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Affaires pouvant être jugées par trois juges.
M.I. 1. Les affaires NON CAPITALES [1] doivent être jugées par un tribunal de trois juges : les affaires de vol et de violence personnelle, [2] par trois ; les affaires impliquant des dommages-intérêts entiers ou la moitié, [3] remboursant le double, [4] ou remboursant le quadruple ou le quintuple, [5] et les affaires de contrainte, [6] de séduction [7] et de diffamation, [8] par trois, — ainsi R. Meir [9] ; mais le
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M.majorité [10] estime qu’une affaire de diffamation devrait être jugée par un tribunal de vingt-trois juges, puisqu’il s’agit d’une accusation capitale.
2. Les cas impliquant la flagellation, [11] par trois [12] ; la décision quant à l’intercalation du mois [13] et de l’année, [14] par trois, ainsi de R. Meir ; mais selon R. Shimeon, [15] fils de R. Gamaliel, l’affaire est commencée par trois, discutée par cinq et conclue par sept. Mais si elle est conclue par trois seulement, l’intercalation est valable.
3. « L’imposition des mains des anciens » [16] et la « rupture du cou de la génisse » [17] doivent être
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M.déterminé par trois selon R. Shimeon, [18] mais R. Jehuda [19] dit cinq ; les décisions concernant « Ḥaliṣa » [20] et « Refus », [21] par trois ; « Plantes de la quatrième année » [22] et « Deuxième dîme » [23] de valeur inconnue, par trois ; les cas traitant d’objets consacrés, [24] par trois ; les évaluations, s’il s’agit de biens meubles, par trois — selon R. Jehuda, l’un d’eux doit être un prêtre : s’il s’agit de biens immobiliers, par neuf et un prêtre ; s’il s’agit d’un homme, par le même nombre.
T. I. i. Les affaires non capitales doivent être jugées par trois juges ; mais selon le rabbin [25], elles doivent être [ p. 26 ] jugées par cinq, afin que la décision puisse être soutenue par trois. L’arbitrage peut être effectué par trois, comme le dit R. Meir ; mais la majorité estime qu’un seul suffit. La Semika [26] doit être décidée par trois, et « l’imposition des mains des anciens » par trois ; mais R. Jehuda soutient qu’elle doit l’être par cinq.
2. Les biens meubles voués, les « plantes de la quatrième année » et la « deuxième dîme » de valeur inconnue doivent être rachetés selon le verdict de trois négociants expérimentés dans le produit particulier, et non selon celui de trois qui ne sont pas expérimentés.
Un animal présentant un défaut évident [27] doit être abattu selon le verdict de trois membres de la synagogue, selon R. Meir ; mais R. Jose [28] dit : « Même s’il est déformé à la jambe et aveugle de l’œil, il ne peut être abattu que selon le verdict d’un expert. » La majorité estime que celui qui commet une diffamation lorsque l’accusation implique une affaire non capitale doit être jugé par trois ; mais s’il s’agit d’une affaire capitale, par vingt-trois.
De même que trois juges sont nécessaires pour un jugement, trois sont nécessaires pour l’arbitrage. Mais lorsqu’une affaire a été tranchée par un jugement, l’arbitrage n’est pas autorisé. Rabbi Éliézer, [29] fils de Rabbi José le Galiléen, dit : Quiconque arbitre (après jugement) est un pécheur, et celui qui loue un tel arbitre blasphème le Lieu. [30]
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T.
Français C’est pourquoi il est dit : CELUI QUI LOUE L’ARBITRE (Héb. boṣea) BLASPHÈTE LE SEIGNEUR. [31] Que plutôt le jugement légal perce la montagne même. [32] Car c’est ainsi que Moïse avait l’habitude de dire : « Que le jugement légal perce la montagne même » ; tandis qu’Aaron avait l’habitude de faire la paix entre les hommes, comme il est écrit : IL A MARCHÉ AVEC MOI DANS LA PAIX ET LA DROITURE. [33] R. Éléazar, [34] le fils de Jacob, dit : Que veut dire l’Écriture par « BOṢEA BEREK [35] BLASPHÈTE LE SEIGNEUR » ? Ils dirent une parabole : À quoi cela peut-il être comparé ? C’est comme un homme qui avait volé un seâ [36] de blé ; il l’a moulu et cuit, a mis à part la Ḥalla [37] et a nourri ses enfants. Lorsqu’un tel homme récite la Bénédiction, il ne bénit pas, mais il blasphème. C’est pourquoi il est écrit : QUAND LE VOLEUR [38] BÉNIT, IL BLASPHÈTE LE SEIGNEUR.
