Angra Mainyu crée 99 999 maladies : Ahura Mazda s’adresse pour la guérison au mot sacré et à Airyaman.
Airyaman est un ancien dieu indo-iranien : dans le Rig-Véda, c’est un Âditya (Aryaman), rarement invoqué seul, mais presque toujours en compagnie de Mitra et de Varuna. Son nom, comme celui de Mitra, signifie « l’ami » et, comme Mitra, il est le dieu de la lumière céleste, bienveillant, bienfaisant et secourable envers l’homme.
Dans l’Avesta, le mot Airyaman a la même signification que dans le Veda ; mais le caractère du dieu est plus pleinement développé, et tandis qu’il n’a pas de personnalité distincte dans les hymnes védiques, il apparaît ici sous le caractère d’un dieu guérisseur, qui dérive d’une manière très naturelle de son caractère primitif et général.
Airyaman réside dans une demeure appelée la demeure d’Airyaman (Airyamnô nmânem), qui est la même que « la demeure lumineuse dans [ p. 230 ] laquelle Mitra, Aryaman et Varuna demeurent », selon les Védas, c’est-à-dire le ciel. Dans le parsisme tardif, Airyaman apparaît comme « l’Ized du Ciel [^1161] ».
Ce Fargard est inachevé, ou, plus exactement, sa fin est connue. Airyaman, appelé de son manoir, vient creuser neuf sillons. C’est sans doute pour accomplir le Barashnûm [^1162] ou quelque cérémonie de ce genre, afin de purifier l’impur, c’est-à-dire le malade [^1163], et de lui rendre la santé par la vertu du Nirang et de la parole sainte. Le Fargard se termine donc par des sortilèges contre la maladie et contre la mort.
[^1164], le beau, le brillant, vu de loin (là où je peux monter, là où je peux passer !)
2 (5). « Alors le voyou me regarda [^1165] ; le voyou Angra Mainyu, le mortel, provoqua par sa sorcellerie neuf maladies, quatre-vingt-dix, neuf cents, neuf mille, et neuf fois dix mille maladies. Puisses-tu me guérir, ô Mãthra Spenta [^1166], toi le plus glorieux !
3 (8). « Je te donnerai en retour mille chevaux rapides et agiles ; offre-les [^1167] en sacrifice au bon Saoka [^1168], fait par Mazda et saint.
« Je te donnerai en échange mille chameaux à haute bosse ; offre-les en sacrifice au bon Saoka, fait par Mazda et saint.
4 (12). « Je te donnerai en retour mille bœufs bruns qui ne poussent pas [^1169] ; offre-les en sacrifice au bon Saoka, fait par Mazda et saint.
« Je te donnerai en échange mille petits de toutes les espèces de petit bétail ; offre-les en sacrifice à Saoka, fait par Mazda et saint.
5 (16). « Et je te bénirai du beau et saint sort de bénédiction, du saint et amical sort de bénédiction, qui fait gonfler le vide jusqu’à la plénitude et déborder le plein, qui vient au secours de celui qui était malade et rend à nouveau la santé au malade.
6 (20). « Mãthra Spenta, la toute-glorieuse, me répondit : « Comment te guérirai-je ? Comment chasserai-je de toi ces neuf maladies, et ces quatre-vingt-dix, ces neuf cents, ces neuf mille, et ces neuf fois dix mille maladies ? »
7 (22). Le Créateur Ahura Mazda appela Nairyô-sangha [^1170] : Va, Nairyô-sangha, le héraut, et conduis-toi vers la demeure d’Airyaman, et parle-lui ainsi :
8 (23). Ainsi te parle Ahura Mazda, le Saint : « Moi, Ahura Mazda, le Créateur de toutes choses bonnes, lorsque j’ai fait cette demeure, la [ p. 232 ] belle, brillante, vue de loin (là où je puis monter, là où je puis passer !)
9 (24). « Alors le voyou me regarda ; le voyou Angra Mainyu, le mortel, provoqua par sa sorcellerie neuf maladies, quatre-vingt-dix, neuf cents, neuf mille, et neuf fois dix mille maladies. Puisses-tu me guérir, ô Airyaman, le tant désiré !
10 (26). « Je te donnerai en retour mille chevaux rapides et agiles ; offre-les en sacrifice au bon Saoka, fait par Mazda et saint.
« Je te donnerai en échange mille chameaux rapides et à haute bosse ; offre-les en sacrifice au bon Saoka, fait par Mazda et saint.
11 (30). « Je te donnerai en retour mille bœufs bruns qui ne poussent pas ; offre-les en sacrifice au bon Saoka, fait par Mazda et saint.
« Je te donnerai en échange mille petits de toutes les espèces de petit bétail ; offre-les en sacrifice au bon Saoka, fait par Mazda et saint.
