Note éditoriale | Page de titre | Chapitre II. Les origines religieuses du sikhisme — le monothéisme hindou et ses liens avec l'islam |
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La religion sikhe est l’une des plus intéressantes qui existent actuellement en Inde, et peut-être même dans le monde entier. D’origine relativement récente, elle n’a retenu l’attention des étudiants que récemment, mais son histoire et sa théologie méritent amplement d’être étudiées. C’est un monothéisme pur et noble, né d’une tentative de réforme et de simplification du mahométisme et de l’hindouisme, et qui, bien qu’échouant dans cette tentative, a réussi à unir, comme le judaïsme d’autrefois, toute une race par un nouveau lien de zèle religieux. Les sikhs [1] sont devenus une nation grâce à leur foi, et une belle nation de vaillants soldats.
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On a tendance aujourd’hui à considérer les Sikhs comme une secte réformée des Hindous ; ce qui est devenu un sujet de controverse parmi les Indiens eux-mêmes. Le terme « hindouisme » est sans aucun doute susceptible d’une application très large, mais on peut se demander s’il doit inclure les Sikhs, compte tenu du fait que l’enseignement pur des gourous [2] adoptait une attitude critique envers les trois piliers cardinaux de l’hindouisme : le sacerdoce, le système des castes [3] et les Védas [4]. Une lecture du Granth suggère fortement que le sikhisme devrait être considéré comme une nouvelle religion mondiale distincte, plutôt que comme une secte réformée des Hindous. Le fondateur de la religion, Nānak, était d’une part le descendant spirituel des réformateurs monothéistes de l’hindouisme, mais d’autre part, les influences musulmanes l’ont amené à se démarquer beaucoup plus de l’ancienne foi et à admettre de nombreux éléments directement liés aux disciples du Prophète. L’inimitié ultérieure des [ p. 11 ] musulmans, et le développement consécutif des tendances martiales de la part des Sikhs, ne peuvent être compris qu’à la lumière de l’histoire, et pour cette raison nous examinerons brièvement la vie des gourous sikhs, avant d’approfondir la question de la doctrine.
Les gourous : Nānak. — Baba — ou Père — Nānak, comme l’appellent habituellement les pieux Sikhs, naquit en 1460 à Talwandi, dans l’actuel district de Lahore, au Pendjab. On raconte que sa naissance fut marquée par des miracles et qu’un astrologue prédit sa grandeur future. Très tôt, le garçon manifesta un vif intérêt pour les questions religieuses. À l’école du village où il allait, il étonna son maître en composant un acrostiche sur l’alphabet, dans lequel il soulignait la nécessité de la vraie religion. Après cela, Nānak se mit à étudier en privé et consacra beaucoup de temps à la méditation et à la fréquentation d’hommes religieux. Il erra dans les forêts denses entourant sa maison et y rencontra sans doute les maîtres religieux et les réformateurs de son époque, ascètes et errants de toutes sortes. C’est d’eux qu’il apprit les subtilités des controverses religieuses et, pour la première fois, les principes de la doctrine musulmane. Les parents de Nānak étaient des hindous stricts de la caste Khatri, et en temps voulu, le prêtre brahmane vint investir le garçon du fil sacré. [5] Nānak n’avait que neuf ans, mais il protesta contre [ p. 12 ] la formalité d’une telle cérémonie au moyen d’un hymne improvisé :
« Fais de la miséricorde ton coton, du contentement ton fil, de la continence son nœud, de la vérité sa torsion.
« Cela ferait un janeu [6] pour l’âme ; si tu l’as, ô Brahman, alors mets-le sur moi.
« Il ne se brisera pas, ne se salira pas, ne brûlera pas et ne se perdra pas.
« Béni soit l’homme, ô Nānak, [7] qui marche avec un tel fil autour du cou. »
Cet hymne est typique de la manière dont Nānak transmit par la suite la majeure partie de son enseignement. Dès ce jour, il protesta contre la tyrannie des castes et l’autorité du clergé brahmanique. Il entreprit d’apprendre le persan, langue dans laquelle il put lire nombre des grands écrits musulmans, dont l’influence est si clairement visible à cette époque. Un acrostiche composé sur les lettres de l’alphabet persan est d’un ton tout musulman, comme par exemple la phrase suivante, qui montre à quel point l’esprit de Nānak avait voyagé dans cette direction :
« Renoncez à l’hérésie et marchez selon la charia » (loi musulmane).
