© 2007 Guy de Viron
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Présentation du Livre | Le Lien Urantien — Numéro 41 — Hiver 2007 — Table des matières | Conte : La Grange |
L’amour est considéré comme le bien suprême, la somme de toutes les vertus ordinaires (patience, bonté, générosité, humilité, courtoisie, désintéressement, douceur, simplicité, sincérité …). Il est le don le plus enviable parce qu’il est le seul bien durable. Dieu, l’Eternel est amour. Il nous faut donc désirer ce don éternel. Faisons passer l’amour avant le reste.
L’amour est l’accomplissement de la Loi. Si nous aimons, nous accomplirons tous les commandements de la Loi sans même y penser. L’amour est plus grand que tous les dons, toutes les vertus et toutes les connaissances parce que la fin est plus grande que le moyen, parce que le tout est plus grand que la partie. La Foi sert à unir l’âme à Dieu afin de devenir semblable à Lui. C’est le moyen qui conduit à l’amour, mais c’est l’amour qui est le but. Ainsi, l’amour est à l’évidence plus grand que la Foi.
L’amour dépasse toutes les vertus en excellence. A la manière d’un rayon de lumière qui traverse le magnifique prisme de l’intelligence inspirée, il se décompose en divers éléments: les qualités familières que tout homme peut pratiquer quelle que soit sa situation. Cette riche lumière qui transfigure la multitude de paroles et d’actes qui composent chacune de nos journées. Cette puissance suprême, ce souve- rain bien, reste la somme de toutes les vertus ordinaires. Introduite dans notre sphère d’action, celle à laquelle nous voulons faire le don de notre vie, cette puissance rendra notre vocation féconde. Pour notre mission terrestre nous n’avons besoin de rien de plus grand, mais nous ne pouvons nous satisfaire de rien de plus petit. Nous pouvons avoir tous les talents, si nous n’avons pas l’amour, pour nousmêmes et pour la cause du Christ, cela ne servira à rien.
L’Amour est prêt à accomplir sa tâche quand l’heure viendra. Il attend, revêtu d’un esprit doux et paisible. Il sait souffrir sans se plaindre, il supporte tout, il croit tout, il espère tout. L’Amour sait attendre, car il sait comprendre. Il n’est pas en effet dans ce monde de débiteur plus sûr, plus inébranlable que l’Amour. « L’Amour ne succombe jamais ». Aimer c’est le succès ; aimer c’est le bonheur pour soi et pour les autres ; aimer, c’est la vie, c’est le but de la vie ! Là où est l’amour, là est Dieu. Celui qui demeure dans l’Amour demeure en Dieu. Puisque Dieu est Amour, notre devoir est d’aimer, aimer sans restriction, sans calcul, sans retard. Répandons notre amour sur tous.
Une seule chose est vraiment digne d’envie, c’est d’avoir une âme large, généreuse, riche en Amour du prochain ; car elle est à l’abri de l’envie. Plaçons le sceau de l’humilité sur nos lèvres et oublions le bien que nous avons fait. Etre plein de bonté pour tous, répandre à flots son amour sur le monde et, quand l’amour chrétien a accompli sa belle-œuvre, se retirer dans l’ombre et ne point s’en prévaloir, ne pas en souffler mot. Le véritable amour se cache même de lui-même, et exclut le contentement de soi.
L’Amour ne cherche pas son intérêt, ou, plus littéralement, ce qui est à lui. Il arrive parfois que l’on soit appelé à exercer un droit supérieur, celui de renoncer à ses droits. L’Amour va encore bien plus loin. Il veut que ces droits, nous ne les faisons pas valoir, que nous n’en tenions aucun compte, et que l’élément personnel soit entièrement éliminé de nos calculs. Il est relativement facile de renoncer à quelque chose d’extérieur de nous-mêmes ; le plus difficile, c’est de renoncer à nous-mêmes et encore plus de ne pas désirer les choses pour nous-mêmes. Car il n’y aucune grandeur dans les choses.
