Ce chapitre et les suivants, jusqu’à la fin du douzième, traitent principalement de l’impureté provenant des morts, et des moyens de l’éliminer des hommes et des choses.
Les sujets traités dans ce Fargard sont les suivants :
I (1-7). Si un homme souille le feu ou la terre involontairement ou inconsciemment, ce n’est pas un péché.
II (8-9). L’eau et le feu ne tuent pas.
III (10-14). Élimination des morts pendant l’hiver.
IV (15-20). Comment les Dakhmas sont purifiés par l’eau du ciel.
V (21-26). De l’excellence de la pureté et de la loi qui montre comment la retrouver lorsqu’elle est perdue.
VI (27-38). Sur le pouvoir souillant du Nasu, plus ou moins grand, selon la dignité plus ou moins grande de l’être qui meurt.
VII (39-44). De la gestion des instruments sacrificiels souillés par les morts.
[ p. 49 ]
VIII (45-62). Du traitement d’une femme qui a accouché d’un enfant mort-né ; et du sort de ses vêtements.
1. Un homme meurt dans les profondeurs de la vallée : un oiseau s’envole du sommet de la montagne jusqu’aux profondeurs de la vallée, et il y dévore le cadavre de l’homme mort : puis, il vole des profondeurs de la vallée jusqu’au sommet de la montagne : il vole vers l’un des arbres là-bas, qu’il soit dur ou tendre, et sur cet arbre il vomit, il dépose des excréments, il laisse tomber des morceaux du cadavre.
2 (7). Or, voici qu’un homme monte des profondeurs de la vallée jusqu’au sommet de la montagne ; il arrive à l’arbre sur lequel l’oiseau est posé ; de cet arbre il veut prendre du bois pour le feu. Il abat l’arbre, il le taille, il le fend en bûches, puis il l’allume au feu, le fils d’Ahura Mazda. Quelle est la peine qu’il devra payer ?
3 (11). Ahura Mazda répondit : « Il n’y a pas de péché pour un homme à cause d’une matière morte apportée par des chiens, des oiseaux, des loups, des vents ou des mouches.
4 (12). « Car si un homme était coupable d’un péché pour une matière morte apportée par des chiens, des oiseaux, des loups, des vents ou des mouches, combien tôt ce monde matériel qui est le mien n’aurait en lui que des Peshôtanus [^530], exclus du chemin de la sainteté, [ p. 50 ] dont les âmes crieront et gémiront [^531] ! Tant sont innombrables les êtres qui meurent sur la surface de la terre. »
5 (15). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Voici un homme qui arrose un champ de blé. L’eau ruisselle dans le champ ; elle ruisselle encore ; elle ruisselle une troisième fois ; et la quatrième fois, un chien, un renard ou un loup emporte un cadavre dans le lit du ruisseau : quelle est la peine que cet homme devra payer [^532] ?
6 (19). Ahura Mazda répondit : « Il n’y a pas de péché pour un homme à cause d’une matière morte apportée par des chiens, des oiseaux, des loups, des vents ou des mouches.
7 (20). « Car si un homme était coupable d’un péché pour une matière morte apportée par des chiens, des oiseaux, des loups, des vents ou des mouches, combien tôt ce monde matériel qui est le mien ne contiendrait-il plus que des Peshôtanus, exclus du chemin de la sainteté, dont les âmes crieraient et gémiraient ! Tant sont innombrables les êtres qui meurent sur la surface de la terre. »
8 (23). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! L’eau tue-t-elle [1] ?
[ p. 51 ]
Ahura Mazda répondit : « L’eau ne tue personne : Astô-vîdhôtu [2] lui noue le nœud coulant autour du cou, et, ainsi noué, Vaya [3] l’emporte : puis le flot l’emporte [4], le flot le fait descendre [5], le flot le jette sur le rivage ; alors les oiseaux se nourrissent de lui, et le hasard l’amène ici, ou l’amène là [6]. »
9 (29). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Le feu tue-t-il ?
Ahura Mazda répondit : « Le feu ne tue personne : Astô-vîdhôtu lui noue le nœud coulant autour du cou, et, ainsi noué, Vaya l’emporte. Le feu brûle vie et membres, et alors le hasard l’amène ici, ou l’amène là-bas [7]. »
10 (34). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si l’été est passé et que l’hiver est arrivé, que feront les adorateurs de Mazda [8] ?
