XIII.
Il y avait treize boîtes à quêtes en forme de corne, treize tables et treize prosternations lors du service du Temple. Ceux qui appartenaient aux maisons de Rabbi Gamliel et de Rabbi Chananiah, le président des prêtres, s’inclinaient quatorze fois. Cette prosternation supplémentaire était dirigée vers le quartier du bois, en raison d’une tradition héritée de leurs ancêtres selon laquelle l’Arche d’Alliance était cachée à cet endroit. L’origine de cette tradition était la suivante : un prêtre, occupé un jour près du bois, remarqua qu’une partie du plâtre différait du reste. Il alla prévenir ses compagnons, mais mourut avant d’avoir eu le temps de raconter sa découverte. Ainsi, il fut établi avec certitude que l’Arche était cachée à cet endroit.
Shekalim, chap. 3, hal. i.
[ p. 132 ]
Il est plus que probable que le Chananias mentionné ci-dessus soit la personne mentionnée dans les Actes, chap. xxiii. 2, comme étant « le grand prêtre Ananias ». Pour la tradition concernant l’Arche, voir aussi 2 Macc. ii. 4, 5.
Il y avait treize troncs en forme de corne dans le Temple, sur lesquels étaient inscrits les sicles neufs, les sicles anciens, les offrandes de tourterelles, les offrandes de pigeonneaux, le bois de chauffage, les contributions pour Galbanus, l’or pour le propitiatoire ; et six troncs étaient inscrits pour les contributions volontaires. Les sicles neufs correspondaient à l’année en cours, les sicles anciens à l’année écoulée.
Yoma, fol. 55, col. 2.
Un jour, à cause d’une sécheresse prolongée, Rabbi Éliézer proclama treize jeûnes publics, mais aucune pluie ne tomba. À la fin du dernier jeûne, alors que la congrégation quittait la synagogue, il s’écria : « Avez-vous donc préparé des tombeaux ? » Sur ce, tout le peuple poussa des cris amers, et la pluie tomba aussitôt.
Taanith, fol. 25, col. 2.
Un garçon de treize ans est tenu d’observer intégralement le jeûne habituel, c’est-à-dire toute la journée. Une fille est tenue de le faire dès l’âge de douze ans. Rachi en donne la raison : un garçon est censé être plus faible qu’une fille en raison de l’effet énervant des études.
Kethuboth, fol. 5, col. 1.
Un pauvre homme vint un jour trouver Rava et mendia un repas. « De quoi dînes-tu habituellement ? » demanda Rava. « De volaille farcie et de vin vieux », répondit-il. « Quoi ! » demanda Rava, « ne te soucies-tu pas d’être si pesant pour la communauté ? » Il répondit : « Je ne mange rien qui leur appartienne, seulement ce que le Seigneur donne. » Comme on nous l’enseigne (Psaume 14:15), « Les yeux de tous s’attendent à toi, et tu leur donnes leur nourriture en son temps. » Il n’est pas dit en son temps, car nous apprenons ainsi que Dieu pourvoit aux besoins de chacun en son temps. » Pendant qu’ils parlaient ainsi, entra la sœur de Rava, qui ne l’avait pas vu depuis treize ans, et elle lui apporta en cadeau une volaille farcie et du vin vieux. Rava s’étonna de la coïncidence et, se tournant vers son pauvre visiteur, dit : « Je te demande pardon, ami ; lève-toi, je t’en prie, et mange. »
Ibid., fol. 67, col. 2.
[ p. 133 ]
La circoncision est si grande que treize alliances furent conclues à son sujet. Tosafoth dit que cette alliance est mentionnée treize fois dans le chapitre sur la circoncision.
Nedarim, fol. P, col. 2.
Rabbi (le Saint) dit que les souffrances doivent être supportées avec résignation. Lui-même les a supportées avec soumission pendant treize ans ; pendant six ans, il a souffert de lithiase, et pendant sept ans de stomatite (ou, comme certains le disent, six ans pour la première et sept pour la seconde). Ses gémissements ont été entendus à cinq kilomètres à la ronde.
Bava Metzia, fol. 85, col. 1.
Les rabbins ont enseigné treize choses concernant le petit-déjeuner (morsel) : il neutralise les effets de la chaleur, du froid ou du courant d’air ; il protège des démons malins ; il rend sage le simple en gardant l’esprit en bonne santé ; il permet à un homme de s’en sortir indemne d’une enquête judiciaire ; il le qualifie à la fois pour apprendre et pour enseigner la loi ; il fait de lui une personne écoutée avec enthousiasme, lui donne une mémoire rétentive, etc.
