À propos de l’état instable et changeant des affaires humaines.
Page 326. C. À dire la vérité, l’homme est dépourvu de pouvoir réel en quoi que ce soit, et ne s’empare jamais de rien. Je ne parle pas seulement des choses courantes, mais même de celles qui le concernent : ni de la santé, ni du bon état des sens, ni de la santé des autres parties de son corps, ni de sa voix, ni de sa présence d’esprit ; car quant à la richesse, ou à la gloire, ou aux amis, ou au pouvoir, ou à toutes les autres choses qui dépendent de la fortune, qui ignore combien elles sont instables ? De sorte que nous devons nécessairement confesser que le pouvoir suprême sur toutes choses appartient à un seul être, le véritable Seigneur de toutes choses.
Des hommes impies, des pécheurs, etc.
Page 341. D. Si vous désirez être gouverné par Dieu comme votre roi, veillez à ne pas pécher ; mais si vous commettez le péché, comment pouvez-vous être sous le gouvernement de Dieu comme votre roi ?
À propos de ces gens qui ont renoncé à telle ou telle ligne de conduite, et qui se tournent ensuite
de retour, ont adopté la ligne même à laquelle ils avaient renoncé.
Page 343. D. Quelques hommes, s’améliorant, sont revenus à la vertu avant d’être arrivés à la fin, l’ancien principe de l’oligarchie ayant détruit le principe de l’aristocratie récemment engendré dans l’âme, lequel, après s’être tu un peu, est revenu ensuite avec plus de force qu’auparavant.
Page 343. D. Lorsqu’un homme s’établit correctement dans une vie vertueuse, avec méditation, pratique et bon gouvernement, et qu’il est connu de tous comme un homme pieux et craignant Dieu, il tombe dans le péché, c’est une grande chute, car il est monté jusqu’à la hauteur du ciel et est tombé dans l’abîme de l’enfer.
À propos de la résurrection et du jugement.
Page 349. A. Il n’est pas possible à Dieu qu’un méchant perde sa bonne récompense pour une seule bonne action qu’il aurait faite parmi un grand nombre de mauvaises actions ; ni, d’autre part, qu’un homme de bien échappe au châtiment, et ne le souffre pas, si parmi plusieurs bonnes actions il a fait quelque chose de mal, car il est infailliblement certain que Dieu distribue tout selon un juste poids et une juste balance.
Page 349. B. L’esprit est le témoin pour chaque individu des choses qu’il a planifiées en secret, et la conscience est un juge incorruptible, et le plus infaillible de tous les juges.
À propos de ceux qui sont gouvernés.
Page 359. A. Celui qui a appris à se soumettre pour être gouverné, apprend immédiatement à gouverner les autres ; car même si un homme était investi du pouvoir suprême sur toute la terre et toute la mer, il ne serait pas un véritable dirigeant s’il n’avait pas aussi appris et appris au préalable à se soumettre à la domination des autres.
À propos de l’anarchie.
Page 359. D. Hélas, combien de maux nombreux et grands sont produits par l’anarchie ! La famine, la guerre, la dévastation des terres, la privation d’argent, les enlèvements, la peur de l’esclavage et la mort.
À propos de l’homme insensé et insensé, etc.
Page 362. E. Aucun homme méchant n’est riche, même s’il possédait toutes les mines du monde ; mais tous les hommes insensés sont pauvres. Tout homme insensé est à l’étroit, opprimé par la convoitise, l’ambition, l’amour du plaisir et autres choses de ce genre, qui empêchent l’esprit de vivre à l’aise et de jouir d’un espace généreux.
Page 363. A. Il n’y a pas de plus grand mal pour un homme que la folie et le fait d’être privé de l’usage approprié de ses facultés de raisonnement et de son intellect.
Page 363. A. L’ignorance est la cause de la maladie et de la destruction.
À propos de la tromperie affectant la gestion d’un ménage.
Page 367. D. Tout stratagème n’est pas blâmable, puisque les gardiens de la nuit paraissent agir correctement lorsqu’ils guettent les voleurs, et les généraux lorsqu’ils forment des embuscades contre l’ennemi, qu’ils ne peuvent prendre sans stratagème ; et le même principe est applicable à ce qu’on appelle manœuvres, et aux artifices pratiqués dans les combats de lutteurs, car dans ces cas la tromperie est considérée comme honorable.
À propos de choses impossibles.
Page 370. B. Il est aussi impossible que l’amour du monde puisse coexister avec l’amour de Dieu, qu’il est impossible que la lumière et les ténèbres coexistent en même temps l’une avec l’autre.
À propos des hommes saints.
Page 372. E. La nature heureuse est celle qui se réjouit en toute occasion, et qui n’est pas mécontente de quoi que ce soit qui existe dans le monde, mais qui est heureuse de tout ce qui arrive, comme étant bon, beau et opportun.
A propos de loisirs et de calme.
Page 376. A. L’homme sage s’efforce de s’assurer du calme et des loisirs, ainsi que des périodes de repos du travail, afin de pouvoir se consacrer paisiblement aux méditations sur les questions divines.
À propos des médisances.
Page 369. D. Les orateurs grossiers et les accusateurs aveugles, qui cherchent à faire étalage de leur art par de vaines paroles, étant lents à apprendre ce qui est bien, sont très prompts et prompts à apprendre ce qui est de caractère opposé.
À propos du conseil.
Page 397. D. Tout ce qui n’est pas fait avec raison est déshonorant, de même que ce qui est fait avec raison est beau.
À propos des vieux hommes.
Page 404. C. La vieillesse est un port tranquille.
Page 404. C. La vieillesse est le temps où la vigueur du corps est dépassée ; la période où les passions peuvent être réprimées.
À propos du gymnase.
Page 405. D. La pratique continue affermit la connaissance, tout comme le manque de pratique engendre l’ignorance. De plus, la pratique, quelle que soit la matière, accroît l’expérience.
Page 405. D. L’étude est la nourrice de la connaissance.
À propos de la calomnie.
Page 436. D. Les calomniateurs et les hommes rejetés de la grâce divine, qui sont affligés de la même mauvaise disposition de calomnie que lui, sont à tous égards haïs et détestés de Dieu, et éloignés de tout bonheur.
Page 436. D. Qu’y a-t-il de pire que la calomnie ? Car elle séduit les oreilles et trouble l’esprit de ceux qui l’écoutent, et elle les rend brutaux et toujours à l’affût du mal, comme des hommes engagés dans la chasse ; mais ceux qui sont bien lestés et retenus par une raison prudente, haïssent l’homme qui profère des calomnies plus que celui contre qui elles sont proférées, réprimandant et cherchant à réprimer tout désir de blâmer autrui jusqu’à ce qu’il soit prouvé par des preuves ou démontré par des preuves irréfutables.
À propos de la justice et de la vertu.
Page 438. D. Si quelqu’un embrasse toutes les vertus avec sérieux et sobriété, il est un roi, même s’il occupe une position privée.
À propos des péchés volontaires et involontaires.
Page 526. B. De même que pécher intentionnellement est injuste, pécher involontairement et par ignorance n’est pas immédiatement justifiable, mais peut-être est-ce quelque chose entre les deux, c’est-à-dire entre la justice et l’injustice, et est de ce que certaines personnes appellent un caractère indifférent, car aucun péché ne peut être un acte de justice.
À propos de l’initiation aux mystères divins.
Page 533. C. Il n’est pas permis de parler des mystères sacrés aux non-initiés.
À propos de la mer.
Page 551. D. Il convient de s’étonner de la mer, par laquelle les pays se rendent les uns aux autres les biens qu’ils reçoivent les uns des autres, et par laquelle ils reçoivent ce dont ils ont besoin, et exportent ce dont ils ont un superflu.
À propos de l’égalité.
Page 556. D. Donner des choses égales à des personnes inégales est un acte de la plus grande injustice.
À propos des médecins et de la science médicale.
Un bon médecin ne serait pas enclin à appliquer à un patient tous les types de médicaments salutaires à la fois et le même jour, car il saurait qu’en procédant ainsi, il lui ferait plus de mal que de bien, mais il mesurerait les occasions appropriées, puis donnerait des médicaments salvateurs de manière opportune ; et il appliquerait différents remèdes à différents moments, et ainsi il amènerait le patient à retrouver la santé par degrés doux.
À propos d’opportunité.
Page 563. C. Dites ce qui est juste, et au moment opportun, et vous n’entendrez pas ce qui n’est pas juste.
Page 563. C. Il est bon d’économiser du temps.
À propos de mystères.
Page 576. D. Les bavards qui divulguent ce qui devrait être gardé secret, répandent en quelque sorte, par une maladie de la langue, dans les oreilles des gens, des choses qui ne méritent pas d’être entendues.
À propos des personnes qui sont en état de pupillage.
Page 613. D. S’enquérir et poser des questions est l’habitude la plus utile en vue d’acquérir l’instruction.
Page 613. D. Celui qui a faim et soif de connaissance, et qui est désireux d’apprendre ce qu’il ne sait pas, abandonnant tous les autres objets de souci, est désireux de devenir un disciple, et veille jour et nuit aux portes des maisons des sages.
Page 613. D. Pour quelqu’un, savoir qu’il est ignorant est un acte de sagesse, tout comme savoir qu’il a fait le mal est un acte de justice.
À propos du reproche.
Page 630. C. Ne reprochez jamais à personne un malheur, car la nature est impartiale et l’avenir est incertain ; de peur que si vous tombiez vous-même dans des malheurs semblables, vous ne soyez trouvé convaincu et condamné par votre propre conscience.
À propos d’une constitution appropriée.
Page 657. C. Il est avantageux de se soumettre à ses supérieurs.
À propos d’une constitution blâmable.
Extrait du cinquième livre des Essais sur la Genèse.
Page 658. E. Un regard effronté, une tête haute, un roulement continuel des yeux, une démarche pompeuse et une habitude de rougir pour rien, si déshonorant soit-il, sont les signes d’une âme des plus infâmes, qui imprime sur le corps visible les sujets obscurs des reproches qui lui appartiennent.
À propos de la familiarité et de l’accoutumance.
Page 681. D. Un changement de toutes sortes de circonstances à la fois dans la direction opposée est très dur, surtout lorsque les pouvoirs existants sont établis par la durée de leur existence.
À propos de la correction.
Page 683. D. Il est utile d’être averti par les malheurs des autres.
