où les antiquités indo-sanskrites étaient enveloppées de ténèbres, ont été dissipées par la lumière de nouvelles études. Comment une épopée si chère à la mémoire du peuple indien, si profondément enracinée depuis des siècles dans l’esprit de tous, si propagée et diffusée dans tous les dialectes et langues de cette région, qui était devenue la source de nombreux drames encore représentés en Inde, qui est elle-même représentée chaque année avec tant de magnificence et devant de telles foules dans les environs d’Ayodhyá, un poème accueilli dès sa naissance avec tant de faveur, comme le raconte la légende, que sa récitation par les premiers rhapsodes errants a consacré et rendu célèbres tous les lieux célébrés par eux [ p. 565 ], et où Ráma fit un séjour plus ou moins long, comment, je le demande, une telle épopée a-t-elle pu être purement allégorique ? Comment, sur une pure invention, sur une simple allégorie, un poème d’environ cinquante mille vers a-t-il pu être composé, relatant avec tant de force et de puissance les événements, et donnant des détails avec tant d’exactitude ? Sur un thème purement allégorique, on peut facilement composer un court poème mythique, comme par exemple un poème sur Proserpine ou sur Psyché :Mais jamais épopée n’a été aussi riche de traditions et de souvenirs historiques, aussi intimement liée à la vie du peuple, que le Rámáyan. [151] Une propension excessive à trouver de l’allégorie dès qu’apparaît une trace de symbolisme, là où le mythe voile en partie la réalité historique, peut conduire et a souvent conduit à l’erreur. Quelle œuvre poétique des temps mythiques pourrait résister à une telle épreuve ? Ne pourrait-on pas, ou plutôt n’a-t-on pas fait, une œuvre entièrement allégorique à partir des poèmes homériques ? Nous avons tous entendu parler de l’ingénieuse idée de l’écrivain anonyme qui, pour prouver avec quelle facilité nous pouvons dépasser la vérité en cherchant et en trouvant l’allégorie partout, entreprit avec une subtilité aiguë de prouver que la grande personnalité de Napoléon Ier était entièrement allégorique et représentait le soleil. Napoléon naquit dans une île, sa route allait d’ouest en est, ses douze maréchaux étaient les douze signes du zodiaque, etc.
Je conclus donc que le thème fondamental du Rámáyan, c’est-à-dire la guerre des Aryens Ráma contre les Rákshases, race hamitique établie dans le sud, doit être regardé comme réel et historique quant à sa substance, bien que l’élément mythique mêlé au vrai en altère parfois l’aspect naturel et authentique.
Comment donc l’épopée indo-sanskrite s’est-elle formée et complétée ? Quels éléments a-t-elle entrelacés dans son évolution ? Comment a-t-elle incarné, comment a-t-elle habillé la donnée primitive, nue et simple ? Il faut tout d’abord rappeler que les races indo-européennes possédaient le génie épique au plus haut degré et qu’elles seules, dans les différentes régions qu’elles occupaient, ont produit de la poésie épique… Mais d’autres causes et influences particulières se sont combinées pour nourrir et développer le germe épique des Indiens sanskrits. Déjà dans le Rig-Véda, on trouve des hymnes où le génie aryen préludait, pour ainsi dire, à l’épopée future, dans des chants célébrant les actes héroïques d’Indra, les combats et les victoires des dieux tutélaires des races aryennes sur des ennemis secrets ou déclarés, humains ou surhumains, les exploits et les souvenirs des héros antiques. Plus récemment, lors de certaines occasions solennelles, comme le remarque le très savant A. Weber, lors de la solennité, par exemple, de l’As’vamedha du sacrifice du cheval, les louanges du roi qui avait ordonné le grand rite étaient chantées par des bardes et des ménestrels dans des chants composés à cet effet ; les souvenirs des temps passés étaient évoqués et une mention honorable était faite des rois justes et pieux d’autrefois. Dans les Brâhmanas, sortes de commentaires en prose annexés aux Védas, on trouve des récits et des légendes qui font allusion à des événements historiques des âges passés, à des souvenirs anciens et à des événements mythiques. Ces légendes populaires, que les Brâhmanas ont sans aucun doute puisées dans la tradition, convenaient admirablement au tissu épique dans lequel elles ont été tissées par des mains successives. De nombreuses et diverses traditions mythico-historiques, propices au développement épique, se sont diffusées parmi les races aryennes, celles par exemple qui sont apparentées à [ p. 566 ]] dans les quatre chapitres contenant la description de la terre, la Descente du Gange, etc. Le génie épique, cependant, a parfois créé des êtres qui lui sont propres et a donné corps et vie à des conceptions idéales. Certains personnages du Rámáyan doivent être, à mon avis, soit des personnifications des forces de la nature comme celles décrites avec tant de vigueur dans le Sháhnámah, soit, s’ils ne sont pas exactement créés, exagérés au-delà des proportions humaines ; d’autres, des personnages védiques beaucoup plus anciens que Ráma, ont été introduits dans l’épopée et tissés dans ses récits, pour réunir des hommes ayant vécu à des époques différentes et lointaines, comme ce fut le cas à des époques plus proches de la nôtre, dans les épopées, je veux dire, du Moyen Âge.
