I (1-9). Combien de temps la terre demeure-t-elle impure, souillée par les morts ?
II (10-25). Sanctions pour souillure du sol par des matières mortes.
III (26-41). Purification des différentes sortes d’eaux, lorsqu’elles sont souillées par les morts.
IV (42-43). Purification du Haoma.
V (44-51). Le lieu des cadavres : le Dakhmas.
1. Combien de temps le sol restera-t-il en jachère là où des chiens ou des hommes sont morts ?
Ahura Mazda répondit : « Pendant une année entière, le sol restera en jachère là où des chiens ou des hommes sont morts, ô saint Zarathustra !
2 (3). « Aucun adorateur de Mazda ne sèmera ni n’arrosera pendant un an la partie du sol sur laquelle des chiens ou des hommes sont morts ; il pourra semer comme il l’entend le reste du sol ; il pourra l’arroser comme il l’entend [^602].
3 (5). « Si, dans l’année, ils sèment ou arroseront le sol sur lequel des chiens ou des hommes sont morts, le péché est le même que s’ils avaient apporté de la matière morte à l’eau, à la terre et aux plantes [^603]. »
4 (7). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si les adorateurs de Mazda sèment ou arrosent, [ p. 67 ] au cours de l’année, la terre sur laquelle des chiens ou des hommes sont morts, quelle sera la peine qu’ils devront payer ?
5 (9). Ahura Mazda répondit : « Ce sont des Peshôtanus : deux cents rayures avec l’Aspahê-astra, deux cents rayures avec le Sraoshô-karana [^604]. »
6 (10). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si les adorateurs de Mazda veulent rendre la terre cultivable [^605], l’arroser, la semer et la labourer, que feront-ils ?
7 (12). Ahura Mazda répondit : « Ils chercheront sur le sol des os, des cheveux, de la chair, des excréments ou du sang qui pourraient s’y trouver. »
8 (13). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! S’ils ne cherchent pas sur la terre des os, des cheveux, de la chair, des excréments ou du sang, quel châtiment devront-ils payer ?
9 (15). Ahura Mazda répondit : « Ce sont des Peshôtanus : deux cents rayures avec l’Aspahê-astra, deux cents rayures avec le Sraoshô-karana. »
10. (16). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si un homme jette à terre un os de chien ou d’homme mort, aussi gros que l’articulation supérieure du petit doigt, et que de la graisse ou de la moelle en coule sur le sol, quelle peine devra-t-il payer ?
11 (18). Ahura Mazda répondit : « Trente coups avec l’Aspahê-astra, trente coups avec le Sraoshô-karana. » [ p. 68 ] 12 (20). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si un homme jette à terre un os de chien mort, ou d’homme mort, aussi gros que la phalange supérieure de l’index, et si de la graisse ou de la moelle en coule sur le sol, quelle peine devra-t-il payer ?
13 (24). Ahura Mazda répondit : « Cinquante rayures avec l’Aspahê-astra, cinquante rayures avec le Sraoshô-karana. »
14 (25). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si un homme jette à terre un os de chien ou d’homme mort, aussi gros que l’articulation supérieure du majeur, et que de la graisse ou de la moelle en coule sur le sol, quelle peine devra-t-il payer ?
15 (29). Ahura Mazda répondit : « Soixante-dix rayures avec l’Aspahê-astra, soixante-dix rayures avec le Sraoshô-karana. »
16 (30). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si un homme jette à terre un os de chien ou d’homme mort, gros comme un doigt ou une côte, et qu’il en coule de la graisse ou de la moelle sur le sol, quelle peine devra-t-il payer ?
17 (34). Ahura Mazda répondit : « Quatre-vingt-dix rayures avec l’Aspahê-astra, quatre-vingt-dix rayures avec le Sraoshô-karana. »
18 (35). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si un homme jette à terre un os de chien ou d’homme mort, gros comme deux doigts ou deux côtes, et que de la graisse ou de la moelle en coule sur le sol, quelle peine devra-t-il payer ?
19 (39). Ahura Mazda répondit : « C’est un Peshôtanu : deux cents coups avec l’Aspahê-astra, deux cents coups avec le Sraoshô-karana. » [ p. 69 ] 20 (40). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si un homme jette à terre un os de chien mort, ou d’homme mort, aussi gros qu’un os de bras ou de cuisse, et que de la graisse ou de la moelle en coule sur le sol, quelle peine devra-t-il payer ?
