Livre VII — De la mort de Saül à la mort de David | Page de titre | Livre IX — De la mort d'Achab à la captivité des dix tribus |
CONTENANT L’INTERVALLE DE CENT SOIXANTE-TROIS ANS.
COMMENT SALOMON, QUAND IL EUT REÇU LE ROYAUME, ENLEVA SES ENNEMIS.
1. Nous avons déjà parlé de David, de sa vertu, des bienfaits qu’il prodiguait à ses compatriotes, ainsi que de ses guerres et de ses batailles, qu’il mena avec succès, avant de mourir âgé, dans le livre précédent. Lorsque Salomon, son fils, qui n’était qu’un jeune homme, prit le pouvoir, et que David avait déclaré, de son vivant, seigneur de ce peuple, selon la volonté de Dieu, lorsqu’il s’assit sur le trône, tout le peuple l’acclama avec joie, comme il est d’usage au début d’un règne ; et souhaita que toutes ses affaires aboutissent à une heureuse conclusion, et qu’il atteigne un âge avancé et la situation la plus heureuse possible.
2. Adonija, qui, du vivant de son père, cherchait à s’emparer du royaume, se rendit auprès de Bath-Shéba, la mère du roi, et la salua avec beaucoup de politesse. Elle lui demanda s’il était venu la trouver pour solliciter son aide, et lui demanda de le lui dire, car elle serait heureuse de la lui accorder. Il commença à dire qu’elle savait elle-même que le royaume lui appartenait, à cause de son âge avancé et de la disposition de la multitude, et que pourtant il avait été transmis à Salomon, son fils, selon la volonté de Dieu. Il dit aussi qu’il était satisfait d’être son serviteur et que la situation actuelle lui plaisait ; mais il la désirait comme un moyen d’obtenir une faveur de son frère et de le persuader de lui donner en mariage Abishag, qui avait certes couché avec son père, mais, comme son père était trop vieux, il n’avait pas couché avec elle, et elle était encore vierge. Bath-Shéba lui promit de l’aider avec ferveur et de réaliser ce mariage, car le roi serait disposé à le satisfaire et elle insisterait auprès de lui. Il partit donc, espérant réussir dans ce mariage. La mère de Salomon alla donc trouver son fils pour lui parler de la promesse qu’elle avait faite, à la demande d’Adonija. Son fils s’avança à sa rencontre et l’embrassa. Il la fit entrer dans la maison où se trouvait son trône royal. Il s’y assit et ordonna de placer un autre trône à la droite de sa mère. Bath-Shéba s’assit et dit : « Ô mon fils, accorde-moi une chose que je désire, et ne me fais rien de désagréable ni d’ingrat, comme tu le ferais si tu me refusais. » Et lorsque Salomon lui ordonna de lui imposer ses ordres, parce qu’il était conforme à son devoir de lui accorder tout ce qu’elle demanderait, et se plaignit de ce qu’elle n’avait pas commencé son discours avec une ferme espérance d’obtenir ce qu’elle désirait, mais avait quelque soupçon de refus, elle le supplia d’accorder que son frère Adonija puisse épouser Abishag.
3. Mais le roi fut profondément offensé par ces paroles, et renvoya sa mère, en disant qu’Adonija avait de grandes ambitions ; et qu’il s’étonnait qu’elle ne désirât pas qu’il lui cède le royaume comme à son frère aîné, puisqu’elle désirait qu’il épouse Abishag ; et qu’il avait des amis puissants, Joab, chef de l’armée, et Abiathar, le prêtre. Alors il fit appeler Benaja, chef des gardes, et lui ordonna de tuer son frère Adonija. Il fit aussi venir le prêtre Abiathar et lui dit : « Je ne te ferai pas mourir à cause des autres souffrances que tu as endurées avec mon père, ni à cause de l’arche que tu as portée avec lui. Mais je t’inflige le châtiment suivant, parce que tu étais parmi les disciples d’Adonija et que tu étais de son parti. Ne reste pas ici, ne viens plus en ma présence, mais va dans ta ville, habite dans tes champs et demeure-y toute ta vie ; car tu as commis une telle faute qu’il n’est pas juste que tu conserves plus longtemps ta dignité. » C’est pour cette raison que la maison d’Ithamar fut privée de la dignité sacerdotale, comme Dieu l’avait prédit à Éli, le grand-père d’Abiathar. Elle passa donc à la famille de Phinées, à Tsadok. Or, ceux qui étaient de la famille de Phinées, mais qui vivaient en secret pendant le temps où le souverain sacrificateur fut transféré à la maison d’Ithamar (dont la famille fut Éli le premier à le recevoir), étaient ceux-ci qui suivent : Bukki, fils d’Abishua, le souverain sacrificateur ; son fils était Joatham ; le fils de Joatham était Méréoth ; le fils de Méréoth était Arophsée ; le fils d’Aropée était Achitub ; et le fils d’Achitub était Tsadok, qui fut le premier fait souverain sacrificateur sous le règne de David.
4. Joab, chef de l’armée, apprit la mort d’Adonija. Il fut saisi d’une grande crainte, car il était plus ami d’Adonija que de Salomon. Se doutant, non sans raison, d’un danger à cause de sa faveur envers Adonija, il s’enfuit vers l’autel, pensant y trouver la sécurité, compte tenu de la piété du roi envers Dieu. On rapporta au roi les suppositions de Joab. Il envoya Benaja et lui ordonna de le retirer de l’autel et de le conduire au tribunal pour qu’il puisse se défendre. Joab déclara qu’il ne quitterait pas l’autel, préférant mourir là plutôt qu’ailleurs. Français Et quand Benaja eut fait part de sa réponse au roi, Salomon lui ordonna de lui couper la tête là [1] et de la prendre en punition des deux chefs de l’armée qu’il avait injustement tués, et d’enterrer son corps, afin que ses péchés ne quittent jamais sa famille, mais que lui et son père, par la mort de Joab, soient innocents. Et quand Benaja eut fait ce qui lui avait été ordonné de faire, il fut lui-même établi chef de toute l’armée. Le roi aussi établit Tsadok seul comme grand prêtre, à la place d’Abiathar, qu’il avait destitué.
5. Salomon ordonna à Schimeï de lui bâtir une maison, de rester à Jérusalem et de le servir, sans autorisation de passer le torrent du Cédron. S’il désobéissait à cet ordre, il serait puni de mort. Il le menaça si terriblement qu’il le força à jurer d’obéir. Schimeï dit alors qu’il avait raison de remercier Salomon de lui avoir donné une telle injonction, et il ajouta le serment d’obéir. Quittant son pays, il s’établit à Jérusalem. Trois ans plus tard, ayant appris que deux de ses serviteurs s’étaient enfuis et se trouvaient à Gath, il alla chercher ses serviteurs en hâte. Lorsqu’il revint avec eux, le roi s’en aperçut et fut très mécontent d’avoir méprisé ses ordres et, qui plus est, d’avoir ignoré les serments qu’il avait faits à Dieu. Il l’appela et lui dit : « N’as-tu pas juré de ne jamais me quitter, ni de sortir de cette ville pour aller dans une autre ? Tu n’échapperas donc pas au châtiment de ton parjure, mais je te punirai, toi, méchant, pour ce crime et pour ceux dont tu as injurié mon père pendant sa fuite. Ainsi, tu sauras que les méchants ne gagnent rien à la fin, même s’ils ne sont pas punis immédiatement pour leurs injustices ; mais que, pendant tout le temps où ils se croient en sécurité, faute d’avoir encore souffert, leur châtiment s’aggrave et s’alourdit, et cela d’une manière plus grave que s’ils avaient été punis immédiatement après avoir commis leurs crimes. » Alors Benaja, sur l’ordre du roi, fit tuer Shimeï.
CONCERNANT LA FEMME DE SALOMON ; CONCERNANT SA SAGESSE ET SES RICHESSES ; ET CONCERNANT CE QU’IL OBTENIT D’HIRAM POUR LA CONSTRUCTION DU TEMPLE.
1. Salomon, bien établi dans son royaume et ayant puni ses ennemis, épousa la fille de Pharaon, roi d’Égypte, et bâtit les murailles de Jérusalem beaucoup plus grandes et plus solides que celles qui avaient été construites auparavant. [2] Dès lors, il dirigea les affaires publiques avec une grande paix. Sa jeunesse ne l’empêcha ni d’exercer la justice, ni d’observer les lois, ni de se souvenir des instructions que son père lui avait données à sa mort ; mais il s’acquitta de tous ses devoirs avec la grande exactitude que l’on pouvait attendre d’un homme âgé et d’une grande prudence. Il résolut alors d’aller à Hébron et de sacrifier à Dieu sur l’autel d’airain construit par Moïse. Il y offrit donc mille holocaustes ; et ce faisant, il pensa avoir rendu un grand honneur à Dieu ; car, cette nuit-là même, alors qu’il dormait, Dieu lui apparut et lui ordonna de lui demander des dons qu’il était prêt à lui offrir en récompense de sa piété. Salomon demanda donc à Dieu ce qui était le plus excellent et de la plus grande valeur en soi, ce que Dieu accorderait avec la plus grande joie et ce qu’il était le plus profitable à l’homme de recevoir ; car il ne désirait pas qu’on lui accorde de l’or, de l’argent ou d’autres richesses, comme un homme et un jeune homme l’auraient naturellement fait, car ce sont les choses que la plupart des hommes estiment généralement comme étant les seules de la plus grande valeur et les meilleurs dons de Dieu ; mais, dit-il, « Donne-moi, ô Seigneur, un esprit sain et une bonne intelligence, par lesquels je puisse parler et juger le peuple selon la vérité et la justice. » Dieu fut satisfait de ces requêtes ; et promit de lui donner toutes les choses qu’il n’avait pas mentionnées dans son choix, les richesses, la gloire, la victoire sur ses ennemis ; et, en premier lieu, l’intelligence et la sagesse, et cela à un degré tel qu’aucun autre homme mortel, ni rois ni personnes ordinaires, n’en a jamais eu. Il promit aussi de préserver le royaume à sa postérité pendant très longtemps, s’il demeurait juste et obéissant envers lui, et s’il imitait son père dans les domaines où il excellait. Lorsque Salomon entendit cela de Dieu, il sauta de son lit ; et, après l’avoir adoré, il retourna à Jérusalem ; et après avoir offert de grands sacrifices devant le tabernacle, il fit un festin à toute sa famille.
2. En ces jours-là, une affaire difficile lui fut soumise en jugement, et il était très difficile de trouver une issue. Je crois nécessaire d’expliquer le sujet de la contestation, afin que ceux qui ont lu mes écrits sachent à quel point Salomon était difficile à trancher, et que ceux qui sont concernés par de telles affaires puissent s’inspirer de la sagacité du roi, afin de pouvoir statuer plus facilement sur de telles questions. Deux femmes, qui avaient été prostituées au cours de leur vie, vinrent le trouver ; Celle qui semblait blessée commença à parler la première et dit : « Ô roi, moi et cette autre femme habitons ensemble dans la même pièce. Or, il arriva que nous avons toutes deux donné naissance à un fils à la même heure, le même jour ; et le troisième jour, cette femme a giflé son fils et l’a tué, puis elle a retiré mon fils de mon sein et l’a pris chez elle, et pendant que je dormais, elle a déposé son fils mort dans mes bras. Or, lorsque, le matin, j’ai voulu allaiter l’enfant, je n’ai pas trouvé le mien, mais j’ai vu l’enfant mort de cette femme étendu près de moi ; car j’ai bien réfléchi et j’ai constaté qu’il en était ainsi. C’est pourquoi j’ai réclamé mon fils, et comme je n’ai pu l’obtenir, j’ai recours, monseigneur, à votre aide ; car, comme nous étions seules et qu’il n’y avait personne pour la convaincre, elle ne se soucie de rien, mais persiste dans son obstination à nier les faits. » Lorsque cette femme eut raconté son histoire, le roi demanda à l’autre ce qu’elle avait à dire pour contredire cette histoire. Mais lorsqu’elle nia avoir fait ce qu’on lui reprochait, affirmant que c’était son enfant qui était vivant et que c’était celui de son adversaire qui était mort, et que personne ne pouvait imaginer quel jugement rendre, et que toute la cour était aveugle et ne savait comment résoudre cette énigme, le roi seul inventa le moyen suivant pour la résoudre. Il leur ordonna d’amener l’enfant mort et l’enfant vivant ; puis il envoya l’un de ses gardes lui ordonner de prendre une épée, de la dégainer et de couper les deux enfants en deux, afin que chacune des femmes ait la moitié de l’enfant vivant et la moitié de l’enfant mort. Sur ce, tout le peuple se moqua discrètement du roi, comme s’il n’était qu’un adolescent. Cependant, celle qui était la véritable mère de l’enfant vivant s’écria qu’il ne devait pas agir ainsi, mais qu’il le remettait à l’autre femme comme sien, car elle se contenterait de la vie et de la vue de l’enfant, même s’il était considéré comme l’enfant de l’autre. Mais l’autre femme était prête à voir l’enfant divisé et désirait, de plus, que la première femme fût tourmentée. Lorsque le roi comprit que leurs deux paroles provenaient de la vérité de leurs passions, il attribua l’enfant à celle qui criait pour le sauver, car elle en était la véritable mère ; et il condamna l’autre femme comme une femme méchante, qui non seulement avait tué son propre enfant, mais cherchait aussi à faire périr celui de son amie.La multitude considéra cette détermination comme un grand signe et une démonstration de la sagacité et de la sagesse du roi, et, après ce jour, elle s’occupa de lui comme de quelqu’un qui avait un esprit divin.
3. Or, les chefs de ses armées et les officiers établis sur tout le pays étaient ceux-ci : à la tête du lot d’Éphraïm était Urès ; à la tête de la toparchie de Bethléem était Dioclére ; Abinadab, qui avait épousé la fille de Salomon, avait sous lui la région de Dora et la côte maritime ; la Grande Plaine était sous Benaïa, fils d’Achilus ; il gouvernait aussi tout le pays jusqu’au Jourdain ; Gabaris régnait sur Galaad et la Gaulanite, et avait sous lui les soixante grandes villes fortes [d’Og] ; Achinadab dirigeait les affaires de toute la Galilée jusqu’à Sidon, et avait lui-même épousé une fille de Salomon, dont le nom était Basima ; Banacates avait la côte maritime autour d’Arcé ; ainsi que Schaphath, le mont Thabor, le Carmel et la Basse Galilée, jusqu’au fleuve Jourdain ; un seul homme fut établi sur tout ce pays ; Schimeï fut chargé du lot de Benjamin ; Gabares occupait le pays au-delà du Jourdain, sur lequel un seul gouverneur fut de nouveau nommé. Le peuple hébreu, et particulièrement la tribu de Juda, connut un essor considérable en se consacrant à l’agriculture et à la culture de ses terres. En effet, jouissant de la paix, loin des guerres et des troubles, et jouissant en outre d’une liberté abondante, chacun s’employa à accroître le rendement de ses terres et à les rendre plus valorisées qu’auparavant.
4. Le roi avait aussi d’autres chefs, qui étaient sur le pays de Syrie et des Philistins, qui s’étendait de l’Euphrate jusqu’en Égypte. Ceux-ci percevaient ses tributs auprès des nations. Or, ceux-ci apportaient chaque jour à la table du roi et à son souper trente cori de fleur de farine et soixante de farine, ainsi que dix bœufs gras, vingt bœufs des pâturages et cent agneaux gras ; tout cela sans compter ce qui était pris à la chasse, cerfs, buffles, oiseaux et poissons, que les étrangers apportaient chaque jour au roi. Salomon avait aussi un si grand nombre de chars, que les écuries de ses chevaux pour ces chars étaient de quarante mille ; et en plus, il avait douze mille cavaliers, dont la moitié servait le roi à Jérusalem, et le reste était dispersé au loin et demeurait dans les villes royales. mais le même officier qui pourvoyait aux dépenses du roi fournissait aussi le fourrage pour les chevaux, et le transportait encore à l’endroit où le roi résidait à ce moment-là.
5. Or, la sagacité et la sagesse que Dieu avait accordées à Salomon étaient si grandes qu’il surpassait les anciens ; à tel point qu’il n’était en rien inférieur aux Égyptiens, dont on dit qu’ils étaient au-dessus de tous les hommes en intelligence ; bien au contraire, il est évident que leur sagacité était bien inférieure à celle du roi. Il surpassait et se distinguait en sagesse par rapport à ceux qui étaient les plus éminents parmi les Hébreux de l’époque pour leur astuce, à savoir Éthan, Héman, Chalcol et Darda, les fils de Mahol. Il composa aussi mille cinq recueils d’odes et de chants, trois mille de paraboles et de similitudes ; car il prononçait une parabole sur chaque espèce d’arbre, depuis l’hysope jusqu’au cèdre ; et de même aussi sur les animaux, sur toutes sortes de créatures vivantes, que ce soit sur la terre, dans les mers ou dans les airs. Car il n’ignorait aucune de leurs natures, et il n’omettait pas de s’enquérir d’elles, mais les décrivait toutes comme un philosophe et démontrait sa connaissance approfondie de leurs différentes propriétés. Dieu lui permit également d’apprendre la technique qui chasse les démons, [3] science utile et salutaire pour les hommes. Il composa également de telles incantations par lesquelles les maladies sont soulagées. Et il laissa derrière lui la manière d’utiliser les exorcismes, par lesquels ils chassent les démons, afin qu’ils ne reviennent jamais ; et cette méthode de guérison est d’une grande efficacité jusqu’à ce jour ; car j’ai vu un certain homme de mon pays, nommé Éléazar, libérer des personnes démoniaques en présence de Vespasien, de ses fils, de ses capitaines et de toute la multitude de ses soldats. La manière de guérir était la suivante : il mettait un anneau muni d’un pied de l’une des sortes mentionnées par Salomon dans les narines du démoniaque, après quoi il retirait le démon par ses narines ; Et lorsque l’homme tomba aussitôt, il l’abjura de ne plus y retourner, faisant encore mention de Salomon et récitant les incantations qu’il avait composées. Et lorsqu’Éléazar voulut persuader et démontrer aux spectateurs qu’il avait un tel pouvoir, il plaça à quelque distance une coupe ou un bassin rempli d’eau, et ordonna au démon, en sortant de l’homme, de la renverser, afin de faire savoir aux spectateurs qu’il avait quitté l’homme. Et lorsque cela fut fait, l’habileté et la sagesse de Salomon furent manifestement démontrées. C’est pourquoi, afin que tous les hommes connaissent l’immensité des capacités de Salomon, combien il était aimé de Dieu, et que les vertus extraordinaires de toutes sortes dont ce roi était doté ne soient ignorées d’aucun peuple sous le soleil. C’est pourquoi, dis-je, c’est pourquoi nous avons entrepris de parler si longuement de ces sujets.
6. Hiram, roi de Tyr, ayant appris que Solonion avait succédé à son père sur le trône, s’en réjouit vivement, car il était ami de David. Il lui envoya donc des ambassadeurs, le salua et le félicita de son heureux état. Sur ce, Salomon lui envoya une lettre dont voici le contenu :
SALOMON AU ROI HIRAM.
« [4]Sache que mon père aurait voulu bâtir un temple à Dieu, mais il en fut empêché par les guerres et les expéditions continuelles ; car il ne cessa de renverser ses ennemis qu’après les avoir tous assujettis au tribut. Mais je rends grâces à Dieu pour la paix dont je jouis actuellement, et c’est pourquoi je suis libre et je me propose de bâtir une maison à Dieu, car Dieu a prédit à mon père que je bâtirais une telle maison. C’est pourquoi je te prie d’envoyer quelques-uns de tes sujets avec les miens au Mont Liban pour couper du bois, car les Sidoniens sont plus habiles que les nôtres à le couper. Quant au salaire des bûcherons, je paierai le prix que tu fixeras. »
7. Hiram, après avoir lu cette lettre, en fut satisfait, et il écrivit cette réponse à Salomon.
HIRAM AU ROI SALOMON.
« Il convient de bénir Dieu de t’avoir confié le gouvernement de ton père, à toi qui es un homme sage et doté de toutes les vertus. Quant à moi, je me réjouis de ta situation et je te serai soumis dans tout ce que tu m’enverras. Car lorsque mes sujets auront abattu de nombreux et grands cèdres et cyprès, je les enverrai en mer et ordonnerai à mes sujets d’en faire des flotteurs, de naviguer vers l’endroit de ton pays que tu désireras, et de les y laisser, après quoi tes sujets pourront les transporter à Jérusalem. Mais prends soin de nous procurer du blé pour ce bois, dont nous avons besoin, car nous habitons une île. » [5]
8. Les copies de ces épîtres subsistent encore aujourd’hui et sont conservées non seulement dans nos livres, mais aussi chez les Tyriens. Si quelqu’un veut en connaître la certitude, il peut demander aux archivistes de Tyr de les lui montrer, et il trouvera ce qui y est consigné concordant avec ce que nous avons dit. J’ai dit cela afin que mes lecteurs sachent que nous ne disons que la vérité, et que nous ne composons pas une histoire à partir de relations plausibles qui trompent et plaisent aux hommes en même temps, et que nous ne cherchons pas à éviter l’examen, ni à nous faire croire immédiatement. Nous ne pouvons pas non plus nous écarter de la vérité, qui est la juste recommandation d’un historien, tout en étant irréprochables. Mais nous insistons pour ne pas admettre ce que nous disons, à moins de pouvoir en démontrer la véracité par des démonstrations et des preuves solides.
9. Dès que cette lettre du roi de Tyr lui fut apportée, le roi Salomon loua la bonne volonté et la bonne volonté qu’il y avait exprimées, et le récompensa de ce qu’il désirait. Il lui envoya chaque année vingt mille coris de blé et autant de baths d’huile : un bath peut contenir soixante-douze sextaries. Il lui envoya aussi la même mesure de vin. L’amitié entre Hiram et Salomon s’enrichit ainsi, et ils jurèrent de la maintenir à jamais. Le roi imposa un tribut à tout le peuple, composé de trente mille ouvriers, dont il facilita le travail en le répartissant prudemment entre eux. Il fit couper dix mille bois sur le mont Liban pendant un mois, puis rentra chez lui et se reposa deux mois, jusqu’à ce que les vingt mille autres aient terminé leur travail au temps fixé. Par la suite, les dix mille premiers retournèrent à leur travail tous les quatre mois, et c’était Adoram qui était chargé de ce tribut. Il y avait aussi soixante-dix mille étrangers laissés par David pour transporter les pierres et autres matériaux ; et quatre-vingt mille pour tailler les pierres. Parmi eux, trois mille trois cents étaient chefs des autres. Il leur ordonna aussi de tailler de grosses pierres pour les fondations du temple, de les assembler sur la montagne et de les transporter jusqu’à la ville. Ce travail fut accompli non seulement par des ouvriers de notre pays, mais aussi par ceux qu’Hiram envoya.
DE LA CONSTRUCTION DE CE TEMPLE
1. Salomon commença la construction du temple la quatrième année de son règne, le deuxième mois que les Macédoniens appellent Artémisius et les Hébreux Jur, cinq cent quatre-vingt-douze ans après la sortie d’Égypte ; mais mille vingt ans s’étaient écoulés depuis la sortie d’Abraham de Mésopotamie en Canaan, et mille quatre cent quarante ans après le déluge ; et depuis Adam, le premier homme créé, jusqu’à la construction du temple par Salomon, il s’était écoulé en tout trois mille cent deux ans. Or, l’année où commença la construction du temple était déjà la onzième année du règne d’Hiram ; mais depuis la construction de Tyr jusqu’à celle du temple, il s’était écoulé deux cent quarante ans.
