[^1092].
(Comme l’Ahû est excellent, ainsi est le Ratu (celui qui gouverne) de l’Ordre juste, un créateur de bonté mentale et d’actions de vie faites pour Mazda ; et [ p. 260 ] le Royaume (est) pour Ahura qui offrira aux pauvres un nourricier.)
1. Zarathustra demanda à Ahura Mazda : Ô Ahura Mazda, Esprit très généreux ! Créateur [^1093] des mondes corporels, le Saint ! Quelle était cette parole que Tu m’as déclarée, (2) qui était avant le ciel, et avant l’eau, avant la terre, et avant le bétail, avant les plantes, et avant le feu, et avant l’homme saint, et les dieux-démons (les Daêvas), avant les hommes-Khrafstra [^1094], et avant tout le monde incarné ; même avant toutes les bonnes créatures faites par Mazda, et qui contiennent (et sont) la semence de la justice ?
3. Alors Ahura Mazda dit : C’est ce morceau [^1095], l’Ahuna-vairya, ô Spitama Zarathustra ! que j’ai déclaré comme tien (4) devant le ciel, et devant les eaux, devant la terre, et devant le bétail et les plantes, et devant le feu, fils d’Ahura Mazda, devant l’homme saint [^1096], et devant les Daêvas, et les hommes de Khrafstra, et devant le monde corporel tout entier, même devant les bonnes créatures faites par Mazda, qui contiennent (et sont) la semence de la droiture.
5. Ce sont ces parties de l’Ahuna-vairya, ô Spitama [ p. 261 ] Zarathustra! qui m’appartiennent particulièrement, et lorsque chacune est entonnée à haute voix sans la répétition (inutile) [^1097] des vers et des mots, et sans leur omission, elle vaut cent de leurs autres strophes, même si elles sont importantes dans le rituel, et de même tout aussi bien récitées sans ajouts ni omissions ; bien plus, lorsqu’elle est entonnée imparfaitement mais avec des ajouts et des omissions, elle est même alors en effet équivalente (non pas à cent en effet, mais) à dix autres (strophes) qui sont importantes.
6. Et quiconque dans ce monde qui est mien et qui est corporel se rappellera mentalement, ô Spitâma* Zarathustra ! une partie de l’Ahuna-vairya, et l’ayant ainsi rappelée, la chantera à voix basse, ou commencera à la réciter à voix basse, la prononcera ensuite à haute voix, ou la chantera à voix haute, adorera ainsi, alors avec même trois fois (sécurité et rapidité [^1098]) J’amènerai son âme sur le Pont de Kinvat, Moi qui suis Ahura Mazda (Je l’aiderai à le franchir) vers le Ciel (la meilleure vie), et vers la Droiture la Meilleure, et vers les lumières du ciel [^1099].
7. Et quiconque, ô Spitama Zarathustra ! tout en sous-entendant la ou les parties de l’Ahuna-vairya (ou ce morceau de l’Ahuna-vairya), en retire quoi que ce soit, que ce soit la moitié, le tiers, le quatrième ou le cinquième, moi qui suis Ahura Mazda, je retirerai son âme [ p. 262 ] du monde meilleur ; oui, je la retirerai aussi loin que la terre est grande et large ; [^1100] est aussi longue qu’elle est large [1]].
8. Et j’ai prononcé cette parole qui contient son Ahû et son Ratu [2] avant la création de ce ciel, avant la création des eaux, et des plantes, et des bœufs à quatre pattes, avant la naissance du saint homme bipède, avant ce soleil avec son corps fait pour l’acquisition de la création des Immortels Généreux [3].
9. [4]Et le plus généreux [5] des deux Esprits (Ahura) m’a déclaré [6] (Zarathustra) la création entière du pur, ce qui existe actuellement, ce qui est en train d’émerger à l’existence [7], et ce qui sera, en référence à l’accomplissement et à la réalisation « des actions d’une vie consacrée à Mazda [8] ».
10. Et ce mot est le plus emphatique des mots qui ont jamais été prononcés, ou qui sont [9] prononcés maintenant, ou qui seront prononcés à l’avenir ; car (l’éminence de) cette parole est une chose d’une telle nature, que si tout le monde corporel et vivant [ p. 263 ] l’apprenait, et que l’apprentissage s’y accrochait, ils seraient rachetés de leur mortalité !
11. Et cette parole, je l’ai proclamée comme un symbole à apprendre [10], et à réciter, pour ainsi dire, à chacun des êtres sous l’influence et pour l’amour de la Meilleure Justice.