Page 683. D. La punition avertit et corrige très souvent ceux qui font le mal ; mais si elle ne le fait pas pour eux, elle corrige du moins les spectateurs, car les punitions des autres améliorent la plupart des gens, de peur qu’ils ne souffrent des mêmes maux.
À propos de fréquenter des hommes méchants.
Page 692. A. Les associations avec des hommes méchants sont néfastes, et très souvent l’âme reçoit contre sa volonté l’impression de la méchanceté insensée de ses associés.
À propos de la sagesse.
Page 693. E. Tout homme sage est un ami de Dieu.
À propos des hommes hautains.
Page 693. E. L’orgueil, comme le dit le proverbe des anciens, est l’éradication de toute amélioration, car l’homme qui est plein d’orgueil est incapable de s’améliorer.
L’orgueil est par nature une chose impure.
À propos des choses naturelles.
Page 711. C. Comme il est difficile d’inoculer quelque chose de contraire à la nature, et d’introduire dans la nature quelque chose qui ne lui appartient pas, de même il est difficile de changer de cette nature les choses qui sont de telle ou telle nature, et de les contenir ; car quelqu’un a bien dit que tout est vain si la nature s’y oppose.
À propos de l’homme.
D’après les questions soulevées dans la Genèse.
Page 748. A. Que signifie l’expression « Jusqu’à ce que »[1] tu retournes à la poussière d’où tu as été tiré ? Car l’homme n’a pas été formé seulement de la poussière, mais aussi de l’Esprit divin ; mais, ne demeurant pas inchangé, il a négligé le commandement divin et, retranchant de sa meilleure partie cette constitution qui imitait le ciel, il s’est entièrement consacré à la terre. Car s’il avait été un amoureux de la vertu, qui est immortelle, il aurait sans aucun doute reçu le ciel en héritage, mais comme il recherchait le plaisir, par lequel la mort de l’âme est infligée à l’humanité, il s’est approprié à la terre.
À propos d’Adam.
D’après les questions soulevées dans la Genèse.
Page 748. B. « Et Dieu amena tous les animaux vers Adam, pour voir comment il les appellerait »[2] ; car Dieu n’en doute pas, mais puisqu’il a donné à l’homme l’intelligence, le premier-né et le plus excellent de ses créatures, selon laquelle, doué de science, il est naturellement capable de raisonner, il l’excite, comme un instructeur excite son élève, à déployer ses facultés, et il contemple le plus excellent fruit de son âme. De plus, par l’exemple de cet homme, il donne visiblement un aperçu de tout ce qui est volontaire en nous, considérant d’un mauvais œil ceux qui affirment que tout arrive par nécessité, par laquelle certains hommes doivent être influencés, c’est pourquoi il a commandé à l’homme de se charger de la régulation de ces choses. Et c’est une tâche particulièrement convenable à l’homme, car il est doté d’un très haut degré de science et d’une prudence des plus remarquables, donner des noms aux animaux lui convenant non seulement en tant que sage, mais aussi en tant que première créature noblement née.
Car il convenait qu’il fût le fondateur de la race humaine, et aussi le roi de tout ce qui est né de la terre, et qu’il eût ceci comme un honneur spécial qui lui fût propre, que, comme il était le premier à avoir quelque connaissance des animaux, il pût aussi être le premier à inventer et à prononcer leurs noms ; car il eût été absurde qu’ils soient laissés sans noms, et qu’ensuite des noms leur soient donnés par un homme plus jeune, à l’honneur et à la gloire de l’aîné.
Et quand Adam vit la figure de sa femme, comme le dit le prophète, et qu’elle n’avait pas été produite par aucune connexion, ni à partir d’une femme, comme les êtres humains dans les temps ultérieurs furent produits, mais qu’elle était comme une nature sur les frontières de ces deux espèces, comme une greffe d’un sarment d’une autre vigne enlevée et greffée sur une seconde, c’est pourquoi il dit : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair »[3] ; en disant cela, il utilisa une expression très douce, qui était en même temps très parfaitement vraie, signifiant qu’ils seraient unis par la sympathie dans leurs chagrins et leurs joies.
Du même livre, ou bien du dernier livre des Questions soulevées dans l’Exode.
En vérité, le lieu divin est inaccessible et difficile d’accès, et même l’intellect le plus pur n’est pas capable de s’élever jusqu’à le toucher. Il est impossible à la nature humaine de contempler le visage du Dieu vivant ; mais le mot « visage » n’est pas utilisé ici au sens littéral, mais au sens figuré, destiné à manifester la forme la plus pure et la plus simple du Dieu vivant, puisque l’homme ne se reconnaît qu’à son visage, selon ses qualités et sa forme distinctives. Car Dieu ne dit pas : « Je ne suis pas visible de par ma nature. » Mais qui, en réalité, est plus visible que celui qui est le Père de toutes choses visibles ? Et étant tel quant à la vision, je ne suis, dit-il, vu d’aucun mortel ; et la raison en est l’incapacité de l’homme créé à le contempler.
Et pour ne pas devenir prolixe en entremêlant toutes sortes d’arguments, il est inévitable que Dieu soit d’abord créé (ce qui est impossible), pour que quiconque puisse le comprendre. Mais si quelqu’un meurt quant à cette vie mortelle, mais vit néanmoins, ayant reçu en échange une vie d’immortalité, peut-être verra-t-il ce qu’il n’a jamais vu auparavant.
Toutes les sectes philosophiques qui ont prospéré en Grèce et dans les pays barbares, en étudiant les secrets de la nature, n’ont jamais pu parvenir à une perception claire des circonstances les plus insignifiantes ; et la preuve évidente de cette affirmation se trouve dans les désaccords, les dissensions et les disputes de ceux de chaque secte qui cherchent à établir leurs propres opinions et à renverser celles de leurs adversaires. Et les familles de ceux qui se sont disputé la prédominance de telle ou telle secte ont été la cause de guerres universelles, aveuglant l’esprit humain par leurs querelles contradictoires, qui autrement aurait pu voir la vérité, et se disputant âprement sur les doctrines à abandonner et celles à préserver.
Or, celui qui désire se faire une idée du plus excellent de tous les êtres doit d’abord demeurer ferme dans son esprit, fermement ancré dans une opinion, sans diverger ni errer dans des directions différentes. Ensuite, il doit s’appuyer sur la nature et sur des bases solides, et abandonner toute chose stérile et corruptible. Car si quelque chose d’efféminé s’approche de lui, il sera déçu de son but et il sera incapable, même en exerçant les facultés visuelles les plus perçantes, de contempler le Dieu incréé ; de sorte qu’il deviendra aveugle avant de le voir, à cause de l’éclat de ses rayons et du flot de lumière qui s’en dégage. Ne voyez-vous pas que la puissance du feu éclaire ceux qui se tiennent à une certaine distance, mais brûle ceux qui s’en approchent trop ? Prenez garde de ne pas subir une telle blessure dans votre esprit, et de peur qu’un désir extravagant d’un objet impossible ne vous détruise.
À propos de ceux qui sont gouvernés.
Extrait du premier livre des Questions de la Genèse.
Page 749. E. Comme les piliers soutiennent des maisons entières, ainsi la puissance de Dieu soutient le monde entier et la partie la meilleure et la plus aimante de la race humaine.
Hors des questions de la Genèse.
Page 750. C. Si quelqu’un, dans une maison, un village, une ville ou une nation, aime la sagesse, il est absolument inévitable que cette maison ou cette ville soit meilleure grâce à son existence, car un homme vertueux est un bien commun à tous les hommes, leur accordant des avantages provenant de lui-même comme d’un trésor préparé.
À propos des personnes qui véhiculent des nouvelles et agissent comme intermédiaires pour apporter des réponses.
D’après les questions soulevées dans l’Exode.
Page 751. B. L’afflux des maux agite et trouble l’âme, l’enveloppe d’un vertige qui obscurcit ses perceptions, et la force à laisser obscurcir cette puissance de la vue qui par nature était prééminente, mais qui par habitude est devenue aveugle.
Page 751. B. Il n’y a rien de plus opposé et de plus incompatible avec les très saintes puissances de Dieu que l’injustice.
À propos du pécheur et du délinquant.
D’après les questions soulevées dans la Genèse.
Page 751. C. Ne jamais se tromper en aucun point, c’est le plus grand bien ; mais quand on a erré, se repentir lui est tout proche, comme un bien plus jeune, si l’on peut dire, à côté d’un aîné, car il y a des personnes qui se réjouissent des offenses qu’elles ont commises comme si elles avaient fait de bonnes actions, quoiqu’elles soient en réalité affligées d’une maladie difficile à guérir, ou plutôt, devrais-je dire incurable.
À propos de l’impossibilité d’échapper à Dieu.
Extrait du dernier livre des Questions soulevées dans l’Exode.
Page 752. A. Il contient toutes choses, et pourtant il n’est lui-même contenu par rien ; car comme le lieu est ce qui contient les corps, et ce vers quoi ils se réfugient, ainsi la raison divine contient l’univers et est ce qui l’a complété.
À propos de la vérité et des preuves fidèles.
Extrait du deuxième livre des Questions de l’Exode.
Page 754. C. Certains législateurs ont interdit la pratique de donner des preuves par ouï-dire, au motif que la vérité est établie par la vue, mais le mensonge par l’ouïe.
À propos de calme et de facilité.
Extrait du quatrième livre des Questions de la Genèse.
L’homme sage désire la paix et les loisirs, afin d’avoir le temps de méditer sur les choses célestes.
Du cinquième livre.
Page 754. E. Car ainsi l’amant de la sagesse ne s’unit jamais à une personne téméraire, même s’il lui est étroitement uni par le sang ; et il ne consent jamais à demeurer avec un homme méchant, étant séparé de la multitude par ses facultés de raisonnement, à cause desquelles on dit qu’il n’est pas un compagnon de voyage, ou un concitoyen, ou un compagnon de tels hommes.
Page 754. E. L’homme sage est un voyageur et un colon, venu en tant qu’émigrant d’une vie de confusion et de désordre vers une vie adaptée aux hommes paisibles et heureux.
À propos de l’expulsion effrayante.
Extrait du premier livre des Questions de la Genèse.
Page 772. B. Mais l’essence des anges est spirituelle, mais ils sont très souvent amenés à ressembler à l’apparence des hommes, étant transformés lors de toute urgence qui survient.
Du deuxième livre des mêmes Questions.
Page 772. B. Toutes les puissances de Dieu sont ailées, étant toujours avides et s’efforçant d’atteindre le chemin supérieur qui mène au Père.