3. Autre explication : CELUI QUI LOUE LA BOṢEA [39] BLASPHÈME LE SEIGNEUR.
Bosea fait référence aux frères de Joseph qui ont dit : [40] QUE SERAIT-IL SI NOUS TUONS NOTRE FRÈRE ?
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T.
R. Jehoshua, [41] fils de Karha, dit : Il y a un commandement pour nous d’arbitrer, car il est écrit : [42] EXÉCUTEZ LE JUGEMENT DE VÉRITÉ ET DE PAIX DANS VOS PORTES. Mais n’est-il pas vrai que là où il y a un vrai jugement, il n’y a pas de paix ? Et là où il y a la paix, il n’y a pas de vrai jugement ? Alors quel est le vrai jugement où est la paix ? Cela ne peut être qu’un arbitrage. Et il est écrit de David : [43] ET DAVID A AGIT AVEC JUGEMENT ET CHARITÉ [44] ENVERS TOUT SON PEUPLE. Et n’est-il pas vrai que là où il y a un jugement, il n’y a pas de charité ? Et là où il y a la charité, il n’y a pas de jugement ? Alors quel est le jugement où est la charité ? Cela ne peut être qu’un arbitrage.
4. Lorsqu’un jugement a été rendu dans une affaire, justifiant celui qui avait raison et condamnant celui qui avait tort, si c’est un pauvre qui a été condamné, le juge le renvoie et lui verse une pension alimentaire de sa propre poche. Il se trouve ainsi agir avec jugement envers l’un et avec charité envers l’autre.
5. Rabbi dit : Lorsqu’un jugement a été rendu dans une affaire, justifiant celui qui était dans le droit et condamnant celui qui était dans l’injustice, la charité est accordée à celui qui était dans l’injustice puisque ce qui a été volé lui est enlevé ; et le jugement est rendu à celui qui était dans le droit puisque ce qui était à lui lui est restitué.
6. R. Shimeon, [45] fils de Menasia, dit : Il y a des moments où un homme peut agir comme arbitre [ p. 29 ] et d’autres où il ne le peut pas. Si deux hommes devaient comparaître devant un autre pour être jugés, et que celui-ci, avant d’avoir entendu leurs paroles, ou même après les avoir entendues, ne puisse déterminer à qui le verdict légal donnera raison, il est juste qu’il leur dise : Allez et arbitrez entre vous. Mais si, après avoir entendu leurs paroles, il sait à qui le verdict légal donnera raison, il n’est pas juste qu’il leur dise d’aller et d’arbitrer ; car il est écrit : [46] LE COMMENCEMENT D’UNE QUERELLE EST COMME QUAND ON LÂCHE L’EAU ; PAR CONSÉQUENT, AVANT QUE L’AFFAIRE SOIT EXPOSÉE [47] ARRÊTEZ LA DISPUTE. Avant que le verdict ne soit rendu, tu es libre d’abandonner l’affaire ; après, tu n’es plus libre.
7. R. Jehuda, [48] fils de Lakish, dit : Si deux hommes, l’un fort et l’autre faible, comparaissent devant l’autre pour être jugés, et que celui-ci, avant d’avoir entendu leurs paroles, ou même après les avoir entendues, ne puisse déterminer qui sera favorisé par le verdict, il est juste qu’il leur dise : Je ne peux pas me permettre d’être impliqué dans votre affaire, de peur que le faible ne soit reconnu coupable et que le fort ne le persécute. Mais si, après avoir entendu leurs paroles, il sait qui sera favorisé par le verdict, il n’est pas juste qu’il dise : Je ne peux pas me permettre d’être impliqué dans votre affaire. Car il est écrit : [49] VOUS N’AUREZ PAS PEUR DE LA VISAGE DES HOMMES, CAR LE JUGEMENT APPARTIENT À DIEU.
8. R. Jehoshua, fils de Karha, dit : D’où savons-nous que si un homme était assis devant le juge, et savait qu’un homme pauvre (bien que condamné) était innocent et un homme riche (bien qu’acquitté) était coupable, il ne devrait pas garder le silence ?