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Pendant longtemps, toutes les tentatives des parents de Nānak pour l’inciter à exercer un métier conforme à la tradition de sa caste restèrent vaines. Le jeune homme était continuellement absorbé par la méditation et se désintéressait des choses de ce monde. Finalement, il accepta d’entrer au service d’un gouverneur musulman, qu’il convertit après un certain temps à sa doctrine réformatrice. Lors de cette conversion, Nānak fit preuve d’un don de lecture des pensées et d’une telle profondeur de perspicacité religieuse qu’avant son départ de la ville, hindous et musulmans vinrent lui rendre hommage. On raconte ensuite que Nānak s’enfuit dans le désert, où il fut sévèrement tenté par Kaljug, le diable. Il résista cependant à toutes les attaques et reçut ensuite une vision spéciale de Dieu, au cours de laquelle il conversa avec lui et reçut des instructions pour sa mission. Au cours de cette expérience, il composa une partie importante du Jāpji [8], qui est depuis devenu le texte clé de la doctrine sikh. Nānak revêtit alors un costume religieux et se lança définitivement dans l’œuvre de sa vie d’enseignant, ou gourou. Il emmena avec lui son ménestrel Mardana, qui accompagnait ses hymnes sur le livret. [9] La plus grande partie du nouvel enseignement fut transmise au moyen de ces hymnes, improvisés et chantés sur des mesures musicales bien connues. [10] De cette manière, Nānak conversa avec des hommes de toutes castes et de toutes croyances, mais surtout avec des brahmanes, parmi lesquels il fit de nombreux convertis. Il souligna l’inefficacité des castes et du sacerdoce, protestant contre le formalisme, qu’il soit musulman ou hindou. Il enseigna l’existence d’un Créateur tout-puissant et aimant, qu’il faut approcher avec simplicité et sincérité, et par la répétition aimante du Nom Sacré. Quiconque, quelle que soit sa caste ou sa croyance, suivait l’enseignement du gourou était considéré comme ayant trouvé le salut, même s’il continuait à vivre une vie ordinaire. Nānak passait une grande partie de son temps à errer et à prêcher dans une grande simplicité – mais il était marié, comme tous les gourous après lui. Il décourageait les pratiques ascétiques et enseignait que la vraie religion se trouvait dans le cœur, quelle que soit la vie. Alors que les brahmanes interdisaient aux femmes et aux Sudras [11] de lire les Védas, Nānak soutenait que tous les êtres humains étaient égaux devant Dieu. Le gourou parcourut toute l’Inde pour répandre ses doctrines, jusqu’à l’Himalaya, à Ceylan, et on dit qu’il alla même jusqu’à La Mecque, l’étoile polaire de la religion musulmane. Une anecdote racontée à son sujet à cette occasion est intéressante, car elle illustre la manière dont il transmettait son enseignement. Alors qu’il se trouvait hors de la ville sainte, un prêtre arabe lui reprocha de tourner ses pas vers Dieu.
« Tourne mes pieds », répondit Nānak, « dans une direction où Dieu n’est pas. »
On raconte que le prêtre saisit alors les pieds du gourou et les fit tournoyer, ce qui fit tourner le temple, suivant la rotation de son corps. On interprète généralement ce fait dans un sens spirituel, se plaignant que toute La Mecque se tournait vers son enseignement. Durant ses pérégrinations, le gourou portait un étrange mélange de costumes hindous et musulmans. Ceci est censé montrer qu’il ne considérait pas les deux religions comme fondamentalement opposées dans leurs formes pures, et que ses propres doctrines pouvaient être acceptées par les deux. Avant sa mort en 1538, Nānak désigna comme successeur son disciple, Angad, qu’il avait auparavant soumis à de sévères épreuves.
Un événement survenu à la mort de Nānak montre que son enseignement n’avait pas été reçu d’un accueil très défavorable. Hindous et musulmans se disputaient pour savoir qui devait disposer de son corps. Lui-même, avant de mourir, ordonna aux hindous de déposer des fleurs à sa droite et aux musulmans à sa gauche ; ceux dont les fleurs seraient trouvées fraîches le matin devraient disposer du corps. Le lendemain, les fleurs des deux côtés furent retrouvées fraîches, mais le corps avait disparu. [12] Les sikhs érigèrent un sanctuaire et les musulmans un tombeau en son honneur sur les rives du Ravi ; mais les deux bâtiments furent emportés par la rivière.
Angad. — Neuf gourous suivirent Nānak, et le premier d’entre eux fut Angad. La principale contribution du gourou Angad à la religion fut l’invention d’un alphabet spécial destiné à l’écriture de ses hymnes. Chez les hindous, toute la littérature sacrée était composée en sanskrit, langue morte à l’époque ; il était tout à fait conforme à l’enseignement de Nānak que cette coutume soit ignorée et que la langue simple du peuple soit employée. Angad, cependant, modifia l’alphabet pendjabi afin d’y utiliser un caractère écrit spécial. Cette modification du pendjabi fut appelée Guru-Mukhi et fut dès lors spécialement employée pour toute la littérature sacrée sikh. Le nouvel alphabet ne contenait que trente-cinq lettres, tandis que le sanskrit en comptait cinquante-deux. [ p. 17 ] Guru Angad a occupé le poste de Guru pendant quatorze ans et est décédé en 1552.
Amar Dās.—Amar Dās, son serviteur, lui succéda. Ce gourou établit son quartier général à Goindwal sur la rivière Bias, où il construisit un puits de quatre-vingt-quatre marches, considéré encore aujourd’hui comme sacré par les Sikhs. À sa mort, en 1574, il désigna son gendre comme successeur, après l’avoir soumis à de très dures épreuves. Il lui donna le nom de Rām Dās. Les Sikhs se souviennent particulièrement de ce second gourou pour son immense humilité.