[ p. 52 ]
Ahura Mazda répondit : « Dans chaque maison ? dans chaque bourg [9], ils élèveront trois petites maisons pour les morts [10]. »
11 (37). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelle sera la grandeur de ces maisons pour les morts ?
Ahura Mazda répondit : « Assez grand pour ne pas frapper le crâne, ni les pieds, ni les mains de l’homme, s’il [11] se tenait debout, tendait les pieds et étendait les mains : telles seront, selon la loi, les maisons des morts.
12 (41). « Et ils laisseront le corps sans vie reposer là, pendant deux nuits, ou pendant trois nuits, ou pendant un mois, jusqu’à ce que les oiseaux commencent à voler [12], que les plantes poussent, que les eaux coulent et que le vent tarisse les eaux de dessus la terre [13]. »
13 (44). « Et dès que les oiseaux commenceront à voler, les plantes à pousser, les flots à couler et le vent à tarir les eaux de la terre, alors les adorateurs de Mazda poseront le mort (sur le Dakhma) ses yeux vers le soleil.
14 (46). « Si les adorateurs de Mazda n’ont pas, dans l’année, déposé le mort (sur la Dakhma), [ p. 53 ] les yeux vers le soleil, tu prescriras pour cette transgression la même peine que pour le meurtre d’un fidèle. Et il restera là jusqu’à ce que la pluie ait plu sur le corps, que la Dakhma ait plu, que les restes impurs aient plu sur lui, et que les oiseaux aient dévoré le corps. »
15 (49). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Est-il vrai que toi, Ahura Mazda, tu fais descendre les eaux de la mer Vouru-kasha [14] avec le vent et les nuages ?
16 (51). Que toi, Ahura Mazda, tu les fais couler vers les cadavres [15] ? que toi, Ahura Mazda, tu les fais couler vers les Dakhmas ? que toi, Ahura Mazda, tu les fais couler vers les restes impurs ? que toi, Ahura Mazda, tu les fais couler vers les ossements ? et qu’ensuite toi, Ahura Mazda, tu les fasses refluer invisiblement ? que toi, Ahura Mazda, tu les fasses refluer vers la mer Pûitika [16] ?
17 (53). Ahura Mazda répondit : « Il en est ainsi [ p. 54 ] comme tu l’as dit, ô juste Zarathustra ! Moi, Ahura Mazda, j’envoie les eaux de la mer Vouru-kasha avec le vent et les nuages.
18 (55). « Moi, Ahura Mazda, je les fais couler vers les cadavres ; moi, Ahura Mazda, je les fais couler vers les Dakhmas ; moi, Ahura Mazda, je les fais couler vers les restes impurs ; moi, Ahura Mazda, je les fais couler vers les ossements ; puis moi, Ahura Mazda, je les fais refluer invisiblement ; moi, Ahura Mazda, je les fais refluer vers la mer Pûitika [17]. »
19 (56). « Les eaux bouillonnent là, bouillonnent au cœur de la mer Pûitika, et, une fois purifiées, elles retournent de la mer Pûitika à la mer Vouru-kasha, vers l’arbre bien arrosé [18], sur lequel poussent les graines de mes plantes de toutes sortes par centaines, par milliers, par centaines de milliers.
20(60). « Ces plantes, moi, Ahura Mazda, je les fais pleuvoir sur la terre [18:1], pour apporter de la nourriture aux fidèles et du fourrage à la vache bienfaisante ; pour apporter de la nourriture à mon peuple afin qu’il puisse en vivre, et du fourrage à la vache bienfaisante. »
[ p. 55 ]
21 (63). « Ceci [19] est la meilleure de toutes choses, c’est la plus belle de toutes choses, comme tu l’as dit, ô juste Zarathoustra ! »
Avec ces mots, le saint Ahura Mazda réjouit le saint Zarathustra [20] : « La pureté est pour l’homme, après la vie, le plus grand bien [21], cette pureté que procure la loi de Mazda à celui qui purifie son propre être par de bonnes pensées, de bonnes paroles et de bonnes actions [^554]. »
22 (68). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Cette loi, cette loi destructrice de démons de Zarathoustra, par quelle grandeur, quelle bonté et quelle équité est-elle plus grande, bonne et juste que toutes les autres paroles ?
23 (69). Ahura Mazda répondit : « Autant la mer Vouru-kasha est au-dessus de tous les autres flots, autant cette loi, cette loi destructrice de démons de Zarathustra, est au-dessus de toutes les autres paroles en grandeur, en bonté et en équité.