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T.
L’Écriture dit : LO TAGURU [50] À CAUSE DE L’HOMME. C’est-à-dire : Vous ne retiendrez pas vos paroles à cause de l’homme.
9. Les juges doivent savoir qui ils jugent, devant qui ils jugent, et qui est celui qui juge avec eux. Et les témoins doivent savoir contre qui ils témoignent, avec qui ils témoignent, et qui est celui qui rend témoignage avec eux, selon qu’il est écrit : [51] Alors les deux hommes en litige comparaîtront devant l’Éternel. Et il est aussi écrit : [52] Dieu se tient dans l’assemblée de Dieu, et au milieu des juges [53] il juge. De même, il est dit encore de Josaphat : [^67] Prenez garde à ce que vous faites, car vous ne jugez pas pour les hommes, mais pour Dieu. Et de peur qu’un juge ne dise : « Pourquoi me donne-t-il cette peine ? » — n’est-il pas dit : [^67] Il est avec vous dans l’affaire du jugement ? Tu ne t’intéresses qu’à ce que tes yeux voient.
Rabbi Shimeon, fils de Gamaliel, dit : « De même que trois juges sont nécessaires pour un jugement légal, de même trois juges sont nécessaires pour l’arbitrage. La force de l’arbitrage est plus grande que celle du jugement légal ; car si deux juges ont rendu une décision légale, les parties ne sont pas liées par elle, [54] tandis que si l’arbitrage a été effectué par deux juges, les parties sont liées. »
II. 1. La sanctification du mois et l’intercalation de l’année sont déterminées par trois juges, ainsi que R. Meir ; mais la majorité estime que, dans l’intercalation de l’année, l’affaire est commencée par trois, discutée par cinq et conclue par sept. Si l’un est en faveur de l’examen de la nécessité de l’intercalation [ p. 31 ] et que deux ne le sont pas, ils n’iront pas plus loin ; le seul reste en minorité. Si deux sont en faveur de l’examen et un non, deux autres sont ajoutés, et les cinq discutent de la question. Si deux disent qu’il est nécessaire d’intercaler et trois non, ils n’iront pas plus loin ; les deux restent en minorité. Si trois disent que c’est nécessaire et deux non, deux autres sont ajoutés et la question est tranchée par les sept ; car le corps qui rend la décision ne peut être inférieur à sept. Si un père est en faveur de l’intercalation et son fils non, les deux sont comptés comme deux ; Si le père et le fils sont tous deux favorables à l’intercalation ou à la non-intercalation, les deux comptent pour un. R. José a dit : Un jour, moi et Éléazar, mon fils, sommes allés intercaler l’année, et je lui ai dit : Mon fils, toi et moi ne compterons que pour un.
2. Il y a trois signes qui montrent clairement que l’année doit être intercalée : l’état prématuré des récoltes de blé, l’état non développé des produits des arbres et le retard de l’équinoxe de printemps. [55] Sur la base de deux de ces signes, ils peuvent intercaler, mais pas sur un seul ; bien que s’ils devaient intercaler sur la base d’un seul, l’intercalation serait valable. Si l’état prématuré des récoltes de blé est l’un des signes, ils se réjouissent. [56] R. Shimeon, fils de Gamaliel, dit : De même si c’est le retard de l’équinoxe de printemps.
3. Ils se basaient sur des preuves provenant de trois pays : la Judée, le pays au-delà du Jourdain et la Galilée. Ils pouvaient intercaler l’année sur deux de ces pays, mais pas sur un seul ; bien que dans ce dernier cas, l’intercalation soit valable. Et si la Judée était l’un des deux, ils se réjouissaient, car c’était de là que provenait l’offrande des prémices.