2. Le roi posa donc les fondations du temple très profondément dans le sol. Les matériaux utilisés étaient des pierres solides, capables de résister aux intempéries. Celles-ci devaient s’unir à la terre et former une base solide pour la superstructure qui devait être érigée par-dessus. Elles devaient être suffisamment solides pour soutenir facilement ces vastes superstructures et ces précieux ornements, dont le poids ne devait pas être inférieur à celui des autres bâtiments hauts et lourds que le roi projetait comme très ornementaux et magnifiques. On érigea tout le corps du temple, jusqu’au toit, en pierre blanche ; sa hauteur était de soixante coudées, sa longueur était la même, et sa largeur de vingt. Un autre bâtiment fut construit par-dessus, de même dimension, de sorte que la hauteur totale du temple était de cent vingt coudées. Sa façade était à l’est. Quant au porche, on le construisit devant le temple ; sa longueur était de vingt coudées, et il fut disposé de manière à correspondre à la largeur de la maison ; et il avait douze coudées de latitude, et sa hauteur s’élevait jusqu’à cent vingt coudées. Il construisit aussi autour du temple trente petites chambres, qui pouvaient contenir tout le temple, par leur proximité les unes des autres, par leur nombre et leur disposition extérieure autour de lui. Il fit aussi des passages à travers elles, pour qu’on puisse entrer l’une par l’autre. Chacune de ces chambres avait cinq coudées de largeur, [6] et autant de longueur, mais vingt de hauteur. Au-dessus de celles-ci il y avait d’autres chambres, et d’autres au-dessus d’elles, égales en mesures et en nombre ; de sorte qu’elles atteignaient une hauteur égale à la partie inférieure de la maison ; car la partie supérieure n’était pas entourée de bâtiments. Le toit qui couvrait la maison était en cèdre ; et en vérité, chacune de ces chambres avait son propre toit, qui n’était pas relié aux autres chambres ; Quant aux autres parties, elles étaient toutes couvertes d’un toit commun, construit avec de très longues poutres qui traversaient le reste et s’étendaient sur toute la longueur du bâtiment. Ainsi, les murs du milieu, renforcés par les mêmes poutres, en étaient renforcés. Quant à la partie du toit située sous les poutres, elle était faite des mêmes matériaux, entièrement lisse et ornée d’ornements dignes d’un toit, ainsi que de plaques d’or clouées. De même qu’il avait entouré les murs de planches de cèdre, il y avait fixé des plaques d’or sculptées, de sorte que le temple tout entier brillait et éblouissait les yeux de ceux qui y entraient par la splendeur de l’or qui les entourait. Toute la structure du temple était réalisée avec une grande habileté, avec des pierres polies, assemblées avec une telle harmonie et une telle fluidité, qu’il n’apparaissait aux spectateurs aucune trace d’un marteau ou d’un autre instrument d’architecture ; comme si, sans leur utilisation, tous les matériaux s’étaient naturellement unis.L’accord des parties semblait plutôt naturel que le résultat de la force des outils. Le roi disposait également d’un excellent dispositif pour accéder à la salle supérieure du temple, par des marches creusées dans l’épaisseur du mur ; elle ne comportait pas de grande porte à l’est, contrairement à la salle basse, mais les entrées se faisaient sur les côtés, par de très petites portes. Il avait également recouvert le temple, à l’intérieur comme à l’extérieur, de planches de cèdre maintenues ensemble par d’épaisses chaînes, de sorte que ce dispositif constituait un support et une solidité pour l’édifice.
3. Le roi, après avoir divisé le temple en deux parties, fit de la maison intérieure, de vingt coudées de chaque côté, la chambre la plus secrète, et de celle de quarante coudées le sanctuaire. Il fit percer une porte dans le mur, y plaça des portes de cèdre et les recouvrit d’une grande quantité d’or, ornées de sculptures. Il fit aussi dresser devant ces portes des voiles de bleu, de pourpre et d’écarlate, et de lin très fin et éclatant, ornés de fleurs ouvragées. Il dédia aussi à la chambre la plus secrète, de vingt coudées de large et de même longueur, deux chérubins d’or massif, chacun haut de cinq coudées [7], ayant chacun deux ailes déployées sur cinq coudées. Salomon les plaça donc à une certaine distance l’un de l’autre, de sorte qu’une aile touchât le mur sud du lieu secret, et l’autre le mur nord. Leurs autres ailes, jointes l’une à l’autre, servaient de couverture à l’arche placée entre elles. Mais personne ne peut dire, ni même conjecturer, quelle était la forme de ces chérubins. Il couvrit aussi le sol du temple de plaques d’or ; il ajouta à la porte du temple des battants correspondant à la hauteur du mur, mais larges de vingt coudées, et il y colla des plaques d’or. En un mot, il ne laissa aucune partie du temple, ni intérieure ni extérieure, qui ne fût recouverte d’or. Il fit aussi tirer des rideaux sur ces battants, de la même manière qu’ils étaient tirés sur les battants intérieurs du lieu très saint ; mais le portique du temple n’avait rien de semblable.
4. Salomon fit venir de Tyr un artisan nommé Hiram. Il était de la tribu de Nephtali par sa mère (car elle était de cette tribu), mais son père était Ur, de la race des Israélites. Cet homme était habile à tous les travaux ; mais son art principal résidait dans le travail de l’or, de l’argent et de l’airain ; c’est lui qui fit tous les ouvrages mécaniques autour du temple, selon la volonté de Salomon. Hiram fit aussi deux colonnes creuses, dont l’extérieur était en airain, d’une épaisseur de quatre doigts, et dont la hauteur était de dix-huit coudées et la circonférence de douze coudées. Chacun de leurs chapiteaux était orné d’une décoration en lis, qui était placée sur la colonne, et qui s’élevait de cinq coudées, tout autour de laquelle était tissé un treillis de palmettes en airain, qui recouvrait la décoration en lis. À cela étaient également suspendues deux cents grenades, disposées en deux rangées. Il plaça l’une de ces colonnes à l’entrée du portique, à droite, et l’appela Jakin [8], et l’autre à gauche, et l’appela Booz.
5. Salomon fondit aussi une mer d’airain, dont la forme était celle d’un hémisphère. Ce vase d’airain fut appelé mer en raison de sa grandeur, car la cuve avait dix pieds de diamètre et était moulée de l’épaisseur d’un palmier. Sa partie médiane reposait sur une courte colonne entourée de dix spirales, et cette colonne avait dix coudées de diamètre. Autour d’elle se tenaient douze bœufs, regardant les quatre vents du ciel, trois à chaque vent, leurs parties postérieures étant abaissées afin que le vase hémisphérique puisse reposer sur eux, lui-même abaissé intérieurement tout autour. Or, cette mer contenait trois mille baths.
6. Il fit aussi dix bases d’airain pour autant de cuves quadrangulaires ; la longueur de chacune de ces bases était de cinq coudées, la largeur de quatre coudées et la hauteur de six coudées. Ce vase était en partie tourné et était ainsi conçu : il y avait quatre petits piliers quadrangulaires, un à chaque angle ; les côtés de la base y étaient ajustés à chaque quart ; ils étaient divisés en trois parties ; chaque intervalle était doté d’une bordure adaptée pour soutenir la cuve ; sur laquelle étaient gravés, ici un lion, là un taureau et un aigle. Les petits piliers portaient les mêmes animaux gravés que sur les côtés. L’ensemble était élevé et reposait sur quatre roues, elles aussi moulées, qui avaient aussi des moyeux et des jantes, et mesuraient un pied et demi de diamètre. Quiconque voyait les rayons des roues, comment ils étaient précisément tournés et assemblés aux côtés des bases, et avec quelle harmonie ils s’accordaient avec les jantes, les admirerait. Français Cependant, leur structure était la suivante : certaines épaules de mains tendues soutenaient les coins supérieurs, sur lesquels reposait un court pilier en spirale, qui se trouvait sous la partie creuse de la cuve, reposant sur la partie avant de l’aigle et du lion, qui leur étaient adaptés, de sorte que ceux qui les regardaient pensaient qu’ils étaient d’une seule pièce : entre ceux-ci se trouvaient des gravures de palmiers. Telle était la construction des dix bases. Il fit également dix grands récipients ronds en laiton, qui étaient les cuves elles-mêmes, chacune contenant quarante baths ; [9] car elle avait sa hauteur de quatre coudées, et ses bords étaient autant distants les uns des autres. Il plaça également ces cuves sur les dix bases qui étaient appelées Mechonoth ; et il en plaça cinq sur le côté gauche du temple [10] qui était ce côté vers le vent du nord, et autant sur le côté droit, vers le sud, mais regardant vers l’est ; Il disposa aussi la mer pour laver les mains et les pieds des sacrificateurs, lorsqu’ils entraient dans le temple et montaient à l’autel, et les bassins pour nettoyer les entrailles des animaux qui devaient être offerts en holocauste, ainsi que leurs pieds.
7. Il fit aussi un autel d’airain, long de vingt coudées, large d’autant, et haut de dix, pour les holocaustes. Il fit aussi tous ses ustensiles en airain, les pots, les pelles et les bassins ; et outre ceux-ci, les mouchettes, les pincettes et tous ses autres ustensiles, il les fit en airain, et en un airain aussi éclatant et aussi beau que l’or. Le roi dédia aussi un grand nombre de tables, dont une grande était en or, sur laquelle on déposait les pains de Dieu ; et il en fit dix mille autres qui leur ressemblaient, mais faites d’une autre manière, sur lesquelles étaient posés les coupes et les fioles ; celles d’or étaient au nombre de vingt mille, celles d’argent au nombre de quarante mille. Il fit aussi dix mille chandeliers, selon l’ordre de Moïse ; il en dédia un au temple, afin qu’il brûlât pendant le jour, selon la loi ; et une table avec les pains dessus, au nord du temple, en face du chandelier ; car il la plaça au sud, mais l’autel d’or se trouvait entre eux. Tous ces ustensiles étaient contenus dans cette partie de la maison sainte, qui avait quarante coudées de long, et se trouvaient devant le voile du lieu très secret où l’arche devait être placée.
8. Le roi fit aussi quatre-vingt mille vases à verser, cent mille coupes d’or et deux fois autant de coupes d’argent. Il y avait quatre-vingt mille coupes d’or, pour y offrir de la fleur de farine pétrie à l’autel, et deux fois autant d’argent. Il y avait aussi soixante mille coupes d’or et deux fois autant d’argent, pour les grands bassins où l’on mélangeait de la fleur de farine à l’huile. Des mesures semblables à celles que Moïse appelait le Hin et l’Assaron (un dixième de mesure), il y avait vingt mille coupes d’or et deux fois autant d’argent. Les encensoirs d’or, dans lesquels on portait l’encens à l’autel, étaient au nombre de vingt mille ; les autres encensoirs, dans lesquels on portait le feu du grand autel au petit autel, dans le temple, étaient au nombre de cinquante mille. Les vêtements sacerdotaux du souverain sacrificateur, avec les longues robes, l’oracle et les pierres précieuses, étaient au nombre de mille. Mais la couronne sur laquelle Moïse avait écrit le nom de Dieu était unique, et elle est restée jusqu’à ce jour. Il fit aussi dix mille vêtements sacerdotaux de fin lin, avec des ceintures de pourpre pour chaque prêtre ; et deux cent mille trompettes, selon l’ordre de Moïse ; et deux cent mille vêtements de fin lin pour les chantres, les Lévites. Il fit aussi des instruments de musique, et ceux qu’on inventa pour chanter des hymnes, appelés nabli et cindrée, des psaltérions et des harpes, qui étaient faits d’électrum, le plus fin des cuivres, quarante mille.
9. Salomon fit tout cela pour l’honneur de Dieu, avec une grande variété et une grande magnificence, n’épargnant aucune dépense, mais usant de toute la générosité possible pour orner le temple ; il les consacra aux trésors de Dieu. Il plaça également une cloison autour du temple, que nous appelons Gison dans notre langue, mais que les Grecs appellent Thrigcos, et il la suréleva à une hauteur de trois coudées ; elle servait à empêcher la foule d’entrer dans le temple, et montrait que c’était un lieu libre et ouvert uniquement aux prêtres. Il construisit également au-delà de cette cour un temple de forme carrée, et y érigea de grands et larges cloîtres. On y accédait par de très hautes portes, chacune exposée à l’un des quatre vents, et fermée par des portes d’or. Dans ce temple entraient tous ceux qui se distinguaient des autres par leur pureté et leur observance des lois. Français Mais il fit de ce temple qui était au-delà de celui-ci un temple vraiment merveilleux, et tel qu’il dépasse toute description en mots ; non, si je puis dire, c’est à peine croyable à première vue ; car après avoir comblé de terre de grandes vallées, qui, à cause de leur immense profondeur, ne pouvaient être regardées, en se baissant pour les voir, sans douleur, et avoir élevé le sol de quatre cents coudées, il le fit au niveau du sommet de la montagne, sur laquelle le temple était construit, et par ce moyen le temple le plus extérieur, qui était exposé à l’air, était au même niveau que le temple lui-même. [11] Il entoura également cela d’un bâtiment d’une double rangée de cloîtres, qui se dressaient sur des piliers de pierre indigène, tandis que les toits étaient en cèdre, et étaient polis d’une manière qui convient à des toits aussi hauts ; mais il fit toutes les portes de ce temple en argent.
COMMENT SALOMON A TRANSPORTÉ L’ARCHE DANS LE TEMPLE, COMMENT IL A SUPPLIÉ DIEU ET LUI A OFFERT DES SACRIFICES PUBLICS.
1. Lorsque le roi Salomon eut terminé ces travaux, ces grands et beaux bâtiments, et qu’il eut déposé ses offrandes dans le temple, et tout cela dans l’intervalle de sept ans, et qu’il eut donné une démonstration de sa richesse et de son empressement à cet égard, à tel point que quiconque l’aurait vu aurait pensé qu’il aurait fallu un temps immense avant que cela puisse être terminé ; et aurait été surpris que tant de choses aient été terminées en si peu de temps ; court, je veux dire, si on le compare à la grandeur de l’œuvre, il écrivit aussi aux chefs et aux anciens des Hébreux, et ordonna à tout le peuple de se rassembler à Jérusalem, à la fois pour voir le temple qu’il avait construit, et pour y transporter l’arche de Dieu ; et lorsque cette invitation de tout le peuple à venir à Jérusalem fut répandue partout, c’était le septième mois avant qu’ils ne se rassemblent ; Français mois que nos compatriotes appellent Thisri, mais que les Macédoniens appellent Hyperberetoets. La fête des Tabernacles tombait au même moment, alors que les Hébreux la célébraient comme une fête très sainte et très éminente. Ils transportèrent donc l’arche et le tabernacle que Moïse avait dressés, ainsi que tous les ustensiles destinés au ministère, pour les sacrifices de Dieu, et les transportèrent au temple. [12] Le roi lui-même, tout le peuple et les Lévites marchaient devant, humidifiant le sol de sacrifices, de libations et du sang d’un grand nombre d’oblations, et brûlant une immense quantité d’encens, et cela jusqu’à ce que l’air lui-même, partout autour, soit si chargé de ces odeurs, qu’il rencontrait, d’une manière très agréable, les personnes à une grande distance, et était une indication de la présence de Dieu ; et, comme on le pensait, il demeurait avec eux dans ce lieu nouvellement construit et consacré. Car ils ne se lassèrent ni de chanter des hymnes ni de danser jusqu’à leur arrivée au temple. C’est ainsi qu’ils transportèrent l’arche. Mais lorsqu’ils voulurent la transporter dans le lieu le plus secret, le reste de la multitude s’en alla, et seuls les prêtres qui la portaient la placèrent entre les deux chérubins, qui, l’entourant de leurs ailes (car ils étaient ainsi formés par l’artisan), la couvraient comme sous une tente ou une coupole. Or, l’arche ne contenait rien d’autre que les deux tables de pierre qui conservaient les dix commandements que Dieu avait donnés à Moïse sur le mont Sinaï, et qui y étaient gravés. Mais ils placèrent le chandelier, la table et l’autel d’or dans le temple, devant le lieu le plus secret, aux mêmes endroits où ils se tenaient jusque-là dans le tabernacle. Ils offrirent donc les sacrifices journaliers, mais pour l’autel d’airain, Salomon le plaça devant le temple, vis-à-vis de la porte, afin que lorsque la porte serait ouverte, il pût être exposé à la vue, et que les solennités sacrées et la richesse des sacrifices pussent être vues de là ; et tous les autres vases, ils les rassemblèrent et les mirent dans le temple.
2. Dès que les prêtres eurent tout préparé autour de l’arche et furent sortis, une épaisse nuée s’abattit et s’arrêta là, se répandant doucement dans le temple. C’était une nuée diffuse et tempérée, et non pas aussi violente que celle que nous voyons chargée de pluie en hiver. Cette nuée obscurcissait tellement le lieu qu’aucun prêtre ne pouvait en distinguer une autre, mais elle offrait à tous une image visible et glorieuse de Dieu descendu dans ce temple et y ayant joyeusement dressé son tabernacle. Ces hommes étaient donc absorbés par cette pensée. Mais Salomon se leva (car il était assis devant) et s’adressa à Dieu selon les paroles qu’il jugeait agréables à la nature divine de recevoir et convenables à lui de donner. Français : car il dit : « Tu as une maison éternelle, ô Seigneur, et telle que tu t’es créée par tes propres œuvres ; nous savons que ce sont le ciel, l’air, la terre et la mer, que tu pénètres, et que tu n’es pas contenu dans leurs limites. J’ai en effet construit ce temple pour toi et pour ton nom, afin que de là, lorsque nous sacrifions et accomplissons des opérations sacrées, nous puissions envoyer nos prières dans les airs et croire constamment que tu es présent et que tu n’es pas éloigné de ce qui est à toi ; car ni lorsque tu vois et entends toutes choses, ni maintenant qu’il te plaît d’habiter ici, tu ne quittes le soin de tous les hommes, mais plutôt tu es très proche d’eux tous, mais tu es surtout présent à ceux qui s’adressent à toi, que ce soit la nuit ou le jour. » Après s’être ainsi solennellement adressé à Dieu, il adressa son discours à la multitude et leur représenta avec force la puissance et la providence de Dieu ; - comment il avait montré toutes les choses qui étaient arrivées à David son père, comme beaucoup de ces choses étaient déjà arrivées, et le reste arriverait certainement dans la suite ; et comment il lui avait donné son nom, et dit à David comment il serait appelé avant sa naissance ; et prédit que, lorsqu’il serait roi après la mort de son père, il lui construirait un temple, ce qu’ils virent accompli, selon sa prédiction, il leur demanda de bénir Dieu, et en le croyant, à la vue de ce qu’ils avaient vu accompli, de ne jamais désespérer de rien de ce qu’il avait promis pour l’avenir, afin de leur bonheur, ou de soupçonner que cela n’arriverait pas.
3. Après avoir ainsi parlé à la multitude, le roi regarda de nouveau vers le temple et, levant la main droite vers la foule, il dit : « Il est impossible aux hommes de rendre grâces à Dieu pour les bienfaits qu’il leur a prodigués, car la Divinité n’a besoin de rien et est au-dessus de toute rétribution. Mais puisque tu nous as rendus supérieurs, ô Seigneur, aux autres animaux, il nous incombe de bénir ta Majesté, et il est nécessaire que nous te rendions grâces pour ce que tu as accordé à notre maison et au peuple hébreu. Car quel autre instrument pourrions-nous mieux t’apaiser lorsque tu es en colère contre nous, ou mieux préserver ta faveur, que notre voix ? De même que nous la tenons de l’air, nous savons que c’est par cet air qu’elle monte vers toi. Je dois donc moi-même te rendre grâces par ce moyen, d’abord pour mon père, que tu as tiré de l’obscurité vers une si grande joie ; et ensuite pour Moi-même, puisque tu as accompli tout ce que tu as promis jusqu’à ce jour. Et je te supplie, pour le temps à venir, de nous accorder tout ce que tu as le pouvoir, ô Dieu, d’accorder à ceux que tu estimes ; et d’agrandir notre maison pour tous les âges, comme tu as promis à David, mon père, de le faire de son vivant et à sa mort, que notre royaume perdurera et que sa postérité le recevra successivement jusqu’à dix mille générations. Ne manque donc pas de nous accorder ces bénédictions et d’accorder à mes enfants la vertu qui te plaît. Et en plus de tout cela, je te supplie humblement de laisser une partie de ton Esprit descendre et habiter dans ce temple, afin que tu puisses apparaître avec nous sur terre. Quant à toi, les cieux entiers et l’immensité des choses qui s’y trouvent ne sont qu’une petite habitation pour toi, à plus forte raison ce pauvre temple ; Français mais je te supplie de la garder comme ta propre maison, de ne pas être détruite par nos ennemis pour toujours, et d’en prendre soin comme de ta propre possession. Mais si ce peuple est trouvé en faute, et qu’il soit alors affligé par toi d’une plaie quelconque, à cause de son péché, comme par la famine ou la peste, ou toute autre affliction que tu infliges à ceux qui transgressent l’une de tes saintes lois, et s’ils se réfugient tous dans ce temple, te suppliant et implorant du temps pour les délivrer, alors écoute leurs prières, comme si elles étaient dans ta maison, aie pitié d’eux et délivre-les de leurs afflictions. Non, de plus, ce secours est ce que je t’implore, non seulement pour les Hébreux, lorsqu’ils sont dans la détresse, mais lorsque quelqu’un viendra ici de n’importe quelle extrémité du monde, se reviendra de ses péchés et implorera ton pardon, alors pardonne-leur et écoute leur prière. Car par là tous apprendront que toi-même tu as été satisfait de la construction de cette maison pour toi ; et que nous ne sommes pas nous-mêmes d’une nature insociable,et nous ne nous comporterons pas comme des ennemis envers ceux qui ne sont pas de notre peuple ; mais nous désirons que ton aide soit communiquée par toi à tous les hommes en commun, et qu’ils puissent jouir de tes bienfaits qui leur sont accordés.
4. Après avoir dit cela, Salomon se prosterna à terre et se prosterna longtemps. Il se leva et offrit des sacrifices à l’autel. Après l’avoir rempli de victimes sans défaut, il comprit que Dieu avait accepté avec plaisir tout ce qu’il lui avait sacrifié. Un feu jaillit de l’air et se précipita violemment sur l’autel, à la vue de tous, s’empara des sacrifices et les consuma. À cette apparition divine, le peuple crut qu’il s’agissait d’une démonstration de la présence de Dieu dans le temple. Il en fut satisfait, et se prosterna à terre pour adorer. Le roi se mit alors à bénir Dieu et exhorta la foule à faire de même, car elle avait maintenant suffisamment d’indices de la disposition divine à son égard. et de prier pour qu’ils reçoivent toujours de lui les mêmes indications, et qu’il conserve en eux un esprit pur de toute méchanceté, dans la justice et le culte religieux, et qu’ils continuent à observer les préceptes que Dieu leur avait donnés par Moïse, car ainsi la nation hébraïque serait heureuse, et même la plus bénie de toutes les nations parmi l’humanité. Il les exhorta également à se rappeler que, par les moyens par lesquels ils avaient obtenu leurs biens présents, ils devaient les conserver pour eux-mêmes et les rendre plus grands et plus nombreux qu’ils ne l’étaient actuellement. Car il ne leur suffisait pas de supposer les avoir reçus en raison de leur piété et de leur justice, mais ils n’avaient aucun autre moyen de les conserver pour l’avenir. Car il est moins important pour les hommes d’acquérir ce dont ils ont besoin que de conserver ce qu’ils ont acquis, sans commettre de péché qui puisse leur nuire.
5. Après que le roi eut ainsi parlé à la multitude, il dissout l’assemblée, mais seulement après avoir achevé ses oblations, tant pour lui-même que pour les Hébreux, en sorte qu’il sacrifia vingt-deux mille bœufs et cent vingt mille brebis ; car c’est alors que le temple goûta pour la première fois les victimes, et que tous les Hébreux, avec leurs femmes et leurs enfants, y festoyèrent. De plus, le roi célébra alors avec splendeur et magnificence la fête appelée la Fête des Tabernacles, devant le temple, pendant deux fois sept jours ; et il festoya alors avec tout le peuple.