24 (70). « Autant un grand ruisseau coule plus vite qu’un mince ruisseau, autant cette loi, cette loi destructrice de démons de Zarathustra, est bien au-dessus de toutes les autres paroles en grandeur, en bonté et en équité.
« Aussi haut que le grand arbre [22] se dresse au-dessus des petites plantes qu’il éclipse, aussi haut au-dessus de toutes les autres [ p. 56 ] déclarations en grandeur, en bonté et en équité est cette loi, cette loi destructrice de démons de Zarathustra.
25, 26 (73-81). « Aussi haut que le ciel est au-dessus de la terre qu’il entoure, aussi haut au-dessus de toutes les autres paroles est cette loi, cette loi destructrice de démons de Mazda. »
« Par conséquent, lorsque le Ratu a été appliqué à [23] lorsque le Sraoshâ-varez a été appliqué à [24] ; que ce soit pour un service de draona [25] qui a été entrepris [26], ou pour un qui n’a pas été entrepris [27] ; que ce soit pour un draona qui a été offert, ou pour un qui n’a pas été offert ; que ce soit pour un draona qui a été partagé, ou pour un qui n’a pas été partagé [28] ; le Ratu a le pouvoir de lui remettre [ p. 57 ] un tiers de la pénalité qu’il a dû payer [29] : s’il a commis une autre mauvaise action, elle est remise par son repentir ; s’il n’a commis aucune autre mauvaise action, il est absous par son repentir pour toujours et à jamais [30]. »
27 (82). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si plusieurs hommes se reposent au même endroit, sur des tapis ou des oreillers contigus, qu’il y en ait deux, cinq, cinquante ou cent, l’un à côté de l’autre ; et que parmi ces personnes, l’une d’elles meure, combien d’entre elles le Druga Nasu ensevelit-il d’infection, de pollution et d’impureté [31] ?
28 (86). Ahura Mazda répondit : « Si le mort est un prêtre, le Druga-Nasu se précipite [32], ô Spitama Zarathustra ! Elle tombe le onzième et souille le dix [33].
[ p. 58 ]
« Si le mort est un guerrier, le Druga Nasu se précipite, ô Spitama Zarathustra ! Elle tombe sur le dixième et souille le neuf.
« Si le mort est un cultivateur, la Drogue Nasu se précipite, ô Spitama Zarathustra ! Elle tombe sur le neuvième et souille le huitième.
29 (92). « Si c’est un chien de berger, le Druga Nasu se précipite, ô Spitama Zarathustra ! Elle tombe sur le huitième et souille les sept.
« Si c’est un chien de maison, le Dr Nasu se précipite, ô Spitama Zarathustra ! Elle tombe sur le septième et souille le six.
30 (96). « Si c’est un chien Vohunazga [34], le Druga Nasu se précipite, ô Spitama Zarathustra ! Elle tombe sur le sixième et souille les cinq.
« Si c’est un jeune chien [^568], le Dr Nasu se précipite, ô Spitama Zarathustra ! elle tombe sur le cinquième et souille les quatre.
31 (100). « Si c’est un chien Sukuruna [35], le Druga Nasu se précipite, ô Spitama Zarathustra ! Elle tombe sur le quatrième et souille les trois.
« Si c’est un chien Gazu [36], le Druze Nasu se précipite, ô Spitama Zarathustra ! Elle tombe sur le troisième et souille les deux.
32 (104). « Si c’est un chien Aiwizu, le Druag [ p. 59 ] Nasu se précipite, ô Spitama Zarathustra ! elle tombe sur le deuxième et souille le suivant.
« Si c’est un chien Vîzu, le Druga Nasu se précipite, ô Spitama Zarathustra ! Elle tombe sur le suivant, elle souille le suivant. »
33 (108). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! S’il s’agit d’un chien Urupi [37], combien de créatures du bon esprit souille-t-il directement, combien en souille-t-il indirectement en mourant ?
34 (110). Ahura Mazda répondit : « Un chien Urupi ne souille ni directement ni indirectement aucune des créatures du bon esprit, sauf celui qui le frappe et le tue ; l’impureté lui colle à jamais [38]. »
35 (113). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si le mort est un méchant voyou à deux pieds, un Ashemaogha impie [39], combien de créatures du bon esprit souille-t-il directement, combien en souille-t-il indirectement en mourant ?