4. Les années n’ont pu être intercalées car la saison des chevreaux, des agneaux ou des pigeons n’était pas encore arrivée ; cela ne pouvait être considéré que comme une raison secondaire. Mais si l’intercalation a été faite sur la base de cette preuve, elle est valable. 5. R. Jannai [57] a dit au nom de Rabban Shimeon, fils de Gamaliel : « Il avait coutume de dire : « Puisque les pigeons sont encore tendres et les agneaux de printemps maigres, il convient, à mon avis, d’ajouter trente jours à cette année. »
6. Il arriva un jour que Rabban Gamaliel [58] et les anciens étaient assis sur les marches du Mont du Temple, le scribe Johanan se tenant à leur côté. Ils lui dirent : Écris à nos frères de Haute et de Basse Galilée : « Que votre paix soit accrue ! Nous vous faisons savoir que le temps de retirer les produits est arrivé, pour payer la dîme des oliveraies. » Et à nos frères de Haute et de Basse Galilée du Sud : « Que votre paix soit accrue ! Nous vous faisons savoir que le temps de retirer les produits est arrivé, pour payer la dîme des gerbes de blé. » Et à nos frères, les exilés de Babylone, ceux qui sont en exil en Médie, et tous les autres Israélites en exil : « Que votre paix soit accrue ! Nous vous faisons savoir que les pigeons sont encore tendres, que les agneaux maigrissent, et que le printemps n’est pas encore venu. Il me semble opportun, à moi et à mes collègues, d’ajouter trente jours à cette année. »
7. L’année ne doit pas être intercalée, sauf si l’équinoxe de printemps est encore éloigné d’une grande partie du mois. Quelle est la longueur d’une grande partie du mois ? [ p. 33 ] Seize jours. R. Jehuda dit : Deux tiers d’un mois, vingt jours. R. Jose dit : On tient compte de l’année et si, avant Pâque, il manque encore seize jours d’équinoxe, on intercale un autre mois. On ne peut pas intercaler avant la Fête des Tabernacles dans les mêmes circonstances ; [59] mais R. Shimeon soutient qu’on le peut. On ne peut pas intercaler avant la Fête du Nouvel An, et si on le fait, ce n’est pas valable. Mais si le besoin s’en fait sentir, on intercale immédiatement après le Nouvel An. Et même alors, on ne peut intercaler qu’Adar. [60]
8. Ils ne peuvent intercaler ni moins ni plus d’un mois, et s’ils le font, ce n’est pas valable. Ils ne peuvent intercaler pour une année à l’avance, et s’ils le font, ce n’est pas valable. Et ils ne peuvent intercaler des années successives. R. Shimeon dit : Ils peuvent intercaler des années successives ; car il est arrivé à R. Akiba [61] que, lorsqu’il était enfermé en prison, il [ p. 34 ] intercala trois années de suite. Il a été répondu : Cela ne constitue pas une preuve, car il appartient au tribunal seul de siéger et de calculer chaque année en son temps.
9. Ils ne peuvent intercaler ni une année sabbatique, ni l’année qui suit. Dans ce cas, il est d’usage d’intercaler l’année précédant l’année sabbatique.
Ils ne peuvent pas intercaler une année de famine. R. Meir dit : « Il est écrit : Un homme arriva de Baal-Shalisha et apporta à l’homme de Dieu du pain des prémices, vingt pains d’orge et des épis frais dans son sac, [62] etc. » Mais n’est-il pas vrai qu’il n’y a pas d’endroit où les produits soient prêts plus tôt qu’à Baal-Shalisha ? Et même ainsi, il n’offrit comme prémices que les espèces qu’il apporta à l’homme de Dieu. Peut-être les apporta-t-il avant le moment de l’offrande de la gerbe ? L’Écriture dit : « Et il dit : Donnez-la au peuple, afin qu’ils la mangent » [63] — montrant qu’il ne l’apporta qu’après qu’elle fut dans la gerbe. Et cette année-là n’était-elle pas propice à être intercalée ? [64] Et pourquoi Élisée ne l’a-t-il pas intercalée ? Car c’était une année de famine et tout le peuple courait vers les aires de battage.