6. Lorsque toutes ces solennités furent abondamment accomplies, et que rien ne fut omis de ce qui concernait le culte divin, le roi les congédia. Chacun retourna chez soi, remerciant le roi pour les soins qu’il avait pris à leur égard et pour les œuvres qu’il avait accomplies, et priant Dieu de préserver Salomon pour qu’il règne longtemps sur eux. Ils reprirent leur voyage dans la joie, la fête et le chant des hymnes à Dieu. Le plaisir qu’ils éprouvèrent leur fit oublier les peines qu’ils avaient tous endurées pendant leur voyage. Après avoir apporté l’arche au temple, vu sa grandeur et sa beauté, et pris part aux nombreux sacrifices offerts et aux fêtes célébrées, chacun retourna dans sa ville. Mais un songe apparut au roi pendant son sommeil, lui annonçant que Dieu avait entendu ses prières et qu’il préserverait non seulement le temple, mais qu’il y demeurerait toujours. Français : c’est-à-dire, au cas où sa postérité et toute la multitude seraient justes. Et pour lui-même, il était dit, que s’il continuait selon les avertissements de son père, il l’élèverait à un degré immense de dignité et de bonheur, et qu’alors sa postérité serait roi de ce pays, de la tribu de Juda, pour toujours ; mais que encore, s’il était trouvé traître les ordonnances de la loi, et les oubliait, et se tournait vers le culte de dieux étrangers, il le retrancherait par les racines, et ne permettrait pas qu’aucun reste de sa famille survive, ni n’oublierait le peuple d’Israël, ni ne le préserverait plus des afflictions, mais le détruirait entièrement par dix mille guerres et malheurs ; il les chasserait du pays qu’il avait donné à leurs pères, et les ferait étrangers dans des terres étrangères ; et livrerait ce temple qui était maintenant construit pour être brûlé et pillé par leurs ennemis, et cette ville pour être complètement renversée par les mains de leurs ennemis ; et que leurs misères méritent d’être un proverbe, et qu’on ne saurait guère croire à leur ampleur stupéfiante, jusqu’à ce que leurs voisins, en entendant parler, s’étonnent de leurs calamités et se demandent très sérieusement pourquoi les Hébreux, si bien élevés par Dieu à tant de gloire et de richesse, étaient alors si haïs par lui ? Et que la réponse que le reste du peuple devrait faire serait de confesser ses péchés et sa transgression des lois de son pays. En conséquence, nous avons reçu par écrit que c’est ainsi que Dieu parla à Salomon dans son sommeil.
COMMENT SALOMON S’EST CONSTRUIT UN PALAIS ROYAL, TRÈS COÛTEUX ET SPLENDIDE ; ET COMMENT IL A RÉSOLU LES ÉNIGMES QUI LUI ONT ÉTÉ ENVOYÉES PAR HIRAM.
1. Après la construction du temple, achevée en sept ans, comme nous l’avons déjà dit, le roi posa les fondations de son palais, qu’il ne termina pas avant treize ans, car il ne mit pas autant de zèle à la construction de ce palais qu’il en avait mis pour le temple. En effet, bien que ce fût un ouvrage considérable, exigeant une application merveilleuse et surprenante, Dieu, pour qui il avait été construit, y contribua si bien qu’il fut achevé dans le délai mentionné plus haut. Quant au palais, bâtiment bien inférieur en dignité au temple, d’une part parce que ses matériaux n’avaient pas été préparés aussi longtemps à l’avance ni avec autant de zèle, et d’autre part parce qu’il n’était qu’une demeure pour les rois, et non pour Dieu, il mit plus de temps à être achevé. Cependant, cet édifice fut élevé avec une magnificence qui convenait à l’heureux état des Hébreux et de leur roi. Mais il est nécessaire que je décrive la structure entière et la disposition des parties, afin que ceux qui découvrent ce livre puissent ainsi faire une conjecture et, pour ainsi dire, avoir une idée de son ampleur.
2. Cette maison était un bâtiment vaste et curieux, soutenu par de nombreux piliers, construits par Salomon pour accueillir une multitude de personnes chargées d’entendre les causes et de prendre connaissance des procès. Elle était suffisamment spacieuse pour contenir un grand nombre d’hommes qui se réunissaient pour faire juger leurs causes. Elle mesurait cent coudées de long, cinquante de large et trente de haut, soutenue par des piliers quadrangulaires, tous en cèdre ; mais son toit était de style corinthien, [13] avec des portes à deux battants et des piliers adjacents de même taille, chacun cannelé de trois cavités ; ce bâtiment était à la fois solide et très ornemental. Il y avait aussi une autre maison si bien agencée que toute sa largeur était placée au milieu ; elle était quadrangulaire et sa largeur était de trente coudées, avec un temple en face, élevé sur des piliers massifs ; dans ce temple se trouvait une grande et très glorieuse salle, où le roi siégeait pour juger. À celle-ci était annexée une autre maison construite pour sa reine. Il y avait d’autres édifices plus petits, destinés à l’alimentation et au sommeil, après les cérémonies publiques ; leur plancher était en planches de cèdre. Salomon en construisit quelques-uns avec des pierres de dix coudées et lambrissa les murs avec d’autres pierres sciées de grande valeur, telles que celles qu’on extrait du sol pour orner les temples et pour créer de belles perspectives dans les palais royaux, et qui rendent célèbres les mines d’où elles sont extraites. La structure de ce travail singulier était répartie sur trois rangées, mais la quatrième rangée invitait à l’admiration pour ses sculptures, où étaient représentés des arbres et toutes sortes de plantes, avec les ombres qui s’élevaient de leurs branches et les feuilles qui en pendaient. Ces arbres et ces plantes recouvraient la pierre sous-jacente, et leurs feuilles étaient si prodigieusement fines et subtiles qu’on les croirait en mouvement ; mais l’autre partie, jusqu’au toit, était recouverte de plâtre et comme brodée de couleurs et d’images. Il construisit également d’autres édifices pour le plaisir, ainsi que de très longs cloîtres, situés dans un endroit agréable du palais. Parmi eux, une salle à manger des plus glorieuses, pour les festins et les repas, ornée d’or et meublée comme il se doit pour le confort des convives, et où tous les ustensiles étaient en or. Il est difficile d’évaluer l’ampleur et la variété des appartements royaux : combien de pièces, plus vastes, moins grandes, et combien souterraines et invisibles ? La curiosité de ceux qui profitaient du grand air ; et les bosquets, pour une vue des plus agréables, pour éviter la chaleur et se couvrir. En résumé, Salomon construisit l’ensemble du bâtiment entièrement en pierre blanche, en bois de cèdre, en or et en argent. Il orna également les toits et les murs de pierres serties d’or.Il les embellit de la même manière qu’il avait embelli le temple de Dieu avec des pierres semblables. Il se fit aussi un trône d’ivoire d’une grandeur prodigieuse, construit comme un siège de justice, et comportant six marches. Sur chacune d’elles se tenaient deux lions à chaque extrémité de chaque marche, et deux autres lions se tenaient également au-dessus. À l’endroit où il s’asseyait, des mains sortaient et recevaient le roi ; et lorsqu’il s’asseyait à l’envers, il reposait sur la moitié d’un taureau qui regardait vers son dos ; mais le tout était fixé avec de l’or.
3. Lorsque Salomon eut achevé tout cela en vingt ans, Hiram, roi de Tyr, ayant fourni à ces constructions une grande quantité d’or et encore plus d’argent, ainsi que du bois de cèdre et de pin, il récompensa Hiram de riches présents. Il lui envoya aussi du blé chaque année, du vin et de l’huile, qui étaient les principales choses dont il avait besoin, car il habitait une île, comme nous l’avons déjà dit. De plus, il lui accorda vingt villes de Galilée, situées non loin de Tyr. Hiram, après les avoir visitées et n’ayant pas apprécié le cadeau, fit dire à Salomon qu’il ne désirait pas ces villes. Après cela, ces villes furent appelées le pays de Cabul ; ce nom, interprété selon la langue des Phéniciens, signifie « ce qui ne plaît pas ». De plus, le roi de Tyr envoya des sophismes et des énoncés énigmatiques à Salomon, le priant de les résoudre et de les dissiper de l’ambiguïté qui y était contenue. Or Salomon était si sagace et si intelligent qu’aucun de ces problèmes ne lui était trop difficile ; mais il les surmonta tous par ses raisonnements, découvrit leur sens caché et le mit en lumière. Ménandre, qui traduisit les archives tyriennes du dialecte phénicien en grec, mentionne également ces deux rois : « Après la mort d’Abibalus, son fils Hiram reçut le royaume de lui, qui, après cinquante-trois ans, régna trente-quatre ans. Il éleva un talus sur la grande place et dédia la colonne d’or qui se trouve dans le temple de Jupiter. Il alla aussi couper du bois dans la montagne appelée Liban pour la toiture des temples ; et après avoir démoli les anciens temples, il construisit le temple d’Hercule et celui d’Astarté ; il érigea le premier temple d’Hercule au mois de Périce ; il lança également une expédition contre les Euchius, ou Titii, qui ne payaient pas leur tribut, et après les avoir soumis, il revint. Sous ce roi régna Abdémon, très jeune, qui surmonta toujours les problèmes difficiles que Salomon, roi de Jérusalem, lui ordonnait d’expliquer. » Dius mentionne également Il y dit : « Après la mort d’Abibalus, son fils Hiram régna. Il éleva les parties orientales de la ville et l’agrandit. Il rapprocha également le temple de Jupiter, auparavant isolé, de la ville en élevant un talus au milieu ; il l’orna de dons d’or. De plus, il gravit le mont Liban et coupa du bois pour la construction des temples. » Il dit aussi que Salomon, alors roi de Jérusalem, envoya des énigmes à Hiram et désira en recevoir de semblables, mais que celui qui ne parviendrait pas à les résoudre devrait payer ceux qui les résoudraient, et qu’Hiram accepta les conditions ; et comme il ne parvenait pas à résoudre les énigmes proposées par Salomon,il paya une forte somme d’argent pour son amende ; mais qu’il résout ensuite les énigmes proposées par l’intermédiaire d’Abdémon, un homme de Tyr ; et qu’Hiram proposa d’autres énigmes, que, lorsque Salomon ne put résoudre, il remboursa une forte somme d’argent à Hiram. C’est ce qu’écrit Dius.
COMMENT SALOMON FORTA LA VILLE DE JÉRUSALEM, ET BÂTIT DE GRANDES VILLES ; ET COMMENT IL ASSOUPLIT QUELQUES-UNS DES CANAÉENS, ET REÇUT LA REINE D’ÉGYPTE ET D’ÉTHIOPIE.
1. Le roi, voyant que les murailles de Jérusalem avaient besoin d’être mieux protégées et renforcées (car il pensait que les remparts qui entouraient Jérusalem devaient correspondre à la dignité de la ville), les répara et les éleva, avec de grandes tours. Il bâtit aussi des villes qui pouvaient être comptées parmi les plus fortes, Hatsor et Megiddo, et la troisième, Guézer, qui avait appartenu aux Philistins. Mais Pharaon, roi d’Égypte, avait lancé une expédition contre elle, l’avait assiégée et prise de force. Après avoir massacré tous ses habitants, il la détruisit complètement et l’offrit en cadeau à sa fille, qui avait été mariée à Salomon. C’est pourquoi le roi la reconstruisit, comme une ville naturellement forte, susceptible de se rendre utile dans les guerres et les bouleversements qui surviennent parfois. De plus, il bâtit deux autres villes non loin d’elle : Beth-Horon était le nom de l’une, et Baalath de l’autre. Il bâtit également d’autres villes bien situées pour eux, afin d’y savourer plaisirs et délices. Ces villes étaient naturellement tempérées, propices à la production de fruits mûrs en leur saison et bien arrosées par des sources. Salomon alla même jusqu’au désert au-dessus de la Syrie, s’en empara et y bâtit une très grande ville, distante de deux journées de marche de la Haute-Syrie, d’une journée de marche de l’Euphrate et de six longues journées de marche de Babylone la Grande. Si cette ville était si éloignée des régions habitées de Syrie, c’est qu’en contrebas, il n’y avait pas d’eau, et que c’est seulement à cet endroit que se trouvaient sources et puits. Après avoir bâti cette ville et l’avoir entourée de solides murailles, il la nomma Tadmor, nom qu’on lui donne encore aujourd’hui en Syrie, tandis que les Grecs la nomment Palmyre.
2. Or, le roi Salomon était alors occupé à bâtir ces villes. Mais si quelqu’un demande pourquoi tous les rois d’Égypte, depuis Ménès, qui bâtit Memphis, bien avant notre ancêtre Abraham, jusqu’à Salomon, où l’intervalle fut de plus de mille trois cents ans, furent appelés Pharaons, et prirent ce nom d’un pharaon qui vécut après les rois de cette période, je pense qu’il est nécessaire de le leur expliquer, afin de remédier à leur ignorance et de rendre manifeste l’origine de ce nom. Pharaon, en langue égyptienne, signifie roi [14], mais je suppose qu’ils utilisaient d’autres noms dès leur enfance ; mais lorsqu’ils furent proclamés rois, ils les changèrent pour celui qui, dans leur propre langue, dénotait leur autorité ; car c’est ainsi que les rois d’Alexandrie, autrefois appelés par d’autres noms, lorsqu’ils prirent le pouvoir, furent appelés Ptolémées, du nom de leur premier roi. Les empereurs romains furent également appelés d’autres noms dès leur naissance, mais on les appelle Césars, leur empire et leur dignité leur imposant ce nom et ne leur permettant pas de conserver ceux que leurs pères leur avaient donnés. Je suppose aussi qu’Hérodote d’Halicarnasse, lorsqu’il dit qu’il y eut trois cent trente rois d’Égypte après Ménès, qui bâtit Memphis, ne nous a pas indiqué leurs noms, car ils étaient communément appelés pharaons. Car lorsqu’après leur mort une reine régna, il l’appela Nicaulé, déclarant ainsi que, bien que les rois fussent de lignée masculine et donc reconnus de même nature, alors qu’une femme ne l’admettait pas, il lui attribua ce nom, qu’elle ne pouvait naturellement pas porter. Pour ma part, j’ai découvert dans nos propres livres qu’après Pharaon, beau-père de Salomon, aucun autre roi d’Égypte n’utilisa plus ce nom ; et que c’est après cette époque que la reine d’Égypte et d’Éthiopie, nommée plus haut, vint vers Salomon, dont nous informerons le lecteur tout à l’heure ; mais j’ai maintenant fait mention de ces choses, afin de prouver que nos livres et ceux des Égyptiens concordent sur beaucoup de points.
3. Mais le roi Salomon soumit à lui le reste des Cananéens qui ne s’étaient pas encore soumis à lui, ceux qui habitaient le mont Liban et jusqu’à Hamath, et leur ordonna de payer un tribut. Il choisissait aussi parmi eux chaque année ceux qui le serviraient dans les plus humbles fonctions, pour accomplir ses tâches domestiques et se consacrer à l’agriculture. Car aucun Hébreu n’était serviteur [à des emplois aussi subalternes] ; et il n’était pas raisonnable que, après avoir soumis tant de nations à leur domination, Dieu réduise son propre peuple à des fonctions aussi subalternes, plutôt que ces nations-là ; tandis que tous les Israélites étaient engagés dans les affaires guerrières, portaient des armures, et étaient placés sur les chars et les chevaux, plutôt que de mener une vie d’esclaves. Il nomma également cinq cent cinquante chefs pour les Cananéens réduits à cet esclavage domestique, qui recevaient du roi tous les soins d’eux et les instruisaient dans les travaux et les opérations où il avait besoin de leur aide.
4. De plus, le roi construisit de nombreux navires dans le golfe d’Égypte, sur la mer Rouge, à un endroit appelé Etsion-Géber ; il s’appelle aujourd’hui Bérénice, et il n’est pas loin de la ville d’Éloth. Ce pays appartenait autrefois aux Juifs et devint utile à la navigation grâce aux dons d’Hiram, roi de Tyr. Il y envoya un nombre suffisant d’hommes comme pilotes, et des hommes habiles à la navigation, à qui Salomon donna cet ordre : qu’ils se rendent avec ses propres intendants au pays autrefois appelé Ophir, aujourd’hui la Chersonèse d’Aurea, qui appartient à l’Inde, pour lui chercher de l’or. Après avoir réuni quatre cents talents, ils retournèrent auprès du roi.
5. Il y avait alors une reine d’Égypte et d’Éthiopie ; [15] elle était curieuse de philosophie, et elle était admirable à d’autres égards. Lorsque cette reine entendit parler de la vertu et de la prudence de Salomon, elle eut très envie de le voir ; et les rumeurs qui circulaient chaque jour la poussèrent à venir le trouver, désirant se convaincre par sa propre expérience, et non par une simple écoute ; car les rumeurs ainsi entendues sont susceptibles de corroborer une opinion erronée, car elles reposent entièrement sur la crédibilité de leurs narrateurs. Elle résolut donc de venir le trouver, et cela surtout pour éprouver sa sagesse, tout en lui posant des questions très difficiles et en le suppliant d’en résoudre le sens caché. Elle arriva donc à Jérusalem avec une grande splendeur et un riche mobilier ; car elle apportait avec elle des chameaux chargés d’or, de diverses sortes d’épices douces et de pierres précieuses. Or, après l’accueil bienveillant que lui fit le roi, il manifesta un vif désir de lui plaire et, comprenant aisément le sens des questions curieuses qu’elle lui posait, il les résout plus tôt qu’on ne l’aurait cru. Elle fut donc stupéfaite de la sagesse de Salomon, et découvrit, à l’essai, qu’elle était plus excellente que ce qu’on lui avait rapporté auparavant ; elle fut particulièrement surprise de la beauté et de la grandeur de son palais royal, et non moins du bon ordre des appartements, car elle remarqua que le roi y avait fait preuve d’une grande sagesse ; mais elle fut infiniment étonnée par la maison appelée la Forêt du Liban, ainsi que par la magnificence de sa table quotidienne, la façon dont elle était préparée et servie, par la tenue de ses serviteurs et par l’habileté et la décence avec lesquelles ils étaient servis. Elle fut également touchée par les sacrifices quotidiens offerts à Dieu et par le soin avec lequel les prêtres et les Lévites les géraient. Voyant cela chaque jour, elle était plongée dans la plus grande admiration imaginable, au point qu’elle ne pouvait contenir sa surprise, mais avouait ouvertement combien elle était merveilleusement touchée. Elle s’entretint avec le roi, avouant ainsi qu’elle était submergée d’admiration par les événements précédemment relatés. Elle dit : « En vérité, ô roi, tout ce que nous avons appris par la rumeur nous est parvenu avec incertitude quant à notre croyance. Mais quant aux biens qui te sont propres, à ceux que tu possèdes toi-même, je veux dire la sagesse et la prudence, et le bonheur que tu tiens de ton royaume, celui qui nous est parvenu n’était certainement pas faux ; c’était non seulement une rumeur vraie, mais elle relatait ton bonheur d’une manière bien inférieure à celle que je vois maintenant sous mes yeux. Quant à la rumeur, elle ne cherchait qu’à nous persuader par l’ouïe, mais elle ne faisait pas connaître la dignité des choses elles-mêmes autant que le fait de les voir et d’être présent parmi elles. En vérité,Ceux qui n’ont pas cru à ce qui m’a été rapporté, à cause de la multitude et de la grandeur des choses sur lesquelles je m’enquérais, les voient bien plus nombreux qu’on ne le prétendait. C’est pourquoi j’estime heureux le peuple hébreu, ainsi que tes serviteurs et tes amis, qui jouissent de ta présence et entendent ta sagesse chaque jour. On bénirait donc Dieu, qui a tant aimé ce pays et ceux qui l’habitent, au point de t’établir roi sur eux.
6. La reine ayant ainsi démontré par ses paroles combien le roi l’avait touchée, ses dispositions furent révélées par certains présents : elle lui offrit vingt talents d’or, une immense quantité d’épices et de pierres précieuses. (On dit aussi que nous possédons la racine de ce baume que notre pays produit encore grâce au don de cette femme.) [16] Salomon la récompensa également par de nombreux bienfaits, principalement en lui accordant ce qu’elle désirait, car il ne lui refusait rien de ce qu’elle désirait ; et, comme il était très généreux et libéral, il montra la grandeur de son âme en lui accordant ce qu’elle désirait elle-même. Ainsi, lorsque cette reine d’Éthiopie eut obtenu ce que nous avons déjà raconté, et qu’elle eut de nouveau communiqué au roi ce qu’elle avait apporté, elle retourna dans son royaume.
Comment Salomon devint riche et tomba éperdument amoureux des femmes, et comment Dieu, irrité, suscita contre lui Ader et Jéroboam. Concernant la mort de Salomon.
1. Vers la même époque, on apporta au roi de la Chersonèse d’Aurea, une région appelée ainsi, des pierres précieuses et des pins. Il s’en servit pour soutenir le temple et le palais, ainsi que pour fabriquer des instruments de musique, des harpes et des psaltérions, afin que les Lévites puissent s’en servir dans leurs hymnes à Dieu. Le bois qui lui fut apporté à cette époque était plus gros et plus fin que tous ceux qui avaient été apportés auparavant ; mais que personne ne s’imagine que ces pins étaient semblables à ceux qu’on appelle aujourd’hui ainsi, et qui tirent leur nom des marchands qui les appellent ainsi, afin qu’ils puissent être admirés par ceux qui les achètent ; car ceux dont nous parlons étaient à l’aspect semblable au bois du figuier, mais plus blancs et plus brillants. Or, nous avons dit cela, afin que personne n’ignore la différence entre ces essences de bois, ni la nature du véritable pin ; et nous avons pensé que c’était une chose à la fois opportune et humaine, lorsque nous l’avons mentionnée, ainsi que les usages que le roi en a faits, pour expliquer cette différence dans la mesure où nous l’avons fait.
2. Or, le poids de l’or qu’on lui apporta était de six cent soixante-six talents, sans compter ce que les marchands apportaient, ni les présents des toparques et des rois d’Arabie. Il fondit aussi deux cents cibles d’or, pesant chacune six cents sicles. Il fabriqua aussi trois cents boucliers, pesant chacun trois livres d’or, et les fit transporter et déposer dans la maison appelée la Forêt du Liban. Il fabriqua aussi des coupes d’or et de pierres précieuses pour le divertissement de ses invités, et les fit orner de la manière la plus artificielle. Il fit en sorte que tous ses autres meubles et ustensiles soient en or, car il n’y avait alors rien à vendre ou à acheter contre de l’argent. Le roi avait en effet de nombreux navires qui naviguaient sur la mer de Tarse, et il les chargea de transporter toutes sortes de marchandises vers les nations les plus éloignées. La vente de ces navires lui apportait de l’argent et de l’or, ainsi qu’une grande quantité d’ivoire, d’Éthiopiens et de singes. et ils finirent leur voyage, aller et retour, en trois ans.
3. En conséquence, une grande renommée se répandit dans les pays voisins, proclamant la vertu et la sagesse de Salomon, à tel point que tous les rois de partout désiraient le voir, n’accordant pas foi à ce qui était rapporté, car c’était presque incroyable. Ils démontraient aussi l’estime qu’ils lui portaient par les présents qu’ils lui faisaient ; car ils lui envoyèrent des vases d’or, d’argent, des vêtements de pourpre, une grande variété d’épices, des chevaux, des chars et autant de mules pour ses chars qu’ils purent trouver propres à plaire aux yeux du roi par leur force et leur beauté. Cet ajout aux chars et aux chevaux qu’il avait auparavant, provenant de ceux qui lui avaient été envoyés, augmenta le nombre de ses chars de plus de quatre cents, car il en avait mille auparavant, et augmenta le nombre de ses chevaux de deux mille, car il en avait vingt mille auparavant. Ces chevaux étaient aussi si exercés, afin d’avoir une belle apparence et de courir vite, que nul autre ne pouvait, en comparaison, paraître plus beau ou plus rapide ; Mais ils étaient à la fois les plus beaux de tous, et leur rapidité était incomparable. Leurs cavaliers constituaient un ornement supplémentaire pour eux, étant, avant tout, de jeunes hommes dans la fleur de l’âge, remarquables par leur stature imposante et bien plus grands que les autres hommes. Ils avaient de très longs cheveux pendants et étaient vêtus de pourpre tyrienne. De la poussière d’or était saupoudrée chaque jour sur leurs cheveux, si bien que leurs têtes scintillaient sous le reflet des rayons du soleil. Le roi lui-même chevauchait un char au milieu de ces hommes, encore en armure et armés de leurs arcs. Il portait un vêtement blanc et quittait la ville le matin. Il y avait un lieu appelé Étham, à environ cinquante stades de Jérusalem, très agréable avec ses beaux jardins et ses ruisseaux ; [17] c’est là qu’il avait l’habitude de sortir le matin, assis sur son char.
