Emil Schürer commente (La littérature du peuple juif au temps de Jésus, pp. 349-354) :
Eïς Φλακκον. Adversus Flaccum (Mangey, ii. 517-544).—Philon et les Juifs. De legatione ad Cajum (Mangey, ii. 545-600).—Dans ces deux livres, Philon relate les persécutions que les Juifs durent endurer, notamment à Alexandrie, au temps de Caligula. Le récit est si détaillé et si vivant qu’il ne pouvait être écrit que par quelqu’un ayant lui-même participé de manière marquante aux événements. Cette circonstance fait de ces deux livres une autorité de premier ordre, non seulement pour l’histoire des Juifs de cette époque, mais aussi pour celle de Caligula. Les déclarations de Mangey ne permettent pas de comprendre comment les titres sont présentés dans les meilleurs manuscrits. Sur le titre Φιλωνος εις Φλακκον, il remarque seulement (ii. 517) : similiter codex Mediceus, in reliquis vero manuscritis scribitur Φιλωνος Εβραιου ιστορια ωφελιμος και πανυ βιω χρησιμος. Τα κατα τον Φλακκον [sic : donc pas του Φλακκου] ητοι περι προνοιας. Plus indéfinies encore sont les déclarations de Mangey concernant le titre de la deuxième composition (ii. 545) : των κατα τον Γαιον και της αιτιας της προς απαν το Ιουδαιων εθνος απεχθειας αυτου. D’après les déclarations de Pitra (Analecta sacra, ii. 318 sq.), les titres habituels dans le texte imprimé Εις Φλακκον et Περι αρετων και πρεσβειας προς Γαιον semblent être aussi celles qui prédominent dans les manuscrits. Dans Photius, Bibliotheca cod. 105 (éd. Bekker), il est dit : Ανεγνωσθη δε αυτου και λογος ου η επιγραφη « Γαιος ψεγομενος” και « Φλακκος η Φλακκων ψεγομενος », εν οις λογοις κ.τ.λ. (donc deux λογοι). De même Eusèbe dans la Chronique. Comp. aussi Johannes Monachus ineditus (Mangey, ii. 517) : εκ των κατα Φλακκου. Sur les titres mentionnés par Eusèbe dans l’Histoire ecclésiastique, voir le père ci-après. Seuls les deux livres qui nous sont parvenus semblent avoir existé à l’époque de Photius. Mais le début du premier et la fin du second montrent qu’ils ne sont que des parties d’un ensemble plus vaste. Car le livre adversus Flaccum commence (ii. 517) : Δευτερος μετα Σηιανον Φλακκος Αουιλλιος διαδεχεται την C’est vrai. Ainsi ce livre fut précédé d’un autre, dans lequel étaient relatées les persécutions infligées aux Juifs par Séjan. Le livre de legatione ad Cajum se termine d’ailleurs par ces mots : Ειρηται μεν ουν κεφαλαιωδεστερον η αιτια της προς απαν το Ιουδαιων εθνος απεχθειας Γαιον λεκτεον δε και την παλινωδιαν [προς Γαιον]. Un autre livre a donc dû suivre, dans lequel Philon relate la παλινωδια, c’est-à-dire l’amélioration du sort des Juifs par la mort de Caligula et l’édit de tolérance de Claude. Or, nous savons également, par une mention de la Chronique d’Eusèbe, que les persécutions sous Séjan sont relatées dans le deuxième livre de cet ouvrage. Par conséquent, il ne faut pas compter moins de cinq livres pour l’ensemble. Ce fait est confirmé par la déclaration catégorique de l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe, II. 5. 1 :Le bref aperçu donné par Eusèbe sur le contenu de cet ouvrage concorde parfaitement avec ces conclusions. Il dit en effet que Philon y raconte comment, à l’époque de Tibère, Séjan fit de grands efforts à Rome pour détruire toute la nation, et qu’en Judée, Pilate provoqua une grande agitation parmi les Juifs, car il voulait entreprendre, concernant le temple, une action contraire à leurs institutions. Cependant, après la mort de Tibère, Caïus, qui monta alors sur le trône, se comporta certes avec la plus grande arrogance envers tous, mais il causa le plus grand tort à la nation juive tout entière. Ce qui est dit ici concernant Séjan et Pilate ne peut se référer à quelques déclarations occasionnelles contenues dans les livres qui nous sont parvenus. Car ceux-ci ne traitent que de l’époque de Caligula. Cependant, les oppressions de Séjan et de Pilate doivent, selon les indications d’Eusèbe ci-dessus, avoir été relatées dans un paragraphe séparé, avant les événements sous Caligula. De tout ce qui a été dit, la structure de l’ouvrage doit donc être la suivante : le livre I contenait, on peut le supposer, une introduction générale. Le livre II relatait les oppressions subies sous le règne de Tibère, par Séjan à Rome et par Pilate en Judée. Parmi les premières, il faut sans doute placer l’importante mesure de l’an 19, par laquelle tous les Juifs furent bannis de Rome. Parmi les tentatives de Pilate « d’entreprendre, à l’égard du Temple, une action contraire aux institutions juives », l’érection de boucliers consacrés dans le palais d’Hérode, mentionnée dans la lettre d’Agrippa, communiquée par Philon, ne peut en aucun cas être envisagée ; il faut plutôt les considérer comme des faits rapportés par Josèphe, à savoir que Pilate fit entrer les soldats à Jérusalem avec les enseignes impériales et employa le trésor du Temple à la construction d’un aqueduc. Que le premier acte ait également été relaté par Philon est expressément attesté par Eusèbe. Le livre III contient l’ouvrage conservé, « adversus Flaccum », qui relate la persécution des Juifs d’Alexandrie, provoquée par l’initiative de la population de cette ville au début du règne de Caligula. Ce texte n’avait encore rien à voir avec l’érection de la statue de l’empereur dans la synagogue juive, ni avec un quelconque édit de Caligula. Au contraire, dans le livre IV, c’est-à-dire dans la Legatio ad Cajum, conservée, sont décrites les souffrances infligées aux Juifs à la suite de l’édit de Caligula ordonnant que les honneurs divins lui soient partout rendus. Enfin, le livre V, perdu, traite de la παλινωδια dans le sens indiqué plus haut.car il désirait entreprendre, concernant le Temple, une action contraire à leurs institutions. Cependant, après la mort de Tibère, Caïus, qui monta alors sur le trône, se comporta certes avec la plus grande arrogance envers tous, mais causa le plus grand tort à toute la nation juive. Ce qui est dit ici concernant Séjan et Pilate ne peut se référer à quelques déclarations occasionnelles dans les livres qui nous sont parvenus. Car ceux-ci ne traitent que de l’époque de Caligula. Cependant, les oppressions de Séjan et de Pilate doivent, selon les indications d’Eusèbe ci-dessus, avoir été relatées dans un paragraphe séparé, avant les événements sous Caligula. De tout ce qui a été dit, voici donc la structure de l’ouvrage. Le livre I contenait, on peut le supposer, une introduction générale. Le livre II relatait les oppressions subies sous le règne de Tibère, par Séjan à Rome et par Pilate en Judée. Parmi les premières, il faut sans aucun doute placer l’importante mesure de l’an 19, par laquelle tous les Juifs furent bannis de Rome. Parmi les tentatives de Pilate « d’entreprendre, à l’égard du Temple, une action contraire aux institutions juives », l’érection de boucliers consacrés dans le palais d’Hérode, mentionnée dans la lettre d’Agrippa, communiquée par Philon, ne peut en aucun cas être envisagée ; il faut plutôt les considérer comme des faits rapportés par Josèphe, à savoir que Pilate fit entrer les soldats à Jérusalem avec les enseignes impériales et employa le trésor du Temple à la construction d’un aqueduc. Que le premier acte ait également été relaté par Philon est expressément attesté par Eusèbe. Le livre III contient l’ouvrage conservé, « adversus Flaccum », qui relate la persécution des Juifs d’Alexandrie, provoquée par l’initiative de la population de cette ville au début du règne de Caligula. Ce texte n’avait encore rien à voir avec l’érection de la statue de l’empereur dans la synagogue juive, ni avec un quelconque édit de Caligula. Au contraire, dans le livre IV, c’est-à-dire dans la Legatio ad Cajum, conservée, sont décrites les souffrances infligées aux Juifs à la suite de l’édit de Caligula ordonnant que les honneurs divins lui soient partout rendus. Enfin, le livre V, perdu, traite de la παλινωδια dans le sens indiqué plus haut.car il désirait entreprendre, concernant le Temple, une action contraire à leurs institutions. Cependant, après la mort de Tibère, Caïus, qui monta alors sur le trône, se comporta certes avec la plus grande arrogance envers tous, mais causa le plus grand tort à toute la nation juive. Ce qui est dit ici concernant Séjan et Pilate ne peut se référer à quelques déclarations occasionnelles dans les livres qui nous sont parvenus. Car ceux-ci ne traitent que de l’époque de Caligula. Cependant, les oppressions de Séjan et de Pilate doivent, selon les indications d’Eusèbe ci-dessus, avoir été relatées dans un paragraphe séparé, avant les événements sous Caligula. De tout ce qui a été dit, voici donc la structure de l’ouvrage. Le livre I contenait, on peut le supposer, une introduction générale. Le livre II relatait les oppressions subies sous le règne de Tibère, par Séjan à Rome et par Pilate en Judée. Parmi les premières, il faut sans aucun doute placer l’importante mesure de l’an 19, par laquelle tous les Juifs furent bannis de Rome. Parmi les tentatives de Pilate « d’entreprendre, à l’égard du Temple, une action contraire aux institutions juives », l’érection de boucliers consacrés dans le palais d’Hérode, mentionnée dans la lettre d’Agrippa, communiquée par Philon, ne peut en aucun cas être envisagée ; il faut plutôt les considérer comme des faits rapportés par Josèphe, à savoir que Pilate fit entrer les soldats à Jérusalem avec les enseignes impériales et employa le trésor du Temple à la construction d’un aqueduc. Que le premier acte ait également été relaté par Philon est expressément attesté par Eusèbe. Le livre III contient l’ouvrage conservé, « adversus Flaccum », qui relate la persécution des Juifs d’Alexandrie, provoquée par l’initiative de la population de cette ville au début du règne de Caligula. Ce texte n’avait encore rien à voir avec l’érection de la statue de l’empereur dans la synagogue juive, ni avec un quelconque édit de Caligula. Au contraire, dans le livre IV, c’est-à-dire dans la Legatio ad Cajum, conservée, sont décrites les souffrances infligées aux Juifs à la suite de l’édit de Caligula ordonnant que les honneurs divins lui soient partout rendus. Enfin, le livre V, perdu, traite de la παλινωδια dans le sens indiqué plus haut.On peut supposer qu’il s’agit d’une introduction générale. Le livre II relate les oppressions subies sous le règne de Tibère, par Séjan à Rome et par Pilate en Judée. Parmi les premières, il faut sans aucun doute placer l’importante mesure de l’an 19, qui bannit tous les Juifs de Rome. Parmi les tentatives de Pilate « d’entreprendre quelque chose concernant le Temple, contraire aux institutions juives », l’installation de boucliers consacrés dans le palais d’Hérode, mentionnée dans la lettre d’Agrippa, communiquée par Philon, ne peut en aucun cas être envisagée ; nous devons plutôt les considérer comme les faits rapportés par Josèphe, à savoir que Pilate fit entrer les soldats à Jérusalem avec les enseignes impériales et employa le trésor du Temple à la construction d’un aqueduc. Que le premier acte ait également été relaté par Philon est expressément attesté par Eusèbe. Livre III. La composition conservée, « adversus Flaccum », relate la persécution des Juifs d’Alexandrie, déclenchée par la population de cette ville au début du règne de Caligula. Elle n’avait encore rien à voir avec l’érection de la statue de l’empereur dans la synagogue juive, ni avec un quelconque édit de Caligula. Au contraire, le livre IV, c’est-à-dire la « Legatio ad Cajum », conservée, décrit les souffrances infligées aux Juifs suite à l’édit de Caligula ordonnant que les honneurs divins lui soient partout rendus. Enfin, le livre V, perdu, traite de la παλινωδια dans le sens indiqué plus haut.On peut supposer qu’il s’agit d’une introduction générale. Le livre II relate les oppressions subies sous le règne de Tibère, par Séjan à Rome et par Pilate en Judée. Parmi les premières, il faut sans aucun doute placer l’importante mesure de l’an 19, qui bannit tous les Juifs de Rome. Parmi les tentatives de Pilate « d’entreprendre quelque chose concernant le Temple, contraire aux institutions juives », l’installation de boucliers consacrés dans le palais d’Hérode, mentionnée dans la lettre d’Agrippa, communiquée par Philon, ne peut en aucun cas être envisagée ; nous devons plutôt les considérer comme les faits rapportés par Josèphe, à savoir que Pilate fit entrer les soldats à Jérusalem avec les enseignes impériales et employa le trésor du Temple à la construction d’un aqueduc. Que le premier acte ait également été relaté par Philon est expressément attesté par Eusèbe. Livre III. La composition conservée, « adversus Flaccum », relate la persécution des Juifs d’Alexandrie, déclenchée par la population de cette ville au début du règne de Caligula. Elle n’avait encore rien à voir avec l’érection de la statue de l’empereur dans la synagogue juive, ni avec un quelconque édit de Caligula. Au contraire, le livre IV, c’est-à-dire la « Legatio ad Cajum », conservée, décrit les souffrances infligées aux Juifs suite à l’édit de Caligula ordonnant que les honneurs divins lui soient partout rendus. Enfin, le livre V, perdu, traite de la παλινωδια dans le sens indiqué plus haut.
Les déclarations d’Eusèbe soulèvent également quelques difficultés quant au titre de l’ouvrage. D’après le passage de la Chronique cité plus haut (note 61), l’ouvrage entier semble avoir été désigné par η πρεσβεια. Eusèbe précise également, en détaillant le contenu de l’ouvrage, que tout ceci est écrit εν η συναγραψε πρεσβεια (H. E. ii. 5. 6). Ce titre est donc possible, car le récit de Philon concernant l’ambassade auprès de Caligula, dont il était le chef, constitue en fait le noyau de l’ensemble. Les différents livres auraient alors pu avoir leurs titres spécifiques, tels que Φλακκος ou un titre similaire (voir ci-dessus, p. 350). Eusèbe dit en outre, vers la conclusion de son résumé, que Philon avait raconté mille autres souffrances qui sont arrivées aux Juifs à Alexandrie. αρετων »(H. E. ii. 6. 3). De là il semble résulter que Philon avait traité de ces événements dans deux ouvrages, le titre de l’un étant η πρεσβεια, de l’autre περι αρετων. Cette conclusion est cependant exclue non seulement par son improbabilité, mais aussi par le fait qu’Eusèbe, dans son catalogue principal des écrits de Philon, H. E. ii. 18, ne mentionne que ce dernier titre. Il dit que Philon a ironiquement donné à son ouvrage sur les actes impies de Caïus le titre περι αρετων (H. E. ii. 18. 8). Aucun autre ouvrage se rapportant à ces événements n’est mentionné, bien que le catalogue soit par ailleurs très complet. Nous sommes donc, je pense, contraints d’admettre que le δευτερω est la glose d’un transcripteur qui n’a pas pu harmoniser les différents titres des ii. 5. 6 et ii. 6. 3, et qu’en fait les deux titres se réfèrent à un seul et même ouvrage.
Cet ouvrage a toujours suscité un intérêt particulier en raison de son importance en tant qu’autorité historique. Il a été publié séparément à plusieurs reprises, traduit en langues modernes et a fait l’objet de recherches historiques. La contestation de son authenticité par Grätz mérite à peine d’être mentionnée. Cet ouvrage ne doit pas être confondu avec l’ouvrage de tribus virtutibus (voir ci-dessus, p. 345), ni avec celui publié par Mai, de virtute ejusque partibus (voir ci-dessus, note 10).
FH Colson écrit (Philo, vol. 9, pp. 295-301) :
L’histoire racontée dans ce traité est la suivante.
Flaccus, dont la mauvaise gouvernance, la cruauté envers les Juifs et le sort final sont décrits ici, fut nommé préfet d’Alexandrie et d’Égypte vers 32 apr. J.-C., vers la fin du principat de Tibère. Philon nous dit qu’il fit preuve d’une grande habileté et d’une grande industrie durant ses cinq premières années de fonction. Il remarque qu’il le félicite d’avoir exposé sa méchanceté sous un jour plus clair, et il aurait pu ajouter que sa description prouve que sa tolérance envers l’abominable cruauté manifestée envers les Juifs par la population alexandrine n’était pas due à la faiblesse, mais à une intention bien définie (1-7). Il avait bien résisté aux pressions de Tibère, mais l’accession de Gaïus au trône en 37 compromettait sa position. Il avait été partisan de Tibère Gemellus, son rival pour la succession, avait été impliqué dans les poursuites contre Agrippine, la mère de Gaïus, et était ami avec Macro. Ce dernier, bien qu’ayant beaucoup œuvré pour protéger Gaïus de la méfiance et de l’aversion de Tibère, tomba bientôt en disgrâce auprès de Gaïus et fut mis à mort (8-15). Ce dernier événement réduisit Flaccus au désespoir, et c’est à ce moment-là que, selon Philon, le parti antisémite d’Alexandrie, bien qu’il comprenne certains de ses ennemis au fond, l’aborda et lui suggéra que, s’il les soutenait, lui et la ville tout entière le soutiendraient pour le protéger contre l’hostilité de l’empereur (16-24). Tout cela peut être partiellement ou même totalement vrai, mais cela est compatible avec l’opinion de certains, qui ont plus de droit que moi d’exprimer une opinion, selon laquelle il y a derrière tout cela un mouvement de la part des Juifs pour élargir à la pleine citoyenneté les privilèges spéciaux qu’ils avaient en tant que πολιτευμα, et que c’est ce qui a incité les Grecs à agir et à obtenir le soutien de Flaccus.
Philon représente Flaccus comme ne se ralliant que progressivement à eux et manifestant son hostilité envers les Juifs (24). Le point culminant fut lorsque Hérode Agrippa, récemment nommé par Gaïus à la royauté de la tétrarchie de son oncle Philippe, visita Alexandrie en route vers son royaume. Les Alexandrins, profondément irrités par cette exaltation d’un Juif et (bien que Philon ne nous le dise pas) encore plus exaspérés par l’enthousiasme avec lequel les Juifs accueillirent leur compatriote, organisèrent une moquerie insultante en introduisant le fou Carabas dans le Gymnase et en le saluant avec les honneurs royaux. Philon n’accuse pas Flaccus d’y avoir pris une part active et, en effet, admet qu’en public il s’est comporté envers Agrippa avec courtoisie et amabilité, mais l’accuse d’y avoir contribué dans la mesure où il n’a pris aucune mesure pour réprimer la manifestation ou punir les contrevenants (25-40).