10. Ils ne peuvent pas intercaler une année où il y a impureté. (Mais) il arriva au roi Ézéchias qu’il intercala une année où il y avait impureté, comme il est écrit : CAR UNE NOMBREUSE PERSONNE, MÊME LES HOMMES D’ÉPHRAÏM ET DE MANASSÉ, D’ISSACAR ET DE ZABULON, NE S’ÉTAIENT PAS PURIFIÉS, ET POURTANT ILS ONT MANGÉ LA PÂQUE AUTREMENT QUE CELA EST ÉCRIT. CAR ÉZÉCHIAS AVAIT PRIÉ POUR EUX EN DIT : QUE LE SEIGNEUR PARDONNE À CHACUN, [65] etc. 11. (C’est pourquoi) R. Jehuda dit : Ils peuvent intercaler une année où il y a impureté. R. Shimeon dit : S’ils le font [ p. 35 ] intercaler une telle année, l’intercalation est valide ; (et Ézéchias a imploré miséricorde [66]) parce qu’il avait intercalé Nisan, alors que vous ne pouvez intercaler qu’Adar. R. Shimeon, [67] le fils de Jehuda, a dit au nom de R. Shimeon : Aussi parce qu’il a fait célébrer à la congrégation une deuxième Pâque. [68]
12. Ils ne peuvent intercaler une année que si cela est nécessaire ; mais ils peuvent intercaler en cas de nécessité réelle, [69] à cause des fours [70] et à cause des exilés [71] qui ont quitté leurs foyers. Ils ne peuvent intercaler l’année à cause du froid, de la neige, ou pour les exilés qui n’ont pas quitté leurs foyers. Toutes ces raisons sont considérées comme secondaires ; cependant, si l’intercalation a été faite sur la base de ces raisons, elle est valable.
13. Ils ne peuvent intercaler qu’en Judée, mais s’ils le font ailleurs, l’intercalation est valable. Hanania [72] d’Ono a témoigné devant Rabban Gamaliel qu’ils intercalaient l’année seulement en Judée, mais que s’ils l’intercalaient en Galilée, elle était valide [73].
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Ils peuvent intercaler l’année à tout moment pendant le premier Adar. À cela, il a été répondu : Elle ne peut être intercalée qu’avant la date de la fête de Pourim. [74] Mais Rabbi Jehoshua [75] et Rabbi Papias sont venus et ont témoigné qu’il est légitime d’intercaler pendant tout le mois d’Adar.
Rabban Shimeon, fils de Gamaliel, et Rabbi Éléazar, [76] fils de Tsadok, dirent : Ils ne peuvent pas intercaler l’année ni décider des besoins de la congrégation, sauf par arrangement, afin que les souhaits de la congrégation puissent être consultés. 14. Ils ne peuvent pas intercaler l’année la nuit, et s’ils le font, ce n’est pas valide. Ils ne peuvent pas non plus accomplir la sanctification du mois la nuit ; et s’ils le font, ce n’est pas valide.
Un roi ne peut pas siéger au Sanhédrin, et ni un roi ni un grand prêtre ne peuvent prendre part au débat sur l’intercalation de l’année.
23:1 Litt. « cas d’argent ou de propriété » ; tandis que « cas capitaux » est litt. « cas d’âmes ou de vies ». La distinction n’est pas entre les accusations relatives à des dommages matériels et aux délits contre les personnes, mais entre les accusations qui, si le prisonnier est reconnu coupable, peuvent être expiées par la confiscation d’argent, et celles qui ne peuvent être expiées que par la confiscation de la propre vie du prisonnier. ↩︎
23:2 Lév. 6. 4 et suiv.; 24. 19. ↩︎
23:3 Exode 21. 35. ↩︎
23:4 Exode 22. 4. ↩︎
23:5 Exode 22. 1. ↩︎
23:6 Deut. 22. 29. ↩︎
23:7 Exode 22. 16-17. ↩︎
23:8 Il s’agit de l’exemple spécifique donné dans Deut. 22. 13 et suivants. Si l’accusation n’est pas justifiée, l’accusateur est condamné à une amende de cent pièces d’argent ; mais si la femme est coupable, elle doit être lapidée. Il s’agit donc d’une accusation capitale, et en tant que telle, elle doit être jugée devant vingt-trois juges. ↩︎