4. Salomon possédait une sagacité divine en toutes choses, et il était très diligent et appliqué à ce que tout soit fait avec élégance. Aussi ne négligea-t-il pas l’entretien des chemins, et il fit construire un chemin de pierres noires le long des routes qui menaient à Jérusalem, qui était la ville royale, à la fois pour les rendre faciles aux voyageurs et pour manifester la grandeur de ses richesses et de son gouvernement. Il répartit également ses chars et les disposa selon un ordre régulier, de sorte qu’un certain nombre d’entre eux se trouvaient dans chaque ville, tout en en gardant quelques-uns près de lui ; et il appela ces villes les villes de ses chars. Le roi rendit l’argent aussi abondant à Jérusalem que les pierres des rues ; et il multiplia tellement les cèdres dans les plaines de Judée, qui n’y poussaient pas auparavant, qu’ils étaient aussi nombreux que les sycomores communs. Il ordonna aussi aux marchands égyptiens qui lui apportaient leurs marchandises de lui vendre un char avec une paire de chevaux pour six cents drachmes d’argent, et il les envoya aux rois de Syrie et à ceux qui étaient au delà de l’Euphrate.
5. Bien que Salomon fût devenu le plus glorieux des rois et le plus aimé de Dieu, et qu’il eût surpassé en sagesse et en richesses ceux qui avaient régné sur les Hébreux avant lui, il ne persévéra pas dans cet heureux état jusqu’à sa mort. Au contraire, il abandonna l’observation des lois de ses pères et connut une fin qui ne correspondait en rien à notre histoire. Il devint fou d’amour pour les femmes et ne se laissa pas dominer par ses désirs ; il ne se contenta pas des seules femmes de son pays, mais il épousa de nombreuses femmes étrangères : Sidoniennes, Tyriennes, Ammonites et Édomites ; et il transgressa les lois de Moïse, qui interdisaient aux Juifs d’épouser d’autres personnes que celles de leur propre peuple. Il commença également à adorer leurs dieux, ce qu’il fit pour le plaisir de ses femmes et par affection pour elles. C’est précisément ce que soupçonnait notre législateur, et il nous avait avertis à l’avance de ne pas épouser de femmes d’autres pays, de peur de nous laisser entraîner par des coutumes étrangères et d’apostasier par rapport aux nôtres ; de peur de cesser d’honorer notre propre Dieu et d’adorer leurs dieux. Mais Salomon s’était jeté tête baissée dans des plaisirs déraisonnables et n’avait pas tenu compte de ces avertissements. Car, après avoir épousé sept cents femmes, [18] filles de princes et de personnages éminents, trois cents concubines, et d’autres encore, la fille du roi d’Égypte, il fut bientôt gouverné par elles, jusqu’à en venir à imiter leurs pratiques. Il fut contraint de leur donner cette preuve de bonté et d’affection pour elles, de vivre selon les lois de leurs pays. Et à mesure qu’il grandissait en âge, et que sa raison s’affaiblissait avec le temps, il ne lui suffisait plus de se rappeler les institutions de son propre pays ; Il méprisa donc de plus en plus son propre Dieu et continua à considérer les dieux que ses mariages avaient introduits. Bien plus, avant cela, il pécha et tomba dans l’erreur quant à l’observation des lois, lorsqu’il fit les images de bœufs d’airain qui soutenaient la mer d’airain, [19] et les images de lions autour de son propre trône ; car il les fit, bien que cela ne fût pas conforme à la piété ; et il le fit, bien qu’il ait eu son père comme un modèle de vertu très excellent et domestique, et qu’il sache quel glorieux caractère il avait laissé derrière lui, à cause de sa piété envers Dieu. Il n’imita pas non plus David, bien que Dieu lui soit apparu deux fois dans son sommeil et l’ait exhorté à imiter son père. Il mourut donc sans gloire. Un prophète vint donc à lui, qui avait été envoyé par Dieu, et lui dit que ses mauvaises actions n’étaient pas cachées à Dieu ; et le menaça de ne pas se réjouir longtemps de ce qu’il avait fait ; que, certes, le royaume ne lui serait pas enlevé de son vivant, car Dieu avait promis à son père David qu’il ferait de lui son successeur, mais qu’il veillerait à ce que cela arrive à son fils quand il :était mort; non pas qu’il lui enlèverait tout le peuple, mais qu’il donnerait dix tribus à l’un de ses serviteurs, et qu’il n’en laisserait que deux au petit-fils de David, à cause de lui, parce qu’il aimait Dieu, et à cause de la ville de Jérusalem, où il aurait un temple.
6. Lorsque Salomon entendit cela, il fut affligé et profondément confondu par ce changement de presque tout le bonheur qui l’avait rendu admirable, en un si mauvais état. Il ne s’était pas écoulé beaucoup de temps après que le prophète eut prédit ce qui allait arriver, que Dieu suscita contre lui un ennemi nommé Ader, qui saisit l’occasion suivante de son inimitié. Il était issu de la race des Édomites et de sang royal. Or, lorsque Joab, chef de l’armée de David, ravagea le pays d’Édom et détruisit tous les hommes adultes et aptes au combat pendant six mois, Hadad s’enfuit et se rendit auprès de Pharaon, roi d’Égypte. Celui-ci le reçut avec bienveillance, lui assigna une maison pour y habiter et un pays pour le nourrir. Devenu adulte, il l’aima beaucoup, au point de lui donner pour femme la sœur de sa femme, nommée Tahpenès, dont il eut un fils. Hadad, qui fut élevé avec les enfants du roi, apprit en Égypte la mort de David et de Joab. Il alla trouver Pharaon et lui demanda de l’autoriser à retourner dans son pays. Le roi lui demanda alors ce qu’il désirait et quelles difficultés il avait rencontrées pour vouloir le quitter. Il le importunait souvent et le suppliait de le renvoyer, mais il ne le fit pas. Mais lorsque la situation de Salomon commença à empirer, à cause des transgressions mentionnées ci-dessus [20] et de la colère de Dieu contre lui, Hadad, avec la permission de Pharaon, se rendit en Édom. Ne pouvant convaincre le peuple d’abandonner Salomon, car le pays était tenu par de nombreuses garnisons et qu’une innovation n’était pas sûre, il partit de là et se rendit en Syrie. Là, il rencontra un certain Rezon, qui s’était enfui de chez Hadadézer, roi de Tsoba, son maître, et qui était devenu brigand dans ce pays. Il se lia d’amitié avec lui, qui était déjà entouré d’une bande de brigands. Il monta donc, s’empara de cette partie de la Syrie et en fut fait roi. Il fit des incursions dans le pays d’Israël, y causa de nombreux dommages et le pilla, et cela du vivant de Salomon. Tel fut le malheur que les Hébreux subirent à cause d’Hadad.
7. Il y avait aussi un homme de la nation de Salomon qui tenta de l’attaquer, Jéroboam, fils de Nebath, qui s’attendait à être ressuscité, d’après une prophétie qui lui avait été faite longtemps auparavant. Il fut laissé enfant par son père et élevé par sa mère. Salomon, voyant qu’il était d’un caractère actif et audacieux, le nomma conservateur des murailles qu’il construisit autour de Jérusalem. Il prit un tel soin de ces travaux que le roi approuva sa conduite et lui confia, en récompense, la charge de la tribu de Joseph. À cette époque, Jéroboam sortait de Jérusalem. Un prophète de la ville de Silo, nommé Achija, vint à sa rencontre et le salua. Il l’emmena un peu à l’écart, dans un lieu isolé, où il n’y avait personne d’autre, déchira le vêtement qu’il portait en douze morceaux et ordonna à Jéroboam d’en prendre dix. et lui avais dit d’avance que telle est la volonté de Dieu : il partagera le royaume de Salomon, et donnera une tribu, avec la suivante, à son fils, à cause de la promesse faite à David pour sa succession, et il aura dix tribus à toi, parce que Salomon a péché contre lui, et s’est livré aux femmes et à leurs dieux. Puisque donc tu connais la cause pour laquelle Dieu a changé d’avis, et s’est éloigné de Salomon, sois
8. Jéroboam fut élevé par ces paroles du prophète ; jeune homme, [21] d’un tempérament ardent et ambitieux, il ne pouvait rester tranquille. Ayant une si grande charge dans le gouvernement, et se rappelant ce qui lui avait été révélé par Achija, il s’efforça de persuader le peuple d’abandonner Salomon, de provoquer des troubles et de s’approprier le pouvoir. Mais lorsque Salomon comprit son intention et sa trahison, il chercha à l’arrêter et à le tuer. Mais Jéroboam, informé à l’avance, s’enfuit chez Shishak, roi d’Égypte, et y resta jusqu’à la mort de Salomon. C’est ainsi qu’il obtint ces deux avantages : ne pas subir de préjudice de la part de Salomon et être préservé pour le royaume. Salomon mourut alors qu’il était déjà âgé, après avoir régné quatre-vingts ans, et vécut quatre-vingt-quatorze ans. Il fut enterré à Jérusalem, ayant été supérieur à tous les autres rois en bonheur, en richesses et en sagesse, sauf que, lorsqu’il fut en âge, il fut trompé par les femmes et transgressa la loi ; je crois qu’il convient de parler de ces transgressions et des misères qui en découlèrent pour les Hébreux à une autre occasion.
COMMENT, APRÈS LA MORT DE SALOMON, LE PEUPLE ABANDONNA SON FILS ROBOM, ET ORDONNA JÉROBOAM ROI SUR LES DIX TRIBUS.
1. Après la mort de Salomon, et la royauté de son fils Roboam, né d’une femme amtonite et nommé Naama, les chefs du peuple envoyèrent aussitôt en Égypte et rappelèrent Jéroboam. Il arriva à la ville de Shethem, et Roboam y vint aussi, car il avait résolu de se proclamer roi devant les Israélites pendant qu’ils y seraient rassemblés. Les chefs du peuple et Jéroboam vinrent le trouver et le supplièrent, lui disant de se relâcher et d’être plus doux que son père dans la servitude qu’il leur avait imposée, parce qu’ils avaient porté un joug pesant. Ils seraient alors plus sensibles à son égard, se contenteraient de le servir sous sa domination modérée, et agiraient plus par amour que par crainte. Mais Roboam leur dit de revenir le voir dans trois jours, et il leur donnerait alors une réponse. Ce retard suscita immédiatement des soupçons, car il ne leur avait pas donné immédiatement une réponse favorable ; ils pensaient en effet qu’il aurait dû leur donner une réponse humaine d’emblée, surtout vu son jeune âge. Cependant, ils estimèrent que cette consultation, et le fait qu’il ne leur ait pas immédiatement refusé, leur offraient un bon espoir de succès.
2. Roboam convoqua alors les amis de son père et les consulta sur la réponse à donner à la multitude. Ils lui donnèrent alors le conseil qui convenait à ses amis et à ceux qui connaissaient le caractère d’une telle foule. Ils lui conseillèrent de parler d’une manière plus populaire que ne le permettait la grandeur d’un roi, afin de les obliger ainsi à se soumettre à lui avec bienveillance, car il est très agréable aux sujets que leurs rois soient presque à leur niveau. Mais Roboam rejeta ce conseil si bon et si profitable (il l’était, du moins, à l’époque où il allait être fait roi), Dieu lui-même, je suppose, faisant condamner par lui ce qui était le plus avantageux. Il appela donc les jeunes gens qui avaient été élevés avec lui, leur rapporta le conseil que les anciens lui avaient donné et leur ordonna de dire ce qu’ils pensaient qu’il devait faire. Ils lui conseillèrent de donner la réponse suivante au peuple (car ni leur jeunesse ni Dieu lui-même ne leur permettaient de discerner ce qui était le mieux) : que son petit doigt soit plus gros que les reins de son père ; et que s’ils avaient subi de durs traitements de la part de son père, ils subiraient un traitement bien plus rude de sa part ; et si son père les avait châtiés à coups de fouet, ils devaient s’attendre à ce qu’il le fasse avec des scorpions. [22] Le roi fut satisfait de ce conseil, et pensa qu’il était conforme à la dignité de son gouvernement de leur donner une telle réponse. En conséquence, lorsque la multitude se rassembla pour entendre sa réponse le troisième jour, tout le peuple était dans une grande attente, et très désireux d’entendre ce que le roi leur dirait, et supposait qu’ils entendraient quelque chose de bienveillant ; mais il passa outre ses amis et répondit comme les jeunes gens le lui avaient conseillé. Or, cela se fit selon la volonté de Dieu, afin que ce qu’Achija avait prédit se réalise.
3. À ces paroles, le peuple fut frappé comme d’un marteau de fer, et fut si affligé par ces paroles qu’il en avait déjà ressenti les effets. Ils furent très indignés contre le roi ; et tous crièrent à haute voix : « Nous n’aurons plus aucun lien avec David ni avec sa postérité après ce jour. » Ils ajoutèrent : « Nous ne laissons à Roboam que le temple que son père avait bâti. » Et ils menaçèrent de l’abandonner. Bien plus, ils étaient si amers et conservèrent leur colère si longtemps, que lorsqu’il envoya Adoram, préposé au tribut, pour les apaiser, les adoucir et les persuader de lui pardonner s’il avait dit quelque chose d’imprudent ou de blessant à leur égard dans sa jeunesse, ils ne voulurent pas l’écouter, mais lui jetèrent des pierres et le tuèrent. Lorsque Roboam vit cela, il se crut visé par les pierres avec lesquelles on avait tué son serviteur, et craignit de subir le dernier châtiment pour de bon ; Il monta aussitôt sur son char et s’enfuit à Jérusalem, où les tribus de Juda et de Benjamin le proclamèrent roi. Mais le reste de la multitude abandonna les fils de David à partir de ce jour et désigna Jéroboam comme chef de leurs affaires publiques. Roboam, fils de Salomon, rassembla alors une grande assemblée des deux tribus qui lui étaient soumises. Il était prêt à prendre cent quatre-vingt mille hommes d’élite dans l’armée pour faire une expédition contre Jéroboam et son peuple, afin de les contraindre par la guerre à devenir ses serviteurs. Mais Dieu lui interdit, par le prophète Shemaïa, de faire la guerre, car il n’était pas juste que des frères d’un même pays se combattent. Il déclara également que cette défection de la multitude était conforme au dessein de Dieu. Il abandonna donc cette expédition. Et maintenant je raconterai d’abord les actions de Jéroboam, roi d’Israël, après quoi nous raconterons ce qui s’y rattache, les actions de Roboam, roi des deux tribus ; par ce moyen nous conserverons le bon ordre de l’histoire entière.
4. Jéroboam se fit donc bâtir un palais dans la ville de Sichem, et il y demeura. Il s’en bâtit un autre à Penuel, ville ainsi nommée. La fête des Tabernacles approchait. Jéroboam pensa que s’il permettait à la multitude d’aller adorer Dieu à Jérusalem et d’y célébrer la fête, elle se repentirait probablement de ses actes, se laisserait séduire par le temple et par le culte rendu à Dieu qui y était célébré, et le quitterait pour retourner vers ses premiers rois. S’il en était ainsi, il courrait le risque de perdre la vie. Il inventa donc ce stratagème : il fit deux génisses d’or et leur bâtit deux petits temples, l’un à Béthel, l’autre à Dan, près des sources du Petit Jourdain [25]. Il plaça les génisses dans les deux petits temples, dans les villes mentionnées ci-dessus. Et lorsqu’il eut rassemblé les dix tribus sur lesquelles il régnait, il s’adressa au peuple en ces termes : « Je pense, mes compatriotes, que vous savez ceci : Dieu est en tout lieu ; il n’y a pas un seul endroit déterminé où il soit, mais il entend et voit partout ceux qui l’adorent. C’est pourquoi je ne pense pas qu’il soit convenable que vous fassiez un si long voyage jusqu’à Jérusalem, qui est une ville ennemie, pour l’adorer. C’est un homme qui a construit le temple. J’ai aussi fait deux génisses d’or, consacrées au même Dieu ; j’ai consacré l’une à Béthel, l’autre à Dan, afin que ceux d’entre vous qui habitent le plus près de ces villes puissent y aller et y adorer Dieu. Et j’établirai pour vous des prêtres et des Lévites pris parmi vous, afin que vous ne manquiez de rien de la tribu de Lévi, ni des fils d’Aaron ; mais que celui d’entre vous qui désire être prêtre apporte à Dieu un taureau et un « Le bélier, qu’Aaron, le premier prêtre, avait aussi apporté, dit-on. » Après ces paroles de Jéroboam, il trompa le peuple et le poussa à se détourner du culte de ses ancêtres et à transgresser ses lois. Ce fut le début des malheurs pour les Hébreux, et la raison pour laquelle ils furent vaincus par les étrangers à la guerre, et tombèrent en captivité. Nous raconterons ces événements plus tard en leur lieu et place.
5. Comme la fête des Tabernacles approchait, Jéroboam voulut la célébrer lui-même à Béthel, comme les deux tribus la célébraient à Jérusalem. Il bâtit donc un autel devant la génisse et se fit grand prêtre. Il monta donc à l’autel, entouré de ses prêtres, Mais au moment où il allait offrir les sacrifices et les holocaustes, aux yeux de tout le peuple, un prophète nommé Jadon fut envoyé par Dieu et vint de Jérusalem vers lui. Il se tint au milieu de la foule et, en présence du roi, s’adressant à l’autel, il dit : « Dieu a prédit qu’un homme de la famille de David, nommé Josias, fera mourir sur toi les faux prêtres qui survivront en ce temps-là, et brûlera sur toi les ossements de ces séducteurs du peuple, de ces imposteurs et de ces méchants. Mais, afin que ce peuple croie que ces choses arriveront, je leur annonce d’avance un signe qui arrivera aussi. » Cet autel sera brisé à l’instant, et toute la graisse des sacrifices qui y est posée sera répandue à terre. » Après que le prophète eut dit cela, Jéroboam fut pris de colère, étendit la main et ordonna de le saisir. Mais la main qu’il avait tendue était affaiblie et il ne pouvait la reprendre, car elle était sèche et pendait, comme une main morte. L’autel aussi fut brisé, et tout ce qui était dessus fut répandu, comme le prophète l’avait prédit. Le roi comprit alors qu’il était un homme de vérité et qu’il avait une prescience divine ; il le supplia de prier Dieu afin qu’il lui rende sa main droite. Le prophète pria Dieu de lui accorder sa requête. Le roi, ayant retrouvé sa main, s’en réjouit et invita le prophète à souper avec lui. Mais Jadon dit qu’il ne pouvait supporter d’entrer dans sa maison, ni d’y goûter. Il ne voulait ni pain ni eau dans cette ville, car c’était une chose que Dieu lui avait défendue. Il ne voulait pas non plus retourner par le même chemin qu’il avait emprunté à l’aller, mais il dit qu’il devait prendre un autre chemin. Le roi s’étonna donc de l’abstinence de cet homme, mais il était lui-même effrayé, soupçonnant une aggravation de sa situation, d’après ce qu’on lui avait dit.
Comment Jadon, le prophète, fut persuadé par un autre prophète menteur et retourna à Béthel, où il fut ensuite tué par un lion. Et aussi quelles paroles le méchant prophète employa pour persuader le roi et ainsi éloigner son esprit de Dieu.
1. Or, il y avait dans cette ville un homme méchant, un faux prophète, que Jéroboam avait en grande estime, mais qui fut trompé par lui et par ses paroles flatteuses. Cet homme était alité à cause des infirmités de la vieillesse. Cependant, ses fils lui apprirent ce que le prophète était venu de Jérusalem et les signes qu’il avait accomplis. Ils lui racontèrent comment, la main droite de Jéroboam étant affaiblie, il la ranima à la prière du prophète. Craignant que cet étranger et prophète ne fût plus estimé que lui-même auprès du roi et ne reçût plus d’honneurs de sa part, il ordonna à ses fils de seller son âne sur-le-champ et de tout préparer pour sa sortie. Ils s’empressèrent donc d’exécuter ce qui leur était ordonné, et il monta sur l’âne et suivit le prophète. Lorsqu’il l’eut rejoint, comme il se reposait sous un très grand chêne touffu et ombragé, il le salua d’abord, mais se plaignit aussitôt de lui, car il n’était pas entré chez lui et n’avait pas bénéficié de son hospitalité. L’autre lui ayant dit que Dieu lui avait défendu de goûter aux provisions de qui que ce soit dans cette ville, il répondit : « Certes, Dieu ne m’avait pas défendu de te servir à manger, car je suis prophète comme toi, et j’adore Dieu comme toi ; et je suis maintenant venu comme envoyé par lui, pour te faire entrer dans ma maison et t’accueillir. » Jadon crut à ce faux prophète et s’en retourna avec lui. Or, pendant qu’ils étaient à table et s’amusaient ensemble, Dieu apparut à Jadon et lui dit qu’il serait puni pour avoir transgressé ses commandements. Il lui indiqua quel serait ce châtiment, car il avait dit qu’il rencontrerait un lion sur son chemin, par lequel il serait déchiré et privé de sépulture dans les sépulcres de ses pères. Ces choses arrivèrent, je suppose, selon la volonté de Dieu, afin que Jéroboam ne prête pas attention aux paroles de Jadon comme s’il s’agissait d’un homme convaincu de mensonge. Cependant, comme Jadon retournait à Jérusalem, un lion l’attaqua, l’arracha de la bête qu’il montait et le tua. Il ne fit aucun mal à l’âne, mais s’assit à côté de lui et le garda, ainsi que le corps du prophète. Cela dura jusqu’à ce que des voyageurs, qui l’avaient vu, vinrent le rapporter dans la ville au faux prophète. Celui-ci envoya ses fils, ramena le corps à la ville et organisa des funérailles à grands frais. Il ordonna également à ses fils de s’enterrer avec lui, affirmant que tout ce qu’il avait prédit contre cette ville, l’autel, les prêtres et les faux prophètes, se réaliserait ; et que s’il était enterré avec lui, il ne subirait aucun mal après sa mort, ses os ne pouvant alors être séparés. Mais maintenant, après avoir accompli ces rites funéraires pour le prophète et avoir donné cet ordre à ses fils, comme c’était un homme méchant et impie, il alla trouver Jéroboam et lui dit :« Et pourquoi es-tu troublé maintenant par les paroles de cet idiot ? » Le roi lui raconta ce qui était arrivé à l’autel et à sa main, et lui donna les noms d’homme divin et d’excellent prophète. Il s’efforça, par une ruse malicieuse, d’affaiblir son opinion. En employant des termes plausibles, il cherchait à ternir la vérité qu’ils contenaient. Il essaya de le persuader que sa main était affaiblie par le travail qu’elle avait fourni pour supporter les sacrifices, et qu’après un certain temps de repos, elle était revenue à sa nature première. Quant à l’autel, il était neuf, avait porté une abondance de sacrifices, et même de grands sacrifices, et s’était brisé en morceaux sous le poids de ce qui avait été déposé dessus. Il l’informa également de la mort de celui qui avait prédit ces choses, et de la manière dont il avait péri. [d’où il conclut que] il n’avait rien d’un prophète, et ne parlait pas comme tel. Après avoir ainsi parlé, il persuada le roi, et détourna complètement son esprit de Dieu et de la pratique des œuvres justes et saintes, et l’encouragea à poursuivre ses pratiques impies [23]. En conséquence, il était à ce point injurieux envers Dieu, et un si grand transgresseur, qu’il ne cherchait chaque jour rien d’autre que de se rendre coupable de nouveaux actes de méchanceté, plus détestables encore que ceux qu’il avait commis avec l’insolence auparavant. Et voilà ce que nous avons dit pour le moment sur Jéroboam.et des choses plus détestables encore que ce qu’il avait commis auparavant avec insolence. Voilà ce qu’il faut dire pour l’instant sur Jéroboam.et des choses plus détestables encore que ce qu’il avait commis auparavant avec insolence. Voilà ce qu’il faut dire pour l’instant sur Jéroboam.
CONCERNANT Roboam, ET COMMENT DIEU LUI A INFLIGE LA PUNITION POUR SON IMPIÉTÉ PAR SHISHAK [ROI D’ÉGYPTE].