Les Alexandrins, sans doute conscients qu’ils risquaient de se compromettre en insultant le favori de Gaïus, prirent alors une mesure qui devait naturellement plaire à l’empereur. Ils profanèrent les synagogues en y installant des images de Gaïus. Ce traité ne nous en dit que très peu à ce sujet. Philon développe les conséquences que cela impliquait, le danger d’une telle propagation au-delà d’Alexandrie et sa futilité : les synagogues profanées cesseraient d’exister en tant que synagogues et les Juifs seraient incapables de rendre l’hommage qu’ils avaient coutume de leur rendre en les consacrant en l’honneur de l’empereur ou en y installant les emblèmes qui y avaient été légalement installés par le passé (41-52). Il aborde ensuite un deuxième tort, une proclamation de Flaccus. Ce qui est vaguement décrit comme une dénonciation des Juifs comme étrangers et allochtones peut être assez lié à l’expulsion de quatre des cinq « lettres » ou quartiers de la ville, mentionnée dans la même section (53-54). Vient ensuite un troisième tort. Il permit à la foule non seulement d’expulser les propriétaires, mais aussi de piller leurs maisons, ce qui eut notamment pour conséquence l’impossibilité pour les Juifs de poursuivre leurs activités. De fait, un véritable pogrom s’ensuivit, dont les brutalités sont décrites en termes sordides. Les éléments retenus diffèrent quelque peu de ceux de la Legatio, mais l’histoire est sensiblement la même (54-72). Un point sur lequel Philon s’attarde longuement est le traitement réservé aux sénateurs juifs. Apparemment, ceux-ci furent accusés collectivement de certains délits et, bien que seulement la moitié environ des membres aient été arrêtés, ils furent cruellement fouettés. Certains d’entre eux, en particulier, avaient perdu tous leurs biens lors du sac, et bien que Flaccus en ait été informé, ils furent néanmoins flagellés (73-77). Une autre indignité résidait dans les instruments utilisés. Les citoyens alexandrins furent flagellés à coups de lame, et jusqu’alors les Juifs d’Alexandrie avaient bénéficié du même privilège, mais cette fois-ci, on leur substitua les fouets utilisés sur les Égyptiens (78-80). De plus, tout cela se produisit apparemment le jour ou aux alentours de l’anniversaire de l’empereur, généralement considéré comme une occasion de clémence, mais cette fois-ci, le traitement brutal des Juifs fut intégré aux célébrations de l’anniversaire (81-85).
L’outrage suivant semble bien moins grave. Les Juifs, ou certains d’entre eux, furent accusés de détenir des stocks d’armes. Leurs maisons furent fouillées et, selon Philon, aucune n’en fut trouvée, ce qui contraste fortement avec le nombre considérable de victimes découvertes lors d’une enquête similaire menée chez les Égyptiens. Son indignation semble exagérée, et, de fait, sa seule plainte précise est que la pudeur des femmes fut offensée par une enquête militaire sur leurs affaires intimes, et il mentionne à ce propos d’autres mauvais traitements infligés aux femmes lors du pogrom (86-96).
Le dernier crime de Flaccus est d’avoir supprimé la résolution de félicitations votée par le sénat juif à l’avènement de Gaïus et qu’il avait promis de transmettre à l’empereur. Les Juifs, soupçonnant qu’il ne l’avait pas transmise, avaient consulté Agrippa lors de sa visite à Alexandrie et reçu de lui un engagement qu’ils croyaient tenu (97-103).
Voilà pour les offenses de Flaccus. Passons à son châtiment. Le récit de son arrestation, avec un récit détaillé des circonstances et de l’exaltation ressentie par les Juifs, est relaté avec toute la vivacité dont Philon est passé maître. Notons que cela eut lieu pendant la fête des Tabernacles, un peu plus d’un mois après l’anniversaire de l’empereur, et que son voyage à Rome, durant lequel il subit des tempêtes, eut lieu au début de l’hiver (104-125). Nous ignorons exactement de quoi il était accusé, mais on nous dit qu’Isidore et Lampon, mentionnés précédemment comme chefs de la faction qui le poussait à consolider sa position en persécutant les Juifs, apparurent alors comme ses accusateurs (126-127). Et ici, Philon interrompt son récit pour nous parler de ces deux-là. Sa tirade contre Lampo revient à l’accuser d’avoir, en tant que secrétaire du préfet agissant en qualité de juge, constamment perverti la justice. Nous apprenons aussi incidemment qu’il avait connu de graves difficultés sous Tibère (128-134). Quant à Isidore, nous disposons d’un long récit d’un incident survenu aux débuts du préfet de Flaccus. Flaccus lui avait initialement témoigné une grande faveur. Lorsqu’il devint moins cordial, Isidore, offensé, organisa un rassemblement de ses rabatteurs, qui proférèrent des calomnies infondées contre Flaccus, représenté ici comme faisant preuve de modération et de bon sens. Une réunion à laquelle furent convoquées les notables rassembla toute la ville, pleine d’indignation contre les calomniateurs et de sympathie pour le gouverneur. Isidore fut complètement démasqué et dut fuir la ville (135-145). Il a dû réapparaître et, aussi surprenant que cela puisse paraître, si le récit de Philon est vrai, il a dû persuader Flaccus qu’il était un ami sur les conseils duquel il pouvait compter. On ignore quelles accusations lui et Lampo portèrent contre Flaccus, mais un procès eut lieu au cours duquel Flaccus fut condamné, ses biens confisqués et lui-même condamné à la déportation (146-150).
À partir de ce point, l’histoire se poursuit sans détour jusqu’à la fin. On y trouve le récit de son voyage à Andros et de sa misérable situation après son arrivée, entrecoupé de discours et de soliloques dans lesquels il déplore sa chute et reconnaît la justesse de son châtiment. On peut se demander si ce dernier exprime ses sentiments. Nous n’en avons pas, et Philon n’avait probablement aucun moyen de le juger. La fin survint lorsque Gaïus, qui aurait conclu que la vie de déporté était un châtiment trop doux pour lui, décida de le faire exécuter. Le traité se termine par une description de la manière dont cela fut exécuté, suivie de l’affirmation selon laquelle le sort de Flaccus montre que Dieu veille toujours sur les Juifs (151-191).
Le Flaccus possède des mérites littéraires considérables. Le récit, notamment dans les quarante dernières sections, est extrêmement vivant. Il est également, sans aucun doute, précieux sur le plan historique, car il offre un compte rendu fidèle d’événements dont nous savons très peu de choses par d’autres sources. Quant à savoir s’il s’agit d’une bonne histoire, au sens où il rend compte fidèlement des motivations et des sentiments des acteurs, je laisse à des personnes plus compétentes que moi le soin d’en juger. Il incarne également avec force cette conviction profonde que la nation est sous la Providence divine, qui a été la vie et l’âme du judaïsme à travers les siècles. Cette conviction implique naturellement la croyance que les ennemis du judaïsme sont les ennemis de Dieu et que leur châtiment est une visitation divine. Mais cette croyance a son côté pervers, qui me semble très fortement mis en évidence dans ce traité. Au § 117, les Juifs sont représentés disant : « Nous ne nous réjouissons pas du châtiment d’un ennemi, car les Saintes Lois nous ont appris à avoir de la sympathie humaine. » C’est facile à dire, mais pas si facile à faire, et si Philon croyait avoir lui-même retenu la leçon, je pense qu’il s’est trompé. Il se réjouit de la misère de Flaccus lors de sa chute, de son exil et de sa mort, avec une vindicte que je trouve répugnante. Si, comme je l’ai dit dans la préface, aucun des traités de ce volume n’a une grande valeur et n’aurait probablement survécu sans la haute estime accordée à son œuvre principale, celui-ci est le seul dont ceux qui admirent la beauté et la spiritualité si souvent mises en évidence dans le Commentaire et l’Exposition auraient bien voulu qu’il ne soit pas écrit.
I. (1) Flaccus Avillius succéda à Séjan dans sa haine et ses desseins hostiles contre la nation juive. Il ne put, à la vérité, nuire ouvertement et directement à tout le peuple, car il avait moins de pouvoir pour cela, mais il infligea les maux les plus intolérables à tous ceux qui se trouvaient à sa portée. De plus, bien qu’en apparence il n’attaquât qu’une partie de la nation, en réalité il dirigea ses attaques contre tous ceux qu’il put trouver, procédant plus par ruse que par force ; car les hommes qui, bien que de nature et de tempérament tyranniques, n’ont pas la force d’accomplir ouvertement leurs desseins, cherchent à les atteindre par des manœuvres. (2) Ce Flaccus, choisi par Tibère César comme l’un de ses intimes compagnons, fut nommé, après la mort de Sévère, lieutenant-gouverneur en Égypte, vice-roi d’Alexandrie et des environs, homme qui, au début, en apparence, avait donné d’innombrables exemples de son excellence, car il était un homme de prudence et de diligence, et d’une grande acuité de perception, très énergique dans l’exécution de ce qu’il avait décidé, très éloquent comme orateur, et habile aussi à discerner ce qui était supprimé ainsi qu’à comprendre ce qui était dit. (3) En conséquence, en peu de temps, il devint parfaitement au courant des affaires de l’Égypte, et elles sont d’un caractère très varié et diversifié, de sorte qu’elles ne sont pas faciles à comprendre même pour ceux qui, dès leur plus tendre enfance, en ont fait leur étude. Les scribes étaient un corps superflu quand il avait fait de tels progrès vers la connaissance de toutes choses, importantes ou insignifiantes, grâce à sa vaste expérience, que non seulement il les surpassait, mais que, grâce à sa grande précision, il était qualifié, au lieu d’un élève, pour devenir l’instructeur de ceux qui avaient jusqu’alors été les maîtres de tous les autres. (4) Cependant, toutes les choses dans lesquelles il faisait preuve d’un admirable système et d’une grande sagesse concernant les comptes et l’organisation générale des revenus du pays, bien qu’il s’agisse de questions sérieuses et de la plus haute importance, n’étaient néanmoins pas de nature à donner la preuve d’une âme apte à la tâche de gouverner ; mais celles qui témoignaient d’un caractère plus brillant et plus royal, il les manifestait également avec une grande liberté. Par exemple, il se tenait avec une dignité considérable, et l’orgueil et la pompe sont des qualités avantageuses pour un dirigeant ; et il décidait de tous les procès importants en conjonction avec les magistrats, il renversait les orgueilleux, il interdisait aux foules d’hommes de tous bords de se rassembler, et interdisait toutes les associations et réunions qui festoyaient continuellement ensemble sous prétexte de sacrifices, faisant une parodie ivre des affaires publiques,(5) Puis, lorsqu’il eut rempli toute la ville et le pays de sa sage législation, il procéda à son tour à la réglementation des affaires militaires du pays, en donnant des ordres, en organisant les choses, en entraînant les troupes de toute sorte, infanterie, cavalerie et armes légères, en enseignant aux commandants à ne pas priver les soldats de leur solde, et ainsi les pousser à des actes de piraterie et de rapine, et en enseignant à chaque soldat individuellement à ne procéder à aucune action non autorisée par son service militaire, se rappelant qu’il avait été nommé dans le but particulier de préserver la paix.
II. (6) Peut-être quelqu’un dira-t-il ici : « Toi donc, mon cher, toi qui as décidé d’accuser cet homme, tu ne portes aucune accusation contre lui, mais au contraire tu tisses de longs panégyriques en son honneur ? N’es-tu pas fou et amoureux ? » « Je ne suis pas fou, mon ami, ni complètement idiot, au point de ne pas voir les conséquences de l’enchaînement des choses. (7) Je loue Flaccus, non parce qu’il est juste de louer un ennemi, mais pour rendre sa méchanceté plus visible ; car le pardon est accordé à celui qui fait le mal par ignorance de ce qui est bien ; mais celui qui fait le mal sciemment n’a aucune excuse, étant déjà condamné par le tribunal de sa propre conscience. »
III. (8) Ayant reçu un gouvernement qui devait durer six ans, pendant les cinq premières années, du vivant de Tibère César, il préserva la paix et gouverna le pays en général avec une telle vigueur et une telle énergie qu’il était supérieur à tous les gouverneurs qui l’avaient précédé. (9) Mais la dernière année, après la mort de Tibère, et lorsque Gaïus lui eut succédé comme empereur, il commença à se relâcher et à être indifférent à tout, soit qu’il fût accablé d’une profonde douleur à cause de Tibère (car il était évident pour tout le monde qu’il était extrêmement affligé comme s’il était pour un proche parent, à la fois par sa dépression continuelle et ses pleurs incessants, versant des larmes sans fin comme d’une fontaine intarissable), soit qu’il fût mécontent de son successeur, parce qu’il préférait se consacrer au parti des vrais plutôt qu’à celui des enfants adoptifs, soit qu’il fût l’un de ceux qui s’étaient joints à la conspiration contre la mère de Gaïus, s’étant joint contre elle au moment où les accusations furent portées contre elle, à cause desquelles elle fut mise à mort, et s’étant échappé par crainte des conséquences de poursuites contre lui. (10) Cependant, pendant un certain temps, il prêta encore quelque attention aux affaires de l’État, sans abandonner entièrement l’administration de son gouvernement ; mais lorsqu’il apprit que le petit-fils de Tibère et son associé dans le gouvernement avaient été mis à mort sur l’ordre de Gaïus, il fut frappé d’une angoisse intolérable, se jeta à terre et resta là sans voix, complètement privé de ses sens, car en effet son esprit était depuis longtemps énervé par le chagrin. (11) Car tant que cet enfant vécut, il ne désespéra pas qu’il lui restât encore quelques étincelles de salut, mais maintenant qu’il était mort, il considérait que tous ses propres espoirs s’étaient également éteints avec lui, même s’il pouvait encore subsister une légère brise d’aide, comme son amitié avec Macro, qui avait une influence illimitée sur Gaïus dans son autorité ; et qui, dit-on, avait grandement contribué à son accession au pouvoir suprême, et plus encore à sa sécurité personnelle, (12) puisque Tibère avait souvent songé à écarter Gaïus, le considérant comme un homme méchant et peu fait par nature pour l’exercice de l’autorité, influencé aussi en partie par ses appréhensions pour son petit-fils ; car il craignait qu’après sa mort, sa mort ne s’ajoute aux funérailles de sa famille. Mais Macro lui avait constamment recommandé de chasser ces appréhensions de son esprit et avait loué Gaïus, comme un homme simple, honnête et sociable, et comme quelqu’un de très attaché à son cousin.(13) Et Tibère, trompé par toutes ces représentations, sans savoir ce qu’il faisait, laissa derrière lui un ennemi des plus irréconciliables, pour lui-même, pour son petit-fils, pour toute sa famille, pour Macro, qui était son principal conseiller et consolateur, et pour toute l’humanité ; (14) car lorsque Macro vit que Gaïus abandonnait la voie de la vertu et cédait à ses passions débridées, les suivant partout où elles le menaient et contre tous les objets où elles le menaient, il l’admonesta et le réprimanda, le considérant comme le même Gaïus qui, du vivant de Tibère, était doux et docile ; mais à sa grande misère, il subit le plus terrible châtiment pour son extrême bienveillance, étant mis à mort avec sa femme, ses enfants et toute sa famille, comme un objet pénible et gênant pour son nouveau souverain. (15) Car chaque fois qu’il le voyait de loin venir à lui, il avait l’habitude de parler de cette manière à ceux qui étaient avec lui : « Ne sourions pas ; ayons l’air triste : voici le censeur et le surveillant ; l’homme tout-sage, celui qui commence maintenant à être le maître d’école d’un homme adulte et d’un empereur, après que le temps lui-même l’a séparé et rejeté des précepteurs de sa première enfance. »
IV. (16) Lorsque Flaccus apprit qu’il avait lui aussi été mis à mort, il abandonna complètement tout autre espoir pour l’avenir et ne put plus s’appliquer aux affaires publiques comme il l’avait fait auparavant, étant énervé et complètement abattu. (17) Mais lorsqu’un magistrat commence à désespérer de son pouvoir d’exercer l’autorité, il s’ensuit inévitablement que ses sujets doivent rapidement devenir désobéissants, surtout ceux qui sont naturellement, à la moindre occasion triviale ou commune, enclins à montrer de l’insubordination, et, parmi les peuples d’une telle disposition, la nation égyptienne est prééminente, ayant constamment l’habitude d’exciter de grandes séditions à partir de très petites étincelles. (18) Et étant placé dans une situation de grande et déroutante difficulté, il commença à se mettre en colère, et simultanément, avec le changement de son caractère pour le pire, il modifia aussi tout ce qui avait existé auparavant, à commencer par ses amis les plus proches et ses coutumes les plus habituelles ; car il commença à soupçonner et à chasser de lui ceux qui étaient bien affectés à lui, et qui étaient les plus sincèrement ses amis, et il se réconcilia avec ceux qui étaient à l’origine ses ennemis déclarés, et il les utilisa comme conseillers en toutes circonstances ; (19) mais eux, car ils persistaient dans leur mauvaise volonté, ne se réconciliant avec lui qu’en paroles et en apparence, mais dans leurs actions et dans leurs cœurs, ils lui portaient une inimitié incurable, et bien que ne faisant que prétendre une véritable amitié envers lui, comme des acteurs dans un théâtre, ils l’attirèrent entièrement à leur côté ; et ainsi le gouverneur devint un sujet, et les sujets devinrent le gouverneur, avançant les opinions les plus inutiles, et les confirmant et les insistant immédiatement ; (20) car ils devinrent les exécuteurs de tous les plans qu’ils avaient conçus, le traitant comme un muet sur la scène, comme quelqu’un qui n’était, pour constituer le spectacle, inscrit qu’avec le titre d’autorité, étant eux-mêmes une bande de Dionysos, démagogues, et de Lampos, une bande de chicaneurs et de diviseurs de mots ; et d’Isidores, semeurs de sédition, fouineurs, inventeurs de mal, perturbateurs de l’État ; car c’est le nom qui leur a été, à la fin, donné. (21) Tous ces hommes, ayant conçu un plan des plus funestes contre les Juifs, se mirent à le mettre à exécution, et s’adressant en secret à Flaccus, lui dirent : (22) « Tout votre espoir dans l’enfant de Tibère Néron a maintenant péri, et celui qui était votre deuxième meilleur espoir, votre compagnon Macro, a également disparu, et vous n’avez aucune chance d’obtenir la faveur de l’empereur, c’est pourquoi nous devons trouver un autre avocat, par lequel Gaïus puisse nous être propice,(23) et cet avocat est la ville d’Alexandrie, que toute la famille d’Auguste a honorée dès le début, et notre maître actuel par-dessus tous les autres ; et elle sera un médiateur suffisant en notre faveur, si elle peut obtenir un bienfait de vous, et vous ne pouvez pas lui conférer un plus grand bienfait qu’en abandonnant et en dénonçant tous les Juifs. (24) Or, bien qu’il aurait dû, sur ce point, rejeter et chasser les orateurs comme ouvriers de la révolution et ennemis communs, il est d’accord au contraire avec ce qu’ils disent, et au début il a rendu ses desseins contre les Juifs moins évidents, s’abstenant seulement d’écouter les causes portées devant son tribunal avec impartialité et équité, et inclinant plus pour un côté que pour l’autre, et ne laissant pas aux deux côtés une égale liberté de parole ; mais chaque fois qu’un Juif se présentait devant lui, il lui montrait son aversion et s’éloignait de son affabilité habituelle dans leur cas ; mais ensuite il a montré son hostilité à leur égard d’une manière plus visible.
