© 2007 Alain Coulombe
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Le mot du Président | Le Lien Urantien — Numéro 41 — Hiver 2007 — Table des matières | Petite réflexion sur la puissance d'aimer (1ère partie) |
Ce texte a été écrit par mon ancien chef de service, qui fut, pour une longue période, un lecteur très assidu (au moins sept lectures) du LU et que Pascal a bien connu. Si mes souvenirs sont bons, il adressait ce texte aux personnes n’ayant eu aucune connaissance du LU, mais assez "curieuses » pour chercher plus à fond. A vous de voir s’il avait des chances d’atteindre son « but » avec ce texte…
Alain Coulombe
La planète sur laquelle vous vivez parvient à un tournant de son histoire. Il existe encore, en vérité, de grands risques qu’elle disparaisse au cours des décennies à venir dans un embrasement général. Les nations les plus puissantes et les plus avancées ne sont nullement à l’abri de remous destructeurs susceptibles de les abattre et toutes sont à la merci de la multiplication des armes, de l’outrance des nationalismes, de l’éclosion de dangers nouveaux et de la gangrène de la corruption. Mais il est réconfortant de dire qu’il semble toutefois devoir se dessiner, au cours des siècles à venir, lorsque les soubresauts meurtriers et stupides qui déchirent les peuples tendront à se calmer, l’aube timide d’un réel et durable progrès humain, prélude à l’établissement d’un âge ultérieur de relative perfection.
En toute certitude, le choix vital entre ces deux issues se trouve entre les mains de ceux qui cultiveront l’altruisme, la tolérance, la stricte intégrité, l’imagination, la persévérance, le courage. Plus encore, ce choix se trouve entre les mains de ceux qui, parmi ces êtres de grandeur morale, placeront leurs efforts sous l’égide d’une pensée cosmique de sagesse et de paix et, ayant découvert le destin de perfection que leur offre le créateur, apprendront à mettre, dans l’allégresse et la sérénité leur volonté, leur intelligence, leur savoir et leur énergie au service de la fraternité humaine et du progrès planétaire.
Que ceux qui s’engagent dans cette voie ne se laissent rebuter par aucun des obstacles qui ne manqueront pas de se lever sous leur pas et de les faire trébucher. Qu’ils sachent qu’aucun acte sincère et réfléchi n’est jamais inutile, dut-il apparaître dérisoire au regard de l’œuuvre à accomplir. Qu’ils décident donc jour après jour, d’emprunter la voie droite, le chemin de la maîtrise de soi et de l’abnégation au service d’un monde que leurs efforts ont pour but, et auront pour effet, de rendre plus juste et plus responsable, plus attentif à la raison, à l’équilibre et à la beauté, plus libre et plus humain.
S’il est vrai que la conscience de Dieu et la recherche d’une pensée cosmique ne sont pas nécessaires au déroulement de l’existence matérielle, elles le sont en revanche à l’atteinte d’une vision du monde élargie, d’une sagesse plus profonde et, plus encore, à la conquête de la survie, puisque ce sont les tentatives de spiritualisation et d’adéquation des décisions humaines à l’incitation divine qui construisent et font croître l’âme et puisque l’âme est la seule entité qui, survivant à la mort physique, soit en mesure d’animer sur d’autres mondes, un corps immatériel.
Les créatures humaines n’ont qu’un aperçu limité du cosmos universel. Si la structure matérielle de l’Univers évolutionnaire périphérique dans lequel elles vivent leur devient en partie familière, toutes ou presque ignorent l’existence du gigantesque Univers Central, sans commencement temporel, régi par des lois différentes de celles des mondes évolutionnaires et dans lequel les forces mentales et spirituelles dominent entièrement les forces matérielles.
Que cet Univers parfait de toute éternité demeure inaccessible n’est pas étrange, puisque la lumière même qui le baigne ne peut s’en échapper.
Ceux qui postulent l’existence d’un créateur peuvent considérer Dieu comme la somme des énergies matérielle, mentale et spirituelle des Univers et comme un réservoir infini de potentialités cosmiques et ils auront raison, mais Dieu est bien plus que cela. ils peuvent aussi le considérer comme une personnalité absolue, capable de contact avec les autres personnalités de l’Univers, et ils auront également raison car les attributs du créateur englobent et transcendent ceux des créatures, mais Dieu, qui est en vérité le dispensateur universel du statut de personnalité est encore plus que cela, sans que son immensité et sa diversité puissent être discernées par les créatures matérielles limitées dans leur conception de l’Univers et pratiquement inaptes à détecter les messages spirituels.
En tant qu’entité primordiale. Dieu peut transformer, fragmenter, conditionner et animer sa propre infinité hors de toute contrainte temporelle et spatiale, d’où résulte une puissance créatrice dont les êtres humains ne peuvent analyser que de lointaines et partielles manifestations physiques.
Au sein d’un cosmos initial où le temps et l’univers évolutionnaire n’existaient pas, Dieu a projeté hors de lui-même et amené à l’existence, par un acte créatif d’autolimitation, une seconde entité divine dont la présence a de toute éternité, fait de lui le Père créateur ancestral, tandis que, des deux pôles de cette insondable ségrégation primaire jaillissait, tel un éternel trait d’union d’intelligence active, l’éclair spirituel d’une troisième entité divine. Ainsi se trouve exister, en dehors des mondes évolutionnaires, au cœur paradisiaque éternellement stable de l’Univers Central, trois puissances spirituelles personnelles, égales en divinité, mais distinctes par la hiérarchie et les attributs, le Père Universel, le Fils éternel et l’Esprit infini, en vérité un Dieu unique en trois personnes. Et ces trois personnalités divines ont assuré la création d’un nombre incommensurable d’autres personnalités spirituelles dont les unes peuplent l’Univers central parfait et dont d’autres ont, dès l’aube des temps, initier la création et assurer l’organisation de l’Univers périphérique.