Rām Dās. — Guru Rām Dās institua le système des Masands. Ces hommes étaient chargés de recueillir les offrandes des fidèles pour le soutien et la propagation de la religion sikh. Au bout d’un certain temps, ils devinrent malhonnêtes, et le dixième gourou, Gobind Singh, les abolit. Rām Dās poursuivit les travaux d’excavation d’Amritsar (lac de nectar), commencés du vivant d’Amar Dās. Ces travaux furent achevés par son fils, Guru Arjan, qui lui succéda. Alors que les trois premiers gourous avaient ignoré leurs fils lors de la nomination de leurs successeurs, la fonction de gourou devint désormais héréditaire.
Arjan.—Le gourou Arjan devint gourou en 1581, et son règne marqua un tournant dans la vie des Sikhs. Arjan était peut-être le plus remarquable de tous les gourous. Il était d’une beauté remarquable et était un excellent poète ainsi qu’un homme doté d’un grand sens pratique. Après avoir achevé le réservoir d’Amritsar, il entreprit la construction du Har Mandar, ou Temple d’Or, qui devait se dresser au milieu du lac. Il entreprit ensuite la compilation d’un recueil d’hymnes, dont la moitié était de sa propre composition, tandis que l’autre moitié contenait ceux des gourous précédents et des premiers réformateurs, qui les avaient influencés. [^12] La rédaction de ce volume fut une affaire très importante, à laquelle aucun temps ni effort ne furent épargnés. Une fois terminé, il fut appelé le Granth Sāhib — ou noble livre — et plus tard l’Adi (ou premier) Granth, par opposition au Granth qui fut compilé au nom du dixième Guru.
Grâce à la vigueur et à l’initiative du leadership d’Arjan, les Sikhs gagnèrent en importance. Disposant désormais d’un volume sacré et d’une cité sacrée, l’empereur Akbar attira son attention sur eux. On lui fit part de plaintes concernant l’impiété du Granth Sāhib et le mépris manifesté envers les divinités musulmanes et hindoues. Après avoir examiné les hymnes, Akbar déclara cependant n’y trouver aucune impiété et rendit une visite respectueuse au gourou, lui demandant ses prières. Cependant, peu après, l’empereur tolérant mourut et fut remplacé par son fils fanatique et méfiant, Jahāngīr. Ce souverain, croyant que le gourou Arjan était impliqué dans une rébellion politique contre lui, le convoqua à sa cour. Là, les plaintes contre le livre sacré reprirent, et Arjan reçut l’ordre d’effacer tous les passages censés refléter la doctrine musulmane ou hindoue. Arjan refusa, déclarant que son but était de répandre la vérité et que :
« Si, pour atteindre cet objectif, ce corps périssable doit partir, je considérerai cela comme une grande chance. »
Ses vœux furent exaucés ; car, refusant de se soumettre, le gourou fut livré à ses ennemis, qui le soumettirent à de terribles tortures. Il resta ferme jusqu’au bout. Il mourut en 1606 des suites de ce traitement.
Har Gobind. — Le sixième gourou, Har Gobind, obéit aux injonctions de son père : « S’asseoir sur son trône, armé jusqu’aux dents, et entretenir une armée du mieux qu’il pouvait. » Il fut le premier gourou sikh à prendre les armes et à s’entourer d’une garde du corps. Il trouva ses disciples bien préparés au nouveau rôle qu’ils devaient assumer. Le martyre du gourou fit ressortir certaines tendances qui avaient toujours existé chez les Sikhs. Bien que n’ayant pas porté les armes jusqu’alors, ils avaient toujours attaché une grande importance à la beauté physique et à la santé, tant mentale que physique. Leur enseignement les avait mis en garde contre l’ascétisme morbide d’une part et les excès matériels d’autre part. Ils avaient une vision claire et saine de la vie, ayant une confiance simple en Dieu et menant une vie humaine naturelle. Ils se baignaient quotidiennement dans l’eau froide, chantaient les hymnes du gourou avant l’aube, mangeaient de la viande, mais abjuraient le vin et le tabac. Ils ne participaient pas aux pèlerinages, si prolifiques causes de propagation des maladies en Inde. Un soldat qui vint demander conseil au deuxième gourou reçut l’ordre de ne pas déposer les armes, mais plutôt de combattre loyalement pour son maître : ainsi, le meurtre d’Arjan par un empereur musulman révéla chez les Sikhs une capacité déjà latente.
Har Rāi. — Har Gobind soutint la secte contre l’oppression pendant trente-sept ans, et son petit-fils, Har Rāi, qui lui succéda, pendant seize ans. Aucun de ces gourous n’a laissé d’hymnes. Ils s’appuyaient sur le Granth Sāhib pour transmettre leurs enseignements, en citant des hymnes appropriés à diverses occasions. Leur histoire est plus laïque que religieuse, mais l’enseignement de Nānak fut fidèlement respecté et la secte demeura un organisme religieux. Lorsqu’Aurangzeb devint empereur, Har Rāi eut des difficultés avec lui et fut contraint d’envoyer son fils aîné comme otage à la cour de l’empereur.
