§ 1. Quelle bénédiction faut-il dire pour les fruits ? Pour les fruits qui poussent sur un arbre, dites : « Qui crée le fruit de l’arbre ? » sauf pour le vin ; car c’est sur eux que porte la bénédiction : « Qui crée le fruit de la vigne ? » Pour les fruits qui poussent sur la terre, dites : « Qui crée le fruit de la terre ? » sauf pour le pain, car c’est sur eux que porte la bénédiction : « Qui fait sortir le pain de la terre ? » Pour les légumes, dites : « Qui crée le fruit de la terre ? » Rabbi Jehudah dit : « Qui crée les différentes sortes d’herbes. »
§ 2. S’il a prononcé la bénédiction « Qui crée le fruit de la terre », pour les fruits des arbres, il s’est acquitté de son obligation de rendre grâces : mais s’il disait « Le fruit de l’arbre », pour les fruits de la terre, il ne s’est pas acquitté. Mais s’il a dit, pour l’une ou l’autre espèce, « Qui a donné l’être à toutes choses par son mandat », il s’est acquitté de sa responsabilité.
§ 3. Pour les choses qui ne tirent pas leur croissance immédiate de la terre, dites שהכל « qui a donné l’être à toutes choses », etc. Pour le vinaigre, les fruits verts tombés de l’arbre et les sauterelles [1], dites שהכל « qui a donné l’être », etc. ». Sur le lait, le fromage et les œufs, dites שהכל. R. Jehudah dit qu’aucune bénédiction ne doit être prononcée sur des choses qui ont leur origine dans une malédiction ou une corruption, ou qui participent du caractère d’une malédiction.
§ 4. Si un homme a devant lui différentes sortes de fruits, R. Jehudah dit : S’il y en a parmi eux des sept sortes [2], il prononcera la bénédiction sur eux ; mais les sages disent qu’il peut dire la bénédiction sur celui d’entre eux qu’il veut.
§ 5. Si la bénédiction sur le vin a été dite avant le repas, elle libère le vin bu après le repas. Si la bénédiction a été dite sur le פרפרת [3] mangé avant le repas, elle libère le פרפרת mangé après le repas. Si la bénédiction a été dite sur le pain, elle libère le פרפרת ; mais la bénédiction sur le פרפרת ne libère pas le pain. Beth Shammaï dit : « Cela ne libère pas non plus ce qui a été cuisiné [plats préparés] ».
§ 6. Si plusieurs personnes s’asseyent pour manger, chacun doit dire le bénédicité pour lui-même ; mais s’ils sont assis à la même table, on le dit pour tous. Si on leur apporte du vin pendant le repas, chacun le bénit pour lui-même ; mais s’il est apporté après le repas, on le bénit pour tous. On bénit aussi le parfum [4], bien qu’il ne soit apporté qu’après le repas.
§ 7. Si l’on présente à quelqu’un un aliment salé, accompagné de pain, la bénédiction est prononcée sur l’aliment salé, ce qui libère le pain, car celui-ci n’est qu’un accessoire. En règle générale, chaque fois qu’un aliment principal [ p. 9 ] [aliment] est consommé avec un accessoire, la bénédiction est prononcée sur l’aliment principal, ce qui libère l’accessoire.
§ 8. Si quelqu’un a mangé des figues, du raisin et des grenades, il doit réciter trois bénédictions après. Tel est le dicton de Rabbon Gamaliel ; mais les sages n’en retiennent qu’une seule, un résumé des trois. Rabbi Akiva dit : même si quelqu’un n’a mangé que des légumineuses bouillies et en a fait son repas, il est tenu de réciter les trois bénédictions. Quiconque boit de l’eau pour étancher sa soif récite la bénédiction שהכל. Rabbi Tarphon dit : בורא נפשות רבות. « Qui crée de nombreux êtres animés et pourvoit à leurs besoins », etc.
8:1 Les sauterelles constituent un aliment courant en Orient. ↩︎
8:2 La Terre Sainte est célèbre pour la production de sept sortes de fruits, etc. énumérés dans Deut. viii. 8. ↩︎
8:3 פַּרְפֶרֶה dérive du grec παραφερομενα. Il désigne ici tout ce qui est mangé avant le dîner pour éveiller l’appétit ; également après le dîner, en dessert. Certains pensent qu’il désigne tout ce qui est habituellement mangé avec du pain παραφερομενα [nourriture avant le repas]. ↩︎
8:4 Il était de coutume d’introduire des parfums et de l’encens après la fin du repas. ↩︎