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Louange à Válmíki, [2] oiseau au chant charmant, [3]
Qui monte sur les plus sublimes rameaux de la poésie,
Et chante doucement avec un accent clair et fort
Ráma, oui Ráma, dans son règne immortel.
Là où respire l’homme peut écouter la tension
Qui coule en musique de la langue de Válmíki,
Ni sentir ses pieds atteindre le chemin du bonheur
Quand la gloire de Rama est chantée par le saint !
Le ruisseau Rámáyan quitte sa source sacrée
Le monde entier, libéré du péché et de la souillure. 1b
Le Prince des Ermites est la monture parentale,
Le seigneur Ráma est la mer chérie.
Gloire à celui dont la renommée est toujours brillante !
Gloire à lui, le saint fils de Prachetas 2b !
Dont les lèvres pures s’imprègnent d’un plaisir toujours nouveau
La mer de nectar des actes accomplis par Ráma.
Salut, archi-ascète, pieux, bon et bienveillant !
Salut, Saint Válmíki, seigneur de toute tradition !
Salut, saint Ermite, calme et pur d’esprit !
Salut, Premier des Bardes, Válmíki, salut encore une fois !
1:1 Les manuscrits varient considérablement dans ces strophes d’invocation : de nombreux vers sont généralement préfixés, dans lesquels non seulement le poète, mais aussi ceux qui jouent les rôles principaux du poème sont panégyrisés. Il est évident qu’ils ne sont pas de l’auteur du Rámáyan lui-même. ↩︎
1:2 ‘Válmíki était le fils de Varuna, le régent des eaux, dont l’un des noms est Prachetas. Selon l’Adhyátmá Rámáyana, le sage, bien que Brahmane de naissance, fréquentait les forestiers et les brigands. Attaquant un jour les sept Rishis, ils le remontrèrent avec succès et lui enseignèrent le mantra de Ráma inversé, ou Mará, Mará, dont la répétition inaudible le rendit immobile pendant des milliers d’années. De sorte que lorsque les sages retournèrent au même endroit, ils le trouvèrent toujours là, transformé en valmik ou fourmilière par les nids de termites, d’où son nom de Válmíki.’
WILSON. Spécimens du théâtre hindou, vol. I. p. 313.
On dit que Válmíki menait une vie solitaire dans les bois : on l’appelle à la fois muni et rishi. Le premier mot désigne à proprement parler un anachorète ou un ermite ; le second se réfère principalement à la sagesse. Les deux mots sont fréquemment utilisés indifféremment et peuvent être tous deux traduits par le latin cates, dans son sens le plus ancien de voyant. Válmíki était à la fois poète et voyant, car on dit qu’il chantait les exploits de Ráma grâce à une intuition divine plutôt qu’à une connaissance naturellement acquise. ↩︎
1:3 Littéralement, Kokila, le Koil, ou Coucou indien. Schlegel traduit par « luscinium ». ↩︎