Har Krishan.—Ce fils semble avoir trahi sa religion, et c’est pourquoi son frère cadet, Har Krishan, fut nommé huitième gourou par son père, bien qu’il n’eût que cinq ans et trois mois. Har Rāi avait refusé de regarder le tyran Aurangzeb en face, et Har Krishan adopta la même attitude. Le faux frère, Rām Rāi, qui souhaitait que le jeune gourou vienne à Delhi pour s’emparer de la charge de gourou, imagina une ruse et le persuada que les Sikhs de Delhi souffraient de l’absence de gourou. Ce stratagème eut son effet, et le jeune gourou partit pour Delhi. Il était encore en route pour la cour, prêchant et discourant tout en chemin, lorsqu’il fut atteint de la variole et mourut, n’ayant que sept ans à sa mort. Avant sa mort, la difficile question de son successeur se posa. Har Krishan indiqua que le nouveau gourou se trouverait dans un village éloigné, et prononçant Baba Bakāle – c’est-à-dire Père Bakāle (le nom du village) – il offrit les offrandes d’usage [13] et s’inclina devant son successeur absent. Cette nomination mystérieuse causa quelques troubles. Vingt-deux religieux du village prétendirent au titre de gourou et commencèrent à s’approprier les offrandes des sikhs.
Teg Bahādur. — Mais enfin, un vieil homme du nom de Teg Bahādur fut trouvé, vivant dans le silence et la retraite. C’était le grand-oncle de Har Krishan et le frère du cinquième gourou. Lorsqu’on lui offrit la charge de gourou, il la refusa fermement, mais finalement, sur les instances des Sikhs, il sortit de sa retraite. Il fut nommé chef de la secte en 1664. C’était un homme d’un tempérament doux et plutôt mélancolique, doté d’une réserve de courage moral qui lui fut très utile par la suite. Il s’exprima fermement contre l’usage du tabac, affirmant que lorsque les gens seraient sauvés de cette drogue immonde, lorsqu’ils abandonneraient la fumée dégradante et cultiveraient leurs terres, leur richesse et leur prospérité augmenteraient considérablement, mais « lorsqu’ils inhaleraient ce légume immonde, ils s’appauvriraient et perdraient leurs richesses ». À cette époque, Aurangzeb persécutait violemment les hindous et, en raison de l’hostilité des musulmans, les sikhs étaient désormais beaucoup plus amicaux avec eux qu’avec les musulmans. Les hindous se plaignirent donc au gourou. Ils soulignèrent qu’Aurangzeb détruisait leur religion par la force, incendiant des temples, brisant des images et maltraitant les fidèles. Teg Bahādur écouta leurs plaintes et élabora un plan. Il décida de s’offrir en martyr pour la cause de la vraie religion et de la liberté de pensée. Il se lia donc délibérément avec l’empereur, plaidant pour les hindous persécutés et saisissant l’occasion de proclamer la nouvelle doctrine, plus pure, du sikhisme. Il déclara qu’une troisième religion était apparue, contenant tout ce que l’hindouisme et le mahométisme avaient de meilleur, et il supplia l’empereur de l’adopter. Il savait pertinemment qu’une telle ingérence pourrait lui coûter la vie et attirerait l’attention de l’empereur furieux. Ses prévisions se réalisèrent et il fut convoqué à la cour. Une histoire intéressante est racontée de sa vie carcérale à Delhi. « On raconte qu’un jour, alors qu’il se trouvait au dernier étage de sa prison, l’empereur le vit regarder vers le sud, en direction du zenana impérial. » Le lendemain, il fut envoyé en prison, accusé de cette grave violation de l’étiquette et des convenances orientales. Le gourou répondit :
« Empereur Aurangzeb, j’étais au dernier étage de ma prison, mais je ne regardais pas tes appartements privés ni tes reines ; je regardais en direction des Européens, qui viennent d’au-delà des mers pour abattre tes pardas et détruire ton empire. »
Un écrivain sikh affirme que certains de ces mots sont devenus le cri de guerre des Sikhs lors de l’assaut de Delhi en 1857 sous le commandement du général John Nicholson, et qu’ainsi la prophétie du neuvième gourou s’est glorieusement accomplie, [14]”
L’empereur offrit à Teg Bahādur sa liberté et un grand honneur s’il acceptait l’islam, la mort étant l’alternative. Mais le gourou resta ferme, avertissant Aurangzeb que son empire devait périr. Il fut donc mis à mort en 1675. Après l’exécution de l’acte, on dit que l’empereur fut très affligé et qu’il ne retrouva jamais complètement la paix de l’esprit. En prison, Teg Bahādur fit chercher les pièces de cuivre et la noix de coco, [15] s’inclina devant elles et médita sur son fils absent, Gobind Rāi. [16] Quel qu’ait pu être l’effet du martyre d’Arjan, le cinquième gourou, sur les tendances belliqueuses des Sikhs, cet effet fut redoublé dans le cas de la mort de Teg Bahādur.