Ibid., fol. 107, col. 2.
La terre d’Israël sera désormais divisée entre treize tribus, et non plus, comme au début, entre douze.
Bava Bathra, fol. 122, col. 1.
Rabbi Abhu complimenta un jour Rav Saphra devant les Minim en le désignant comme un homme distingué par son érudition, ce qui les conduisit à l’exempter de tribut pendant treize ans. Or, ces Minim interrogeèrent un jour Saphra sur ce qui est écrit dans Amos iii. 2 : « Vous êtes les seuls que j’ai connus de toutes les familles de la terre ; c’est pourquoi je vous punirai pour toutes vos iniquités. » « Vous dites que vous êtes les amis de Dieu, mais quand quelqu’un a un ami, déverse-t-il sa colère sur lui ? » À cela, Rav Saphra ne répondit pas. Ils lui passèrent alors une corde au cou et le tourmentèrent. Alors qu’il était dans cette triste situation, Rabbi Abhu s’approcha et demanda pourquoi ils le tourmentaient ainsi. À cela, ils répondirent : « Ne nous as-tu pas dit que c’était un homme très érudit, et qu’il ne sait même pas expliquer un texte des Écritures ? » « Si, je l’ai dit », répondit Rabbi Abhu ; « Il est un adepte du Talmud seulement, mais pas des Écritures. » « Tu connais les Écritures », répondirent-ils, « et pourquoi ne devrait-il pas les connaître aussi ? » « J’ai des rapports quotidiens avec toi », dit le rabbin, « et je suis donc obligé d’étudier les Écritures, mais lui, n’ayant pas de rapports avec toi, n’a pas besoin de s’en soucier et ne s’en soucie pas du tout. »
Avodah Zarah, fol. 4, col. 1.
Afin de bien comprendre les raisons pour lesquelles Rabbi Abhu voudrait excuser Rav Saphra de ne se soucier aucunement des Écritures, il convient de lire certains passages des deux Talmuds qui, dans le style métaphorique habituel des rabbins, exposent les mérites respectifs de l’Écriture et de la Tradition. Les trois fois trois du Sophrim (chap. 15), où l’Écriture est comparée à l’eau, la Mishna au vin et la Guemara au vin chaud, et celui où l’Écriture est comparée au sel, la Mishna au poivre et la Guemara aux épices, etc., sont trop connus pour nécessiter plus qu’une brève mention ; en revanche, l’exposé de Zacharie VIII, 10, donné dans TB Chaggigah, fol. 10, col. Français 1, où, commentant le texte de l’Écriture : « Ni celui qui sortait ni celui qui entrait n’avait de paix », Rav dit expressément : « Celui qui abandonne une question de Halakha pour une question de l’Écriture n’aura plus jamais de paix » ; ce à quoi Shemuel ajoute : « Oui, et celui aussi qui abandonne le Talmud pour la Mishna » ; Rabbi Yo’hanan reprenant avec « même du Talmud au Talmud » ; comme pour dire : « Et celui qui se détourne du Babli pour le Yerushalmi, même lui n’aura pas de paix. » Si nous nous référons à la Mishna (chap. 1, hal. 7) de Berachoth dans ce dernier Talmud, nous y lisons que Rabbi Tarphon, courbé, lors d’un voyage, en lisant le Shema selon l’école de Shammaï, a couru le risque de tomber entre les mains de certains bandits qu’il n’avait pas remarqués près de lui. « Cela aurait été bien fait pour vous », fit remarquer l’un d’eux, « car vous n’avez pas suivi la règle de Hillel. » Dans la Guemara relative à ce passage, Rabbi Yo’hanan dit : « Les paroles des scribes ont plus de valeur que les paroles de la loi, car, comme le remarque Rabbi Yuda, « Si Rabbi Tarphon n’avait pas lu le Shema du tout, il n’aurait fait qu’enfreindre un commandement formel », mais puisqu’il a transgressé la règle de Hillel, il est passible de mort, car il est écrit : « Quiconque brise une haie (la haie rabbinique de la loi, bien sûr), un serpent le mordra » » (Eccl. x. 8). Puis Rabbi Hanina, fils de Rabbi Ana, au nom de Rabbi Tan’hum, fils de Rabbi Cheyah, dit : « Les paroles des anciens sont plus importantes que celles des prophètes. » Un prophète et un ancien, à qui ressemblent-ils ? Ils sont comme deux ambassadeurs envoyés par un roi dans une province. À propos de l’un, il envoie un message disant : « S’il ne présente pas de lettres de créance avec ma signature et mon sceau, ne lui faites pas confiance » ; tandis que l’autre est accrédité sans aucun signe de ce genre ; car à propos du prophète, il est écrit (Deut. XIII. 2) : « Il te donne un signe ou un signe » ; tandis qu’à propos des anciens, il est écrit (Deut. XVII. ii) : « Tu agiras selon la décision qu’ils te diront ; tu ne t’écarteras ni à droite ni à gauche de la sentence qu’ils te diront. » Le commentaire de Rachi sur ce texte mérite d’être noté :« Même quand on te dit que la droite est à gauche et la gauche à droite. » En un mot, un homme sage (c’est-à-dire un rabbin) est meilleur qu’un prophète. (Bava Bathra, fol. 12, col. 1.)