V. (25) De plus, quelques événements du genre de ceux qui suivent augmentèrent cette folie et cette insolence qui lui venaient de l’instruction plutôt que de la nature. Gaius César donna à Agrippa, petit-fils du roi Hérode, le tiers de son héritage paternel comme souveraineté, dont Philippe le tétrarque, qui était son oncle paternel, avait auparavant joui. (26) Et lorsqu’il fut sur le point de partir pour prendre possession de son royaume, Gaius lui conseilla d’éviter le voyage de Brindes à la Syrie, qui était long et pénible, et de prendre plutôt le plus court par Alexandrie, et d’attendre les vents périodiques ; car il disait que les navires marchands qui partaient de ce port étaient de bons navigateurs, et que les pilotes étaient des hommes très expérimentés, qui guidaient leurs navires comme des cochers habiles guident leurs chevaux, les maintenant droit dans la bonne route. Français Et il suivit son conseil, le considérant à la fois comme son maître et comme un bon conseiller. (27) En conséquence, étant descendu à Dicéarchie, et voyant quelques navires alexandrins dans le port, qui semblaient tous prêts et prêts à prendre la mer, il s’embarqua avec ses compagnons, et fit une belle navigation, et ainsi peu de jours après, il arriva au terme de son voyage, imprévu et inattendu, ayant ordonné aux capitaines de ses navires (car il arriva en vue de Pharos vers le crépuscule du soir) de border leurs voiles, et de se tenir à une courte distance hors de vue en pleine mer, jusqu’à ce qu’il fût tard dans la soirée et qu’il fît sombre, puis la nuit il entra dans le port, afin qu’en débarquant il puisse trouver tous les citoyens ensevelis dans le sommeil, et ainsi, sans que personne ne le voie, il puisse arriver à la maison de l’homme qui devait être son hôte. (28) C’est avec tant de modestie que cet homme arriva, souhaitant pouvoir entrer sans être aperçu de personne dans la ville. Car il n’était pas venu pour voir Alexandrie, puisqu’il y avait séjourné auparavant, lorsqu’il se préparait à faire son voyage à Rome pour voir Tibère, mais il désirait à ce moment prendre le chemin le plus court, afin d’arriver à destination avec le moins de retard possible. (29) Mais les hommes d’Alexandrie, prêts à éclater d’envie et de mauvaise volonté (car le tempérament égyptien est par nature très jaloux et envieux et enclin à considérer le bonheur des autres comme une adversité pour lui-même), et étant en même temps remplis d’une ancienne et que je pourrais appeler une inimitié innée envers les Juifs, étaient indignés que quelqu’un devînt roi des Juifs, tout autant que si chacun d’entre eux avait été privé d’un royaume ancestral de son propre héritage. (30) Et puis de nouveau ses amis et compagnons vinrent et agitèrent le misérable Flaccus,L’invitant, l’excitant et l’incitant à éprouver la même envie envers eux-mêmes ; il leur dit : « L’arrivée de cet homme pour prendre le pouvoir équivaut à une déposition de vous-même. Il est investi d’une dignité, d’honneur et de gloire plus grandes que vous. Il attire tous les regards sur lui lorsqu’ils voient l’ordre de sentinelles et de gardes du corps qui l’entourent, ornés d’armes argentées et dorées. (31) En effet, aurait-il dû se présenter devant un autre gouverneur, alors qu’il était en son pouvoir de traverser la mer et d’arriver ainsi sain et sauf dans son propre gouvernement ? Car, en effet, si Gaïus le lui avait conseillé, ou plutôt ordonné, il aurait plutôt dû, par de sérieuses sollicitations, s’opposer à toute visite dans ce pays, afin que le véritable gouverneur ne soit pas discrédité et ne paraisse pas voir son autorité diminuée par un manque apparent de considération. » (32) Lorsqu’il entendit cela, il fut plus indigné qu’auparavant, et en public il feignit d’être son compagnon et son ami, à cause de la crainte qu’il avait de celui qui dirigeait sa course, mais secrètement il lui en voulait beaucoup, et disait à tout le monde combien il le haïssait, et l’injuriait derrière son dos, et l’insultait indirectement, puisqu’il n’osait pas le faire ouvertement ; (33) car il encourageait la foule oisive et paresseuse de la ville (et la foule d’Alexandrie est habituée à une grande licence de parole, et qui se complaît outre mesure dans la calomnie et la médisance), à injurier le roi, soit en commençant à l’injurier en sa propre personne, soit en exhortant et en excitant les autres à le faire par l’intermédiaire de personnes qui étaient habituées à le servir dans des affaires de ce genre. (34) Et eux, ayant reçu l’ordre, passèrent leurs journées à injurier le roi dans les écoles publiques et à enchaîner toutes sortes de plaisanteries pour le tourner en ridicule. Et parfois, ils employaient des poètes qui composent des farces et des directeurs de spectacles de marionnettes, montrant leur aptitude naturelle pour toutes sortes d’emplois honteux, bien qu’ils fussent très lents à apprendre ce qui était honorable, mais très perspicaces, et rapides, et prêts à apprendre tout ce qui était de nature opposée. (35) Car pourquoi ne montra-t-il pas son indignation, pourquoi ne les fit-il pas jeter en prison, pourquoi ne les châtia-t-il pas pour leurs médisances insolentes et déloyales ? Et même s’il n’avait pas été roi mais seulement un membre de la maison de César, n’aurait-il pas dû avoir des privilèges et des honneurs particuliers ? Le fait est que toutes ces circonstances sont une preuve indéniable que Flaccus participait à tous ces abus ; car celui qui aurait pu le punir avec la plus extrême sévérité, et le réprimer entièrement, et qui pourtant n’a pris aucune mesure pour le contenir,Il était clairement convaincu de l’avoir permis et encouragé ; mais chaque fois qu’une multitude incontrôlée commence à faire le mal, elle ne s’arrête jamais, mais passe d’une méchanceté à une autre, commettant continuellement quelque chose de monstrueux.
VI. (36) Il y avait un certain fou nommé Carabbas, atteint non pas d’une folie sauvage, féroce et dangereuse (car elle survient par accès sans que ni le patient ni les spectateurs ne s’y attendent), mais d’une forme intermittente et plus douce ; cet homme passait tous ces jours et ces nuits nu dans les rues, ne se souciant ni du froid ni de la chaleur, le jeu des enfants oisifs et des jeunes débauchés ; (37) et ils, conduisant le pauvre malheureux jusqu’au gymnase public, et l’installant là en hauteur pour qu’il puisse être vu de tout le monde, aplatirent une feuille de papyrus et la mirent sur sa tête au lieu d’un diadème, et revêtirent le reste de son corps d’un paillasson ordinaire au lieu d’un manteau et au lieu d’un sceptre, ils mirent dans sa main un petit bâton de papyrus indigène qu’ils trouvèrent au bord du chemin et le lui donnèrent ; (38) et lorsque, comme des acteurs dans des spectacles de théâtre, il eut reçu tous les insignes de l’autorité royale, et qu’il eut été habillé et paré comme un roi, les jeunes gens portant des bâtons sur leurs épaules se tinrent de chaque côté de lui au lieu de porte-lances, à l’imitation des gardes du corps du roi, et alors d’autres s’approchèrent, les uns comme pour le saluer, et d’autres faisant semblant de vouloir plaider leur cause devant lui, et d’autres feignant de vouloir le consulter sur les affaires de l’État. (39) Alors de la multitude de ceux qui se tenaient autour s’éleva un cri merveilleux d’hommes criant Maris; et c’est le nom par lequel on dit qu’ils appellent les rois chez les Syriens; car ils savaient qu’Agrippa était syrien de naissance, et aussi qu’il possédait un grand district de Syrie dont il était le souverain; (40) Quand Flaccus entendit, ou plutôt quand il vit cela, il eût bien fait d’arrêter le maniaque et de le mettre en prison, afin de ne donner à ceux qui l’injuriaient aucune occasion ou excuse d’insulter leurs supérieurs, et s’il avait châtié ceux qui l’avaient déguisé pour avoir osé, ouvertement et déguisé, par des paroles et des actes, insulter un roi et un ami de César, et quelqu’un qui avait été honoré par le sénat romain de l’autorité impériale ; mais non seulement il ne les punit pas, mais il ne jugea pas bon même de les arrêter, mais il donna une licence et une impunité complètes à tous ceux qui avaient de mauvaises intentions et qui étaient disposés à montrer leur inimitié et leur méchanceté au roi, feignant de ne pas voir ce qu’il voyait, et de ne pas entendre ce qu’il entendait. (41) Et lorsque la multitude s’en aperçut, je ne veux pas parler de la population ordinaire et bien réglée de la ville, mais de la foule qui, par son agitation et son amour d’une vie agitée et désordonnée, remplissait toujours chaque endroit de tumulte et de confusion, et qui,À cause de leur oisiveté et de leur paresse habituelles, ils étaient pleins de trahison et de projets révolutionnaires. Ils accoururent au théâtre dès le matin, après avoir déjà acheté Flaccus pour une misère, que celui-ci, avec son désir frénétique de gloire et son caractère servile, daigna accepter au détriment non seulement de lui-même, mais aussi du salut de la république. Tous crièrent, comme à un signal donné, qu’il fallait ériger des images dans les synagogues, (42) proposant une violation de la loi des plus nouvelles et sans précédent. Et bien qu’ils le sachent (car ils sont très astucieux dans leur méchanceté), ils adoptèrent un dessein profond, en présentant comme un écran le nom de César, à qui il serait impie d’attribuer les actes des coupables ; (43) que fit alors le gouverneur du pays ? Sachant que la ville avait deux classes d’habitants, notre propre nation et le peuple du pays, et que toute l’Égypte était habitée de la même manière, et que les Juifs qui habitaient Alexandrie et le reste du pays depuis le Catabathmos du côté de la Libye jusqu’aux frontières de l’Éthiopie n’étaient pas moins d’un million d’hommes ; et que les tentatives qui étaient faites étaient dirigées contre la nation entière, et que c’était une chose très néfaste de troubler les anciennes coutumes héréditaires du pays ; il, ignorant toutes ces considérations, permit à la foule de procéder à l’érection des statues, bien qu’il aurait pu leur donner un grand nombre de préceptes d’avertissement au lieu d’une telle permission, soit en leur commandant comme leur gouverneur, soit en les conseillant comme leur ami.et que c’était une chose très néfaste de perturber les anciennes coutumes héréditaires du pays ; il, ignorant toutes ces considérations, permit à la foule de procéder à l’érection des statues, bien qu’il aurait pu leur donner un grand nombre de préceptes d’avertissement au lieu d’une telle permission, soit en leur commandant en tant que leur gouverneur, soit en les conseillant en tant qu’ami.et que c’était une chose très néfaste de perturber les anciennes coutumes héréditaires du pays ; il, ignorant toutes ces considérations, permit à la foule de procéder à l’érection des statues, bien qu’il aurait pu leur donner un grand nombre de préceptes d’avertissement au lieu d’une telle permission, soit en leur commandant en tant que leur gouverneur, soit en les conseillant en tant qu’ami.
VII. (44) Mais lui, qui coopérait avec empressement à tout ce qui se faisait de mal, jugea bon d’utiliser sa puissance supérieure pour faire face au tumulte séditieux en ajoutant de nouveaux maux, et pour autant que cela dépendait de lui, on peut presque dire qu’il remplit tout le monde habité de guerres civiles ; (45) car il était suffisamment évident que le bruit de la destruction des synagogues, qui prit naissance à Alexandrie, se répandrait immédiatement dans toutes les régions d’Égypte, et s’étendrait de ce pays à l’est et aux nations orientales, et des frontières du pays dans l’autre direction, et du district maréotique qui est la frontière de la Libye, vers le couchant du soleil et les nations occidentales. Car aucun pays ne peut contenir toute la nation juive, en raison de sa population ; (46) c’est pourquoi ils fréquentent tous les pays les plus prospères et les plus fertiles d’Europe et d’Asie, qu’il s’agisse d’îles ou de continents, considérant certes la ville sainte comme leur métropole dans laquelle est érigé le temple sacré du Dieu Très-Haut, mais considérant comme leur patrie les régions qui ont été occupées par leurs pères, leurs grands-pères, leurs arrière-grands-pères et leurs ancêtres plus lointains, dans lesquelles ils sont nés et ont grandi ; et il y a même des régions dans lesquelles ils sont venus au moment même de leur installation, envoyant une colonie de leur peuple pour faire plaisir aux fondateurs de la colonie. (47) Et il y avait lieu de craindre que toute la population de chaque pays, prenant ce qui se faisait en Égypte comme modèle et comme excuse, n’insulte les Juifs qui étaient leurs concitoyens, en introduisant de nouvelles réglementations concernant leurs synagogues et leurs coutumes nationales ; (48) mais les Juifs, qui n’étaient pas disposés à rester tranquilles sous tout, bien que naturellement disposés entièrement à la paix, non seulement parce que les luttes pour les coutumes naturelles paraissent parmi tous les hommes plus importantes que celles qui ne sont que pour l’amour de la vie, mais aussi parce qu’eux seuls de tous les peuples sous le soleil, s’ils étaient privés de leurs maisons de prière, seraient en même temps privés de tout moyen de montrer leur piété envers leurs bienfaiteurs, ce qu’ils auraient regardé comme pire que dix mille morts, d’autant que si leurs synagogues étaient détruites, ils n’auraient plus de lieux sacrés dans lesquels ils pourraient déclarer leur gratitude, auraient pu raisonnablement dire à ceux qui s’opposaient à eux : (49) Vous, sans vous en rendre compte, vous enlevez l’honneur à vos seigneurs au lieu de leur en conférer.Français Nos maisons de prière sont manifestement des incitations pour tous les Juifs de toutes les parties du monde habitable à manifester leur piété et leur loyauté envers la maison d’Auguste ; et si elles sont détruites parmi nous, quel autre lieu, ou quelle autre manière de montrer cet honneur, nous restera-t-il ? (50) Car si nous devions négliger l’occasion d’adhérer à nos coutumes nationales lorsqu’elle nous est offerte, nous mériterions de recevoir la punition la plus sévère, comme ne donnant pas une contrepartie appropriée ou adéquate pour les bienfaits que nous avons reçus ; mais si, alors qu’il est en notre pouvoir de le faire, nous, conformément à nos propres lois qu’Auguste lui-même a l’habitude de confirmer, obéissons en tout, alors je ne vois pas quelle grande, ou même quelle petite offense on peut nous reprocher ; À moins que l’on ne nous reproche de ne pas transgresser les lois de la volonté, et de ne pas nous écarter volontairement de nos coutumes nationales, pratiques qui, même si elles attaquent d’abord les autres, finissent souvent par nuire à ceux qui les commettent. (51) Mais Flaccus, n’ayant rien dit de ce qu’il devait dire, et tout ce qu’il ne devait pas dire, a péché contre nous de cette manière ; mais ces hommes qu’il s’est efforcé de satisfaire, quel a été leur dessein ? Ont-ils eu les sentiments de ceux qui veulent honorer César ? Y avait-il donc dans la ville une pénurie de temples, dont les parties les plus grandes et les plus importantes soient toutes attribuées à l’un ou l’autre des dieux, dans lesquels ils auraient pu ériger les statues qu’ils voulaient ? (52) Nous avons décrit les témoignages d’hommes hostiles et inamicaux, qui cherchent à nous nuire avec une telle ruse, que même en nous nuisant ils ne semblent pas avoir agi iniquement, et pourtant nous qui sommes blessés par eux ne pouvons pas résister en toute sécurité ; car, mes bons hommes, cela ne contribue pas à l’honneur de l’empereur d’abroger les lois, de troubler les coutumes nationales d’un peuple, d’insulter ceux qui vivent dans le même pays, et d’apprendre à ceux qui habitent dans d’autres villes à négliger l’unanimité et la tranquillité.et que nous ne prenons pas intentionnellement soin de nous écarter de nos coutumes nationales, lesquelles pratiques, même si elles attaquent d’abord les autres, finissent souvent par nuire à ceux qui les commettent. (51) Mais Flaccus, ne disant rien de ce qu’il aurait dû dire, et tout ce qu’il n’aurait pas dû dire, a péché contre nous de cette manière ; mais ces hommes qu’il s’est efforcé de satisfaire, quel a été leur dessein ? Ont-ils eu les sentiments de ceux qui veulent honorer César ? Y avait-il donc dans la ville une pénurie de temples dont les parties les plus grandes et les plus importantes soient toutes attribuées à l’un ou l’autre des dieux, dans lesquels ils auraient pu ériger toutes les statues qu’ils voulaient ? (52) Nous avons décrit les témoignages d’hommes hostiles et inamicaux, qui cherchent à nous nuire avec une telle ruse, que même en nous nuisant ils ne semblent pas avoir agi iniquement, et pourtant nous qui sommes blessés par eux ne pouvons pas résister en toute sécurité ; car, mes bons hommes, cela ne contribue pas à l’honneur de l’empereur d’abroger les lois, de troubler les coutumes nationales d’un peuple, d’insulter ceux qui vivent dans le même pays, et d’apprendre à ceux qui habitent dans d’autres villes à négliger l’unanimité et la tranquillité.et que nous ne prenons pas intentionnellement soin de nous écarter de nos coutumes nationales, lesquelles pratiques, même si elles attaquent d’abord les autres, finissent souvent par nuire à ceux qui les commettent. (51) Mais Flaccus, ne disant rien de ce qu’il aurait dû dire, et tout ce qu’il n’aurait pas dû dire, a péché contre nous de cette manière ; mais ces hommes qu’il s’est efforcé de satisfaire, quel a été leur dessein ? Ont-ils eu les sentiments de ceux qui veulent honorer César ? Y avait-il donc dans la ville une pénurie de temples dont les parties les plus grandes et les plus importantes soient toutes attribuées à l’un ou l’autre des dieux, dans lesquels ils auraient pu ériger toutes les statues qu’ils voulaient ? (52) Nous avons décrit les témoignages d’hommes hostiles et inamicaux, qui cherchent à nous nuire avec une telle ruse, que même en nous nuisant ils ne semblent pas avoir agi iniquement, et pourtant nous qui sommes blessés par eux ne pouvons pas résister en toute sécurité ; car, mes bons hommes, cela ne contribue pas à l’honneur de l’empereur d’abroger les lois, de troubler les coutumes nationales d’un peuple, d’insulter ceux qui vivent dans le même pays, et d’apprendre à ceux qui habitent dans d’autres villes à négliger l’unanimité et la tranquillité.