Dans l’introduction, j’ai abordé l’antiquité du Rámáyan ; et, au moyen de preuves critiques et inductives, seules que puisse fournir une antiquité sans dates historiques précises, je me suis efforcé d’établir, avec toute la certitude admise par le sujet, que la composition originale du Rámáyan doit être située aux alentours du XIIe siècle avant l’ère chrétienne. Non pas que je croie que l’épopée ait alors pris vie sous la forme que nous lui connaissons aujourd’hui ; je pense, et j’ai exprimé ailleurs cette opinion, que le poème, au cours de sa propagation rhapsodique et orale, s’est approprié, par le biais d’épisodes, de traditions, de légendes et de mythes anciens… Mais en ce qui concerne le poème épique proprement dit qui célèbre l’expédition de Rámá contre les Rákshases, je pense avoir suffisamment démontré que son origine et sa première apparition doivent être situées aux alentours du XIIe siècle avant J.-C. ; Français et je n’ai jusqu’ici rien rencontré qui puisse s’opposer à ce résultat chronologique, ou m’obliger à le rectifier ou à le rejeter… Mais un éminent philologue déjà cité, profondément versé dans ces études, A. Weber, a exprimé dans certains de ses écrits une opinion totalement différente ; et l’autorité de son nom, sinon le nombre et la force de ses arguments, m’oblige à dire quelque chose sur le sujet. Du fait ou plutôt de l’hypothèse que Mégasthène [152] qui a vécu quelque temps en Inde n’a fait aucune mention ni du Mahábhárat ni du Rámáyan, le professeur Weber soutient qu’aucun de ces poèmes n’aurait pu exister à cette époque ; quant au Rámáyan, l’unité de sa composition, la chaîne qui lie ensemble ses différentes parties, et son caractère allégorique, le montrent, dit le professeur Weber, comme étant beaucoup plus récent que l’âge auquel je l’ai assigné, proche de notre propre ère, et selon lui, postérieur au Mahábhárat. Quant à Mégasthène, il convient de noter qu’il n’a pas écrit une histoire de l’Inde, et encore moins une histoire littéraire ou quoi que ce soit qui y ressemble, mais une simple description, en grande partie physique, de l’Inde : de sorte que, de son silence sur les questions littéraires, tirer des conclusions sur l’histoire de la littérature sanskrite serait la même chose que, du silence d’un géologue sur la littérature d’un pays dont il explore les vallées, les montagnes et la structure interne, conjecturer que tel ou tel poème ou histoire non mentionné par lui n’existait pas à son époque. Il suffit d’examiner les fragments de Mégasthène rassemblés et publiés par Schwanbeck pour comprendre la nature et la portée de son Indica… Mais seuls quelques fragments de Mégasthène nous sont parvenus ; et prétendre qu’ils constituent un argument et une preuve suffisants pour juger de l’ancienneté d’un poème, c’est pousser trop loin les lois de la critique. Quant à l’argument du professeur Weber quant à la plus ou [p.567] l’âge moins récent du Rámáyan à partir de l’unité de sa composition, je n’apporterai qu’une seule réponse : si l’unité de composition était réellement une preuve d’un âge plus récent, il faudrait réduire de mille ans au moins l’âge d’Homère et le ramener à celui d’Auguste et de Virgile ; car il y a certainement beaucoup plus d’unité de composition, un plus grand accord et une plus grande harmonie des parties dans l’Iliade et l’Odyssée que dans le Rámáyan. Mais dans les beaux-arts, la perfection n’est pas la preuve d’un âge récent : tandis que l’expérience et le travail continu des âges successifs sont nécessaires pour étendre et perfectionner les sciences physiques ou naturelles, l’art qui est spontané par nature peut produire et a produit dans des temps reculés des œuvres d’une perfection que les âges ultérieurs n’ont pu égaler.