Gobind Singh.—Son fils Gobind Rāi s’entoura immédiatement d’une grande armée et devint un guerrier si noble que le chroniqueur dit que « sa splendeur brillait comme le soleil ». Chaque disciple qui venait à lui était enrôlé comme soldat ; l’instruction au maniement des armes était donnée quotidiennement. De nombreuses promesses furent faites quant aux récompenses pour la bravoure au combat. Dans le même temps, la ferveur religieuse grandissait, alimentée par le chant des hymnes, la prédication en plein air, la méditation et la répétition du Nom sacré. Des occasions de faire preuve de zèle militaire se présentèrent bientôt ; la jalousie des musulmans s’accrut et l’armée sikh fut fréquemment mêlée aux hommes de l’empereur. Il y eut de petites escarmouches suivies de batailles plus importantes, et celles-ci furent livrées avec un succès variable. Parfois, les Sikhs furent sévèrement battus ; Mais, vaincus ou victorieux, ils s’illustrèrent par leur bravoure. Issus de toutes les castes, voire d’aucune, ils étaient des hommes dont l’extraordinaire courage et la loyauté les uns envers les autres devinrent vite proverbiaux.
Mais la grande œuvre de la vie de Gobind Singh fut l’institution du Khanda-di-Pāhul ou Baptême de l’Épée. [17] Cette cérémonie devint si importante, et ses effets si vitaux et de si grande portée, qu’il ne sera pas déplacé de donner un compte rendu détaillé de son institution.
À un moment critique pour les Sikhs, le gourou rassembla ses disciples et leur demanda si certains étaient prêts à mourir pour lui. Cinq d’entre eux se montrèrent prêts à le faire. Afin de tester leur sincérité, le gourou les emmena chacun à son tour dans un enclos, d’où il réapparut seul, exhibant une épée trempée. Aucun des cinq, cependant, ne recula devant l’épreuve. Ce n’est qu’après que le cinquième eut apparemment succombé au martyre que l’on découvrit que le sang était celui d’une chèvre et que tous les Sikhs étaient encore en vie. Le gourou déclara alors que le sikhisme ne pouvait désormais être maintenu que par la force des armes. Il versa ensuite de l’eau dans un récipient en fer et la remua avec une épée à double tranchant, répétant le Jāpji de Guru Nānak, le sien, l’Anand de Guru Amār Dās et quelques hymnes de sa composition. On raconte qu’au moment où il accomplissait cette cérémonie, sa femme arriva, apportant des friandises indiennes. Elle était venue par curiosité, mais le Guru lui demanda de jeter les friandises dans l’eau bénite. Il dit qu’il avait commencé à établir les Khālsa comme ses fils, et qu’une mère était toujours nécessaire pour les fils. Il ajouta que les friandises versées dans l’eau symbolisaient l’affection qui allait exister entre les Sikhs. Le Guru donna ensuite cinq palmes d’eau à chacun des cinq élus. Il en aspergea cinq fois leurs cheveux et leurs yeux et les fit répéter Wāhguru ji ka Khālsa, Wāhguru ji ki fatah, « Le Khālsa de Dieu, victoire à Dieu. »
Ces mots devinrent le nouveau cri de guerre des Sikhs. Le gourou leur donna également le nom de Singh, ou lion, qui devait être ajouté au nom de chaque disciple baptisé. Les instructions suivantes furent ensuite ajoutées.
Les Sikhs devaient porter cinq articles dont les noms commencent par un K : Kes, les cheveux longs, Kangha, un peigne, Kripan, une épée, Kachh, un caleçon court, et Kara, un bracelet en acier. Ils le portaient pour témoigner leur loyauté à leurs maîtres et ne jamais tourner le dos à un ennemi. La croyance en l’égalité de tous les hommes devait remplacer toute distinction de caste. Ils devaient se lever à l’aube, se baigner, lire les hymnes des gourous, méditer sur le Créateur et partager un repas commun. Ils devaient s’abstenir de toutes les pratiques superstitieuses des hindous, telles que les pèlerinages, le culte des idoles, le sati et l’infanticide. La viande était autorisée, à condition que l’animal soit tué d’un seul coup de la main d’un Sikh. Le tabac, le vin et tous les stimulants étaient interdits. Tout manquement à ces règles entraînait l’excommunication, la réconciliation se faisant par une amende et un nouveau baptême. Après avoir donné ces instructions, le gourou demanda aux néophytes de le baptiser en retour. Ils protestèrent d’abord, mais il fit remarquer que le baptême les mettait tous sur un pied d’égalité et que le Khālsa, [18] comme on appelait désormais la secte, était l’égal du gourou. Ils cédèrent ; après cela, des milliers de personnes furent baptisées. Gobind Singh envoya alors des messagers aux Rajahs des collines, les suppliant de recevoir ce baptême pour se protéger des Turcs. Les Rajahs répondirent : « Chaque Turc peut manger une chèvre entière. Comment pouvons-nous, nous qui ne mangeons que du riz, faire face à des hommes aussi forts ? Les moineaux peuvent-ils tuer des faucons, ou les chacals des tigres ? » Le [ p. 28 ] Le gourou répondit que son nectar baptismal pouvait rendre un Sikh égal à de nombreux Turcs, et qu’il pouvait tuer des faucons avec des moineaux. Sur ce, de nombreux hindous, de hautes et de basses castes, acceptèrent le baptême. Ses résultats sur le paria furent presque miraculeux. Par son pouvoir, des hommes jusque-là considérés comme impurs et souillés dès leur naissance furent transformés en guerriers exceptionnellement brillants. Avant l’époque des gourous sikhs, aucun général n’aurait pu rêver de lever une armée à partir de tels parias ; et cette métamorphose fut accomplie malgré les préjugés bornés et le conservatisme inné des hindous.