VIII. (53) Puisque donc la tentative qui était faite pour violer la loi lui semblait prospérer, tandis qu’il détruisait les synagogues, et ne laissait même pas leur nom, il passa à un autre exploit, à savoir, la destruction complète de notre constitution, que lorsque toutes ces choses auxquelles seule notre vie était ancrée seraient coupées, à savoir, nos coutumes nationales et nos droits politiques légitimes et privilèges sociaux, nous pourrions être exposés à l’extrémité même de la calamité, sans avoir aucun appui auquel nous pourrions nous accrocher pour la sécurité, (54) car quelques jours après, il publia un avis dans lequel il nous appelait tous étrangers et migrants, sans nous donner l’occasion d’être entendus dans notre propre défense, mais nous condamnant sans procès ; et quel ordre peut être plus plein de tyrannie que celui-ci ? Lui-même étant tout – accusateur, ennemi, témoin, juge et bourreau –, il en ajouta un troisième aux deux premiers noms, permettant à quiconque le souhaitait de procéder à l’extermination des Juifs comme prisonniers de guerre. (55) Lorsque le peuple eut reçu cette autorisation, que fit-il ? Il y a cinq quartiers dans la ville, nommés d’après les cinq premières lettres de l’alphabet écrit, dont deux sont appelés les quartiers des Juifs, car la majeure partie des Juifs y vit. Il y a aussi quelques Juifs dispersés, mais très peu nombreux, vivant dans d’autres quartiers. Que firent-ils alors ? Ils chassèrent entièrement les Juifs de quatre quartiers et les entassèrent tous dans une très petite partie d’un seul ; (56) et, en raison de leur nombre, ils furent dispersés sur le rivage de la mer, dans des lieux déserts et parmi les tombeaux, étant privés de tous leurs biens ; Tandis que la populace, envahissant leurs maisons désolées, se mit au pillage et se partagea le butin comme s’il l’avait obtenu à la guerre. Et comme personne ne les en empêchait, ils perquisitionnèrent même les ateliers des Juifs, tous fermés à cause du deuil de Drusilla, [1] et emportèrent tout ce qu’ils y trouvèrent, et le promenèrent ouvertement au milieu de la place publique, comme s’ils n’avaient fait qu’utiliser leurs propres biens. (57) Et la cessation des affaires à laquelle ils furent contraints de se soumettre était même un mal pire que le pillage auquel ils étaient exposés, car la conséquence était que ceux qui avaient prêté de l’argent perdaient ce qu’ils avaient prêté, et comme il n’était permis à personne, ni fermier, ni capitaine de navire, ni marchand, ni artisan, de s’occuper à sa manière habituelle, de sorte que la pauvreté leur fut apportée de deux côtés à la fois, à la fois par la rapine, car lorsque la licence leur fut ainsi donnée de les piller, ils furent dépouillés de tout en un jour, et aussi par la circonstance qu’ils ne pouvaient plus gagner de l’argent par leurs occupations habituelles.
IX. (58) Et bien que ces maux fussent suffisamment intolérables, ils paraissent néanmoins insignifiants en comparaison de ceux qui leur furent infligés par la suite, car la pauvreté est en effet un mal amer, surtout lorsqu’elle est causée par les machinations de ses ennemis, mais elle est néanmoins moindre qu’une insulte et un mauvais traitement personnel, même de la plus légère nature. (59) Mais maintenant, les maux qui furent infligés à notre peuple étaient si excessifs et démesurés, que si quelqu’un voulait utiliser un langage approprié, il ne les appellerait jamais des insultes ou des agressions, mais, comme il me semble, il serait en fait totalement à court d’expressions appropriées, en raison de l’énormité des cruautés nouvellement inventées contre eux, de sorte que si le traitement que les hommes subissent de la part des ennemis qui les ont vaincus à la guerre, si implacables soient-ils par nature, devait être comparé à celui auquel les Juifs ont été soumis, il paraîtrait très miséricordieux. (60) Les ennemis, en effet, pillent l’argent de leurs vaincus et emmènent des multitudes en captivité, risquant de perdre tout ce qu’ils possédaient s’ils avaient été eux-mêmes vaincus. Non pas que, dans tous ces cas, il y ait beaucoup de personnes pour lesquelles leurs parents et amis ont payé une rançon, et qui sont ainsi libérées de la captivité, puisque si leurs ennemis ne pouvaient être influencés par la compassion, ils le pourraient par l’amour de l’argent. Mais à quoi bon continuer ainsi, dira-t-on, car tant que les hommes échappent au danger, peu importe comment leur salut est assuré ? (61) De plus, il est souvent arrivé que des ennemis ont accordé à ceux qui sont tombés au combat l’honneur des rites funéraires, ceux qui ont été doux et humains les ont enterrés à leurs frais, et ceux qui ont continué leur inimitié même contre les morts ont remis leurs corps à leurs amis sous une trêve, afin de ne pas être privés du dernier honneur de tous, les cérémonies coutumières de la sépulture. (62) Telle est donc la conduite des ennemis en temps de guerre ; voyons maintenant ce que faisaient ceux qui, peu de temps auparavant, étaient amis en temps de paix. Car après les avoir pillés de tout, chassés de leurs maisons et expulsés de force de la plupart des quartiers de la ville, nos gens, comme s’ils étaient bloqués et encerclés par un cercle d’ennemis assiégeants, étant opprimés par une terrible pénurie et un manque de choses nécessaires, et voyant leurs femmes et leurs enfants mourir sous leurs yeux d’une famine anormale (63) (car tout autre endroit était plein de prospérité et d’abondance, car le fleuve avait abondamment irrigué les terres à blé par ses inondations,et comme toute la campagne, vouée à la production de blé, fournissait cette année une récolte excédentaire de blé très abondante et d’une fertilité très inhabituelle, (64) n’étant plus en mesure de subvenir à leurs besoins, certains, bien qu’ils n’y eussent jamais été habitués auparavant, vinrent chez leurs amis et parents pour les supplier de contribuer à la nourriture absolument nécessaire, à titre de charité ; d’autres, qui, de par leur esprit élevé et libre, ne pouvaient supporter la condition de mendiants, comme étant un état d’esclavage indigne de la dignité d’un homme libre, descendirent au marché sans autre but que, misérables qu’ils étaient, d’acheter de la nourriture pour leurs familles et pour eux-mêmes. (65) Et puis, étant immédiatement saisis par ceux qui avaient excité la multitude séditieuse contre eux, ils furent traîtreusement mis à mort, puis traînés et foulés aux pieds par toute la ville, et complètement détruits, sans qu’il en reste la moindre partie qui puisse recevoir une sépulture ; (66) et de cette manière leurs ennemis, qui dans leur folie sauvage s’étaient transformés en la nature des bêtes sauvages, les tuèrent, ainsi que des milliers d’autres, avec toutes sortes d’agonies et de tortures, et de cruautés nouvellement inventées, car partout où ils rencontraient ou apercevaient un Juif, ils le lapidaient ou le battaient avec des bâtons, sans porter immédiatement leurs coups sur les parties mortelles, de peur qu’ils ne meurent rapidement, et n’échappent ainsi rapidement aux souffrances qu’ils avaient l’intention de leur infliger. (67) Certains même, allant toujours plus loin dans l’iniquité et la licence de leur barbarie, dédaignèrent toutes les armes contondantes et prirent les armes les plus efficaces de toutes, le feu et le fer, et tuèrent beaucoup par l’épée, et en détruisirent beaucoup par les flammes. (68) Et les plus impitoyables de tous leurs persécuteurs brûlèrent parfois des familles entières, maris avec leurs femmes, enfants en bas âge avec leurs parents, en pleine ville, n’épargnant ni l’âge ni la jeunesse, ni l’innocente impuissance des enfants. Et lorsqu’ils manquèrent de combustible, ils ramassèrent des fagots de bois vert et les tuèrent par la fumée plutôt que par le feu, inventant une mort encore plus misérable et prolongée pour ces malheureux, de sorte que leurs corps gisaient pêle-mêle dans toutes les directions, à moitié brûlés, spectacle douloureux et des plus misérables. (69) Et si quelques-uns de ceux qui étaient employés à la collecte des bâtons étaient trop lents, ils prenaient leurs propres meubles, dont ils les avaient pillés, pour brûler leurs personnes, leur dépouillant de leurs objets les plus précieux, et brûlant avec eux des choses de la plus grande utilité et de la plus grande valeur, qu’ils utilisaient comme combustible au lieu de bois ordinaire.(70) Ils liaient aussi par un pied beaucoup d’hommes vivants, les attachant autour de la cheville, et ainsi les traînaient et les blessaient, sautant sur eux, dans le but de leur infliger la mort la plus barbare, (71) et puis, lorsqu’ils furent morts, ils se déchaînèrent contre eux avec une hostilité interminable, et infligèrent des insultes encore plus lourdes à leurs personnes, les traînant, j’aurais presque dit, à travers toutes les ruelles et les ruelles de la ville, jusqu’à ce que le cadavre, étant lacéré dans toute sa peau, sa chair et ses muscles par l’inégalité et la rugosité du sol, toutes les parties précédemment unies de sa composition étant déchirées et séparées les unes des autres, fut réellement mis en pièces. (72) Et ceux qui faisaient ces choses, imitaient les victimes, comme des gens employés à la représentation de farces théâtrales ; mais les parents et les amis de ceux qui étaient les véritables victimes, simplement parce qu’ils sympathisaient avec la misère de leurs parents, furent emmenés en prison, furent flagellés, furent torturés, et après tous les mauvais traitements que leurs corps vivants purent endurer, trouvèrent la croix comme la fin de tout, et le châtiment auquel ils ne pouvaient échapper.
X. (73) Mais après que Flaccus eut transgressé tous les droits et piétiné tous les principes de justice, et qu’il n’eut laissé aucune partie des Juifs à l’abri de l’extrême sévérité de sa malice, dans l’infinité de sa méchanceté, il conçut contre eux une attaque monstrueuse et sans précédent, étant toujours inventeur de nouveaux actes d’iniquité, (74) car il arrêta trente-huit membres de notre conseil des anciens, que notre sauveur et bienfaiteur, Auguste, avait élus pour gérer les affaires de la nation juive après la mort du roi de notre propre nation, ayant envoyé des ordres écrits à cet effet à Manius Maximus alors qu’il était sur le point de prendre sur lui pour la seconde fois le gouvernement de l’Égypte et du pays, il les arrêta, dis-je, dans leurs propres maisons, et ordonna qu’ils soient jetés en prison, et organisa une splendide procession pour envoyer au milieu de la place du marché un groupe de vieillards prisonniers, les mains liées, (75) Et puis il leur ordonna à tous de se tenir debout devant leurs ennemis, qui étaient assis, pour rendre leur honte plus visible, et ordonna qu’ils soient tous dépouillés de leurs vêtements et fouettés de coups de fouet, d’une manière dont seuls les plus méchants des malfaiteurs sont habituellement traités, et ils furent fouettés avec une telle sévérité que certains d’entre eux, au moment où ils furent emportés, moururent de leurs blessures, tandis que d’autres furent rendus si malades pendant une si longue période que leur guérison était désespérée. (76) Et l’énormité de cette cruauté est prouvée par beaucoup d’autres circonstances, et elle sera encore prouvée de la manière la plus évidente et indéniable par la circonstance que je vais mentionner. Trois des membres de ce conseil des anciens, Évode, Tryphon et Audro, avaient été dépouillés de tous leurs biens, pillés de tout ce qui se trouvait dans leurs maisons d’un seul coup, et il savait bien qu’ils avaient été exposés à ce traitement, car cela lui avait été rapporté lorsqu’il avait pour la première fois fait venir nos dirigeants, sous prétexte de vouloir promouvoir une réconciliation entre eux et le reste de la ville ; (77) mais néanmoins, bien qu’il sache bien qu’ils avaient été privés de tous leurs biens, il les fouetta sous les yeux mêmes de ceux qui les avaient pillés, afin qu’ils puissent ainsi endurer la double misère de la pauvreté et des mauvais traitements personnels, et que leurs persécuteurs puissent récolter le double plaisir de jouir de richesses qui ne leur appartenaient en rien, et aussi de se repaître de la honte de ceux qu’ils avaient pillés. (78) Or,Bien que je désire mentionner une circonstance survenue à cette époque, j’hésite à le faire, de peur que, considérée comme insignifiante, elle ne paraisse atténuer l’énormité de ces grandes iniquités ; mais même si elle est insignifiante en soi, elle n’en est pas moins le signe d’une méchanceté de caractère non négligeable. Il existe différentes sortes de fouets utilisés dans la ville, distingués selon les mérites ou les crimes de ceux qui sont sur le point d’être flagellés. En conséquence, il est habituel que les Égyptiens du pays eux-mêmes soient flagellés avec un type de fouet différent et par une classe de bourreaux différente, mais que les Alexandrins de la ville soient flagellés avec des verges par les licteurs alexandrins, (79) et cette coutume avait été conservée, chez notre peuple également, par tous les prédécesseurs de Flaccus, et par Flaccus lui-même dans les premières périodes de son gouvernement. car il est possible, il est réellement possible, même dans l’ignominie, de trouver une légère circonstance d’honneur, et même dans les mauvais traitements de trouver quelque chose qui est, dans une certaine mesure, un relâchement, lorsque quelqu’un permet à la nature des choses d’être examinée par elle-même, et de se limiter à ses propres exigences indispensables, sans ajouter de sa propre ingéniosité aucune cruauté ou trahison supplémentaire, pour séparer et en retirer tout ce qui s’y mêle d’un caractère plus doux. (80) Comment peut-on alors considérer comme autre chose que très infâme que, alors que les Juifs d’Alexandrie, du rang le plus bas, avaient toujours été auparavant battus de verges, comme il convient aux hommes libres et aux citoyens, s’ils étaient jamais convaincus d’avoir fait quelque chose digne de coups, maintenant les dirigeants mêmes de la nation, le conseil des anciens, qui tiraient leurs titres mêmes de l’honneur dans lequel ils étaient tenus et des fonctions qu’ils occupaient, soient, à cet égard, traités avec plus d’indignité que leurs propres serviteurs, comme les plus vils des paysans égyptiens, même lorsqu’ils sont reconnus coupables des pires crimes ? (81) J’omets de mentionner que, même s’ils avaient commis les iniquités les plus innombrables, le gouverneur aurait néanmoins dû, par respect pour le temps, retarder leur punition ; car chez tous les dirigeants qui gouvernent un État selon des principes constitutionnels, et qui ne cherchent pas à se faire un nom par leur audace, mais qui honorent réellement leurs bienfaiteurs, il est d’usage de ne punir personne, même parmi ceux qui ont été légalement condamnés, avant que la célèbre fête et l’assemblée en l’honneur de l’anniversaire de l’illustre empereur ne soient passées. (82) Mais il a commis cette violation des lois au moment même de cette fête, et a puni des hommes qui n’avaient commis aucun mal ; bien que certainement, s’il avait jamais décidé de les punir, il aurait dû le faire ultérieurement ; mais il s’est hâté,(83) J’ai déjà connu des cas d’hommes qui avaient été crucifiés à l’approche de cette fête et de ce jour férié, qui avaient été descendus et livrés à leurs parents pour recevoir les honneurs de la sépulture et pour jouir des observances dues aux morts ; car on considérait autrefois que même les morts devaient tirer quelque plaisir de la fête natale d’un bon empereur, et que le caractère sacré de la fête devait également être respecté. (84) Mais cet homme n’ordonna pas qu’on descendît des croix des hommes qui avaient déjà péri, mais il ordonna qu’on crucifiât des hommes vivants, des hommes à qui le temps même accordait, sinon un pardon complet, du moins un bref et temporaire répit du châtiment ; et il fit cela après qu’ils eurent été battus de fouet au milieu du théâtre ; et après qu’il les eut torturés par le feu et l’épée ; (85) et le spectacle de leurs souffrances fut divisé ; car la première partie de l’exposition dura du matin jusqu’à la troisième ou la quatrième heure, au cours de laquelle les Juifs furent flagellés, pendus, torturés sur la roue, condamnés et traînés au supplice au milieu de l’orchestre ; et après cette belle exposition venaient les danseurs, les bouffons, les joueurs de flûte et tous les autres divertissements des concours théâtraux.un bref et temporaire répit de la punition ; et il fit cela après qu’ils eurent été battus par des flagellations au milieu du théâtre ; et après qu’il les eut torturés par le feu et l’épée ; (85) et le spectacle de leurs souffrances fut divisé ; car la première partie de l’exposition dura du matin jusqu’à la troisième ou quatrième heure, dans laquelle les Juifs furent flagellés, pendus, torturés sur la roue, condamnés et traînés à l’exécution au milieu de l’orchestre ; et après cette belle exposition venaient les danseurs, les bouffons, les joueurs de flûte et tous les autres divertissements des concours théâtraux.un bref et temporaire répit de la punition ; et il fit cela après qu’ils eurent été battus par des flagellations au milieu du théâtre ; et après qu’il les eut torturés par le feu et l’épée ; (85) et le spectacle de leurs souffrances fut divisé ; car la première partie de l’exposition dura du matin jusqu’à la troisième ou quatrième heure, dans laquelle les Juifs furent flagellés, pendus, torturés sur la roue, condamnés et traînés à l’exécution au milieu de l’orchestre ; et après cette belle exposition venaient les danseurs, les bouffons, les joueurs de flûte et tous les autres divertissements des concours théâtraux.