12. Et « comme » (l’adorateur l’a) ici dit, lorsqu’il a ainsi « désigné » le « Seigneur et régulateur » [11], ainsi (en récitant ainsi ces paroles autoritaires), il reconnaît Ahura Mazda (comme antérieur et suprême) à ces créatures qui ont « l’esprit » [12] comme leur premier. « Comme » il le reconnaît comme le plus grand d’entre eux tous, « ainsi » il lui assigne les créatures (comme à leur créateur).
13. En exprimant la troisième phrase, il annonce que « toutes les commodités de la vie appartiennent au « bon » Mazda [13] (et viennent) de Lui. » En récitant « dazda mananghô », « le créateur de l’esprit », il Le reconnaît comme supérieur et antérieur à l’esprit ; et en faisant de Lui celui qui indique (la vérité) à l’esprit, (disant) « mananghô de l’esprit », ce qui signifie que par là même il fait de Lui (son directeur), puis il fait de Lui « le seigneur des actions [14] ».
14. Et lorsqu’il Le reconnaît pour les créatures ainsi : « Ô Mazda [15] ! », il Le reconnaît (comme leur souverain) lorsqu’il Lui assigne ainsi les créatures. Il assigne ensuite le Royaume à Ahura [16], en disant : « À toi, ô Mazda ! est le Royaume. » Et il assigne un nourricier et un protecteur aux pauvres, en disant : Yim drigubyô dadat vâstârem ; c’est-à-dire comme un ami de Spitama [17]. Ceci est la cinquième phrase, (et elle conclut) tout le récit et la parole, (même) toute cette parole d’Ahura Mazda [18].
15. Celui qui est le meilleur (de tous) Ahura Mazda, a prononcé l’Ahuna-vairya, et comme Il l’a prononcé comme le meilleur, ainsi Il a fait en sorte qu’il ait son effet [19], (Lui, toujours) le même, (tel qu’Il est).
Le malin se leva aussitôt [20] (pour s’opposer à Lui), mais Il (Ahura) repoussa ce méchant par Son interdit, et par cette renonciation repoussante : Ni nos esprits ne sont en harmonie, ni nos préceptes, ni nos compréhensions, ni nos croyances, ni nos paroles, ni nos actions, ni nos consciences, ni nos âmes [21] !
ZAND CATÉCHÉTIQUE [22].
16. Et cette parole, prononcée par Mazda, a trois étapes, ou mesures [23], et appartient à quatre classes (d’hommes comme ses partisans), et à cinq chefs (dans le monde politique, sans lesquels son efficacité est [ p. 265 ] gâchée), et elle a une conclusion se terminant par un don. (Question.) Comment ses mesures sont-elles (constituées) ? (Réponse.) La bonne pensée, la bonne parole et la bonne action. 17. (Question.) Avec quelles classes d’hommes ? (Réponse.) Le prêtre, le conducteur de char (en tant que chef des guerriers), le laboureur systématique [24] du sol et l’artisan [25]. Ces classes accompagnent donc l’homme religieux tout au long de son devoir [26] avec la pensée correcte, la parole véridique et l’action juste. Ce sont les classes et les états de la vie qui prêtent attention aux dirigeants [27] et accomplissent les (lois) de la religion ; (oui, ils sont les guides et les compagnons de cet homme religieux) par les actions desquels les établissements sont avancés dans la justice.
18. (Question.) Comment les chefs sont-ils (constitués) ? (Réponse.) Ce sont le chef de maison, le chef de village, le chef de tribu, le chef de province et le Zarathustra [28] comme cinquième. C’est-à-dire, en ce qui concerne les provinces qui sont différentes de la régence ou du domaine zarathustrien et qui en font partie. [^1129] qui n’a que quatre chefs est le (district) zarathustrien]. (Question.) Comment les chefs de celui-ci sont-ils constitués ? (Réponse.) Ce sont le chef de maison, le chef de village, le chef de tribu et le Zarathustra comme quatrième. 19. (Question.) Quelle est la pensée bien pensée ? (Réponse.) (C’est ce que pense le saint homme), celui qui tient la pensée sainte avant toutes autres choses [29]. (Question.) [ p. 266 ] Quelle est la parole bien dite ? (Réponse.) C’est le Mãthra Spenta [30], la parole généreuse de la raison. (Question.) Quelle est l’action bien faite ? (Réponse.) C’est celle faite avec louanges [31], et par les créatures qui considèrent la Justice avant toutes autres choses. 20. (Question.) Mazda a fait une proclamation, qui a-t-il annoncé ? (Réponse.) Quelqu’un qui était saint, et pourtant à la fois céleste et mondain [32]. (Question.) Quel était son caractère, celui qui a fait cette déclaration sacrée ? (Réponse.) Celui qui est le meilleur (de tous), celui qui règne. (Question.) De quel caractère (l’a-t-il proclamé celui qui vient) ? (Réponse.) Comme saint et le meilleur, un dirigeant qui n’exerce aucun pouvoir aveugle ou despotique [33].