23:9 R. Meir, qui a prospéré de 130 à 160 après J.-C., était le disciple le plus célèbre de R. Akiba et l’une des plus grandes figures de la littérature juive. Il a poursuivi les travaux d’Akiba dans la codification de la Mishna, et son matériel a fourni la base de la forme finale qu’elle a prise sous les mains de Rabbi Jehuda ha-Nasi. Il était Hakam, « sage conseillant » ou « orateur » (voir note sur T. vii. 7) au Sanhédrin d’Usha sous Rabban Shimeon b. Gamaliel II. Sa réputation était si grande qu’il refusa de se soumettre au cérémonial introduit par Rabban Shimeon pour parader la dignité de la fonction de Patriarche (la cérémonie était celle décrite dans T. vii. 8), et se retira en Asie Mineure. ↩︎
24:1 Littéralement « les sages ». Les opinions anonymes représentent celles des enseignants en général, et après l’objection d’un seul enseignant, elles sont normalement introduites par la formule « les paroles des sages » ou « les sages disent ». ↩︎
24:2 Deut. 25. 1-3. Voir. Deutéronome 22. 13 et suiv. ↩︎
24:3 Le texte de Bomberg ajoute : « Selon R. Ishmael, par vingt-trois. » Pour l’argument qui est avancé en faveur de ce nombre, voir T. vii. 4. ↩︎
24:4 L’expression normale (voir T. ii. I) est « sanctification du mois », c’est-à-dire la reconnaissance officielle de l’apparition de la Nouvelle Lune, pour assurer le moment exact de l’observance des fêtes importantes, dont la date est fixée à partir du moment de la Nouvelle Lune. ↩︎
24:5 Les mois juifs sont encore des mois lunaires, dont douze ne totalisent que 354 jours et 8 heures, soit près de 11 jours de moins que l’année solaire. Cela nécessite l’insertion d’un autre mois au moins tous les trois ans. Ce mois intercalaire de 30 jours, appelé Adar Sheni, ou Ve-Adar, « deuxième Adar », est inséré entre Adar et Nisan. ↩︎
24:6 Fils et successeur de Gamaliel II au Patriarcat des Juifs, et père de Rabbi Jehuda ha-Nasi. ↩︎
24:7 Lév. 4. 15. ↩︎
24:8 Deut. 21. 1-9. ↩︎
25:1 Forme habituelle de référence à R. Shimeon ben Jochai. Il était l’un des cinq disciples les plus célèbres de R. Akiba et devint membre du Sanhédrin d’Usha. R. Jehuda ha-Nasi lui-même était l’un de ses élèves à l’école qu’il avait fondée à Méron (ou Teko’a). Dans sa vieillesse, il mena, avec R. Eleazar b. Jose, une ambassade fructueuse à Rome en faveur des Juifs. ↩︎
25:2 R. Jehuda, (ben Il’ai) était un autre disciple célèbre de R. Akiba, adepte de ses méthodes exégétiques. Il est considéré comme l’un des principaux auteurs de Sifra, le commentaire du Lévitique. ↩︎
25:3 Littéralement « le retrait » scil. de la chaussure. Voir Deut. 25. 5-10. ↩︎
25:4 Si une femme a été donnée en mariage pendant sa minorité, elle peut, une fois majeure, refuser son consentement à l’union si son père n’était pas parmi ceux qui ont consenti au contrat. Voir M. Yeb. 13. I. ↩︎
25:5 Lév. 19. 23-25. ↩︎
25:6 Deut. 14. 22-26. L’interprétation rabbinique reconnaissait trois dîmes : la Première ou dîme lévitique, Nomb. 18. 21 ; la Seconde dîme, que le propriétaire doit consommer à Jérusalem, Deut. 14. 22 et suiv. ; et la Dîme pour les Pauvres, Deut. 14. 28 et suiv. ; 26. 12. La Seconde dîme n’a pas besoin d’être transportée à Jérusalem en nature, mais peut être convertie en argent (et reconvertie à Jérusalem), Deut. 22. 26. Un « Conseil d’évaluation » est ici prévu par la Mishna pour évaluer la Seconde dîme avant qu’elle ne soit convertie en argent. ↩︎
25:7 Ce paragraphe et le reste se réfèrent à Lév. 27. ↩︎
25:8 Abréviation usuelle utilisée pour désigner Rabbi Jehuda ha-Nasi. Petit-fils de Rabban Gamaliel II, il lui succéda sous le nom de Nasi, « Prince », de la communauté juive. Il semble avoir été le membre le plus distingué d’une famille très distinguée. Son principal titre de gloire réside dans la compilation d’une forme faisant autorité à partir des différents recueils de Mishna qui existaient alors. Notre Mishna actuelle est considérée comme étant, pour l’essentiel, identique à celle rédigée par Rabbi. ↩︎