36 (115). Ahura Mazda répondit : « Pas plus qu’une grenouille dont le venin est desséché et qui est morte depuis plus d’un an [40]. De son vivant, en effet, ô Spitama Zarathustra ! ce méchant voyou à deux pattes [ p. 60 ], cet Ashemaogha impie, souille directement les créatures du bon esprit et les souille indirectement.
37 (119). « De son vivant, il frappe l’eau [41] ; de son vivant, il souffle le feu [42] ; de son vivant, il emporte la vache [43] ; de son vivant, il frappe l’homme fidèle d’un coup mortel, qui sépare l’âme du corps [44] ; il n’en fera pas de même lorsqu’il sera mort.
38 (120). « De son vivant, en effet, ô Spitama Zarathustra ! ce méchant voyou à deux jambes, cet Ashemaogha impie, ne cesse de priver l’homme fidèle de sa nourriture, de ses vêtements, de sa maison, de son lit, de ses vases [45] ; il n’en fera pas de même une fois mort. »
39 (122). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quand nous aurons apporté dans nos maisons ici-bas le feu, le baresma, les coupes, le Haoma et le mortier [46], ô saint Ahura Mazda ! s’il arrive qu’un chien ou un homme y meure, que feront les adorateurs de Mazda ?
40 (125). Ahura Mazda répondit : « Hors de la maison, ô Spitama Zarathustra ! Qu’ils prennent le feu, le baresma, les coupes, le Haoma et le mortier ; qu’ils emmènent le mortier à l’endroit approprié [47] où, selon la loi, les cadavres doivent être amenés pour y être dévorés. »
41 (128). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quand ramènera-t-on le feu dans la maison où l’homme est mort ?
42 (129). Ahura Mazda répondit : « Ils attendront neuf nuits en hiver, un mois en été, puis ils ramèneront le feu dans la maison où l’homme est mort. »
43 030. Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Et s’ils ramènent le feu dans la maison où l’homme est mort, dans les neuf nuits ou dans le mois, quelle peine devront-ils payer ?
44 (134). Ahura Mazda répondit : « Ils seront Peshôtanus : deux cents coups avec l’Aspahê-astra, deux cents coups avec le Sraoshô-karana. »
45 (135) [48]. Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si dans la maison d’un adorateur de Mazda se trouve une femme enceinte, et si, un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf ou dix mois plus tard, elle donne naissance à un enfant mort-né, que feront les adorateurs de Mazda ?
40 (139). Ahura Mazda répondit : « L’endroit de cette maison mazdéenne dont le sol est le plus propre et le plus sec, et le moins fréquenté par les troupeaux, par le Feu, le fils d’Ahura Mazda, par les bottes consacrées de baresma, et par les fidèles. »
47 (143). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! À quelle distance du feu ? À quelle distance de l’eau ? À quelle distance des fagots consacrés de baresma ? À quelle distance des fidèles ? [ p. 62 ] 48 (144). Ahura Mazda répondit : « À trente pas du feu ; à trente pas de l’eau ; à trente pas des fagots consacrés de baresma ; à trois pas des fidèles ; —
49 (145). « Sur ce lieu, les adorateurs de Mazda érigeront une enceinte [49], et ils l’y établiront avec de la nourriture, ils l’y établiront avec des vêtements. »
50 (147). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelle est la nourriture que la femme prendra en premier ?
51 (148). Ahura Mazda répondit : « Elle boira du gômêz [50] mélangé à des cendres, trois tasses, ou six, ou neuf, pour laver la tombe dans son ventre.
52 (151). « Ensuite, elle peut boire du lait bouillant [51] de jument, de vache, de brebis ou de chèvre, avec ou sans bouillie [52] ; elle peut prendre de la viande cuite sans eau, du pain sans hostie et du vin sans eau [^587]. »
53 (154). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Combien de temps restera-t-elle ainsi ? Combien de temps vivra-t-elle seulement de cette sorte de viande, de pain et de vin ?
54 (155). Ahura Mazda répondit : « Elle restera ainsi pendant trois nuits [p. 63] ; elle vivra pendant trois nuits de cette sorte de viande, de pain et de vin. Puis, lorsque les trois nuits seront passées, elle lavera son corps, elle lavera ses vêtements, avec du gômêz et de l’eau, par les neuf trous [53], et ainsi elle sera pure. »
55 (157). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Combien de temps restera-t-elle ainsi ? Combien de temps, après les trois nuits, restera-t-elle confinée et vivra-t-elle séparée des autres adorateurs de Mazda, quant à son siège, sa nourriture et ses vêtements ?