À propos des hérétiques.
Extrait du premier livre des Questions de l’Exode.
Page 774. B. Tous ceux qui ont trébuché, ne pouvant avancer d’un pied droit, avancent lentement, étant fatigués longtemps avant d’arriver au terme de leur voyage ; de même l’âme est empêchée de progresser avec succès sur le chemin qui conduit à la piété si elle est tombée auparavant sur l’un des chemins détournés de la méchanceté, car ils sont de grands obstacles pour elle, et les causes de son trébuchement, au moyen desquels l’esprit devenant boiteux, avance trop lentement sur la route, selon la nature ; et cette route, selon la nature, est celle qui aboutit au Père de l’univers.
Du même livre.
Les recherches controversées que les hommes font sur les vertus de Dieu améliorent l’intellect et l’entraînent à des travaux très agréables, qui lui sont aussi très bénéfiques, et surtout lorsque les hommes ne se déguisent pas (comme le font ceux d’aujourd’hui) sous une fausse appellation, et ne se disputent les doctrines qu’en apparence, mais recherchent, dans un cœur honnête et vrai, la vérité en rapport avec la connaissance.
Du deuxième livre du même traité.
… n’étant pas plus soucieux de montrer la mélodie et l’harmonie dans leur voix que dans leur esprit ; l’éloquence du sage ne montre pas sa beauté dans les mots seulement, mais dans les choses qu’il prouve par ses mots.
Extrait du dernier livre des Questions de l’Exode.
Ceux qui s’appliquent à l’étude des Saintes Écritures ne doivent pas ergoter et chicaner sur des syllabes, mais doivent d’abord considérer l’esprit et le sens des noms et des verbes employés, et les occasions et les manières dont chaque expression est utilisée ; car il arrive souvent que les mêmes expressions sont appliquées à des choses différentes à des moments différents ; et, au contraire, des expressions opposées sont à des moments différents appliquées à la même chose avec une parfaite cohérence.
Extrait des Questions de la Genèse.
Français Ceux qui jugent du tout d’après une partie, au lieu de former au contraire leur estimation d’une partie d’après leur connaissance du tout, agissent absurdement ; car c’est la manière la plus appropriée de former son opinion sur quelque chose, que ce soit un corps ou une doctrine ; c’est pourquoi le code divin des lois est, en quelque sorte, une créature unie, qu’il faut considérer dans toutes ses parties et membres à la fois de tous ses yeux, et il faut contempler le sens et la signification de l’Écriture entière avec exactitude et clarté, sans troubler son harmonie ni rompre son unité ; car les parties auront une apparence et un caractère très différents si elles sont une fois privées de leur union.
Du quatrième livre du même traité.
Qu’il y ait donc une loi contre tous ceux qui professent regarder ce qui est vénérable et divin, autrement que dans un esprit respectueux et saint, infligeant ainsi une punition à leur aveuglement.
Extrait du deuxième livre des Questions de l’Exode.
Page 775. Il n’y a rien de plus agréable ni de plus respectable que de servir Dieu, dont la puissance est supérieure à celle du plus puissant souverain ; et il me semble que les plus grands rois ont été aussi grands sacrificateurs, montrant par leurs actions qu’il est juste que ceux qui sont les maîtres des autres hommes servent néanmoins comme serviteurs de Dieu.
À propos d’un roi qui n’est pas très respecté.
Extrait du premier livre des Questions de la Genèse.
Page 775. E. Aucun homme insensé n’est roi, même s’il est investi du pouvoir suprême sur mer et sur terre, mais seul est roi celui qui est un homme vertueux et aimant Dieu, même s’il peut être privé de ces provisions et revenus, au moyen desquels les rois en général sont renforcés dans leur souveraineté ; car comme un gouvernail, ou une collection de drogues, ou une flûte, ou une harpe, sont tous des superfluités pour un homme qui n’a aucune connaissance de l’art de gouverner, ou de la médecine, ou de la musique, parce qu’il n’est pas capable d’employer l’un d’eux à l’usage pour lequel il est fait, alors qu’on peut dire qu’ils sont excellemment adaptés et très opportuns pour un pilote, ou un médecin, ou un musicien ; de même aussi, puisque la royauté est un art, et le meilleur des arts, nous devons considérer celui qui ne sait pas l’exercer comme un particulier ; et celui qui sait bien l’exercer comme le seul roi.
À propos de l’homme stable et instable.
Extrait des Questions de la Genèse.
Page 776. E. L’homme doit nécessairement posséder une certaine facilité de changement, en raison de l’instabilité des circonstances extérieures. C’est pourquoi, après avoir choisi des amis et les avoir fréquentés pendant un certain temps, bien que nous n’ayons rien à leur reprocher, nous nous en détournons souvent avec aversion, comme des ennemis.
À propos de ceux qui changent d’avis et se blâment eux-mêmes.
Page 776. E. Voici les paroles de Philon :
Français Gaïus, ignorant la grandeur de la cause, qu’il ne tomberait jamais dans la mort, subit un châtiment plus simple ; mais son imitateur, ne pouvant se réfugier dans l’excuse de l’ignorance, est soumis à un double châtiment ; à cause de cela, Lamech sera vengé soixante-dix-sept fois, pour la raison mentionnée ci-dessus, selon laquelle il était le deuxième coupable qui n’avait pas jugé bon de prendre garde au châtiment de celui qui avait offensé auparavant, et il reçoit clairement son châtiment, étant plus simple ; car dans le nombre les unités ont une puissance hautement multipliée, ressemblant à celle des dizaines, telles que maintenant Lamech, changeant d’avis, dénonce contre lui-même.
Du même livre du même auteur.
Page 777. Être conscient de ce qu’on a mal fait et se blâmer soi-même est le propre d’un homme juste ; mais être insensible à de telles choses cause des maux encore plus graves à l’âme et à la conduite des hommes méchants.
À propos du courage d’une femme.
De Philon, d’après les Questions soulevées dans l’Exode.
Page 777. B. Certains hommes qui se sont appliqués à l’étude de la philosophie naturelle disent que la femme n’est rien d’autre qu’un homme imparfait.
À propos des oracles de Dieu.
Les paroles de Philon, tirées du deuxième livre de ses Questions surgissant dans la Genèse.
Page 782. A. Il n’est pas permis de divulguer les mystères sacrés aux non-initiés avant qu’ils ne soient purifiés par une purification parfaite ; car l’homme non initié, ou de capacité moyenne, incapable d’entendre ou de voir cette nature incorporelle et appréciable seulement par l’intellect, trompé par la vue visible, blâmera ce qui ne devrait pas l’être. Or, divulguer les mystères sacrés aux non-initiés est un acte qui viole les lois des privilèges appartenant au sacerdoce.
Du même auteur.
Page 782. B. Il est absurde qu’il existe une loi dans les villes interdisant de divulguer les mystères sacrés aux non-initiés, mais permettant de parler des véritables rites et cérémonies qui conduisent à la piété et à la sainteté à des oreilles pleines de folie. Il est interdit à tous de participer à toutes les choses, ni à tous les discours, surtout à ceux qui sont sacrés ; car ceux qui désirent être admis à participer à de telles choses doivent préalablement remplir de nombreuses conditions. En premier lieu, et c’est le plus important, ils doivent éprouver un profond sentiment de piété envers le seul Dieu vrai et vivant, et avoir des notions justes de sainteté, évitant toutes les erreurs inextricables qui embarrassent tant de personnes au sujet des images et des statues, et même de toute construction, et au sujet des cérémonies illicites ou des mystères illicites.
En second lieu, ils doivent se purifier par toutes les saintes purifications, tant corporelles que spirituelles, dans la mesure où leurs lois et coutumes nationales le permettent. En troisième lieu, ils doivent donner des preuves crédibles de leur participation à la joie commune, afin d’éviter, après avoir pris la nourriture sacrée, comme des jeunes gens intempérants, d’être altérés par la satiété et l’excès, et de devenir comme des hommes ivres ; ce qui n’est pas permis.
À propos des malfaiteurs.
Les paroles de Philon, tirées des questions soulevées dans l’Exode.
Page 782. D. L’homme qui vit dans la méchanceté porte en lui la destruction, car il porte en lui ce qui est à la fois perfide, machiavélique et hostile. Car la conscience du méchant est à elle seule un châtiment suffisant, infligeant à son âme la lâcheté de ses sentiments les plus profonds, par crainte des coups.
Du même auteur.
Page 782. D. La vie de l’homme méchant est sujette à la douleur et au chagrin, et pleine de peur ; et dans tout ce qu’il fait selon les sens extérieurs, elle est mêlée de peur et de chagrin.
À propos de moines qui rompent leurs vœux.
Les paroles de Philon, tirées des Questions soulevées dans l’Exode.
Page 784. C. Le raisonnement de certaines personnes est très vite rassasié : elles, bien qu’elles aient été portées un instant par des ailes, reviennent aussitôt ; moins en s’envolant, dit Philon, qu’en étant entraînées au plus profond de l’enfer. Mais heureux ceux qui ne reculent pas.
Du même auteur.
Page 784. C. Auparavant, quelques personnes qui avaient goûté le bonheur, étant très promptement rassasiées, après avoir donné l’espoir d’être en bonne santé, sont retombées dans la même maladie qu’auparavant.
Du même auteur, extrait des Questions soulevées dans la Genèse.
Page 784. D. Commettre un parjure est impie et malveillant.
À propos de bons amis.
Les paroles de Philon, tirées du premier livre des Questions soulevées dans l’Exode.
Page 788. I. Nous devons considérer comme nos amis les hommes qui sont disposés à nous aider et à nous rendre la pareille, même s’ils sont dénués de tout pouvoir ; car l’amitié se manifeste davantage dans les moments de nécessité que dans une conjonction ou une union stable de dispositions. Ainsi, pour toute personne qui s’unit à une autre dans une association d’amitié, on peut appliquer l’expression de Pythagore et dire : « Un ami est un second moi. »
À propos des miséricordes de Dieu.
Les paroles de Philon, tirées du premier livre des Questions soulevées dans l’Exode.
Page 789. A. Lorsque les fruits de ces récoltes qui sont élevées à partir de graines sont dans un état de perfection, ils reçoivent les prémices de la génération des arbres afin que les miséricordes de Dieu durent toujours, et alors que l’une succédant continuellement à l’autre, et reliant les fins aux commencements et les commencements aux fins, elles puissent en réalité ne jamais finir.