12 (34). « Et je te bénirai du beau et saint sort de bénédiction, du saint et amical sort de bénédiction, qui fait gonfler le vide jusqu’à la plénitude et déborder le plein, qui vient au secours de celui qui était malade et rend la santé au malade. »
13 (38). Obéissant aux paroles d’Ahura, il alla, Nairyô-sangha, le héraut ; il se dirigea vers la demeure d’Airyaman, et il parla à Airyaman, disant : [ p. 233 ] 14 (38). Ainsi te parle Ahura Mazda, le Saint : « Moi, Ahura Mazda, le Créateur de toutes choses bonnes, lorsque j’ai créé cette demeure, la belle, la brillante, visible de loin (puis-je monter, puis-je passer !)
15 (39). « Alors le voyou me regarda ; le voyou Angra Mainyu le mortel, qui avait provoqué par sa sorcellerie neuf maladies, quatre-vingt-dix, neuf cents, neuf mille, et neuf fois dix mille maladies. Puisses-tu me guérir, ô Airyaman, le tant désiré ! »
16 (40). « Je te donnerai en retour mille chevaux rapides et agiles ; offre-les en sacrifice au bon Saoka, fait par Mazda et saint.
« Je te donnerai en échange mille chameaux rapides et à haute bosse ; offre-les en sacrifice au bon Saoka, fait par Mazda et saint.
17 (44). « Je te donnerai en retour mille bœufs bruns qui ne poussent pas ; offre-les en sacrifice au bon Saoka, fait par Mazda et saint.
« Je te donnerai en échange mille petits de toutes les espèces de petit bétail ; offre-les en sacrifice au bon Saoka, fait par Mazda et saint.
18 (48). « Et je te bénirai du beau et saint sort de bénédiction, du saint et amical sort de bénédiction, qui fait gonfler le vide jusqu’à la plénitude et déborder le plein, qui vient au secours de celui qui était malade et rend la santé au malade. »
19 (52). Vite, et sans tarder, le tant désiré Airyaman partit avec empressement vers la montagne des saintes questions, vers la forêt des saintes questions.
20 (54). Il amena avec lui neuf étalons, le très désiré Airyaman [^1172].
Il amena avec lui neuf chameaux, le très désiré Airyaman.
Il amena avec lui neuf taureaux, le très désiré Airyaman.
Il amena avec lui neuf têtes de petit bétail, le très désiré Airyaman.
Il apporta avec lui les neuf brindilles [^1173] ; il traça neuf sillons [^1174].
[^1175]. 'Je chasse Ishirê!, je chasse Aghûirê, je chasse Aghra, je chasse Ughra; je chasse la maladie, je chasse la mort, je chasse la douleur et la fièvre; je chasse Sârana, je chasse Sârastya, je chasse Azana, je chasse Azahva, je chasse Kurugha, je chasse Azivâka, je chasse Duruka, je chasse Astairya; je chasse la maladie, la pourriture et l’infection qu’Angra Mainyu a créées par sa sorcellerie contre les corps des mortels.
22. « Je chasse toutes sortes de maladies et de morts, tous les Yâtus et Pairikas, et tous les méchants Gainis. [ p. 235 ] 23. « Que le très désiré Airyaman vienne ici pour que les hommes et les femmes de Zarathustra se réjouissent, pour que les fidèles se réjouissent ; avec la récompense désirable qui est gagnée au moyen de la loi, et avec cette faveur pour la sainteté qui est accordée par Ahura.
24. « Que le très désiré Airyaman frappe toutes sortes de maladies et de morts, tous les Yâtus et Pairikas, et tous les méchants Gainis.
25. 'Yathâ ahû vairyô : — la volonté du Seigneur est la loi de sainteté ; les richesses de Vohu-manô seront données à celui qui travaille dans ce monde pour Mazda, et exerce selon la volonté d’Ahura le pouvoir qu’il lui a donné pour soulager les pauvres.
« Kem nâ mazdâ : — qui as-tu placé pour me protéger, ô Mazda ! tandis que la haine du démon m’envahit ? Qui d’autre que ton Âtar et ton Vohu-manô, par l’œuvre desquels le monde sacré perdure ? Révèle-moi les règles de ta loi !
« Ke verethrem gâ : — qui est celui qui frappera le démon afin de maintenir tes ordonnances ? Enseigne-moi clairement tes règles pour ce monde et pour l’autre, afin que Sraosha puisse venir avec Vohu-manô et aider qui tu veux. »
« Préserve-nous de notre haineux, ô Mazda et Ârmaiti Spenta ! Peurs, ô Drug diabolique ! Peurs, ô engeance du démon ! Peurs, ô monde du démon ! Peurs, ô Drug ! Peurs dans les régions du nord, pour ne plus jamais livrer à la mort le monde vivant du saint esprit ! »