56 (158). Ahura Mazda répondit : « Elle restera ainsi pendant neuf nuits. Pendant neuf nuits, après les trois nuits, elle restera enfermée et vivra séparée des autres adorateurs de Mazda, quant à son siège, sa nourriture et ses vêtements. Puis, une fois les neuf nuits écoulées, elle lavera son corps et purifiera ses vêtements avec du gômêz et de l’eau [54]. »
57 (160) [55]. Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Ces vêtements, une fois lavés et purifiés, peuvent-ils être utilisés par un Zaotar, ou par un Hâvanan, ou par un Âtare-vakhsha, ou par un Frabaretar, ou par un Âbered, ou par un Âsnâtar, ou par un [ p. 64 ] Rathwiskar, ou par un Sraoshâ-varez [56], ou par un prêtre, un guerrier ou un cultivateur [57] ?
58 (162). Ahura Mazda répondit : « Ces vêtements, même lavés et purifiés, ne peuvent jamais être utilisés ni par un Zaotar, ni par un Hâvanan, ni par un Âtare-vakhsha, ni par un Frabaretar, ni par un Âbered, ni par un Âsnâtar, ni par un Rathwiskar, ni par un Sraoshâ-varez, ni par aucun prêtre, guerrier ou cultivateur. »
59 (164). « Mais s’il y a dans une maison mazdéenne une femme malade ou un homme inapte au travail [58], et qui doit s’asseoir dans le lieu d’infirmité [59], ces vêtements serviront de couvertures et de draps [^595], jusqu’à ce qu’ils puissent se retirer et bouger leurs mains [60]. [ p. 65 ] 60 (168). « Ahura Mazda, en effet, ne nous permet pas de gaspiller quoi que ce soit de valeur que nous pourrions avoir, pas même le poids d’un Asperena [61] de fil, pas même ce qu’une servante laisse tomber en filant.
61 (170). « Quiconque jette un vêtement sur un cadavre [62], même le vêtement qu’une servante laisse tomber en filant, n’est pas un homme pieux de son vivant, et il n’aura pas, une fois mort, de place dans le royaume heureux [63].
62 (174). « Il s’en ira dans le monde des démons, dans ce monde ténébreux [64], fait de ténèbres, progéniture des ténèbres [65]. À ce monde, au [ p. 66 ] royaume lugubre, vous êtes délivrés par vos propres actions, par vos propres âmes, ô pécheurs ! »
[^568] : 57:2 Cf. Farg. III, 21.
[^587] : 61:1 §§ 45-54 = Farg. VII, 60-69.
[^595] : 63:3 §§ 57-62 = Farg. VII, 7-22.
[^602] : 65:1 Voir Farg. IV, 48, note 4.
[^604] : 65 : 3 Le Behesht ou le paradis.
49:1 Pour souiller le feu en y introduisant de la matière morte, voir Farg. VII, 25 seq. La Vendîdâd Sâdah dit ici : « Ne mettez dans le feu que du combustible propre et bien examiné. » Pour la purification du bois impur, voir Farg. VII, 28 seq. ↩︎
49:2 ‘Personnes coupables de mort’ (Comm. ; cf. Introd. V, 19). ↩︎
50:1 Après leur mort, « Quand l’âme, pleurant et battue, est chassée loin du paradis » (Comm.) Peut-être, « Dont l’âme s’envolera (du paradis) au milieu des hurlements » (cf. Farg. XIII, 8). ↩︎
50:2 Pour souiller la terre et l’eau : « Si un homme veut irriguer un champ, il doit d’abord s’occuper du canal d’eau, qu’il y ait ou non des matières mortes… Si l’eau, à son insu, parvient à un cadavre, il n’y a pas de péché sur lui. S’il n’a pas fait attention au ruisseau et au courant, il est impur » (Saddar 75 ; Hyde 85). ↩︎
50:3 L’eau et le feu appartiennent à la partie sainte du monde, et viennent p. 51 de Dieu : comment se fait-il alors qu’ils tuent ? « Qu’un Gueber allume un feu sacré pendant cent ans, s’il y tombe une fois, il sera brûlé. » Même les Mobeds, si l’on en croit Élisée, se plaignaient que le feu les brûlerait sans égard pour leur piété, lorsque pour l’adorer ils s’en approchaient trop (La Guerre de Vartan, p. 211 de la traduction française de l’abbé Garabed). La réponse était que ce n’est ni le feu ni l’eau qui tue, mais le démon de la Mort et du Destin. « Rien de ce que j’ai créé dans le monde, dit Ormazd, ne fait de mal à l’homme ; c’est le mauvais Nâi (lege Vâi) qui tue l’homme » (Gr. Rav. 124). ↩︎