«Dans cette Contree», dit Sir Jhon Maundevile, «ben folk, ce ne sont que des pieds et ils vont si vite qu’ils sont merveilleux: et le pied est si grand qu’il éclipse tout le corps comme le fils, quand ils veulent se reposer et se reposer.» Ainsi Pline, Histoire Naturelle, lib. vii. c. 2 : parle de Hominumn gens…singulis cruribus, mirae pernicitatis ad saltum ; eosdemque Sciopodas vocari, quod in majori aestu, humi jacentes resupini, umbrâ se pedum protegant.
Ces épithètes sont, comme le remarque le professeur Wilson, « des exagérations de la laideur nationale, ou des allusions à des coutumes particulières, qui n’étaient pas littéralement voulues, bien qu’elles aient pu fournir les Mandeville des temps anciens et modernes. » Vishnu Purána, Vol. II. p. 162.
Le Dr Hall observe que « dans la version bengalie du Rámáyana, les Pulindas apparaissent à la fois au sud et au nord. Le véritable Rámáyana K.-k., XLIII, parle des Pulindas du nord. »
516:1 The Academy, Vol. III., No 43, contient une notice pertinente et intéressante de cet ouvrage, rédigée par le professeur de sanskrit de l’Université de Cambridge : « L’Uttarakánda. » M. Cowell remarque qu’il « entretient avec le Rámáyana le même rapport que les poèmes cycliques avec l’Iliade. De même que la Cypria de Stasinus, l’Aethiopis d’Arctinus et la petite Iliade de Lesches complètent l’histoire de la p. 517 Iliade, et non seulement a ajouté la série d’événements qui l’ont précédée et suivie, mais a également fondé ses propres épisodes sur des allusions isolées d’Homère. De même, l’Uttarakánda est destiné à compléter le Rámáyana, et en même temps à le compléter par des épisodes intermédiaires pour expliquer les allusions fortuites ou les incidents isolés qui s’y produisent. Ainsi, l’histoire ancienne du géant Rávana et de sa famille occupe près de quarante chapitres, et nous avons un récit complet de ses guerres contre les dieux et de sa conquête de Lanka, qui se sont déroulées bien avant le début du poème, tout comme la Cypria narrait la naissance et les débuts d’Hélène, ainsi que les deux expéditions des Grecs contre Troie ; et les derniers chapitres continuent l’histoire du héros Ráma après son retour triomphal dans son royaume paternel, et le poème se termine par sa mort et celle de ses frères, et la fondation par leurs descendants de divers royaumes dans différentes parties de l’Inde. ↩︎
519:1 MUIR, Textes sanskrits, Partie IV, 391, 392. ↩︎
520:1 Voir Académie, III., 43. ↩︎
521:1 Académie, Vol. III., No. 43. ↩︎
523:1 Muir, Textes sanskrits, Partie IV., Annexe. ↩︎
545:1 Ghí : beurre clarifié. Gur : mélasse. ↩︎
545:2 Haridwar (en anglais Hurdwar) où le Gange pénètre dans la plaine. ↩︎
550:* Campbell dans ‘Journ. As. Soc. Bengal,’ 1866, Partie ii, p. 182; Latham, ‘Descr. Eth.’ Vol. ii. p. 456; Tod, ‘Annals of Rajasthan,’ Vol. ip 114. ↩︎
550:1 Dit par le commentateur qu’il s’agit d’un peuple oriental entre les chaînes himalayennes et vindhyennes. ↩︎
550:2 Videha était un district de la province de Behar, l’ancien Mithilá ou le Tirhoot moderne. ↩︎
550:3 Le peuple de Malwa. ↩︎