Le succès de cette célèbre institution rassembla des milliers de personnes sous l’étendard du gourou, et son armée augmenta de jour en jour. Néanmoins, maintenir la secte en vie fut une lutte acharnée, car les ennemis étaient de tous côtés. Gobind Singh maintint le courage de son armée par le chant d’hymnes martiaux et par la force de sa personnalité exceptionnelle et brillante. Un jour, il fut interrogé sur les prophéties de son père. Les Sikhs demandèrent quelle serait leur situation à l’arrivée des Anglais. Le gourou répondit :
Les Anglais viendront avec une grande armée. Les Sikhs aussi seront très puissants, et leur armée affrontera celle des Anglais. Tantôt la victoire penchera pour mes Sikhs, tantôt pour les Anglais. Tantôt la religion des Sikhs restera distincte, tantôt la gloire de ceux qui la professent grandira.
Il poursuivit en affirmant que lorsque les Sikhs deviendront égoïstes et empêtrés dans les affaires du monde, corrompus et oublieux de leur religion, lorsqu’ils retomberont dans l’hindouisme, « alors les Anglais gouverneront et leur gloire grandira ». Il prophétisa ensuite la chute de l’empire musulman et déclara :
À la fin de l’année Sambat 1800 (1743), les Sikhs prendront possession de nombreux pays. Trois ans plus tard, les Sikhs surgiront de tous les buissons, et une terrible guerre éclatera entre eux et les musulmans. Un puissant monarque viendra de Kandhar [19] et détruira d’innombrables Sikhs. Il poursuivra sa progression destructrice jusqu’à Mathura, dans l’Hindoustan, et sèmera l’alarme dans de nombreux pays. Nul ne pourra lui résister. Comme l’avait prophétisé Guru Arjan, il rasera le temple d’Amritsar, mais les Sikhs pilleront son camp lors de sa retraite d’Inde. En l’année Sambat 1900 (1843), les Turcs survivants perdront leur empire. Une armée chrétienne viendra de Calcutta. Les Sikhs en désaccord les rejoindront. Il y aura de grandes destructions, et hommes et femmes seront expulsés de leurs foyers. Les Sikhs qui abandonnent les armes et rejoignent les Brahmanes contre les Anglais subiront de grandes souffrances. Les vrais Sikhs tiendront bon et survivront.
À une autre occasion, on fit remarquer à Gobind Singh que les Sikhs étaient bien moins nombreux que les Hindous et les Musulmans. Il répondit alors la chose suivante, qui présente un intérêt particulier aujourd’hui :
Ce que Dieu veut arrivera. Quand l’armée des Turcs viendra, mes Sikhs frapperont l’acier contre l’acier. Le Khālsa s’éveillera alors et connaîtra le jeu de la bataille. Au milieu du fracas des armes, le Khālsa sera partenaire de la félicité présente et future, de la tranquillité, de la méditation, de la vertu et de la connaissance divine. Alors viendront les Anglais et, rejoints par le Khālsa, ils gouverneront aussi bien l’Orient que l’Occident. Le saint Baba Nānak leur accordera toutes les richesses. Les Anglais posséderont une grande puissance et, par la force des armes, s’empareront de nombreuses principautés. Les armées combinées des Anglais et des Sikhs seront très puissantes tant qu’elles gouverneront avec des conseils unis. L’empire des Anglais s’étendra considérablement et ils atteindront la prospérité à tous égards. Partout où ils mèneront leurs armées, ils triompheront et accorderont des trônes à ceux qui les aideront. Alors, dans chaque maison, il y aura la richesse, dans chaque maison le bonheur, dans chaque maison la joie, dans chaque maison la religion, dans chaque [ p. 31 ] la science, et dans chaque maison une femme. Les Anglais régneront longtemps. » [20]
Guru Gobind Singh répéta l’enseignement de son père contre le tabac. Un jour, alors qu’il chassait, il tomba sur un champ où poussait cette plante. Il arrêta son cheval et fulmina contre elle. Il affirma que le tabac brûlait la poitrine, provoquait nervosité, palpitations, bronchite et autres maladies, entraînant finalement la mort. Il implora donc les Sikhs de s’en abstenir, concluant : « Le vin est mauvais, le bhang détruit une génération, mais le tabac détruit toutes les générations. »
Après la mort d’Aurangzeb, le gourou s’entendit bien avec le nouvel empereur, Bahādur Shāh. Ils allèrent chasser ensemble, et l’empereur semble avoir éprouvé une crainte salutaire du gourou. Néanmoins, l’inimitié entre les sikhs et les musulmans persista. Gobind Singh était en route pour l’Inde du Sud après une bataille lorsqu’il fut poignardé par un musulman et reçut une blessure qui, en se rouvrant, entraîna sa mort. Avant de mourir, il annonça à ses sikhs que le Khālsa était désormais solidement établi, tant son enseignement religieux que les lois de la vie quotidienne étant suffisamment précis. Il n’était donc pas nécessaire d’établir un nouveau gourou. Le Khālsa et le Granth Sāhib seraient désormais vénérés comme des gourous, et l’esprit de Gobind [ p. 32 ] Singh pouvait être accueilli en « cherchant avec diligence les hymnes du volume sacré ». Partout où cinq fidèles sikhs étaient rassemblés, Gobind Singh lui-même se trouvait au milieu d’eux. Ils devaient être considérés comme les « prêtres de tous les prêtres » et avoir le pouvoir d’absoudre les péchés. Le gourou s’inclina devant le Granth Sāhib, son successeur, et donna ses dernières directives concernant la charité avant de mourir en 1708, après trente-trois ans de gourou.