21. Nous sacrifions aux différentes parties de l’Ahuna-vairya. Nous sacrifions à la récitation mémorisée de l’Ahuna-vairya, à son chant régulier et à son utilisation dans le Yasna complet.
259:5 Les erreurs évidentes contenues dans cet ancien commentaire ne peuvent pas, p. 260, détruire son grand intérêt en tant que spécimen d’exégèse ancienne. Les points où je le considère comme erroné peuvent être vus dans ma traduction de l’Ahuna sans autres observations. L’Ahuna-vairya est en dialecte gâtique, et le mètre ahunavaiti. Ce Zand est en Zend (sic). Ahû donne un meilleur sens comme nom. ↩︎
260:1 Voir daunghôit para ci-dessous. ↩︎
260:2 Le khrafstra ne serait-il pas une dégénérescence du kehrp-astar ? Bien que ce terme puisse s’appliquer aux bêtes sauvages, on est fortement enclin à penser qu’il s’agit principalement d’insectes immondes. ↩︎
260:3 Cette partie de l’Ahuna (?), c’est-à-dire ses différentes parties. ↩︎
260:4 La tradition précise naturellement Gaya Maretan. ↩︎
261:1 Je ne pense pas qu’il s’agisse ici d’une mauvaise prononciation ; le Pahlavi a abarâ shûtakîh ; aîghas barâ lâ khelmûnêd ; Ner. na sete. Je suis fortement enclin à lire anapashûta pour anapishûta. ↩︎
261:2 Trois fois me semble dénué de sens, mais cela a peut-être donné lieu à une croyance stupide selon laquelle l’âme est allée trois fois au ciel avant la mort. ↩︎
261:3 Vahistaêibyô conservant ce sens ici. ↩︎
262:1 Îm ici est égal à iyám. ↩︎
262:2 Garde. ↩︎
262:3 Donc, en se référant à la formulation de l’Ahuna. ↩︎
262:4 Nous permettant de recevoir les bénédictions qu’ils accordent par l’influence du soleil. « La matière en forme de soleil » nous donnerait un matérialisme. Le Pahlavi a « levînŏ min zak khurkhshêdŏ brînŏ (?) kerpŏ tanû î khûrkhshêd pavan barâ ayâpakîh î ameshnspendânŏ yehabûnd ». ↩︎
262:5 Je soutiens qu’Ahura ne parle plus ici. ↩︎
262:6 Voir Y. XLV, 1. ↩︎
262:7 Bien sûr fictif, puisque Z. était depuis longtemps parmi les morts. ↩︎
262:8 Est-ce que bavaintika signifie « passé » ? ↩︎
262:9 Par l’état d’action ; skyaothananãm angheus Mazdâi. ↩︎
262:10 Mruyê(-vê) peut-il être un troisième singulier comme ghnê, isê ? ↩︎
263:1 Ou, « cela nous a été déclaré, à nous l’apprenant et à celui qui est en charge du rituel. » ↩︎
263:2 Dans les mots yathâ ahû vairyô, athâ ratus. ↩︎
263:3 Voir dazda mananghô, venant « avant » skyaothananãm angheus, khshathrem et vastârem. ↩︎
263:4 L’Ahuna peut-il avoir perdu ses mots, et Mazdau hugitîs vangheus est-il une citation ? En tout état de cause, le Zandiste se trompe en séparant vangheus de mananghô. Il attribue une signification mystique à chaque mot. ↩︎
263:5 Comp. aha-skyaothananãm. ↩︎
263:6 Lecture de Mazda (?). ↩︎
264:1 Khshathremkâ Ahurâi â. ↩︎
264:2 Comme ayant à cœur l’intérêt des pauvres. ↩︎
264:3 En supposant qu’Ahura (?) soit signifié par Ahû et Ratu ; voir Mazdâi Ahurâi. Le Zandiste a peut-être traduit : Comme Ahura est le (premier) à être choisi, ainsi Il est notre Ratu de par Sa justice, le créateur de Vohûman (y compris toutes les bonnes créatures), etc. ↩︎
264:4 ‘Loué’ (?). ↩︎
264:6 Voir Y. XLV, 2. ↩︎
264:7 Ce Zand diffère, quant à l’application d’Ahû et de Ratu, du précédent. ↩︎
264:8 Afsman s’applique ailleurs au mètre. ↩︎
265:1 Ce sont des « pauvres », mais pas des mendiants. ↩︎
265:2 Une classe qui ne figure pas dans les Gâthas ; observez l’émergence d’un système de castes. ↩︎