L’esprit matériel humain ne saurait attribuer à Dieu aucune forme connue. S’il advenait qu’un être matériel puisse un jour être transporté au Paradis, il n’y détecterait rien. La luminosité des trois personnes de la trinité, les splendeurs inouïes de la structure paradisiaque et les myriades de créatures qui la peuplent lui échapperaient entièrement, de même que lui échapperait la gigantesque intensité des courants spirituels qui s’y déploient, dont certains sont de purs courants spirituels d’amour, capables de drainer vers Dieu toute créature à destinée éternelle.
A l’inverse de l’Univers central et des immenses cortèges de sphères qui le composent et gravitent éternellement autour de l’île de parfait équilibre cosmique du Paradis, l’Univers périphérique fut créé imparfait, soumis à l’inexorable contrainte du temps et bouillonnant des riches et incertaines potentialités de révolution. De puissants organisateurs spirituels, parmi lesquels des Fils créateurs directement issus du Père Universel et du Fils éternel associés à des personnalités créées par l’Esprit infini, reçurent, pour mission d’assurer le peuplement des milliards de planètes qui devaient se former au cours des âges et deviendraient lentement aptes à recevoir la vie. C’est ainsi qu’un de ces Fils créateurs, assisté d’une personnalité créatrice de l’Esprit infini, est aujourd’hui responsable du destin d’un groupe local de quelques millions de planètes habitées dont la Terre fait partie. Ce fils créateur a fait en sorte que la vie s’implante sur ces planètes et que les créatures matérielles résultant de cette implantation bénéficient d’un développement biologique donnant aux plus avancées d’entre elles la capacité de concevoir l’existence d’un monde spirituel et la possibilité de l’atteindre. Bien avant l’apparition des planètes habitables, les deux personnalités créatrices associées amenèrent à l’existence les myriades de créatures spirituelles nécessaires au fonctionnement du segment d’univers dont elles avaient la charge et programmèrent la construction des milliers de sphères capitales et satellites sur lesquelles se déroule l’essentiel de la vie et des activités supramatérielles des univers évolutionnaires locaux.
Un fils créateur ne doit pas seulement assurer l’organisation, le peuplement et la gestion de son univers local. Il doit, en sept occasions différentes, vivre la vie d’une de ses propres créatures. Ainsi, et ainsi seulement, peut-il revendiquer la connaissance entière et véritable de sa création, spirituelle et matérielle. Ce fut le surprenant destin de la Terre d’héberger voici deux mille ans, le Fils créateur du segment d’Univers dont elle fait partie, lors de la brève et unique incarnation sous forme humaine de ce Fils divin.
La puissance et la perfection des créatures spirituelles des univers évolutionnaires locaux décroissent au fur et à mesure que se réduit l’ampleur de leurs responsabilités et que leurs charges ordinaires les rapprochent davantage des créatures matérielles. Ceci, joint à la grande liberté d’action qui leur est accordée, peut les amener à trébucher et des millénaires peuvent alors être nécessaires pour que les conséquences, parfois catastrophiques, de leurs erreurs se trouvent corrigées. La Terre et quelques dizaines de planètes voisines ont malheureusement souffert dans le passé d’une telle mésaventure et bien des afflictions qu’a connues l’humanité en sont en partie la conséquence. L’un des heureux effets de l’incarnation du Fils créateur de l’Univers local dont la Terre a bénéficié fut de déclencher la longue remise en ordre de ces planètes perturbées.
L’injonction du Père Universel aux créatures humaines est simple « Elevez-vous vers moi en progressant dans la voie de perfection ». Et cette injonction se double de celle ci : « Apportez avec tolérance, patien- ce, intelligence et sagesse, votre aide aux autres créatures humaines et respectez les, car toutes ont le même potentiel d’éternité que vous ». Le père Universel n’est toutefois pas personnellement présent dans l’Univers-évolutionnaire pour délivrer ce message, il le fait par l’intermédiaire de ses créatures spirituelles qui veillent à ce que la lumière de la vérité ne s’éteigne jamais entièrement sur les planètes habitées, malgré les drames et les bouleversements qui les perturbent. Mais plus directement encore, le Père universel distille ce message en introduisant dans la pensée humaine un fragment de luimême, sous la forme d’une étincelle de pure spiritualité qui accompagne avec amour et sans défaillance chaque créature humaine dès le jour de son premier choix moral. Rare et difficile se révèle toutefois le contact entre cette présence divine, parfaitement mais exclusivement spirituelle, et une intelligence humaine presque entièrement matérielle, trop souvent égoïste et parfois profondément dévoyée. Comment prêter attention à la minuscule voix intérieure qui dit le juste et le vrai, lorsqu’on se laisse emporter par le torrent des émotions, des fureurs, des envies et des haines et qu’on est poussé vers l’inexorable tourbillon des accomplissements stériles, par les vaines contraintes et les perverses tentations d’un monde irréfléchi.
***à suivre ***
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