51:1 Littéralement, « le lie » ; voir Introd. IV, 26 ; cf. Farg. XIX, 29. ↩︎
51:2 ‘Le mauvais Vâi’ (Comm.); voir Introd. IV, 17. ↩︎
51:3 À la surface. ↩︎
51:4 Vers le bas. ↩︎
51:5 Ou peut-être, « Quand il part, c’est par la volonté du Destin qu’il part » (Comm.) ↩︎
51:6 Voir note précédente. ↩︎
51:7 Si un homme décède pendant la saison des neiges, alors qu’il est difficile, voire impossible, de transporter le corps au Dakhma, qui se trouve généralement loin des lieux habités. Le même cas est traité plus clairement et plus en détail dans Farg. VIII, 4 seq. ↩︎
52:1 Dans chaque maison isolée, dans chaque groupe de maisons. ↩︎
52:2 De là dérive l’usage moderne du Zâd-marg, une petite maison en terre où l’on dépose le corps, pour qu’il y repose jusqu’à ce qu’il puisse être transporté au Dakhma (Anquetil, Zend-Avesta II, 583). L’objet de cette disposition est d’éloigner l’impureté du mort de l’endroit où se trouvent les vivants. Une forme plus ancienne de la même disposition se trouve dans Farg. VIII, 8. ↩︎
52:3 « Être dans la vie » (Comm.) ↩︎
52:4 Pour revenir. ↩︎
52:5 ‘Jusqu’à ce que l’hiver soit passé’ (Comm.) ↩︎
53:1 La mer au-dessus, les nuages. Voir Introd. IV, 11. ↩︎ ↩︎
53:2 Zoroastre semble s’étonner qu’Ormazd craigne si peu d’enfreindre ses propres lois en souillant les eaux avec les morts. Dans un Ravaet, il lui demande sans détour pourquoi il interdit aux hommes d’amener les cadavres à l’eau, alors que lui-même envoie la pluie sur les Dakhmas (Gr. Rav. 125). ↩︎
53:3 La mer où les eaux sont purifiées avant de retourner à leur siège céleste, la mer Vouru-kasha (voir § 19). Pûitika, « la pure », était très probablement à l’origine un nom ou une épithète de la mer Vouru-kasha. Lorsque la géographie mythique du mazdéisme fut réduite à un système, l’épithète prit une existence distincte, car elle apportait une réponse immédiate à cette question, qui, peut-être, fut d’abord soulevée par le nom lui-même : « Où sont les eaux purifiées qui ont été souillées ici-bas, et que nous voyons retomber vers nous pures et propres ? » ↩︎
54:1 Dans la mythologie ultérieure, la mer Vouru-kasha et la mer Pûitika furent assimilées à la mer d’Arabie et au golfe d’Oman : le mouvement de va-et-vient des eaux du ciel vers la terre et de la terre vers le ciel était interprété comme le va-et-vient de la marée (Bund. XIII). ↩︎
54:2 L’arbre de toutes les graines (Harvisptokhm), qui pousse au milieu de la mer Vouru-kasha ; les graines de toutes les plantes y sont. Un oiseau divin, le Sinamru, est perché sur cet arbre ; chaque fois qu’il s’envole, mille branches en poussent ; chaque fois qu’il se pose dessus, mille branches se brisent, dont les graines sont dispersées et pleuvent sur la terre par Tistar (Tistrya), le dieu de la pluie (Yt. XII, 17 ; Minokhired LXII, 37 seq. ; Bundahis XXVII ; cf. Farg. XX, 4 seq.) ↩︎
55:1 La purification, la purification. ↩︎
55:2 ‘Quand Zoroastre vit que l’homme est capable d’échapper au péché en accomplissant de bonnes œuvres, il fut rempli de joie’ (Comm.) ↩︎
55:3 Car l’impureté n’est rien de moins qu’une forme de mort (voir Introd. V, 3). ↩︎