Du deuxième livre du même traité.
Page 789. A. Les miséricordes de Dieu nous donnent non seulement ce qui est nécessaire, mais aussi tout ce qui peut nous conduire à une jouissance plus excessive et plus libérale de la vie.
FRAGMENTS D’UN MANUSCRIT MOINE
À propos de l’homme : montrer que Dieu, lorsqu’il l’a créé, l’a doté du libre arbitre.
Il vous est dit, ô noble homme, qui vivez dans l’obéissance aux préceptes divins, efforcez-vous de toutes vos forces non seulement de préserver intacts et sans mélange les dons que vous avez reçus, mais estimez-les aussi dignes de tout honneur et de toute considération imaginables, car dotés de libre arbitre et de pouvoir indépendant, afin que celui qui vous les a confiés n’ait aucune raison de vous reprocher d’en avoir négligé le soin. Le Créateur du monde vous a confié, pour les employer selon votre propre dessein, une âme, une parole et des sens extérieurs. C’est pourquoi ceux qui reçoivent ces dons dans un esprit convenable et les conservent pour celui qui les leur a accordés, ont soigneusement conservé leur intellect afin qu’il ne pense jamais à autre chose qu’à Dieu et à ses vertus ; et leur parole afin qu’elle honore le Père de l’univers d’une bouche infatigable par des louanges et des hymnes. et leurs sens extérieurs de telle manière qu’après s’être représenté tout le monde qui est perceptible à ces sens, à savoir le ciel et la terre, et les natures qui sont entre ces deux, ils puissent raconter à l’âme ce qu’ils ont été d’une manière pure et sans artifice.
À propos des gens qui sont gouvernés.
Les paroles de Philon, tirées du quatrième livre de son Interprétation allégorique des lois sacrées.
Si vous enlevez aux politiciens leurs ressources de richesse, vous ne trouverez plus qu’une arrogance vide et dénuée de sens, car tant qu’il y a une abondance de bonnes choses extérieures, la sagesse et la présence d’esprit semblent également les accompagner, mais lorsque cette abondance est supprimée, toute apparence de sagesse est supprimée en même temps.
À propos des meilleurs hommes.
Du même auteur, dans son Traité sur l’ivresse.
Les hommes de bien, pour parler un peu métaphoriquement, ont plus de valeur que des nations entières, car ils soutiennent les villes et les constitutions comme les contreforts soutiennent les grandes maisons.
Du même auteur.
Si cela dépendait des hommes méchants, aucune ville ne jouirait jamais de la tranquillité ; mais les États restent exempts de troubles séditieux à cause de la justice d’un ou deux hommes qui y vivent, dont la vertu est un remède aux maladies de la guerre, car Dieu, qui aime l’humanité, accorde cet effet en récompense à ceux qui sont vertueux et honorables, afin qu’ils ne profitent pas seulement à eux-mêmes, mais à tous ceux qui sont près d’eux.
Du même auteur.
Il n’y a pas d’endroit sur terre plus sacré que l’esprit d’un homme sage, tandis que toutes les vertus planent autour comme autant d’étoiles.
À propos de choses qui nous sont incertaines et inconnues.
Les paroles de Philon.
La compréhension du futur n’appartient pas à la nature de l’homme.
Du même auteur.
Toutes choses ne sont pas connues de la race mortelle.
Du même auteur.
Dieu seul connaît les résultats ultimes des choses.
À propos du rapport malveillant.
Le calme, qui est exempt de danger, vaut mieux que les mots, dont le but n’est que de donner du plaisir.
À propos des gens satisfaits d’eux-mêmes, etc.
Les paroles de Philon.
Le législateur dit : « Vous ne ferez pas tout ce que nous allons faire aujourd’hui, [4] chacun faisant ce qui lui plaît. » Par ces mots, il déclare haut et fort qu’il n’est pas de mal qui ne puisse être engendré par l’égoïsme et l’autosuffisance, lesquels doivent être éradiqués de l’esprit comme des sentiments impurs. Que personne ne privilégie ce qui lui plaît à ce qui est conforme à la nature, car l’un se révèle être source de mal et l’autre de bien.
Du même auteur.
Français Ceux qui font tout pour eux-mêmes seulement pratiquent l’égoïsme, qui est le plus grand des maux, qui produit l’insociabilité, le manque de camaraderie, l’inamitié, l’injustice, l’impiété, car la nature a fait l’homme non pas comme ces bêtes qui aiment la solitude, mais comme les bêtes grégaires qui vivent ensemble comme la plus sociable de toutes les créatures, afin qu’il ne vive pas pour lui-même seulement, mais aussi pour son père, et pour sa mère, et pour ses frères, et pour sa femme, et pour ses enfants, et pour tous ses autres parents et amis, et pour ceux du même bourg que lui, et pour ceux de la même tribu, et pour son pays natal, et pour ses compatriotes, et pour toute l’humanité, et de plus pour les différentes parties de l’univers, et pour le monde entier, et bien plus encore pour le Père et Créateur du monde, car il doit être (du moins il est vraiment doué de raison) sociable, aimant le monde, et aimant Dieu, pour qu’il puisse aussi être aimé de Dieu.
À propos de Dieu qui est incompréhensible.
Extrait du premier livre des Questions soulevées dans l’Exode.
Il y a des milliers et des milliers, je ne dis pas seulement de choses importantes, mais aussi de celles qui paraissent les plus triviales, qui échappent à l’intelligence humaine.
Du même auteur.
Personne ne peut céder à une folie déraisonnable au point de se vanter d’avoir vu le Dieu invisible.
À propos de la doctrine selon laquelle Dieu a créé les anges pour être nos gardiens.
Les paroles de Philon, tirées du premier livre des Questions qui se posent dans la Genèse.
De même que les piliers soutiennent des maisons entières, de même les puissances divines soutiennent le monde entier et cette race humaine si excellente et si aimante de Dieu.
À propos d’éviter le péché.
Extrait du traité sur les Géants.
Je pense qu’il est absolument impossible qu’aucune partie de l’âme ne soit souillée, pas même les parties les plus extérieures et les plus basses, même si l’homme paraît parfait parmi les hommes.
À propos de la lenteur du conseil.
Les conseils lents sont inutiles, et les changements d’intention dans les cas extrêmes sont néfastes.
À propos des enseignants hérétiques, etc.
Du même livre.
Un maître de nature vertueuse, même s’il voit ses élèves d’abord naturellement raides, ne désespère pas de les améliorer. Mais, tel un bon médecin, il n’applique pas un remède immédiatement, dès les premiers signes de la maladie, mais il laisse à la nature le temps de se calmer un peu, afin de préparer le chemin vers la sécurité, puis d’appliquer des remèdes salutaires. De même, l’homme vertueux applique les arguments et les doctrines de la philosophie.
Si, lorsqu’un élève vous est présenté pour la première fois et vient apprendre de vous pour la première fois, vous vous hâtez d’éradiquer toute son ignorance d’un coup, et tentez d’introduire toute sorte de connaissance en bloc, vous produirez l’effet contraire à celui que vous désirez, car il ne sera pas probable qu’une telle éradication, ayant eu lieu en un instant, continue à être efficace, ni que l’élève soit capable de contenir immédiatement un afflux et un débordement d’instructions aussi abondants ; mais étant extrêmement perplexe et troublé, il résistera à ces deux opérations, celle d’éradiquer une chose et celle d’en introduire une autre ; mais le système consistant à enlever son ignorance avec douceur et modération, et de la même manière, à instiller doucement la sagesse dans l’esprit, seront les causes de l’avantage reconnu.
À propos de personnes qui méditent et conçoivent des méfaits.
Les paroles de Philon, tirées de son traité sur les choses improprement nommées.
La production ordinaire, ou méchanceté, asservit l’esprit, même si elle n’a pas encore produit de fruit parfait ; car, comme le dit le proverbe, c’est laver une brique ou prendre de l’eau dans un filet que de tenter d’extirper la méchanceté de l’âme humaine. Car « voici », dit Moïse, « de quels desseins l’esprit de tous les hommes est empreint »[5]. Et il dit vrai, car il ne dit pas quels desseins lui sont attachés et adaptés, mais ce qui a été considéré avec soin et délibération est aussi expliqué avec exactitude, et cela non pas lentement et avec difficulté, mais dès la plus tendre enfance de l’homme, ou, comme on pourrait presque dire, dès son berceau, comme si cela faisait partie de lui, maintenu en exercice continu.
À propos de gens lâches et hésitants.
Ceux qui manquent de virilité à cause d’une effémination innée, qui tombent de leur propre chef avant même de rencontrer une quelconque opposition, sont une honte et un ridicule pour eux-mêmes.
Du même auteur.
La méchanceté chez l’insensé a une progéniture jumelle : l’insensé est hésitant et vacillant, mêlant des considérations qui ne devraient pas l’être, humiliant et confondant ce qui devrait être distingué, ayant autant de couleurs dans son âme qu’une vipère dans son corps, et polluant même ses pensées saines avec celles qui causent le trouble et la mort.
Du même auteur.
Les pensées d’un homme mauvais sont une chose, ses paroles une autre, et ses actions sont nombreuses, mais elles sont toutes incohérentes et en désaccord les unes avec les autres, car il ne dit pas ce qu’il pense, et il a décidé le contraire de ce qu’il affirme, et il fait des choses qui ne sont pas cohérentes avec ses desseins originaux, de sorte que, pour parler à vrai dire, on peut dire que la vie de l’homme méchant est une vie d’inimitié.
À propos de la distinction.
Les paroles de Philon.
Ce qui n’est pas distinct ne convient pas à un homme libre, étant le produit le plus honteux de la folie et de l’orgueil ; car, comme la distinction dans tout ce qui doit être fait est une marque de finesse et de sagesse, et mérite honneur et louange, de même l’absence de honte est un signe de folie et d’infamie, c’est pourquoi l’autre définition que vous négligez, classe ainsi un homme qui est affligé de cette maladie, en disant, est impie celui qui ne sait pas respecter le visage d’un homme honorable, ni se lever en présence d’un ancien, [6] ni guider ses propres pas dans le droit chemin.
À propos de ceux qui servent Dieu.
Les serviteurs des hommes vertueux se soumettent à l’obéissance volontaire à Dieu, car ils ne sont pas serviteurs des caprices humains, mais des hommes sages ; et celui qui est serviteur de la sagesse peut à juste titre être dit être aussi serviteur de Dieu.