XI. (86) Et pourquoi m’attarder sur ces choses ? Car un second mode de barbarie fut ensuite imaginé contre nous, parce que le gouverneur voulait soulever toute la multitude de l’armée contre nous, conformément à l’intrigue de quelque informateur étranger. Or, la dénonciation qui était portée contre la nation était que les Juifs avaient des armures entières dans leurs maisons ; c’est pourquoi, ayant fait venir un centurion, en qui il avait la plus grande confiance, nommé Castor, il lui ordonna de prendre avec lui le soldat le plus courageux de sa propre troupe, d’aller en toute hâte, et, sans dire un mot à personne, d’entrer dans les maisons des Juifs, de les fouiller, et de voir s’il n’y avait pas quelque provision d’armes déposée ; (87) et il courut à grande vitesse exécuter les ordres qui lui avaient été donnés. Mais eux, n’ayant aucun soupçon de ses intentions, restèrent d’abord muets d’étonnement, leurs femmes et leurs enfants s’accrochant à eux et versant d’abondantes larmes, à cause de leur peur d’être emmenés en captivité, car ils étaient dans l’attente continuelle de cela, considérant cela comme tout ce qui manquait à leur misère totale. (88) Mais lorsqu’ils entendirent de certains de ceux qui avaient été envoyés pour faire la recherche une enquête sur l’endroit où ils avaient déposé leurs armes, ils respirèrent un moment, et ouvrant tous leurs recoins secrets déplorèrent tout ce qu’ils avaient, (89) étant en partie ravis et en partie affligés ; ravis de l’occasion de repousserFrançais la fausse accusation qui était ainsi portée contre eux de par son propre caractère, mais indignés, en premier lieu, parce que des calomnies de cette nature, lorsqu’elles étaient inventées et propagées contre eux par leurs ennemis, étaient crues d’avance ; et, en second lieu, parce que leurs femmes, qui étaient enfermées et qui ne sortaient pas réellement de leurs chambres intérieures, et leurs vierges, qui étaient gardées dans la plus stricte intimité, évitant le regard des hommes, même de leurs plus proches parents, par pudeur, étaient maintenant alarmées d’être exposées aux yeux du public, non seulement de personnes qui n’étaient pas leurs parents, mais même de simples soldats. (90) Néanmoins, bien qu’un examen très rigoureux ait eu lieu, quelle quantité d’armures défensives et offensives pensez-vous qu’on ait trouvées ? Des casques, des cuirasses, des boucliers, des poignards, des javelots et des armes de toute sorte ont été sortis et empilés en tas ; et aussi quelle grande variété d’armes de jet, de javelots, de frondes, d’arcs et de dards ? Absolument rien de tel ; à peine des couteaux suffisants pour l’usage quotidien des cuisiniers pour préparer et apprêter les aliments. (91) De là, la simplicité de leur mode de vie quotidien était clairement visible : ils ne prétendaient ni à la magnificence ni au luxe délicat ; la nature de ces choses est d’engendrer la satiété, et la satiété est susceptible d’engendrer l’insolence, qui est le commencement de tous les maux. (92) Et en effet, il n’y avait pas longtemps auparavant, les armes avaient été confisquées aux Égyptiens dans tout le pays par un homme du nom de Bassus, à qui Flaccus avait confié cette tâche. Mais à cette époque, on pouvait voir une grande flotte de navires naviguant et jetant l’ancre dans les ports offerts par les embouchures du fleuve, chargée d’armes de toutes sortes, et de nombreuses bêtes de somme chargées de sacs de peaux cousus ensemble et suspendus comme des paniers de chaque côté afin de mieux les équilibrer, ainsi que presque tous les chariots appartenant au camp remplis d’armes de toutes sortes, qui étaient amenées en rangées afin d’être toutes vues à la fois et rangées ensemble en ordre. Et la distance entre le port et l’armurerie du palais du roi où les armes devaient être déposées était d’environ dix stades ; (93) il était alors très approprié d’enquêter sur les maisons des hommes qui avaient amassé de telles quantités d’armes ; car comme ils s’étaient souvent révoltés, ils étaient naturellement susceptibles d’être soupçonnés de concevoir des mesures révolutionnaires, et il était tout à fait approprié que, à l’imitation des jeux sacrés, ceux qui avaient supervisé la collecte des armes célèbrent une nouvelle fête triennale en Égypte, afin qu’elles ne soient plus collectées sans que personne ne le sache,ou bien qu’en tout état de cause, seuls quelques-uns pourraient être rassemblés au lieu d’un grand nombre, le peuple n’ayant pas le temps de se rassembler en grand nombre. (94) Mais pourquoi aurions-nous été exposés à un tel traitement ? Car quand avons-nous jamais été soupçonnés d’une quelconque tendance à la révolte ? Et quand avons-nous eu autre chose qu’un caractère des plus pacifiques parmi tous les hommes ? Et les habitudes que nous adoptons quotidiennement et habituellement ne sont-elles pas irréprochables, contribuant à la tranquillité et à la stabilité légitimes de l’État ? En effet, si les Juifs avaient eu des armes chez eux, se seraient-ils laissés dépouiller de plus de quatre cents habitations, d’où ils ont été chassés et expulsés de force par ceux qui les ont dépouillés de tous leurs biens ? Pourquoi alors cette perquisition n’a-t-elle pas été effectuée dans les maisons de ceux qui avaient des armes, sinon dans leurs propres biens, du moins dans ceux qu’ils avaient emportés à autrui ? (95) La vérité est, comme je l’ai déjà dit, que toute cette affaire était un complot délibéré conçu par la cruauté de Flaccus et de la multitude, dans laquelle même les femmes étaient incluses ; car elles étaient emmenées comme captives, non seulement sur la place du marché, mais même au milieu du théâtre, et traînées sur la scène sur la moindre fausse accusation qui pouvait être portée contre elles avec les insultes les plus douloureuses et intolérables ; (96) puis, lorsqu’on découvrit qu’elles étaient d’une autre race, elles étaient renvoyées ; car on appréhendait de nombreuses femmes comme juives qui ne l’étaient pas, faute d’une enquête minutieuse et précise. Et si elles semblaient appartenir à notre nation, alors ceux qui, au lieu de spectateurs, devenaient des tyrans et des maîtres, leur imposaient des ordres cruels, leur apportant de la chair de porc et leur enjoignant d’en manger. Ainsi, tous ceux qui, par crainte du châtiment, furent contraints de le manger furent relâchés sans subir aucun mauvais traitement ; mais ceux qui étaient plus obstinés furent livrés aux bourreaux pour souffrir d’intolérables tortures, ce qui est la preuve la plus claire de toutes les preuves possibles qu’ils n’avaient commis aucune infraction au-delà de ce que j’ai mentionné.Français d’où ils furent chassés et expulsés de force par ceux qui les pillèrent de tous leurs biens ? Pourquoi alors cette perquisition n’a-t-elle pas été faite dans les maisons de ceux qui avaient des armes, sinon leurs propres biens, du moins ceux qu’ils avaient volés à d’autres ? (95) La vérité est, comme je l’ai déjà dit, que toute cette affaire était un complot délibéré ourdi par la cruauté de Flaccus et de la multitude, dans laquelle même des femmes étaient incluses ; car elles étaient emmenées comme captives, non seulement sur la place du marché, mais même au milieu du théâtre, et traînées sur la scène sur la moindre fausse accusation qui pouvait être portée contre elles avec les insultes les plus douloureuses et les plus intolérables ; (96) puis, lorsqu’on découvrit qu’elles étaient d’une autre race, elles furent renvoyées ; car on appréhendait de nombreuses femmes comme juives qui ne l’étaient pas, faute d’une enquête minutieuse et précise. Et s’ils semblaient appartenir à notre nation, ceux qui, au lieu d’être spectateurs, devenaient tyrans et maîtres, leur imposaient des ordres cruels, leur apportant de la chair de porc et leur enjoignant d’en manger. Ainsi, tous ceux qui, par crainte du châtiment, étaient contraints d’en manger étaient relâchés sans subir aucun mauvais traitement ; mais les plus obstinés étaient livrés aux bourreaux pour y subir d’intolérables tortures, ce qui est la preuve la plus évidente qu’ils n’avaient commis aucune infraction autre que celle que j’ai mentionnée.Français d’où ils furent chassés et expulsés de force par ceux qui les pillèrent de tous leurs biens ? Pourquoi alors cette perquisition n’a-t-elle pas été faite dans les maisons de ceux qui avaient des armes, sinon leurs propres biens, du moins ceux qu’ils avaient volés à d’autres ? (95) La vérité est, comme je l’ai déjà dit, que toute cette affaire était un complot délibéré ourdi par la cruauté de Flaccus et de la multitude, dans laquelle même des femmes étaient incluses ; car elles étaient emmenées comme captives, non seulement sur la place du marché, mais même au milieu du théâtre, et traînées sur la scène sur la moindre fausse accusation qui pouvait être portée contre elles avec les insultes les plus douloureuses et les plus intolérables ; (96) puis, lorsqu’on découvrit qu’elles étaient d’une autre race, elles furent renvoyées ; car on appréhendait de nombreuses femmes comme juives qui ne l’étaient pas, faute d’une enquête minutieuse et précise. Et s’ils semblaient appartenir à notre nation, ceux qui, au lieu d’être spectateurs, devenaient tyrans et maîtres, leur imposaient des ordres cruels, leur apportant de la chair de porc et leur enjoignant d’en manger. Ainsi, tous ceux qui, par crainte du châtiment, étaient contraints d’en manger étaient relâchés sans subir aucun mauvais traitement ; mais les plus obstinés étaient livrés aux bourreaux pour y subir d’intolérables tortures, ce qui est la preuve la plus évidente qu’ils n’avaient commis aucune infraction autre que celle que j’ai mentionnée.
XII. (97) Mais ce n’était pas seulement de sa propre volonté, mais aussi à cause des ordres et en conséquence de la situation de l’empereur, qu’il cherchait et imaginait des moyens de nous nuire et de nous opprimer ; car après que nous eûmes décrété par nos votes et exécuté par nos actions tous les honneurs à l’empereur Gaïus, qui étaient soit en notre pouvoir, soit permis par nos lois, nous lui apportâmes le décret, le suppliant que, comme il ne nous était pas permis d’envoyer nous-mêmes une ambassade pour le porter à l’empereur, il daignât le transmettre lui-même. (98) Et, après avoir lu tous les articles contenus dans le décret, et après avoir souvent hoché la tête en signe d’approbation, souriant et très heureux, ou bien feignant d’être content, il dit : « Je vous approuve très grandement en toutes choses, pour votre piété et votre loyauté, et je le transmettrai comme vous le demandez, ou bien je ferai moi-même le rôle de votre ambassadeur, afin que Gaïus soit conscient de votre gratitude. (99) Et je témoignerai moi-même en votre faveur de tout ce que je sais de la disposition ordonnée et du caractère obéissant de votre nation, sans rien exagérer ; car la vérité est le plus suffisant de tous les panégyriques. » (100) À ces promesses, nous fûmes très heureux, et nous le remerciâmes, espérant que le décret serait lu attentivement et apprécié par Gaïus. Et c’était tout naturel, puisque tout ce que les lieutenants-gouverneurs envoient avec promptitude et soin est lu et examiné sans délai par vous ; (101) mais Flaccus, négligeant totalement nos espoirs, ses propres paroles et ses propres promesses, retint le décret, afin que vous, plus que tous les hommes sous le soleil, soyez considérés comme des ennemis de l’empereur. N’était-ce pas la conduite de quelqu’un qui veillait à distance, qui ourdissait depuis longtemps son dessein contre nous, et qui ne cédait pas maintenant à une impulsion momentanée et ne nous attaquait pas subitement, sans aucune ruse préalable, avec une impétuosité déraisonnable, entraîné par un motif nouveau ? (102) Mais Dieu, à ce qu’il paraît, qui a soin de toutes les affaires humaines, a dispersé ses discours flatteurs habilement conçus pour tromper l’empereur, et a déjoué les conseils de son tempérament inique et les manœuvres qu’il employait, ayant pitié de nous, et très bientôt il a amené les choses dans un tel ordre que Flaccus a été déçu de ses espoirs. (103) Car lorsque le roi Agrippa est arrivé dans le pays, nous lui avons exposé tous les projets que Flaccus avait formés contre nous ; et il s’est mis à rectifier l’affaire, et, après avoir promis de transmettre le décret à l’empereur, celui-ci l’a pris, comme nous l’avons entendu, l’a envoyé,accompagné d’une défense relative à l’époque à laquelle il a été passé, montrant que ce n’était pas seulement récemment que nous avions appris à vénérer la famille de nos bienfaiteurs, mais que nous avions dès le début montré notre zèle à leur égard, bien que nous ayons été privés de l’occasion d’en faire une démonstration opportune par l’insolence de notre gouverneur. (104) Et après ces événements, la justice, le champion constant et l’allié de ceux qui sont offensés, et le punisseur de toute impiété, que ce soit l’action ou l’homme, commença à travailler à sa chute. Car au début, ils ont enduré des insultes et des misères sans précédent, telles qu’il n’en était jamais arrivé sous aucun de nos gouverneurs, depuis que la maison d’Auguste a acquis la domination sur la terre et la mer ; (105) car quelques-uns de ceux qui, au temps de Tibère et de César son père, avaient le gouvernement, cherchant à transformer leur gouvernement et leur vice-royauté en une souveraineté et une tyrannie, ont rempli tout le pays de maux intolérables, de corruption et de rapine, et de condamnation de personnes qui n’avaient commis aucun mal, et de bannissement et d’exil d’hommes aussi innocents, et du massacre des nobles sans procès ; et puis, après l’expiration de la période fixée pour leur gouvernement, quand ils sont retournés à Rome, les empereurs ont exigé d’eux un compte et une relation de tout ce qu’ils avaient fait, surtout si par hasard les villes qu’ils avaient opprimées envoyaient une ambassade pour se plaindre ; (106) car alors les empereurs, se comportant en juges impartiaux, écoutant à la fois les accusateurs et l’accusé sur un pied d’égalité, ne jugeant pas convenable de préjuger et de condamner quiconque avant son procès, décidèrent sans être influencés ni par inimitié ni par faveur, mais selon la nature de la vérité, et prononçant un jugement qui leur semblait juste. (107) Mais dans le cas de Flaccus, cette justice qui hait l’iniquité n’attendit pas que le terme de son gouvernement soit expiré, mais alla à sa rencontre avant le temps habituel, indignée par l’extravagance immodérée de son iniquité sans loi.Français depuis que la maison d’Auguste a acquis pour la première fois la domination sur la terre et la mer; (105) car quelques-uns de ceux qui, au temps de Tibère et de César son père, avaient le gouvernement, cherchant à transformer leur gouvernement et leur vice-royauté en une souveraineté et une tyrannie, ont rempli tout le pays de maux intolérables, de corruption et de rapine, et de condamnation de personnes qui n’avaient commis aucun mal, et de bannissement et d’exil d’hommes aussi innocents, et du massacre des nobles sans procès; et alors, après l’expiration de la période fixée pour leur gouvernement, quand ils sont retournés à Rome, les empereurs ont exigé d’eux un compte et une relation de tout ce qu’ils avaient fait, surtout si par hasard les villes qu’ils avaient opprimées envoyaient une ambassade pour se plaindre; (106) car alors les empereurs, se comportant en juges impartiaux, écoutant à la fois les accusateurs et l’accusé sur un pied d’égalité, ne jugeant pas convenable de préjuger et de condamner quiconque avant son procès, décidèrent sans être influencés ni par inimitié ni par faveur, mais selon la nature de la vérité, et prononçant un jugement qui leur semblait juste. (107) Mais dans le cas de Flaccus, cette justice qui hait l’iniquité n’attendit pas que le terme de son gouvernement soit expiré, mais alla à sa rencontre avant le temps habituel, indignée par l’extravagance immodérée de son iniquité sans loi.Français depuis que la maison d’Auguste a acquis pour la première fois la domination sur la terre et la mer; (105) car quelques-uns de ceux qui, au temps de Tibère et de César son père, avaient le gouvernement, cherchant à transformer leur gouvernement et leur vice-royauté en une souveraineté et une tyrannie, ont rempli tout le pays de maux intolérables, de corruption et de rapine, et de condamnation de personnes qui n’avaient commis aucun mal, et de bannissement et d’exil d’hommes aussi innocents, et du massacre des nobles sans procès; et alors, après l’expiration de la période fixée pour leur gouvernement, quand ils sont retournés à Rome, les empereurs ont exigé d’eux un compte et une relation de tout ce qu’ils avaient fait, surtout si par hasard les villes qu’ils avaient opprimées envoyaient une ambassade pour se plaindre; (106) car alors les empereurs, se comportant en juges impartiaux, écoutant à la fois les accusateurs et l’accusé sur un pied d’égalité, ne jugeant pas convenable de préjuger et de condamner quiconque avant son procès, décidèrent sans être influencés ni par inimitié ni par faveur, mais selon la nature de la vérité, et prononçant un jugement qui leur semblait juste. (107) Mais dans le cas de Flaccus, cette justice qui hait l’iniquité n’attendit pas que le terme de son gouvernement soit expiré, mais alla à sa rencontre avant le temps habituel, indignée par l’extravagance immodérée de son iniquité sans loi.indigné par l’extravagance immodérée de son iniquité sans loi.indigné par l’extravagance immodérée de son iniquité sans loi.
