Troisième leçon. Les quatre conditions requises | Page de titre | Cinquième conférence. La mort contre sa volonté |
QUATRIÈME LEÇON. IMPURETÉ.
Tu ne peux prolonger ta vie [^90], alors ne sois pas négligent ; tu es hors de portée de la vieillesse. Réfléchis à ceci : quelle protection obtiendront les négligents qui tuent des êtres vivants et ne se dépensent pas ? (1)
Les hommes qui, adhérant à de mauvais principes, acquièrent des richesses par de mauvaises actions, les perdront, tombant dans les pièges (de leurs passions) et étant retenus captifs par leur haine. (2)
De même que le cambrioleur [1] surpris dans la brèche du mur périt par l’œuvre que le pécheur lui-même a exécutée, de même les gens dans cette vie et dans la suivante ne peuvent échapper à l’effet de leurs propres actions. (3)
Si un homme vivant dans le Samsâra accomplit une action pour le bien de quelqu’un d’autre, ou une action dont lui-même [ p. 19 ] profite également, alors, au moment de récolter le fruit de ses actions, ses relations n’agiront pas comme de vraies relations (c’est-à-dire ne viendront pas à son secours). (4)
La richesse ne protégera pas un homme négligent, ni dans ce monde ni dans l’autre. Bien qu’il ait vu le bon chemin, il ne le voit pas, comme quelqu’un dans l’obscurité dont la lampe s’éteint soudainement. (5)
Même si d’autres dorment, sois éveillé ! Tel un homme sage, ne fais confiance à personne, mais sois toujours sur le qui-vive ; car le temps est dangereux et le corps faible. Sois toujours vigilant comme un oiseau Bhârunda [2] ! (6)
Un moine doit marcher prudemment (c’est-à-dire dans sa vie), considérant que tout est un piège pour lui. Il doit d’abord prendre soin de sa vie jusqu’à ce qu’il atteigne l’objectif (c’est-à-dire l’illumination), puis la mépriser et anéantir ses péchés. (7)
En conquérant sa volonté, (un moine) atteint la libération, tel un cheval bien dressé et harnaché (qui part au combat). Soyez vigilants dans votre jeunesse ; car ainsi un moine obtient rapidement la libération. (8)
« S’il ne l’obtient pas (la victoire sur sa volonté) tôt, il l’obtiendra plus tard » ; un tel raisonnement [3] présuppose l’éternité de la vie humaine. Mais un tel homme désespère lorsque sa vie touche à sa fin et que la dissolution de son corps approche. (9)
On ne peut pas arriver rapidement au discernement ; il faut donc s’efforcer, s’abstenir des plaisirs, comprendre le monde, être impartial comme un sage, et se garder soi-même : (ainsi) ne jamais être négligent. (10)
Un Sramana qui supprime sans cesse les effets de l’illusion et se contrôle sera affecté de manière brutale par les choses extérieures ; mais un moine ne devrait pas les haïr dans son esprit. (11)
Les choses extérieures affaiblissent l’intellect et séduisent beaucoup de gens ; éloignez-les donc de votre esprit. Éloignez-vous de l’illusion, chassez l’orgueil, ne pratiquez pas la tromperie, renoncez à la cupidité. (12)
Les hérétiques, impurs et vaniteux, sont toujours sujets à l’amour et à la haine, et sont entièrement sous l’influence (de leurs passions). Les méprisant comme des hommes impies, aspirez aux vertus jusqu’à la fin de votre vie. (13)
Ainsi je dis.
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18:1 Une expression similaire est utilisée dans Sûtrakritâṅga I, 2, 2, 21. ↩︎
18:2 Dêvêndra relate deux histoires de cambrioleurs, dont l’une est censée être évoquée dans le texte. Voici comment cela se passe. Un cambrioleur est surpris, dans la brèche qu’il a creusée, par le propriétaire de la maison, qui le saisit par les pieds qui dépassent de la brèche. Mais le compagnon du cambrioleur tente de le tirer de l’autre côté du mur. Dans cette position, il est écrasé par la partie supérieure du mur qui s’effondre. ↩︎
19:1 Chacun de ces oiseaux a deux cous et trois pattes. ↩︎