1. Roboam, fils de Salomon, roi des deux tribus, comme nous l’avons dit, bâtit des villes fortes et vastes : Bethléem, Étarès, Thékoa, Bethssur, Choco, Adullam, Jipan, Maréscha, Ziph, Adorlam, Lachlsh, Azéka, Tsorea, Ajalon et Hébron. Il les bâtit d’abord dans la tribu de Juda. Il bâtit aussi d’autres grandes villes dans la tribu de Benjamin, les entoura de murailles, y mit des garnisons et des chefs, et leur fournit beaucoup de blé, de vin et d’huile. Il leur fournit à chacune d’elles les provisions nécessaires à leur subsistance. Il y mit aussi des boucliers et des lances pour plusieurs dizaines de milliers d’hommes. Les prêtres qui étaient dans tout Israël, les Lévites, et tous ceux de la multitude qui étaient des hommes bons et justes, se rassemblèrent auprès de lui, quittant leurs villes, pour adorer Dieu à Jérusalem. Car ils ne voulaient pas être contraints d’adorer les génisses que Jéroboam avait faites. Et ils augmentèrent le royaume de Roboam pendant trois ans. Après qu’il eut épousé une femme de sa parenté, et qu’il eut d’elle trois enfants, il en épousa une autre de sa parenté, fille d’Absalom et de Tamar, nommée Maaca, et il en eut un fils, qu’il nomma Abia. Il eut encore beaucoup d’autres enfants de ses autres femmes, mais il préféra Maaca à tous les autres. Il eut dix-huit femmes légitimes et trente concubines, et il lui naquit vingt-huit fils et soixante filles, mais il désigna Abija, qu’il avait eu de Maaca, pour lui succéder dans le royaume, et lui confia déjà les trésors et les villes les plus fortes.
2. Or, je ne peux m’empêcher de penser que la grandeur d’un royaume et sa transformation en prospérité deviennent souvent une occasion de méfaits et de transgressions pour les hommes. Car, lorsque Roboam vit son royaume s’accroître, il s’écarta de la voie droite et se livra à des pratiques injustes et irréligieuses, et il méprisa le culte de Dieu, au point que le peuple lui-même imita ses mauvaises actions. Il arrive en effet souvent que les mœurs des sujets se corrompent en même temps que celles de leurs gouverneurs ; ces sujets abandonnent alors leur propre conduite sobre, en guise de reproche pour les excès de leurs gouverneurs, et suivent leur méchanceté comme si c’était une vertu. Car il est impossible de montrer que les hommes approuvent les actions de leurs rois, à moins qu’ils n’agissent de même avec eux. Ce qui arriva alors aux sujets de Roboam fut agréable ; car, devenu impie et transgresseur lui-même, ils s’efforcèrent de ne pas l’offenser en se résolvant à rester justes. Mais Dieu envoya Shishak, roi d’Égypte, pour les punir de leur conduite injuste envers lui, au sujet duquel Hérodote s’était trompé, et il appliqua ses actions à Sésostris. Ce Shishak, [24] la cinquième année du règne de Roboam, fit une expédition [en Judée] avec plusieurs dizaines de milliers d’hommes ; il avait mille deux cents chars qui le suivaient, soixante mille cavaliers et quatre cent mille fantassins. Il les emmena avec lui, et la plupart d’entre eux étaient Libyens et Éthiopiens. Or, lorsqu’il fondit sur le pays des Hébreux, il prit sans combat les villes les plus fortes du royaume de Roboam ; et, après y avoir placé des garnisons, il arriva le dernier à Jérusalem.
3. Roboam et la multitude qui l’accompagnait étaient enfermés à Jérusalem par l’armée de Shishak. Ils imploraient Dieu de leur accorder la victoire et la délivrance, mais ils ne parvenaient pas à le persuader de se ranger de leur côté. Mais le prophète Schemaeja leur annonça que Dieu menaçait de les abandonner, puisqu’ils avaient eux-mêmes abandonné son culte. En entendant cela, ils furent immédiatement consternés ; et, ne voyant aucun moyen de délivrance, ils s’efforcèrent tous de confesser avec ferveur que Dieu pouvait les ignorer, puisqu’ils s’étaient rendus coupables d’impiété envers lui et avaient laissé ses lois en désordre. Voyant donc qu’ils étaient dans cette disposition et qu’ils reconnaissaient leurs péchés, Dieu dit au prophète qu’il ne les détruirait pas, mais qu’il les asservirait aux Égyptiens, afin qu’ils sachent s’ils souffriraient moins en servant les hommes ou Dieu. Shishak, ayant pris la ville sans combattre, et l’ayant reçu en son sein par crainte, ne tint pas les alliances qu’il avait conclues. Il pilla le temple, vida les trésors de Dieu et ceux du roi, emporta des dizaines de milliers d’or et d’argent, et ne laissa rien derrière lui. Il emporta aussi les petits boucliers d’or et les boucliers que le roi Salomon avait fabriqués ; il ne laissa pas non plus les carquois d’or que David avait pris au roi de Tsoba et consacrés à Dieu ; et, après avoir fait cela, il retourna dans son royaume. Hérodote d’Halicarnasse mentionne cette expédition, se contentant de se tromper sur le nom du roi ; il fit la guerre à de nombreuses autres nations, soumit la Syrie de Palestine et fit prisonniers les hommes qui s’y trouvaient sans combattre. Il est évident qu’il voulait déclarer que notre nation était soumise par lui ; Car il dit qu’il a laissé derrière lui des stèles dans le pays de ceux qui se sont livrés à lui sans combattre, et qu’il y a gravé les parties intimes des femmes. Or, notre roi Roboam a livré notre ville sans combattre. Il dit en outre [25] que les Éthiopiens ont appris des Égyptiens à circoncire leurs parties intimes, ajoutant que les Phéniciens et les Syriens qui vivent en Palestine confessent l’avoir appris des Égyptiens. Pourtant, il est évident qu’aucun autre Syrien qui vit en Palestine, à part nous seuls, n’est circoncis. Mais sur ces questions, que chacun dise ce qui lui convient.
4. Après le départ de Shishak, le roi Roboam fit fabriquer des petits et des boucliers d’airain, au lieu d’or, et en remit autant aux gardiens du palais. Ainsi, au lieu de se livrer à des expéditions guerrières et de la gloire que procurent ces actions publiques, il régna dans une grande tranquillité, non sans crainte, car il était toujours l’ennemi de Jéroboam. Il mourut à l’âge de cinquante-sept ans, et régna dix-sept ans. Il était d’un naturel orgueilleux et insensé, et perdit une partie de son royaume pour n’avoir pas écouté les amis de son père. Il fut enterré à Jérusalem, dans les sépulcres des rois ; son fils Abija lui succéda dans le royaume, et ce, la dix-huitième année du règne de Jéroboam sur les dix tribus ; et telle fut la conclusion de ces affaires. Il nous appartient maintenant de raconter les événements de Jéroboam et comment il termina sa vie. car il ne cessait ni ne se reposait d’injurier Dieu, mais chaque jour il élevait des autels sur de hautes montagnes, et continuait à faire des prêtres de la multitude.
Concernant la mort d’un fils de Jéroboam. Comment Jéroboam fut battu par Abiya, qui mourut peu après, et fut remplacé dans son royaume par Asa. Et aussi comment, après la mort de Jéroboam, Baescha détruisit son fils Nadab et toute la maison de Jéroboam.
1. Cependant, Dieu ne tarda pas à faire retomber sur sa tête et sur celle de toute sa maison les mauvaises actions de Jéroboam et le châtiment qu’elles méritaient. Comme un de ses serviteurs, nommé Abija, était malade à ce moment-là, il ordonna à sa femme de quitter ses vêtements, de prendre les vêtements d’un particulier et d’aller trouver le prophète Achija, car c’était un homme remarquable pour prédire l’avenir, lui qui m’avait annoncé que je serais roi. Il lui ordonna aussi, lorsqu’elle viendrait le trouver, de s’enquérir de l’enfant, comme si elle était une étrangère, pour savoir s’il échapperait à cette maladie. Elle fit donc ce que son mari lui avait ordonné, changea d’habit et se rendit à Silo, ville où habitait Achija. Comme elle entrait dans sa maison, ses yeux étant alors affaiblis par l’âge, Dieu lui apparut et lui annonça deux choses : La femme de Jéroboam était venue le trouver, et il lui demanda ce qu’il devait répondre à sa question. Alors, comme la femme entrait dans la maison comme une simple inconnue, il s’écria : « Entre, femme de Jéroboam ! Pourquoi te caches-tu ? Tu n’es pas cachée à Dieu, qui m’est apparu, m’a annoncé ta venue et m’a donné l’ordre de te dire. » Il lui dit alors d’aller vers son mari et de lui parler ainsi : « Puisque je t’ai rendu grand alors que tu étais petit, ou plutôt que tu n’étais rien, et que j’ai arraché la royauté à la maison de David pour te la donner, et que tu as oublié ces bienfaits, abandonné mon culte, fait de toi des dieux de fonte et les as honorés, je te renverserai de nouveau, je détruirai toute ta maison et j’en ferai la pâture aux chiens et aux oiseaux. Car un roi s’élèvera, par décret, sur tout ce peuple, et il ne laissera aucun membre de la famille de Jéroboam. La multitude aussi subira le même châtiment, sera chassée de ce bon pays et dispersée au-delà de l’Euphrate, parce qu’elle a suivi les mauvaises pratiques de son roi, adoré les dieux qu’il a créés et abandonné mes sacrifices. Mais toi, femme, retourne vite auprès de ton mari et dis-lui ceci. message ; mais tu trouveras alors ton fils mort, car dès que tu entreras dans la ville, il quittera cette vie ; pourtant, il sera enterré au milieu des lamentations de toute la multitude, et honoré d’un deuil général, car il était le seul homme de bien de la famille de Jéroboam. Lorsque le prophète eut prédit ces événements, la femme s’en alla précipitamment, l’esprit troublé, et profondément affligée par la mort de l’enfant prénommé. Elle était donc en deuil tout au long de la route, et pleurait la mort de son fils, qui était proche. Elle était en effet dans un état misérable face à la misère inévitable de sa mort, et elle marchait à grands pas, mais dans des circonstances très malheureuses, à cause de son fils : car plus elle se hâtait,Elle aurait préféré voir son fils mort, mais elle était obligée de se hâter à cause de son mari. À son retour, elle constata que l’enfant avait rendu l’âme, comme le prophète l’avait annoncé ; et elle raconta toute la situation au roi.
2. Jéroboam ne prit rien de tout cela à cœur. Il rassembla une armée très nombreuse et fit une expédition guerrière contre Abija, fils de Roboam, qui avait succédé à son père dans le royaume des deux tribus ; car il le méprisait à cause de son âge. Mais lorsqu’il apprit l’expédition de Jéroboam, il ne s’en effraya pas, mais se montra d’un caractère courageux, supérieur à sa jeunesse et aux espérances de son ennemi. Il choisit donc une armée parmi les deux tribus, et alla à la rencontre de Jéroboam au lieu appelé mont Tsemaraïm. Il campa près de l’autre tribu, et prépara tout le nécessaire pour le combat. Son armée comptait quatre cent mille hommes, mais celle de Jéroboam en était le double. Or, comme les armées étaient rangées en ordre, prêtes à l’action et aux dangers, et qu’elles allaient se battre, Abija se tint sur une hauteur, et, faisant signe de la main, il demanda à la multitude et à Jéroboam lui-même d’écouter d’abord en silence ce qu’il avait à dire. Et quand le silence fut fait, il prit la parole et leur dit : « Dieu avait consenti à ce que David et sa postérité soient leurs souverains pour toujours, et vous-mêmes n’ignorez pas cela. Mais je ne peux m’empêcher de m’étonner que vous ayez abandonné mon père pour vous joindre à son serviteur Jéroboam, et que vous soyez maintenant ici avec lui pour combattre ceux qui, par la volonté de Dieu, doivent régner, et pour les priver de la domination qu’ils détiennent encore ; car Jéroboam en possède injustement la plus grande partie. Cependant, je ne pense pas qu’il en jouira plus longtemps ; mais lorsqu’il aura subi le châtiment que Dieu lui juge dû pour ce qui est passé, il cessera les transgressions dont il s’est rendu coupable, les injures qu’il lui a faites et qu’il a continué à lui faire, et vous a persuadés d’en faire autant, alors que vous n’avez pas été davantage traités injustement par mon père, si ce n’est en ne l’ayant pas fait. Vous parler pour vous plaire, et ce uniquement par suite des conseils des méchants, vous l’avez abandonné dans votre colère, comme vous le prétendiez. Mais en réalité, vous vous êtes éloignés de Dieu et de ses lois. Il était juste que vous pardonniez à un homme jeune et peu habitué à gouverner, non seulement quelques paroles désagréables, mais aussi si sa jeunesse et son inexpérience l’avaient conduit à des actions malheureuses, et cela à cause de son père Salomon et des bienfaits que vous avez reçus de lui. Car on devrait excuser les péchés de la postérité en raison des bienfaits de ses parents. Mais vous n’avez rien pensé de tout cela alors, et vous n’y pensez plus maintenant, mais vous venez contre nous avec une si grande armée. Et sur quoi comptez-vous pour la victoire ? Est-ce sur ces génisses d’or et ces autels que vous avez sur les hauts lieux, qui sont des preuves de votre impiété ?Et non par le culte religieux ? Ou est-ce l’immense multitude de votre armée qui vous donne de si bons espoirs ? Pourtant, une armée de plusieurs dizaines de milliers d’hommes est sans force, lorsque la guerre est injuste ; car nous devrions placer nos plus sûrs espoirs de succès contre nos ennemis dans la seule justice et dans la piété envers Dieu. C’est une espérance que nous avons à juste titre, puisque nous avons observé les lois dès le commencement et adoré notre propre Dieu, qui n’a pas été fait de main d’homme à partir d’une matière corruptible ; ni formé par un roi méchant pour tromper la multitude ; mais qui est son propre ouvrage, [26] et le commencement et la fin de toutes choses. Je vous conseille donc dès maintenant de vous repentir, de suivre un meilleur conseil, et de laisser la poursuite de la guerre ; de vous souvenir des lois de votre pays et de réfléchir à ce qui vous a amené à l’heureux état où vous êtes maintenant.
3. Tel fut le discours qu’Abija prononça devant la multitude. Mais, comme il parlait encore, Jéroboam envoya quelques-uns de ses soldats en secret pour encercler Abijab, sur certains points du camp qui n’étaient pas remarqués. Lorsqu’il fut ainsi encerclé par l’ennemi, son armée fut effrayée et son courage lui manqua. Mais Abija les encouragea et les exhorta à placer leur espoir en Dieu, car il n’était pas encerclé par l’ennemi. Alors, tous implorèrent l’aide divine, tandis que les prêtres sonnaient de la trompette, et ils poussèrent un cri de joie et fondirent sur leurs ennemis. Dieu brisa leur courage, abattit leurs forces et rendit l’armée d’Achija supérieure à la leur ; car Dieu daigna leur accorder une victoire merveilleuse et très célèbre. Français Et l’armée de Jéroboam subit un massacre tel qu’il n’en est jamais arrivé dans aucune autre guerre, que ce soit contre les Grecs ou contre les Barbares. Ils renversèrent et tuèrent cinq cent mille hommes de leurs ennemis, s’emparèrent de leurs villes les plus fortes et les pillèrent. De plus, ils firent de même à Béthel et à ses environs, ainsi qu’à Jeshana et à ses environs. Après cette défaite, Jéroboam ne se rétablit jamais du vivant d’Abia, qui ne survécut pourtant pas longtemps, car il ne régna que trois ans et fut enterré à Jérusalem dans les sépulcres de ses ancêtres. Il laissa derrière lui vingt-deux fils et seize filles ; il eut aussi ces enfants de quatorze femmes ; et Asa, son fils, lui succéda dans le royaume ; la mère du jeune homme était Michée. Sous son règne, le pays des Israélites connut la paix pendant dix ans.
4. Voici ce qui concerne Abija, fils de Roboam, fils de Salomon, selon son histoire. Jéroboam, roi des dix tribus, mourut après les avoir gouvernées vingt-deux ans. Son fils Nadab lui succéda la deuxième année du règne d’Asa. Le fils de Jéroboam gouverna deux ans, semblable à son père par son impiété et sa méchanceté. Durant ces deux années, il fit une expédition contre Guibbethon, ville des Philistins, et continua le siège pour la prendre. Mais, pendant qu’il était là, il fut conspiré contre lui par un de ses amis, Baescha, fils d’Achija, et il fut tué. Baescha prit le royaume après la mort de son frère et détruisit toute la maison de Jéroboam. Il arriva aussi, comme Dieu l’avait prédit, que certains des frères de Jéroboam morts dans la ville furent déchirés et dévorés par les chiens, et que d’autres, morts dans les champs, furent déchirés et dévorés par les oiseaux. Ainsi la maison de Jéroboam subit le juste châtiment de son impiété et de ses mauvaises actions.
Comment Zérah, roi des Éthiopiens, fut battu par Asa ; et comment Asa, lorsque Baescha lui fit la guerre, invita le roi des Damascènes à l’assister ; et comment, après la destruction de la maison de Baescha, Zimri obtint le royaume, comme son fils Achab après lui.
1. Asa, roi de Jérusalem, était d’une excellente réputation, respectueux de Dieu, et ne faisait ni ne projetait rien qui ne fût en rapport avec l’observation des lois. Il réforma son royaume, y extermina tout ce qui était mauvais et le purifia de toute impureté. Il avait une armée d’hommes d’élite, armés de flèches et de lances : trois cent mille hommes de la tribu de Juda, et deux cent cinquante mille de la tribu de Benjamin, portant le bouclier et tirant l’arc. Dix ans après son règne, Zérach, roi d’Éthiopie, [27] lança une expédition contre lui avec une grande armée de neuf cent mille fantassins, cent mille cavaliers et trois cents chars, et il arriva jusqu’à Maréscha, ville de la tribu de Juda. Zérach ayant parcouru cette distance avec son armée, Asa le rencontra et rangea son armée en face de lui, dans une vallée appelée Tsephatha, non loin de la ville. et quand il vit la multitude des Éthiopiens, il cria et supplia Dieu de lui donner la victoire et de pouvoir tuer plusieurs dizaines de milliers d’ennemis : « Car, dit-il, [28] je ne compte sur rien d’autre que sur l’assistance que j’attends de toi, qui est capable de rendre le plus petit supérieur au plus nombreux, et le plus faible au plus fort ; et c’est seulement de là que j’ose aller à la rencontre de Zérach et le combattre. »
2. Tandis qu’Asa parlait ainsi, Dieu lui donna le signal de la victoire. Il engagea le combat avec enthousiasme, conformément à ce que Dieu avait prédit. Il tua un grand nombre d’Éthiopiens. Après les avoir mis en fuite, il les poursuivit jusqu’au pays de Guérar. Lorsqu’ils eurent fini de tuer leurs ennemis, ils se mirent à les piller (car Guérar était déjà prise) et à piller leur camp, de sorte qu’ils emportèrent beaucoup d’or, beaucoup d’argent, beaucoup de butin, des chameaux, de nombreux bovins et des troupeaux de moutons. Ainsi, après avoir obtenu une telle victoire et de telles richesses de la part de Dieu, Asa et son armée retournèrent à Jérusalem. Comme ils arrivaient, un prophète nommé Azarias les rencontra sur le chemin et leur ordonna de s’arrêter un peu. Il commença à leur dire : « La raison pour laquelle ils avaient obtenu cette victoire de Dieu, c’est qu’ils s’étaient montrés justes et religieux, et avaient tout fait selon la volonté de Dieu. » Il ajouta que, s’ils persévéraient, Dieu leur permettrait de toujours vaincre leurs ennemis et de vivre heureux. Mais s’ils abandonnaient son culte, tout tournerait au contraire. Un temps viendrait où, parmi toute votre multitude, il ne resterait plus de vrai prophète, ni de prêtre pour vous donner une réponse fidèle de l’oracle. Vos villes seraient détruites, votre nation dispersée sur toute la terre, et vous vivriez comme des étrangers et des vagabonds. » Il leur conseilla donc, pendant qu’ils en avaient le temps, d’être bons et de ne pas se priver de la faveur de Dieu. Le roi et le peuple se réjouirent en entendant cela ; et tous, en commun et chacun en particulier, veillaient à se conduire avec justice. Le roi envoya aussi des hommes veiller à ce que les habitants du pays observent les lois.
3. Voici la situation d’Asa, roi des deux tribus. Je reviens maintenant à Baescha, roi de la multitude des Israélites, qui tua Nadab, fils de Jéroboam, et conserva le pouvoir. Il s’établit à Tirtsa, où il fit sa demeure, et régna vingt-quatre ans. Il devint plus méchant et plus impie que Jéroboam et son fils. Il causa beaucoup de tort à la multitude et fut une offense à Dieu, qui avait envoyé le prophète Jéhu et lui avait annoncé d’avance que toute sa famille serait détruite et qu’il ferait venir sur sa maison les mêmes malheurs qui avaient ruiné celle de Jéroboam. Car, lorsqu’il avait été établi roi par lui, il n’avait pas rendu sa bonté en gouvernant la multitude avec justice et piété. Ces choses, d’abord, contribuaient à leur propre bonheur, puis étaient agréables à Dieu. Il avait imité ce très méchant roi Jéroboam, Français et bien que l’âme de cet homme ait péri, il exprima néanmoins à la vie sa méchanceté ; et il dit qu’il devrait donc justement subir la même calamité avec lui, puisqu’il s’était rendu coupable de la même méchanceté. Mais Baesha, bien qu’il ait entendu d’avance les malheurs qui lui arriveraient, à lui et à toute sa famille, à cause de leur comportement insolent, ne cessa pas ses mauvaises pratiques pour le temps à venir, et ne se soucia pas de paraître autre chose que de pire en pire jusqu’à sa mort ; il ne se repentit pas alors de ses actions passées, ni ne chercha à obtenir le pardon de Dieu pour elles, mais fit comme font ceux à qui l’on propose des récompenses : une fois qu’ils se sont sérieusement mis à l’œuvre, ils ne cessent pas leurs travaux ; car ainsi Baesha, lorsque le prophète lui prédit ce qui arriverait, empira, comme si ce qui était menacé, la perdition de sa famille et la destruction de sa maison (qui sont vraiment parmi les plus grands des maux), étaient des choses bonnes ; et, comme s’il était un combattant pour la méchanceté, il prenait chaque jour plus de peine pour cela : et à la fin il prit son armée et assaillit une certaine ville considérable appelée Rama, qui était à quarante stades de Jérusalem ; et quand il l’eut prise, il la fortifia, ayant résolu d’avance d’y laisser une garnison, afin qu’ils puissent de là faire des excursions et nuire au royaume d’Asa.
4. Alors Asa craignit les attaques de l’ennemi contre lui ; et considérant en lui-même combien de malheurs cette armée restée à Rama pouvait causer au pays sur lequel il régnait, il envoya des ambassadeurs au roi de Damascène, avec de l’or et de l’argent, pour lui demander son aide et lui rappeler que nous étions amis depuis le temps de nos ancêtres. Il accepta donc avec joie cette somme d’argent, conclut une alliance avec lui, rompit son amitié avec Baescha et envoya les chefs de ses propres forces dans les villes qui étaient sous la domination de Baescha, avec l’ordre de les détruire. Ils allèrent donc en brûler certaines et en pillèrent d’autres : Ijon, Dan, Abelmain [29] et beaucoup d’autres. Lorsque le roi d’Israël apprit cela, il cessa de bâtir et de fortifier Rama, et retourna aussitôt au secours de son peuple dans la détresse où il se trouvait. Français Mais Asa se servit des matériaux qui avaient été préparés pour la construction de cette ville, pour bâtir au même endroit deux villes fortes, dont l’une s’appelait Guéba, et l’autre Mitspa ; de sorte qu’après cela Baescha n’eut plus le loisir de faire des expéditions contre Asa, car il fut empêché par la mort, et fut enterré dans la ville de Tirtsa ; et Éla, son fils, prit le royaume, qui, après avoir régné deux ans, mourut, étant tué traîtreusement par Zimri, le chef de la moitié de son armée ; car lorsqu’il était à Artsa, la maison de son intendant, il persuada quelques-uns des cavaliers qui étaient sous ses ordres d’attaquer Éla, et par ce moyen il le tua alors qu’il était sans ses hommes armés et ses chefs, car ils étaient tous occupés au siège de Guibbethon, une ville des Philistins.