XIII. (108) Voici comment sa tyrannie fut interrompue. Il s’imaginait que Gaïus lui était déjà favorable sur les points sur lesquels on cherchait à éveiller les soupçons, d’une part par ses lettres pleines de flatteries, d’autre part par les harangues qu’il adressait continuellement au peuple, dans lesquelles il courtisait l’empereur en enchaînant des phrases flatteuses et de longues séries de panégyriques savamment imaginés, et d’autre part aussi parce qu’il était très estimé par la majeure partie de la ville. (109) Mais il se trompait sans le savoir ; car les espérances des méchants sont instables, car ils devinent ce qui leur est plus favorable, tandis qu’ils souffrent ce qui leur est tout à fait contraire, comme ils le méritent en réalité. Car le centurion Bassus fut envoyé d’Italie par ordre de Gaïus avec la compagnie de soldats qu’il commandait. (110) Et s’étant embarqué sur un des plus rapides navires à voile, il arriva quelques jours plus tard au port d’Alexandrie, au large de l’île de Pharos, vers le soir ; et il ordonna au capitaine du navire de rester en pleine mer jusqu’au coucher du soleil, dans l’intention d’entrer dans la ville à l’improviste, afin que Flaccus ne s’aperçoive pas de son arrivée à l’avance, et ne soit ainsi amené à adopter des mesures violentes, et à rendre inutile le service qu’il lui était ordonné d’accomplir. (111) Et quand le soir fut venu, le navire entra dans le port, et Bassus, débarquant avec ses propres soldats, s’avança, ne reconnaissant ni n’étant reconnu par personne ; et sur son chemin, trouvant un soldat qui était l’un des quaternions de la garde, il lui ordonna de lui montrer la maison de son capitaine ; car il voulait lui communiquer sa mission secrète, afin que, s’il avait besoin de forces supplémentaires, il puisse avoir un assistant prêt. (112) Apprenant qu’il soupait chez quelqu’un en compagnie de Flaccus, il ne ralentit pas sa course, mais se hâta vers la demeure de son hôte. Car l’homme avec qui ils festoyaient était Stéphanion, un des affranchis de Tibère César. Se retirant à une courte distance, il envoie un de ses hommes en reconnaissance, déguisé en serviteur afin que personne ne puisse le remarquer ni s’apercevoir de ce qui se passait. Entrant dans la salle du festin, comme s’il était le serviteur d’un des convives, il examina tout avec soin, puis revint et donna des informations à Bassus. (113) Ayant appris l’état des entrées et le petit nombre de personnes qui étaient avec Flaccus (car il n’était servi que par dix ou quinze esclaves),(114) Mais lorsque Bassus fut entré au milieu, au moment où il le vit, il devint muet de stupeur et de consternation, et voulant se lever, il vit les gardes tout autour de lui, et alors il comprit son sort, avant même d’avoir entendu ce que Gaïus voulait de lui, et quels ordres avaient été donnés à ceux qui étaient venus, et ce qu’il allait endurer, car l’esprit humain est très prompt à percevoir immédiatement tous les détails qui mettent longtemps à se produire, et à les entendre tous ensemble. (115) Alors tous ceux qui étaient à ce souper se levèrent, effrayés par la peur et frémissant de peur qu’un châtiment ne soit attaché au seul fait d’avoir soupé avec le coupable, car il était dangereux de fuir, et d’ailleurs impossible, puisque toutes les entrées étaient déjà occupées. Flaccus fut donc emmené par les soldats sur l’ordre de Bassus, et c’est ainsi qu’il revint du banquet, car il convenait que la justice commence à le frapper au cours d’un festin, car il avait privé de toute fête les maisons d’innombrables innocents.parce qu’il avait privé les maisons d’innombrables hommes innocents de toute fête.parce qu’il avait privé les maisons d’innombrables hommes innocents de toute fête.
XIV. (116) Tel fut le malheur sans précédent qui frappa Flaccus dans le pays dont il était gouverneur, étant fait prisonnier comme un ennemi à cause des Juifs, me semble-t-il, qu’il avait résolu de détruire entièrement dans son désir de gloire. Et une preuve manifeste de cela se trouve dans l’époque de son arrestation, car c’était la fête générale des Juifs au moment de l’équinoxe d’automne, pendant laquelle ils ont coutume de vivre sous des tentes ; (117) mais aucune des coutumes habituelles de cette fête n’était observée, car tous les dirigeants du peuple étaient encore opprimés par des blessures et des insultes irrémédiables et intolérables, et puisque le peuple regardait les misères de ses chefs comme la calamité commune de toute la nation, et était également déprimé au-delà de toute mesure par les afflictions individuelles auxquelles ils étaient chacun exposés séparément, (118) car les chagrins sont redoublés lorsqu’ils surviennent aux moments de fête, lorsque ceux qui sont affligés ne peuvent célébrer la fête, à la fois en raison de la privation de leur gaieté joyeuse, qu’une assemblée générale exige, et aussi à cause de la présence de la tristesse par laquelle ils étaient maintenant accablés, sans pouvoir trouver aucun remède à de si terribles désastres. (119) Tandis qu’ils cédaient à une tristesse excessive et se sentaient accablés par une angoisse extrême, et qu’ils étaient tous rassemblés dans leurs maisons à l’approche de la nuit, des personnes vinrent les informer de l’arrestation du gouverneur qui avait alors eu lieu. Et ils pensèrent que c’était pour les éprouver, et que ce n’était pas la vérité, et furent d’autant plus affligés qu’ils se croyaient assaillis, et qu’un piège leur était ainsi tendu. (120) Mais lorsqu’un tumulte s’éleva dans la ville, et que les gardes de la nuit commencèrent à courir çà et là, et qu’on entendit une partie de la cavalerie galoper à toute vitesse et avec toute l’énergie possible vers le camp et en revenir, certains d’entre eux, excités par l’étrangeté de l’événement, sortirent de leurs maisons pour s’enquérir de ce qui s’était passé, car il était évident que quelque chose d’étrange s’était produit. (121) Et lorsqu’ils apprirent l’arrestation qui avait eu lieu, et que Flaccus était maintenant dans les chaînes, levant les mains vers le ciel, ils chantèrent un hymne et commencèrent un chant de louange à Dieu, qui préside à toutes les affaires des hommes, en disant : « Nous ne nous réjouissons pas, ô Maître, du châtiment de notre ennemi, étant enseignés par les lois sacrées à nous soumettre à toutes les vicissitudes de la vie humaine, mais nous te rendons grâce à juste titre, qui as eu pitié et compassion de nous, et qui as ainsi soulagé nos oppressions continuelles et incessantes.(122) Et quand ils eurent passé toute la nuit en hymnes et en chants, ils sortirent par les portes à l’aube, et se hâtèrent vers le point le plus proche du rivage, car ils avaient été privés de leurs lieux habituels de prière, et se tenant dans un espace clair et ouvert, ils s’écrièrent, (123) « Ô Roi très puissant de tous les êtres mortels et immortels, nous sommes venus te rendre grâce, pour invoquer la terre et la mer, et l’air et le ciel, et toutes les parties de l’univers, et le monde entier dans lequel nous habitons seuls, étant chassés par les hommes et dépouillés de tout le reste du monde, et étant privés de notre ville, et de tous les bâtiments tant privés que publics dans la ville, et étant rendus sans abri et sans foyer par la trahison de notre gouverneur, les seuls hommes au monde qui soient ainsi traités. (124) Vous nous suggérez de favorables espoirs de redresser ce qui nous reste, commençant à consentir à nos prières, dans la mesure où vous avez soudainement renversé l’ennemi commun de notre nation, l’auteur et la cause de toutes nos calamités, exultant d’orgueil, et espérant qu’il gagnerait du crédit par de tels moyens, avant qu’il ne soit éloigné de nous, afin que ceux qui étaient mal affligés ne sentent pas leur joie altérée en l’apprenant seulement par le rapport, mais vous l’avez châtié alors qu’il était si proche, presque pour ainsi dire sous les yeux de ceux qu’il opprimait, afin de nous donner une perception plus distincte de la fin qui lui est tombée sur le cœur en peu de temps au-delà de nos espérances.mais vous l’avez châtié alors qu’il était si proche, presque comme on peut dire sous les yeux de ceux qu’il opprimait, afin de nous donner une perception plus distincte de la fin qui lui est tombée dans un court laps de temps au-delà de nos espérances.mais vous l’avez châtié alors qu’il était si proche, presque comme on peut dire sous les yeux de ceux qu’il opprimait, afin de nous donner une perception plus distincte de la fin qui lui est tombée dans un court laps de temps au-delà de nos espérances.
XV. (125) Et outre ce dont j’ai parlé, il y a encore une troisième chose qui me paraît avoir eu lieu par l’interposition de la providence divine ; car après avoir mis les voiles au commencement de l’hiver, car il était bien ordonné qu’il fût rassasié des dangers de la mer, puisqu’il avait rempli tous les éléments de l’univers de ses impiétés, après avoir souffert d’innombrables épreuves, il parvint difficilement à se sauver en Italie, et dès qu’il y fut arrivé, il fut poursuivi par des accusations qui furent portées contre lui, et qui furent portées devant deux de ses plus grands ennemis, Isidore et Lampo, (126) qui peu de temps auparavant étaient dans la position de ses sujets, l’appelant leur maître, leur bienfaiteur, leur sauveur, et d’autres noms de ce genre, mais qui étaient maintenant ses adversaires, et cela aussi déployant une puissance non seulement égale mais bien supérieure à la sienne, non seulement à cause de la confiance que les hommes ont dans la justice de leur cause, mais, ce qui était une question de grande importance, parce qu’ils voyaient que le Juge de toutes les affaires humaines était son ennemi irréconciliable, étant sur le point de prendre sur lui la (127) Mais rien n’est si terrible que d’accuser les plus puissants par leurs inférieurs, et d’accuser les anciens sujets, comme si les maîtres étaient poursuivis par leurs esclaves naturels ou achetés.
XVI. (128) Et pourtant, à mon avis, c’était un mal plus léger en comparaison d’un autre qui était encore plus grand ; car ce n’étaient pas des gens qui étaient simplement au rang de simples sujets qui, abandonnant cette position et conspirant ensemble, l’attaquèrent soudain avec leurs accusations ; mais ceux qui le firent étaient des hommes qui, pendant la plus grande partie du temps où il avait eu le gouvernement du pays, avaient été dans une position de la plus grande inimitié et de la plus grande haine à son égard, Lampo ayant été poursuivi pour impiété contre Tibère César, et ayant été presque épuisé par l’affaire qui pesait ainsi sur lui depuis deux ans ; (129) car le juge qui lui en voulait causait toutes sortes de retards et de prolongations possibles de la cause sous divers prétextes, souhaitant même s’il échappait à l’accusation, du moins maintenir la terreur de l’avenir comme incertaine suspendue au-dessus de sa tête pendant la période la plus longue possible, afin de rendre sa vie plus misérable encore que la mort. (130) Et puis de nouveau lorsqu’il semblait être sorti vainqueur, disant qu’il avait été insulté et lésé dans ses biens (car il avait été contraint de devenir gymnasiarque), soit en étant économe et illibéral dans ses dépenses, prétendant qu’il n’avait pas assez de richesse pour une dépense aussi illimitée, ou peut-être n’en ayant vraiment pas assez ; mais avant d’arriver au procès, faisant semblant d’être très riche, mais lorsqu’il est venu au procès, il n’apparaissait pas alors comme un homme extrêmement riche, ayant acquis presque toutes les richesses qu’il avait par des actions injustes. (131) Car, se tenant aux côtés des juges lorsqu’ils rendaient leur jugement, il prenait note de tout ce qui se passait au procès, comme s’il était un greffier ; puis il laissait volontairement de côté ou d’autre tel ou tel point, et intercalait d’autres choses qui n’étaient pas dites. Et parfois aussi, il faisait des changements, changeant et changeant, pervertissant les choses, et renversant les choses, cherchant à obtenir de l’argent par chaque syllabe, ou, devrais-je plutôt dire, par chaque lettre, comme un chasseur de documents moisis, (132) que tout le peuple, d’un commun accord, appelait souvent avec beaucoup de bonheur et de justesse un meurtrier de plume, comme tuant un grand nombre de personnes par les choses qu’il écrivait, et rendant les vivants plus misérables que même les morts, comme si, bien qu’ils aient pu obtenir la victoire et être dans le confort, ils étaient soumis à une défaite misérable et à la pauvreté, leurs ennemis ayant acheté la victoire, le triomphe et la richesse d’un homme qui vendait et faisait son marché des propriétés d’autrui. (133) Car il était impossible que des dirigeants à qui la charge d’un si vaste pays leur avait été confiée, lorsque des affaires de toute sorte, tant privées que publiques,(134) Et l’homme à qui il avait été confié de prendre en charge le plus important de tous les dépôts, à savoir la justice, et les sentiments les plus saints qui leur avaient été présentés et défendus, fit oublier aux juges, en enregistrant ceux qui auraient dû être condamnés comme vaincus, et ceux qui auraient dû être vaincus comme vainqueurs, après avoir reçu sa paye maudite, ou, pour parler plus correctement, le salaire de l’iniquité.
XVII. (135) Tel était donc le caractère de Lampo, qui était maintenant l’un des accusateurs de Flaccus. Et Isidore ne lui était en rien inférieur en méchanceté, étant un homme du peuple, un démagogue vil, quelqu’un qui avait continuellement étudié à tout mettre en désordre et en confusion, un ennemi de toute paix et de toute stabilité, très habile à susciter des séditions et des troubles qui n’existaient pas auparavant, et à enflammer et exagérer ceux qui étaient déjà excités, prenant soin de toujours garder autour de lui une foule désordonnée et dissolue de toute la rebut du peuple, prête à toutes sortes d’atrocités, qu’il avait divisée en sections régulières comme autant de compagnies de soldats. (136) Il y a dans la ville un grand nombre de partis dont l’association n’est fondée sur aucun bon principe, mais qui sont unis par le vin, l’ivrognerie, les festivités, et le fruit de ces indulgences, l’insolence ; et leurs réunions sont appelées synodes et divans par les indigènes. (137) Dans tous ces partis, ou dans la plupart d’entre eux, on dit qu’Isidore portait la cloche, le chef du festin, le chef du souper, le perturbateur de la ville. Puis, chaque fois qu’il était décidé de faire quelque mal, à un signal, ils sortaient tous en corps, et faisaient et disaient tout ce qu’on leur disait. (138) Et à une occasion, indigné contre Flaccus parce qu’après avoir semblé être une personne de quelque poids auprès de lui, il n’était plus ensuite courtisé au même degré, ayant engagé une bande de gars des écoles de formation et des hommes habitués à vociférer fort, qui criaient leurs cris comme sur un marché régulier à ceux qui sont enclins à les acheter, il leur ordonna à tous de se rassembler au gymnase ; (139) et, l’ayant rempli, ils commencèrent à accabler Flaccus d’accusations sans fondement particulier, inventant toutes sortes d’accusations monstrueuses et toutes sortes de mensonges dans un langage ridicule, enchaînant de longues phrases, de sorte que non seulement Flaccus lui-même fut alarmé, mais tous les autres qui étaient là lors de cette attaque inattendue, et surtout, comme on peut le conjecturer, de l’idée qu’il devait certainement y avoir quelqu’un dans les coulisses qu’ils étudiaient à satisfaire, puisqu’eux-mêmes n’avaient subi aucun mal, et qu’ils savaient bien que le reste de la ville n’avait pas été maltraité par lui. (140) Puis, après avoir délibéré un moment, ils décidèrent d’appréhender certains d’entre eux et de rechercher la cause de cette rage et de cette folie aveugles et soudaines. Et les hommes qui furent arrêtés, sans être soumis à la torture, avouèrent la vérité et ajoutèrent des preuves à leurs paroles par ce qui avait été fait, détaillant la paie qui avait déjà été versée et ce qui,Français conformément à ses promesses, devait ensuite être payé, et les hommes qui avaient été désignés pour le distribuer comme chefs de la sédition, et le lieu où elle devait éclater, et le moment où les pots-de-vin devaient avoir lieu. (141) Et comme tout le monde, comme il était tout à fait naturel, s’en indigna, et comme la ville fut profondément offensée, que la folie de quelques individus s’y attache de manière à ternir sa réputation, Flaccus résolut d’envoyer chercher quelques-uns des hommes les plus honorables du peuple, et, le lendemain, de faire comparaître devant eux ceux qui avaient distribué les pots-de-vin, afin qu’il puisse enquêter sur la vérité au sujet d’Isidore, et aussi qu’il puisse faire une défense de son propre système de gouvernement, et prouver qu’il avait été injustement calomnié ; et lorsqu’ils entendirent la proclamation, vinrent non seulement les magistrats, mais aussi toute la ville, à l’exception de la partie qui allait être convaincue d’avoir été les agents de la corruption ou les corrompus. Et ceux qui avaient été employés à cet honorable service, étant élevés sur l’estrade, (142) afin d’être élevés et visibles et reconnus de tous, accusèrent Isidore d’avoir été la cause de tous les troubles et des accusations portées contre Flaccus, et d’avoir donné lui-même de l’argent et des pots-de-vin à un grand nombre d’entre eux. « D’ailleurs, disaient-ils, où aurions-nous pu trouver une telle abondance ? (143) Nous sommes pauvres, et nous pouvons à peine subvenir à nos besoins quotidiens pour le strict nécessaire : et quel mal avons-nous jamais subi de la part du gouverneur, au point d’être contraints de lui en vouloir ? Non, mais c’est lui qui est la cause de toutes ces choses, l’auteur de tout, lui qui est toujours envieux de ceux qui sont dans la prospérité, et un adversaire de toute stabilité et de toute saine loi. » Et quand ceux qui étaient présents eurent connaissance de ces choses, (144) car ce qui avait été dit était une preuve et un témoignage très évidents des intentions de l’accusé, ils poussèrent tous des cris, les uns criant qu’il fût dégradé, d’autres qu’il fût banni, d’autres qu’il fût mis à mort, et ces derniers étaient les plus nombreux ; et les autres changèrent de ton et se joignirent à eux, de sorte qu’à la fin ils crièrent tous, d’un commun accord et d’une seule voix, de tuer le fléau commun du pays, l’homme à qui il était dû que, depuis qu’il était arrivé dans le pays et qu’il avait pris part aux affaires publiques, aucune partie de la ville ni des intérêts communs n’avait jamais été laissée en bon état ou saine ; (145) et lui, en effet, étant convaincu par sa conscience, s’enfuit à l’intérieur, craignant d’être saisi ; mais Flaccus ne fit rien contre lui, pensant que maintenant qu’il s’était volontairement retiré,Tout dans la ville serait bientôt libéré de toute sédition et de toute discorde.