550:4 « Les Kás’ikos’alas sont une nation centrale dans le Váyu Purána. Le Rámáyana les place à l’est. La combinaison indique le pays entre Bénarès et Oude… Kos’ala est un nom diversement appliqué. Son application la plus ancienne et la plus célèbre est le pays sur les rives du Sarayú, le royaume de Ráma, dont Ayodhyá était la capitale… Dans le Mahábhárata, nous avons un Kos’ala à l’est et un autre au sud, en plus des Prák-Kos’alas et des Uttara Kos’alas à l’est et au nord. Les Puránas placent les Kos’alas parmi le peuple sur le dos de Vindhya ; et il semblerait d’après le Váyu que Kus’a, le fils de Ráma, transféra son royaume à une position plus centrale ; il régna sur Kos’ala dans sa capitale de Kús’asthali de Kus’avatí, construite sur les précipices de Vindhyan. » WILSON’S Vishnu Púrana, Vol. II. pp. 157, 172. ↩︎
550:5 Le peuple du sud de Behar. ↩︎
550:6 On dit que les Pundras habitent les provinces occidentales du Bengale. « Dans l’Aitareyabráhmana, VII. 18, il est dit que les fils aînés de Vis’vamitra furent condamnés à devenir les ancêtres des races les plus abjectes, telles que les Andhras, les Pundras, les S’abaras, les Pulindas et les Mutibas. » Vishnu Purána de Wilson, vol. II. 170. ↩︎
550:7 Anga est le pays autour de Bhagulpore, dont Champá était la capitale. ↩︎
550:8 Un peuple fabuleux, « des hommes qui utilisent leurs oreilles comme un voile ». Ainsi Sir John Maundevile dit : « Et dans un autre Yle ben peuple qui han gret Eres et long, qui pende jusqu’aux genoux », et Pline, lib, iv. c. 13 : « In quibus nuda alioquin corpora praegrandes ipsorum aures tota contegunt. » Strabon les appelle ἐνωτόκοιτοι ». Isidore les appelle Panotii. ↩︎
550:9 « Ceux dont les oreilles pendent jusqu’aux lèvres. » ↩︎
550:10 ‘Les Visages de Fer.’ ↩︎
551:1 ‘Le unipied.’ ↩︎
551:2 Les Kirrhades d’Arrien : nom général des tribus sauvages vivant dans les bois et les montagnes ↩︎
551:3 Dit par le commentateur qu’ils sont mi-tigres mi-hommes. ↩︎
551:4 Le royaume semble avoir correspondu à la plus grande partie de Berar et de Khandesh. ↩︎
551:5 La recension du Bengale a des Kishikas et les place à la fois au sud et au nord. ↩︎
551:6 Le peuple de Mysore. ↩︎
551:7 « Il y a deux Matsyas, dont l’un, selon le Yantra Samráj, est identifiable à Jeypoor. Dans le Digvijaya de Nakula, il soumet les Matsyas plus à l’ouest, ou Gujerat. » WILSON’S Vishnu Purána, Vol. II. 158. Le Dr Hall observe : « Dans le Mahábhárata Sabhá-parwan, 1105 et 1108, il est fait mention du roi de Matsya et des Aparamatsyas ; et, en 1082, les Matsyas figurent comme un peuple oriental. Ils sont placés parmi les nations du sud dans le Rámáyana Kishkindhá-kánda, XLI., II, tandis que la recension du Bengale, Kishkindhá-kánda, XLlV., 12, les situe dans le nord. ↩︎
551:8 Les Kalingas étaient le peuple de la partie supérieure de la côte de Coromandel, bien connu, dans les traditions de l’archipel oriental, sous le nom de Kling. Ptolémée a une ville dans cette partie, appelée Caliga ; et Pline Calingae proximi mari. " WILSON’S Vishnu Purána, Vol. II. l56, Note. ↩︎
551:9 Les Kaus’ikas ne semblent pas identifiables. ↩︎
551:10 Les Andhras occupaient probablement le Telingana moderne. ↩︎
551:11 Les Pundras ont déjà été mentionnés dans le Chant XL. ↩︎
551:12 Les habitants de la partie inférieure de la côte de Coromandel ; ainsi appelés, d’après eux, Cholamandala. ↩︎
551:13 Un peuple du Deccan. ↩︎
551:14 Les Keralas étaient le peuple du Malabar proprement dit. ↩︎
552:1 Terme générique désignant les personnes parlant une langue autre que le sanskrit et ne se conformant pas aux institutions hindoues habituelles. ↩︎