À propos des hommes seulement.
Les paroles de Philon.
Les athées mènent une guerre irréconciliable et sans fin contre les pieux, au point de les menacer même de l’esclavage.
À propos de la justice.
Les paroles de Philon.
La justice, par-dessus tout, contribue à la sécurité de l’humanité et des parties du monde, la terre et le ciel.
À propos des jugements de Dieu.
Du même auteur.
Il est bon de commencer chaque journée par des occupations divines et saintes, et de s’occuper ensuite des devoirs nécessaires à la vie. C’est pourquoi Dieu nous a commandé[7] de veiller à obéir à ses commandements, et surtout, dès le lever du jour, de lui rendre notre adoration, afin que nos offrandes à Dieu précèdent toute occupation humaine, ayant le souvenir de Dieu pour guide et impulsion.
Du même auteur.
Toute âme que la piété fertilise de ses propres mystères est nécessairement éveillée pour tous les services sacrés et avide de contempler les choses qui méritent d’être vues, car tel est le sentiment de l’âme lors de la grande fête, et c’est la véritable saison de joie.
À propos de la différence entre Dieu et l’homme.
Les paroles de Philon.
Les choses de la création sont très éloignées du Dieu incréé, même si elles sont rapprochées grâce aux miséricordes attrayantes du Sauveur.
À propos d’hommes audacieux et courageux.
Les paroles de Philon, tirées de son traité sur les Géants.
C’est un signe de courage de ne pas se laisser facilement alarmer par les terreurs de la mort, d’être plein d’une confiance joyeuse dans les dangers, d’être d’une vaillante endurance au milieu des désastres, de préférer mourir avec honneur plutôt que d’être sauvé honteusement, et de vouloir être la cause de la victoire ; et une heureuse audace, une âme joyeuse et une force d’âme sont les accompagnateurs d’un esprit viril.
À propos de l’égalité.
Les paroles de Philon.
De même que l’égalité de mesure est la cause des bienfaits les plus parfaits, de même le manque de mesure est la cause des plus grands maux, car il dissout ce lien si utile de l’égalité.
À propos de l’ivresse.
Du même auteur.
L’inégalité est une chose fâcheuse et cause de différences, de même que l’égalité est exempte de tout ennui et contribue à unir les hommes pour des fins avantageuses.
Du même auteur.
L’obéissance à la loi et l’égalité sont les semences de la paix et les causes de la sécurité et de la durabilité continue ; mais l’inégalité et la convoitise sont des excitations à la guerre et des dissoutes de toutes les choses existantes.
À propos des malfaiteurs.
Les paroles de Philon.
Les choses qui châtient le premier sont, si les hommes sont sages, des préventifs du second.
À propos de l’œil et de la vue.
Les paroles de Philon, tirées du traité sur la Création du monde.
Les sens extérieurs ressemblent à des fenêtres ; car par elles, comme par des fenêtres, la compréhension des objets des sens extérieurs pénètre dans l’esprit, et par elles, l’esprit s’en va à nouveau explorer ces objets. Mais la vue fait partie de ces fenêtres, c’est-à-dire des sens extérieurs, car plus que toute autre, elle est apparentée à l’âme, car elle est étroitement liée à la plus belle de toutes les choses, à savoir la lumière, et est au service des choses divines ; et, en effet, c’est ce sens qui a ouvert la voie à la philosophie. Car, lorsque l’œil eut contemplé les mouvements du soleil et de la lune, les révolutions périodiques des étoiles, les mouvements invariables de toute l’armée du ciel, l’ordre et l’harmonie indescriptibles de tout l’univers, et le Créateur unique et infaillible du monde, il rapporta alors ce qu’il avait vu à la raison, comme détenant l’autorité suprême, et la raison, ayant contemplé d’un œil encore plus perçant ces deux choses, et des choses d’un caractère encore plus sublime dans leur apparence et leur espèce, et la grande cause de toutes choses, elle arriva alors immédiatement à une juste conception de Dieu, et de la création, et de la providence, considérant que la nature entière de toutes choses n’a pas été amenée à l’existence d’elle-même, mais qu’elle a nécessairement eu un créateur, et un père, et un guide, et un gouverneur, qui l’a également créée, et qui conserve également tout ce qu’il a créé.
À propos du contentement.
Les mots du même auteur.
Si vous possédez une grande richesse, prenez garde de ne pas vous laisser emporter par son excès ; mais efforcez-vous de vous approprier un terrain sec afin d’asseoir votre esprit avec la fermeté nécessaire ; ce sera là le véritable exercice de la justice et de l’équité. Et si vous possédez des réserves abondantes de tout ce qui est nécessaire à l’assouvissement de vos passions, ne vous laissez pas emporter par cette abondance, mais opposez-leur un degré de satisfaction salutaire, en choisissant ainsi un terrain sec pour vous appuyer plutôt que des sables mouvants absorbants.
Du même auteur.
Il faut s’exercer à se contenter de peu, car c’est être proche de Dieu ; mais l’habitude contraire est d’être très loin de lui.
À propos de la foi et de la piété envers Dieu.
Les paroles de Philon.
Quel peut être un véritable sacrifice, sinon la piété d’une âme dévouée à l’amour de Dieu, dont les sentiments reconnaissants sont rendus immortels par Dieu, qui leur a conféré une durée immortelle comme celle du soleil, de la lune et du monde entier.
À propos des hommes méchants et impies.
Du même auteur.
Les espoirs des méchants sont instables, car ils s’attendent à un bon sort, mais subissent un destin contraire dont ils sont dignes.
À propos d’une mauvaise conscience.
Les paroles de Philon, tirées de son traité sur les Hommes et les Choses qui sont mal nommés.
Qui est celui qui commet le mal sans être condamné par sa propre conscience, comme s’il était devant un tribunal, même si personne ne le reprend ?
À propos des conseillers.
Les paroles de Philon, tirées des Questions de la Genèse.
Comme l’esprit de ceux qui n’ont pas étudié la philosophie est aveugle à l’égard de nombreuses circonstances de la vie, il faut prendre pour guides ceux qui voient le caractère des choses.
À propos des bavards.
Les paroles de Philon.
Celui qui n’a ni honte ni crainte pour ses compagnons, a une bouche débridée et une langue dévergondée.
À propos de la perfection.
Les paroles de Philon.
La perfection et l’absence de défauts se trouvent en Dieu seul. Mais le défaut et l’imperfection existent en chaque homme. Car l’homme, même le plus sage de sa race, est enseigné par un autre homme, et il ne sait rien sans être enseigné par sa propre nature. Et si l’un possède plus de connaissances qu’un autre, il ne les possède pas naturellement, mais grâce à l’instruction qu’il a reçue.
À propos de ceux qui ont une faible opinion d’eux-mêmes.
Les paroles de Philon.
Ces choses se révèlent être tout à fait naturelles : la descente de l’âme est son élévation par l’orgueil, et son ascension et son élévation sont son retour de l’arrogance.
Du même auteur.
Il est souhaitable d’extirper l’orgueil, qui est l’ami de l’endurance, de la prudence et de la justice, [8] et aussi de détruire l’orgueil autoritaire ; car ce n’est pas une petite preuve et un exercice de folie que d’étudier la vertu d’une manière illégitime.
Du même auteur.
Si vous êtes enflés d’orgueil et d’autorité au point de désirer de grandes choses, alors rappelez-vous, comme le pilote habile d’un navire, de rentrer vos voiles, afin de ne pas vous laisser entraîner dans une conduite absurde.
À propos du sommeil.
Les paroles de Philon.
Le sommeil, selon le prophète, est une transe, non pas certes en accord avec la folie, mais procédant d’un relâchement des sens extérieurs et du retrait de la raison ; car à ce moment-là les sens extérieurs cessent de s’attacher à leurs objets propres, et l’esprit est tranquille, n’étant plus sous l’influence ni ne leur fournissant aucun mouvement, et ceux-ci, étant par conséquent coupés de toute énergie parce qu’ils sont séparés des objets qui leur sont perceptibles, sont dissous dans un état d’inactivité immobile.
Du même auteur.
Tout naturellement, certains qui ont été assez sages pour arriver à des notions correctes de la vérité, ont décrit le sommeil comme une chose qui nous apprend à méditer sur la mort, et une ombre et un aperçu de la résurrection qui doit suivre plus tard, car il porte en lui-même des images visibles des deux conditions, car il retire le même homme de son état de perfection et l’y ramène.
À propos des promesses, etc.
Les paroles de Philon.
Il vaut mieux ne jamais faire aucune promesse que de ne pas aider quelqu’un de son plein gré, car aucun blâme n’est imputé à l’un, mais une grande aversion de la part de ceux qui sont moins puissants, et une haine intense et une punition de longue durée de la part de ceux qui sont plus puissants, sont le résultat de l’autre ligne de conduite.
À propos des hommes hautains, etc.
Du premier livre de la Sacrée Allégorie des Saintes Lois.
Certains disent que la dernière chose que l’homme sage abandonne est la tunique de la vaine gloire, car même si un homme parvient à maîtriser ses autres passions, il est toujours enclin par nature à être influencé par la gloire et les louanges de la multitude.
Du même auteur.
L’orgueil est une chose impure par nature.
À propos des promesses, etc.
Les paroles de Philon.
Rendre grâce à Dieu est intrinsèquement juste, mais ne pas le lui rendre en premier lieu, et ne pas commencer par les premières raisons de gratitude, est blâmable, car il n’est pas juste de donner l’honneur principal à la création, et l’honneur secondaire à Dieu, qui est le donateur de toutes choses dans la création ; et en effet, c’est une division des plus coupables, dans la mesure où elle établit un certain désordre d’ordre.
À propos de l’envie.
Les paroles de Philon.
L’envie s’attache naturellement à tout ce qui est grand.
À propos des gens travailleurs.
Les mots du même auteur.
Les bonnes choses les plus parfaites et les plus grandes sont généralement le résultat d’un exercice laborieux et d’un travail énergique et vigoureux.
Du même auteur.
Il est absurde pour un homme qui poursuit les honneurs de fuir les travaux par lesquels les honneurs sont acquis.
À propos de l’âme et de l’esprit.
Du même auteur.