XVIII. (146) J’ai raconté ces événements assez longuement, non pas pour garder en mémoire de vieilles injures, mais parce que j’admire ce pouvoir qui préside à toutes les affaires des hommes libres, à savoir la justice, vu que ces hommes qui étaient si généralement hostiles à Flaccus, ceux par qui de tous les hommes il était le plus haï, étaient les hommes qui portaient maintenant leurs accusations contre lui, pour combler la mesure de sa douleur, car il n’est pas aussi amer d’être simplement accusé que d’être accusé par ses ennemis avoués ; (147) mais cet homme ne fut pas seulement accusé, bien qu’il fût gouverneur, par ses sujets, et cela par des hommes qui avaient toujours été ses ennemis, alors qu’il n’avait été que peu de temps auparavant le maître de la vie de chaque individu parmi eux, mais il fut aussi appréhendé par la force, étant ainsi soumis à un double mal, à savoir, être vaincu et ridiculisé par des ennemis exultants, ce qui est pire que la mort pour tous les gens sensés et sensés. (148) Et alors voyez quelle abondance de désastres s’abattit sur lui, car il fut immédiatement dépouillé de tous ses biens, à la fois de ceux qu’il avait hérités de ses parents et de tout ce qu’il avait acquis lui-même, ayant été un homme qui prenait un plaisir particulier au luxe et à l’ornement ; car il n’était pas comme certains hommes riches, pour qui la richesse est une matière inactive, mais il acquérait continuellement des choses de toute sorte utile dans toute l’abondance imaginable ; des coupes, des vêtements, des canapés, des miniatures et tout ce qui pouvait être un ornement pour une maison; (149) et en plus de cela, il rassembla un grand nombre de serviteurs, soigneusement choisis pour leurs excellences et leurs accomplissements, et en référence à leur beauté, et à leur santé, et à leur vigueur corporelle, et à leur habileté infaillible dans toutes sortes de services nécessaires et utiles; car chacun d’eux était excellent dans l’emploi auquel il était affecté, de sorte qu’il était considéré comme le plus excellent de tous les serviteurs de cet endroit, ou, en tout cas, comme inférieur à personne. (150) Et il y a une preuve très claire de cela dans le fait que, bien qu’il y ait eu un grand nombre de propriétés confisquées et vendues pour l’intérêt public, qui appartenaient à des personnes qui avaient été condamnées, celle de Flaccus seule fut attribuée à l’empereur, avec peut-être une ou deux autres, afin que la loi qui avait été établie à l’égard des personnes convaincues de crimes tels que les siens ne soit pas violée. (151) Et après avoir été privé de tous ses biens, il fut condamné au bannissement, et fut exilé de tout le continent, et c’est la plus grande et la plus excellente partie du monde habité,Français et de toutes les îles qui ont quelque caractère pour la fertilité ou la richesse ; car il reçut l’ordre d’être envoyé dans la plus misérable de toutes les îles de la mer Égée, [2] appelée Gyara, et il y serait resté s’il n’avait profité de l’intercession de Lépide, par le moyen duquel il obtint la permission d’échanger Gyara contre Andros, qui était très proche. (152) Puis il fut renvoyé de nouveau sur la route de Rome à Brindes, un voyage qu’il avait fait quelques années auparavant, à l’époque où il avait été nommé gouverneur de l’Égypte et du pays voisin de Libye, afin que les villes qui l’avaient alors vu exulter et se comporter avec une grande insolence à l’heure de sa prospérité puissent maintenant le voir à nouveau plein d’honneur. (153) Et ainsi, devenu maintenant une marque visible en raison de ce changement total de fortune, il fut accablé d’une douleur plus amère, ses calamités étant constamment ravivées et enflammées par l’ajout de nouvelles misères, qui, comme les rechutes de la maladie, obligent à revenir au souvenir de tous les désastres antérieurs, qui jusqu’alors semblaient être enfouis dans l’obscurité.
XIX. (154) Et après avoir traversé le golfe Ionien, il remonta la mer qui mène à Corinthe, étant un spectacle pour toutes les villes du Péloponnèse qui se trouvent sur la côte, lorsqu’elles apprirent son soudain revers de fortune ; car lorsqu’il débarqua du navire, tous les hommes mal intentionnés qui lui en voulaient accoururent pour le voir, et d’autres aussi vinrent sympathiser avec lui - des hommes qui sont habitués à apprendre la modération des malheurs d’autrui. (155) Et à Léchée, traversant l’isthme dans le golfe opposé, et étant arrivé à Cenchrées, le chantier naval des Corinthiens, il fut contraint par les gardes, qui ne lui laissaient pas le moindre répit, de s’embarquer immédiatement à bord d’un petit transport et de mettre à la voile, et comme un vent mauvais soufflait avec une grande violence, après de grandes souffrances, il arriva avec difficulté sain et sauf au Pirée. (156) Et lorsque la tempête eut cessé, ayant longé l’Attique jusqu’au promontoire de Sunium, [3] il passa par toutes les îles dans l’ordre, à savoir Hélène, Céanos, Cythnos, et toutes les autres qui se trouvent en rangée régulière l’une après l’autre, jusqu’à ce qu’enfin il arrive au point de sa destination finale, l’île d’Andros, (157) que le misérable homme regardant au loin versa une abondance de larmes sur ses joues, comme si elles sortaient d’une fontaine régulière, et se frappant la poitrine et se lamentant très amèrement, il dit : « Hommes, vous qui êtes mes gardes et mes serviteurs dans ce voyage, je reçois maintenant en échange de la glorieuse Italie ce beau pays d’Andros, qui est une île malheureuse pour moi. (158) Moi, Flaccus, qui étais Je suis né, j’ai grandi et j’ai été éduqué à Rome, le ciel du monde, et j’ai été le camarade d’école et le compagnon des petites-filles d’Auguste, et j’ai été ensuite choisi par Tibère César comme l’un de ses amis les plus intimes, et je me suis vu confier pendant six ans la plus grande de toutes ses possessions, à savoir l’Égypte. (159) Quel changement ! Au milieu du jour, comme si une éclipse était tombée sur moi, la nuit a assombri ma vie. Que dirai-je de ce petit îlot ? L’appellerai-je mon lieu d’exil, ou ma nouvelle patrie, ou bien le port et le refuge de la misère ? Un tombeau serait le nom le plus approprié ; car moi, misérable que je suis, je suis maintenant en quelque sorte conduit à ma tombe, assistant à mes propres funérailles, car soit je détruirai ma misérable vie par mon chagrin, soit si je suis capable de m’accrocher à la vie parmi mes misères, je trouverai dans ce cas une mort lointaine, qui sera ressentie tout le temps de ma vie. (160) Telles furent donc les lamentations qu’il déversa, et lorsque le navire s’approcha du port, il débarqua,(161) Et ces hommes qui l’avaient conduit ici, amenant la populace des Andriens, le leur montrèrent à tous, les rendant tous témoins de l’arrivée de l’exilé dans leur île. (162) Et eux, lorsqu’ils eurent rempli leur office, partirent ; et alors la misère de Flaccus recommença, car il ne voyait plus aucun spectacle auquel il était habitué, mais ne voyait qu’une triste misère qui lui était présentée par les preuves les plus évidentes, tandis qu’il regardait autour de lui ce qui était pour lui une désolation parfaite, au milieu de laquelle il était placé ; de sorte qu’il lui semblait qu’une exécution violente dans son pays natal aurait été un mal moins grave, ou plutôt, en comparaison de sa situation présente, un bien des plus désirables ; et il s’était rendu à une telle violence de chagrin qu’il ne différait en rien d’un maniaque, et sautait, courait de tous côtés, frappait des mains, se frappait les cuisses, se jetait à terre et ne cessait de crier : (163) « Je suis Flaccus ! qui, il y a peu de temps encore, était le gouverneur de la puissante cité, de la populeuse cité d’Alexandrie ! le gouverneur de ce pays le plus fertile de tous, l’Égypte ! Je suis celui sur qui toutes ces myriades d’habitants tournaient les yeux ! qui disposait d’innombrables forces d’infanterie, de cavalerie et de navires, redoutables, non seulement par leur nombre, mais composées de tous les plus éminents et illustres de tous mes sujets ! Je suis celui qui était chaque jour accompagné, lorsque je sortais, par d’innombrables compagnies de clients ! (164) Mais maintenant, tout cela n’était-il pas une vision plutôt qu’une réalité ? Et étais-je endormi, et cette prospérité qui J’ai alors vu un rêve : des fantômes marchant dans le vide, fictions de l’âme, qui enregistraient peut-être des choses inexistantes comme si elles avaient une existence ? Sans doute, je me suis trompé. (165) Ces choses n’étaient qu’une ombre et non des choses réelles, des imitations de la réalité et non une vérité réelle, ce qui rend le mensonge évident ; car, de même qu’après notre réveil, nous ne retrouvons plus rien de ce qui nous apparaissait dans nos rêves, mais que toutes ces choses ont fui dans un corps et ont disparu, de même, toute cette brillante prospérité dont je jouissais autrefois s’est éteinte en un instant.et de ceux qui étaient sortis pour le voir et qui se tenaient de chaque côté de la route. (161) Et ces hommes qui l’avaient conduit ici, amenant la populace des Andriens, le leur montrèrent à tous, les rendant tous témoins de l’arrivée de l’exilé dans leur île. (162) Et eux, après avoir rempli leur office, partirent ; et alors la misère de Flaccus recommença, car il ne voyait plus aucun spectacle auquel il était habitué, mais ne voyait qu’une triste misère qui lui était présentée par les preuves les plus évidentes, tandis qu’il regardait autour de lui ce qui était pour lui une désolation parfaite, au milieu de laquelle il était placé ; de sorte qu’il lui semblait qu’une exécution violente dans son pays natal eût été un mal moins grave, ou plutôt, en comparaison de ses circonstances présentes, un bien des plus désirables ; et il s’était rendu à une telle violence de chagrin qu’il ne différait en rien d’un maniaque, et sautait, courait de tous côtés, frappait des mains, se frappait les cuisses, se jetait à terre et ne cessait de crier : (163) « Je suis Flaccus ! qui, il y a peu de temps encore, était le gouverneur de la puissante cité, de la populeuse cité d’Alexandrie ! le gouverneur de ce pays le plus fertile de tous, l’Égypte ! Je suis celui sur qui toutes ces myriades d’habitants tournaient les yeux ! qui disposait d’innombrables forces d’infanterie, de cavalerie et de navires, redoutables, non seulement par leur nombre, mais composées de tous les plus éminents et illustres de tous mes sujets ! Je suis celui qui était chaque jour accompagné, lorsque je sortais, par d’innombrables compagnies de clients ! (164) Mais maintenant, tout cela n’était-il pas une vision plutôt qu’une réalité ? Et étais-je endormi, et cette prospérité qui J’ai alors vu un rêve : des fantômes marchant dans le vide, fictions de l’âme, qui enregistraient peut-être des choses inexistantes comme si elles avaient une existence ? Sans doute, je me suis trompé. (165) Ces choses n’étaient qu’une ombre et non des choses réelles, des imitations de la réalité et non une vérité réelle, ce qui rend le mensonge évident ; car, de même qu’après notre réveil, nous ne retrouvons plus rien de ce qui nous apparaissait dans nos rêves, mais que toutes ces choses ont fui dans un corps et ont disparu, de même, toute cette brillante prospérité dont je jouissais autrefois s’est éteinte en un instant.et de ceux qui étaient sortis pour le voir et qui se tenaient de chaque côté de la route. (161) Et ces hommes qui l’avaient conduit ici, amenant la populace des Andriens, le leur montrèrent à tous, les rendant tous témoins de l’arrivée de l’exilé dans leur île. (162) Et eux, après avoir rempli leur office, partirent ; et alors la misère de Flaccus recommença, car il ne voyait plus aucun spectacle auquel il était habitué, mais ne voyait qu’une triste misère qui lui était présentée par les preuves les plus évidentes, tandis qu’il regardait autour de lui ce qui était pour lui une désolation parfaite, au milieu de laquelle il était placé ; de sorte qu’il lui semblait qu’une exécution violente dans son pays natal eût été un mal moins grave, ou plutôt, en comparaison de ses circonstances présentes, un bien des plus désirables ; et il s’était rendu à une telle violence de chagrin qu’il ne différait en rien d’un maniaque, et sautait, courait de tous côtés, frappait des mains, se frappait les cuisses, se jetait à terre et ne cessait de crier : (163) « Je suis Flaccus ! qui, il y a peu de temps encore, était le gouverneur de la puissante cité, de la populeuse cité d’Alexandrie ! le gouverneur de ce pays le plus fertile de tous, l’Égypte ! Je suis celui sur qui toutes ces myriades d’habitants tournaient les yeux ! qui disposait d’innombrables forces d’infanterie, de cavalerie et de navires, redoutables, non seulement par leur nombre, mais composées de tous les plus éminents et illustres de tous mes sujets ! Je suis celui qui était chaque jour accompagné, lorsque je sortais, par d’innombrables compagnies de clients ! (164) Mais maintenant, tout cela n’était-il pas une vision plutôt qu’une réalité ? Et étais-je endormi, et cette prospérité qui J’ai alors vu un rêve : des fantômes marchant dans le vide, fictions de l’âme, qui enregistraient peut-être des choses inexistantes comme si elles avaient une existence ? Sans doute, je me suis trompé. (165) Ces choses n’étaient qu’une ombre et non des choses réelles, des imitations de la réalité et non une vérité réelle, ce qui rend le mensonge évident ; car, de même qu’après notre réveil, nous ne retrouvons plus rien de ce qui nous apparaissait dans nos rêves, mais que toutes ces choses ont fui dans un corps et ont disparu, de même, toute cette brillante prospérité dont je jouissais autrefois s’est éteinte en un instant.mais il ne vit qu’une triste misère qui lui était présentée par les preuves les plus évidentes, tandis qu’il regardait autour de lui ce qui était pour lui une désolation parfaite, au milieu de laquelle il était placé ; de sorte qu’il lui semblait qu’une exécution violente dans son pays natal aurait été un mal plus léger, ou plutôt, en comparaison de ses circonstances présentes, un bien des plus désirables ; et il s’était rendu à une telle violence de chagrin qu’il ne différait en rien d’un maniaque, et sautait, courait de tous côtés, frappait des mains, se frappait les cuisses, se jetait à terre et ne cessait de crier : (163) « Je suis Flaccus ! qui, il y a peu de temps encore, était le gouverneur de la puissante cité, de la populeuse cité d’Alexandrie ! le gouverneur de ce pays le plus fertile de tous, l’Égypte ! Je suis celui sur qui toutes ces myriades d’habitants tournaient les yeux ! qui disposait d’innombrables forces d’infanterie, de cavalerie et de navires, redoutables, non seulement par leur nombre, mais composées de tous les plus éminents et illustres de tous mes sujets ! Je suis celui qui était chaque jour accompagné, lorsque je sortais, par d’innombrables compagnies de clients ! (164) Mais maintenant, tout cela n’était-il pas une vision plutôt qu’une réalité ? Et étais-je endormi, et cette prospérité qui J’ai alors vu un rêve : des fantômes marchant dans le vide, fictions de l’âme, qui enregistraient peut-être des choses inexistantes comme si elles avaient une existence ? Sans doute, je me suis trompé. (165) Ces choses n’étaient qu’une ombre et non des choses réelles, des imitations de la réalité et non une vérité réelle, ce qui rend le mensonge évident ; car, de même qu’après notre réveil, nous ne retrouvons plus rien de ce qui nous apparaissait dans nos rêves, mais que toutes ces choses ont fui dans un corps et ont disparu, de même, toute cette brillante prospérité dont je jouissais autrefois s’est éteinte en un instant.mais il ne vit qu’une triste misère qui lui était présentée par les preuves les plus évidentes, tandis qu’il regardait autour de lui ce qui était pour lui une désolation parfaite, au milieu de laquelle il était placé ; de sorte qu’il lui semblait qu’une exécution violente dans son pays natal aurait été un mal plus léger, ou plutôt, en comparaison de ses circonstances présentes, un bien des plus désirables ; et il s’était rendu à une telle violence de chagrin qu’il ne différait en rien d’un maniaque, et sautait, courait de tous côtés, frappait des mains, se frappait les cuisses, se jetait à terre et ne cessait de crier : (163) « Je suis Flaccus ! qui, il y a peu de temps encore, était le gouverneur de la puissante cité, de la populeuse cité d’Alexandrie ! le gouverneur de ce pays le plus fertile de tous, l’Égypte ! Je suis celui sur qui toutes ces myriades d’habitants tournaient les yeux ! qui disposait d’innombrables forces d’infanterie, de cavalerie et de navires, redoutables, non seulement par leur nombre, mais composées de tous les plus éminents et illustres de tous mes sujets ! Je suis celui qui était chaque jour accompagné, lorsque je sortais, par d’innombrables compagnies de clients ! (164) Mais maintenant, tout cela n’était-il pas une vision plutôt qu’une réalité ? Et étais-je endormi, et cette prospérité qui J’ai alors vu un rêve : des fantômes marchant dans le vide, fictions de l’âme, qui enregistraient peut-être des choses inexistantes comme si elles avaient une existence ? Sans doute, je me suis trompé. (165) Ces choses n’étaient qu’une ombre et non des choses réelles, des imitations de la réalité et non une vérité réelle, ce qui rend le mensonge évident ; car, de même qu’après notre réveil, nous ne retrouvons plus rien de ce qui nous apparaissait dans nos rêves, mais que toutes ces choses ont fui dans un corps et ont disparu, de même, toute cette brillante prospérité dont je jouissais autrefois s’est éteinte en un instant.mais composé de tous les plus éminents et illustres de tous mes sujets ! Je suis celui qui était chaque jour accompagné lorsque je sortais par d’innombrables compagnies de clients ! (164) Mais maintenant, tout cela n’était-il pas une vision plutôt que la réalité ? Et étais-je endormi, et cette prospérité que je voyais alors n’était-elle pas un rêve – des fantômes marchant dans l’espace vide, fictions de l’âme, qui enregistraient peut-être des choses inexistantes comme si elles avaient une existence ? Sans doute, je me suis trompé. (165) Ces choses n’étaient qu’une ombre et non des choses réelles, des imitations de la réalité et non une vérité réelle, ce qui rend le mensonge évident ; car comme après le réveil nous ne retrouvons plus rien de ce qui nous apparaissait dans nos rêves, mais toutes ces choses ont fui dans un corps et ont disparu, de même toute cette brillante prospérité dont je jouissais autrefois s’est maintenant éteinte en un bref instant.mais composé de tous les plus éminents et illustres de tous mes sujets ! Je suis celui qui était chaque jour accompagné lorsque je sortais par d’innombrables compagnies de clients ! (164) Mais maintenant, tout cela n’était-il pas une vision plutôt que la réalité ? Et étais-je endormi, et cette prospérité que je voyais alors n’était-elle pas un rêve – des fantômes marchant dans l’espace vide, fictions de l’âme, qui enregistraient peut-être des choses inexistantes comme si elles avaient une existence ? Sans doute, je me suis trompé. (165) Ces choses n’étaient qu’une ombre et non des choses réelles, des imitations de la réalité et non une vérité réelle, ce qui rend le mensonge évident ; car comme après le réveil nous ne retrouvons plus rien de ce qui nous apparaissait dans nos rêves, mais toutes ces choses ont fui dans un corps et ont disparu, de même toute cette brillante prospérité dont je jouissais autrefois s’est maintenant éteinte en un bref instant.