26:1 Ordination à la position de juge ou d’enseignant. ↩︎
26:2 Deut. 15. 21. ↩︎
26:3 R. Jose ben Halafta, c. 150-280 après J.-C., était un autre des disciples les plus célèbres de R. Akiba, ainsi qu’un partisan des méthodes d’interprétation de son maître. ↩︎
26:4 Un autre élève de R. Akiba. Il jouissait d’une grande réputation comme haggadiste, et le présent passage illustre son utilisation de cette méthode dans le domaine plus strict de la Halaka. Il a établi une liste de trente-deux règles régissant l’interprétation de la Bible. ↩︎
26:5 Une circonlocution fréquente pour Dieu, soulignant l’idée de son existence unique et de son omniprésence. ↩︎
27:1 Ps. 10. 3. Version du livre de prières : « Et parle en bien des cupides, que Dieu abhorre. » Le sens fondamental du mot est « couper » ; utilisé métaphoriquement dans l’Ancien Testament pour « obtenir un gain injuste », d’où « agir de manière cupide ». En hébreu mishnique = « Couper, partager la différence », et donc « arbitrer ». ↩︎
27:2 C’est-à-dire qu’il ne doit y avoir aucun amendement une fois qu’une décision a été rendue par un tribunal légalement constitué. ↩︎
27:3 fois. 2. 6. ↩︎
27:4 Un jeune disciple de R. Akiba. Il survécut aux persécutions d’Hadrien et devint membre du Sanhédrin qui fut ensuite établi à Usha. ↩︎
27:5 R. Eléazar interprète les mots comme signifiant : « Si un voleur a béni, il », etc. ↩︎
27:6 Le tiers d’un épha, ou équivalent en mesure moderne à un percuteur et demi. ↩︎
27:7 Le petit gâteau mis à part en accomplissement de l’injonction de Nomb. 15. 20-21. ↩︎
27:8 Adoptant le sens courant dans l’Ancien Testament ; cf. Pr. 1. 19 ; 15. 27 ; Jér. 6. 13 ; 8. 10 ; Hab. 2. 9. ↩︎
27:9 Cette explication porte sur le sens de « celui qui obtient un profit illégal » ; beṣa = gain acquis à tort. ↩︎
27:10 Gen. 37. 26, ↩︎
28:1 c. 150 après J.-C. On dit qu’il était le fils de R. Akiba, bien que cela soit remis en question. ↩︎
28:2 Zach. 8. 16. ↩︎
28:3 Sam. 8. 15. ↩︎
28:4 Héb. Ṣedāḳā, RV « Justice » ; mais on lui donne ici un sens qu’il a acquis plus tard. ↩︎
28:5 Un ancien contemporain de Rabbi Jehuda ha-Nasi. L’une de ses paroles est (Tos. Yadaim II. 14) : « Le Cantique des Cantiques fut inspiré par le Saint-Esprit, tandis que l’Ecclésiaste exprime simplement la sagesse de Salomon. » ↩︎
29:1 Prov. 17. 14. ↩︎
29:2 So Targum. RV « avant qu’il y ait des querelles. » ↩︎
29:3 Un enseignant qui vécut au début du deuxième siècle. On sait peu de choses de lui, et son nom n’apparaît que dans Tosefta et Mekilta. ↩︎
29:4 Deut. 1. 17. ↩︎
30:1 Un jeu de mots sur lo taguru, « tu ne craindras pas », et lo te’egoru, d’une racine signifiant « rassembler, collecter ». ↩︎
30:2 Deut. 19. I7. ↩︎
30:3 Ps. 82. 1. ↩︎
30:4 Lit. « dieux ». Cf. Ex. 21. 6, RV et RV mg. ↩︎
30:5 2. Ch. 19. 6. ↩︎
30:6 Voir M. iii. 6 b, d’où il faut déduire que le jugement rendu par deux juges seulement n’est pas valide. ↩︎
31:1 21 mars, selon nos calculs. ↩︎
31:2 Parce que l’année est intercalée et une période plus longue est accordée pour la maturation des récoltes. ↩︎
32:1 c. 200 après J.-C. L’un des premiers de la génération des Anoraim, les érudits qui, dès le début du troisième siècle, commencèrent à commenter le texte de la Mishna. ↩︎
32:2 Rabban Gamaliel I, le Gamaliel des Actes 5. 34. Bien qu’il occupe ici, selon la tradition tannaïtique, une position non inférieure à celle occupée par Rabban Gamaliel II, ou R. Jehuda ha-Nasi, le Nouveau Testament ne voit en lui rien de plus qu’« un pharisien… un docteur de la loi, tenu en honneur du peuple ». ↩︎