On constate que l’œuvre de Gobind Singh différait quelque peu de celle des autres gourous. Sa tâche principale consistait à protéger la secte à un moment où elle risquait de périr, et pour cette œuvre, il est digne d’être soutenu par Nānak, le fondateur de tout le mouvement. Mais il ne faut pas croire que, parce qu’il était un excellent guerrier, il était moins spirituel ou moins religieux que ses prédécesseurs. Il fit de la ferveur religieuse l’épine dorsale de toutes ses doctrines guerrières. Il alliait l’habileté pratique à la méditation mystique ; et les résultats parlent d’eux-mêmes. Il composa de nombreux hymnes qui, mis à part ceux à la gloire de l’épée, contiennent une veine de mysticisme panthéiste plus marquée que ceux des autres gourous. Il se revendiquait également davantage comme prophète.
Parmi les écrits qu’il nous a laissés, on trouve un curieux récit de sa propre histoire spirituelle, dans lequel il raconte comment Dieu l’a envoyé dans le monde [ p. 33 ] pour aider le monde alors qu’il s’égarait. Lorsqu’il demanda à ses Sikhs de le baptiser, il dit : « Je suis le fils du Dieu immortel, qui m’a envoyé dans le monde pour exalter la religion. » Il dit qu’il ne désirait pas venir, mais que Dieu lui a adressé de vives protestations.
L’histoire des gourous sikhs montre à quel point le développement de leur religion fut influencé par la tournure des événements. Au début, comme nous l’avons remarqué, l’enseignement religieux de Nānak était plus favorable aux musulmans qu’aux hindous, car il était constamment en conflit avec ces derniers sur des questions de caste. Cependant, la superstition nerveuse et la tyrannie des dirigeants moghols changèrent rapidement la donne. Croyant sans hésiter à toute histoire contre les gourous, ces empereurs provoquèrent la mort de deux des plus éminents d’entre eux. À partir de l’époque de Gobind Singh, une inimitié acharnée opposa sikhs et musulmans. Réfugiés dans les collines du nord de l’Inde, les Khālsa continuèrent à développer leur splendide physique, à entretenir la flamme de leur zèle religieux et à se maintenir en tant que nation distincte. Ils marchèrent contre les Britanniques lors des guerres sikhes de 1845 et 1847 ; Mais, une fois vaincus, ils se souvinrent des prophéties du neuvième gourou et devinrent passionnément loyaux envers leurs maîtres anglais. Soldats autochtones les plus brillants et les plus fidèles, ils sauvèrent l’Empire en 1857 ; et ils ont soutenu la nation britannique à d’innombrables reprises depuis.
La situation des Sikhs actuels [21] est curieuse. Là où le baptême de Gobind Singh est maintenu, ils sont susceptibles de demeurer une nation distincte ; mais lorsque celui-ci tombe en désuétude, ils ont tendance à se réintégrer dans l’hindouisme. Ils emploient des prêtres brahmanes pour les mariages, les décès et tous les événements familiaux importants. En réalité, l’enseignement pur du Nānak discrédite les formalités de la religion hindoue et, par conséquent, dans la mesure où les Sikhs s’y soumettent, ils s’éloignent de l’enseignement le plus élevé du Granth. Le sikhisme pur est bien au-dessus de la dépendance au rituel hindou et peut occuper une place distincte en tant que religion mondiale, tant que les Sikhs conservent leur spécificité.
Cette religion devrait également plaire à l’esprit occidental. C’est une religion essentiellement pratique. Si l’on en juge d’un point de vue pragmatique – un point de vue privilégié dans certains milieux – elle se classerait presque au premier rang mondial. Aucune autre religion ne peut prétendre avoir créé une nation en si peu de temps. Qu’elle ait transformé l’Indien marginalisé – un individu notoirement indolent et instable [ p. 35 ] – en un guerrier excellent et loyal, relève presque du miracle. Cet aspect pratique et politique de la question devrait intéresser particulièrement l’Occident, et surtout les Anglais, qui ont si largement bénéficié de cette grande foi. Mais au-delà des considérations politiques, l’aspect religieux mérite une attention particulière. Le sikhisme représente un vaste corpus de pensée religieuse en Inde, jusqu’ici insuffisamment reconnu comme un facteur inhérent. À travers diverses phases nihilistes, panthéistes ou athées de l’hindouisme, et malgré un grand nombre d’observances élaborées, les idéaux du monothéisme pur ont prévalu ; depuis leur préfiguration dans les Védas, en passant par l’œuvre d’hommes tels que Rāmānuj et Rāmānand jusqu’à leur apogée finale chez les gourous sikhs. Là, ils ont acquis une ferveur nouvelle grâce à l’influence islamique et, développant des idéaux guerriers sous l’effet de l’oppression, ont donné naissance à l’une des grandes religions mondiales, la dernière à obtenir une reconnaissance en Europe. L’histoire de ce développement des idéaux monothéistes au sein de l’hindouisme et de l’influence religieuse de l’islam sera examinée dans le chapitre suivant.