552:2 « Pulinda s’applique à toute tribu sauvage ou barbare. Ceux nommés ici appartiennent aux peuples des déserts bordant l’Indus ; mais on rencontre des Pulindas dans de nombreux autres endroits, notamment dans les montagnes et les forêts de l’Inde centrale, repaires des Bheels et des Gonds. Ainsi, Ptolémée situe les Pulindas le long des rives de la Narmadá, jusqu’aux frontières du Larice, le Látá ou Lár des Hindous, le Khandesh et une partie du Gujerat. » WILSON’S Vishnu Purána, vol. II. 159, note. ↩︎
552:3 Les S’úrasenas étaient les habitants de Mathurá, les Suraseni d’Arrien. ↩︎
552:4 Ces Mardi des Grecs et les deux tribus précédentes semblent avoir habité dans le nord-ouest de l’Hindoustan. ↩︎
552:5 On dit que les Kámbojas sont le peuple d’Arachosie. Ils sont toujours mentionnés avec les tribus du nord-ouest. ↩︎
552:6 « Le terme Yavanas, bien que, plus tard, appliqué aux musulmans, désignait autrefois les Grecs… Les Grecs étaient connus dans toute l’Asie occidentale sous le terme Yavan, ou Ion, Ιάονες ; le पवन des hindous… Que les Grecs macédoniens ou bactriens étaient le plus souvent visés est probable non seulement en raison de leur position et de leurs relations avec l’Inde, mais aussi du fait qu’ils étaient généralement nommés en concordance avec les tribus du nord-ouest, Kámbojas, Daradas, Páradas, Báhlíkas, S’akas, etc., dans le Rámáyana, le Mahábhárata, les Puránas, le Manu, et dans divers poèmes et pièces de théâtre. » WILSON’S Vishnu Purána Vol. II. p. 181, Note. ↩︎
552:7 Ces peuples, les Sakai et les Sacae des écrivains classiques, les Indo-Scythes de Ptolémée, s’étendaient, vers le début de notre ère, le long de l’ouest de l’Inde, depuis l’Hindu Kosh jusqu’aux embouchures de l’Indus. ↩︎
552:8 Le passage correspondant dans la recension du Bengale présente au lieu de Varadas Daradas les Dards ou habitants du Dardistan moderne le long du cours de l’Indus, au-dessus de l’Himalaya, juste avant qu’il ne descende vers l’Inde. ↩︎
556:* D’après le mot là-bas, il semblerait que la prière doit être répétée au lever du soleil. ↩︎
556:1 Le créateur du monde et le premier de la triade hindoue. ↩︎
556:2 Celui qui imprègne tous les êtres ; ou le deuxième de la triade hindoue qui préserve le monde. ↩︎
556:3 Le dispensateur de bénédictions ; le troisième de la triade hindoue et le destructeur du monde ↩︎
556:4 Un nom du Dieu de la Guerre ; également celui qui pousse les sens à l’action. ↩︎
556:5 Le seigneur des créatures; ou le Dieu des sacrifices. ↩︎
556:6 Un nom du Roi des Dieux ; également tout-puissant. ↩︎
556:7 Le donateur de richesse. Un nom du Dieu des richesses. ↩︎
556:8 Celui qui pousse directement les facultés mentales à l’action. ↩︎
556:9 Celui qui modère les sens, également le Dieu des régions des morts. ↩︎
556:10 Celui qui produit du nectar (amrita) ou celui qui est toujours possédé par la lumière ; ou celui avec Umá (Ardhanárís’vara). ↩︎
556:11 Les noms ou esprits des ancêtres disparus. ↩︎
556:12 Nom d’une classe de huit dieux, également riches. ↩︎
557:1 Ceux qui doivent être servis par les Yogis ; ou une classe de Dieux appelés Sádhyas. ↩︎
557:2 Les deux médecins des Dieux : ou ceux qui imprègnent tous les êtres. ↩︎
557:3 Ceux qui sont immortels; ou une classe de dieux au nombre de quarante-neuf. ↩︎
557:4 Omniscient ; ou le premier roi du monde. ↩︎
557:5 Celui qui bouge ; la vie ; ou le Dieu du vent. ↩︎
557:6 Le Dieu du feu. ↩︎
557:7 Seigneur des créatures. ↩︎