Français Que signifie l’expression : « Tu ne mangeras pas la chair dans le sang de l’âme ? »[9] Dieu semble vouloir montrer par cette expression que le sang est l’essence de l’âme, c’est-à-dire de l’âme douée des sens extérieurs, et non pas l’âme dont il est question dans le sens le plus excellent du mot, c’est-à-dire dans la mesure où elle est douée de raison et d’intellect ; car il y a trois divisions de l’âme, l’une étant nutritive, une seconde étant douée des sens extérieurs, et la troisième étant douée de raison. Ainsi, l’Esprit divin est l’essence de la partie rationnelle, selon l’historien sacré de la création du monde, car il dit que « Dieu souffla sur son visage le souffle de vie »[10]. Mais de cette partie qui est douée des sens extérieurs et qui a le pouvoir de vivifier, le sang est l’essence, car il dit ailleurs que « l’âme de toute chair est le sang »[11] ; or, ce qui est lié à la chair, ce sont les sens extérieurs et les passions, et non l’esprit et l’intellect ; non, mais cette expression « dans le sang de l’âme » indique également que l’âme est une chose et le corps une autre. De sorte qu’en réalité, le souffle est l’essence de l’âme, mais il n’a pas de place en soi indépendamment du sang, mais il ressemble au sang et s’y combine.
À propos de l’assistance de Dieu.
Les paroles de Philon, tirées du quatrième livre de son traité sur les allégories contenues dans le Sacré
Lois.
L’extrémité du bonheur est l’assistance de Dieu, car il ne peut y avoir de manque lorsque Dieu donne son aide.
À propos de la création du monde.
Du même auteur, du premier livre des Questions qui se posent dans la Genèse.
Il est impossible que l’harmonie, l’arrangement, la raison, l’analogie, et que tout le grand accord et le bonheur réel que nous voyons exister dans le monde puissent avoir été créés par eux-mêmes, car il s’ensuit inévitablement que ces choses ont dû avoir un créateur, un père, un régulateur et un gouverneur, qui les a engendrées en premier lieu, et qui préserve maintenant ce qu’il a engendré.
À propos de l’église de Dieu.
Du même auteur.
Dieu voulant faire descendre du ciel sur la terre une image de sa divine vertu, par compassion pour notre race, afin qu’elle ne soit pas privée d’une part plus excellente, et qu’il puisse ainsi laver les souillures qui souillent notre misérable existence, si pleine de tout déshonneur, a établi son Église parmi nous.
À propos de la recherche de Dieu.
Du même auteur, du dernier livre des Questions soulevées dans l’Exode.
La relaxation la plus puissante de l’âme conduit à l’amour sacré du Dieu vivant unique, enseignant à l’humanité à prendre Dieu comme guide dans tous ses plans, ses paroles et ses actions.
Du même auteur.
L’extrémité du bonheur est de reposer immuablement et immuablement sur Dieu seul.
À propos du dernier jour.
Les paroles de Philon, tirées du deuxième livre des Questions soulevées dans l’Exode.
Les étoiles tournent sur elles-mêmes et décrivent un cercle régulier, certaines se déplaçant de la même manière à travers tout le ciel, et d’autres ont leurs propres mouvements excentriques.
De la détestation de la méchanceté ressentie par Dieu.
Les paroles de Philon, tirées du deuxième livre des Questions soulevées dans l’Exode.
Certains hommes pensent que la repentance semble parfois s’emparer de Dieu à cause des serments qu’il a prêtés, mais ils ne se font pas d’idées correctes ; car, outre le fait que la Divinité ne change pas, ni l’expression « Dieu se repentit », ni celle « Et cela le chagrina au cœur »[12] ne sont indicatives de la repentance, car la Divinité est immuable ; mais elles ne montrent que le caractère de l’intellect pur qui médite maintenant profondément sur la cause pour laquelle il a créé l’homme sur la terre.
Du même auteur, du même livre.
Il n’y a en Dieu ni hésitation ni envie ; mais il emploie souvent des expressions qui indiquent l’hésitation ou l’incertitude en se référant à l’homme, qui est susceptible de tels sentiments ; car, comme je l’ai souvent dit, il y a tout à fait deux sources suprêmes ; dans un cas, Dieu ne parle pas comme l’homme parle, dans l’autre, il instruit l’homme comme un homme instruit son fils, le premier étant un signe de sa puissance, le second de la manière dont il enseigne et guide l’homme.
À propos des promesses.
Les paroles de Philon, tirées du dernier livre des Questions soulevées dans l’Exode.
Celui qui n’offre pas à Dieu de son plein gré les prémices n’offre pas réellement les prémices, même s’il apporte tout ce qui est grand, avec une abondance de trésors des plus royales ; car les véritables prémices ne consistent pas dans les choses offertes, mais dans la disposition pieuse de celui qui les offre.
De la douceur de Dieu et de son amour pour l’humanité.
Les paroles de Philon, tirées des Questions soulevées dans l’Exode.
Les miséricordes de Dieu surpassent toujours la justice, car l’œuvre qu’il s’est choisie est celle de faire le bien, et la tâche de punir suit cela ; et il est courant, lorsque de grands maux sont sur le point de survenir, qu’une abondance de grandes et nombreuses bénédictions se produisent d’abord.
FRAGMENTS CONSERVÉS PAR ANTONIUS
ÊTRE. YO.
Les vertus seules savent régler les affaires des hommes.
La contemplation de la vertu est extrêmement belle, et les actions qui s’y rapportent, ainsi que son exercice, sont désirables par-dessus tout.
FROMAGE. II.
Si vous désirez avoir une bonne réputation de deux manières, honorez extrêmement ceux qui font le bien et réprimandez ceux qui font le mal.
SÉR. VIII.
Quand on vous demande de pardonner les offenses, pardonnez volontiers à ceux qui vous ont offensé, car l’indulgence accordée en récompense de l’indulgence et la réconciliation avec nos compagnons de service sont un moyen d’éviter la colère divine.
SÉR. IX.
L’homme vertueux aime sa race, il est miséricordieux et enclin au pardon, et ne porte jamais de mauvaise volonté envers qui que ce soit, mais pense qu’il est juste de surpasser en faisant le bien plutôt qu’en faisant du mal.
Ce qui est beau est donc beau, quand un homme n’a pas besoin du secours d’un autre, mais quand il contient en lui-même tous les signes de l’excellence comme siens.
ÊTRE. X.
Il est bon que le pire suive toujours le meilleur, en raison de l’espoir d’une amélioration.
ÊTRE. XI.
On doit appeler heureuse une ville, un pays et une maison lorsqu’ils contiennent un homme vertueux ; et on doit appeler misérables ceux-là lorsqu’ils n’ont pas un tel homme en eux.
ÊTRE. XVI.
Ceux qui sont tyranniques dans leur nature, mais sans pouvoir, font réussir leurs desseins par la trahison.
SÉRIE XX.
Les amitiés des méchants sont néfastes, et très souvent l’âme de ces hommes, influencée par de telles associations, prend l’impression d’une folie pure et simple.
Ce n’est pas le pays qui rend les hommes mauvais, ni la ville qui les rend bons, mais les habitudes de vie avec tels ou tels hommes.
SÉR. XXVIII.
Il ne faut pas craindre le coup d’un homme faible, ni la menace d’un imbécile.
Les hommes légers, comme des vases vides, peuvent facilement être pris et émus par leurs oreilles.
SÉRIE XXX.
Rien de ce qui est fait ne peut être beau sans la contemplation scientifique, car la connaissance est le fruit du conseil, mais la folie est la source de tous les maux.
Tout argument en faveur de la justice est superflu, lorsque ceux qui écoutent sont unanimes sur un mauvais objet.
SÉR. XXXVIII.
L’homme méchant trouble la ville et aspire à la confusion et au désordre de tous les hommes et de toutes les choses qui se trouvent dans la ville ; car le désir d’interférence, la convoitise, les actes d’un démagogue et l’influence sur la populace sont considérés comme des honneurs par un tel homme, et il regarde le calme avec dédain.
L’excellence est une chose difficile à trouver, ou plutôt absolument introuvable dans une vie troublée.
SÉR. XLIII.
Il n’y a rien de plus propre à susciter la bonne volonté que des paroles aimables, en raison de bonnes actions.
FROMAGE. XLVII.
Il suffit de ne pas témoigner soi-même, mais ce qui a besoin de l’assistance d’un autre est insuffisant pour apporter la conciliation à l’esprit.
FROMAGE. LII.
Rejetez avec aversion les paroles trompeuses des flatteurs, car elles, obscurcissant la raison, ne contribuent pas à la vérité des choses ; car ou bien elles louent des actions qui méritent d’être blâmées, ou bien elles blâment souvent les choses au-delà de tout éloge.
ÊTRE. LVI.
La paix est la plus grande bénédiction qu’aucun homme ne peut s’offrir, car c’est une action divine.
FROMAGE. LVII.
Conduisez-vous envers vos serviteurs comme vous désirez que Dieu vous traite ; car si nous les écoutons, il nous écoutera, et si nous les respectons, il nous respectera. Que notre compassion soit plus grande que la compassion, afin que nous recevions de lui la même récompense pour notre miséricorde envers eux.
SÉR. LXIX.
Quel grand soulagement pour la nature que le sommeil, il est l’image de la mort et du repos des sens extérieurs.
Le sommeil est une seule chose, mais son désir a plusieurs raisons et causes ; je veux dire de la nature, de la nourriture, du destin, et peut-être aussi du jeûne excessif et intense, au moyen duquel la chair, devenant nerveuse et privée de force, veut se rétablir pour les actions ultérieures au moyen du sommeil.
Tout comme boire beaucoup est considéré comme une habitude, dormir beaucoup l’est aussi, et il est difficile de se débarrasser d’une habitude invétérée.
VOIR. LXXIV.
Le pardon est susceptible d’engendrer le repentir.
SÉR. LXXIX.
L’impudence est la caractéristique d’un homme sans valeur, et la modestie d’un homme vertueux, mais ne jamais ressentir de honte ou d’audace est la marque de quelqu’un qui est lent à comprendre et qui n’a pas la capacité de donner son assentiment.
SÉR. 82.
Puisque Dieu pénètre invisiblement dans la région de l’âme, préparons cette région du mieux que nous pouvons, ou plutôt qu’elle soit une habitation digne de Dieu, autrement, sans que nous nous en apercevions, Dieu s’en ira et se transportera dans une autre demeure.
L’esprit d’un homme sage est la maison de Dieu, et il est appelé, d’une manière spéciale, le Dieu de toute l’humanité, comme le dit le prophète quand il parle de l’esprit d’un homme sage, il l’appelle « ce dans quoi Dieu marche »,[13] comme dans un palais.