Note éditoriale | Page de titre | Chapitre II. Les origines religieuses du sikhisme — le monothéisme hindou et ses liens avec l'islam |
[^12] : 18 : 1 Quinze réformateurs sont représentés au total. Ce sont : Jaidev, Nāmdev, Trilochan, Parmānand, Sadhna, Beni, Rāmānand, Dhanna, Pīpa, Sāīn, Kabīr, Rāv Dās, Sûr Dās, Farid et Bhīkan. Les deux derniers sont des saints mahométans.
9:1 Sikh, littéralement « disciple ». ↩︎
10:1 Guru (littéralement grand) signifie « enseignant ». ↩︎
10:2 Les Hindous reconnaissent quatre grandes castes : les Brahmanes, ou prêtres ; les Kshatriyas, ou guerriers ; les Vaisayes, ou commerçants ; et les Sudras, ou serfs. Ces castes étaient délimitées de manière rigide et étaient censées avoir été créées séparément, les Brahmanes étant issus de la tête de Brahma et les autres castes d’autres parties de son corps. On verra que cette croyance en une distinction fondamentale entre les différents êtres humains doit avoir un impact important sur la vie religieuse et sociale. ↩︎
10:3 Veda (littéralement, connaissance.) est un terme donné aux anciennes Écritures indiennes, dont quatre sections. ↩︎
11:1 Cette cérémonie initie un garçon dans sa caste. ↩︎
12:1 Le fil sacré. ↩︎
12:2 Dans la poésie orientale, il était d’usage que le poète s’adresse à lui-même dans le ou les derniers vers. Les gourous sikhs qui suivirent utilisèrent « Nānak » comme pseudonyme, soulignant ainsi leur conviction que l’esprit de Nānak pénétrait successivement chacun des maîtres qui le suivirent. ↩︎
13:1 Un recueil d’hymnes, dont des extraits seront donnés plus tard. ↩︎
13:2 Le rebeck, ou rabab, est un instrument d’origine arabe, comportant de quatre à six cordes en boyau de chèvre, avec des cordes en acier pour la résonance. Il est tombé en désuétude dans le nord de l’Inde. ↩︎
14:1 Les auteurs indiens énumèrent six principaux rāgs, ou mesures musicales. On leur attribue des « épouses » et des « fils », qui sont des variantes des airs principaux et sont souvent chantés différemment selon les provinces de l’Inde. Les hymnes du livre sacré des Sikhs étaient composés de trente et une mesures musicales de ce type. ↩︎
14:2 Les femmes et les Sudras étaient considérés comme hors de portée de la religion. Dans les Instituts de Gautam, il est ordonné que, si un Sudra entend les Védas, ses oreilles doivent être bouchées avec de la guerre ou du plomb fondu ; s’il lit les Védas, sa langue doit être coupée ; s’il possède les Védas, la peine est la mort. ↩︎
16:1 Une histoire similaire est racontée à propos du célèbre saint indien, Kabīr. ↩︎
21:1 C’était la coutume de chaque Guru, lorsqu’il nommait son successeur, d’envoyer chercher cinq paise, ou farthings, et une noix de coco. et de les offrir, puis de rendre hommage et de faire le tour du nouveau Guru. ↩︎
23:1 La religion sikh, Max A. Macauliffe, vol. IV. ↩︎
24:2 Gobind Rāi — plus tard Gobind Singh — envoya à son père un distique alors qu’il était en prison, qui fut ensuite inclus avec les hymnes du neuvième Guru dans le Granth Sāhib. ↩︎
25:1 De nombreux Sikhs ne prennent pas ce baptême. Ceux qui adoptent intégralement le système de Gobind Singh sont connus sous le nom de Singhs (lions), ceux qui le rejettent sous le nom de Sahijdharis (vivants tranquilles). Les premiers sont tous des guerriers, les seconds des commerçants ou des agriculteurs. ↩︎
27:1 De l’Arabie Khālis, « pur ». ↩︎
29:1 Cette prophétie s’est accomplie en 1762, lorsque Ahmad Shah a marché contre les Sikhs et a fait exploser le Temple d’Or. ↩︎
31:1 La religion sikh, Max A. Macauliffe, vol. v. ↩︎
34:1 Voir note, page 25. Outre les deux principales visions sikhes, il existe certaines sectes mineures qui regroupent plusieurs ordres d’ascètes. Les membres de ces divers organismes partagent des opinions très diverses, certaines étant presque identiques à celles de l’hindouisme ordinaire. ↩︎