33:1 C’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas fixer la Fête des Tabernacles (15-21 Tishri ; sept.-oct.) sur la base de l’équinoxe d’automne (notre 22 septembre). ↩︎
33:2 Adar correspond approximativement à février et mars. Le Nouvel An, Rosh ha-Shana, commence avec le mois de Tishri (presque = septembre). Pour le calendrier juif, voir Oesterley et Box : Religion and Worship of the Synagogue, p. 318 et suivantes. ↩︎
33:3 R. Akiba fut peut-être la plus grande figure de la littérature juive du début du IIe siècle. Ses professeurs furent R. Jehoshua b. Hanania et R. Eliezer h. Hyrcanus ; parmi ses élèves figuraient des hommes tels que R. Meir, R. Jose b. Halafta et R. Shimeon b. Jochai. Il fut étroitement lié à la révolte de Bar Kokba et trouva la mort aux mains des Romains. Il est le principal responsable de la forme finale qu’a prise le canon de l’Ancien Testament, et c’est lui qui entama le processus de collecte de la masse de la tradition orale, qui fut poursuivie par R. Meir et complétée par R. Jehuda ha-Nasi. Il fut aussi l’initiateur d’un type d’exégèse qui poussa la théorie de l’inspiration verbale jusqu’à ses conclusions extrêmes : non seulement chaque phrase, mais chaque mot, chaque particule, chaque lettre, et même chaque forme particulière d’une lettre possédait une signification divine particulière, et de chaque détail de ce genre on pouvait tirer une série infinie de conclusions, bien éloignées du simple sens littéral véhiculé par le verset. ↩︎
34:1 2 Rois 4. 42. ↩︎
34:2 2 Rois 4. 43. ↩︎
34:3 À cause, apparemment, de la fin des récoltes de maïs. ↩︎
34:4 2 Chron. 30. 18. ↩︎
35:1 Cette phrase n’apparaît pas dans T.; mais elle apparaît dans le passage parallèle dans B. 12 a, et est nécessaire compte tenu des deux opinions suivantes. ↩︎
35:2 R. Siméon b. Jehuda (de Kefar Akkos ou Ikos) est rarement mentionné autrement que comme transmettant les dictons de Siméon b. Jochai, dont il était probablement le plus jeune contemporain. ↩︎
35:3 Nomb. 9. à 10 et suiv. ↩︎
35:4 B. 11 a lit « chemins » — c’est-à-dire lorsqu’ils sont impraticables pour ceux qui viennent de loin pour célébrer la Pâque à Jérusalem — et ajoute également « ponts ». ↩︎
35:5 C’est-à-dire les fours en terre (nécessaires pour rôtir l’agneau pascal), qui n’étaient pas encore secs après les pluies d’hiver. Pour la forme du four, tannur, voir Hastings’ Dictionary of the Bible, art. « Four ». ↩︎
35:6 Juifs d’une partie éloignée de la Diaspora, qui sont déjà partis en route vers Jérusalem pour la Fête. ↩︎
35:7 Il fut, comme la plupart de ses contemporains, l’élève de R. Akiba. On se souvient surtout de lui pour l’exploit qu’il accomplit : obtenir d’Akiba une décision sur un point litigieux, alors que son maître était alors en prison, attendant la peine de mort. ↩︎
35:8 B. 11 b rapportant la même tradition dit « non valide ». ↩︎
36:1 Car dans une année intercalaire, Pourim n’est pas célébré le premier, mais le deuxième, Adar. ↩︎
36:2 R. Jehoshua ben Hanania, vers 80-130 apr. J.-C., fut l’un des enseignants les plus éminents de son époque. Il fut l’élève de Jochanan ben Zakkai et siégea au Sanhédrin de Jabné, d’abord sous son maître, puis sous Gamaliel II. On suppose qu’il exerça une forte influence modératrice sur les révoltés juifs potentiels, et ce n’est qu’après sa mort qu’ils éclatèrent finalement sous Bar Kokba. Comme R. Ishmael ben Shamua, q.v., il favorisait le sens clair des Écritures et, de ce fait, est souvent présenté comme opposé à R. Akiba. ↩︎