La seule grandeur est celle de l’Amour qui s’oublie lui-même. Le bonheur consiste non à posséder et à acquérir, mais à donner et à servir. Aux yeux de Celui qui est Amour, un péché contre l’Amour peut paraître cent fois plus vil que tout autre. En fait, aucune forme de vice ne contribue davantage à pervertir une collectivité chrétienne que l’aigreur de caractêre. Pour abreuver la vie d’amertume, pour désunir les commu- nautés, pour rompre les liens les plus sacrés, pour désoler les foyers, pour dessécher les ccurs, pour assombrir les jours de l’enfance, en un mot pour produire, sans raison ni prétexte, l’an- goisse et la misêre, il n’est rien de tel que la mauvaise humeur. Imaginons combien d’enfants prodigues peuvent être, à leur tour, éloignés du royau- me de Dieu par l’humeur acariâtre de ceux qui font profession d’en être les citoyens. Il n’y a en vérité nulle place dans le ciel pour les humeurs hostiles et amères. L’homme qui en est affligé rendrait le ciel inhabitable aux autres. Si donc il ne naît pas de nouveau, il ne peut en aucune manière entrer dans le royaume des cieux. La mauvaise humeur donne la mesure de l’Amour : elle est le symptôme révélateur d’une nature dépourvue d’Amour. Le manque de patience, de bonté, de générosité, de courtoisie, d’altruisme se montrent soudain dans un éclair de colère. Comme remède, donnons de la douceur aux âmes en y déversant son contraire, soit un grand Amour, un esprit nouveau, l’Esprit Christique. Ce / Saint-Esprit, nous pénétrant tout entier, adoucit, purifie, transforme tout. Agissons en nous référant à JésusChrist et en son nom. Rappelons-nous qu’il vaut mieux ne pas vivre que de ne pas aimer.
L’Amour voit toujours le meilleur côté des actions. Si nous essayons d’exercer une influence bienfaisante autour de nous, nous remporterons des succès en proportion exacte du degré de confiance que nous témoignerons à ceux à qui nous nous adresserons. Le respect que nous témoignerons à un homme déchu l’aidera à retrouver le respect de lui-même ; en le voyant tel qu’il est idéalement nous lui rendons l’espérance et nous lui fournirons le modèle de l’homme qu’il peut devenir. La simplicité est la grâce que doivent désirer les personnes soupçonneuses.
Celui qui aime trouvera sa joie dans la vérité. Il ne mettra pas sa joie dans ce que l’on lui apprit à croire ; il ne la mettra pas dans la doctrine d’une Église mais « dans la vérité». Il n’acceptera que ce qui est certain ; il s’évertuera à trouver la réalité des faits, il recherchera la vérité avec un cœur humble et sincère et, l’ayant trouvée, même au prix de grands sacrifices, il la chérira. Il se réjouira avec la vérité. Cela implique un oubli de soi-même qui fait que l’on ne se sent pas justifié, ou grandi par les faiblesses des autres, mais couvre toutes les fautes. Une sincérité d’intention fait tous ses efforts pour voir les choses telles qu’elles sont en réalité et se réjouit de les trouver meilleures que vues par le soupçon et les craintes.
L’affaire la plus importante de notre vie est de posséder l’Amour chrétien, d’en faire le moteur de toutes nos actions. Apprendre à aimer. Notre pas- sage terrestre est une période d’instruction consacrée à une seule grande leçon éternelle : comment aimer mieux et davantage. IL FAUT DONC S’Y EXERCER. Celui qui n’exerce pas son âme n’en développe pas les ressources. Il n’acquiert ni force de caractère, ni vigueur morale, ni richesse spirituelle. L’Amour est l’expression abondante, forte et virile de l’ensemble d’une personnalité chrétienne ; c’est la nouvelle nature à la ressemblance du Christ. Et les composantes de cette belle personnalité se développent et s’affirment par une pratique incessante.
Ne nous plaignons pas de la main qui veut perfectionner en nous l’ébauche encore imparfaite de l’image du Christ. Chaque jour, à notre insu, cette image croît en beauté. Mêlons-nous donc résolument à la vie. Ne nous isolons pas. Vivons au milieu des hommes, des choses, des ennuis, des difficultés, des obstacles. « Le talent grandit dans la solitude et le caractère dans le courant de la vie «. Le talent, les capacités, dans différents domaines, grandissent dans la solitude. Ainsi en est-il de la capacité de la prière, de la foi, de la méditation, de la vue de l’invisible. Mais le caractère, l’essence même de notre être, grandit dans le courant de la vie de ce monde. Il est essentiel et bon que les hommes doivent apprendre à aimer, à s’aimer.
Guy De Viron
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