XX. (166) Avec de tels discours, il était continuellement abattu, et d’une certaine manière, puis-je dire, prostré ; et évitant tous les endroits où il aurait pu rencontrer beaucoup de monde à cause de la honte qui s’attachait à lui, il ne descendait jamais au port, et ne pouvait supporter de visiter le marché, mais s’enfermait dans sa maison, où il se tenait enfermé, n’osant jamais sortir de la cour extérieure. (167) Mais parfois, en effet, dans le crépuscule le plus profond de l’aube, quand tout le monde était encore au lit, de sorte qu’il ne pouvait être vu de personne, il sortait de la ville et passait la journée entière dans la partie désolée de l’île, se détournant si quelqu’un semblait susceptible de le rencontrer ; et déchiré jusqu’à l’âme par les souvenirs de ses malheurs qu’il voyait autour de lui dans sa maison, et dévoré d’angoisse, il retourna chez lui dans l’obscurité de la nuit, priant, à cause de sa misère immodérée et sans fin, que le soir devienne matin, redoutant l’obscurité et les étranges apparitions qui se présentaient à lui quand il s’endormait, et de nouveau le matin il priait pour que ce soit le soir ; [4] car l’obscurité qui l’entourait était opposée à tout ce qui était léger ou joyeux. (168) Et quelques mois après, ayant acheté un petit morceau de terre, il y passa une grande partie de son temps à vivre seul, à se lamenter et à pleurer sur son sort. (169) On dit aussi que souvent, à minuit, il était possédé comme ceux qui célèbrent les rites des Corybantes, et qu’à ces moments-là, il sortait de sa ferme et levait les yeux au ciel et aux étoiles, et contemplant toute la beauté existant réellement dans le monde, il s’écriait : (170) « Ô Roi des dieux et des hommes ! Tu n’es donc pas indifférent à la nation juive, et les affirmations qu’ils rapportent au sujet de ta providence ne sont pas fausses ; mais ceux qui disent que ce peuple ne t’a pas pour champion et défenseur, sont loin d’avoir raison. Et j’en suis une preuve évidente ; car tous les desseins frénétiques que j’ai conçus contre les Juifs, je les souffre maintenant moi-même. (171) J’ai consenti lorsqu’ils ont été dépouillés de leurs biens, accordant l’immunité à ceux qui les pillaient ; et c’est pour cette raison J’ai moi-même été privé de tout mon héritage paternel et maternel, de tout ce que j’ai jamais acquis par don ou faveur, et de tout ce qui m’est jamais devenu mien de quelque autre manière. (172) Autrefois, je leur reprochais avec ignominie d’être des étrangers, bien qu’ils fussent en vérité des voyageurs sur la terre ayant droit à tous les privilèges,(173) J’en ai conduit quelques-uns au théâtre, et j’ai ordonné qu’ils soient insultés sans vergogne et injustement aux yeux de leurs plus grands ennemis ; c’est pourquoi j’ai été moi-même conduit, non pas dans un théâtre ni dans une ville, mais dans plusieurs villes, pour y subir les plus grandes insultes, étant maltraité dans mon âme misérable au lieu de mon corps ; car j’ai été conduit en procession à travers toute l’Italie jusqu’à Brindes, et à travers tout le Péloponnèse jusqu’à Corinthe, et à travers l’Attique, et toutes les îles jusqu’à Andros, qui est ma prison ; (174) et je suis bien assuré que ce n’est pas là le terme de mes malheurs, mais que d’autres m’en attendent encore, pour compléter les mesures en rétribution de tous les maux que j’ai commis. J’ai fait mourir beaucoup de gens, et lorsque certains d’entre eux ont été mis à mort par d’autres, je n’ai pas châtié leurs meurtriers. Certains ont été lapidés ; d’autres ont été brûlés vifs ; d’autres ont été traînés au milieu de la place publique jusqu’à ce que leurs corps soient entièrement déchiquetés. (175) Et malgré tout cela, je sais maintenant que le châtiment m’attend, et que les vengeurs se tiennent déjà, pour ainsi dire, au but, et me pressent, impatients de me tuer, et chaque jour, ou plutôt chaque heure, je meurs avant mon heure, endurant plusieurs morts au lieu d’une seule, la dernière de toutes. »[5] (176) Et il cédait continuellement à la terreur et à l’appréhension, et tremblait de peur dans chaque membre et chaque partie de son corps, et toute son âme tremblait de terreur et tremblait de palpitations et d’agitation, comme si rien au monde ne pouvait être un réconfort pour l’homme maintenant qu’il était privé de tout espoir favorable ; (177) aucun bon présage ne lui apparaissait jamais, tout portait une apparence hostile, chaque rapport était de mauvais augure, son réveil était pénible, son sommeil effrayant, sa solitude semblable à celle des bêtes sauvages, néanmoins la solitude de ses troupeaux était ce qu’il avait de plus agréable, toute habitation en ville était sa plus grande affliction ; son reproche sûr était un séjour solitaire dans les champs, un mode de vie dangereux, pénible et inconvenant ; quiconque l’approchait, même à juste titre, était pour lui un objet de suspicion. (178) « Cet homme, disait-il, qui vient rapidement ici, complote quelque chose contre moi, il n’a pas l’air de se hâter pour un autre but,mais il me poursuit ; cet homme à l’air agréable me tend un piège ; cet homme à la voix libre me méprise ; cet homme me donne à manger et à boire comme on nourrit le bétail avant de le tuer. (179) Combien de temps, endurci que je suis, devrai-je supporter de si terribles calamités ? Je sais bien que j’ai peur de la mort, car par cruauté la Divinité ne me punira pas violemment, pour abréger ma misérable vie, afin de me charger à l’excès de misères irrémédiables, qu’il accumule contre moi, pour faire plaisir à ceux que j’ai traîtreusement mis à mort.
XXI. (180) Tout en répétant ces choses encore et encore et en se tordant d’agonie, il attendait la fin de son destin, et sa douleur ininterrompue agitait, troublait et bouleversait son âme. Mais Gaïus, étant un homme d’une nature inhumaine et insatiable dans sa vengeance, ne laissait pas, comme certains le font, ceux qui avaient été une fois punis, mais s’enflammait contre eux sans fin, et inventait continuellement de nouvelles et terribles souffrances pour eux ; et, plus que tous les hommes, il haïssait Flaccus à un tel point qu’il soupçonnait tous ceux qui portaient le même nom, à cause de sa détestation de ce nom même ; (181) et il se repentait souvent de l’avoir condamné au bannissement et non à la mort, et bien qu’il eût un grand respect pour Lépide qui avait intercédé pour lui, il le blâmait, de sorte qu’il était maintenu dans un état de grande alarme par la crainte du châtiment qui l’attendait, car il craignait, comme c’était très probable, que, pour avoir été la cause d’une autre personne frappée d’un châtiment plus léger, il ne se voie infliger un châtiment plus sévère. (182) C’est pourquoi, comme personne n’osait plus dire un mot pour déprécier la colère de l’empereur, il laissa libre cours à sa fureur, qui était maintenant implacable et sans frein, et qui, bien qu’elle aurait dû être atténuée par le temps, s’en trouva plutôt augmentée, tout comme les maladies récurrentes le sont dans le corps lorsqu’une rechute survient, car toutes ces rechutes sont plus graves que les premières attaques. (183) On raconte qu’un jour, Gaïus, éveillé la nuit, commença à penser aux magistrats et aux officiers qui étaient en exil, et qui, de nom, étaient considérés comme malheureux, mais qui, en réalité, avaient ainsi acquis une vie sans soucis, véritablement tranquille et libre. (184) Et il donna un nouveau nom à ce bannissement, l’appelant une émigration : « Car », dit-il, « ce n’est qu’une sorte d’émigration que le bannissement de ces hommes, dans la mesure où ils ont tout le nécessaire à la vie en abondance, et sont capables de vivre dans la tranquillité, la stabilité et la paix. Mais il est absurde pour eux de vivre dans le luxe, de jouir de la paix et de se livrer à tous les plaisirs d’une vie philosophique. » (185) Il ordonna alors de mettre à mort les plus éminents d’entre eux, ceux qui étaient du plus haut rang et de la plus haute réputation, en donnant une liste précise de leurs noms, en tête de laquelle se trouvait Flaccus. Et lorsque les hommes qui avaient reçu l’ordre de le mettre à mort arrivèrent à Andros, Flaccus se trouva, juste à ce moment, revenir de sa ferme à la ville, et, en remontant du port, ils le rencontrèrent, (186) et, bien qu’ils fussent encore à distance, ils s’aperçurent et se reconnurent ; alors il,Comprenant en un instant le but pour lequel ils étaient venus (car l’âme de chaque homme est très prophétique, surtout celle de ceux qui sont dans le malheur), ils quittèrent la route en courant et s’enfuirent sur le terrain accidenté, oubliant peut-être qu’Andros était une île et non le continent. Et à quoi bon courir vite dans une île que la mer baigne de tous côtés ? Car de deux choses l’une, ou si le fugitif avance plus loin, il doit être emporté par la mer, ou bien arrêté lorsqu’il a atteint la limite la plus éloignée. (187) Par conséquent, dans une comparaison des maux, la destruction par la terre doit être préférable à la destruction par la mer, puisque la nature a rendu la terre plus proche de l’homme et de tous les animaux terrestres, non seulement de leur vivant, mais même après leur mort, afin que le même élément puisse recevoir à la fois leur génération primaire et leur dissolution finale. (188) Les officiers le poursuivirent donc sans s’arrêter pour reprendre haleine et l’arrêtèrent ; et alors aussitôt, certains d’entre eux creusèrent un fossé, et les autres le traînèrent de force malgré toute sa résistance, ses cris et ses luttes, de sorte que tout son corps fut blessé comme celui des bêtes qui sont expédiées avec un certain nombre de blessures ; (189) car lui, se retournant autour d’eux et s’accrochant à ses bourreaux, qui étaient empêchés dans leurs coups qu’ils le portaient avec leurs épées, et qui le frappaient ainsi de coups obliques, était la cause de ses propres souffrances étant plus cruelles ; car il fut en conséquence mutilé et coupé aux mains, et aux pieds, et à la tête, et à la poitrine, et aux côtés, de sorte qu’il fut mutilé comme une victime, et ainsi il tomba, la justice infligeant à son propre corps des blessures égales en nombre aux meurtres des Juifs qu’il avait illégalement mis à mort. (190) Et tout le lieu ruisselait du sang qui coulait de ses nombreuses veines, qui étaient coupées dans chaque partie de son corps, et qui coulait comme d’une fontaine. Et lorsque le cadavre fut traîné dans la tranchée qui avait été creusée, la plupart des membres se séparèrent du corps, les tendons par lesquels tout le corps est maintenu ensemble étant tous coupés. (191) Telle fut la fin de Flaccus, qui souffrit ainsi, devenant la preuve la plus manifeste que la nation des Juifs n’est pas laissée dépourvue de l’assistance providentielle de Dieu.(187) Par conséquent, dans une comparaison des maux, la destruction par terre doit être préférable à la destruction par mer, puisque la nature a rendu la terre plus étroitement apparentée à l’homme et à tous les animaux terrestres, non seulement pendant qu’ils sont vivants, mais même après leur mort, afin que le même élément puisse recevoir à la fois leur génération primaire et leur dissolution finale. (188) Les officiers le poursuivirent donc sans s’arrêter pour reprendre haleine et l’arrêtèrent ; et alors immédiatement, certains d’entre eux creusèrent un fossé, et les autres le traînèrent de force malgré toute sa résistance, ses cris et ses luttes, par lesquels tout son corps fut blessé comme celui des bêtes qui sont expédiées avec de nombreuses blessures ; (189) car lui, se retournant autour d’eux et s’accrochant à ses bourreaux, qui étaient empêchés dans leurs coups qu’ils portaient sur lui avec leurs épées, et qui le frappaient ainsi de coups obliques, était la cause de ses propres souffrances étant plus sévères; car il fut en conséquence mutilé et coupé aux mains, et aux pieds, et à la tête, et à la poitrine, et aux côtés, de sorte qu’il fut mutilé comme une victime, et ainsi il tomba, la justice infligeant à son propre corps des blessures égales en nombre aux meurtres des Juifs qu’il avait illégalement mis à mort. (190) Et tout le lieu ruisselait de sang qui coulait de ses nombreuses veines, qui étaient coupées dans chaque partie de son corps, et qui versaient du sang comme d’une fontaine. Et lorsque le cadavre fut traîné dans la tranchée qui avait été creusée, la plus grande partie des membres se séparèrent du corps, les tendons par lesquels tout le corps est maintenu ensemble étant tous coupés. (191) Telle fut la fin de Flaccus, qui souffrit ainsi, devenant la preuve la plus manifeste que la nation des Juifs n’est pas laissée dépourvue de l’assistance providentielle de Dieu.(187) Par conséquent, dans une comparaison des maux, la destruction par terre doit être préférable à la destruction par mer, puisque la nature a rendu la terre plus étroitement apparentée à l’homme et à tous les animaux terrestres, non seulement pendant qu’ils sont vivants, mais même après leur mort, afin que le même élément puisse recevoir à la fois leur génération primaire et leur dissolution finale. (188) Les officiers le poursuivirent donc sans s’arrêter pour reprendre haleine et l’arrêtèrent ; et alors immédiatement, certains d’entre eux creusèrent un fossé, et les autres le traînèrent de force malgré toute sa résistance, ses cris et ses luttes, par lesquels tout son corps fut blessé comme celui des bêtes qui sont expédiées avec de nombreuses blessures ; (189) car lui, se retournant autour d’eux et s’accrochant à ses bourreaux, qui étaient empêchés dans leurs coups qu’ils portaient sur lui avec leurs épées, et qui le frappaient ainsi de coups obliques, était la cause de ses propres souffrances étant plus sévères; car il fut en conséquence mutilé et coupé aux mains, et aux pieds, et à la tête, et à la poitrine, et aux côtés, de sorte qu’il fut mutilé comme une victime, et ainsi il tomba, la justice infligeant à son propre corps des blessures égales en nombre aux meurtres des Juifs qu’il avait illégalement mis à mort. (190) Et tout le lieu ruisselait de sang qui coulait de ses nombreuses veines, qui étaient coupées dans chaque partie de son corps, et qui versaient du sang comme d’une fontaine. Et lorsque le cadavre fut traîné dans la tranchée qui avait été creusée, la plus grande partie des membres se séparèrent du corps, les tendons par lesquels tout le corps est maintenu ensemble étant tous coupés. (191) Telle fut la fin de Flaccus, qui souffrit ainsi, devenant la preuve la plus manifeste que la nation des Juifs n’est pas laissée dépourvue de l’assistance providentielle de Dieu.Français par quels moyens tout son corps fut blessé comme celui des bêtes qui sont expédiées avec un certain nombre de blessures; (189) car lui, se retournant autour d’eux et s’accrochant à ses bourreaux, qui étaient empêchés dans leurs coups qu’ils portaient sur lui avec leurs épées, et qui ainsi le frappaient avec des coups obliques, fut la cause de ses propres souffrances étant plus sévères; car il fut en conséquence mutilé et coupé aux mains et aux pieds et à la tête et à la poitrine et aux côtés, de sorte qu’il fut mutilé comme une victime, et ainsi il tomba, la justice infligeant à son propre corps des blessures égales en nombre aux meurtres des Juifs qu’il avait illégalement mis à mort. (190) Et tout l’endroit ruisselait de sang qui coulait de ses nombreuses veines, qui étaient coupées dans chaque partie de son corps, et qui versaient du sang comme d’une fontaine. Et lorsque le cadavre fut traîné dans la tranchée qui avait été creusée, la plus grande partie des membres se séparèrent du corps, les tendons par lesquels tout le corps est maintenu ensemble étant tous coupés. (191) Telle fut la fin de Flaccus, qui souffrit ainsi, devenant la preuve la plus manifeste que la nation des Juifs n’est pas laissée dépourvue de l’assistance providentielle de Dieu.Français par quels moyens tout son corps fut blessé comme celui des bêtes qui sont expédiées avec un certain nombre de blessures; (189) car lui, se retournant autour d’eux et s’accrochant à ses bourreaux, qui étaient empêchés dans leurs coups qu’ils portaient sur lui avec leurs épées, et qui ainsi le frappaient avec des coups obliques, fut la cause de ses propres souffrances étant plus sévères; car il fut en conséquence mutilé et coupé aux mains et aux pieds et à la tête et à la poitrine et aux côtés, de sorte qu’il fut mutilé comme une victime, et ainsi il tomba, la justice infligeant à son propre corps des blessures égales en nombre aux meurtres des Juifs qu’il avait illégalement mis à mort. (190) Et tout l’endroit ruisselait de sang qui coulait de ses nombreuses veines, qui étaient coupées dans chaque partie de son corps, et qui versaient du sang comme d’une fontaine. Et lorsque le cadavre fut traîné dans la tranchée qui avait été creusée, la plus grande partie des membres se séparèrent du corps, les tendons par lesquels tout le corps est maintenu ensemble étant tous coupés. (191) Telle fut la fin de Flaccus, qui souffrit ainsi, devenant la preuve la plus manifeste que la nation des Juifs n’est pas laissée dépourvue de l’assistance providentielle de Dieu.
elle était la sœur de l’empereur, et à sa mort son frère ordonna que des honneurs divins lui soient rendus. ↩︎
c’était un lieu de bannissement courant pour les criminels, Juvénal 1.72. ↩︎
maintenant Cap Colonna. ↩︎
ceci est évidemment tiré de Deutéronome 28:66, « Et ta vie sera en suspens devant toi ; et tu seras dans la crainte jour et nuit, et tu n’auras aucune assurance pour ta vie. Le matin tu diras : Que Dieu fasse le soir ! et le soir tu diras : Que Dieu fasse le matin ! à cause de la terreur dont ton cœur sera effrayé, et à cause du spectacle que tu verras. » ↩︎
c’est comme le passage de Shakespeare : « Les lâches meurent plusieurs fois avant leur mort ; / Les hommes courageux ne goûtent la mort qu’une seule fois. » ↩︎