Ce qui est visible et réellement devant nous est compris par les yeux, mais la pure faculté de raison s’étend même à ce qui est invisible et futur.
SÉR. LXXXVII.
Dieu, qui est miséricordieux par nature, n’exonérera jamais de sa culpabilité l’homme qui jure faussement pour un objet injuste, car un tel homme est impur et souillé, même s’il peut échapper aux châtiments infligés par les hommes.
SÉRIE XCIX.
Ces choses qui sont restées un moment dans l’ombre par envie, sont enfin libérées et mises en lumière.
VOIR. CIV.
Par son essence, un roi est égal à tout homme, mais par la puissance de son autorité et de son rang, il est égal à Dieu qui règne sur toutes choses ; car rien sur terre ne lui est supérieur. Il lui convient donc, en tant que mortel, de ne pas trop s’enorgueillir et, en tant que Dieu, de ne pas trop céder à la passion. Car s’il est honoré à l’image de Dieu, il n’en est pas moins, dans une certaine mesure, empêtré dans la poussière terrestre et vile, ce qui lui apprendrait la simplicité et la douceur envers tous les hommes.
SÉRIE CXVI.
Un maître sévère est le meilleur choix pour les serviteurs intraitables et insensés ; car, craignant ses menaces et ses châtiments, bien que contre leur volonté, ils sont amenés à faire le bien par la peur.
SÉR. 118.
C’est le plus grand éloge d’un serviteur que de ne rien négliger de ce que son maître lui commande, mais de s’efforcer avec un cœur honnête d’exécuter d’une manière convenable et réussie, même si cela dépasse ses forces, tout ce qui lui est commandé, avec énergie et sans hésitation.
SÉR. 123.
Lorsqu’on demanda un jour à la femme de Philon, dans une assemblée de nombreuses femmes, pourquoi elle était la seule de tout son sexe à ne pas porter d’ornements d’or, elle répondit : « La vertu d’un mari est un ornement suffisant pour sa femme. »
SÉR. CXXX.
Les vertus des enfants sont la gloire de leurs pères.
Ceux qui connaissent bien ce qui est honorable et vertueux sont heureux avec leurs enfants.
VOIR. CXXXV.
Boire du poison dans une coupe d’or et suivre les conseils d’un ami insensé, c’est la même chose.
Les nouveaux navires sont meilleurs que les anciens, mais une vieille amitié est meilleure qu’une nouvelle.
Les fruits de la terre ne viennent qu’une fois par an ; mais ceux que nous tirons de l’amitié doivent être cueillis à chaque occasion. Nombreux sont ceux qui choisissent pour amis non pas les plus vertueux, mais les plus riches.
Beaucoup de ceux qui paraissent être amis ne le sont pas, et beaucoup de ceux qui ne paraissent pas l’être le sont en réalité ; mais c’est le rôle d’un homme sage de discerner ces deux catégories.
SÉR. CLII.
La jeunesse qui ne veut pas travailler s’attire des malheurs pour sa vieillesse.
SÉR. 156.
Ce qui est mauvais, c’est de ne pas être puni ici-bas, mais d’être digne d’une punition dans l’au-delà.
VOIR. CXXXV.
Dieu a implanté l’espérance dans le genre humain afin que, possédant une consolation innée en eux, ceux qui ont commis des erreurs qui ne sont pas irrémédiables puissent sentir leurs peines allégées.
SÉR. 182.
Le plaisir semble être une forme de mouvement égale, mais en réalité il l’est et se révèle être brutal.
LES FRAGMENTS SUIVANTS PROVIENNENT D’UNE COLLECTION ANONYME DE LA
BIBLIOTHÈQUE BODLEIAN D’OXFORD
EXTRAITS DE PHILON
À propos des amis.
Français La constance envers ses amis est un signe d’une stabilité générale de disposition, c’est pourquoi on ne devrait pas former d’amitié avant d’avoir soigneusement testé le caractère de ceux avec qui on se propose de la former ; car non seulement la formation d’une telle amitié est agréable, mais il en va de même du sentiment qu’on n’a pas à porter seul des fardeaux qui oppriment l’âme, et de ne pas s’éloigner de l’association ; car celui qui est la cause des différences dans l’amitié n’est pas connu du commun des hommes, mais il a l’habitude de porter le blâme commun sur les deux parties, et très souvent sur la partie innocente plus que sur la partie coupable.
Des choses secrètes, vous pouvez partager avec des personnes basses celles qui augmentent votre vertu ; mais quant à celles qui détériorent votre esprit, vous ne devez pas les poursuivre vous-même, ni les imputer à vos amis.
La vie de l’homme est comme une mer, elle est sujette à toutes sortes d’agitations et de changements, même au plus fort de la prospérité ; car rien de ce qui est terrestre n’est fermement établi, mais toutes ces choses sont transportées de long en large, comme un navire qui est poussé dans la mer par des vents contraires.
À propos du péché.
Ne craignons pas les maladies qui viennent du dehors, mais les offenses qui provoquent les maladies, maladies de l’âme plutôt que du corps.
À propos de la douleur.
Tout homme insensé est dans une situation difficile, étant opprimé par la convoitise, l’amour de la gloire , le désir du plaisir et des choses de ce genre, qui ne laissent pas à l’esprit la liberté de mouvement.
À propos de la gourmandise.
Les fils des médecins ont posé comme maxime que la régularité est la mère d’un état sain du corps, en accordant peu d’attention à la santé de l’âme ; mais nous posons que la régularité est non seulement destructrice de toutes les maladies du corps, mais nous reconnaissons bien plus le fait que la véritable santé est celle qui détruit les passions qui nuisent à l’âme.
À propos de la coutume et de la familiarité.
Une habitude invétérée est plus puissante que la nature, et les petites choses, si elles ne sont pas entravées, grandissent, augmentent et deviennent de grande taille.
LES FRAGMENTS SUIVANTS SONT TIRÉS D’UN MANUSCRIT NON PUBLIÉ DE LA BIBLIOTHÈQUE
DU ROI DE FRANCE
D’après les œuvres de l’hébreu Philon, sur Genèse 6:7.
Pourquoi Dieu, lorsqu’il menace d’exterminer l’humanité, détruit-il aussi les animaux irrationnels ? Parce que les animaux irrationnels n’ont pas été créés à l’origine pour eux-mêmes, mais pour l’homme, et pour lui rendre des services dont il pourrait avoir besoin. Or, lorsque l’homme fut détruit, il s’ensuivit naturellement qu’ils le furent aussi, lorsque les êtres pour lesquels ils avaient été créés disparurent.
Du même auteur, sur Genèse 17:14.
La loi ne considère pas comme coupable un acte commis involontairement, puisqu’elle pardonne même un meurtre commis involontairement. Mais si un enfant n’est pas circoncis huit jours après sa naissance, quel mal a-t-il commis pour être puni de mort ? C’est pourquoi certains affirment que la manière de punir doit être imputée à ses parents, et pensent qu’ils devraient être sévèrement punis pour avoir négligé les commandements de la loi ; d’autres pensent que c’est par excès d’indignation que Dieu est ici représenté comme infligeant un châtiment, en apparence, à l’enfant, afin que ce châtiment inévitable soit infligé aux personnes d’âge mûr qui ont violé la loi.
Non pas que l’acte de la circoncision soit important en soi, mais parce que si on le néglige, l’alliance elle-même est traitée avec mépris lorsque le sceau par lequel elle est reconnue et ratifiée n’est pas rendu parfait.
Du même auteur, sur Genèse 19:23.
Pourquoi le soleil se leva-t-il sur la terre lorsque Lot entra à Segor ? Et il dit que ce même lieu est un refuge pour ceux qui progressent, et un châtiment pour ceux qui sont intérieurement mauvais. Et de plus, le lever du soleil au début du jour apporte avec lui la justice ; voulant montrer que le soleil, le jour, la lumière et tout ce qui est beau et honorable au monde ne sont accordés qu’aux vertueux et non à l’homme sans valeur qui embrasse une méchanceté incurable.
Du même auteur, sur Genèse 27:24—27.
Ayant été plutôt espions qu’amis en trêve, et étant prêts à l’une ou l’autre alternative : à la guerre s’ils voyaient que l’autre était faible, et à la paix s’ils le trouvaient plus fort qu’eux.
Du même auteur, sur Genèse 26:28, etc.
Ce sont là les alliances qu’ils ont faites, pour ne pas être détruits comme les autres nations l’avaient été, et les Philistins le furent à une époque ultérieure par les Israélites ; que les saintes écritures appellent tantôt Cananéens, tantôt Cappadociens ; mais plus tard les Cappadociens émigrèrent.
Du même auteur, sur Genèse 26:30.
Non pas à cause des louanges, car le sage n’est pas attiré par la flatterie ni par aucune autre forme de servilité, mais parce qu’il a accepté leur repentir.
Du même auteur, sur Genèse 27:6, etc.
Lorsqu’il eut deux fils, l’un bon et l’autre coupable, il dit qu’il bénira le coupable, non parce qu’il le préférait au bon, mais parce qu’il savait que l’autre pouvait faire le bien par lui-même, mais que l’autre était convaincu par sa propre disposition, et n’avait aucun espoir de salut, si ce n’est dans les prières de son père ; et s’il ne les obtenait pas, alors il serait le plus misérable de tous les hommes.
Du même auteur, sur Genèse 27:11, etc.
Il convient ici d’admirer la bienveillance de sa mère, qui avoua vouloir prendre sur elle la cause pour lui, afin que son fils puisse recevoir l’honneur auquel ils avaient droit tous deux, car elle était emportée par son affection pour eux deux. Elle craignait en effet son père, de peur d’être perçue comme s’imposant à lui et comme spoliant l’honneur auquel l’autre avait droit ; et sa mère, de peur qu’elle ne le considère comme désobéissant alors qu’elle le pressait avec véhémence. C’est pourquoi il dit, avec beaucoup de prudence et de justesse : « Mon père ne me maudira-t-il pas ? Et je m’attirerai la malédiction. » Il avait confiance en la promesse de Dieu : « L’aîné servira le cadet. » Mais, d’un autre côté, il craignait, en tant qu’homme, que la bénédiction de son père, en tant qu’homme juste, ne renverse l’affirmation de Dieu.
Du même auteur, sur Genèse 27:30.