5. Zimri, chef de l’armée, ayant tué Éla, s’empara du royaume et, selon la prophétie de Jéhu, massacra toute la maison de Baescha. La maison de Baescha périt entièrement à cause de son impiété, de la même manière que nous avons déjà décrit la destruction de la maison de Jéroboam. L’armée qui assiégeait Guibbethon, apprenant ce qui était arrivé au roi et que Zimri l’avait tué, avait conquis le royaume, établit Omri comme général. Celui-ci retira son armée de Guibbethon, se rendit à Tirtsa, où se trouvait le palais royal, et attaqua la ville qu’il prit de force. Zimri, voyant que la ville n’avait personne pour la défendre, s’enfuit au fond du palais, y mit le feu et s’y brûla, après avoir régné seulement sept jours. Sur ce, le peuple d’Israël fut divisé : certains voulaient Tibni pour roi, d’autres Omri. Mais lorsque ceux qui étaient pour Omri eurent vaincu Tibni, Omri régna sur toute la multitude. La trentième année du règne d’Asa, Omri régna douze ans. Il régna six de ces années à Tirtsa, et le reste dans la ville appelée Sémaréon, mais que les Grecs appelaient Samarie ; mais lui-même l’appelait Sémaréon, d’après Sémer, qui lui avait vendu la montagne sur laquelle il l’avait bâtie. Omri ne différait en rien des rois qui avaient régné avant lui, si ce n’est qu’il était devenu pire qu’eux, car ils cherchaient tous à détourner le peuple de Dieu par leurs mauvaises pratiques quotidiennes. On raconte que Dieu avait fait tuer l’un d’eux par l’autre, sans laisser aucun membre de leurs familles. Cet Omri mourut aussi à Samarie, et Achab, son fils, lui succéda.
6. Ces événements nous apprennent combien Dieu se soucie des affaires de l’humanité, et combien il aime les hommes de bien, hait les méchants et les détruit de fond en comble. Car beaucoup de ces rois d’Israël, eux et leurs familles, furent misérablement détruits et emportés les uns par les autres en peu de temps, à cause de leurs transgressions et de leurs méchancetés. Mais Asa, roi de Jérusalem et des deux tribus, atteignit, par la bénédiction de Dieu, une longue et heureuse vieillesse, grâce à sa piété et à sa justice, et mourut heureux après quarante et un ans de règne. À sa mort, son fils Josaphat lui succéda dans le gouvernement. Il était né d’Azuba, femme d’Asa. Et tout le monde s’accordait à dire qu’il suivait les œuvres de David, son ancêtre, tant en courage qu’en piété ; mais nous ne sommes pas obligés de parler davantage maintenant des affaires de ce roi.
Comment Achab, après avoir pris Jézabel pour femme, devint plus méchant que tous les rois qui avaient existé avant lui ; des actions du prophète Élie, et de ce qui arriva à Naboth.
1. Or, Achab, roi d’Israël, demeura à Samarie et régna pendant vingt-deux ans. Il ne modifia en rien la conduite des rois qui l’avaient précédé, mais seulement ce qu’il avait lui-même inventé de pire et sa méchanceté la plus flagrante. Il les imitait dans leurs mauvaises actions et dans leur conduite injurieuse envers Dieu, et plus particulièrement dans la transgression de Jéroboam. Il adorait les génisses qu’il avait faites ; et il inventa d’autres objets de culte absurdes en plus de ces génisses. Il prit aussi pour femme la fille d’Ethbaal, roi des Tyriens et des Sidoniens, nommée Jézabel, dont il apprit à adorer ses propres dieux. Cette femme était active et hardie, et tomba dans un tel degré d’impureté et de folie, qu’elle bâtit un temple au dieu des Tyriens, qu’ils appellent Bélus, et planta un bosquet de toutes sortes d’arbres. Elle désigna aussi des prêtres et de faux prophètes pour ce dieu. Le roi lui-même en avait beaucoup autour de lui, et il surpassa en folie et en méchanceté tous les rois qui l’avaient précédé.
2. Or, un prophète du Dieu tout-puissant, de Thesbon, province de Galaad, vint trouver Achab et lui dit que Dieu avait prédit qu’il n’enverrait ni pluie ni rosée sur le pays ces années-là, sauf quand il apparaîtrait. Après avoir juré, il partit pour le midi et s’établit près d’un torrent où il avait de l’eau à boire ; car des corbeaux lui en apportaient chaque jour sa nourriture. Mais lorsque ce torrent fut à sec faute de pluie, il arriva à Sarepta, ville située entre Sidon et Tyr, et cela sur l’ordre de Dieu, car Dieu lui avait dit qu’il y trouverait une femme veuve qui lui donnerait de quoi vivre. Comme il n’était pas loin de la ville, il vit une femme qui travaillait de ses propres mains, ramassant du bois. Dieu lui apprit alors que c’était elle qui devait lui donner de quoi vivre. Il vint donc la saluer et lui demanda de lui apporter de l’eau à boire. Mais comme elle s’apprêtait à le faire, il l’appela et voulut qu’elle lui apportât aussi un pain. Elle jura alors qu’elle n’avait chez elle qu’une poignée de farine et un peu d’huile, et qu’elle allait ramasser du bois pour le pétrir et faire du pain pour elle et son fils ; après quoi, dit-elle, ils périraient et seraient consumés par la famine, car ils n’avaient plus rien pour eux-mêmes. Il dit alors : « Va avec courage et espère en des choses meilleures ; et d’abord prépare-moi un petit gâteau et apporte-le-moi, car je te prédis que ce vase de farine et cette cruche d’huile ne manqueront pas jusqu’à ce que Dieu envoie de la pluie. » Après ces paroles du prophète, elle vint à lui et lui prépara le gâteau dont elle prit une part pour elle, et donna le reste à son fils et au prophète aussi ; Rien de tout cela ne tomba avant la fin de la sécheresse. Ménandre mentionne cette sécheresse dans son récit des actes d’Ethbaal, roi des Tyriens, où il dit : « Sous son règne, il y eut un manque de pluie du mois d’Hyperbéretmus jusqu’au mois d’Hyperbéretmus de l’année suivante ; mais lorsqu’il fit des supplications, de violents tonnerres éclatèrent. Cet Ethbaal bâtit la ville de Botrys en Phénicie et celle d’Auza en Libye. » Par ces mots, il désignait le manque de pluie qui régnait à l’époque d’Achab, car c’est à cette époque qu’Ethbaal régnait également sur les Tyriens, comme Ménandre nous l’apprend.
3. Or, cette femme, dont nous avons parlé précédemment, qui avait soutenu le prophète lorsque son fils était tombé malade jusqu’à ce qu’il rendît l’esprit et paraisse mort, vint vers le prophète en pleurant, se frappant la poitrine et exprimant les expressions que lui dictait sa passion. Elle se plaignit à lui qu’il était venu la reprocher pour ses péchés, et que c’était à cause de cela que son fils était mort. Mais il lui ordonna de prendre courage et de lui remettre son fils, car il le lui rendrait vivant. Lorsqu’elle lui eut remis son fils, il le transporta dans une chambre haute où il logea lui-même. Il le coucha sur son lit et implora Dieu, disant que Dieu n’avait pas bien fait de récompenser la femme qui l’avait accueilli et soutenu en lui retirant son fils ; et il le pria de lui rendre l’âme de l’enfant et de le ramener à la vie. Dieu eut pitié de la mère et voulut satisfaire le prophète, afin qu’il ne paraisse pas être venu vers elle pour lui faire du mal. L’enfant, contre toute attente, revint à la vie. La mère remercia donc le prophète et dit qu’elle était alors pleinement convaincue que Dieu avait conversé avec lui.
4. Peu de temps après, Élie vint vers le roi Achab, selon la volonté de Dieu, pour l’informer de la pluie. Or, la famine s’était emparée de tout le pays, et il y avait une grande pénurie de ce qui était nécessaire à la subsistance, à tel point qu’après la guérison du fils de la veuve de Sarepta, Dieu envoya non seulement des hommes qui en manquaient, mais aussi la terre elle-même, qui ne produisit pas assez pour nourrir les chevaux et les autres animaux, à cause de la sécheresse. Le roi appela Abdias, intendant de son bétail, et lui dit de l’envoyer aux sources d’eau et aux ruisseaux, afin que s’il y avait de l’herbe pour eux, ils la fauchent et la réservent pour les animaux. Il envoya des hommes dans toute la terre habitée [30] pour trouver le prophète Élie, mais ils ne le trouvèrent pas. Il ordonna à Abdias de l’accompagner. Il fut donc décidé qu’ils avanceraient et se partageraient les chemins. Abdias prit un chemin, et le roi un autre. Or, au même moment où la reine Jézabel tuait les prophètes, Abdias avait caché cent prophètes et ne les avait nourris que de pain et d’eau. Or, comme Abdias était seul et absent du roi, le prophète Élie vint à sa rencontre. Abdias lui demanda qui il était ; et, l’ayant appris de lui, il se prosterna devant lui. Élie lui ordonna alors d’aller trouver le roi et de lui dire : « Je suis ici, prêt à le servir. » Abdias répondit : « Quel mal t’ai-je fait, pour que tu m’envoies vers celui qui cherche à te tuer et qui te recherche partout dans le monde ? Ou était-il si ignorant qu’il ne savait pas que le roi n’avait laissé aucun endroit intact où il n’avait envoyé des gens pour le ramener, afin de le faire mourir, s’ils pouvaient le prendre ? » Car il lui dit qu’il craignait que Dieu ne lui apparaisse de nouveau et qu’il ne s’en aille ailleurs ; et que, si le roi l’envoyait chercher Élie, et qu’il le manque et ne puisse le trouver nulle part sur la terre, il serait mis à mort. Il le pria donc de veiller à sa sécurité ; et lui raconta avec quelle diligence il avait pourvu à ceux de sa profession, et avait sauvé cent prophètes, tandis que Jézabel avait tué les autres, et les avait cachés, et qu’il les avait soutenus. Mais Élie lui ordonna de ne rien craindre, mais d’aller trouver le roi ; et il l’assura par serment qu’il se montrerait certainement à Achab le jour même.
5. Abdias informa le roi de la présence d’Élie. Achab alla à sa rencontre et lui demanda, furieux, s’il était l’homme qui affligeait le peuple hébreu et était la cause de la sécheresse qui les frappait. Mais Élie, sans la moindre flatterie, répondit que c’était lui-même, lui et sa maison, qui leur avaient causé de si graves afflictions, en introduisant dans leur pays des dieux étrangers, en les adorant, en abandonnant le seul vrai Dieu et en ne lui témoignant aucun respect. Cependant, il lui ordonna d’aller rassembler tout le peuple auprès de lui au mont Carmel, avec ses prophètes et ceux de sa femme, et lui indiqua leur nombre, ainsi que celui des prophètes des bocages, au nombre d’environ quatre cents. Comme tous les hommes qu’Achab avait fait venir s’enfuirent vers la montagne précitée, le prophète Élie se tint au milieu d’eux et dit : « Jusqu’à quand vivrez-vous ainsi, dans l’incertitude de vos pensées ? » Il les exhorta aussi à le suivre, lui et ses commandements, s’ils estimaient que leur Dieu national était le seul et véritable Dieu. Mais s’ils ne le considéraient pas comme un étranger, mais avaient une opinion sur les dieux étrangers et pensaient devoir les adorer, il leur conseilla de les suivre. La foule ne répondant pas, Élie demanda que, pour éprouver la puissance des dieux étrangers et de leur propre Dieu, lui, qui était leur seul prophète, alors qu’ils en avaient quatre cents, prenne une génisse, l’immole en sacrifice, la place sur du bois sans allumer de feu, et qu’ils fassent de même, invoquant leurs dieux pour qu’ils mettent le feu au bois ; car, ce faisant, ils apprendraient la nature du vrai Dieu. Cette proposition plut au peuple. Élie ordonna donc aux prophètes de choisir d’abord une génisse, de l’immoler et d’invoquer leurs dieux. Mais comme la prière ou l’invocation des prophètes ne paraissait pas avoir d’effet sur leur sacrifice, Élie les railla et leur ordonna d’invoquer leurs dieux à haute voix, car ils pouvaient être en voyage ou endormis. Et comme ces prophètes avaient fait ainsi du matin jusqu’à midi, et se sont blessés avec des épées et des lances, [31] selon les coutumes de leur pays, et qu’il était sur le point d’offrir son sacrifice, il ordonna aux prophètes de s’en aller, mais il ordonna au peuple de s’approcher et d’observer ce qu’il faisait, de peur qu’il ne cache secrètement du feu parmi les morceaux de bois. Alors, à l’approche de la multitude, il prit douze pierres, une pour chaque tribu du peuple hébreu, et en construisit un autel, et creusa un fossé très profond ; Après avoir déposé les morceaux de bois sur l’autel et les morceaux des sacrifices, il ordonna de remplir quatre tonneaux avec l’eau de la fontaine et de la verser sur l’autel, jusqu’à ce qu’elle déborde et que le fossé soit rempli de l’eau versée. Après cela, il se mit à prier Dieu :et pour l’invoquer afin qu’il manifeste sa puissance à un peuple qui était déjà depuis longtemps dans l’erreur ; sur ces paroles, un feu vint tout à coup du ciel à la vue de la multitude, et tomba sur l’autel, et consuma le sacrifice, jusqu’à ce que l’eau même fût enflammée, et que le lieu fût devenu sec.
6. Voyant cela, les Israélites se prosternèrent à terre et adorèrent un seul Dieu. Ils l’appelèrent « le grand et le seul vrai Dieu » ; mais ils appelaient les autres de simples noms, inspirés par les opinions mauvaises et viles des hommes. Ils saisirent donc leurs prophètes et, sur l’ordre d’Élie, les tuèrent. Élie dit aussi au roi d’aller dîner sans plus se préoccuper, car il verrait bientôt Dieu leur envoyer de la pluie. Achab s’en alla. Élie gravit le plus haut sommet du mont Carmel, s’assit par terre, la tête appuyée sur ses genoux, et ordonna à son serviteur de monter sur une certaine hauteur et de regarder vers la mer. S’il voyait un nuage s’élever quelque part, il le lui signalerait, car jusque-là l’air avait été clair. Le serviteur, après être monté et avoir répété à plusieurs reprises qu’il ne voyait rien, dit, à la septième fois de son ascension, qu’il avait vu dans le ciel une petite chose noire, pas plus grande qu’un pied d’homme. Élie, ayant entendu cela, envoya vers Achab le prier de se rendre à la ville avant que la pluie ne tombe. Il arriva à Jizréel. Peu après, l’air fut obscurci et couvert de nuages, et une violente tempête s’abattit sur la terre, accompagnée de fortes pluies. Le prophète, saisi d’une fureur divine, courut avec le char du roi à Jizréel, ville d’Isar [32] [Issaachar].
7. Jézabel, femme d’Achab, comprit les prodiges qu’Élie avait accomplis et comment il avait tué ses prophètes. Elle se mit en colère et lui envoya des messagers, menaçant de le tuer, comme il avait détruit ses prophètes. Élie, effrayé, s’enfuit à Beer-Shéba, ville située à l’extrémité du pays de Juda, vers le pays d’Édom. Là, il laissa son serviteur et s’en alla dans le désert. Il pria aussi pour mourir, car il n’était pas meilleur que ses pères et n’avait pas grand désir de vivre après leur mort. Il se coucha et s’endormit sous un arbre. Quelqu’un le réveilla et, se levant, il trouva de la nourriture et de l’eau à sa disposition. Après avoir mangé et recouvré ses forces grâce à cette nourriture, il arriva à la montagne appelée Sinaï, où il est rapporté que Moïse reçut ses lois de Dieu. Il trouva une grotte creuse, y entra et y fit sa demeure. Une voix lui parvint, mais il ignorait d’où elle venait, et lui demanda pourquoi il était venu ici et avait quitté la ville. Il répondit que, parce qu’il avait tué les prophètes des dieux étrangers et persuadé le peuple que celui qu’ils adoraient depuis le commencement était Dieu, il était recherché par la femme du roi pour être puni. Il entendit une autre voix lui dire de sortir le lendemain à l’air libre afin de savoir ce qu’il devait faire. Il sortit donc de la grotte le lendemain. Il entendit un tremblement de terre et vit l’éclat d’un feu. Après un silence, une voix divine l’exhorta à ne pas se laisser troubler par la situation dans laquelle il se trouvait, afin qu’aucun de ses ennemis n’ait de pouvoir sur lui. La voix lui ordonna aussi de retourner chez lui, et d’établir Jéhu, fils de Nimshi, roi sur leur multitude ; Hazaël, de Damas, sur les Syriens ; Élisée, de la ville d’Abel, prophète à sa place ; et que, parmi la multitude impie, les uns soient tués par Hazaël, les autres par Jéhu. Élie, ayant entendu cet ordre, retourna au pays des Hébreux. Il trouva Élisée, fils de Schaphath, labourant, et quelques autres avec lui, conduisant douze paires de bœufs ; il s’approcha de lui, jeta sur lui son vêtement. Élisée se mit alors à prophétiser, et, laissant ses bœufs, il suivit Élie. Il demanda la permission de saluer ses parents, mais Élie le lui permit ; et, après les avoir quittés, il le suivit, et fut le disciple et le serviteur d’Élie pour toute sa vie. Et c’est ainsi que j’ai expédié les affaires dans lesquelles ce prophète était impliqué.
8. Or, il y avait un certain Naboth, de la ville d’Isar, Jizréel, qui avait un champ contigu à celui du roi. Le roi voulut le persuader de lui vendre ce champ, qui était si proche de ses terres, au prix qu’il voudrait, afin de les réunir et d’en faire une seule ferme. Et s’il ne voulait pas d’argent, il lui donna la permission de choisir n’importe lequel de ses autres champs à la place. Mais Naboth refusa, mais conserva la possession de ce champ, qu’il tenait de son père. Le roi fut alors affligé, comme s’il avait reçu une injure, de ne pouvoir obtenir le bien d’autrui, de ne pas se laver ni de ne prendre aucune nourriture. Jézabel lui demanda ce qui le troublait et pourquoi il ne voulait ni se laver ni dîner ni souper. Il lui raconta la perversité de Naboth, et comment, après s’être servi de paroles douces et indignes de l’autorité royale, il avait été offensé et n’avait pas obtenu ce qu’il désirait. Cependant, elle le persuada de ne pas se laisser abattre par cet accident, mais de laisser son chagrin et de retourner aux soins habituels de son corps, car elle veillerait à ce que Naboth soit puni. Elle envoya aussitôt des lettres aux chefs des Israélites [Jizréélites] au nom d’Achab, leur ordonnant de jeûner, de se réunir et de placer Naboth à leur tête, car il était d’une famille illustre, et de se munir de trois hommes courageux prêts à témoigner qu’il avait blasphémé Dieu et le roi, puis à le lapider et à le tuer de cette manière. Ainsi, Naboth ayant été ainsi accusé, comme la reine le leur avait écrit, d’avoir blasphémé contre Dieu et le roi Achab, elle le pria de prendre possession de la vigne de Naboth gratuitement. Achab se réjouit de ce qui était arrivé et se leva aussitôt de son lit pour aller voir la vigne de Naboth. Mais Dieu fut très irrité et envoya Élie, le prophète, au champ de Naboth pour parler à Achab et lui dire qu’il avait injustement tué le véritable propriétaire de ce champ. Dès qu’il fut arrivé auprès de lui, et que le roi lui eut dit qu’il pouvait faire de lui ce qu’il voulait (car il considérait comme un opprobre d’être ainsi surpris en flagrant délit), Élie dit qu’à l’endroit même où le corps de Naboth avait été mangé par les chiens, son sang et celui de sa femme seraient répandus, et que toute sa famille périrait, parce qu’il avait commis une insolence si grande et avait tué un citoyen injustement et contrairement aux lois de son pays. Alors Achab commença à regretter ses actes et à s’en repentir. Il se couvrit d’un sac, marcha pieds nus [33] et ne toucha à aucune nourriture ; il confessa aussi ses péchés et s’efforça ainsi d’apaiser Dieu. Mais Dieu dit au prophète que, tant qu’Achab serait vivant, il retarderait le châtiment de sa famille.parce qu’il se repentait des crimes insolents dont il s’était rendu coupable, mais qu’il accomplirait néanmoins sa menace sous le fils d’Achab ; message que le prophète délivra au roi.
COMMENT HADAD, ROI DE DAMAS ET DE SYRIE, FAISAIT DEUX EXPÉDITIONS CONTRE ACAB ET FUT BATTU.
1. Alors que la situation d’Achab était telle, à ce même moment, Ben-Hadad, fils d’Hadad, roi de Syrie et de Damas, rassembla une armée de tout son pays et se procura trente-deux rois au-delà de l’Euphrate pour lui servir d’auxiliaires. Il fit donc une expédition contre Achab. Mais comme l’armée d’Achab n’était pas comme celle de Ben-Hadad, il ne la déploya pas pour le combattre. Il enferma tout ce qui se trouvait dans le pays dans les villes les plus fortes qu’il possédait, et il resta à Samarie, dont les murailles étaient très solides, et qui semblait difficile à prendre sous d’autres rapports. Le roi de Syrie prit donc son armée avec lui, vint à Samarie, et plaça son armée autour de la ville, qu’il assiégea. Il envoya aussi un héraut à Achab, pour le prier de recevoir les ambassadeurs qu’il lui enverrait, afin de lui faire connaître sa volonté. Le roi d’Israël ayant autorisé ces ambassadeurs, ces derniers arrivèrent et, sur l’ordre de leur roi, ils parlèrent ainsi : Les richesses d’Achab, ses enfants et ses femmes étaient à Ben-Hadad ; et s’il acceptait un accord et lui permettait de prendre autant de ce qu’il voulait, il retirerait son armée et lèverait le siège. Achab ordonna alors aux ambassadeurs de retourner dire à leur roi que lui et tout ce qu’il possède lui appartenaient. Après avoir informé Berthadad de ces faits, il envoya de nouveau des messagers le prier, puisqu’il avait avoué que tout ce qu’il possédait lui appartenait, de recevoir ses serviteurs qu’il enverrait le lendemain ; et il lui ordonna de remettre à ceux qu’il enverrait tout ce qu’ils trouveraient de bon en son genre après avoir fouillé son palais et les maisons de ses amis et de sa famille, mais de lui laisser ce qui ne leur plairait pas. Lors de cette seconde ambassade du roi de Syrie, Achab fut surpris et rassembla la multitude en assemblée. Il leur dit qu’il était prêt, pour leur sécurité et leur paix, à livrer ses femmes et ses enfants à l’ennemi et à lui céder tous ses biens, car c’était ce que le roi de Syrie avait exigé lors de sa première ambassade. Mais il désirait maintenant envoyer ses serviteurs fouiller toutes leurs maisons et n’y laisser rien de bon, cherchant une occasion de le combattre. « Sachant que je n’épargnerai pas ce qui est à moi à cause de vous, mais profitant des conditions désagréables qu’il vous propose pour nous faire la guerre, je ferai ce que vous jugerez bon. » Mais la multitude lui conseilla de n’écouter aucune de ses propositions, mais de le mépriser et de se tenir prêt à le combattre. En conséquence, après avoir donné aux ambassadeurs cette réponse pour qu’elle soit rapportée, il persista dans son esprit à se conformer aux conditions qu’il avait d’abord demandées, pour la sécurité des citoyens. mais quant à ses seconds désirs, il ne peut s’y soumettre, - il les a rejetés.