557:8 Celui qui prolonge nos vies. ↩︎
557:9 La cause matérielle de la connaissance et des saisons. ↩︎
557:10 Celui qui brille. Le dispensateur de lumière. ↩︎
557:11 L’hymne intitulé Ádityahridaya commence à partir de ce verset et les mots, tu es, sont compris au début de ce verset. ↩︎
557:12 Celui qui jouit de tous les objets (agréables) ; Le fils d’Aditi, le seigneur du disque solaire. ↩︎
557:13 Celui qui crée le monde, c’est-à-dire qui dote les êtres de vie ou d’âme, et par ses rayons provoque la pluie et produit ainsi du maïs. ↩︎
557:14 Celui qui pousse le monde à l’action ou met le monde en mouvement, qui est omniprésent. ↩︎
557:15 Celui qui marche dans le ciel; ou qui imprègne l’âme. ↩︎
557:16 Celui qui nourrit le monde, c’est-à-dire celui qui le soutient. ↩︎
557:17 Celui qui a des rayons (Gabhasti) ou celui qui est possédé par la déesse omniprésente Lakshmí. ↩︎
557:18 Quelqu’un qui ressemble à de l’or. ↩︎
557:19 Celui qui est resplendissant ou qui donne de la lumière à d’autres objets. ↩︎
557:20 Celui dont la semence (Retas) est l’or; ou le vif-argent, la cause matérielle de l’or. ↩︎
557:21 Celui qui est la cause du jour. ↩︎
557:22 Celui dont les chevaux sont de couleur fauve; ou celui qui envahit tout l’espace ou les quartiers. ↩︎
557:23 Celui dont la connaissance est illimitée ou qui a mille rayons. ↩︎
557:24 Celui qui pousse les sept (Pránas) qui sont les deux yeux, les deux oreilles, les narines et l’organe de la parole, ou dont le char est tiré par sept chevaux. ↩︎
557:25 Voir Gabhastimán. ↩︎
557:26 Celui qui détruit les ténèbres ou l’ignorance. ↩︎
557:27 Celui de qui viennent nos bénédictions ou les jouissances du Paradis. ↩︎
557:28 L’architecte des dieux ; ou celui qui atténue les misères de notre naissance et de notre mort. ↩︎
557:29 Celui qui donne la vie au monde sans vie. ↩︎
557:30 Celui qui imprègne les mondes internes et externes ; ou celui qui est resplendissant. ↩︎
557:31 Celui qui est identifié à la triade hindoue, c’est-à-dire le créateur (Brahmá), le soutien (Vishnu) et le destructeur (S’iva) ↩︎
557:32 Froid ou de bonne nature. On l’appelle ainsi parce qu’il apaise les trois sortes de douleur. ↩︎
557:33 Celui qui est le seigneur de tous. ↩︎
557:34 Vidéo Divákara. ↩︎
557:35 Celui qui enseigne à Brahma et aux autres les Védas. ↩︎
557:36 Celui de qui provient Rudra le destructeur ou le troisième de la triade hindoue. ↩︎
557:37 Celui qui est connaissable à travers Aditi, c’est-à-dire l’éternel Brahmavidyá. ↩︎
557:38 Grand bonheur ou le ciel ↩︎
557:39 Le destructeur du froid ou de la stupidité. ↩︎
557:40 Le Seigneur du ciel. ↩︎
557:41 Vidéo Timironmathana. ↩︎
557:42 Celui qui est connu à travers les Upanishads. ↩︎
558:1 Celui qui est la cause de fortes pluies. ↩︎
558:2 Celui qui est ami du bien, ou qui est la cause de l’eau. ↩︎
558:3 Celui qui se déplace dans l’orbite solaire. ↩︎
558:4 Celui qui détermine la création du monde; ou qui est possédé par la chaleur. ↩︎
558:5 Celui qui a une masse de rayons; ou qui a Kaustubha et d’autres pierres précieuses comme ornements. ↩︎
558:6 Celui qui pousse tout le monde à l’action ; ou qui est de couleur jaune. ↩︎
558:7 Celui qui est le destructeur de tous. ↩︎
558:8 Celui qui est omniscient ; ou un poète. ↩︎
558:9 Celui qui est identifié au monde entier. ↩︎
558:10 Celui qui est de forme énorme. ↩︎
558:11 Celui qui plaît à tous en donnant de la nourriture; ou qui est de couleur rouge. ↩︎
