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Vous êtes lié par un accord
À l’âme des créatures devant toi,
C’est pourquoi ils sont soumis à votre domination,
Et l’âme de chacun est cachée en toi.
Au milieu du monde, tu es le noyau,
Le centre du monde.
. . . Le monde de la raison et de l’esprit est votre fortune,
La terre et les cieux sont vos vêtements.
. . Vos pouvoirs naturels sont au nombre de dix mille
Transcender les limites et les calculs.
« Je » et « tu » ne sont que des treillis,
Dans les niches d’une lampe,
À travers lequel brille la Lumière Unique.
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« Je » et « tu » sont le voile
Entre ciel et terre;
Soulevez ce voile et vous verrez
Fini le lien des sectes et des croyances.
Quand « je » et « tu » n’existent pas,
Qu’est-ce qu’une mosquée, qu’est-ce qu’une synagogue ?
Qu’est-ce que le Temple du Feu ?
RÉPÉTER une action plusieurs fois
Et vous le maîtrisez;
L’habitude crée les dispositions
Comme les fruits deviennent mûrs avec le temps.
C’est par la pratique que l’homme apprend un métier,
Par habitude, il rassemble ses pensées.
Souviens-toi du dernier jour
Toutes vos habitudes et actions
Sera clairement vu,
Pour le vêtement du corps
Sera dépouillé. Et la forme laissée
Reflètera vos vices et vos vertus,
Comme les objets se reflètent dans l’eau pure.
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De nouveau, vos dispositions seront incarnées,
Se manifeste sous forme de lumières et de feux ;
Car toutes les limitations phénoménales seront supprimées.
Vous qui êtes purs de toute forme terrestre,
Illuminé par la Vérité,
Apparaîtra tout cœur,
De ton amour inoxydable.
Alors tu seras possédé par l’ivresse,
Dispersant dans la confusion les deux mondes.
S’il n’y avait pas de balayeurs dans le monde
Le monde serait enseveli sous la poussière.
Pour devenir un serviteur fidèle,
Cultivez la foi et la sincérité,
Renouvelez votre croyance à chaque instant
Tandis que l’incrédulité habite dans votre cœur.
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Abandonnez le désir d’être vu des hommes,
Jetez la robe à patchs bleus
Du derviche
Et attache-le à la ceinture du mage.
Soyez un croyant, soyez un croyant, soyez un croyant !
S’Il répand sa lumière sur vous,
Vous devenez proche de Lui
Et loin de ta propre existence.
Car par la proximité de Lui
Vous devenez loin de vous-même.
Quel profit en tirez-vous ?
Dans ton existence inexistante ?
VERTU et équité,
Courage et tempérance,
Sont les quatre qualités du sage.
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Il n’est pas trop rusé ni idiot,
Ses appétits sont sous contrôle,
Il est libre de ramper et de se vanter,
Et de la témérité et de la lâcheté.
Toutes les vertus se situent entre
Excès et défaut,
Un chemin étroit entre
L’abîme sans fond de l’enfer,
Fine et tranchante comme une lame d’épée,
Qui ne permet pas de s’attarder
Ou se retourner.
L’équilibre est le sommet de la perfection,
Devenir comme une simple essence.
Comme les rayons du soleil
Brille sur la terre,
Ainsi, la Lumière du Monde Spirituel
Brille de mille feux sur lui
Qui a atteint cet équilibre.
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Le prophète, resplendissant dans sa perfection,
C’est comme la lumière vive du soleil,
Et le saint, cachant sa sainteté,
C’est comme la lumière tamisée de la lune.
Par la communion, le saint
Est intime avec le prophète,
Et trouvant l’entrée de cette chambre secrète,
Il aime et est aimé par la Vérité.
Les deux mondes ont produit l’âme d’Adam,
Qui, bien que premier dans la pensée, a été créé en dernier.
Dans l’homme se révèle la cause finale,
Car il n’y a personne au-delà de lui.
Ô premiers, qui êtes aussi la substance des derniers !
Ô cachés, qui êtes aussi l’essence du manifeste !
Toi qui jour et nuit t’interroges sur toi-même,
Ne pense plus à toi,
Car le but d’une telle pensée est la confusion.
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Les cieux et les étoiles
Au moment fixé disparaîtra.
Une vague frappera la terre,
Et voilà qu’il disparaît.
Seule la Vérité restera immuable.
Et toi à ce moment-là,
En passant de cette vie de rêve,
Avec soi-même abandonné,
Sera un avec le Bien-Aimé.
Oh ! Maître, réfléchis à ton arrivée et à ton départ,
Et les mille existences qui s’offrent à vous !
LISEZ l’écriture sur votre cœur,
Et tu comprendras tout ce que tu désires,
Car le jour où il pétrit l’argile,
Il a écrit sur ton cœur, par grâce, la foi.
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Malgré son héritage,
L’homme parfait est un esclave
Et fait le travail d’un esclave.
La loi est son vêtement extérieur,
Bien que son chemin intérieur soit le chemin mystique.
Il est célèbre pour ses connaissances et son dévouement,
Mais il est loin de tout cela,
Car il est absorbé dans la contemplation de l’Un.
. . . Quand son pèlerinage sera terminé
Il reçoit la couronne de Califat.