2. Ben-Hadad, ayant entendu cela, fut indigné et envoya une troisième fois des ambassadeurs à Achab. Il menaça son armée d’élever un talus plus haut que les murs dont il méprisait la force, et ce, en ne prenant que chaque homme de son armée une poignée de terre. Ainsi, il exhibait le grand nombre de son armée et cherchait à l’effrayer. Achab répondit qu’il ne devait pas se vanter après avoir revêtu son armure, mais après avoir vaincu ses ennemis dans la bataille. Les ambassadeurs revinrent et trouvèrent le roi à table avec ses trente-deux rois, et lui firent part de la réponse d’Achab. Celui-ci donna aussitôt l’ordre de procéder ainsi : former des lignes autour de la ville, élever un rempart et poursuivre le siège par tous les moyens. Pendant ce temps, Achab était dans une grande agonie, et tout son peuple avec lui ; Mais il reprit courage et fut délivré de ses craintes lorsqu’un prophète vint à lui et lui dit que Dieu avait promis de soumettre sous son autorité tant de myriades de ses ennemis. Il demanda par quel moyen la victoire serait obtenue. Il répondit : « Par les fils des princes ; mais sous ta conduite, leur chef, à cause de leur inhabileté à la guerre. » Il appela alors les fils des princes et les trouva au nombre de deux cent trente-deux. Apprenant que le roi de Syrie s’était mis à festoyer et à se reposer, il ouvrit les portes et fit sortir les fils des princes. Les sentinelles ayant prévenu Ben-Hadad, il envoya des hommes à leur rencontre et leur ordonna que, si ces hommes étaient sortis pour combattre, ils les liaient et les lui amenaient ; et que, s’ils sortaient pacifiquement, ils feraient de même. Or Achab avait une autre armée prête à l’intérieur des murs, mais les fils des princes se jetèrent sur l’avant-garde, tuèrent un grand nombre d’entre eux et poursuivirent le reste jusqu’au camp. Quand le roi d’Israël vit que ceux-ci avaient le dessus, il envoya tout le reste de son armée, qui, se jetant soudainement sur les Syriens, les battit, car ils ne pensaient pas qu’ils sortiraient. C’est pourquoi ils les attaquèrent alors qu’ils étaient nus [34] et ivres, de sorte qu’ils abandonnèrent toutes leurs armes en s’enfuyant du camp, et le roi lui-même s’échappa avec difficulté, en s’enfuyant à cheval. Mais Achab fit un long chemin à la poursuite des Syriens ; et après avoir pillé leur camp, qui contenait de grandes richesses, et de plus une grande quantité d’or et d’argent, il prit les chars et les chevaux de Ben-Hadad, et retourna à la ville, mais comme le prophète lui avait dit qu’il devait tenir son armée prête, parce que le roi de Syrie ferait une autre expédition contre lui l’année suivante, Achab était occupé à prendre des dispositions en conséquence.
3. Ben-Hadad, après s’être sauvé, lui et autant que possible de son armée, de la bataille, consulta ses amis sur la manière de lancer une nouvelle expédition contre les Israélites. Ces amis lui conseillèrent de ne pas les combattre sur les collines, car leur Dieu était puissant en ces lieux, et c’est pourquoi ils avaient été récemment battus ; mais ils dirent que s’ils les combattaient dans la plaine, ils les battraient. Ils lui conseillèrent également de renvoyer chez eux les rois qu’il avait amenés comme auxiliaires, mais de conserver leur armée, d’y placer des capitaines à leur tête, et de lever une armée dans leur pays, avec chevaux et chars, à la place des premiers qui avaient péri dans la bataille. Il jugea donc leur conseil bon et le suivit dans la conduite de l’armée.
4. Au début du printemps, Ben-Hadad prit son armée et la mena contre les Hébreux. Arrivé à une ville appelée Aphek, il campa dans la grande plaine. Achab alla à sa rencontre avec son armée et campa en face de lui, bien que son armée fût bien peu nombreuse comparée à celle de l’ennemi. Le prophète revint vers lui et lui annonça que Dieu lui donnerait la victoire, afin qu’il puisse démontrer sa puissance, non seulement sur les montagnes, mais aussi dans les plaines, ce qui, semble-t-il, était contraire à l’opinion des Syriens. Ils restèrent donc tranquilles dans leur camp pendant sept jours. Le dernier de ces jours, lorsque les ennemis sortirent de leur camp et se rangèrent en ordre de bataille, Achab fit aussi avancer sa propre armée. La bataille s’engagea et ils combattirent vaillamment. Il mit l’ennemi en fuite, le poursuivit, le pressa et le tua. Ils furent même détruits par leurs chars et les uns par les autres. Seuls quelques-uns d’entre eux purent s’échapper vers leur ville d’Aphek. Ils furent également tués par la chute des murs, au nombre de vingt-sept mille. [35] Il y eut encore cent mille morts dans cette bataille. Mais Ben-Hadad, roi des Syriens, s’enfuit avec quelques-uns de ses plus fidèles serviteurs et se cacha dans une cave souterraine. Ceux-ci lui dirent que les rois d’Israël étaient des hommes humains et miséricordieux, et qu’ils pouvaient recourir à la manière habituelle de supplier et obtenir la délivrance d’Achab, s’il leur donnait la permission d’aller vers lui. Il le leur permit. Ils vinrent donc vers Achab, vêtus de sacs et la tête ceinte de cordes (car c’était l’ancienne manière de supplier chez les Syriens), [36] et dirent que Ben-Hadad désirait qu’il le sauve et qu’il lui soit toujours fidèle en échange de cette faveur. Achab répondit qu’il était heureux d’être en vie et de ne pas avoir été blessé au combat ; il lui promit ensuite le même honneur et la même bonté qu’un homme témoignerait à son frère. Ils reçurent alors de lui l’assurance sous serment qu’à son arrivée, il ne subirait aucun mal de sa part. Ils allèrent ensuite le chercher dans la cave où il était caché et le conduisirent à Achab, assis sur son char. Ben-Hadad se prosterna devant lui. Achab lui donna la main, le fit monter vers lui dans son char, l’embrassa et lui recommanda de prendre courage et de ne pas s’attendre à ce qu’il lui soit fait du mal. Berthadad le remercia et lui promit de se souvenir de sa bonté envers lui tous les jours de sa vie ; il promit de restituer aux Israélites les villes que les anciens rois leur avaient prises, et de lui permettre de se rendre à Damas, comme ses ancêtres étaient venus à Samarie. Ils confirmèrent donc leur alliance par des serments, et Achab lui fit de nombreux présents, et le renvoya dans son royaume.Et ce fut là la fin de la guerre que Ben-Hadad fit contre Achab et les Israélites.
5. Or, un prophète, nommé Michée, [37] s’adressa à l’un des Israélites et lui ordonna de le frapper à la tête, car il plairait ainsi à Dieu. Mais comme il refusait, Dieu lui prédit que, s’il désobéissait aux commandements de Dieu, il rencontrerait un lion et serait détruit par lui. Ce malheur étant arrivé à cet homme, le prophète s’adressa de nouveau à un autre et lui donna la même injonction. Il le frappa et lui blessa le crâne. Sur ce, il lui banda la tête, puis alla trouver le roi et lui dit qu’il avait été son soldat et qu’un officier lui avait confié la garde d’un des prisonniers. Ce prisonnier s’étant enfui, il risquait de perdre la vie par l’intermédiaire de cet officier, qui l’avait menacé de le tuer s’il s’échappait. Achab, après avoir déclaré qu’il mourrait selon la justice, ôta le lien qui couvrait sa tête, et le roi reconnut qu’il s’agissait du prophète Michée. Ce dernier se servit de ce stratagème comme prélude à ses paroles suivantes. Il dit que Dieu punirait celui qui avait permis à Ben-Hadad, un blasphémateur contre lui, d’échapper au châtiment, et qu’il ferait en sorte qu’il meure par l’intermédiaire de l’autre [38] et son peuple par l’armée de l’autre. Achab, alors très irrité contre le prophète, ordonna qu’il soit mis en prison et gardé là. Quant à lui, il fut confus par les paroles de Michée, et retourna chez lui.
CONCERNANT JÉHOSAPHAT, ROI DE JÉRUSALEM, ET COMMENT ACAB FAISAIT UNE EXPÉDITION CONTRE LES SYRIENS ET FUT ASSIS PAR JÉHOSAPHAT, MAIS FUT LUI-MÊME VAINCU AU COMBAT ET Y PÉRIT.
1. Telles étaient les circonstances dans lesquelles se trouvait Achab. Mais je reviens maintenant à Josaphat, roi de Jérusalem, qui, après avoir agrandi son royaume, avait établi des garnisons dans les villes des pays appartenant à ses sujets, et il en avait placé autant dans les villes prises à la tribu d’Éphraïm par son grand-père Abia, lorsque Jéroboam régnait sur les dix tribus [que dans les autres]. Mais Dieu lui était favorable et secourable, car il était à la fois juste et religieux, et s’efforçait chaque jour de faire quelque chose qui lui fût agréable et agréable. Les rois qui l’entouraient l’honoraient aussi par les présents qu’ils lui faisaient, jusqu’à ce que les richesses qu’il avait acquises soient immenses et la gloire qu’il avait acquise d’une nature très élevée.
2. La troisième année de son règne, il convoqua les chefs du pays et les prêtres, et leur ordonna de parcourir le pays et d’enseigner, ville par ville, les lois de Moïse à tout le peuple qui était sous sa dépendance, de les observer et d’être assidus au culte de Dieu. Toute la multitude fut si satisfaite de cela qu’elle ne se soucia plus tant de rien que de l’observation des lois. Les nations voisines continuèrent également à aimer Josaphat et à être en paix avec lui. Les Philistins payèrent le tribut qui leur était dû, et les Arabes lui fournissaient chaque année trois cent soixante agneaux et autant de chevreaux. Il fortifia aussi les grandes villes, qui étaient nombreuses et d’une grande importance. Il prépara aussi une puissante armée de soldats et d’armes contre leurs ennemis. Or, l’armée des hommes qui portaient leurs armes était de trois cent mille hommes de la tribu de Juda, dont Adna était le chef ; mais Jean était le chef de deux cent mille. Cet homme était chef de la tribu de Benjamin, et avait sous ses ordres deux cent mille archers. Il y avait un autre chef, nommé Jehozabad, qui avait cent quatre-vingt mille hommes armés. Cette multitude fut distribuée pour être prête au service du roi, sans compter ceux qu’il envoyait dans les villes les mieux fortifiées.
3. Josaphat prit pour femme, pour son fils Joram, la fille d’Achab, roi des dix tribus, nommée Athalie. Quelque temps après, il se rendit à Samarie. Achab le reçut avec courtoisie et traita avec magnificence l’armée qui le suivait, lui fournissant du blé, du vin et des bêtes tuées en abondance. Il le pria de se joindre à lui dans sa guerre contre le roi de Syrie, afin de lui reprendre la ville de Ramoth, en Galaad. Bien qu’elle eût appartenu à son père, le père du roi de Syrie la lui avait enlevée. Josaphat lui promit de lui venir en aide (car son armée n’était pas inférieure à l’autre), et il fit venir son armée de Jérusalem à Samarie. Les deux rois sortirent de la ville, s’assirent chacun sur son trône et donnèrent chacun leurs ordres à leurs armées respectives. Josaphat leur ordonna d’appeler quelques-uns des prophètes, s’il y en avait, et de les interroger au sujet de cette expédition contre le roi de Syrie, et de leur demander s’ils leur conseilleraient de faire cette expédition en ce temps-là. Car il y avait alors paix entre Achab et le roi de Syrie, paix qui avait duré trois ans, depuis le jour où il l’avait emmené captif jusqu’à ce jour-là.
4. Achab appela ses propres prophètes, au nombre d’environ quatre cents, et leur ordonna de consulter Dieu pour savoir s’il lui accorderait la victoire s’il lançait une expédition contre Ben-Hadad, et s’il lui permettrait de renverser la ville pour laquelle il s’engageait. Ces prophètes donnèrent leur avis sur cette expédition, affirmant qu’il battrait le roi de Syrie et, comme auparavant, le soumettrait à son pouvoir. Mais Josaphat, comprenant par leurs paroles qu’ils étaient de faux prophètes, demanda à Achab s’il n’y avait pas un autre prophète, et celui-ci appartenant au vrai Dieu, afin que nous ayons des informations plus sûres sur l’avenir. Achab répondit alors qu’il y en avait un, mais qu’il le haïssait, car il lui avait prophétisé du mal et prédit qu’il serait vaincu et tué par le roi de Syrie. C’est pourquoi il le tenait en prison, et que son nom était Michée, fils de Jimla. Josaphat ayant désiré qu’on le lui présentât, Achab envoya un eunuque qui lui amena Michée. L’eunuque l’avait informé en chemin que tous les autres prophètes avaient prédit la victoire du roi ; mais il avait dit qu’il ne lui était pas permis de mentir à Dieu, mais qu’il devait lui dire ce qu’il dirait du roi, quel qu’il soit. Arrivé auprès d’Achab, qui l’avait adjuré par serment de lui dire la vérité, il lui dit que Dieu lui avait montré les Israélites en fuite, poursuivis par les Syriens et dispersés sur les montagnes, comme des troupeaux de brebis dispersés lorsque leur berger est tué. Il ajouta que Dieu lui avait signifié que ces Israélites retourneraient en paix chez eux, et que lui seul tomberait au combat. Après que Micalab eut ainsi parlé, Achab dit à Josaphat : « Je t’ai fait connaître tout à l’heure les intentions de cet homme à mon égard, et qu’il a coutume de me prophétiser du mal. » Sur quoi Michée répondit qu’il devait écouter tout ce que Dieu prédit, et qu’en particulier, c’étaient de faux prophètes qui l’encourageaient à faire cette guerre dans l’espoir de la victoire, alors qu’il devait combattre et être tué. Sur quoi le roi fut en suspens ; mais Sédécias, l’un de ces faux prophètes, s’approcha et l’exhorta à ne pas écouter Michée, car il ne disait pas du tout la vérité ; comme une démonstration dont il a cité en exemple ce qu’avait dit Élie, qui était un meilleur prophète que Michée pour prédire l’avenir [39] car il avait prédit que les chiens lécheraient son sang dans la ville de Jizreel, dans le champ de Naboth, comme ils léchaient le sang de Naboth, qui par son moyen fut lapidé à mort par la multitude ; que par conséquent il était clair que ce Micalab était un menteur, car il contredisait un plus grand prophète que lui, et disait qu’il serait tué à trois jours de voyage : « et [dit-il] vous saurez bientôt s’il est un vrai prophète, et s’il a la puissance de l’Esprit divin ; car je le frapperai,et qu’il me blesse la main, comme Jadon a fait sécher la main du roi Jéroboam lorsqu’il voulait le saisir ; car je pense que tu as certainement entendu parler de cet accident. » Ainsi, comme, après avoir frappé Michée, il ne lui arriva aucun mal, Achab prit courage et mena promptement son armée contre le roi de Syrie ; car, comme je le suppose, le sort était trop dur pour lui, et lui faisait croire que les faux prophètes disaient plus vrai que le vrai, afin de saisir une occasion de le faire mourir. Cependant, Sédécias fit fabriquer des cornes de fer et dit à Achab que Dieu avait fait de ces cornes des signaux par lesquels il renverserait toute la Syrie. Mais Michée répondit que Sédécias, dans quelques jours, irait d’une chambre secrète à une autre pour se cacher, afin d’échapper au châtiment de son mensonge. Alors le roi donna l’ordre d’emmener Michée, de le garder sous la garde d’Amon, le gouverneur de la ville, et de ne lui donner que du pain et de l’eau.
5. Achab et Josaphat, roi de Jérusalem, prirent leurs troupes et marchèrent sur Ramoth, ville de Galaad. Le roi de Syrie, ayant entendu parler de cette expédition, fit lever son armée pour les affronter et campa non loin de Ramoth. Or, Achalx et Josaphat étaient convenus qu’Achab quitterait ses vêtements royaux, mais que le roi de Jérusalem revêtirait son habit royal et se tiendrait devant l’armée, afin de démentir par cette ruse ce que Michée avait prédit. [40]Mais le sort d’Achab le trouva sans ses vêtements ; car Ben-Hadad, roi d’Assyrie, avait ordonné à son armée, par l’intermédiaire de ses chefs, de ne tuer personne d’autre que le roi d’Israël. Les Syriens, engagés dans la bataille avec les Israélites, aperçurent Josaphat debout devant l’armée et devinèrent qu’il s’agissait d’Achab. Ils se jetèrent sur lui avec violence et l’encerclèrent. Mais, lorsqu’ils furent près d’eux et comprirent que ce n’était pas lui, ils revinrent tous en arrière. Le combat dura du matin jusqu’au soir, et les Syriens furent vainqueurs, sans tuer personne, comme leur roi le leur avait ordonné. Ils cherchèrent à tuer Achab seul, mais ne le trouvèrent pas. Un jeune noble du roi Ben-Hadad, nommé Naaman, tira son arc contre l’ennemi et blessa le roi au niveau de la cuirasse, au poumon. Achab résolut alors de ne pas révéler son malheur à son armée, de peur qu’elle ne prenne la fuite. Il ordonna au conducteur de son char de faire demi-tour et de l’emporter hors du combat, car il était grièvement blessé. Il resta assis sur son char et supporta la douleur jusqu’au coucher du soleil, puis il s’évanouit et mourut.
6. Et maintenant l’armée syrienne, à la venue de la nuit, se retira à son camp ; et lorsque le héraut appartenant au camp annonça qu’Achab était mort, ils retournèrent chez eux ; et ils emmenèrent le corps mort d’Achab à Samarie, et l’y enterrèrent ; mais lorsqu’ils eurent lavé son char dans la fontaine de Jizreel, qui était ensanglantée par le corps mort du roi, ils reconnurent que la prophétie d’Élie était vraie, car les chiens léchèrent son sang, et les prostituées continuèrent ensuite à se laver dans cette fontaine ; mais il mourut néanmoins à Ramoth, comme Michée l’avait prédit. Et comme les choses prédites à Achab par les deux prophètes se sont réalisées, nous devons dès lors avoir une haute idée de Dieu, l’honorer et l’adorer partout, et ne jamais supposer que ce qui est agréable et plaisant mérite d’être cru avant ce qui est vrai, et ne rien estimer plus avantageux que le don de prophétie [40:1] et la prescience des événements futurs qui en découle, puisque Dieu montre ainsi aux hommes ce qu’il faut éviter. Nous pouvons également deviner, d’après ce qui est arrivé à ce roi, et avoir des raisons de considérer la puissance du destin : il est impossible de l’éviter, même quand on le sait. Il s’insinue dans les âmes humaines et les flatte de doux espoirs, jusqu’à ce qu’il les mène là où la vie sera trop dure pour elles. Aussi Achab semble-t-il avoir été trompé par cela, au point de ne pas croire ceux qui lui avaient prédit sa défaite ; mais, en accordant foi à ceux qui lui avaient prédit ce qui lui était gratifiant, il fut tué ; et son fils Achazia lui succéda.