21 (44). Ahura Mazda répondit : « Quatre cents rayures avec l’Aspahê-astra, quatre cents rayures avec le Sraoshô-karana. »
22 (45). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si un homme jette à terre un os de chien ou d’homme mort, aussi gros qu’un crâne, et que de la graisse ou de la moelle en coule sur le sol, quelle peine devra-t-il payer ?
23 (49). Ahura Mazda répondit : « Six cents rayures avec l’Aspahê-astra, six cents rayures avec le Sraoshô-karana. »
24 (50). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si un homme jette à terre le corps entier d’un chien ou d’un homme mort, et que de la graisse ou de la moelle en coule sur le sol, quelle peine devra-t-il payer ?
25 (53). Ahura Mazda répondit : « Mille rayures avec l’Aspahê-astra, mille rayures avec le Sraoshô-karana. »
26 (54). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si un adorateur de Mazda, marchant, courant, chevauchant ou conduisant, rencontre un cadavre dans un ruisseau, que fera-t-il ?
27 (56). Ahura Mazda répondit : « Enlevant ses chaussures, ôtant ses vêtements, hardiment, ô Zarathustra ! il entrera dans le fleuve et sortira le mort de l’eau ; il descendra dans l’eau [ p. 70 ] jusqu’aux chevilles, aux genoux, à la taille, ou jusqu’à la profondeur d’un homme, jusqu’à ce qu’il puisse atteindre le corps mort [^606]. »
28 (61). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Si, cependant, le corps est déjà en train de se décomposer et de pourrir, que fera l’adorateur de Mazda ?
29 (63). Ahura Mazda répondit : « Il retirera de l’eau autant du cadavre qu’il peut en saisir à deux mains, et il le déposera sur le sol sec ; aucun péché ne lui sera imputé pour les os, les cheveux, la graisse, la chair, les excréments ou le sang qui pourraient retomber dans l’eau. »
30 (65). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelle partie de l’eau d’un étang le Druga Nasu souille-t-il par l’infection, la pollution et l’impureté ?
31 (66). Ahura Mazda répondit : « Six marches de chaque côté. Tant que le corps n’aura pas été retiré de l’eau, l’eau restera impure et impropre à la consommation. » Ils sortiront donc le corps de l’étang et le déposeront sur le sol sec.
32 (69). « Et de l’eau ils tireront la moitié, ou le tiers, ou le quart, ou le cinquième, selon leur pouvoir ; et après que le corps aura été retiré et que l’eau aura été tirée, le reste de l’eau sera propre, et les animaux et les hommes pourront en boire à leur guise, comme auparavant. »
33 (72). Ô Créateur du monde matériel, toi, Saint ! Quelle partie de l’eau d’un puits le Druga Nasu souille-t-il par l’infection, la pollution et l’impureté ?
34 (73). Ahura Mazda répondit : « Tant que le corps n’aura pas été retiré de l’eau [^607], cette eau sera impure et impropre à la consommation. Ils sortiront donc le corps du puits et le déposeront sur le sol sec. »
35 (73). « Et de l’eau du puits, ils tireront la moitié, ou le tiers, ou le quart, ou le cinquième, selon leurs moyens ; et après que le corps aura été retiré et que l’eau aura été tirée, le reste de l’eau sera propre, et les animaux et les hommes pourront en boire à leur guise, comme auparavant. »
36 (74). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelle partie d’une couche de neige ou de grêle le Druga Nasu souille-t-il d’infection, de pollution et d’impureté ?
37 (75). Ahura Mazda répondit : « Trois marches de chaque côté. Tant que le corps n’aura pas été sorti de l’eau, l’eau sera impure et impropre à la consommation. » Ils sortiront donc le corps de l’eau et le déposeront sur le sol sec.
38 (78). « Une fois le corps sorti et la neige ou la grêle fondue, l’eau est propre et les animaux et les hommes peuvent en boire à leur guise, comme auparavant. »
39 (79). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelle partie de l’eau courante [ p. 72 ] le Druga Nasu souille-t-il par une infection, une pollution et une impureté ?