55:4 C’est-à-dire : « Qui accomplit les rites de purification selon les prescriptions de la loi. » ↩︎
55:5 ‘Le cyprès royal au-dessus des petites herbes’ (Comm.) ↩︎
56:1 « Prendre la règle » (Comm.), ce qui signifie probablement « savoir quelle sorte de pénitence il doit subir » ; par exemple, lorsqu’un homme a péché avec la langue ou avec la main, le Dastur (ou Ratu) doit lui prescrire l’expiation que le péché exige. Le Ratu est le grand prêtre, le chef spirituel de la communauté. ↩︎
56:2 « Pleurer son crime » (Comm.), ce qui pourrait signifier « lui réciter le Patet, ou recevoir de sa main le nombre approprié de coups. » Il est difficile de dire exactement quelles étaient les fonctions du Sraoshâ-varez, qui semblent avoir été doubles. Le coq lui est comparé comme étant « celui qui met le monde en mouvement » et réveille les hommes pour la prière (Farg. XVIII, 14, texte et note), ce qui ferait de lui une sorte de muezzin zoroastrien ; il est en même temps le prêtre de la pénitence. Son nom peut faire référence à l’une ou l’autre de ses fonctions, selon qu’il est traduit par « celui qui fait entendre » ou « l’exécuteur du châtiment » ; dans le premier cas, il serait le prêtre qui prononce le favete linguis, le srâushat ; dans l’autre cas, il s’agirait du prêtre qui manie le Sraoshô-kaarana (voir Introd. V, 19). ↩︎
56:3 Un service en l’honneur de l’un des anges ou de personnes décédées, dans lequel de petits gâteaux, appelés draona, sont consacrés en leur nom, puis donnés à ceux qui sont présents pour manger. ↩︎
56:4 Alors que cela ne devrait pas être. ↩︎
56:5 Quand cela devrait être. ↩︎
56:6 Le sens de la phrase n’est pas certain ; elle fait allusion à des coutumes religieuses mal connues. Le Commentaire l’interprète comme suit : « S’il a pensé ce qu’il n’aurait pas dû penser, ou n’a pas pensé ce qu’il aurait dû penser ; s’il a dit ce qu’il n’aurait pas dû dire, ou n’a pas dit ce qu’il aurait dû dire ; s’il a fait ce qu’il n’aurait pas dû faire, ou n’a pas fait ce qu’il aurait dû faire. » ↩︎
57:1 Lorsque le Ratu remet un tiers du péché, Dieu remet la totalité (Saddar 29). ↩︎
57:3 Voir Introd. V, 3. ↩︎
57:4 En opposition au cas où le mort est un Ashemaogha (§ 35), car aucun Nasu n’en sort alors. ↩︎
57:5 Littéralement, ‘Si elle tombe le onzième, elle souille le dixième.’ Le mot si se réfère à la supposition qu’il y a au moins onze personnes, et les mots ‘elle souille le dixième’ doivent être compris comme signifiant ‘elle souille jusqu’au dixième.’ Dans les Ravaets, les distinctions de l’Avesta sont perdues, et le pouvoir de souillure du Nasu est le même, quel qu’ait pu être le rang du mort : ‘S’il y a un certain nombre de personnes dormant au même endroit, et si l’une d’elles vient à mourir, tous ceux qui l’entourent, dans n’importe quelle direction, jusqu’au onzième, deviennent impurs s’ils ont été en contact les uns avec les autres’ (Gr. Rav. 470). ↩︎
58:1 Un chien sans maître (voir Farg. XIII, 19). ↩︎
58:2 Un chien âgé de moins de quatre mois. ↩︎
58:3 Selon Aspendiârji, un siyâ-gosh, ou lynx « aux oreilles noires », le messager du lion. ↩︎
58:4 Ce nom et les deux suivants, Aiwizu et Vîzu, ne sont pas traduits, n’étant pas clairs, dans la traduction Pahlavi. ↩︎
59:1 Une belette. La belette est l’une des créatures d’Ahura, car « elle a été créée pour lutter contre le serpent garza et les autres khrafstras qui vivent dans des trous » (Bund. 47, 8). ↩︎
59:2 Non pas que l’impur ne puisse être purifié, mais son impureté ne passe pas de lui à un autre. ↩︎