Livre VII — De la mort de Saül à la mort de David | Page de titre | Livre IX — De la mort d'Achab à la captivité des dix tribus |
8.1a Cette exécution de Joab, en tant que meurtrier, en le tuant, même lorsqu’il s’était réfugié sur l’autel de Dieu, est parfaitement conforme à la loi de Moïse, qui ordonne que « si un homme s’attaque présomptueusement à son prochain pour le tuer par ruse, tu le prendras de mon autel et il mourra », Exode 21:14. ↩︎
8.2a Cette construction des murs de Jérusalem, peu après la mort de David, illustre la conclusion du Psaume 51, où David prie : « Bâtis les murs de Jérusalem » ; ils étaient, semble-t-il, inachevés ou imparfaits à cette époque. Voir ch. 6. sect. 1 ; et ch. 1. sect. 7 ; également 1 Rois 9:15. ↩︎
8.4a Quelques fragments présumés de ces livres de conjuration de Salomon existent encore dans le Cod. Pseudepigr. Vet. Test. de Fabricius, page 1054, bien que je diffère entièrement de Josèphe dans cette hypothèse, selon laquelle de tels livres et arts de Salomon faisaient partie de cette sagesse qui lui a été transmise par Dieu dans sa jeunesse ; ils doivent plutôt avoir appartenu à des arts profanes mais curieux comme ceux que nous trouvons mentionnés dans Actes 19:13-20, et avoir été dérivés de l’idolâtrie et de la superstition de ses femmes et concubines païennes dans sa vieillesse, lorsqu’il avait abandonné Dieu, et que Dieu l’avait abandonné, et l’avait livré à des illusions démoniaques. L’étrange récit de Josèphe sur la racine Baara (De la Guerre, B. VIII. ch. 6. sect. 3) ne semble pas non plus être autre que celui de son utilisation magique dans de telles conjurations. Quant à l’histoire suivante, elle confirme ce que dit le Christ, Matthieu 12:27 « Si moi, je chasse les démons par Béelzébul, vos fils, par qui les chassent-ils ? » ↩︎
8.5a Ces épîtres de Salomon et d’Hiram sont celles de 1 Rois 5:3-9, et, agrandies, de 2 Chroniques 2:3-16, mais nous sont données ici par Josèphe dans ses propres mots. ↩︎
8.6a Ce que Josèphe met ici dans sa copie de l’épître d’Hiram à Salomon, et répète ensuite, ch. 5. sect. 3, que Tyr était maintenant une île, ne se trouve dans aucune des trois autres copies, à savoir celle des Rois, des Chroniques ou d’Eusèbe ; et ce n’est pas autre chose, je suppose, que sa propre paraphrase conjecturale ; car lorsque, il y a de nombreuses années, j’ai enquêté sur cette question, j’ai découvert que l’état de cette célèbre ville et de l’île sur laquelle elle se trouvait avait été très différent à différentes époques. Français Le résultat de mes recherches sur ce sujet, avec l’ajout de quelques améliorations ultérieures, est le suivant : les meilleurs témoignages à ce sujet impliquent que Paketyrus, ou la plus ancienne Tyr, n’était rien d’autre que ce plus ancien petit fort ou ville de Tyr, situé sur le continent, et mentionné dans Josué 19:29, d’où les habitants cananéens ou phéniciens furent chassés par Josué dans une grande île, qui se trouvait non loin dans la mer ; que cette île était alors reliée au continent aux vestiges actuels de Paketyrus, par une langue de terre en face des citernes de Salomon, encore ainsi appelées ; et l’eau douce de la ville était probablement transportée dans des tuyaux par cette langue de terre ; et que cette île n’était donc, à proprement parler, rien d’autre qu’une péninsule, ayant des villages dans ses champs, Ézéchiel 26:6, et un mur autour d’elle, Amos 1:10, et la ville n’était pas d’une aussi grande réputation que Sitlon pendant quelques siècles ; qu’elle fut attaquée à la fois par mer et par terre par Salmanasser, comme Josèphe nous l’informe, Antiq. B. IX. ch. 14. sect. 2, et devint ensuite la métropole de la Phénicie ; et fut ensuite prise et détruite par Nebucadnetsar, selon les nombreuses prophéties des Écritures qui la relatent, Ésaïe 23 ; Jérémie 25:22 ; 27:3 ; 47:4 ; Ézéchiel 26., 27., 28. : que soixante-dix ans après cette destruction par Nebucadnetsar, cette ville fut dans une certaine mesure ressuscitée et reconstruite, Ésaïe 23:17, 18, mais que, comme le prophète Ézéchiel l’avait prédit, chap. 26:3-5, 14; 27: 34, la mer s’éleva plus haut qu’avant, jusqu’à ce qu’elle inonda enfin, non seulement la langue de terre, mais l’île principale ou péninsule elle-même, et détruisit cette vieille et célèbre ville pour toujours ; que, cependant, il restait encore une île plus petite adjacente, autrefois reliée à la vieille Tyr elle-même par Hiram, qui fut ensuite habitée ; Alexandre le Grand, au prix d’incroyables efforts, construisit une nouvelle digue ou chaussée. Il ressort clairement du témoignage d’Ifaundreh, témoin oculaire des plus authentiques, que l’ancienne grande et célèbre cité, située sur la grande île d’origine, est aujourd’hui si largement submergée qu’il n’en reste guère plus de quarante acres, ou plutôt de la petite île adjacente ; de sorte que, peut-être, pas plus d’un centième de la première île et de la première cité ne soit aujourd’hui émergé. Ceci avait été prédit dans les mêmes prophéties d’Ézéchiel ; et selon elles, comme l’observe clairement M. Maundrell, ces pauvres vestiges de la vieille Tyr sont désormais « devenus comme le sommet d’un rocher, un lieu où l’on étend des filets au milieu de la mer ». ↩︎
8.7a Du temple de Salomon décrit ici par Josèphe, dans cette section et les suivantes de ce chapitre, voir ma description des temples appartenant à cet ouvrage, ch. 13, Ces petites pièces, ou chambres latérales, semblent avoir été, d’après la description de Josèphe, d’au moins vingt coudées de haut chacune, sinon il devait y avoir un grand intervalle entre l’une et l’autre qui était au-dessus ; et cela avec des planchers doubles, l’un de six coudées de distance du sol en dessous, comme 1 Rois 6:5 ↩︎
8.8a Josèphe dit ici que les chérubins étaient en or massif et mesuraient seulement cinq coudées de haut, tandis que nos copies hébraïques (1 Rois 6;23, 28) disent qu’ils étaient en olivier et les LXXX. en cyprès, et seulement recouverts d’or ; et les deux s’accordent à dire qu’ils mesuraient dix coudées de haut. Je suppose que le nombre ici est faussement transcrit et que Josèphe a également écrit dix coudées. ↩︎
8.9a Quant à ces deux célèbres piliers, Jakin et Booz, leur hauteur ne pouvait être que de dix-huit coudées, comme ici, et 1 Rois 7:15; 2 Rois 25:17; Jérémie 3:21; ces trente-cinq coudées dans 2 Chroniques 3:15, étant contraires à toutes les règles de l’architecture du monde. ↩︎
8.10a Les bassins ronds ou cylindriques de quatre coudées de diamètre et de quatre de hauteur, tant dans nos copies, 1 Rois 7:38, 39, que dans celle de Josèphe, devaient contenir bien plus que ces quarante baths, qui leur sont toujours attribués. Il est difficile de dire où se situe l’erreur : peut-être Josèphe a-t-il honnêtement suivi ses copies ici, bien qu’elles aient été corrompues, et il n’a pas pu rétablir la lecture exacte. En attendant, les quarante baths représentent probablement la quantité réelle contenue dans chaque bassin, car ils circulaient sur des roues et devaient être tirés par les Lévites dans les cours des prêtres pour les ablutions auxquelles ils étaient destinés ; et s’ils avaient contenu beaucoup plus, ils auraient été trop lourds pour être ainsi tirés. ↩︎
8.11a Josèphe nous donne ici une clé de son propre langage, de la main droite et de la main gauche dans le tabernacle et le temple ; par la main droite, il entend ce qui est contre notre gauche, lorsque nous supposons que nous montons de la porte est des cours vers le tabernacle ou le temple eux-mêmes, et ainsi vice versa ; d’où il s’ensuit que le pilier Jachin, à droite du temple, était au sud, contre notre main gauche ; et Booz au nord, contre notre main droite. De la plaque d’or sur le front du grand prêtre qui existait à l’époque de Josèphe, et un siècle ou deux au moins plus tard, voir la note sur Antiq. B. III. ch. 7. sect. 6. ↩︎
8.13a Lorsque Josèphe dit ici que le sol du temple extérieur, ou cour des Gentils, fut élevé au prix d’un travail considérable pour être au même niveau, ou d’une hauteur égale, que le sol du temple intérieur, ou cour des prêtres, il doit l’entendre seulement dans une estimation grossière ; car lui et tous les autres s’accordent à dire que le temple intérieur, ou cour des prêtres, était plus élevé de quelques coudées que la cour médiane, la cour d’Israël, et que la cour des prêtres était bien plus élevée de plusieurs coudées au-dessus de cette cour extérieure, puisque la cour d’Israël était plus basse que l’une et plus haute que l’autre. La Septante dit qu’« ils préparèrent du bois et des pierres pour construire le temple pendant trois ans », 1 Rois 5:18 ; et bien que ni notre copie hébraïque actuelle, ni Josèphe ne mentionnent directement ce nombre d’années, ils affirment tous deux que la construction elle-même ne commença pas avant la quatrième année de Salomon ; et tous deux parlent de la préparation des matériaux au préalable, 1 Rois v. 18 ; Antiq. B. VIII. ch. 5. sect. 1. Il n’y a donc aucune raison de modifier le nombre de la Septante ; mais nous devons supposer que trois ans ont été le temps juste de la préparation, comme je l’ai fait dans mon calcul des dépenses pour la construction de ce temple. ↩︎
8.14a Ce déplacement solennel de l’arche du mont Sion au mont Moriah, à une distance de près de trois quarts de mille, réfute cette notion des Juifs modernes, et suivie également par de nombreux chrétiens, comme si ces deux étaient en quelque sorte une seule et même montagne, pour laquelle il y a, je pense, très peu de fondement. ↩︎
8.15a Cette mention des ornements architecturaux corinthiens du palais de Salomon par Josèphe semble être ici établie à titre prophétique, bien qu’il me semble que les ordres architecturaux les plus anciens, grecs et romains, aient été empruntés au temple de Salomon, comme à leurs modèles originaux. Pourtant, il n’est pas si évident que le dernier ordre, le plus ornemental, de l’ordre corinthien soit si ancien, bien que ce que dit le même Josèphe (De la Guerre, BV ch. 5. sect. 3), selon lequel l’une des portes du temple d’Hérode a été construite selon les règles de cet ordre corinthien, ne soit en aucun cas improbable, cet ordre étant, sans conteste, bien plus ancien que le règne d’Hérode. Cependant, après quelques essais, j’avoue que je n’ai pas été capable jusqu’ici de comprendre pleinement la structure de ce palais de Salomon, ni telle que décrite dans nos Bibles, ni même avec l’aide supplémentaire de cette description de Josèphe ; seul le lecteur peut facilement observer avec moi, que les mesures de ce premier bâtiment de Josèphe, cent coudées de long et cinquante coudées de large, sont exactement les mêmes que la surface du chariot du tabernacle de Moïse. et juste la salle d’un orout égyptien, ou acre. ↩︎
8.16a Cette signification du nom Pharaon semble être vraie. Mais ce que Josèphe ajoute ensuite, selon lequel aucun roi d’Égypte ne fut appelé Pharaon d’après le beau-père de Salomon, ne concorde guère avec nos copies, qui contiennent longtemps après les noms de Pharaon Neehob et de Pharaon Hophra (2 Rois 23:29 ; Jérémie 44:30), outre la mention fréquente de ce nom Pharaon dans les prophètes. Cependant, Josèphe lui-même, dans son propre discours aux Juifs, De la Guerre, BV ch. 9. sect. 4, parle de Neehao, qui était aussi appelé Pharaon, comme du nom de ce roi d’Égypte dont Abraham était concerné ; ce nom Neehao n’est pourtant mentionné nulle part ailleurs avant l’époque de Josias, mais seulement de Pharaon. Et, en effet, il faut admettre qu’ici, et sect. 5, nous avons plus d’erreurs commises par Josèphe, et celles relatives aux rois d’Égypte, et à cette reine d’Égypte et d’Éthiopie, qu’il suppose être venue voir Salomon, que presque partout ailleurs dans toutes ses Antiquités. ↩︎
8.17a Que cette reine de Saba fût reine de Sabéa, en Arabie du Sud, et non d’Égypte et d’Éthiopie, comme l’affirme ici Josèphe, est, je suppose, aujourd’hui généralement admis. Et puisque Sabéa est bien connue pour être un pays près de la mer, au sud de l’Arabie Heureuse, qui se trouvait également au sud de la Judée ; et puisque notre Sauveur appelle cette reine « la reine du Sud » et dit : « Elle venait des extrémités de la terre », Matthieu 12:42 ; Luc 11:31, descriptions qui s’accordent mieux avec cette Arabie qu’avec l’Égypte et l’Éthiopie ; il y a peu de raisons de douter à ce sujet. ↩︎
8.18a Certains reprochent à Josèphe d’avoir supposé que le baumier aurait pu être introduit en premier d’Arabie, d’Égypte ou d’Éthiopie en Judée par cette reine de Saba, car plusieurs ont dit que, autrefois, aucun pays ne portait ce précieux baume sauf la Judée ; pourtant, il est non seulement faux que ce baume fût particulier à la Judée, mais que l’Égypte et l’Arabie, et particulièrement Sabée, en possédaient ; cette dernière étant ce même pays d’où Josèphe, s’il n’est pas compris de l’Éthiopie, mais de l’Arabie, laisse entendre que cette reine aurait pu l’introduire en premier en Judée. Nous ne devons pas non plus supposer que la reine de Sabée ait pu omettre un présent tel que ce baumier serait estimé par Salomon, au cas où il serait alors presque particulier à son propre pays. Il n’est pas non plus fait mention de baume ou de balsamine, tel que transporté par des marchands et envoyé comme présent de Judée par Jacob au gouverneur d’Égypte, Genèse 37:25 ; 43:11, pour prétendre le contraire, puisque ce que nous traduisons ici par baume ou baume désigne plutôt la térébenthine que nous appelons aujourd’hui térébenthine de Chio ou de Chypre, le jus du térébenthin, que ce précieux baume. Ce dernier mot est aussi celui que nous traduisons ailleurs par la même erreur par baume de Galaad ; il devrait être traduit par térébenthine de Galaad (Jérémie 8:22). ↩︎
8.19a Que ces beaux jardins et ruisseaux d’Étham, à environ six milles de Jérusalem, où Salomon chevauchait si souvent avec faste, ne soient pas ceux auxquels il est fait allusion dans Ecclésiaste 2:5, 6, où il dit : « Il lui fit des jardins et des vergers, et y planta des arbres de toutes sortes de fruits ; il lui fit des étangs d’eau, pour arroser la forêt qui produit des arbres » ; et à la plus belle partie à laquelle il semble faire allusion, lorsque, dans le Cantique des Cantiques, il compare son épouse à un jardin « clos », à une « source fermée », à une « fontaine scellée », ch. 4. 12 (dont une partie subsiste encore grâce aux pluies, comme nous l’informe M. Matmdrell, pages 87, 88) ; cela ne peut pas être déterminé avec certitude maintenant, mais on peut très probablement le conjecturer. Mais je ne peux pas dire si cet Etham a un rapport avec ces rivières d’Etham, que la Providence a un jour asséchées d’une manière miraculeuse, Psaume 74:15, dans la Septante. ↩︎
8.20a Ces sept cents femmes, ou les filles des grands hommes, et les trois cents concubines, les filles des ignobles, font mille en tout ; et sont, je suppose, ces mille femmes mêmes suggérées ailleurs par Salomon lui-même, lorsqu’il dit qu’il n’a pas trouvé une seule femme [bonne] parmi ce nombre même, Ecclésiaste 7:28. ↩︎
8.21a Josèphe est ici certainement trop sévère envers Salomon, qui, en fabriquant les chérubins et ces douze bœufs d’airain, semble n’avoir fait qu’imiter les modèles que David lui avait laissés, tous inspirés par Dieu. Voir ma description des temples, ch. 10. Et bien que Dieu n’ait donné aucune directive concernant les lions qui ornaient son trône, Salomon ne semble pas avoir enfreint une loi de Moïse ; car, bien que les pharisiens et les rabbins ultérieurs aient étendu le second commandement pour interdire la fabrication même de toute image, même sans intention de la faire adorer, je ne suppose pas que Salomon l’ait compris ainsi, ni qu’il doive l’être. La construction de tout autre autel pour le culte que celui du tabernacle était également interdite par Moïse, Antiq. B. IV. ch. 8. sect. 5 ; pourtant, les deux tribus et demie n’ont pas commis d’infraction en construisant un autel uniquement à titre commémoratif, Josué 22 ; Antiq. BV ch. 1. sect. 26, 27. ↩︎
8.22a Puisque le début de la mauvaise vie et de l’adversité de Salomon fut l’époque où Hadad ou Ader, qui était né au moins vingt ou trente ans avant que Salomon n’accède à la couronne, à l’époque de David, commença à le troubler, cela implique que la mauvaise vie de Salomon commença tôt et continua très longtemps, ce que la multitude de ses épouses et concubines implique également ; je suppose qu’il n’avait pas cinquante ans. ↩︎
8.23a Cette jeunesse de Jéroboam, lorsque Salomon bâtit les murs de justice et observa les lois, parce qu’il t’a proposé la plus grande de toutes les récompenses pour ta piété, et l’honneur que tu rendras à Dieu, à savoir, d’être aussi grandement exalté que tu sais que David l’a été. Jérusalem, peu de temps après qu’il eut terminé ses vingt années de construction du temple et de son propre palais, ou peu de temps après le vingt-quatrième de son règne, 1 Rois 9:24; 2 Chroniques 8:11, et sa jeunesse encore mentionnée ici, lorsque la méchanceté de Salomon était devenue intolérable, confirment pleinement mon observation précédente, que cette méchanceté a commencé tôt et a continué très longtemps. Voir Eccl. 47:14. ↩︎
8.24a Que par scorpions on n’entend pas ici ce petit animal ainsi appelé, qui n’a jamais été utilisé dans les corrections, mais soit un arbuste, un buisson d’ajoncs, soit une sorte de fouet terrible de même nature, voir les notes de Hudson et de Spanheim ici. ↩︎
8.26a Il est évident à première vue que Josèphe possédait une copie plus grande et plus précise de cette remarquable histoire du vrai prophète de Judée, et de ses relations avec Jéroboam et le faux prophète de Béthel, que nos autres copies. Le nom même du prophète, Jadon, ou, comme l’appellent les Constitutions, Adonias, manque dans nos autres copies ; et il y est dit, non sans une certaine absurdité, que Dieu a révélé la mort de Jadon, le vrai prophète, non pas à lui-même comme ici, mais au faux prophète. On ne peut déterminer si le récit particulier des arguments utilisés, après tout, par le faux prophète contre sa propre croyance et sa propre conscience, afin de persuader Jéroboam de persévérer dans son idolâtrie et sa méchanceté, que l’on ne saurait imaginer de plus plausible, était suggéré dans la copie de Josèphe, ou dans quelque autre livre ancien ; nos autres copies n’en disent pas un mot. ↩︎
8.27a Que ce Shishak n’était pas la même personne que le célèbre Sésostris, comme certains l’ont supposé très récemment, en contradiction avec toute l’antiquité, et que notre Josèphe ne l’a pas pris pour le même, comme ils le prétendent, mais que Sésostris était plusieurs siècles plus tôt que Shishak, voir Authent. Records, partie II. page 1024. ↩︎
8.28a Hérodote, cité ici par Josèphe, et tel que ce passage existe encore dans ses copies actuelles, B. II. ch. 14., affirme que « les Phéniciens et les Syriens de Palestine [ces derniers sont généralement supposés désigner les Juifs] tenaient la circoncision des Égyptiens » ; alors qu’il est tout à fait évident que les Juifs tenaient la circoncision du patriarche Abraham (Genèse 17:9-14 ; Jean 7:22, 23), et je conclus que les prêtres égyptiens eux-mêmes la tenaient également. Il n’est donc pas très improbable qu’Hérodote, parce que les Juifs avaient vécu longtemps en Égypte et en étaient sortis circoncis, ait pensé dès lors avoir appris cette circoncision en Égypte, et qu’elle n’avait pas été rompue. Manéthon, le célèbre chronologue et historien égyptien, qui connaissait l’histoire de son propre pays bien mieux qu’Hérodote, se plaint fréquemment de ses erreurs concernant leurs affaires, comme le fait Josèphe plus d’une fois dans ce chapitre. Hérodote ne paraît pas non plus être au courant des affaires des Juifs ; car comme il ne les nomme jamais, si peu ou rien de ce qu’il dit d’eux, de leur pays ou de leurs villes maritimes, dont il ne mentionne que deux, Cadytus et Jénysos, ne se révèle vrai ; et il ne semble d’ailleurs pas qu’il y ait jamais eu de telles villes sur leur côte. ↩︎
8.29a C’est une expression étrange chez Josèphe, que Dieu soit son propre ouvrage, ou qu’il se soit fait lui-même, contrairement au sens commun et au christianisme catholique ; peut-être veut-il seulement dire qu’il n’a pas été fait par quelqu’un, mais qu’il n’a pas été créé. ↩︎
8.31a Le lecteur doit se rappeler que Cush n’est pas l’Éthiopie, mais l’Arabie. Voir Bochart, B. IV. ch. 2. ↩︎
8.32a Il y a ici une très grande erreur dans notre copie hébraïque, 2 Chroniques 15:3-6, qui applique ce qui suit aux temps passés et non aux temps futurs ; d’où l’application assez erronée de ce texte par Sir Isaac Newton. ↩︎
8.33a Cet Abelmain, ou, dans la copie de Josèphe, Abellane, qui appartenait au pays d’Israël et était limitrophe du pays de Damas, est supposé, tant par Hudson que par Spanheim, être le même qu’Abel, ou Ahila, d’où venait Abilène. Il se pourrait que ce soit cette ville ainsi nommée d’après Abel le juste, qui y fut enterré, et dont le sang fut versé dans l’enceinte du pays d’Israël. Je comprends les paroles de notre Sauveur concernant la guerre fatale et la destruction de la Judée par Titus et son armée romaine : « Afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barkin, que vous avez tué entre le temple et l’autel. En vérité, je vous le dis, tout cela retombera sur cette génération », Matthieu 23;35, 36 ; Luc 11:51. ↩︎
8.34a Josèphe, dans ses copies actuelles, dit qu’il pleuvait un peu sur la terre ; alors que dans nos autres copies, c’est après plusieurs jours, 1 Rois 18:1. Plusieurs années y sont également mentionnées, ainsi que dans Josèphe, sect. 2, comme appartenant à cette sécheresse et à cette famine ; bien plus, nous avons la mention expresse de la troisième année, qui, je suppose, a été comptée à partir de la guérison du fils de la veuve, et de la fin de cette sécheresse à Phmuiela (qui, comme Ménandre nous l’informe ici, a duré une année entière) ; et notre Sauveur et saint Jacques affirment tous deux que cette sécheresse a duré en tout trois ans et six mois, comme leurs copies de l’Ancien Testament le leur indiquaient alors, Luc 4:25 ; Jacques 5:17. Josèphe semble ici vouloir dire que cette sécheresse a affecté toute la terre habitable, et immédiatement toute la terre, comme notre Sauveur dit qu’elle était sur toute la terre, Luc 4:25. Ceux qui limitent ces expressions au seul pays de Judée, manquent d’autorité et d’exemples suffisants. ↩︎
8.35a M. Spanheim remarque ici que dans le culte de Mithra (le dieu des Perses), les prêtres se coupaient de la même manière que ces prêtres le faisaient dans leur invocation de Baal (le dieu des Phéniciens). ↩︎
8.36a Pour Izar nous pouvons lire ici (avec Hudson et Cocceius) Isachar, c’est-à-dire de la tribu d’Isachar, car à cette tribu appartenait Jizreel ; et maintenant au début de la sect. 8, comme aussi au ch. 15. sect. 4, nous pouvons lire pour Iar, avec un MS. presque, et l’Écriture, Jizreel, car c’était la ville visée dans l’histoire de Naboth. ↩︎
8.37a « Les Juifs pleurent encore aujourd’hui », dit Jérôme, cité ici par Reland, « et se roulent sur un sac, dans la cendre, pieds nus, en de telles occasions. » À quoi Spanheim ajoute : « que de la même manière Bérénice, lorsque sa vie était en danger, se tenait pieds nus au tribunal de Florus. » De la Guerre, B. II. ch. 15. sect. 1. Voir le même cas de David, 2 Samuel 15:30 ; Antiq. B. VII. ch. 9. sect. 2. ↩︎
8.38a M. Reland note ici très justement, que le mot nu ne signifie pas toujours entièrement nu, mais parfois sans l’armure habituelle des hommes, sans leurs robes ou vêtements de dessus habituels ; comme lorsque Virgile ordonne au laboureur de labourer nu et de sèmer nu ; lorsque Josèphe dit (Antiq. B. IV. ch. 3. sect. 2) que Dieu avait donné aux Juifs la sécurité d’une armure lorsqu’ils étaient nus ; et lorsqu’il dit ici qu’Achab est tombé sur les Syriens alors qu’ils étaient nus et ivres ; quand (Antiq. B. XI. ch. 5. sect. 8) il dit que Néhémie a commandé aux Juifs qui construisaient les murs de Jérusalem de prendre soin de porter leur armure à l’occasion, afin que l’ennemi ne tombe pas sur eux nus. J’ajouterai que le cas semble être le même dans l’Écriture, lorsqu’il est dit que Saül s’est couché nu parmi les prophètes, 1 Samuel 19:24 ; lorsqu’il est dit qu’Isaïe marchait nu et pieds nus (Ésaïe 20:2, 3) ; et lorsqu’il est dit que Pierre, avant de ceint sa tunique de pêcheur, était nu (Jean 21:7). Ce qui est dit de David éclaire également ce point, lui qui fut reproché par Mical de « danser devant l’arche et de se découvrir aux yeux de ses servantes, comme se découvre sans vergogne l’un des vaniteux » (2 Samuel 6:14, 20) ; pourtant il est expressément dit (verset 14) que « David était ceint d’un éphod de lin », c’est-à-dire qu’il avait déposé ses vêtements d’apparat et revêtu les vêtements sacerdotaux, lévitiques ou sacrés, appropriés à une telle solennité. ↩︎
8.39a Le nombre de Josèphe, deux myriades et sept mille, concorde ici avec celui de nos autres copies, comme ceux qui furent tués par la chute des murs d’Aphek ; mais j’ai d’abord soupçonné que ce nombre dans les copies actuelles de Josèphe ne pouvait pas être son nombre original, parce qu’il les appelle « oligoi », quelques-uns, ce qui pourrait difficilement être dit de vingt-sept mille, et à cause de l’improbabilité que la chute d’un mur particulier ait tué autant de personnes ; Pourtant, lorsque je considère les paroles suivantes de Josèphe, selon lesquelles le reste de ceux qui furent tués dans la bataille étaient « dix autres myriades », que vingt-sept mille ne sont que quelques-uns en comparaison de cent mille, et que ce n’était pas « un mur », comme dans notre version anglaise, mais « les murs » ou « les murs entiers » de la ville qui sont tombés, comme dans tous les originaux, je mets de côté ce soupçon, et je crois fermement que Josèphe lui-même, avec les autres, nous a donné le nombre juste, vingt-sept mille. ↩︎
8.40a Cette manière de supplier pour la vie des hommes parmi les Syriens, avec des cordes ou des licous autour de la tête ou du cou, n’est, je suppose, pas une chose étrange dans les âges ultérieurs, même dans notre propre pays. ↩︎
8.41a Il est ici remarquable que dans la copie de Josèphe ce prophète, dont la sévère dénonciation du massacre d’une personne désobéissante par un lion s’était récemment produite, n’était autre que Michée, le fils d’Imla, qui, alors qu’il dénonçait maintenant le jugement de Dieu sur Achab désobéissant, semble avoir été directement ce même prophète dont le même Achab, dans 1 Rois 22:8, 18, se plaint, « comme quelqu’un qu’il haïssait, parce qu’il ne prophétisait pas de bien à son sujet, mais du mal », et qui dans ce chapitre répète ouvertement ses dénonciations contre lui ; tout cela s’est produit en conséquence ; et il n’y a aucune raison de douter que celui-ci et le premier étaient le même prophète. ↩︎
8.42a Ce qui est le plus remarquable dans cette histoire, et dans de nombreuses histoires à d’autres occasions dans l’Ancien Testament, c’est que pendant la théocratie juive, Dieu a agi entièrement comme le Roi suprême d’Israël, et le Général suprême de leurs armées, et s’attendait toujours à ce que les Israélites soient dans une soumission aussi absolue à lui, leur Roi suprême et céleste, et Général de leurs armées, que les sujets et les soldats le sont à leurs rois et généraux terrestres, et cela généralement sans connaître les raisons particulières de leurs injonctions. ↩︎
8.43a Ces raisonnements de Sédécias, le faux prophète, pour persuader Achab de ne pas croire Michée, le vrai prophète, sont plausibles ; mais comme ils ne figurent pas dans nos autres copies, nous ne pouvons pas dire d’où Josèphe les tient, que ce soit de sa propre copie du temple, d’un autre auteur original ou de certaines notes anciennes. Il est très probable qu’une telle objection plausible ait été soulevée contre Michée, sinon Josaphat, qui avait l’habitude de ne pas croire tous ces faux prophètes, n’aurait jamais pu être amené à accompagner Achab dans ces circonstances désespérées. ↩︎
8.44a Cette interprétation de Josèphe, selon laquelle Josaphat ne revêtit pas ses propres vêtements, mais ceux d’Achab, afin de paraître être Achab, alors qu’Achab était nu du tout et espérait ainsi échapper à son propre sort funeste et réfuter la prophétie de Michée contre lui, est extrêmement probable. Elle éclaire également toute cette histoire ; et montre que, bien qu’Achab espérait que Josaphat serait pris pour lui et courrait le seul risque d’être tué au combat, il fut pourtant entièrement déçu, tandis que l’évasion du bon homme Josaphat et le massacre du mauvais homme Achab démontraient la grande distinction que la providence divine établissait entre eux. ↩︎ ↩︎