Il n’est pas tant indigné par sa déception de ne pas avoir obtenu les bénédictions, que par le fait que son frère en ait été jugé digne ; car étant d’un tempérament envieux, il considérait son manque de succès comme plus désirable que son propre avantage, et il le montre par ses grandes et amères lamentations, et par son exclamation ultérieure : « Bénis-moi maintenant aussi, ô mon père. »
Du même auteur.
Mais s’il l’a obtenu par fraude, on sera enclin à dire qu’il ne mérite pas d’être loué. Que dit alors son père ? « Et il sera béni. » Mais il semble, par ce qu’il dit ici, laisser entendre, d’une manière énigmatique et obscure, qu’il ne s’ensuit pas que tout stratagème soit blâmable, puisque les gardiens de la nuit lorsqu’ils guettent les brigands, et les généraux lorsqu’ils tendent des embuscades à des ennemis qu’ils ne pourraient soumettre par la force ouverte, semblent agir correctement : et ce qu’on appelle stratagèmes procède du même principe que les combats de lutteurs, car dans ces cas aussi, les ruses sont considérées comme honorables ; et ceux qui, par ruse, triomphent de leurs adversaires sont jugés dignes du prix et de la couronne de la victoire ; de sorte que ce n’est pas une accusation contre un homme de dire qu’il a fait une chose par ruse, mais c’est plutôt un panégyrique, étant équivalent à dire qu’il l’a fait habilement, car l’homme vertueux ne fait rien maladroitement.
Du même auteur, sur Exode 20:25.
Que signifie « ton poignard » et que vient-il ensuite ? Ceux qui, par nature, s’aventurent à commettre des actes inconvenants et qui, par leurs propres efforts, métamorphosent les œuvres de la nature, souillent ce qui ne devrait pas l’être, car toutes les choses de la nature sont parfaites et complètes, et n’ont besoin d’aucun ajout.
Du même auteur, sur Exode 22:19.
Il montre très clairement qu’il est un prosélyte, en ce sens qu’il n’est pas circoncis dans la chair de son prépuce, mais dans les plaisirs, les appétits et toutes les autres passions de l’âme. Car la race hébraïque n’était pas circoncise en Égypte, mais maltraitée de toutes les manières imaginables par la cruauté naturelle des indigènes du pays envers les étrangers, elle a néanmoins vécu parmi eux avec courage et patience, et cela non pas plus par contrainte que volontairement, en raison du refuge qu’elle avait en Dieu le Sauveur, qui, envoyant sa puissance bienfaisante, a délivré ses suppliants de leurs difficultés et apparemment inextricables. C’est pourquoi Moïse ajoute : « Car vous connaissez l’âme d’un prosélyte. »[14] Or, qu’est-ce que l’esprit d’un prosélyte ? L’abandon des opinions des adorateurs de nombreux dieux, et l’union avec ceux qui honorent le Dieu unique, le Père de l’univers. En second lieu, certains appellent aussi prosélytes les étrangers, et ce sont des étrangers qui sont venus à la vérité de la même manière que ceux qui ont séjourné en Égypte ; car les uns sont des étrangers nouvellement arrivés dans le pays, mais les derniers sont aussi étrangers aux coutumes et aux lois, mais le nom commun de prosélytes est donné aux deux.
Du même auteur, sur Exode 22:22.
Il est interdit de nuire à une veuve et à un orphelin, car ceux-ci sont sous la protection de la providence particulière de Dieu, puisqu’ils sont privés de leurs protecteurs et gardiens naturels, car Dieu veut que ceux qui jouissent d’associations naturelles fassent réparation aux autres à partir de leur propre abondance de ressources.
Du même auteur, sur Exode 23:1.
Il dit que nous ne devons pas aborder la folie ou le mensonge, ni avec les oreilles, ni avec aucun autre sens extérieur, car de grands préjudices résultent d’une tromperie ; c’est pourquoi certains législateurs ont interdit à quiconque de donner des preuves par ouï-dire, puisque la vérité est confirmée par la vue, mais le mensonge par l’ouïe.
Du même auteur, sur Exode 23:6.
La pauvreté en elle-même réclame la compassion, afin de corriger ses déficiences, mais quand il s’agit de juger, elle a alors pour arbitre la loi de l’équité, car la justice est une chose divine et incorruptible, c’est pourquoi il est expressément affirmé dans un autre passage que le jugement de Dieu est juste.[14]
Du même auteur, sur Exode 23:18.
Au lieu de dire que le pain levé ne doit pas être parmi les choses qui sont offertes, mais que toutes les choses qui sont apportées en sacrifice ou en offrande doivent être sans levain, il insinue deux choses très nécessaires par une expression obscure et symbolique ; l’une étant de mépriser le plaisir, car le levain est l’assaisonnement de la nourriture et non la nourriture elle-même ; et l’autre étant qu’il n’est pas juste que les hommes soient enflés d’orgueil, parce qu’ils sont gonflés par une vaine vanité ; car chacun est un état mauvais, et le plaisir et la vanité sont tous deux le fruit d’une même mère, la tromperie.
Le sang des sacrifices est la preuve qu’une âme fait ses offrandes à Dieu ; et il n’est pas conforme à la loi divine que des choses qui ne s’unissent pas soient mélangées.
Du même auteur, sur Exode 23:20.
Il faut supposer que l’ange mentionné un peu plus haut indiquait la voix de Dieu ; car le prophète est le messager du Seigneur, qui est le véritable orateur ; car il est inévitable que celui qui entend avec ses oreilles, c’est-à-dire qui reçoit fermement ce qui est dit, doive aussi accomplir ce qui lui est dit par ses actions ; car une action est la preuve de ce qui est dit ; et celui qui est obéissant à ce qui est dit, et qui accomplit des actions correspondant à ses ordres, doit nécessairement avoir celui qui lui a commandé pour son allié et son champion, qui en apparence apporte certes de l’aide à son élève, mais en réalité à ses propres doctrines et commandements, … que ses ennemis et adversaires cherchent à renverser.
Du même auteur, sur Exode 23:24.
Les piliers symbolisent les doctrines qui semblent tenir bon et être fermement établies. Or, parmi les doctrines ainsi établies, certaines sont bonnes et méritent d’être conservées et fixées durablement ; mais d’autres sont sujettes à blâme, et il est souhaitable qu’elles soient renversées. Or, l’expression « en renversant vous renverserez, et en détruisant vous détruirez » a le sens suivant : certains hommes abattent certaines choses comme s’ils voulaient les relever, et en détruisent d’autres comme s’ils voulaient les rétablir ultérieurement. Or, Dieu veut que ce qui a été une fois détruit et renversé ne soit jamais relevé ni rétabli, mais soit entièrement détruit et pour toujours, car contraire à ce qui est bon ou beau.
Du même auteur, sur Exode 23:28.
Et nous devons considérer que les guêpes sont un signe de puissance inattendue venant de la mission divine ; qui, faisant tomber ses coups de haut jusqu’à l’extrémité de l’oreille, vise bien avec tous ses coups, et les réglant bien ne rencontrera aucun échec lui-même.
Du même auteur, sur Exode 23:31.
Dieu leur annonça ces choses, s’ils lui obéissaient et observaient ses commandements. Mais lorsqu’ils furent trouvés transgresseurs et désobéissants à la loi divine, il conclut alors sa promesse de Dan à Beer-Shéba.
Du même auteur, sur Exode 24:9, 10.
L’ordre exprès ainsi énoncé s’accompagne d’une proposition ultérieure évidente : tous furent préservés. Mais le sens réel est qu’ils étaient tous d’accord sur la piété et ne différaient sur aucun point positif.
Du même auteur, sur Exode 24:10.
Lorsqu’il parle des soixante-dix hommes, il entend ceux qui étaient avec Moïse, Aaron, Nadab et Abihu. Et l’affirmation selon laquelle ils ne différaient pas montre plutôt qu’ils voyaient tous de la même manière le lieu où Dieu s’était tenu, plutôt que de constater qu’il n’en restait rien.
Du même auteur, sur Exode 24:13.
Il est manifestement offensé par ceux qui, présents, pensaient, par impiété ou par folie, que les mouvements de la Divinité étaient paisibles et liés à son changement de demeure. Car voici qu’il dit expressément, non pas que le Dieu qui existe en essence, et dont on pense dûment à l’existence, est descendu, mais que sa gloire est descendue. Et le mot gloire peut avoir deux acceptions : d’une part, il peut signifier la présence de ses puissances, puisque la puissance de son armée est qualifiée de gloire royale ; d’autre part, il peut se référer à son apparition seule et à la perception de sa gloire divine ; de sorte que l’idée de l’arrivée réelle de Dieu a pu se créer dans l’esprit de ceux qui étaient présents, comme s’il était venu pour donner une information incontestable sur les lois qui allaient être édictées.
Du même auteur, sur Exode 24:17.
Mais il dit que l’apparence de la gloire du Seigneur est très semblable à une flamme, ou plutôt non pas qu’elle le soit, mais qu’elle apparaît telle à ceux qui la regardent ; car Dieu montre ce qu’il a choisi d’apparaître pour frapper d’étonnement ceux qui la regardent, sans être en réalité ce qu’il apparaît. C’est pourquoi il le présente aux enfants d’Israël, affirmant clairement qu’il s’agissait d’une apparence semblable à celle d’une flamme, mais non d’une flamme réelle. Or, de même que la flamme consume toute matière qui lui est exposée, de même, lorsque la véritable conception de Dieu pénètre une fois dans l’âme, elle détruit tous les raisonnements hétérodoxes d’impiété, et purifie et sanctifie tout l’esprit.
Du même auteur, sur Exode 24:18.
Car la génération qui avait ainsi quitté son ancien séjour allait être condamnée et errer dans un état de désolation pendant quarante ans, après avoir reçu d’innombrables bienfaits, mais après avoir montré son ingratitude dans des cas encore plus innombrables.
Genèse 3:19. ↩︎
Genèse 2:19. ↩︎
Genèse 2:24. ↩︎
Deutéronome 12:28. ↩︎
Genèse 8:21. ↩︎
Juvénal parle de cela comme d’une coutume des anciens Romains. ↩︎
Deutéronome 6:7. ↩︎
il est évident qu’il y a une grande corruption dans cette phrase et dans la suivante. ↩︎
Genèse 9:4. ↩︎
Genèse 2:9. ↩︎
Deutéronome 12:23. ↩︎
Genèse 6:6. ↩︎
Lévitique 26:12. ↩︎
Deutéronome 32:4. ↩︎