59:3 Voir Introd. IV, 10; V, 11. ↩︎
59:4 La grenouille est une créature d’Ahriman, et l’une des plus haïssables ; car, dans la mer Vouru-kasha, elle nage autour du Hom blanc, l’arbre de la vie éternelle, et le rongerait, sans le poisson divin Kar-mâhî, qui veille et garde l’arbre partout où la grenouille se glisse (Bund. XVIII ; cf. Orm. Ahr. § 146). ↩︎
60:1 En le souillant (un crime capital ; voir Introd. V, 8, et Farg. VII, 25). ↩︎
60:2 Il éteint le feu de Bahrâm (crime capital ; Introd. V, 9). ↩︎
60:3 En tant que transporteur de bétail. ↩︎
60:4 En tant qu’assassin. ↩︎
60:5 En les souillant ou en les volant. ↩︎
60:6 Afin d’accomplir un sacrifice. ↩︎
60:7 Le Dakhma. ↩︎
62:1 L’Armêst-gâh (cf. Farg. III, 15 seq., et Introd. V, 15). ↩︎
62:2 Urine de bœuf : elle détruit le Nasu dans son ventre (Introd. V, 5). Les cendres ont le même effet, car elles proviennent du feu Bahrâm (Comm.), le représentant terrestre du feu de la foudre, et le plus puissant destructeur de démons (voir Introd. V, 8, et Farg. VIII, 80 s.). Trois coupes, ou six, ou neuf, selon sa force (Asp.). ↩︎
62:3 Douteux. ↩︎
62:4 Douteux. ↩︎
62:5 Voir Introd. V, 13. ‘L’eau serait souillée’ ; cf. Farg. VII, 70 seq. ↩︎
63:1 Elle accomplira le Barashnûm des neuf nuits, pour les détails duquel voir Farg. IX. ↩︎
63:2 La coutume moderne est quelque peu différente : « Si une femme donne naissance à un enfant mort-né, après une grossesse d’un mois à dix mois, la première nourriture qu’elle prendra sera du nîrang (= gômêz) . . . du feu et des cendres ; et il ne lui est pas permis jusqu’au quatrième jour de prendre de l’eau ou du sel, ou toute nourriture cuite avec de l’eau ou du sel : le quatrième jour, ils lui donnent du nîrang, pour qu’elle se purifie et lave ses vêtements avec, et il ne lui est pas permis de se laver elle-même et ses vêtements avec de l’eau jusqu’au quarante et unième jour » (Gr. Rav. 568). ↩︎
64:1 Voici les noms des différents prêtres qui participaient aux sacrifices. Le Hâvanan filtre le Haoma ; l’Âtare-vakhsha allume le feu ; le Frabaretar apporte tout ce qui est nécessaire au sacrifice (Anquetil) ; l’Âbered apporte l’eau (Glossaire d’Anquetil et Zand-Pahlavi, 21) ; l’Âsnâtar purifie les vases. Ce sont les prêtres qui sont chargés des actes préparatoires ou accessoires ; les fonctions essentielles sont accomplies par le Zaotar et le Rathwiskar, le premier chantant les hymnes et récitant les prières, le second effectuant les diverses opérations pendant le sacrifice. De nos jours, il n’y a plus que deux prêtres, le Zaotar (Zûtî) et le Rathwiskar (Raspî), ce dernier accomplissant tous les services accessoires autrefois assurés par plusieurs prêtres. Quant au Sraoshâ-varez, voir ci-dessus, § 25, note 2. ↩︎
64:2 En bref, par n’importe quel fidèle, lorsqu’il est en état de pureté. ↩︎
64:3 An Armêst; littéralement, ‘une personne infirme’, c’est-à-dire, quelqu’un qui est impur, pendant le temps de son impureté (Farg. IX, 33 seq.), quand tout travail lui est interdit (cf. Introd. V, 15). ↩︎
64:4 L’Armêst-gâh (cf. Introd. V, x5). ↩︎
64:5 Les vêtements souillés par les morts ne peuvent servir qu’aux femmes Dashtân, même après avoir été lavés et exposés pendant six mois à la lumière du soleil et de la lune (Saddar 91, cf. Farg. VII, 10 seq.) ↩︎
64:6 Jusqu’à ce qu’ils soient purs. L’impur aura les mains enveloppées dans un vieux linceul, de peur de toucher et de souiller quoi que ce soit de pur. ↩︎