40 (80). Ahura Mazda répondit : « Trois pas en aval, neuf pas en amont, six pas en travers. Tant que le corps n’aura pas été retiré de l’eau, l’eau sera impure et impropre à la consommation. Ils sortiront donc le corps de l’eau et le déposeront sur le sol sec. »
41 (83). « Après que le corps a été retiré et que le ruisseau a coulé trois fois [1], l’eau est propre, et le bétail et les hommes peuvent en boire à leur guise, comme auparavant. »
42 (84). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Le Haoma qui a été touché par le cadavre d’un chien ou d’un homme mort peut-il être purifié ?
40 (85). Ahura Mazda répondit : « C’est possible, ô saint Zarathustra ! Si elle a été filtrée pour le sacrifice, aucun cadavre qui lui a été apporté n’y laisse entrer la corruption ou la mort [2]. Si elle n’a pas été filtrée pour le sacrifice, la tige est souillée sur une longueur de quatre doigts. Cette longueur de tige sera enterrée dans le sol, au milieu de la maison, pendant une année. Une fois l’année écoulée, les fidèles pourront boire de son jus à leur guise, comme auparavant. »
44 (92). Ô Créateur du monde matériel, toi, Saint ! Où amènerons-nous, où déposerons-nous les corps des morts, ô Ahura Mazda ?
45 (93). Ahura Mazda répondit : « Sur les plus hauts sommets [3], où ils savent qu’il y a toujours des chiens et des oiseaux mangeurs de cadavres, ô saint Zarathustra !
46 (95). « Là, les adorateurs de Mazda attacheront le cadavre, par les pieds et par les cheveux, avec du laiton, des pierres ou du plomb, de peur que les chiens et les oiseaux mangeurs de cadavres n’aillent porter les os à l’eau et aux arbres.
47 (98). « S’ils n’attachent pas le cadavre, de sorte que les chiens et les oiseaux mangeurs de cadavres puissent aller porter les os à l’eau et aux arbres, quelle sera la peine qu’ils devront payer ? »
48 (100). Ahura Mazda répondit : « Ils seront Peshôtanus : deux cents coups avec l’Aspahê-astra, deux cents coups avec le Sraoshô-karana. »
49 (101). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint [4] ! Où apporterons-nous, où déposerons-nous les ossements des morts, ô Ahura Mazda ?
50 (102). Ahura Mazda répondit : « Les adorateurs de Mazda érigeront un bâtiment [5] hors de portée du chien, du renard et du loup, et où l’eau de pluie ne puisse pas rester [6]. [ p. 74 ] 51 (105). « Ils érigeront un tel bâtiment, s’ils en ont les moyens, avec des pierres, du mortier et de la terre [7] ; s’ils n’en ont pas les moyens, ils déposeront le mort sur le sol, sur son tapis et son oreiller, vêtu de la lumière du ciel et contemplant le soleil. »
[^607] : 66:1 Cf. Farg. VII, 45 suiv.
66:2 ‘À l’eau qu’ils versent, à la terre qu’ils labourent, aux plantes qu’ils sèment’ (Comm.) ↩︎
67:1 ‘S’ils labourent et sèment, un tanâfûhr (voir Introd. V, 19) ; s’ils versent de l’eau dessus, un tanâfûhr ; s’ils labourent, sèment et arrosent, deux tanâfûhr’ (Comm.) ↩︎
67:2 Même lorsqu’un an s’est écoulé, le sol n’est pas libre ipso facto. ↩︎
70:1 ‘S’il est capable de retirer le corps et le fait, c’est un acte pieux digne d’un tanâfûhr (c’est-à-dire, un acte par lequel un péché de tanâfûhr peut être annulé) ; s’il est capable de le retirer et ne le fait pas, c’est un péché de tanâfûhr. Gûgôsasp dit : C’est un péché margarzân (un crime capital).’ (Comm.) ↩︎
71:1 Toute l’eau du puits est impure, « car le puits a la longueur et la largeur de la stature d’un homme » (Brouillons d’Anquetil, Vendîdâd, p. 206). ↩︎
72:1 Lorsque trois vagues sont passées. ↩︎
72:2 Parce que le Haoma est la plante de la vie ; lorsqu’il est filtré pour le sacrifice, il est le roi des plantes médicinales (Bund. XXIV) ; les morts deviendront immortels en goûtant au Haoma blanc (ib. XXXI). ↩︎