I. 129. sakhiyo, ham hûn bhâî vâlamâs’î
CHER ami, j’ai hâte de rencontrer mon Bien-Aimé ! Ma jeunesse est fleurie, et la douleur de la séparation d’avec Lui trouble mon cœur.
J’erre encore dans les allées de la connaissance sans but, mais j’ai reçu Sa nouvelle dans ces allées de la connaissance.
J’ai reçu une lettre de mon Bien-Aimé : dans cette lettre se trouve un message inexprimable, et maintenant ma peur de la mort est abolie.
Kabîr dit : « Ô mon ami bien-aimé ! J’ai reçu en cadeau l’Immortel. »
[p. 98]
I. 130. sâîn vin dard kareje hoy
Quand je suis séparé de mon Bien-aimé, mon cœur est plein de misère : je n’ai pas de consolation pendant le jour, je n’ai pas de sommeil pendant la nuit. A qui dirai-je ma douleur ?
La nuit est noire, les heures s’écoulent, car mon Seigneur est absent, je sursaute et tremble de peur.
Kabîr dit : « Écoute, mon ami ! Il n’y a pas d’autre satisfaction que dans la rencontre avec le Bien-Aimé. »
I. 122. kaum muralî s’abd s’un ânand bhayo
QUELLE est cette flûte dont la musique me fait vibrer de joie ?
La flamme brûle sans lampe ;
Les fleurs de lotus sans racine ; [p. 99]
Les fleurs fleurissent en grappes;
L’oiseau de lune est dévoué à la lune ;
De tout son cœur, l’oiseau de pluie aspire à l’averse de pluie ;
Mais sur l’amour de qui l’Amant concentre-t-il toute sa vie ?
I. 112. s’untâ nahî dhun kî khabar
N’avez-vous pas entendu l’air que joue la Musique sans percussion ? Au milieu de la chambre, la harpe de la joie est jouée doucement et doucement ; et où est le besoin d’aller dehors pour l’entendre ?
Si vous n’avez pas bu du nectar de cet Amour Unique, à quoi bon vous purger de toutes les taches ?
Le Kazi recherche les mots du Coran et instruit les autres : [p. 100] mais si son cœur n’est pas imprégné de cet amour, à quoi cela sert-il, même s’il est un enseignant des hommes ?
Le Yogi teint ses vêtements en rouge : mais s’il ne connaît rien de cette couleur d’amour, à quoi sert-il que ses vêtements soient teints ?
Kabîr dit : « Que je sois dans le temple ou sur le balcon, dans le camp ou dans le jardin fleuri, je vous le dis en vérité, à chaque instant mon Seigneur prend plaisir en moi. »
I. 73. bhakti kâ mârag jhînâ re
SLUTIL est le chemin de l’amour !
Là, il n’y a ni demande ni non-demande,
Là on se perd à ses pieds,
Là, on est plongé dans la joie de la recherche : plongé dans les profondeurs de l’amour comme le poisson dans l’eau. [p. 101]
L’amant n’hésite jamais à offrir sa tête pour le service de son Seigneur.
Kabîr déclare le secret de cet amour.
I. 68. bhâi kôî satguru sant kahâwaî
Il est le véritable Sadhu, qui peut révéler la forme du Sans Forme à la vision de ces yeux :
Qui enseigne la voie simple pour L’atteindre, qui est autre que les rites ou les cérémonies :
Qui ne vous fait pas fermer les portes, retenir le souffle et renoncer au monde :
Qui vous fait percevoir l’Esprit Suprême partout où le mental s’attache :
Qui vous apprend à être tranquille au milieu de toutes vos activités.
Toujours immergé dans la félicité, n’ayant aucune peur dans son esprit, il garde l’esprit d’union [p. 102] au milieu de tous les plaisirs.
La demeure infinie de l’Être Infini est partout : dans la terre, l’eau, le ciel et l’air :
Ferme comme la foudre, le siège du chercheur est établi au-dessus du vide.
Celui qui est à l’intérieur est à l’extérieur : je le vois et personne d’autre.
I. 66. sâdho, s’abd sâdhnâ kîjai
RECEVEZ cette Parole d’où jaillit l’Univers !
Ce mot est le Guru, je l’ai entendu et je suis devenu son disciple.
Combien y en a-t-il qui connaissent la signification de ce mot ?
Ô Sadhu, pratique cette Parole !
Les Védas et les Puranas le proclament,
Le monde est établi là-dedans, [p. 103]
Les Rishis et les dévots en parlent :
Mais personne ne connaît le mystère de la Parole.
Le maître de maison quitte sa maison quand il l’entend,
L’ascète revient à l’amour quand il l’entend,
Les Six Philosophies l’exposent,
L’Esprit de Renonce pointe vers cette Parole,
De ce Verbe est née la forme du monde,
Cette Parole révèle tout.
Kabîr dit : « Mais qui sait d’où vient la Parole ? »
I. 63. pîle pyâlâ, ho matwâlâ
Videz la coupe ! Ô soyez enivrés !
Buvez le nectar divin de Son Nom !
Kabîr dit : « Écoute-moi, cher Sadhu ! [p. 104]
De la plante du pied jusqu’au sommet de la tête, cet esprit est rempli de poison.
I. 52. khasm na cînhai bâwari
Ô HOMME, si tu ne connais pas ton propre Seigneur, de quoi es-tu si fier ?
Laisse ton intelligence de côté : de simples mots ne t’uniront jamais à Lui.
Ne te trompe pas toi-même avec le témoignage des Écritures.
L’amour est autre chose que cela, et celui qui l’a cherché l’a vraiment trouvé.
I. 56. sukh sindh kî sair kâ
La saveur de l’errance dans l’océan de la vie immortelle m’a débarrassé de toutes mes demandes : [p. 105]
Comme l’arbre est dans la graine, ainsi toutes les maladies sont dans cette demande.