558:12 Celui qui est la cause du monde entier. ↩︎
558:13 Celui qui protège le monde entier. ↩︎
558:14 Le plus glorieux de tous ceux qui sont glorieux. ↩︎
558:15 Celui qui est identique aux douze mois. ↩︎
558:16 Celui qui donne la victoire sur tous les mondes à ceux qui lui sont fidèlement dévoués ; ou le portier de Brahma, nommé Jaya. ↩︎
558:17 Celui qui est identique à la bénédiction qui peut être obtenue en conquérant tous les mondes ; ou au porteur de Brahma nommé Jayabhadra. ↩︎
558:18 Celui qui a Hanuman comme moyen de transport. ↩︎
558:19 Celui qui contrôle les sens; ou qui est furieux contre ceux qui ne sont pas ses dévots. ↩︎
558:20 Celui qui est libre dans le mouvement des sens ; ou qui pousse tous les êtres à l’action. ↩︎
558:21 Celui qui peut être connu à travers le Pranava (le mystique Om-kára.) ↩︎
558:22 Celui qui est la connaissance de Brahma. ↩︎
558:23 Celui qui dévore toutes choses. ↩︎
558:24 Celui qui est le destructeur de toutes les douleurs, de l’amour et de la haine, causes de la douleur, et de l’ignorance qui est la cause de l’amour et de la haine. ↩︎
558:25 Celui qui est la félicité; ou le moteur. ↩︎
558:26 Celui qui détruit l’ignorance et ses effets. ↩︎
558:27 Celui qui fait toutes les actions. ↩︎
558:28 Celui qui contemple l’univers; qui est témoin des bonnes et des mauvaises actions. ↩︎
558:29 Sacrifice des cinq feux sensuels. ↩︎
560:1 Selon Ápastamba (dit le commentateur) il aurait dû être placé sur le nez : cela a donc dû être fait en conformité avec certains autres Sútras. ↩︎
560:2 Une classe de huit dieux. ↩︎
560:3 Une classe de onze dieux appelés Rudras. ↩︎
560 : 4 Nommé Viryaván. ↩︎
560:5 Une classe de dévots divins nommés Sádhyas. ↩︎
561:1 Celui qui réside dans l’eau. ↩︎
561:2 La troisième incarnation de Vishnu, qui portait la terre sur sa défense. ↩︎
561:3 Celui dont les armées sont partout. ↩︎
561:4 Celui qui contrôle les sens. ↩︎
561:5 Celui qui réside dans le cœur, ou qui est plein, ou qui pénètre tout. ↩︎
561:6 Vámana, ou l’incarnation naine de Vishnu. ↩︎
561:7 Le tueur de Madhu, un démon. ↩︎
561:8 Celui du nombril duquel jaillit le lotus d’où Brahma est né. ↩︎
561:9 Celui qui a mille cornes. Les cornes sont ici les Sákhás du Sáma-veda. ↩︎
561:10 Celui qui a cent têtes. Les têtes sont ici censées consacrer cent commandements des Védas. ↩︎
561:11 Les Siddhas sont ceux qui ont déjà atteint le sommet de leurs désirs. ↩︎
561:12 Les Sádhyas sont ceux qui tentent encore d’atteindre le sommet. ↩︎
561:13 Une syllabe mystique prononcée dans les Mantras. ↩︎
561:14 Une syllabe mystique composée des lettres अ उ म qui désignent respectivement Brahmá, Vishnu et S’iva. ↩︎
561:15 Une classe de dieux divins. ↩︎
561:16 Les Sanskáras sont ces écrits sacrés à travers lesquels les commandements et les interdictions divines sont connus. ↩︎
562:1 Bali. un démon que Vámana a confiné à Pátála. ↩︎
562:2 Vishnu, le deuxième de la triade hindoue. ↩︎
562:3 Krishna, (de couleur noire) l’une des dix incarnations de Vishnu. ↩︎
564:1 A. Weber, Akademische Vorlesungen, p. 181. ↩︎
564 : 2 Systema brahmanicum, liturgicum, mythologicum, civile, exmonumentis Indicis, etc. ↩︎
565:1 Non seulement les races de l’Inde l’ont traduit ou résumé, mais les nations étrangères se l’ont approprié en tout ou en partie, la Perse, Java et le Japon lui-même. ↩︎
566:1 Au troisième siècle avant J.-C. ↩︎