Oved, le Galiléen, a expliqué qu’il existe treize vavs (c’est-à-dire que la lettre vav apparaît treize fois) en rapport avec le vin. Vav en syriaque signifie malheur.
Sanhédrin, fol. 70, col. 1.
Les rabbins possèdent une curieuse Haggada concernant l’origine de la culture de la vigne. Un jour, alors que Noé travaillait dur à défricher une terre en jachère pour une vigne, Satan s’approcha et lui demanda ce qu’il faisait. Apprenant que le patriarche s’apprêtait à cultiver la vigne, qu’il appréciait tant pour son fruit que pour son jus, il se porta aussitôt volontaire pour l’aider dans sa tâche et commença à fertiliser le sol avec le sang d’un agneau, d’un lion, d’un porc et d’un singe. « Maintenant », dit-il, une fois son travail terminé, « parmi ceux qui goûtent le jus du raisin, certains deviendront doux et gentils comme l’agneau, d’autres audacieux et intrépides comme le lion, d’autres encore immondes et bestiaux comme le porc, et d’autres encore espiègles et vifs comme le singe. » Cette histoire pittoresque est plus amplement détaillée dans le Midrash Tanchuma (voir Noé) et le Yalkut sur la Genèse. La légende musulmane est assez similaire. Il raconte comment Satan, dans la même occasion, se servit du sang d’un paon, d’un singe, d’un lion et d’un porc, et il déduit de l’abus de la vigne la malédiction qui tomba sur les enfants de Cham, et attribue la couleur du raisin pourpre à la teinte sombre qui teinta désormais tous les fruits de leur terre ainsi que leur propre teint.
À treize ans, un garçon est tenu d’observer les (613) préceptes de la loi.
Avoth, chap. 5.
Rabbi Ismaël dit que la loi doit être expliquée selon treize règles logiques.
Chullin, fol. 63, col. 1.
Les treize règles de Rabbi Ismaël mentionnées ci-dessus ne se trouvent pas réunies dans aucune partie du Talmud, mais elles sont rassemblées pour être répétées dans la liturgie et sont les suivantes :
1. L’inférence est valable du mineur au majeur.
2. D’une phraséologie similaire.
3. De l’essentiel ou du point principal d’un texte à celui d’autres passages.
4. Du général et du particulier.
5. Du particulier et du général.
6. D’un général, ou d’un particulier et d’un général, la décision du premier et du second doit être conforme au terme moyen, c’est-à-dire celui qui est particularisé. [ p. 136 ] 7. D’un texte général qui requiert un exemple particulier, et vice versa.
8. Lorsqu’une règle particulière est établie pour quelque chose qui a déjà été inclus dans une loi générale, la règle doit s’appliquer à tous.
9. Lorsqu’une règle générale comporte une exception, l’exception atténue et n’aggrave pas la règle.
10. Lorsqu’une règle générale comporte une exception qui ne lui est pas conforme, l’exception atténue et aggrave à la fois.
11. Lorsqu’une exception à une règle générale est faite pour justifier une matière étrangère, cette matière ne peut être classée sous ladite règle générale, à moins que l’Écriture ne le dise expressément.
12. La décision doit être prise en fonction du contexte ou de la portée générale de l’argument.
13. Lorsque deux textes sont contradictoires, il faut en chercher un troisième qui les réconcilie.
Rabbi Akiva avait quarante ans lorsqu’il commença à étudier, et après treize ans d’études, il commença à enseigner publiquement.
Avoth d’Rab. Nathan.
Treize trésoriers et sept directeurs furent nommés pour servir dans le Temple. (Il pouvait y en avoir davantage, jamais moins.)
Tamid, fol. 27, col. 1.
Treize points de loi régissent les décisions qui doivent être prises concernant la carcasse d’un oiseau propre.
Taharoth, chap. 1, mish. 1.